lundi 20 décembre 2021

La couleur de l'Acier, Loredan, tome 1, K.J. Parker

 Je crois que j'ai pris ce roman il y a un moment lors d'une opération spéciale de Bragelonne. Je ne sais plus si j'avais alors lu la quatrième de couverture ou si c'était à cause de sa couverture que je l'avais pris. Il n'empêche que j'ai aussi acheté le second tome et qu'il était peut-être temps de me lancer dans l'aventure. Une aventure qui aura été quelque peu longue, je dois l'avouer... Il m'aura fallu un bon mois pour finir le roman et j'ai failli l'abandonner quelques fois.

La couleur de l'Acier, Loredan, tome 1, K.J. Parker

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2011
Titre en VO : the Fencer Trilogy, book 1: Colours In The Steel
Année de parution en VO : 1998
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les romans choraux
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si :
- Vous aimez savoir où vous allez.

Présentation de l'éditeur : 

 Bardas Loredan se sent bien fatigué... Il a beau savoir se battre comme personne, les duels sont éprouvants et les affaires bien maigres. même pour un avocat qui plaide en maniant le fleuret. Et voilà que les terribles tribus des plaines se rassemblent : une gigantesque attaque est imminente. En tant que vétéran, l'un des survivants d'une escouade mythique, Loredan est directement concerné : c'est à lui qu'on a confié la défense de Périmadei, la Triple Cité que l'on prétend imprenable. Ajoutez à cela les espions de tous poils, les luttes intestines et tout récemment une malédiction qui lui tombe sur la tête. Pour résister au plus grand siège de tous les temps, il va lui falloir plus que du courage.

Mon avis

Je crois qu'en lisant la quatrième de couverture, je me suis dit que j'allais lire un truc qui ressemble de près ou de loin à du Gemmel. Un vieux guerrier pas loin de la retraire, une ville assiégée et quelques espions. En tout cas, la quatrième y ressemblait quand même un peu. De loin. De très loin. Comme quoi, parfois, on peut se faire avoir même en ayant la bouteille que j'ai en matière de fantasy (par contre, ma lecture m'a fait pensé que ça fait des années que j'ai pas lu de Gemmel et ça me manque un peu quand même)(va falloir y remédier à un moment). Mais parfois, ce genre d'erreur peut s'avérer des plus sympathiques (parfois non, on ne va pas se mentir). Or, malgré ce que j'ai pu marqué en introduction quant à mes possibles abandons du roman, j'ai plutôt apprécié ce que j'ai lu. Juste que, ça a été un peu compliqué et long.

Il faut dire que dans ce premier tome, K.J. Parker nous entraine à la suite de plusieurs personnages durant pas mal de temps. Or, mon édition est compliqué à lire sachant qu'il n'y a pas la moindre séparation entre deux points de vue. Du coup, je me suis souvent retrouvée perdue, ne sachant pas qui je suis et quand je le suis. C'est quelque chose que je n'aime pas du tout. Autant, ne pas savoir qui je suis de prime abord ne me dérange pas de base si je sais que j'ai changé de point de vue, autant là, ça a mit un gros frein à ma lecture. Cher Bragelonne, si un jour vous tombez sur mon avis, ça serait sympa pour les prochains lecteur de revoir votre fichier pour que ce genre de problème n'arrive pas. Non, vraiment, c'est quelque chose que je n'apprécie pas du tout et ça a vraiment failli me faire arrêter plus d'une fois. Enfin, passons au fond à présent.

Périmadei est une cité prospère. Construite en plein milieu d'un delta, elle bénéficie grandement de ce que la mer lui apporte tout en étant protégée des attaques venant de la terre. Depuis des années, elle n'a d'ailleurs jamais été attaqué ni vaincue (tu m'étonnes). Forcément, son peuple s'est un peu relâché. Elle n'a pas d'armée à proprement parler, vit dans le faste (du moins ceux qui le peuvent) et s'enorgueille d'être la meilleure. Bref, c'est une cité de fantasy comme on peut en croiser souvent, construite sur trois niveaux et à la richesse plutôt mal répartie mais bien présente. C'est aussi la cité où pour régler un procès, les avocats se battent entre eux tout à fait légalement et où la magie n'en est pas tout à fait une. Un écrin presque parfait pour un univers des plus sympathiques donc. Et justement, j'ai adoré l'univers en question. Parce qu'il est dans les normes de la fantasy classique sans tout à fait l'être. Alors, oui, on reste tout de même bien enfermé dans la triple Cité presque tout le long de l'histoire mais elle a beaucoup à offrir. 

