jeudi 21 octobre 2021

La Tempête Imminente, la Roue du Temps, tome 12, Robert Jordan et Brandon Sanderson

 Voilà, les onze années d'attente sont finies. Vous savez quoi ? Je suis encore sur un nuage et j'ai du mal à me remettre de ma lecture. Il y a plein d'émotions qui se bouscule dans ma tête, c'est à la fois très confus et juste génial. Je ne saurais vous dire. Je vais tenter de démêler tout ça comme je peux.

/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.

La Tempête Imminente, la Roue du Temps, tome 12, Robert Jordan et Brandon Sanderson

Editeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Année de parution : 2021
Titre en VO : The Wheel of Time, book 12: The Gathering Storm 
Année de parution en VO : 2009
Nombre de pages : 792
A lire si : 
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.
Avant l’Ultime Bataille, Rand lutte encore pour unifier des royaumes séparés par d’anciennes querelles, tout en s’efforçant de négocier une trêve avec les Seanchaniens. Autour de lui, ses plus fidèles alliés s’inquiètent. S’il continue à s’endurcir, vidé de toute émotion, aura-t-il la force d’âme requise, au mont Shayol Ghul, pour livrer son duel à mort contre le Ténébreux ?
À la Tour Blanche, prisonnière et à la merci des cruels caprices d’Elaida, Egwene s’acharne à miner le pouvoir de sa rivale. En aura-t-elle le temps, alors que l’attaque des Seanchaniens se profile ?
Si les Aes Sedai reculent, une défaite signerait la fin de leur fief millénaire… et sans doute de tous les espoirs du monde.

Mon avis

Bon, avant toute chose : Je vais spoiler, mais ça vous vous en doutez. Je vais aussi beaucoup parler de mon ressenti par rapport à ce tome, parce que, c'est le premier tome que je lis et qui ne soit pas traduit par Rosemburg ou Hilling, c'est aussi le premier des trois tomes écrit par Sanderson avec le scénarion de Jordan, parce que ça fait onze ans que je l'attends, parce que là, d'un coup, je ressens une espèce de gros vide étrange à me dire que je dois attendre six mois pour lire le 13 en VF (je me prévois, enfin, l'achat de la série en VO à partir de Noel si tout va bien, j'aurais toujours un truc à me mettre sous la dent)(et j'ai pas encore lu le fameux prologue inédit (une nouvelle que Bragelonne a édité en collab avec e.leclerc (vous pouvez le trouver en numérique là)). Bref, ça risque d'être long, je suis désolée (ou pas).

Onze ans. Presque l'âge de ma fille. Ca en fait des années n'est-ce pas ? Pendant neuf ans, j'ai pris le temps de relire la série. Un tome par an, a peu prés. Tout pour ne pas laisser cet univers loin de moi. Je l'ai lu, relu et encore relu. Mes tomes précédant ont les dos cassées, les pages jaunies, parfois quelques blessures de guerre. Ils trônent dans ma bibliothèque, fierté de celle-ci. La collection a commencé en 98 ou 99, je ne sais plus. C'est long pour une série, je dois bien l'avouer. Mais ça en valait la peine. Oh que oui. Alors, oui, j'étais pire qu'une enfant devant ses cadeaux le jour de son anniversaire lorsque j'ai pu mettre la main sur ce tome 12. Et puis, je me suis lancée. 

On commence avec l'inévitable résumé du tome, comme pour les autres. Comme toujours, je spoile, et si vous ne voulez pas savoir ce qu'il se passe, je vous conseille de sauter cette partie. Quand vous reverrez apparaitre du rouge dans le texte, c'est que j'aurais fini le résumé (vous pouvez donc passer tout ce qui est entre les deux parties rouges si vous ne voulez pas lire le résumé)

