Affichage des articles dont le libellé est Weeks. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Weeks. Afficher tous les articles

mardi 20 mars 2018

L'Oeil Brisé, le Porteur de Lumière, tome 3, Brent Weeks

Continuons les livres lus la semaine dernière durant mes congés avec ce troisième tome de la série le Porteur de Lumière. J'espèrai beaucoup qu'il rattrape le niveau après un second tome en demi-teinte. Est-ce le cas ? Nous allons voir ça.

L'Oeil Brisé, le Porteur de Lumière, tome 3, Brent Weeks

Editeur : Milady
Collection : /
Année de parution : 2016
Titre en VO : Lightbringer, book 3: The Broken Eye
Année de parution en VO : 2014
format : AZW

A lire si :
- Vous voulez une magie un peu différente de ce qu'on peut voir
- Vous voulez des héros qui ne sont pas tout blanc

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas quand c'est long à démarrer
- Vous n'avez pas peur de vous perdre un peu dans les intrigues secondaires

Présentation de l'éditeur :

Alors que les dieux s'éveillent, la Chromerie s'efforce de retrouver son Prisme, le seul homme capable d'enrayer le chaos. Mais Gavin Guile a été capturé par des pirates. Pire encore, il a perdu le pouvoir qui le définissait : celui de créer. Privé de la protection de son père, Kip Guile va devoir faire montre de toute son ingéniosité pour survivre à une guerre secrète entre les nobles, les factions religieuses, les rebelles...
et un ordre de mystérieux assassins de plus en plus puissant, l'OEil brisé. Chaque lumière crée une ombre. Chaque ombre dissimule un secret. Chaque secret détient une vérité.

Mon avis

L'Oeil Brisé aurait du être le tome qui me réconcilie avec la série. Je l'espérai vraiment. Je sais de quoi est capable Brent Weeks lorsqu'il est au meilleur de son écriture. Je ne sais pas s'il a vu trop ambitieux ou je ne sais trop quoi, mais le Porteur de Lumière se perdait pas mal dans le tome 2. Entre la sortie du 2 et du 3 en france, il annonçait ne pas faire de trilogie comme initialement prévu mais au moins une série sur cinq tomes. Et je crois que c'est là qu'il a finit par se perdre lui-même dans son écriture.

Je ne dirais pas que l'Oeil Brisé est mauvais. Ce n'est pas le cas. On reprend là où l'on avait laissé les divers personnages, c'est à dire dans la merde pour beaucoup d'entre eux. Mais rapidement, le schéma classique revient. Kip retourne à la Chromerie quasi comme si de rien n'était et se remet à jouer contre son grand-père. Gavin est un peu plus maltraité puisqu'à présent sans pouvoir, il est esclave sur une galère. Je ne parlerais pas de Liv qui apparaît dans trois chapitres à peine (pire que dans le tome deux donc). Karris, elle, se voit entraîner dans les complots du Blanc sans se rendre compte de grand chose. Bref, on prend les mêmes et on recommence. Et c'est là que ça pèche un peu pour moi.

Je me suis ennuyée sur pas mal de pages. Le problème étant qu'il y a trop de chose en jeux et que Weeks n'avance que peu. La version papier fait presque 900 pages et j'ai eu l'impression de faire du sur place la plupart du temps. Pourtant, on a plein de complot, quelques scènes de baston, des moments plus calmes, tout pour enchaîner la lecture sans problème. Mais ça ne passe pas. Je me doute que chaque élément a son importance, que même le plus petit détail dans une phrase peut mener à la solution des problèmes, mais non. Soit je fais un blocage sur les personnages (Kip me semble de plus en plus pleurnichard alors que lui se sent plus fort, Teia me fait l'impression de la parfaite Mary-sue...), soit je n'y arrive vraiment pas.

Je pense réellement que le problème pour moi ne vient pas tant des personnages que de l'auteur lui-même. Il me semble qu'il a du mal à tenir le rythme et surtout à créer des intrigues politiques multiples. Il en fait du coup un peu trop. Ainsi personne à la chromerie, si ce n'est Kip, ne semble surpris de tout ce qu'il s'y passe grâce aux supers espions qui découvrent tout. Andross Guile, le Blanc, tous ceux qui complotent ont toujours un coup d'avance. C'est sympa un moment, mais à chaque fois, ça devient lassant. Aucun des personnages tirant les ficelles n'a de réelles surprises. Le lecteur non plus. Reste Kip, Teia et Karris qui tombent à chaque fois comme des rond de flans là où même le lecteur sait ce qu'il se passe. De plus, certains personnages (Gavin par exemple) prennent trop d'importance alors qu'il ne se passe rien de leur côté, tandis que d'autres (Liv) n'apparaissent presque pas à tel point qu'on se demande ce qu'ils foutent là réellement. Et du coup, on tourne en rond avec certains, on attend une évolution qui ne vient pas (ou pas dans le sens qu'on le voudrait), ou alors on ne comprend pas tout (le prince des couleurs, perso central du tome 2 n’apparaît pas du tout alors que quand même c'est lui qui est à la tête de l'autre armée).

