lundi 25 février 2019

Le Maitre de l'Ombre, La Trilogie de l'Ombre, Jon Sprunk

Et voilà, une nouvelle série de finie. Je m'étonne toute seule de tenir en ce moment mon défi personnel de finir une série rapidement surtout si j'ai tous les tomes à la maison. Bon, en même temps, une trilogie, ça se lit vite quand même (c'est pas comme la Roue du Temps quoi)(d'ailleurs, si Bragelonne pouvait sortir les tomes qui me manquent rapidement)(oui enfin, comme il me manque que les trois derniers, j'en ai encore pour un moment je suppose). Bref, passons à ce dernier tome de la Trilogie de l'Ombre

Le Maitre de l'Ombre, La Trilogie de l'Ombre, Jon Sprunk

Editeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Année de parution : 2015
Titre en VO : Shadow, book 3: Shadow's Master
Année de parution en VO : 2012
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez de la fantasy à assassin
- Vous voulez une lecture rapide

A ne pas lire si : 
- Vous aimez les très gros complots
- Vous voulez de la noirceur, de la vraie.

Présentation de l'éditeur : 

Les Terres Perdues du Nord...
Une contrée d’obscurité et de mort, où seule compte la loi du plus fort. C’est pourtant là que doit se rendre Caim, lancé à la poursuite du mystère qui régit son existence. Armé de ses seuls couteaux, avec l’aide de quelques compagnons, il plonge au cœur d’un monde sur lequel le soleil ne se lève jamais, et où tout et tous se retournent contre lui dans les ténèbres éternelles.
Après avoir enterré l’épée de son père, Caim semblait avoir trouvé un semblant de paix, mais dans les confins du Nord glacé, un énigmatique pouvoir l’attend et l’attire. Pour réussir dans sa quête, il devra accomplir des prouesses et finalement affronter le Maître de l’Ombre.
Après deux premiers tomes riches en rebondissements, Jon Sprunk conclut sa trilogie sur une note épique.

Mon avis

Les fins de séries sont toujours un peu compliquées à appréhender pour moi (vous devez le savoir à force). Bon, pour cette fois, ce n'était pas le fait de quitter les personnages et l'univers mais plutôt de voir où tout cela avait fini par m’entraîner. Et je suis un peu déçue sur cette fin.

Caim est en route pour Erebus, au fin fond des Terres du Nord. Accompagné de trois érégoth, Dray, Aemon et Malig, il va petit à petit découvrir ce qu'il se passe chez les Nordiques. Et autant dire que ce n'est pas de tout repos. Le Seigneur de l'Ombre lui envoie l'un de ses meilleurs hommes pour le contrer, les Nordiques ne l'apprécient pas beaucoup (ils n'apprécient pas grand monde en même temps) et Kit fait encore des siennes. Notre héros va tout de même réussir à atteindre le but de son voyage (moyennement des morts et des blessures autant physique que psychique). De son côté, Josie est elle aussi bien dans la merde. Elle se rend à la frontière avec l'érégoth afin de mettre fin à la menace qui s'élève de ce côté-ci de son empire. Sauf que rien ne se passe non plus comme prévue pour elle. Son armée va être défaite et elle va découvrir les ravages de la guerre. 

Commençons par Josie, d'ailleurs. Il est appréciable de continuer à la suivre, surtout que son arc narratif n'est finalement jamais très loin de celui de Caim pour plusieurs raisons. Déjà, si elle part pour le nord, c'est avec l'idée de le retrouver en arrière plan. Ensuite, elle va rencontrer des connaissances du Tueur, mais là je m'avance un peu. Seul problème, c'est que dés que ça commence vraiment à être intéressant de son côté, soit on est coupé pour revenir à Caim (qui prend plus de place qu'elle, forcément), soit elle devient totalement naïve à cause d'un beau jeune homme. Ce que je trouve encore plus dommage, c'est qu'elle se trouve à l'orée d'une bonne grosse bataille et qu'on n'en voit ni la préparation, ni le plus gros de la dite bataille. Pour moi qui adore ces deux points, je suis un peu déçue. Tout comme je reste un peu sur ma faim par rapport à sa fin. 

Un problème qui va revenir avec l'arc de Caim. En premier, j'ai trouvé très long le voyage de l'Erégoth vers Erebus. Alors, oui, il se passe plein de chose mais pas énormément de révélation. j'ai presque eu l'impression que c'était là pour combler et puis point. On découvre à peine les Nordiques (par contre, on se bat beaucoup contre eux) et leur pays. Heureusement, ce long moment est entrecoupé soir par les chapitres de Josie, soit par ceux concernant les membres d'Ombres et plus particulièrement par Balaam, celui qui est envoyé pour contrer notre cher Caim. C'est un personnage appréciable, tout comme l'est finalement le Seigneur d'Ombre lorsqu'on le comprend un peu plus. Pour en revenir à Caim, la partie Erebus n'est pas forcément mieux que le reste. Et là est bien le problème pour moi, Caim n'évolue finalement que peu. Alors, oui, il arrive à ses fins mais j'ai tendance à me dire "tout ça pour ça ?".  Je ne m'attendais pas à quelque chose d'ultra spectaculaire mais disons à un peu plus. Reste finalement Kit dans tout ça qui va prendre la plus grosse décision et qui sera celle qui changera le plus tout en réussissant l'exploit de rester la même qu'au début.