Egwene est toujours prisonnière dans la Tour Blanche et tient toujours tête à Elaida avec ses maigres moyen. Enfin, maigres, pas tant que ça. Elle gagne petit à petit la confiance de plusieurs sœurs et pas des moindres. Ainsi, elle découvre le petit groupe de sœurs chargé de trouver les sœurs noires. Elle va un peu leur mettre la pression et se les allier autant qu'elle le peut. Mais alors que tout semble plutôt bien avancer pour elle, un diner chez Elaida va mal tourner. Furieuse que sa prisonnière lui tienne tête, Elaida va l'agresser, la traiter de suppôt du Ténébreux et l'emprisonner. Tout pourrait se finir là si Egwene n'était pas aussi têtue que ce qu'elle l'est. Elle n'a pas tout fait pour rien et elle compte toujours réunir la tour. Même emprisonnée, elle continue son boulot. Jusqu'à ce que Silviana ne soit punie à sa place et qu'on la ramène dans sa chambre de novice. Là, l'attend Verin et ses révélations. Dans l'idée, je mettais spoilié seule celle-ci il y a quelques années. Je savais donc. Eh ben, ça n'enlève rien à la révélation. Verin va permettre une grande avancée pour Egwene. Mais elle ne va pas pouvoir la mettre de suite en action. Tuon, effrayée par ce qu'elle a vu de Rand, envoie ses troupes attaquer la Tour Blanche (et on s'arrête là pour pas trop en dire non plus)(surtout qu'on va en reparler plus bas)

Pendant ce temps, Gawyn (qu'on avait pas vu depuis trop longtemps) a rejoint le camp des Aes Sedai rebelles avec la ferme intention de "sauver" Egwene de celles-ci. Il va légèrement se raviser grâce à Siuan et Bryne. Rongeant son frein, il va nagiguer quelques temps dans le panier à crabes que reforment Romanda et Lelaine. Mais lorsque les Seanchaens attaquent, il suit sans poser la moindre question Siaun et Bryne (qui devient le lige de la première) pour sauver la jeune femme. 

Toujours pendant ce temps, coté Rand, rien ne va plus. Semirhage, prisonnière, en fait voir de toutes les couleurs aux Aes Sedai. Il faudra toutes les connaissances de Cadsuane pour commencer à la faire parler. Sauf qu'elle va finir par s'enfuir et avant de partir va laisser tenter de capturer Rand. Elle va lui glisser le collier de l'A'dam pour homme et le forcer à étrangler Min. Il ne sauvera la jeune femme qu'au prix d'un immense effort de volonté puis tuera définitivement la Réprouvée. Malheureusement, le mal est fait. Il ne fallait pas grand chose pour que Rand se ferme définitivement et Semirhage aura trouvé ce que sait. Suite à l'attaque, lui et sa troupe partent pour Bandar Eban. Mais là aussi, rien ne va. Greandel est introuvable, tout comme le roi de l'Arad Doman. Rand continue à se forger sa carapace qui ne va pas tarder à arriver à son maximum. Seule Nynaeve réussit encore à lui parler. Cadsuane est répudiée depuis l'attaque de Semirhage, il tient Min loin de lui pour ne pas la blesser encore.... Tout s'accéléré encore lorsqu'il finit par mettre la main sur le repaire de Graendal. Il utilise une nouvelle fois le Malefeu et détruit tout. Puis, il abandonne la ville, en proie à la famine pour retrouver Tear (et j'en dis pas plus sur la ligne de Rand pour le moment).

Pendant ce temps, côté Mat, il se trouve en difficulté dans une ville pour le moins étrange. Mais surtout, il se voit confier une mission par Verin qui lui permet de Voyager jusqu'à Caemlyn (cela, avant qu'elle n'aille rejoindre Egwene à la Tour). Quant à Perrin, il prend enfin de bonnes décisions. Malheureusement, je les trouve tous les deux assez effacé dans ce tome. Oh, et j'aillais oublier, Aviendha par enfin pour Ruidhean afin de devenir Sagette. Par contre, Elayne est comme qui dirait inexistante. 

Fin du résumé. Je vais continuer probablement à spoiler par contre, je suis désolée.