On en vient du coup à oublier beaucoup de chose. La guerre ? Elle est là en fond et c'est tout. Elle ne sert à rien si ce n'est à placer ses pions sur l’échiquier. Je trouve ça bien dommage vu qu'elle a été le décors des deux premiers tomes. Le prince des couleurs ? Plus là du tout. L'utilité de Gavin ? On se pose la question. Celle de Liv ? tout pareil. L'avancement de l'intrigue ? Elle a avancé ?  Ne reste que les complots entre Andross et le Blanc. C'est tout ce qu'on retiendra du livre. Et vu la grosseur du bouquin, c'est petit quoi. D'ailleurs, pour moi, une bonne moitié du livre n'aurait pas forcément dut y être. 

Mais je vous parler des points négatifs en oubliant tout de même les quelques points positifs. Non parce que cela ne se dirait pas comme ça à me lire, mais il y en a. Déjà, il y a Brent Weeks et son style, toujours percutant, toujours aussi vivant. Il a beau se perdre dans ses intrigues, il n'en reste pas moins un auteur fantasy efficace. Même si je déplore une évolution des personnages ultra lente voire inexistante, certain d'entre eux relève le niveau. Et malgré ce que j'ai pu dire jusque là de Gavin, la fin de ce tome se relève intéressante pour lui, de même pour Karris (pour les autres, ils restent les mêmes, sans la moindre évolution, ce qui est gênant).

Au final, vous l'aurez compris, je sors une nouvelle fois déçue par cette série. J'en veux un peu à Weeks d'être trop ambitieux, de vouloir augmenter le nombre de livres de la série et du coup de se perdre pas mal dans ce qu'il écrit. Cette sensation n'avait pas du tout été là sur L'Ange de la Nuit, sa première trilogie. Je ne sais pas du tout si je continuerais. J'ai  bien peur de continuer à m'ennuyer et à tourner en rond. Du coup, pour le moment, je la laisse en suspens. Dommage mais je ne vais pas me forcer à lire la fin de la série vu que j'ai eu du mal avec deux tomes sur trois pour l'instant.

jeudi 16 février 2017

Le Couteau Aveuglant, Le Porteur de Lumière, tome 2, Brent Weeks

Le premier tome du Porteur de Lumière m'avait laissé avec un sentiment assez mitigé. J'avais apprécié pas de mal de chose, moins aimé d'autres. Du coup, j'ai mis un petit moment avant de me lancer dans le second tome. 

Le Couteau Aveuglant, Le Porteur de Lumière, tome 2, Brent Weeks

Editeur : Milady
Collection : fantasy
Année de parution : 2015
Titre en Vo :  Lightbringer, book 2: The Blinding knife
Année de parution en VO : 2012
Format : AWZ

A lire si : 
- Vous voulez une magie un peu différente de ce qu'on peut voir
- Vous voulez des héros qui ne sont pas tout blanc

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas quand c'est long à démarrer
- Vous n'avez pas peur de vous perdre un peu dans les intrigues secondaires

Présentation de l'éditeur : 

Chaque lumière dissimule un secret. Chaque secret porte en lui une révélation.
Gavin Guile se meurt. Il croyait encore avoir cinq ans de répit avant de succomber au sort de tous les Prismes. En vérité, il lui reste à peine une année… À travers le monde, la magie des couleurs devient incontrôlable et menace de destruction les sept satrapies. Les anciens dieux reviennent à la vie, levant une implacable armée de spirites. L’unique salut pourrait se trouver du côté du frère renégat de Gavin. Celui dont il a volé la liberté il y a seize ans…

Mon avis

Ce qui devait être à la base une trilogie sera bien plus longue que ça. Et cela se ressent déjà dans ce second tome (je me demande à quel moment Weeks a compris qu'il prenait un peu trop son temps pour réussir à tout finir en trois tomes ?).