Vraiment, ce troisième et dernier tome a un problème d'évolution des personnages pour moi. Josie reste finalement la demoiselle du premier. Alors oui, elle finit impératrice mais elle reste une gamine dans sa tête. Kit reste l'insupportable fae qu'elle est, et cela malgré une certaine transformation et le fait d'être certaine d'avoir gagné le cœur de Caim. Et Caim, ben, il évolue, mais surtout dans le second tome. Reste certains personnages secondaires qui font bien plaisir, dont Balaam ou encore Keegan que l'on verra un peu.

Heureusement, le livre reste distrayant. On ne s'ennuie pas vraiment durant la lecture (même si les combats sont un peu répétitifs) et puis, il faut bien le dire, on a envie de savoir ce qu'il va se passer pour nos personnages. 

Au final, je suis un peu déçue de cette fin. Dommage parce que le second tome était intéressant. Sprunk semble s'être un peu reposé sur ses lauriers avec ce tome. Finalement, la trilogie aurait été un peu bancale pour moi. Intéressante à lire mais n'allant pas forcément jusqu'au bout de ses idées (à moins que le problème ne vienne juste d'idées un peu trop pauvre pour en faire une trilogie ?)

vendredi 22 février 2019

Une sirène à Paris, Mathias Malzieu

Il y a des auteurs dont on attend toujours avec impatience les nouvelles sorties. Malzieu fait parti de ceux-là pour moi. Alors que j'adore les livres qui font peurs, qui saignent et j'en passe, il fait partie des petits rayons de soleil de ma bibliothèque. Du coup, savoir qu'il revenait en plus avec du fantastique, me remplissait de joie. 

Une sirène à Paris, Mathias Malzieu

Editeur : Albin Michel
Collection : /
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 250

A lire si : 
- Vous aimez le merveilleux.
- Vous aimez lorsqu'il se mélange à notre quotidien
- Vous aimez les écrits de Malzieu

A ne pas lire si :
-Vous avez du mal avec les figures de styles diverses et variées.

Présentation de l'editeur : 

Juin 2016, la Seine est en crue et Gaspard Neige trouve sur les quais une sirène blessée qu'il ramène chez lui. Elle lui explique que tous les hommes qui entendent sa voix tombent amoureux d'elle et en meurent, mais, convaincu que son cœur est immunisé depuis sa rupture, Gaspard décide de la garder jusqu'au lendemain dans sa baignoire.

Mon avis

Après Journal d'un vampire en pyjama, texte autobiographique sur la maladie qui aurait pu le tuer, Malzieu revient au fantastique. Si j'ai aimé son témoignage, je dois bien dire que j'aime surtout quand il s'amuse à mettre du merveilleux dans le quotidien, comme il a pu le faire avec Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi, Métamorphose en bord de ciel ou encore le Plus Petit Baiser Jamais Recensé. Du coup, j'étais ravie de pouvoir lire cette sirène à Paris.

Dans ce nouveau roman, Malzieu nous raconte l'histoire de Gaspard, l'un des derniers Surprisiers. Suite au décès de sa grand-mère et à une rupture, l'homme n'est plus tout à fait le même. Et cela ne s'arrange pas lorsque son père décide de vendre le Flowerburger, la péniche-cabaret de sa grand-mère. Lorsque la Seine inonde Paris, il découvre une sirène blessée sous un pont. Ni une ni deux, il va l'embarquer avec lui pour la soigner. Va commencer une étrange aventure entre les deux.

J'ai aimé pas mal de chose dans ce roman, et j'en ai moins aimé d'autre. Alors, on va commencer par ce que j'ai le moins apprécié. Étrangement, c'est d'ailleurs ce que normalement j'aime dans les livres de Malzieu, sa manière de jouer avec les mots et les images. J'aime toujours, là n'est pas le problème, c'est juste que j'ai trouvé qu'il en faisait des caisses par rapport à d'habitude. Du coup, j'ai perdu la spontanéité de la lecture. Je savais que j'allais tomber sur ça, et je n'ai vu que ça au départ. Ca a duré deux ou trois chapitres, pas plus, mais c'était assez pour me déranger. A moins que vraiment, au départ, l'auteur abuse un peu trop d'image ? Je ne saurais trop le dire.

C'est par contre vraiment la seule chose que je n'ai pas apprécié dans le roman. Parce qu'il est bien ce petit conte contemporain. On y retrouve beaucoup de poésie, des choses un peu plus farfelues, l'univers de Malzieu qu'on commence à bien connaitre maintenant (après tout, il a commencé sa carrière d'homme poétique en 1993) et toujours cette touche de féerie qui fait du bien. Alors, oui, on peut se dire qu'il revient souvent sur les mêmes thèmes, l'amour, le bonheur, l'envie de faire partager tout ça avec les autres. Et ce ne serait pas totalement faux. N'empêche, ça fait aussi du bien de voir ces thèmes revenir. Surtout s'ils sont servis par une jolie histoire, ce qui est le cas ici.

