lundi 28 février 2022

Le sang sur la lame, les Epée de glace, tome 1, Olivier Gay

 J'avais lu, il y a un moment de ça le premier tome de la Main de l'Empereur que j'avais beaucoup apprécié. Alors, retrouver Rekk le boucher me faisait très envie et j'avait dans ma PAL ce premier tome du second diptyque où il apparait. Du coup, je me suis lancée (alors que j'aurais pu récupérer le second tome de la Main de l'Empereur, hein...)(on remerciera pas les opé Bragelonne qui me font faire n'importe quoi :) )

Le sang sur la lame, les Epée de glace, tome 1, Olivier Gay

Editeur : Bragelonne
Colleciton : fantasy
Année de parution : 2015
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez lu la main de l'empereur (mais c'est pas obligatoire, et ça c'est bien)
- Vous voulez un protagoniste qui n'a rien d'un enfant de choeur

A ne pas lire si :
- Les petits jeunes qui se plaignent, c'est pas votre truc
- Vous n'aimez pas la violence

Présentation de l'éditeur :

Dans sa jeunesse, l'empereur Marcus mena de nombreuses guerres et étendit son territoire avec l'aide d'un combattant et général hors pair, Rekk. Ses méthodes impitoyables et sa propension au massacre contribuèrent à pacifier les provinces et à annexer les jungles de Koush, au sud - mais provoquèrent également la haine du peuple. Afin de s'attirer leurs bonnes grâces, l'empereur exila donc Rekk le Boucher aux confins de l'empire. Vingt ans plus tard, Marcus est vieux et malade. Il n'a qu'un fils, Theorocle, qui lui cause plus de souci que de fierté. Les familles nobles intriguent dans l'ombre pour préparer sa succession. Quant à Rekk, ce n'est plus qu'un nom avec lequel les mères effraient leurs enfants le soir.

Mon avis

J'étais vraiment contente de pouvoir retrouver Rekk dans une nouvelle aventure. C'est un personnage qui m'avait beaucoup marqué dans la Main de l'Empereur. Sauf qu'on commence le roman sans lui. A la place, nous suivons le jeune Malhin, jeune garde un peu imbue de sa personne et Shani, servante complètement effacée. Les deux vont se lier d'amitié à Deria Froideval, jeune noble nouvelle arrivée au palais impérial. Malheureusement, Deria est assassinée et son amitié pour les deux jeunes gens va leur poser quelques problèmes. Voyant que personne ne fait rien pour retrouver le coupable, ou pour avertir le baron Froideval, ils vont partir pour la baronnie. Ce n'est que là, après un voyage loin d'être de tout repos qu'ils vont découvrir qui est le père de Deria.

Commençons par le commencement, j'ai eu du mal avec Malhin et Shani. Les deux jeunes gens sont plutôt sympathiques mais qu'est-ce qu'ils se plaignent. Bon, après, faut les comprendre, ils se retrouvent embarqués dans un truc qui les dépasse. Lui tente de jouer les héros, fanfaronnant devant les filles pour ensuite se prendre une belle rouste (par Deria ou par Rekk). Elle est trop effacée et je ne parle même pas de sa propension à se victimiser. Par contre, j'ai apprécié qu'elle évolue, même si lentement. Au moins, elle, elle le fait, ce qui n'est pas le cas de Malhin (qui aurait pu être un personnage bien plus intéressante à mes yeux). Heureusement, d'autres personnages sont à leur côté, dont Rekk. Dans ce premier tome, il est d'abord absent, jamais nommé à part par son titre. J'ai beaucoup apprécié le semblant de mystère qui pèse sur lui (parce que nous, lecteur, on sait), que ça fasse monter la pression du côté des antagonistes. Et puis, on le découvre, avec toute son aura meurtrière. Or, Rekk, même s'il reste le boucher, et avant tout un père qui vient de perdre sa fille unique. Bon, on voit bien plus la personnalité boucher chez lui, vu qu'on le voit souvent par les yeux de Shani ou de Malhin. Il n'empêche que j'apprécie toujours autant le personnage pour son ambivalence. Oui, le gars est un sacré bourrin qui semble ne vivre que par la violence, c'est comme ça que les gens le voient et comme il se voit lui-même. Il a été élevé et a vécu comme ça. Pourtant, il ne cherche pas du tout la rédemption, même s'il sait parfaitement qu'il a commis un certain nombres d'atrocité dont il n'est pas forcément fier. J'apprécie assez cet aspect de sa personnalité et je suis ravie de la retrouver ici. D'ailleurs, c'est pas la seule chose que j'ai apprécié retrouver. Il y a aussi Dareen, Mandonius ou encore Gundron, des personnages que l'on croise déjà dans la Main de l'Empereur. 