Reprenant là où nous avions laissé le tome 1, ce Couteau Aveuglant commence plutôt pas trop mal. Mais, une nouvelle fois, il prend parfois un peu trop son temps et parfois pour ce qui semble être pour pas grand chose. Si le début s'annonce plutôt sympathique avec la découverte d'un bane (sorte de temple où se retrouve les spirites dans l'idée de donner naissance à leur dieu) bleu combattu par un Gavin ne pouvait plus voir le bleu justement, on revient vite à la lenteur de mise en place de l'énigme, tout comme dans le premier tome. Gavin place ses pions, Kip à la Chromerie avec ordre de devenir Garde Noir et de mettre le Bleu en échec, il en va de même pour Poing-de-Fer qui rentre lui aussi, quant à Karris, elle va suivre Gavin dans son voyage.

Côté Gavin et Karris, on avance pas vraiment pendant une bonne partie du roman. Enfin... Le problème avec Weeks, c'est surtout qu'on a l'impression de le faire, parce qu'il sait très bien dosé action et moment de calme. Si il pouvait utiliser cela pour réellement faire avancer son histoire, ça serait pas mal du tout. Donc, ça avance lentement, mais on ne s'ennuie pas vraiment. De plus, la relation Gavin/Karris évolue un peu dans la première moitié, bien plus dans la seconde et ça fait plaisir à lire (pis ça change des guerres et autres complots pour la peine, même si c'est mièvre). Mais au final, la première partie du roman les concernant ne m'a pas tant plu que cela. C'est trop long malgré les qualités de l'écriture de Weeks. Heureusement, la seconde partie permet enfin de voir Gavin sous un jour meilleur, dans le style du Gavin du premier tome. Il est retors (le conseil du Spectre est juste génial, un magnifique moment de fourberie), retrouve l'envie de se battre qui semble l'avoir déserté un petit moment. J'aime beaucoup plus ce Gavin-là que celui du début.

Côté Chromerie et surtout Kip, on commence à voir le garçon évolué d'une manière plutôt sympathique. Kip prend de la gueule, surtout contre son "cher" grand-père Andross Guile. Il prend aussi un peu plus d'assurance, ce qui est vraiment pas mal. On commence à s'éloigner du gamin qui pige pas grand chose et subit pour arriver à un jeune homme qui pige un peu plus et surtout essaie de ne plus subir. L'évolution est parfois un peu trop rapide (il me semblait plus timide le Kip quand même) mais on ne s'ennuie pas trop (entre le côté grande gueule et les épreuves pour entrer dans la Garde Noire, on ne risque pas de s'ennuyer il est vrai). Du moins jusqu'à ce que Kip nous fasse sa Marie-Sue. Heureusement qu'Andross Guile et toute sa vilenie se retrouve face à lui, au final. Andross est d'ailleurs un personnage que l'on découvre un peu plus et qui me plait de plus en plus (oui, j'aime les personnages méchants). Par contre, j'avoue que pour le moment, je n'ai pas trop compris l'arrivée de Teia, la jeune esclave voulant entrer dans la Garde Noire. Est-elle là pour faire le penchant de Liv, partie avec l'ennemi, pour fournir juste une option à Andross Guile dans son dangereux jeu, pour faire un nouveau love interest à Kip maintenant que Liv est loin ? Parce que pour le moment, à part qu'elle possède une couleur longtemps interdite, elle n'a pas fait grand chose.

D'ailleurs, c'est un peu le cas de la plupart des femmes dans ce tome. Et là, je suis déçue. Liv aurait pu être vachement plus intéressante, mais elle n'a qu'une dizaine de chapitres où tout le monde la fait tourner en bourrique. Pourtant, voir le camp ennemi par ses yeux étaient une bonne idée. Karris devient juste un love interest pour Gavin. Elle l'était déjà, mais elle était surtout bien plus que ça. Là où elle était la femme forte, elle devient mièvre. Quant à Teia, comme je l'ai dit, je ne vois pas trop encore à quoi elle sert vraiment pour le moment. Or, Weeks m'avait habitué à ne pas laisser les femmes sur le côté, à ce qu'elles ne soient pas juste là pour faire pot de fleur. Et quand on sait le nombre de femmes qu'il met dans ses romans, c'est quand même chiant de les voir réduite à des rôles aussi peu important. J'espère que ça changera dans les autres tomes.