L'histoire de l'homme qui tombe amoureux d'une sirène (et réciproquement) n'est pas toute nouvelle, ni même le déroulement de la dite histoire. Cela reste tout de même fort sympathique de suivre Gaspard Snow et de découvrir comment il va se débrouiller avec la malédiction que la sirène lui a lancé tout en essayant de garder le Flowerburger et de succomber à l'amour. Surtout que Mathias Malzieu aime surprendre son lecteur autant que ses personnages. 

En parlant de personnages, la brochette que nous trouvons ici est fort agréable. Il y a bien sur Gaspard, le dernier des Surprisiers, notre héros. Il ressemble assez à la plupart des héros de Malzieu, naïf mais pas trop, toujours à chercher la beauté du monde. A côté de lui, on trouve la belle Lula, la sirène, créature étrange qui va découvrir le monde des hommes et la bonté dont certains peuvent faire preuve. Il y a aussi Camille, le père de Gaspard, ou Henry, le cuistôt du Flowerburger. Et puis, il y a Rossy, la voisine de palier de Gaspard. C'est le personnage le plus haut en couleur du roman et je trouve personnellement dommage de ne pas la voir plus. Enfin, il y a Milena, l'antagoniste du roman, un personnage qui aurait peut-être mérité aussi plus de place dans le roman (et moins d'hystérie aussi).

J'ai donc aimé ma lecture, malgré le petit problème du début et des métaphores/images un peu trop présentes. J'aime toujours autant la poésie qui se dégage des œuvres, la mélancolie aussi (il y est encore une fois question de souvenirs, de deuils aussi). Ce n'est peut-être pas mon histoire préférée de l'auteur mais ça reste une très bonne lecture.

Pour aller un peu plus loin : Malzieu a, une fois encore, écrit un album avec Dionysos se basant sur le livre. Il n'est pas encore disponible, ce qui n'est pas le cas du premier single que l'on peut découvrir sur Youtube par exemple. Il semblerait aussi d'après l'un des rabats du livre qu'un film serait en préparation.

mardi 19 février 2019

Signal d'Alerte, Neil Gaiman

Je n'ai pas pu résister à un livre de monsieur Gaiman. Cette fois, c'est un recueil de nouvelles que voilà, qui en comporte 24 (oui, ça fait beaucoup). On va donc voir ce que ça donne

Signal d'Alerte, Neil Gaiman

Editeur : Au diable Vauvert
Collection : 
Année de parution :2018
Titre en VO : Trigger Warning: Short Fictions and Disturbances 
Année de parution en VO : 2015
Nombre de pages : 496

A lire si :
- Vous aimez les histoires courtes
-Vous aimez les recueils qui mélangent les genres

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les histoires courtes


Présentation de l'éditeur : 

" Il est des choses qui nous perturbent, des mots ou des idées qui surgissent sous nos pas comme des trappes, nous précipitant de notre monde de sécurité et de bon sens en un lieu beaucoup plus sombre et moins accueillant. " Neil Gaiman. Magie, monstres, mythes et miracles... Neil Gaiman décline librement poésie, fantastique, science-fiction, conte de fée.

Mon avis

Comme toujours, je vais parler des nouvelles en premier. Ça risque d'être parfois un peu court.

Comment monter une chaise : un petit poème sur, ben, comment monter une chaise. Ce poème d'ouverture ne m'a pas vraiment frappé. 

le Labyrinthe Lunaire : La seconde nouvelle est déjà beaucoup mieux et l'on redécouvre le talent de conteur de monsieur Gaiman dessus. J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle que j'ai trouvé très poétique et en même temps assez dérangeant de part sa fin. Bref, c'est le genre de nouvelles que j'aime beaucoup.

Le problème avec Cassandra : alors cette nouvelle me "pose" problème parce que je suis persuadée de l'avoir déjà lu mais je ne me souviens pas où ni dans quoi. Bref, ce n'est pas bien grave parce que ça reste une nouvelle sympathique dont la fin sans trop me surprendre m'a fait sourire.

Au fond de la mer sans soleil : voilà une nouvelle dérangeante sous fond de "il était un petit navire" (oui, la comptine)(enfin, moi, ça m'a grave rappelé ça). Elle est dérangeante autant par l'histoire que par la manière dont elle nous est racontée vu que l'auteur s'adresse directement à nous. Bref, j'ai beaucoup aimé.

 « La vérité est une caverne dans les Montagnes noires... » : La vérité... fait partie des longues nouvelles de ce recueil. Elle nous entraîne à la suite d'un nain vers une mystérieuse caverne remplie d'or. Pour la trouver, il va faire appel à un maraudeur. J'ai bien aimé cette nouvelle-là où la recherche de l'or n'est finalement qu'un prétexte. Sans être totalement inattendu, son retournement est plutôt sympathique. Et ça m'a donné envie de découvrir la légende qui a servi de modèle à la nouvelle (une légende de l'île de Skye)(que je rêve de découvrir d'ailleurs).

Ma dernière logeuse : Une nouvelle sous forme de poème dans laquelle j'ai eu du mal à rentrer à cause de la forme justement. On y parle de mer, de déprime et de mort, c'est finalement assez perturbant. Faudrait peut-être mieux la lire en VO par contre, à cause de la forme.