Comme je le disais plus haut. C'est le premier tome que j'ai pu lire de l'édition de Bragelonne (je ne compte pas Un nouveau Printemps, qui est un peu à l''écart de la série, se déroulant 20 ans auparavant). J'ai du me faire à la fois au fait que Sanderson avait écrit le livre en se basant sur ce que Jordan avait déjà fait mais aussi à une traduction qui me change réellement de celle de Hilling. Ce fut un peu déroutant mais en même temps fort agréable. Sanderson a une écriture plus moderne que Jordan. Il a su s'approprier le texte sans dénaturer ni la série ni les personnages. Surtout, il a dépoussiérait la dite série. On reconnait son style, la manière dont il mène ses personnages et son histoire. Il y a plus de tension (cela est du à sa manière de découper les différentes parties entre elles, là où Jordan accolait les chapitres d'un même personnage, Sanderson préfère les mélanger aux autres), plus de suspense entre les chapitres. Du côté de la traduction de Jean Claude Mallé, il y a vraiment une énorme différence avec celle de Hilling. C'est moderne. Il n'y a pas les fioritures d'Hilling pour rendre ça plus médiéval, les personnages se tutoient presque tous (là où avec Hilling, c'était vouvoiement obligatoire ou presque) etc... Surtout, on trouve beaucoup moins de fautes (je n'ai repéré qu'une fois un personnage nommé à la place d'un autre et à peine quelques coquilles). Franchement, moi qui hésite toujours à m'offrir tous les tomes chez Bragelonne, je commence réellement à me poser la question. Bon par contre, j'ai eu beaucoup de difficulté avec certains termes qui change vraiment (Réprouvé/Rejeté, Lige/Champion, Rétameur/Zingaro) pour d'autres par contre, j'ai eu bien moins de problème (Sagette/Matriarche, Sagesse/Sage-dame). Mon cerveau changeait les mots tout seul. 

J'ai adoré l'évolution d'Egwene et de Rand dans ce tome. Bon, ce sont les deux que l'on voit le plus souvent. On va commencer par Egwene. Je savais à quoi m'attendre avec elle puisque comme je disais dans le résumé, je m'étais spoilée toute seule une partie de l'intrigue, plus précisément celle avec Verin, il y a quelques années. Je ne m'attendais juste pas à ce que notre Amyrlin devienne aussi géniale, ni à ce que Verin, bien qu'égale à elle-même, soit finalement si héroique dans ce qu'il lui arrivait. Je sais déjà qu'Egwene est géniale. Mais là, elle arrive à son paroxysme, vraiment. Je me souviens encore d'Egwene a ses débuts dans la série, de la manière dont elle a grandit tout le long pour en arriver à ce qu'il se passe dans ce tome. Elle part quand même de loin notre Egwene. Dans ce tome, elle est juste magnifique, maitresse d'elle-même et surtout clairement Chaire d'Amyrlin. Pour Rand, c'est plus compliqué. Si pour certains personnages on arrive à la fin de leur évolution, ce n'est pas du tout le cas pour lui. D'ailleurs, il a plutôt tendance à sombrer là, et bien plus que d'habitude. Je vous raconte pas comment j'ai stressé pour lui de le voir dans l'état où il finit par se mettre. Les deux derniers chapitres de Rand ont été une vraie torture parce que lui aussi arrive à un paroxysme à ce moment-là et pas son meilleur. Et puis, en deux paragraphes, juste à la fin, il se passe un truc de dingue. Et alors que la tempête est de plus en plus imminente, on a cette lueur soudaine d'espoir (qui se voit encore plus dans l'épilogue du point de vue d'Egwene) qui a bien faillit me faire chialer comme une môme à minuit. 