Au final, si le Couteau Aveuglant offre une belle part d'intrigues, de complot et quelques batailles fort sympathiques à lire, il ne m'aura pas tant plu que ça. Une nouvelle fois, comme son prédécesseur, il est long à se mettre en place et j'ai eu l'impression qu'il n'allait pas vraiment au bout de ses idées. Le fait que la série passe de trois romans à (il semblerait) cinq y est aussi pour quelque chose dans cette lenteur. J'espère juste que Weeks ne va pas se perdre dans les divers fils qu'il tend. Et puis, vraiment, que les femmes reprennent la place qui leur convient le mieux. A quoi ça sert d'en faire des guerrières, des femmes fortes pour finalement s'en servir comme simple intérêt amoureux ? (oui, ce point m'a déçue, profondément). Heureusement, le style de Weeks et sa maîtrise de son monde réussissent toujours à me faire apprécier la série. Elle n'est pas au niveau de l'Ange de la Nuit mais elle reste divertissante. Plus qu'à espérer que le troisième tome relèvera le niveau.


mardi 10 mai 2016

Le Prisme Noir, Le Porteur de Lumière, tome 1, Brent Weeks

J'avais adoré l'Ange de la nuit de Weeks. Il me fallait à un moment ou un autre que je me lance dans son autre série, le Porteur de Lumière. J'en avais lu du bon et du moins bon. Il fallait donc que je me fasse mon propre avis dessus.

Le Prisme Noir, Le Porteur de Lumière, tome 1, Brent Weeks

Editeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Année de parution : 2013 en epub
Titre en VO :  Lightbringer, book 1: The Black Prism
Année de parution en VO : 2010
format : epub

A lire si : 
- Vous voulez un premier tome qui ne soit pas forcément initiatique
- Vous voulez une magie un peu différente de ce qu'on peut voir
- Vous voulez des héros qui ne sont pas tout blanc

A ne pas lire si :
- Vous voulez une série ressemblant à l'Ange de la Nuit
- Vous n'aimez pas quand c'est long à démarrer
- Vous n'avez pas peur de vous perdre un peu dans les intrigues secondaires

Présentation de l'éditeur : 


Plus la lumière est vive, plus l’ombre est profonde.
Gavin Guile est le Prisme, l’homme le plus puissant du monde. Empereur et magicien, il est le gardien d’une paix bien fragile.
Et d’un terrible secret.
Les Prismes ne vivent jamais vieux, et Gavin sait exactement combien de temps il lui reste : cinq ans… et cinq missions impossibles à accomplir.


Mon avis

Il est souvent compliqué pour un auteur de passer le cap du second livre, ou ici de la seconde série. On voudrait mieux faire et parfois on s'y perd. Or Weeks avait déjà mis la barre très haute (pour moi en tout cas) avec son Ange de la Nuit. Sa seconde trilogie devait donc être à la hauteur et même meilleure. Sauf que...

Ça partait bien pour moi. Nouvel univers, nouveaux personnages. On retrouve ce que j'avais apprécié dans l'Ange de la Nuit. Weeks est capable, il le prouve une nouvelle fois, de créer des univers foisonnant, que se soit géographiquement (même si on reste dans les mêmes coins pour le moment), politiquement ou encore religieusement. C'est toujours quelque chose d'agréable et j'adore me plonger dans des univers qui me semblent cohérent rapidement (et pour ceux qui ont la version papier, parait même qu'il y a une carte (pas disponible en epub)). Et pour ce nouvel univers, il part aussi sur un nouveau système de magie, étroitement liée à la religieux aussi. J'ai apprécié que les créateurs (les magiciens donc) créent à partir du spectre lumineux. C'est un genre de magie qu'on voit peu et qui est toujours intéressante à mettre en place. Surtout qu'elle est importante dans l'histoire, que se soit pour les personnages, puisque la plupart sont des créateurs, et pour l'histoire en elle-même, puisqu'elle est étroitement lié au statut de Gavin, le héros.