Côté personnes, ça se gâte un peu. Il y a en beaucoup et parfois, on se demande un peu pourquoi ils font ce qu'ils font. Parker est parfois un peu confus dans leur histoire. Tout tourne autour de Bardas Loredan, avocat de son état, ancien militaire et futur colonel de la cité. L'homme est vieux (enfin, il doit avoir quoi, la quarantaine et encore, je ne suis pas sûre), cynique et particulièrement désabusé par la vie. Il est le "héros" de l'histoire. Enfin, héros... si on veut quoi. Disons que c'est le personnage principal. Face à lui, on trouve Temrai, fils de chef de clan, qui voue une haine profonde à la cité tout en l'admirant. Je trouve dommage que le jeune homme, comme la plupart des personnages à part Loredan, ne soit pas plus développé. C'est d'ailleurs, du coup, un des gros problèmes du roman pour moi. Les personnages sont là, ils sont plutôt interessant mais ils restent peu développés. J'ai souvent eu l'impression que finalement, on suivait des ombres. En plus de ça, il m'est souvent arrivé d'avoir l'impression qu'aucun d'eux, ni même l'auteur, ne savait vraiment où ils allaient. Un sentiment qui pourtant se révèle faux, comme je le découvrirais vers la fin du roman. Tout est lié d'une manière ou d'une autre.

Mais si les personnages ne m'ont pas vraiment interpelé, ce n'est pas le cas du style de Parker. Parce que nous sommes loin de la grandiloquence que nous pouvons avoir dans de la fantasy classique. Ici, nous avons pas mal d'humour, de cynisme. La plume est vivante et finalement, si on oublie le problème de mise en page, ultra agréable à lire. C'est vraiment quelque chose que j'ai aimé, tout comme l'univers. J'ai aussi adoré lire sur plusieurs pages comment forger une épée (l'auteur le fait plusieurs fois, en donnant chaque fois un peu plus d'explication, je trouve ça génial) ou même une arme de siège. Bon, moi, perso, j'ai beaucoup aimé, mais je suppose que ça pourrait en réputer certains par contre (par exemple, j'ai clairement sauté des passages où nous avons toute une liste d'article pouvant être acheté par les clercs). 

Au final, je sors plutôt mitigée de ma lecture. Il y a vraiment du bon mais il y a aussi des choses qui ont tendance à ne pas me plaire de base (et je ne parle pas de la mise ne page). J'aurais apprécié pouvoir m'attacher un peu plus aux personnages, or ce ne fut pas le cas. J'espère que ça va s'arranger avec le second tome (je l'ai, je le lirais donc).

L'homme qui mit fin à l'histoire, Ken Liu

 Cela fait un petit moment que je n'ai pas lu de novella de la collection Une heure lumière du Bélial. J'ai réussi à mettre la main sur celle qui me faisait le plus envie depuis le début de la collection et franchement, elle valait vraiment le coup.

L'homme qui mit fin à l'histoire, Ken Liu

Editeur : Le Bélial
Collection : Une heure lumière
Année de parution : 2016
Titre en VO : The man who ended history : a documentary
Année de parution en VO : 2011
nombre de pages : 112

A lire si :
- Vous aimez les formats courts
- Vous voulez une novella ressemblant à un documentaire

A ne pas lire si : 
- Vous voulez une histoire rectiligne

Présentation de l'éditeur :

Futur proche :
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges, plus de secrets d'état.
Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes... L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupations américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire.

