lundi 19 août 2013

No et moi, Delphine de Vigan

J'ai eu un grand week end, puisque j'ai fait le pont et j'en ai donc profité pour lire un peu. Du coup, deux bouquins y sont passés, voici l'avis sur le premier

No et moi, Delphine de Vigan

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2009 pour mon édition (2007 pour l'originale)
Nombre de pages : 256

A lire si : 
- Vous aimez les romans à la première personne
- Vous n'avez pas peur de vous mettre dans la tête d'une fille de treize ans

A ne pas lire si : 
- Vous avez des idées préconçues sur les SDF
- Vous ne voulez pas une histoire triste

Présentation de l'éditeur

Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies.
Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde. A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle.
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence. No, privée d’amour, rebelle, sauvage.
No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Envers et contre tous.

Mon avis

Il y a quelques temps maintenant que No et moi est sorti et pourtant, nous en entendons toujours parler. C'est un livre dont beaucoup de monde dit du bien et qui a reçu le prix des libraires en 2008. Mais à vrai dire, je ne l'ai pas pris pour ça. Je l'ai pris parce que après avoir demandé conseil sur une future lecture à ma libraire qui me connait bien, c'est lui qui me fut conseillé. Je l'ai donc pris et il a trainé un moment dans ma PAL.


Le roman nous conte l'histoire de Lou Bertignac, jeune surdouée dont la vie n'est pas si simple, entre des relations avec ses camarades de classe qui lui font peur et sa mère qui vit dans un autre monde depuis la mort de sa petite sœur. Un jour, elle décide de prendre pour sujet d'exposer les SDF, plus particulièrement les femmes. C'est comme ça qu'elle va rencontrer No. Elle pensait alors ne faire qu'une interview de la jeune fille, cela va se muer en amitié jusqu'à un certain point. 

Les personnages de No et moi sont particuliers. Lou m'a beaucoup plus. Elle se pose des tonnes de question, ne s'arrete jamais. En même temps, elle est timide, a peur des relations avec les autres. C'est une enfant de treize ans presque normale. Ce que j'ai apprécié c'est surtout le mélange surdouée/enfant plutôt bien représenté. No est moins typée, si je puis dire. SDF, perdue, en fait, elle est comme je me la représentais, loin des préjugés mais en même temps assez prêts tout de même. On la sens fatiguée par la vie qu'elle mène mais parfois, j'ai eu l'impression qu'elle s'y complaisait. Un personnage vraiment interessant finalement que nous ne faisons qu'effleurer du bout des doigts, comme Lou en fin de compte.

Dans les personnages secondaires, j'ai beaucoup aimé la mère de Lou qui sort doucement de son mutisme avec l'apparition de No dans sa vie. En fait, j'ai beaucoup aimé la manière dont Lou voit cette femme, sa propre mère qui lui semble si loin d'elle. J'ai moins apprécié le père par contre, trop "je feins la bonne humeur", trop moraliste aussi. Et puis, il a le personnage dont je ne sais trop que penser, Lucas, l'ami de Lou, trop je m'en foutiste, trop beau aussi.

Outre les personnages, j'ai été touché par l'écriture de Delphine de Vigan. C'est fluide, simple et ça va droit au but. J'ai trouvé la manière dont elle écrit très poétique malgré des sujets pas simples du tout (les SDF, la maladie de la mère de Lou, les questionnements de Lou sur la vie...). Son écriture m'a un peu fait penser à du Despentes en moins trash, fidèle à la réalité, sans en rajouter des tonnes. Juste, quoi. Une écriture que j'apprécie beaucoup donc et qui m'a fait dévoré ce livre.

En conclusion, même si ce n'est pas un coup de cœur, j'ai clairement aimé ce livre pour tout ce qu'il y a dedans, de l'histoire au style. Cette première immersion dans l'univers de Delphine de Vigan m'a vraiment plu et je compte bien découvrir un peu plus de celui-ci prochainement (me lirais bien Les heures souterraines ou  Rien ne s'oppose à la nuit)

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