Gavin qui m'a assez plu. Gavin est le prisme, le représentant d'Orholam (le dieu principal) sur terre. Il est censé avoir un rôle important, plus qu'un simple représentant divin, il est l'homme le plus puissant du monde. En réalité, il est plutôt une sorte de marionnette pour le Spectre, haut conseil des créateurs, et plus particulièrement du Blanc. Un rôle qui lui sied guère et il le fait bien sentir. C'est un personnage comme j'ai tendance à les apprécier, beaucoup de faiblesse cachées par pas mal de bravade, une force intérieure immense mais la non possibilité de vraiment l'utiliser. Bref, un personnage tout en nuance que nous allons découvrir malheureusement un peu trop rapidement. A côté de lui, on trouve Kip, adolescent plutôt boulet, fils bâtard de Gavin (enfin, c'est plus compliqué, mais je vous laisse découvrir). Il est là pour la partie initiation, la sienne mais aussi celle du lecteur puisque c'est avec lui que l'on va découvrir un peu plus précisément le fonctionnement de la magie. C'est le genre de personnage qu'on aime à découvrir même si parfois il s'avère un peu trop lourdeau pour moi. On retrouve aussi Liv, jeune fille venant du même village que Kip, déjà à la Chromerie. Malheureusement, si Liv parait intéressante, surtout sur le point complot de l'histoire, elle n'est pas assez développée pour l'instant. Côté femme, il y a aussi Karris, ancienne fiancée de Gavin, devenue depuis Garde Noire. Ici encore, je trouve dommage qu'elle ne soit pas encore suffisant développé, Weeks préférant pour l'instant (j'espère) s'occuper des hommes. Les autres personnages, plus secondaires, promettent eux-aussi. Mais même soucis, Weeks s'attardent plus sur Gavin et Kip que sur les autres. Et personnellement, surtout en comparant avec l'Ange de la Nuit, ça me dérange un peu. Il a déjà prouvé qu'il pouvait développer plusieurs personnages en même temps, pourquoi ne pas l'avoir fait ici ?

Arrive enfin la partie un peu gênante, le déroulement de ce premier tome. Déjà, Weeks prend son temps, mais vraiment, pour présenter Gavin et les autres ainsi que son univers. A tel point qu'on arrive rapidement à se demander où il veut en venir. Ce qui est assez étrange vu qu'il écrit toujours d'une manière très vive et que l'action reste présente à chaque page. Heureusement, on finit par comprendre. Ensuite, si l'Ange de la Nuit (pardon pour la comparaison à chaque fois, mais c'est quand même des choses ultra flagrante) avait une histoire somme toute basique avec quelques intrigues, ici, il a essayé de mettre plus de complot, plus d'intrigues. Et il semble s'y perdre, beaucoup même. Du coup, il perd aussi le lecteur. Il laisse aussi en suspens à la fin de ce tome trop de question. Sans parler du fait qu'avec toutes ces intrigues en plus de la principale (qui a déjà mis du temps à se mettre en place), on en oublie parfois un peu trop l'essentiel. Après, il est fort possible que les tomes suivants permettent de mieux comprendre pourquoi il se perd à ce point (ça arrivait avec l'Ange de la Nuit, où une information qu'on ne comprenait pas au départ avait beaucoup d'importance dans un des deux autres tomes).

Au final, je dois bien dire que malgré les quelques déconvenues rencontrées, Le Prisme Noir reste un bon premier tome de fantasy. Il y a énormément de bonnes idées, des personnages intéressants et une écriture particulièrement efficace. Après, il reste un premier tome et il est fort possible que mon avis sur celui-ci change avec la suite. Surtout que la dernière partie m'a beaucoup plu. A suivre donc.


vendredi 29 janvier 2016

L'ombre Parfaite, l'Ange de la Nuit, tome 0, Brent Weeks

J'avais beaucoup beaucoup aimé la sage l'Ange de la Nuit de Weeks, mais j'hésitais à lire le fameux tome 0, qui n'est qu'une nouvelle (longue quand même) puis quelques bonus sur la saga en elle-même. Finalement, l'univers me manquant, j'ai fini par le prendre et le lire.

L'ombre Parfaite, l'Ange de la Nuit, tome 0, Brent Weeks

Editeur : Milady
Collection : Imaginaire
Année de parution : 2014
Titre en VO : Perfect Shadow
Année de parution en VO : 2011
Format : epub

A lire si :
- Vous avez déjà lu la trilogie L'Ange de la Nuit
- Vous voulez en savoir un peu plus sur Durzo Blint

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de long
- Vous ne voulez pas vous spoiler la Trilogie.

Présentation de l'éditeur : 

ON NE DEVIENT PAS LE TUEUR PARFAIT PAR HASARD.
Gaelan Feu du Ciel est un fermier, un époux heureux et un père de famille ; bref, un homme simple et discret. Pourtant, il est aussi immortel, et d'un talent inégalé pour les arts de la guerre. A travers les siècles, il a arboré de nombreux visages, mais bien trop souvent les événements l'ont sorti de l'ombre pour faire de lui un héros, portant ses différents noms à la postérité. Cette fois-ci, sa nouvelle mission commanditée par la dangereuse courtisane Gwinvere Kirena pourrait bien détruire tout ce en quoi il a toujours cru.