Mon avis

Avant toute chose, il faut savoir que oui, l'unité 731 a bel et bien existée. Ce n'est malheureusement pas une invention de son auteur. On est dans le même ordre d'idée que ce qu'il se passait dans les camps de concentration Nazis. Je vous conseille de faire un tour sur le net et les livres d'histoires pour découvrir un peu tout ça (attention, âme sensible s'abstenir, c'est particulièrement effrayent et gore, même dans la réalité (surtout dans la réalité en fait)). J'ai personnellement découvert l'unité 731 avec ma lecture. Il es probable que le fait d'être européenne y soit pour quelque chose. Nous avions nos propres atrocités dans notre passé (les camps de concentration). Il n'empêche que outre être une oeuvre de science-fiction, la novella de Ken Liu est un peu plus que ça. Elle sert aussi le devoir de mémoire mais nous y reviondrons.

Parlons d'abord un peu de la forme de la novella. Ici, comme le dit si bien le titre en VO (en VF aussi, mais pas sur la couverture, le terme "un documentaire" apparait sur le titre en haut des pages), nous lisons un documentaire. Vous savez, comme les films, où l'on va interviewer des scientifiques tout en montrant des images de reconstitution. Ainsi, petit à petit, Ken Liu met en place son propre documentaire. Nous, nous en lisons finalement la retranscription, aidé en cela par des didascalies bienvenues, nous présentant les divers protagonistes de l'histoire, des scientifiques, des politiques ou encore des personnes ayant utilisé la machine à remonter dans le temps. Forcément, cette forme-là a un véritable impact sur ce que nous lisons, peut-être plus que si nous avions eu une novella linéaire avec une personne allant dans le passé. 

Forcément, cette forme influe grandement sur le fond. Nous avons des passages où les scientifiques, plus particulièrement Akemi Kirino, épouse et collègue de Evan Wei (l'homme qui créa la machine), nous explique le fonctionnement de leur invention et ces implications. Puis, nous avons ceux de quelques personnes ayant pu retourner dans le passé. Nous découvrirons alors qu'il ne s'agit pas là de scientifique mais de membres des familles des victimes de l'unité 731. Nous trouverons aussi des interviews de politique, japonais et chinois ou encore, d'ancien membre de l'unité. Le tout semble parfois formé un discours un peu décousu mais ce n'est pas le cas. 

Car, petit à petit, Ken Liu demande à son lecteur de s'interroger sur le passé. Est-il bon d'y revenir de cette manière là ? De ne pas laisser ce précieux passé entre les mains de scientifiques mais entre celui des concernés, des victimes et de leurs parents ? Le cas de l'Unité 731 est particulier puisqu'elle n'a été reconnu que très tard (en 2002). Jusque là, les gens savaient mais n'en disaient rien ou presque. La période est sombre, dans tous les sens du terme. Or, dans la novella, ce ne sont ni des scientifiques, ni des historiens qui y "retournent". Ce sont des descendants des victimes qui vont, petit à petit, retrouver des pans entiers de leur histoire. Or, on se doute à quel point cela peut être important pour eux de savoir (moi-même, j'avais dans ma famille un survivant de Dachau qui n'a jamais voulu en parler, nous n'avons pas la moindre idée de ce qu'il a pu vivre là-bas). L'auteur nous interroge donc sur l'Histoire est la manière dont nous devons l'appréhender, sur notre rapport avec elle. 

L'homme qui mit fin à l'histoire est une oeuvre sur le négationniste, la mémoire, notre rapport à l'Histoire et à ses atrocités, mais aussi sur le "roman national" (je n'aime pas ce terme mais je n'ai pas trouvé mieux) ou encore les relations diplomatiques. Sous couvert de SF, c'est en fait un roman historique que nous avons là avec toutes les questions que nous pouvons nous poser sur l'éthique de tel voyage dans le temps et sur ce que l'homme pourrait y trouver finalement. 