 Un récit d'aventure : Voilà une nouvelle comme je les aime chez Gaiman. Un homme trouve chez ses parents une vieille statuette dans les affaires de son père décédé. Sa mère va lui raconter l'histoire de celle-ci mais tout semble bien étrange tant elle se perd dans les explications, les lieux et les époques. La chute est attendue mais ça passe tellement bien.

Orange : Neil Gaiman nous prouve que l'on peut raconter une histoire en partant de format que l'on n'attend pas. Ici, ce sont les réponses à un formulaire dont nous n'avons pas les questions. Petit à petit, le lecteur va comprendre ce qu'il s'est passé. J'ai beaucoup aimé la forme, un peu moins l'histoire.

 Un calendrier de contes : Cette nouvelle comporte en fait douze histoires courtes, chacune ayant pour thème l'un des mois de l'année. C'est d'ailleurs leur seul point commun, ça et l'idée de départ. Il y a quelques année, Gaiman a posé des questions étranges sur twitter pour chaque mois de l'année et il s'est servi des réponses pour écrire les nouvelles. Autre chose, c'est à la base une pub pour Blackberry qui avait eu droit à son site web (mais celui-ci ne renvoit plus sur rien). Il n’empêche que j'ai beaucoup aimé la plupart des nouvelles qui prouvent le talent de monsieur Gaiman une fois encore. Et pour info, mes préférées sont celle de Janvier, février, juillet et d'octobre.

 L'Affaire de la mort et du miel : Gaiman a déjà fait une incursion dans le monde Sherlock Holmes dans le recueil des Choses fragiles avec Une étude en vert. Ici, il use réellement du détective (là où une Etude en Vert était plus une parodie). Un détective qui se lance sur une dernière enquête après la mort de son frère. Encore une fois, n'étant pas une experte de Holmes, je suis incapable de vous dire si ça suit les récits canoniques mais j'ai plutôt apprécié.

L'Homme qui a oublié Ray Bradbury : cette nouvelle était un cadeau d'anniversaire pour Ray Bradbury. C'est surtout un bel hommage à l'écrivain et à son oeuvre. A tous les écrivains même. Et même si personnellement, je n'ai lu Bradbury qu'une fois (j'étais jeune et je n'ai pas apprécié tant que ça à l'époque les Chroniques Martiennes)(je pense que si je le lisais maintenant, ça serait surement différent)(faudrait donc que je le fasse), et que du coup, je n'ai pas toutes les références, j'ai beaucoup aimé.

Jérusalem : Cette nouvelle a été écrite pour une semaine sur William Blake. Comme son nom l'indique, elle a pour sujet la ville de Jérusalem et part du poème de Blake. J'ai bien aimé la nouvelle qui utilise le syndrome de Jérusalem. Ce n'est pas ma nouvelle préférée du recueil mais elle se laisse lire.

Clic-Clac, le sac qui claque : Voilà une nouvelle horrifique que j'aurais bien voulu lire dans sa version originale, c'est à dire en Audible. C'est une histoire assez classique qui fonctionne parfaitement. Elle pose parfaitement l'ambiance en quelques lignes et sa chute est parfaitement maîtrisée et amenée.

Une invocation d'incuriosité : Voilà une petite nouvelle qui ne m'aura pas marqué tant que ça. Alors que le monde s'éteint, un homme entraîne son fils dans le passé où il mène une double vie. Sauf que le fils est porteur de malchance et que ce qui devait devenir leur salut risque de fort mal se passer.

« Et pleurer, à l'instar d'Alexandre » : A l'inverse de la nouvelle juste avant, celle-ci est courte et m'a beaucoup plu. Imaginez donc qu'un homme puisse désinventer les choses. C'est un peu absurde mais terriblement efficace. Et je ne parle même pas de la chute qui fonctionne à mort.

Nulle heure pile : Nulle heure pile est une nouvelle qui prend place dans l'univers de Doctor Who durant la cinquième ou sixième saison (celles de Matt Smith). Mais pas d’inquiétude, si vous ne connaissez pas la série, vous pouvez tout de même lire la nouvelle (bon, je pars avec un avantage minime, je connais un peu la série). J'ai beaucoup aimé d'ailleurs cette histoire qui prend pour point de départ "Quelle heure est-il monsieur le loup ?", un jeu en vogue chez nos amis anglais dans les cours d'école. On sent bien que Neil Gaiman a été scénariste sur la série et surtout qu'il s'amuse comme un petit fou sur cette nouvelle.

Perles et diamants : un conte de fées : Revisite du conte de fée "Les fées" de Perrault (celui où une jeune femme fini par produire des diamants ou des perles en parlant tandis que sa sœur finira par cracher des serpents) à la sauce moderne. Hum, je ne vais pas en dire grand chose. C'est la nouvelle que j'ai le moins apprécié du recueil.

Le Retour du mince duc blanc : Gaiman explique être parti de dessins de Bowie et sa femme fait par Yoshitaga Amano pour un magazine. Dois-je vraiment vous dire que je suis déçue de ne pas voir les illustrations dans le recueil ? (les illustrations sont trouvables sur le net, dans cet article par exemple). Enfin, passons à la nouvelle, entre fantasy et science fiction, elle rappelle parfois les contes de fées. Plutôt sympathique à lire.