Mon avis

Je suis toujours très partagée sur les fameux tome 0. Souvent, ils sont écrit soit en plein milieu d'une série, soit carrément après que celle-ci fut publiée. Ils ont plusieurs objectifs, pour l'auteur, c'est se tourner vers un personnage qu'ils ont aimé inventé et faire vivre mais dont la série originelle ne leur pas forcément laissé la place pour le développer, c'est aussi juste parfois pour se faire un peu plus d'argent (faut pas se mentir...), pour les éditeurs, c'est l'occasion aussi de se faire un peu plus d'argent ou de proposer des petits bonus aux lecteurs. Pour le lecteur, c'est l'occasion de se replonger dans une série qu'ils ont pu apprécié et de découvrir deux trois trucs qu'ils ne savaient pas. C'est malheureusement aussi très souvent source de spoiler. Et c'est le cas pour cette Ombre Parfaite, écrite après la trilogie L'Ange de la Nuit et qui en plus de la nouvelle comporte des bonus liées à celle-ci. Donc, lecteurs, n'allez pas plus loin dans mon avis si vous ne voulez pas être spoilé. D'ailleurs, ne lisez pas ce tome 0 avant la trilogie, sinon, vous n'aurez plus vraiment de surprise sur certains personnages (ça serait bien dommage).

Commençons donc par la nouvelle, l'Ombre Parfaite. Celle-ci se penche sur le personnage de Durzo Blint lorsqu'il s'appelait encore Gaelan Feu du Ciel, donc bien avant la trilogie originelle. Pourtant, il faut réellement l'avoir lu pour pouvoir lire cette nouvelle. La raison en est simple, Weeks part dans l'idée que c'est fait et donc annonce tout de go qui est réellement Blint, ce que nous n'apprenons dans la Trilogie mais bien plus tard qu'au début. Il en va de même pour l'action puisque la nouvelle nous montre comment il a rencontré Gwinvere Kirena et comment celle-ci a pu accédé au poste de Shinga, ce que nous apprenons aussi vers le milieu de la trilogie. Ces deux éléments font partie de l'intrigue de la trilogie, ils sont même plutôt essentiel dedans et je trouve un peu dommage de les découvrir là alors qu'ils font tout le mystère des deux personnages. Ce n'est pourtant pas une mauvaise nouvelle, juste que je l'aurais plus mis en hors série qu'en tome 0. J'ai beaucoup apprécié retrouver Blint et Gwinvere. L’alchimie entre les deux fonctionnent toujours aussi bien et voir comment ils se sont rencontrés restent intéressants. On retrouve aussi d'autres personnages de la trilogie, même si là, ils ne sont que secondaires. 

La seconde partie du livre est composée de bonus. On retrouve un glossaire, la liste des personnages et même deux chapitres qui n'ont pas été retenus pour la version finale d'Au delà des Ombres (le troisième tome). Et là, ce qui peut paraître assez ennuyeux (une liste de lieux, de noms...) devient soudainement très amusant. Au lieu de nous faire ces listes de manière encyclopédique, Weeks a pris le parti d'en faire des listes pour le roi Arelum Braag à qui l'on va bientôt conté les aventures de Kylar. Le glossaire que nous avons est donc le brouillon de celui qu'aura le roi dans les mains, fait par un érudit et surtout, annoté par le chambellan. Si l'érudit s'essaie parfois à l'humour, il n'en reste pas moins assez soporifique. Par contre, les notes de marge du chambellan sont juste énormes. L'homme ne se gène pas pour être ironique, pour se moquer de l'érudit, voir être carrément odieux avec lui. J'ai ris à chaque note. Cela rend forcément la lecture du glossaire plus ludique. Pour la liste des personnages, c'est notre érudit qui la donne au ménestrel. On sent la vengeance de celui-ci sur ce pauvre homme qui ne semble pas non très aidé. C'est un peu moins drôle que pour le glossaire par contre, ce qui est bien dommage. Alors, forcément, j'ai lu cela tout de même un an et demi après ma lecture de la trilogie, certains noms, lieux, personnages ne m'ont sur le coup pas dit grand-chose. Il n'en reste pas moins que ça peut être pratique pour se repérer. Les deux chapitres bonus sont aussi intéressants et apporte une autre lumière sur le bois d'Ezra. Mais bien sur, si vous n'avez pas lu la trilogie, ils ne servent finalement pas à grand chose, ce qui prouve encore une fois le mauvais choix dans le marquage du roman. 