Je dois avouer que je ne ressors pas tout à fait tranquille de cette lecture que j'ai, par ailleurs, beaucoup aimé. Un certain nombre de questions se bouscule dans ma tête et je crois bien que l'auteur a réussi son pari avec moi. Bon, il faut dire qu'il avait un bon terrain (oui, je sais, j'essaie toujours de faire des avis sans parler vie privée mais que voulez-vous, parfois, ce n'est pas toujours possible) puisque j'ai bien connu un survivant de Dachau et que ces questions-là, sur l'éthique en Histoire m'intéressèrent particulièrement (j'ai toujours été passionnée par l'Histoire, je dois bien l'avouer). Du coup, je recommande fortement cette novella qui se lit sommes toute rapidement et qui ne laissera pas indifférent.

mercredi 15 décembre 2021

Sorcery of Thorns, Margaret Rogerson

 Voilà un bon moment que j'avais envie de lire ce roman. Avec son arrivée dans une édition grimoire trop belle, je me tâtais encore plus pour l'acheter. Eh puis, finalement, je l'ai trouvé à la médiathèque. Je me suis dis que ça serait quand même pas mal de l'emprunter avant de me décider à l'acheter (spoiler : je vais donc plus que probablement l'ajouter à ma bibliothèque)

Sorcery of Thorns, Margaret Rogerson

Editeur : Bragelonne
Collection : Big Bang
Année de parution : 2020
Titre en VO : Sorcery of Thorns
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 570

A lire si 
- Vous aimez la magie

A ne pas lire si :
-

Présentation de l'éditeur : 

Tous les sorciers sont maléfiques. Elisabeth, élevée au milieu des dangereux grimoires magiques d'une des Grandes Bibliothèques d'Austermeer, le sait depuis son plus jeune âge. D'ailleurs, peu de temps après le passage à la bibliothèque du sorcier Nathaniel Thorn, un des ouvrages se transforme en monstre de cuir et d'encre, semant mort et destruction. Et c'est Elisabeth qui se retrouve accusée de l'avoir libéré. Forcée de comparaître devant la justice à la capitale, elle se retrouve prise au cœur d'une conspiration vieille de plusieurs siècles.
Bien malgré elle, elle n'a d'autre choix que de se tourner vers son ennemi Nathaniel, et son mystérieux serviteur, Silas.
Car ce ne sont pas seulement les Grandes Bibliothèques qui sont en danger, mais le monde entier... et face à ce terrible complot, Elisabeth va devoir remettre en question tout ce qu'elle croyait jusqu'ici, y compris sur elle-même.

Mon avis

Je ne me souviens plus de ce qui m'a attiré en premier sur ce livre. La couverture ? Les Grandes Bibliothèques ? Le fait de le voir partout à un moment donné ? Il n'empêche que je voulais le lire, influencée par une tonne d'avis positif et de belles images. Il était d'ailleurs dans ma wishlist numérique, en VO. Tomber dessus à la médiathèque était donc une aubaine. J'allais pouvoir découvrir Elisabeth.

Elisabeth est une jeune orpheline de seize ans qui a grandit dans la Grande Bibliothèque d'Austermeer. Depuis enfant, on lui a appris que la sorcellerie était maléfique et qu'il fallait à tout prix l'éviter. Elle s'apprête à devenir gardienne, seul rempart entre les maléfices des grimoires et l'humanité. Mais son destin va être totalement chamboulé. L'un des ouvrages retenu dans la bibliothèque se transforme en monstre et sème la mort et la destruction jusqu'à ce qu'elle l'arrête. Malheureusement, elle va être accusé de sa libération et conduite à Pont-l'Airan pour y être jugée. Là-bas, elle va découvrir une conspiration contre le royaume et les Grandes Bibliothèques. Aidée par le sorcier Nathaniel et le démon de celui-ci, Silas, elle va tout faire pour sauver le monde.

Commençons par le commencement, à savoir l'univers du roman. Margaret Rogerson a créé un monde où la sorcellerie existe mais est fortement contrainte. Les sorciers n'ont plus le droit de garder les grimoires jugés dangereux, ni certains objet l'étant tout autant. Leur influence sur le monde est pourtant bien présente et les familles de sorciers font partis de la noblesse et des décisionnaires. Mais si les grimoires ont été interdit, ils n'ont pas été détruit pour autant, car ils peuvent toujours servir. Pour contrer l'influence néfaste des vieux grimoires, les Grandes Bibliothèques et leurs gardiens ont été mis en place voilà plusieurs siècles. Là-bas, on apprend aux orphelins qui deviendront un jour gardien que la sorcellerie et les sorciers sont mauvais, et cela même s'ils doivent collaborer avec eux. Ce sont donc deux mondes bien différents qui cohabitent et qui le font en presque parfaite harmonie. J'ai beaucoup aimé le fait qu'Elisabeth, du coup, découvre en même temps que nous ce qu'il se passe hors des Grandes Bibliothèques. C'est d'un coup tout un univers bien différent de celui des vieux grimoires qui lui saute aux yeux et qui l'émerveille autant qu'il la terrifie. De même, j'ai aimé la véritable impression de chez soi qu'on ressent lorsqu'elle se trouve dans une des Bibliothèques, que se soit celle d'Austermeer, de Pont-l'Airan ou même la salle de travail de Nathaniel rempli de bouquin. 