Si les personnages sont important, l'histoire l'est tout autant, n'est-ce pas ? Nous partons sur de la vengeance ici, que l'auteur va mêler avec des complots de cours. Le tout formant un premier tome assez dense. Chose appréciable, c'est que l'on ne se focalise pas seulement sur Shani, Malhin et Rekk, qui, de toute façon, n'ont qu'une vue limitée de ce qu'il se passe. Nous avons nos entrées dans le palais impérial, suivant régulièrement Mandonius ou encore Semos, le capitaine de la garde. J'apprécie beaucoup ces apartés qui permettent d'avoir une meilleure vue de la politique dans le roman. Surtout qu'ici, elle tient un grand rôle avec un empereur malade et cible de multiples attentats, un Héritier à l'ego aussi gros que son ambition et des nobles cherchant les faveurs de tout ce petit monde. De plus, tout cela n'est pas là pour rien ; ça entretient la légende sur le baron Froideval, ce type que personne ou presque ne connait mais qui faut la trouille à tout le monde et ça permet de mettre en place ce qu'il va se passer dans le second tome (parce que vu la fin du premier, ça risque de pas mal dépoté tout ça).

Au final, j'ai plutôt apprécié. J'espère que dans le prochain, Shani et Malhin gagneront un peu plus en personnalité. Ce n'est pas le gros coup de cœur comme pour le tome un de la Main de l'Empereur mais j'ai été ravie de retrouver Rekk.

Petit PS : Les Epées de Glace a été écrit et publié avant la Main de l'Empereur. Ca se sent sur deux trois choses, comme par exemple la manière dont Rekk a rencontré Dareen. Du coup, on peut avoir quelques incohérences mais ça permet de ne pas trop se spoiler non plus.

mardi 15 février 2022

l'Hiver de la Sorcière, Winternight, tome 3, Katherine Arden

 Je n'ai pas pu tenir plus longtemps. Je m'étais dis que je lirais le troisième tome de Winternight à la fin de l'hiver, juste pour faire durer la saison un peu plus. Et puis, non, je ne peux pas. J'ai trop aimé les premiers tomes pour atteindre. 

l'Hiver de la Sorcière, Winternight, tome 3, Katherine Arden

Editeur : Folio SF
Collection : .
Année de parution : 2021
Titre en VO : Winternight, book 3: The Winter of the Witch 
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 576

A lire si 
- Vous aimez les contes russes
- Vous aimez l'hiver

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à un conte sauce disney
- Vous n'aimez pas l'hiver

Présentation de l'éditeur : 

Moscou se relève difficilement d’un terrible incendie. Le grand-prince est fou de rage et les habitants exigent des explications. Ils cherchent, surtout, quelqu’un sur qui rejeter la faute. Vassia, avec ses étranges pouvoirs, fait une coupable idéale. Parviendra-t-elle à échapper à la fureur populaire, aiguillonnée par père Konstantin? Saura-t-elle prévenir les conflits qui s’annoncent? Arrivera-t-elle à réconcilier le monde des humains et celui des créatures magiques? Les défis qui attendent la jeune fille sont nombreux, d’autant qu’une autre menace, bien plus inquiétante, se profile aux frontières de la Rus’.

Mon avis

Comme je le disais, j'ai adoré les deux premiers tomes de Winternight. C'est une série qui me parle beaucoup, autant pour l'hiver que pour les esprits. Du coup, je me suis replongée dans l'histoire de Vassia le cœur léger et le sourire aux lèvres. Sourire qui a vite disparu au vu des premiers chapitres. Ne vous inquiétez pas, j'aime toujours autant, c'est surtout que les dits premiers chapitres sont assez durs. On se trouve pile poils après la fin de La fille dans la Tour. Moscou a été incendié, les tatars sont en fuites et Vassia, blessée, a retrouvé Olga dans le terem. Malheureusement, rien n'est fini. Mené par le père Konstantin, la foule veut sa mort. Après certains évènements dont je ne parlerais pas pour ne pas trop spoiler (sans déconner, c'est compliqué), elle est finalement sauvé par l'Ours, envoyé par Morozko. Mais ce geste a des conséquences. Libre, l'Ours va semer le chaos en s'alliant (si on peut appeler ça une alliance) à Konstantin. Pendant ce temps, Vassia va découvrir qui elle est...