Au final, L'Ombre Parfaite est donc sympa pour qui a lu la Trilogie, moins pour qui ne l'a pas vu (et peu utile aussi du coup, vu qu'on ne comprend pas toute la partie bonus). C'est une petite lecture rapide qui permet de se replonger un peu dans l'univers de Weeks mais pas du tout indispensable. 

mercredi 19 novembre 2014

L'Ange de la Nuit, Intégrale, Brent Weeks

Je n'ai pas lu d'histoire d'assassin en Fantasy depuis l'Assassin Royal. Par peur de ne tomber que sur une pâle copie, un héros qui ressemblerait trop à Fitz. Et puis, je me suis dis que flute, il était temps de passer au dessus de tout ça.

L'Ange de la Nuit, Intégrale, Brent Weeks

Editeur : Bragelonne/Milady 
Collection : Intégrale
Année de parution : 2014 pour l'intégrale
Titre en VO : The Night Angel Trilogy
Année de parution en VO : 2008 (pour les trois tomes d'ailleurs, je suis étonnée là...)
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez de l'assassin
- Vous voulez du complot dans tous les sens
- Vous aimez suivre plusieurs personnages en même temps

A ne pas lire si :
- Vous voulez un héros tout gentils


Présentation de l'éditeur : 

Le tueur parfait n'a pas d'amis, il n'a que des cibles. 
Pour Durzo Blint, l'assassinat est un art et il est l'artiste le plus accompli de la cité, grâce à des talents secrets hérités de la nuit des temps.
Pour Azoth, survivre est une lutte de tous les instant. Le petit rat de guilde a appris à juger les gens d'un seul coup d’œil et à prendre des risques - comme proposer à Durzo Blint de devenir son apprenti.
Mais pour être accepté, il doit commencer par abandonner son ancienne vie, changer d'identité, aborder un monde d'intrigues politiques, d'effroyable dangers et de magies étranges, et sacrifier ce qui lui est le plus précieux.

Mon avis

Il m'aura fallu dix ans pour passer à autre chose. Oublier - un peu - l'Assassin Royal et enfin lire une autre saga d'assassin. Et lorsque j'ai commencé à lire le premier tome de l'intégrale, La Voix des Ombres, je me suis rapidement dit que franchement, dix ans avant de relire une saga avec ce genre de héros, c'était tout de même bien long. Surtout que dès ce tome, j'ai trouvé quasiment tout ce que j'apprécie dans la ce genre là de fantasy.

Ça commence par un univers assez vaste, même si le premier tome se concentre surtout sur la ville de Cénaria. Il faudra attendre Le Choix des Ombres, le second tome, pour s'en éloigner et à partir de là, nous allons découvrir quasiment tout le monde créé par l'auteur. Et il n'est pas petit. Bien sur, la quasi totalité de l'action se déroule tout de même à Cénaria, et j'ai parfois trouver cela dommage, surtout lorsque nous découvrons Khalidor ou encore le Chantry. Il n'y a pas que géographiquement parlant que l'univers est vaste et plutôt bien foutu. Que se soit au niveau des religions (plutôt diverses et variés, même si certaines sont stéréotypées) ou politique (je vais en reparler), on a affaire à diverses visions, rendant tout cela encore plus plausible. Et franchement, j'apprécie tout particulièrement ce genre de chose.

Ensuite, il y a l'histoire. Même si on part d'abord sur un tome initiatique, qui nous permet par la même occasion de nous familiariser avec tous les aspects géographique, politique, religion et j'en passe de l'histoire, on dépasse rapidement tout cela pour entrer dans le vif du sujet. D'ailleurs, autant le dire de suite, la moindre information, même la plus insignifiante dans un dialogue, est importante pour chaque tome. Même ce qu'il a pu se passer au tout début. L'enchainement des actions et réactions donnent toujours un résultat et rien n'est laissé au hasard. Et ça, franchement, c'est juste génial (surtout quand on lit tous les tomes à la suite les uns des autres). Je me suis régalée à voir comment certaines choses fournies comme ça, qui semblaient sans importance, étaient en fait capitale pour la suite. Outre cela, il y a aussi l'aspect politique. Brent Weeks, avec ses guerres qui jalonnent les trois tomes, auraient pu nous offrir des batailles épiques, un héros qui mènerait l'armée "gentille" à la victoire. A la place, il a préféré faire agir les hommes et femmes (et elles tiennent une bonne place ces dames) de l'ombre pour gagner cette guerre. Même si nous assistons à de grandes et belles batailles, nous allons surtout voir les guerres de pouvoir entre le Sa'Kague (la mafia locale), les divers rois et reines, mais aussi les écoles de magies. A coup de complot, d'assassinat et de non-dit, l'histoire va se faire et se defaire pour arriver à la bataille finale. Bataille finale qui n'épargnera pas grand monde, d'ailleurs.