Je reste par contre un peu déçue d'avoir si peu vu Perrin (oui, c'est moi qui dit ça) alors que je commençais à nouveau à l'apprécier et que la partie de Mat soit si courte. De même, ne pas voir Lan ou Elayne m'a fait un peu bizarre. Je suis habituée à lire au moins quelques passages avec eux dans les romans et là, rien du tout. En même temps, quand je vois le temps qu'il faut pour arriver à une Egwene au top de son personnage, je comprends parfaitement pourquoi A memory of Light fut divisé en trois tomes, dont celui-ci est le premier. Je m'attends du coup à quelque chose d'aussi bien pour le treizième (qui devrait sortir dans six mois environ)(putain ça va être long d'un coup).

Il a quelque chose de magique à lire enfin un tome tellement attendu. J'ai beau avoir lu et relu la plupart des tomes, je me suis trouvé devant quelque chose de neuf. Je ne sais pas comment bien expliquer ça. C'était nouveau et en même temps pas du tout. Mais surtout, j'ai pu ressentir une nouvelle fois toutes les émotions que j'avais eu lorsque j'ai lu mon premier tome de la Roue du Temps (qui pour rappel n'était pas le premier de la série, mais la première partie du second). Vous savez, ces sentiments qu'on aimerait effacé pour redécouvrir une œuvre qui nous est chère. Ben voilà, c'est ce qu'il s'est passé pour moi ici.

Je crois qu'il est temps de finir ici mon avis. Il est déjà bien long et pour tout vous dire, j'ai l'impression d'avoir dit peu de chose (la faute au résumé, je suppose). Mais j'ai peur de trop en dire (il y a tellement de chose qui ont fait battre mon petit cœur dans le dernier tiers du roman). Je crois bien que ce tome-ci est mon préféré de la série. Pas parce que c'est le dernier lu, pas parce que Sanderson et Jordan, mais vraiment parce qu'Egwene y est majestueuse (et que j'aime Egwene) et que franchement, en arrivait à cette fin alors que tout était si mal parti est juste trop bien (d'ailleurs, on remarque que du coup, mon tome préféré est un tome où Mat n'apparait que peu).

vendredi 8 octobre 2021

Le Poignard des Rêves, La Roue du Temps, tome 11, Robert Jordan

 Et voilà, relecture des tomes déjà édités depuis au moins onze ans (le Prince des Corbeaux, la seconde partie, a été édité chez Fleuve Noir en 2010). J'ai enfin tout relu et je peux me lancer dans la lecture du tome 12 (qui est super beau et surtout à la maison depuis mercredi). Oh, et comme pour le tome 10, j'ai forcément lu deux tomes, puisque c'est l'édition Fleuve Noir qui coupe le tome en deux, mais comme je les ai lu à la suite et que j'ai toujours la flemme, je ne fais qu'un seul avis.

/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.

Le Poignard des Rêves, La Roue du Temps, tome 11, Robert Jordan

Editeur : Fleuve noir
Collection : fantasy
Année de parution : 2010 pour les deux parties
Nombre de pages : 454 pour la partie un et 465 pour la deux
Titre en VO : The Knife of Dreams
Année de parution en VO : 2005

A lire si :
- Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

Les morts marchent et les hommes meurent. II semble que la réalité elle-même soit devenue instable. Tout cela ne peut signifier qu'une chose : la Dernière Bataille, où Rand AI'Thor, le Dragon Réincarné, seul espoir de l'humanité, devra affronter le Ténébreux, est imminente. Avant cela, Rand veut en finir avec le problème posé par les Seanchans, ce peuple guerrier venu de l'autre côté de l'océan. Mais le danger ne s'arrête pas là et ses ennemis sont nombreux, y compris tout près de lui... Les Réprouvés sont prêts à tout pour le faire tomber et se distinguer aux yeux de leur maître.
Loin des combats de Rand, ses amis ont leurs propres ennemis à affronter. Perrin désire à tout prix sauver sa femme, quitte à mettre de côté sa loyauté envers son ami d'enfance. Mat doit également jouer serré, malgré un véritable atout dans sa manche : Tuon, la Fille des Neuf Lunes. A moins que la Seanchan ne joue double jeu... Les vents du temps se sont changés en tempête et la Tour Blanche elle-même n'est plus un lieu sûr. Egwene va d'ailleurs l'apprendre à ses dépens, confrontée une fois encore aux manigances de l'Ajah Noire...