Terminaisons féminines : Ici, c'est une lettre d'amour que nous lisons. Une lettre assez étrange qui fait presque penser à un stalker. C'est très perturbant comme lettre en fait. Et en même temps, je l'ai trouvé assez géniale dans son rapport à l'art.

Un respect des convenances : Un nouveau poème. Cette fois, on part dans le conte de fée, celui de la Belle au bois dormant mais du point de vue d'un autre personnage. Ça fonctionne pas mal, mais encore une fois, j'ai du mal avec la présentation en VF. Je suppose que ça passe bien mieux en VO.

La Dormeuse et le rouet : Il s'agit en fait de La Belle et le Fuseau, mais forcément sans les illustrations. Du coup, je vous laisse aller voir mon avis sur le livre lu il y a un peu plus de deux ans.

Ouvrage de sorcière : encore un poème et encore cette difficulté à le lire en VF. Décidément, je dois trouver les poèmes de Gaiman en VO, ça sera bien mieux. Bref, ici, ça parle de sorcière, de sort et de tempête.

En Relig Odhráin : Et encore un poème. Je sais ce que Gaiman pense des poèmes et j'apprécie qu'il en écrive et les mette dans ces recueils mais comme j'ai du mal à les lire par leur forme... Bref, celui-ci, j'aurais préféré qu'il soit en prose. Ici, Neil Gaiman reprend la légende de Saint Oran sur l'ile de Iola (en Ecosse). Il serait mort enterré vivant sous une chapelle de Iola par Saint Colomban qui l'aurait finalement sortit de là et mis en terre consacrée après que le mort est parlé du paradis (c'est en anglais mais la page wiki en parle mieux que moi). Une histoire qui fait un peu froid dans le dos et qui offre un poème plutôt sympathique.

Le Dogue noir : la dernière nouvelle du recueil, tout comme la dernière de Des Choses Fragiles, est une nouvelle dans un univers bien connu de Neil Gaiman, celui d'American Gods. Après son passage en écosse dans le Dernier Monarque (que l'on retrouve donc dans Des Choses Fragiles), Ombre arrive enfin en Angleterre. Alors qu'il s'abrite dans un pub, il fait la connaissance d'un adorable couple qui va lui proposer de passer la nuit chez eux. Sur le chemin, ils vont lui conter la légende du Dogue Noir, chien fantomatique qu'il semble voir. J'ai beaucoup aimé la nouvelle qui emprunte à la Chasse Sauvage mais pas que. Et puis Ombre quoi (j'ai envie de relire American Gods moi du coup). Et pour ceux qui n'ont pas lu American Gods, il n'y a pas de spoil évident sur l'histoire.

Avance Rapide, Mickael Marshall

Durant les opérations de Bragelonne, il m'arrive très souvent de prendre des titres que je ne prendrais pas autrement. Disons que vu les petits prix, ça ne me pose pas de problème de me lancer à l'aventure. Pour le moment, j'ai plutôt de la chance, je tombe souvent sur de très bons livres. Et cet Avance Rapide en fait partie.

Avance Rapide, Mickael Marshall

Editeur : Milady
Collection : /
Année de parution :
Titre en VO : Only Forward
Année de parution en VO : 1994
format : AZW

A lire si :
- Vous voulez un roman aux frontières plutôt indéfinissable mais qui ressemble à de la SF
- Vous aimez les détectives des films années 40

A ne pas lire si :
- Vous voulez un roman linéaire
- Vous aimez tout comprendre de suite.

Présentation de l'éditeur :

Stark est le héros dont le futur a besoin - ce n'est pas peu dire. Il est intelligent, maître de lui à l'excès, il aime les chats, et possède un goût inné pour choisir ses chemises et ses pantalons. Bref, il est l'homme du dernier recours quand on est confrontée à des problèmes que nul autre ne peut résoudre. Car Stark n'est pas un privé comme les autres : il a un don qu'il utilise dans les cas d'urgence. Mais un don tellement incroyable qu'il ne vaut mieux pas en parler. On le prendrait pour un fou. Même vous... Si, si. C'est pourquoi, lorsque le Quartier du Centre - sorte de ville autonome gérée par des milliers d'énarques - lui demande de retrouver un haut fonctionnaire qui a disparu, il ne s'agit finalement pour lui que d'une enquête banale. une de plus. Mais voilà, l'affaire est plus compliquée qu'il n'y paraît et la solution du problème tend dangereusement vers le passé de Stark. Un passé qu'il avait oublié, mais qui en revanche se souvient bien de lui. Dans un univers à venir complètement déjanté où les objets parlent, où Rêve et Réalité règlent leurs comptes à grands coups de poings (ou au lance-roquettes, quand il y en a un qui traîne), Stark est le seul qui peut faire la différence, car le temps presse et il n'y a pas de retour en arrière possible. Avance rapide.

Mon avis

Avance Rapide fait partie de ces romans qu'on ne sait absolument pas où classer dans sa bibliothèque (si on classe par genre)(ce qui n'est pas tout à fait mon cas)(et puis de toute façon, c'est du numérique, le problème se pose pas). Du coup, c'est le genre de roman qu'on peut de suite adoré comme de suite détesté, et son narrateur n'est pas indifférent à cette sensation non plus. Mais commençons par le commencement.