Et c'est donc là qu'interviennent les personnages. Le premier, c'est Kylar, notre héros. Je dois avouer que j'ai un gros faible pour lui. Simple orphelin, rat de guilde martyrisé par le poing de celle-ci, il va devenir l'apprenti de Blint pour échapper à un destin plutôt funeste. Mais cela a un prix et il va le payer dès le départ, avec en premier lieu, l'interdiction de revoir tout ce qui lui était cher (interdiction qu'il va bien sur contourner). En grandissant, il va de plus en plus s'opposer à son maitre, jusqu'à l'invasion Khalidorienne. A partir de là, Kylar va essayer d'échapper une nouvelle fois à son destin et devenir l'Ange de la Nuit, un personnage de légende. Le caractère du jeune homme va s'affirmer, il va murir et finir par devenir ce qu'il a toujours été. Son évolution ne se fait pas tranquillement, il va affronter les pires épreuves et n'en sortira pas toujours au mieux. Et surtout, surtout, il n'est pas le gentil petit assassin qui va se repentir pour devenir bon. Ensuite, il y a Logan, fils du duc Gyre, à l’âme noble. J'ai eu du mal avec lui dans le premier tome, trop gentil, trop noble, l'inverse total de Kylar en fait. Et puis, à partir du second tome, il va gagner en nuance et devenir un personnage comme je l'ai apprécié, même s'il gardera tout le long son côté gentils. Niveaux femmes, nous avons d'abord Mamma K, maitresse des plaisirs du Sa'Kague (et bien plus encore, mais ça, je vous le laisse découvrir). Cette femme est la plus puissante de la ville, elle contrôle la pègre et même pas mal de noble. Elle sait tirer son épingle du jeu en toute situation et est aussi intelligente que belle et froide. Un personnage tout en nuance. Ensuite, il y a Vi, une pisse-culotte, comme Kylar. Je crois qu'elle est le personnage qui évolue le plus de toute l'histoire. Vi est puissante, dans tous les sens du terme. Elle va passer de pisse-culotte qui n'aime rien ni personne à un personnage torturé par sa vie, par l'amour qu'elle va porter à Kylar, par celui qu'elle aura pour Elène, sa rivale dans le coeur du jeune homme et surtout par la prise de conscience de qui elle est réellement. Au final, elle sera juste parfaite. Et puis, il y a donc Elène, avec qui j'ai eu du mal aussi. Elène, c'est le pendant féminin de Logan (comme Mamma K est celui de Blint et Vi celui de Kylar) et elle va le rester pendant très longtemps. Pourtant, elle n'en reste pas moins une femme forte et intelligente et petit à petit, j'ai aussi appris à l'aimer. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, aucun n'est là pour faire joli, chacun d'eux a une place bien défini et il en va de même pour leur personnalité.

Alors forcement, l'alliance de tout cela a fait que j'ai eu beaucoup de mal à décrocher de ma lecture, à tel point que j'en ai oublié ma lecture papier. La saga est prenante, il n'y a pas à dire. Elle souffre pourtant de quelques défauts. Le premier qui pourra perturber pas mal de monde, c'est qu'elle semble un peu "brouillonne". Elle part rapidement en tout sens, suivant les divers personnages et on se demande souvent où cela va nous mener, cela se remarque d'ailleurs particulièrement dans le troisième tome, Au delà des Ombres. Pourtant, ce n'est pas du tout le cas, puisque tout se regroupe à un moment ou à un autre. Ensuite, oui, il y a quelques stéréotypes fantasy dedans. L'assassin orphelin, les prophéties, le héros des temps anciens, l'artefact de légende... Et pourtant, ils ne sont pas si gênant que cela, parce que souvent détournés. Mais on va pardonner à l'auteur, après tout, c'est son premier roman. 

Bragelonne dans la partie présentation, décrit ce livre comme un mélange de Robin Hobb, de David Gemmel et de Scott Lynch. Pour avoir lu les trois, je suis presque d'accord avec eux, et c'est aussi pour c'est raison, ayant plus qu'aimer l'Assassin Royal, les Salauds Gentilhommes ou encore les livres de Gemmel, que j'ai apprécié, que dis-je aimer, suivre les aventures de Kylar. Pourtant, l'Ange de la Nuit n'a au final, que quelques points communs avec ses ainés et sort plutôt bien son épingle du jeu.

Pour finir, un petit comparatif entre l'Assassin et l'Ange de la nuit par ici, écrit alors que j'en étais à la moitié du premier tome.