Mon avis

J'avais très hâte de relire ce dernier tome. Déjà parce que c'est, forcément, celui que j'ai le moins lu. Il n'avait pas encore eu droit à une relecture puisque j'ai commencé celle en cours à peine deux ans après l'avoir acheté. Et puis, surtout, il annonçait forcément l'arrivée du fameux tome 12, celui que tout lecteur francophone attendait depuis onze ans donc. Bref, comme toujours, je vais le résumer et spoiler comme il faut (et ça commence dès maintenant, désolée)(ou pas).

Après un prologue un peu, beaucoup, long, dont une bonne partie se passe d'ailleurs à la Tour Blanche juste après la capture d'Egwene, nous entrons dans le vif du sujet avec un camp d'Aes Sedai rebelle sans dessus-dessous. La disparation de la jeune femme met tout le monde en transe et il faut toute l'énergie de Siuan pour que les députés se décident peut-être à faire quelque chose. Heureusement, dans la Tour, Egwene, elle, prend les devant, comme toujours. C'est une des raisons qui font que je l'adore, elle va toujours de l'avant. Elle convoque ses Aes Sedai dans le monde des rêves et commence son travail de sape dans le réel. Il faut dire qu'elle découvre une Tour complètement désunie, ce qui la déprime assez, dans laquelle il n'est pas bien compliqué de semer les graines lui permettant de ralier les femmes à son côté et cela même si elle est redevenue simple novice (oui, enfin, elle fait bien comprendre à tout le monde qu'elle est Siège d'Amyrlin quand même) et qu'elle ne peut utiliser toute sa puissance.

Pendant qu'Egwene reconquiert son chez-elle, Mat, lui conquiert le cœur de Tuon, ou du moins essaye. Mais surtout, il va enfin retrouver la Main Rouge et reprendre son rôle de commandant. Que j'aime Mat dans ce rôle là. Il semblerait d'ailleurs que Tuon apprécie aussi. Or, ils vont grandement avoir besoin des capacités du jeune homme quand ils vont découvrir que l'on a mit une prime sur la tête de la jeune femme. La Bande commence alors ce qu'elle fait de mieux, harceler les Seancheans. Tuon, face aux victoires de notre ami, commence à le voir bien autrement que comme le simple Joujou de Tylin. D'ailleurs, elle n'est pas la seule à découvrir la vraie nature de Mat et ça fait vraiment du bien de le comme ça. 

Mais vous savez qui m'a surtout bien surprise dans ce tome ? Perrin. OUi, je vous saoule à chaque fois que je l'aime pas, qu'il est mou, qu'il pourrait faire mieux etc... Et bien, voilà, il fait mieux. Perrin s'allie aux Seancheans, seul moyen de vaincre les quelques 400 sagettes des Shaidos et de récupérer Faile dans le camps. Comment ça fait du bien de le voir enfin bouger lui. J'ai vraiment eu l'impression de retrouver le Perrin que j'aime, celui d'avant Faile. D'ailleurs, en parlant d'elle, je dois bien dire qu'elle m'a une nouvelle fois saouler dans ce tome. Jamais je n'ai détesté un personnage à ce point.

Et pendant ce temps, Elayne, elle, est plutôt occupée. Arymilla pousse de plus en plus aux portes de Caemlyn. Les escarmouches sur les murs se font plus nombreuses. En plus de ça, Aviendha n'est plus là, partie avec les Aiels pour une destination inconnue. Mais que cela ne tienne, la Fille-Héritière continue à se battre. Elle aussi retrouve d'un coup ses lettres de noblesse. Faut dire qu'on retrouve surtout l'Aes Sedai de l'Ajah verte en elle, plus particulièrement à la fin du tome. 