Avance Rapide nous raconte donc l'histoire de Stark, sorte de détective privé dans un Londre devenu tellement grand qu'il couvre plus de 70% du pays. Tellement grand qu'il a été découpé en Quartier, sorte de villes dans la ville. Chacun d'entre eux à sa particularité qui va lui donner son nom. Lorsque les pontes du Centre lui demande de retrouver l'un d'entre eux, Stark pense que ça va se résoudre comme la plupart de ses enquêtes, de manière classique. Sauf que non, et notre détective va devoir se plonger dans des histoires qu'il aurait préféré oublié depuis longtemps.

Le roman commence comme un polar classique avec pour seule particularité son côté science-fiction. On découvre rapidement Stark (après tout, c'est le narrateur) et son caractère assez bourru, je dirais. L'homme fait de suite penser à l'archétype du privé des années 40-50. Avec Stark, c'est aussi un environnement à la hauteur de son propriétaire qu'on découvre, bordélique et pour le moins étrange. SI vous n'accrochez pas aux premières pages d'Avance Rapide, laissez tomber le roman. Vraiment. Parce que vous n'accrocherez pas aux restes. Le roman semble aussi décousu et bordélique que son narrateur.

En parlant donc de Stark, c'est le genre de personnage que j'apprécie assez. Cabotin, parfois peu sûr de lui, parfois trop, beau parleur quand il veut, on ne s'ennuie pas vraiment avec lui. Il est plein de nuances et de secrets. J'apprécie aussi que l'auteur le fasse parler directement aux lecteurs de temps à autre, ça le rend un peu plus vivant. Par contre, il prend quand même bien tout le devant de la scène. A tel point qu'il éclipse les autres personnages. Du coup, pour les secondaires, on a du mal à les cerner réellement, vu qu'on ne sait que ce que Stark veut bien nous en dire. Et les quelques indices qu'il nous laisse ne nous permette pas toujours de nous faire une véritable idée sur eux. C'est un peu dommage.

Mais en même temps, si le roman nous donne l'impression de commencer par une simple enquête et qu'on aimerait se pencher sur les protagonistes de celle-ci, on va vite se rendre compte que la dite enquête est juste un prétexte et que Stark est bien plus qu'un simple détective. Je ne veux pas en dire trop pour ne spoiler, mais disons que tout tourne réellement autour de lui. Or, c'est vachement bien amené par Mickaël Marshall, à tel point qu'on oublie rapidement les autres pour se centrer sur notre héros. C'est avec lui qu'on va découvrir ce qu'il se passe et les tenants et aboutissement de l'histoire. Au fur et à mesure que se déroule les trois parties du roman, le lecteur va petit à petit comprendre ce qu'il se passe. Ou pas du tout. La fin a été une véritable surprise pour moi (et surement pour vous aussi) sur le coup (moins après avoir réfléchi à tous ce que j'ai lu durant le roman).

On ajoute à tout ça un style fluide et une narration à la première personne maîtrisée avec des passages du quatrième mur parfaitement intégré, un univers vaste qui donne envie d'être encore plus exploré et une histoire qui ne finit pas de sortir le lecteur de son petit confort, et on arrive à Avance Rapide. Le roman est assez indéfinissable mais franchement bon.



lundi 11 février 2019

L'Attaque des Titans, édition colossale 2, Hajime Isayama

Je me suis dit que j'allais lire un seul tome de l'édition colossale de l'Attaque des Titans par mois. Figurez-vous que c'est dur vu qu'il me faut même pas une demie-journée pour le lire. Mais je vais tenter de tenir. N'empêche que j'ai déjà envie de lire le 3....

L'Attaque des Titans, édition colossale 2, Hajime Isayama

Editeur : Pika
Edition : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : Shingeki no kyojin 
Année de parution en VO : 2010
Format : AZW

A lire si : 
- Vous voulez une bonne histoire où l'humanité est bien dans la moïse.
- Vous ne voulez pas de supers héros

A ne pas lire si : 
- Vous êtes de nature sensible (certaines scènes sont assez gore en fait)

Présentation de l'éditeur : 

Le monde appartient désormais aux Titans, des êtres gigantesques qui ont presque décimé l’Humanité. Voilà une centaine d’années, les derniers rescapés ont bâti une place forte, une cité cernée d’une haute muraille au sein de laquelle vivent aujourd’hui leurs descendants. Parqués, ignorants tout du monde extérieur, ils s’estiment au moins à l’abri de ces effroyables êtres qui ne feraient d’eux qu’une bouchée. Hélas, cette illusion de sécurité vole en éclats le jour où surgit un Titan démesuré, encore bien plus colossal que tous les autres. S’engage alors un combat désespéré pour la survie du genre humain...
Cette édition reprend les volumes 4 à 6 de l'édition originale.