Katherine Arden fait fort avec ce dernier tome. Mais vraiment. Le début est prenant, absolument terrible et plein de rebondissement. Je n'ai pas réussi à lâcher le livre pendant plus de trois cent pages et encore, c'est bien parce que je tombais de sommeil. On trouve dans cette première moitié tout ce qui a fait le charme du premier tome, l'Ours et le Rossignol. Une fois que Vassia se trouve dans le domaine de la Minuit, pas celui du Lac, c'est la magie du conte de fée qui prend vie sous nos yeux. Surtout, nous voici enfin de celle que je trouvais peut-être un peu trop absente, la Baba Yaga. J'attendais son arrivée avec grande impatience, persuadée qu'elle serait là, après tout Vassia porte le nom d'une des héroïnes de conte qui la rencontre. Elle n'a pas forcément un grand rôle (du moins dans le tome, pour l'histoire, c'est encore autre chose) et je suis déçue que la maison n'est pas de pates de poulet mais elle est bien là. Outre l'apparition de la Baba Yaga, c'est toute la partie "féérique" que j'ai aimé la-dedans. Surtout, elle offre un petit peu de répit à notre héroine. Parce que ça ne dure pas. La seconde partie nous ramène à quelque chose de plus terre à terre, l'invasion Tatare. Le roman rejoint alors l'Histoire. La touche féérique et conte est toujours là mais c'est surtout sur l'humain que se penche alors l'autrice.

Vassia, dans ce tome et plus que jamais doit trouver sa place. Elle se voit en réconciliatrice forcée entre païens et chrétiens, troisième entité entre Morozko (qu'on ne voit que trop peu) et son frère, Medved. Elle est toujours au milieu et cette situation ne lui plait guère. Surtout elle est si attachée à la Rus' que ses choix ne sont pas toujours bons. Elle parle souvent avec son cœur et parfois, ça lui joue des tours. Mais elle apprend de ses erreurs et tente, quoiqu'il se passe, de sauver la Rus', que se soit d'abord de l'Ours, puis des Tatars. A ses côtés, on trouve toujours un Sacha prêt à tout pour ses sœurs et son pays. Lui aussi est souvent tiraillé entre Vassia et Dimitri. Je l'ai trouvé tellement bon dans ce tome, il casse enfin cette impression de "saint" que j'avais de lui. Pour continuer dans la famille, je regrette un peu que l'on laisse finalement de côté Olga et Maria qui étaient pourtant si prometteuses (elles ont pourtant des rôles essentiels, mais elles n'apparaissent que peu). Un personnage que j'ai été ravie de vraiment découvrir, c'est Medved, l'Ours. Il a un rôle des plus importants et j'ai adoré qu'il ne soit pas maléfique, que, comme son frère, il soit tout en nuance. D'ailleurs, tous les personnages sont nuancés à merveille. Ni trop gentils, ni trop méchant, avec des motivations que l'on peut comprendre (ou pas) de chaque côté. 

Au final, j'ai été très triste en lisant le début du roman et puis à nouveau en lisant la fin. La série est tellement bien. Cette trilogie est à découvrir, surtout si vous aimez l'hiver, le froid, les vieilles légendes et les contes toujours joyeux. J'ai vraiment tout aimé dedans, l'ambiance, les personnages, la magie. C'est tellement beau et poétique à lire. Bref, un vrai coup de coeur.

lundi 7 février 2022

La Mémoire de Babel, La Passe-Miroir, tome 3, Christelle Dabos

 L'avantage du challenge SFFF de cette année, ce sont les recommandations. Ca me permet de sortir certains tomes de ma PAL alors qu'ils y végétent depuis quelque temps déjà. C'est le cas de ce tome trois qui aurait dût être sorti en mai dernier pour le challenge fantasy mais que je n'avais pas eu le temps de lire. Et puis, on sait tous comment ça se passe, il repart dans la PAL et y descend très très vite alors que si, si, on a envie de le lire. Enfin, bref, il est enfin là (et je devrais pas tarder à aller acheter le 4 que je n'ai toujours pas).

La Mémoire de Babel, La Passe-Miroir, tome 3, Christelle Dabos

Editeur : Gallimard
Collection : pole fiction 
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 564

A lire si :
- Vous avez aimé les deux premiers tomes

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas quand Ophelie se laisse faire

Présentation de l'éditeur :

Thorn a disparu depuis deux ans et demi et Ophélie désespère. Les indices trouvés dans le livre de Farouk et les informations livrées par Dieu mènent toutes à l'arche de Babel, dépositaire des archives mémorielles du monde. Ophélie décide de s'y rendre sous une fausse identité.