Et pour Rand, me direz-vous. Et bien, comme pour le tome 10, on le voit finalement peu. Les Réprouvés l'ont retrouvé, et il va devoir combattre plusieurs Trollocs avant de partir pour la Pierre de Tear. Nyneave fait voyager Lan vers les Marches afin qu'il se rende dans la Désolution. Ne voulant pas qu'il y aille seul, elle va commencer à rassembler les survivants de Malkier et leur demander d'aider son époux avant de retourner auprès de Rand. A Tear, c'est contre Semiraghe qu'il va devoir se battre. Une bataille qui va lui valoir sa main et l'assurance que la dernière bataille est proche. 

Comme vous le voyez, tout s'accéléré dans ce tome. Nous sommes proche de la fin. Nous sommes aux portes de la Tairmon Gai'don. Petit à petit, nos héros finissent d'accomplir ce que les prophéties du Dragon veulent d'eux. Il ne manque plus grand chose pour que Rand affronte le Ténébreux dans l'ultime bataille. Si j'avais eu l'impression de faire du sur place pendant deux tomes, c'est à présent fini. Mais surtout, il semble que l'auteur mette fin dans ce tome à plusieurs intrigues secondaires (les Shaidos repartent pour les Terres Triples avec la ferme intention d'y rester, Elayne a enfin toutes les maisons qu'il lui faut derrière elle pour prétendre au trône de l'Andor). On sent donc que tout se resserre et j'avoue que maintenant, j'ai hâte de voir nos trois héros à nouveau ensemble. 



lundi 4 octobre 2021

La Tempête, William Shakespeare

 C'est en écoutant la fantaisie symphonique The Tempest de Tchaïkovski que je rédige cet article. Je suis tombée amoureusement de la musique en l'écoutant la semaine dernière pendant que je lisais la pièce. D'ailleurs, je dois vous avouer beaucoup plus apprécié la musique que l'oeuvre écrite...

La Tempête, William Shakespeare

Editeur : Domaine public
Collection : /
Année de parution :
Titre en VO : the tempest
Année de parution en VO : vers 1611
Format : AZW

A lire si 
- Vous aimez les pièces de théâtre
- Vous voulez du fantastique 

A ne pas lire si :

Présentation de l'éditeur 

Au retour du mariage de la princesse Claribel avec le roi de Tunis, le vaisseau du roi de Naples, Alonso, qu'accompagne son fils Ferdinand, est pris dans une tempête et s'échoue sur une île habitée par un monstre, Caliban, et par un esprit aérien, Ariel. L'ancien duc de Milan, Prospéro, naguère évincé du trône par son frère Antonio, y vit depuis douze ans : or c'est lui qui a magiquement provoqué la tempête...

Mon avis

Je ne sais pas si vous vous souvenais, mais je mettais mise en tête il y a un bon moment (en 2014 je crois) de lire la plupart des grandes œuvres de Shakespeare. Ainis, j'ai lu cette année-là Hamlet, puis en 2018, je mettais pencher sur Macbeth. Roméo et Juliette, quant à lui, traine dans ma PAL papier depuis un moment. J'aurais voulu être un peu plus assidue dans ma résolution, mais que voulez-vous, j'ai trop de chose à lire. Mais depuis quelques temps, la Tempête vient me hanter. Il faut dire que le texte est souvent cité, que la pièce a inspiré beaucoup d'auteur. Que ça s'appelle la Tempête et que j'aime ce mot et ce qu'il peut représenter. Que la musique de Tchaïkovski est juste géniale. Bref, il fallait que je le lise. 

Il s'avère qu'à l'inverse de la plupart des autres œuvres fort connus du Shakespeare, je ne savais pas grand chose de celle-ci. C'est marrant, parce que c'est peut-être l'une des plus connues (si on enlève Roméo et Juliette, je pense) et que finalement, ben c'est pas celle dont on parle le plus il me semble. Elle comporte pourtant des thèmes des plus intéressants, la vengeance, la famille, l'amour, la rédemption et le pardon. Oui, ce sont des thèmes chers au Barde que l'on retrouve aussi dans d'autres de ses pièces. Personnellement, ce sont surtout des thèmes qui me parlent beaucoup et que j'aime énormément. On n'est que rarement déçu avec eux. Ils promettent généralement pas mal de rebondissements.