Mon avis

Après trois premiers tomes plutôt centrés sur Eren et Mikasa ainsi que sur la nouvelle attaque du Titan colossal, nous allons en apprendre un peu plus sur ce qu'il s'est passé durant les années de formation d'Eren mais aussi sur le bataillon d'exploration puisqu'il est temps pour nos personnages de choisir leurs affectations. Mais avant ça, il faut venir au bout de la faille dans le mur Rose. Et autant dire que pour Eren, coincé dans son enveloppe de titan, la partie n'est pas si facile que ça. Ni même les conséquences de ses transformations.

J'ai grandement apprécié qu'on s'éloigne un peu d'Eren pour découvrir les autres personnages, que se soit ceux qui sont avec lui depuis le début de la formation pour être soldat ou les membres du bataillon tactique. Une fois encore, Isayama utilise pas mal de flashback pour que l'on comprenne où en sont les divers persos. C'est comme ça q'on va enfin découvrir quelques parties de l'entrainement des jeunes recrues, un Eren en galère avec son équipement tri-dimensionnel, des amitiés naissantes, des inimités aussi (Eren et Jean par exemple) et j'en passe. Ce sont des moments que j'ai beaucoup aimé, parce qu'un peu plus calme que les combats et finalement plus porté sur l'équipe. Mais cela ne dure pas, puisque nous revoilà à l'époque actuelle et que nos jeunes gens choisissent leurs affectations.

Si Eren n'a pas vraiment le choix (je vous laisse découvrir pourquoi en lisant les tomes), d'autres l'ont, et certains vont changer d'avis par rapport à ce qu'ils voulaient ne serait-ce qu'un jour avant. C'est ainsi que Mikasa, Armin mais aussi Jean, Sasha ou encore Connie vont prendre la direction du bataillon d'expédition. Un bataillon que j'avais hâte de découvrir. Et je dois bien dire que je suis servie. Si voit déjà le bataillon comme un truc génial, c'est bien parce qu'Eren a su nous le vendre mais surtout parce que ceux qui le compose semblent l'être. Entre une Hansi totalement loufoque lorsqu'il s'agit d'étudier les titans (je crois que je l'aime déjà beaucoup elle) ou un Levi aussi doué que maniaque, je pense qu'on ne va pas s'ennuyer une seule seconde.

Et puis, arrive la première expédition hors des murs (ou plutôt entre, vu qu'on se trouve entre les murs Rose et Maria, soit en territoire occupé par les Titans depuis cinq ans) et les premières catastrophes. Un nouvel ennemi va faire son apparition en la personne du Titan femelle. Et vu comment tout le monde galère bien avec elle, je sens qu'on va bien s'amuser (si on veut...) dans les prochaines tomes.

Pour finir donc, j'aime toujours autant, voire même plus après avoir lu ces trois tomes-là. J'ai très hâte d'être au mois prochain pour lire les trois suivants (quoique vu que ce sera pour mon anniversaire, je vais peut-être me faire plaisir et prendre deux tomes colossaux d'un coup). Et en attendant, je vais regarder l'anime.

D'ailleurs, on en parle de l'anime ? Je n'ai pour l'instant vu que 8 épisodes (j'ai commencé hier soir après un bon gros repas de famille et un bon gros rhume aussi). Je trouve la trame bien plus linéaire, avec moins de flashback. D'ailleurs, heureusement que j'ai lu le tome 4 avant sinon j'aurais eu les galères d'Eren avec le dispositif tri-dimensionnel avant de les lire). Les dessins sont mieux (on a plus les problèmes de perspectives ou même de proportions qu'on retrouve dans le manga)(mais qui ne me dérange pas personnellement à la lecture) et l'animation est vraiment top, surtout dans les scènes de combats. Après, je trouve que parfois ça jacasse plus que dans le manga (ou alors c'est juste le format qui veut ça ?) et que ça pleurniche aussi un peu plus. Mais dans l'ensemble, l'anime est tout aussi cool que le manga.


mardi 5 février 2019

Le Signal, Maxime Chattam

Deux Chattam en même pas deux mois, oui, je crois que je deviens accros. Surtout que celui-ci n'est pas à moi. J'ai lancé un appel pour savoir qui avait le dernier Chattam au travail la semaine dernière. Il a atterri sur mon bureau mercredi. Je ne pouvais pas ne pas le lire de suite. 

Le Signal, Maxime Chattam

Editeur : Albin Michel
Collection : 
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 740

A lire si :
- Vous aimez frisonner
- Vous aimez quand c'est un peu sanglant mais pas trop non plus

A ne pas lire si :
- C'est le soir, il est tard et vous êtes seul (et peureux)
- Vous n'aimez pas avoir peur

Présentation de l'éditeur : 

La famille Spencer emménage dans la petite ville perdue de Mahingan Falls. Pourtant les nouveaux venus n'y trouvent pas la tranquillité espérée : suicides mystérieux, disparitions de jeunes filles et autres accidents peu naturels s'enchaînent, semant l'angoisse chez les enfants Spencer. Ethan Cobb se doit d'enquêter.