Mon avis

A quelques mois près, j'aurais mis autant de temps à me décider à lire ce tome qu'Ophélie à partir à la recherche de Thorn. Voilà deux ans que j'ai lu les Disparus du Clair de Lune et autant vous dire que dès les premières pages, je me suis rendue compte qu'ils m'avaient tous les deux manquaient. Ils font parties de ces personnages que je retrouve avec grand plaisir même si ma mémoire me fait un peu défaut quant à ce qu'il a pu se passer dans les tomes précédents. Mais, je crois que l'autrice a voulu pallié ce petit problème en installant ce troisième tome plus de deux ans après la fin du second.

Ophélie est rentrée sur Anima où les Doyennes la surveillent. Elle s'y ennuie et se désespère de ne pas avoir une seule nouvelle de Thorn ou de Berenilde. Heureusement pour elle, la tante Roseline et le grand-oncle sont toujours là pour l'aider. C'est d'ailleurs grâce à lui qu'elle commence à avoir un début de piste sur l'endroit où pourrait se trouver Thorn. Il lui faut l'intervention d'Archibald pour se mettre enfin en route, et c'est seule, qu'elle quitte Anima pour Babel. Pendant ce temps, Roseline, elle, va rejoindre Berenilde au Pole qui a bien besoin d'aide pour protéger sa fille, la petite Victoire. 

Nous découvrons enfin une nouvelle arche après Anima et le Pole. Bienvenu à Babel où les mots comme "guerre" ou "homicide" sont interdits, où il n'y a jamais de crime et où l'honnêteté est une vertu. Dans l'arche des jumeaux Pollux et Hélène, l'information est presque reine et la mémoire une obligation. Enfin, si elle ne fait pas référence à ce qu'il a pu se passer avant la Déchirure. C'est là qu'Ophélie atterrit et par à la recherche de Thorn mais aussi d'un livre qui pourrait l'aider contre Dieu. Or, pour aboutir dans ses recherches, elle va devoir devenir une Avant-Coureuse. L'apprentissage est dur, surtout qu'elle ne se fait pas que des amis... 

Ophélie est un personnage que j'ai appris à apprécier avec le temps. C'est aussi quelqu'un qui me ressemble beaucoup et je crois que c'est pour ça que je l'aime autant. Elle en fait à nouveau la démonstration dans ce tome. C'est une personne timide, qui se laisse parfois un peu trop faire mais qui a une forte volonté, surtout quand il s'agit de protéger ceux qu'elle aime. Elle le démontre une fois de plus dans ce tome. Alors qu'elle galère bien comme il faut, elle continue, persuadée d'être sur la bonne voie et de pouvoir retrouver Thorn. Un Thorn dont je ne dirais qu'une chose, je l'aime toujours autant et peut-être encore plus maintenant (et je n'en dirais pas plus parce que sinon, je vais spoiler). Mais je crois que le personnage qui m'a pour l'instant le plus étonné dans ce troisième tome, c'est Victoire. La fille de Berenilde et Farouk n'apparait pas beaucoup. Elle a tout de même droit à quelques chapitres rien que pour elle qui permette de mieux la connaitre mais aussi de faire avancer l'histoire côté Pole. Les pouvoirs de la demoiselle sont des plus intéressants et je sens qu'elle va avoir un grand rôle dans le dernier tome. Par contre, j'ai un bémol à faire concernant les personnages secondaires qui m'ont paru moins intéressants et moins développés surtout que dans les deux premiers tomes. Or, les dits personnages sont ici complétement nouveaux et pour certains promettaient des choses intéressantes qui finalement ne sont pas venues.

C'est en écrivant ces lignes que je commence à comprendre ce qui m'a un peu ennuyé dans ce tome et qui fait que je l'ai moins apprécié que les deux précédents. Il me manquait quelque chose. Alors, oui, il est moins page-turner à mon gout, déjà. Il se lit toujours aussi bien mais j'ai été un peu moins enthousiaste. Mais surtout, il m'a manqué la galerie de personnage dont j'avais l'habitude. Sur Anima ou le Pole, il y a toujours des gens qui tournent autour d'Ophélie pour une raison ou une autre. A Babel, elle est seule malgré Octavio, Elisabeth ou même Mediana. Or, pour moi, Ophélie n'est jamais mieux que lorsqu'elle gaffe et qu'elle interagie avec les autres. Ca m'a vraiment manqué sur une bonne moitié du roman (jusqu'à ce que Thorn arrive en fait).

Au final, j'ai apprécié le troisième tome des aventures d'Ophélie mais pas autant que les deux précédents. C'est un tome de transition en fait, plutôt agréable et qui permet de renouveler un peu la série en proposant une nouvelle arche et de nouveaux pouvoirs. En tout cas, il m'a donné envie de recupérer le dernier tome pour enfin savoir qui est Dieu et pourquoi il surveille Ophélie comme il le fait (ce à quoi nous avons eu un début de réponse d'ailleurs)