C'est le cas ici. On commence avec la fameuse tempête qui donne son nom à la pièce et qui entraine l'échouage du navire du Roi de Naples, Alonso, sur les côtés d'une île perdue en méditerranée. Or, ce n'est pas n'importe quelle île, ni même une tempête ordinaire. L'endroit est la demeure forcée de Prospero, l'ancien duc de Milan, et de sa fille Miranda. C'est lui qui a envoyé Ariel, l'esprit du Vent, détruire le vaisseau. Mais au lieu de tuer tout le monde (ça aurait trop rapide, vous me direz), Prospero et Ariel décident de disperser les occupants du navire aux quatre coins de l'île. Ainsi, Ferdinand, le fils d'Alonzo, va rencontrer Miranda dont il va tomber amoureux. Alonzo, qui croit son fils mort, se trouve avec Gonzalo (un courtisan), Sébastien (son frère) et Antonio (le frère de Prospero). Les deux derniers complotent d'ailleurs pour tuer Alonzo afin que Sébastien prenne sa place sur le trône napolitain. Et enfin, Stephano, l'intendant ivrogne et Trinculo, le bouffon, rencontrent Caliban, fils d'une sorcière et esclave de Prospero, qui tente sans y parvenir, à fomenter une rébellion contre Prospero. Le tout finit par une réunion de tout le monde et un Prospero finissant par pardonner les affronts qui lui ont été fait.

L'idée de partager en trois fils narratif cette histoire était particulièrement bonne. Cela permet rapidement de mettre en place le comique de la pièce (plus particulièrement sur le fil Stephano/Trinculo/Caliban je trouve) mais aussi de différencier les divers thèmes de la pièce. Pour Ferdinand et Miranda, parlons amour, pour Alonzo et ses courtisans, se sera donc la trahison en particulier. Ca permet aussi de rythmer la pièce et de ne pas ennuyer le lecteur. C'est vraiment un très bon point, surtout que, personnellement, je trouve que lire du théâtre peut vite devenir ennuyeux. Par contre, je trouve que nous avons un peu trop de personnages du coup. Je me suis un peu perdue, ne me souvenant plus de qui était qui (surtout dans le fils Alonzo, où en plus de lui, Gonzalo, Sébastien et Antonio, on ajoute deux autres courtisans). 

En parlant personnages, je dois bien dire que j'ai bien aimé les principaux. Prospero est un maitre d'œuvre qui n'est pas sans rappeler parfois un Pantalon de la commedia dell'arte lorsqu'il est avec Miranda et Isabelle (avec Miranda en Isabelle et Ferdinand en Léandre). C'est un personnage complexe qui apparait dans toutes les scènes ou presque, souvent accompagné d'Ariel, l'esprit du Vent qui apporte la touche fantastique à la pièce. Antonio est aussi plutôt sympathique à suivre (si on peut dire) dans sa manière de mener Sébastien sur le chemin de la trahison. Quant à Miranda et Ferdinand, ils sont tellement mignons qu'on ne peut que les apprécier. Par contre, j'ai eu une petite déception à cause de Caliban, que je voyais plus démoniaque que ça et qui finalement est juste dans un rôle de bouffon.

Finalement, j'ai beaucoup apprécié ma lecture et je comprends pourquoi la Tempête fait partie des références de maints auteurs. C'est une pièce complexe, mêlant drame et humour. Je la trouve particulièrement efficace, même si pour moi, il lui manque peut-être le côté plus tragique d'un Romeo et Juliette ou d'un Hamlet (mais c'est quelque chose de voulu, vous me direz). Maintenant, j'ai juste très envie de voir une de ses adaptations (il n'en existe pas des masses en films d'ailleurs, mais on y trouve quand même un film de l'âge d'or de SF ultra connu, le Planète Interdite de 1956).