Elisabeth est une héroïne que j'ai beaucoup apprécié. Forcément, son amour pour les livres n'y est pas pour rien, puisque je le partage avec elle. Surtout, c'est une demoiselle qui sait ce qu'elle veut et qui va tout faire pour arriver à se faire entendre. Elle regarde le monde avec autant d'innocence que possible sans toutefois être complétement naïve. J'ai aimé voir son évolution, la voir découvrir la magie au côté de Nathaniel et comprendre que tout n'est pas tout blanc ou noir. A ses côtés, nous avons donc Nathaniel Thorn, sorcier de son état dont la famille est connue pour ses pouvoirs nécromantiques. Il est cynique, charmeur, le parfait petit con en fait face à Elisabeth. Mais tout comme pour la jeune femme, il va apprendre petit à petit. Le lecteur lui, va découvrir un jeune homme hanté par l'héritage familial et par ses propres peurs. Je vous avoue que sur certains points, il est un peu trop dans le cliché (le héros ténébreux au passé trouble) mais il n'en reste pas moins agréable à découvrir (puis moi, j'aime bien les héros torturés). D'ailleurs, sur ce point, il rejoint un peu son démon, Silas. Je préféré ne pas trop en dire sur lui pour ne pas trop trop spoiler. Par contre, je dois bien dire que j'ai trouvé l'antagoniste un peu en dessous par rapport à nos deux héros et même à certains personnages secondaires. Je ne sais pas, il est trop prévisible en fait. 

L'histoire aussi, est prévisible. Mais étrangement, ça ne m'a pas dérangé. Oui, j'ai compris certaines choses rien qu'en regardant la carte. Non, je n'ai pas été surprise par la plupart des évènements. Ni par la manière dont Elisabeth s'en sort. Sur ce point, Sorcery of Thorns est un livre Young-Adult fantasy assez classique. Mais le tout est, pour moi, parfaitement ficelé, entre moment calme, action et révélation. L'équilibre est bon et donne envie de toujours continuer sa lecture. On ajoute à une histoire parfaitement ficelée, un style des plus agréables, des moments forts amusant (Nathaniel qui se moque d'Elisabeth au début de leur collaboration par exemple, les piques de Silas à son maitre etc...) et aussi pas mal d'émotion. D'ailleurs, j'apprécie beaucoup que la romance, mise en avant sur la quatrième de couverture, soit ultra douce et très peu invasive.

Au final, je suis tombée complétement sous le charme de l'univers et d'Elisabeth. J'ai vraiment adoré ma lecture. C'est un roman dans lequel je me vois bien replongé. Ce fut un jolie coup de cœur que je recommande vraiment. 

mardi 7 décembre 2021

Fable, Adrienne Young

 Je viens de me rendre compte que je n'ai pas encore fait l'article sur Fable ni sur le génial Milady de Winter alors que ça fait plus d'une semaine que j'ai finis le roman (et que j'ai presque fini celui en cours). Le NaNo m'aura vraiment perturbé. Bref, c'est donc partie pour Fable.

Fable, Adrienne Young

Editeur : Wednesday Books
Collection : /
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 368

A lire si : 
- Vous aimez les voyages en mer
- Vous voulez une histoire avec plein de secret

A ne pas lire si :
- Vous voulez être surpris.