Mon avis

Avant de commencer à parler de l'intérieur du livre, parlons de l'extérieur. Le Signal, l'objet, est beau. Tout de noir vêtu, avec le titre, l'illustration et le résumé ainsi que la photo de l'auteur d'un beau argenté, il attire rapidement l’œil. Quand on le tourne, on voit une tranche tout aussi noire (enfin comme il a été utilisé, elle me parait grise à moi). C'est un livre noir et il s'annonce par sa couleur. Perso, j'adore et j'adhère totalement. Et quand on l'ouvre, c'est tout aussi sympa. Déjà, il y a une carte, et elle est magnifique (signée Olivier Sanfilippo). Ensuite, les pages sont toutes entourées de noir (le fameux de la tranche en fait. Pour que ce soit plus parlant, j'ai fait une photo de la carte et du bord noir donc (nouvelle résolution : faire plus souvent des photos)(d'ailleurs, je vous rappelle que j'ai un compte instagram pour le blog).

C'est donc dans un écrin que je trouve presque parfait (parce qu'en fait, le bord noir, il déteint un peu sur les côtés sur certaines pages)(du moins sur l'exemplaire que j'ai), que se cache l'histoire du Signal. 

Si jusque là, je n'ai lu que la partie "policier" de Chattam, je me plonge enfin dans sa partie 'horreur" (me manque donc le fantastique, mais j'ai quelques tomes d'Autre Monde a disposition). Je sais de quoi est capable monsieur Chattam concernant l'horreur mais je ne m'attendais pas à cette plongée-là. 

Il est assez compliqué de parler du livre sans trop spoiler, je vais tenter. Je promets rien. 

Le Signal, c'est l'histoire de la petite ville de Mahingan Falls. Une bourgade de la Nouvelle-Angleterre tranquille, encaissée entre l'océan et des collines, un coin paumé qui ressemble presque à un paradis, non loin de Salem. C'est là que viennent s'installer les Spencers et leurs enfants. Le père est dramaturge mais n'arrive plus à se renouveler, la mère est une vedette du petit écran qui a besoin de revenir à l'essentiel. Ils pensent pouvoir reprendre leur vie en main dans cette charmante petite ville. Sauf que... Mahingan Falls va subir d'étranges phénomènes et surtout une série de morts inexpliquée. Et la famille Spencer ne va pas être épargnée.

J'ai apprécié beaucoup de chose dans le Signal. En premier lieu, les personnages. On suit la famille Spencer mais aussi Ethan Cobb, flic de son état, et quelques citoyens par ci par là de Mahingan Falls. Les personnages sont tous bien foutus, très humains aussi. Forcément, on va pas mal s'attacher aux Spencern et, pour ma part, ce sont surtout aux garçons de la famille, Chad et Owen, et à Olivia, la mère. J'ai trouvé Tom, le père, parfois un peu trop effacé, surtout face à l'aura de sa femme. Quant à Cobb, c'est un flic comme sait les écrire Chattam, ni bon, ni mauvais, un peu taciturne, solitaire mais efficace. Les personnages secondaires offrent une belle palette, eux aussi, allant du gentils voisin aux commères/compères du village. Bref, on ne s’ennuie avec aucun d'eux et l'on retrouve ce qu'on peut imaginer être les habitants d'une petite ville américaine (ou même française en fait).

Ensuite, il y a bien sur l'histoire. Alors, non, je n'ai pas eu peur en lisant. Par contre, je n'ai pas été tout à fait sereine pendant quelques nuits après (pas de cauchemars mais ça a pas mal fait chauffer l'imagination tout ça). En fait, ce n'est pas tant les parties parfois un peu sanglante du roman qui m'ont perturbé mais plus ce qu'on ne voit pas et le fait que Maxime Chattam utilise comme conducteur un élément de la vie de tous les jours (à la manière de Lovecraft)(qui amenait souvent l'horreur à partir d'un élément quotidien et surtout réaliste). En fait, ça m'a fait le même effet que lorsque j'ai regardé le film The Mist (tiré de la nouvelle de Stephen King), pas eu peur sur le coup, mais beaucoup réfléchi après. En parlant de ça, Le Signal m'a fait pensé à du King sur bien des aspects. Ce n'est pas une copie du maître de l'horreur, loin de là, mais disons un bel hommage (surtout qu'on retrouve quelques allusions à King)(et à Lovecraft aussi). Mais pour en revenir à l'histoire, elle est fort bien amenée et la tension monte petit à petit. Un seul bémol, c'est parfois un peu trop sanglant là où peut-être juste des évocations auraient eu plus d'effet (j'aime quand on me donne le "pouvoir" d'imaginer même le pire). 

Enfin, il y a le style Chattam. Alors forcément, j'apprécie ce que fait l'auteur. J'aime la manière dont il amène ses éléments, j'apprécie retrouver des références et des hommages que je comprends facilement (monsieur Chattam et moi semblons avoir des goûts en commun sur pas mal de chose)(je vous ai dit que je voulais emménager chez lui ?)(ou du moins lui piquer sa déco ?).

Au final, je crois bien tenir mon premier coup de cœur 2019 pour ce livre. Je le trouve génial, que se soit physiquement (j'espère que la version poche sera tout aussi belle, parce que ça ajoute pas mal je trouve, ces bordures noires), que par son histoire. C'est un bon livre d'horreur qui fait frisonner (je n'arrive pas à dire qu'il fait peur, ça n'a pas été mon cas) et qui se laisse bien lire. Bref, jetez-vous dessus, il vaut le coup.