Présentation de l'éditeur : 

As the daughter of the most powerful trader in the Narrows, the sea is the only home seventeen-year-old Fable has ever known. It’s been four years since the night she watched her mother drown during an unforgiving storm. The next day her father abandoned her on a legendary island filled with thieves and little food. To survive she must keep to herself, learn to trust no one and rely on the unique skills her mother taught her. The only thing that keeps her going is the goal of getting off the island, finding her father and demanding her rightful place beside him and his crew. To do so Fable enlists the help of a young trader named West to get her off the island and across the Narrows to her father.
But her father’s rivalries and the dangers of his trading enterprise have only multiplied since she last saw him and Fable soon finds that West isn't who he seems. Together, they will have to survive more than the treacherous storms that haunt the Narrows if they're going to stay alive.
Welcome to a world made dangerous by the sea and by those who wish to profit from it. Where a young girl must find her place and her family while trying to survive in a world built for men.

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir (le nombre de fois que j'ai du écrire cette phrase en presque dix ans de blog)(on fêtera ça en février d'ailleurs, j'arrive toujours pas à y croire dites donc) mais j'ai failli lacher le roman au bout de trois chapitres. Je n'y arrivais pas. Je ne sais si c'était la fatigue, le fait que je lis rarement en VO sur papier ou juste que le début était laborieux. Mais j'avais tellement envie de le lire que j'ai continué. Ai-je eu bien fait ? Oui, je crois. 

Le roman est un Young-Adult fantasy tout ce qu'il y a de plus classique. Fable vit depuis quatre ans sur Jeval. Abandonnée par son père, elle doit lui prouver qu'elle est capable de survivre dans "the Narrows", un bout de mer pour le moins hostile. Alors qu'elle a réussit à récolter assez d'argent pour se payer un passage vers le port d'attache de son père, elle doit fuir rapidement Jeval. C'est comme ça qu'elle s'embarque au bord du Marigold qu'elle connait bien pour vendre ses marchandises à son capitaine, West. Mais son passage n'est pas de tout repos. Déjà, l'équipage ne veut pas forcément d'elle à bord, de plus, West a pas mal de secret qu'il aimerait bien qu'elle ne découvre pas. Tout comme elle, d'ailleurs. Or, nous le savons tous, les secrets, ce n'est jamais très bon.

On va commencer par le plus gros problème du roman pour moi, les dits secrets. Le livre se base dessus. Or, pour le lecteur, il n'y en a finalement pas beaucoup. On sait ce que Fable cache à West et, tout comme elle, on apprend rapidement ce que lui lui cache. Or, je trouve qu'on perd du coup un peu tout le sel de l'aventure. Je veux dire, West sait depuis le début qui elle est et le lecteur le ressent (et se demande par la même occasion comment ça se fait qu'elle non). De même, savoir ce que West trafique enlève une partie du mystère planant sur le Marigold Le roman est en fait vachement prévisible. Je n'ai pas été surprise sauf à la fin et encore, je dois avouer que si on y repense bien, je m'y attendais quand même un peu à cette fin. 

Mais si je me plains d'avoir compris rapidement ce qu'il arriverait à Fable et West, le roman n'en reste pas moins super à lire. Adrienne Young a écrit une histoire d'aventure passionnante. Bon, que j'adore la mer, les voyages en voilier et les grosses tempêtes (même si on n'en a qu'une ici) aident surement beaucoup. Mais il y a un sacré paquet de rebondissement qui, même si on se doute du déroulement, fait que l'on tourne les pages sans même s'en rendre compte (une fois passer donc les trois premiers chapitres pour ma part). Fable est un personnage plutôt agréable à suivre, tout comme l'équipage du Marigold. D'ailleurs, je dois bien dire que j'ai beaucoup aimé Fable qui ne passe pas son temps à se plaindre de sa vie (même si elle le fait parfois) et qui fait tout pour aller de l'avant. J'aurais peut-être voulu voir un peu plus souvent West qui est tout de même là pour former l'autre moitié du couple principal et qui finalement s'éclipse parfois un peu trop devant son équipage et plus particulièrement derrière Willa (qui de toute façon, mérite bien sa place).

Au final, j'ai bien aimé. Il lui manque un peu plus de mystère à mon gout pour être parfait et peut-être une histoire bien moins prévisible. Ce sera pas la lecture de l'année (ni un coup de coeur), on est d'accord, mais ça va pas m'empêcher de lire le second tome dès que je pourrais.