Voilà, les onze années d'attente sont finies. Vous savez quoi ? Je suis encore sur un nuage et j'ai du mal à me remettre de ma lecture. Il y a plein d'émotions qui se bouscule dans ma tête, c'est à la fois très confus et juste génial. Je ne saurais vous dire. Je vais tenter de démêler tout ça comme je peux.
/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.
La Tempête Imminente, la Roue du Temps, tome 12, Robert Jordan et Brandon Sanderson
Editeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Année de parution : 2021
Titre en VO : The Wheel of Time, book 12: The Gathering Storm
Année de parution en VO : 2009
Nombre de pages : 792
A lire si :
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages
A ne pas lire si
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde
Présentation de l'éditeur :
La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.
Avant l’Ultime Bataille, Rand lutte encore pour unifier des royaumes séparés par d’anciennes querelles, tout en s’efforçant de négocier une trêve avec les Seanchaniens. Autour de lui, ses plus fidèles alliés s’inquiètent. S’il continue à s’endurcir, vidé de toute émotion, aura-t-il la force d’âme requise, au mont Shayol Ghul, pour livrer son duel à mort contre le Ténébreux ?
À la Tour Blanche, prisonnière et à la merci des cruels caprices d’Elaida, Egwene s’acharne à miner le pouvoir de sa rivale. En aura-t-elle le temps, alors que l’attaque des Seanchaniens se profile ?
Si les Aes Sedai reculent, une défaite signerait la fin de leur fief millénaire… et sans doute de tous les espoirs du monde.
Mon avis
Bon, avant toute chose : Je vais spoiler, mais ça vous vous en doutez. Je vais aussi beaucoup parler de mon ressenti par rapport à ce tome, parce que, c'est le premier tome que je lis et qui ne soit pas traduit par Rosemburg ou Hilling, c'est aussi le premier des trois tomes écrit par Sanderson avec le scénarion de Jordan, parce que ça fait onze ans que je l'attends, parce que là, d'un coup, je ressens une espèce de gros vide étrange à me dire que je dois attendre six mois pour lire le 13 en VF (je me prévois, enfin, l'achat de la série en VO à partir de Noel si tout va bien, j'aurais toujours un truc à me mettre sous la dent)(et j'ai pas encore lu le fameux prologue inédit (une nouvelle que Bragelonne a édité en collab avec e.leclerc (vous pouvez le trouver en numérique là)). Bref, ça risque d'être long, je suis désolée (ou pas).
Onze ans. Presque l'âge de ma fille. Ca en fait des années n'est-ce pas ? Pendant neuf ans, j'ai pris le temps de relire la série. Un tome par an, a peu prés. Tout pour ne pas laisser cet univers loin de moi. Je l'ai lu, relu et encore relu. Mes tomes précédant ont les dos cassées, les pages jaunies, parfois quelques blessures de guerre. Ils trônent dans ma bibliothèque, fierté de celle-ci. La collection a commencé en 98 ou 99, je ne sais plus. C'est long pour une série, je dois bien l'avouer. Mais ça en valait la peine. Oh que oui. Alors, oui, j'étais pire qu'une enfant devant ses cadeaux le jour de son anniversaire lorsque j'ai pu mettre la main sur ce tome 12. Et puis, je me suis lancée.
On commence avec l'inévitable résumé du tome, comme pour les autres. Comme toujours, je spoile, et si vous ne voulez pas savoir ce qu'il se passe, je vous conseille de sauter cette partie. Quand vous reverrez apparaitre du rouge dans le texte, c'est que j'aurais fini le résumé (vous pouvez donc passer tout ce qui est entre les deux parties rouges si vous ne voulez pas lire le résumé)
Egwene est toujours prisonnière dans la Tour Blanche et tient toujours tête à Elaida avec ses maigres moyen. Enfin, maigres, pas tant que ça. Elle gagne petit à petit la confiance de plusieurs sœurs et pas des moindres. Ainsi, elle découvre le petit groupe de sœurs chargé de trouver les sœurs noires. Elle va un peu leur mettre la pression et se les allier autant qu'elle le peut. Mais alors que tout semble plutôt bien avancer pour elle, un diner chez Elaida va mal tourner. Furieuse que sa prisonnière lui tienne tête, Elaida va l'agresser, la traiter de suppôt du Ténébreux et l'emprisonner. Tout pourrait se finir là si Egwene n'était pas aussi têtue que ce qu'elle l'est. Elle n'a pas tout fait pour rien et elle compte toujours réunir la tour. Même emprisonnée, elle continue son boulot. Jusqu'à ce que Silviana ne soit punie à sa place et qu'on la ramène dans sa chambre de novice. Là, l'attend Verin et ses révélations. Dans l'idée, je mettais spoilié seule celle-ci il y a quelques années. Je savais donc. Eh ben, ça n'enlève rien à la révélation. Verin va permettre une grande avancée pour Egwene. Mais elle ne va pas pouvoir la mettre de suite en action. Tuon, effrayée par ce qu'elle a vu de Rand, envoie ses troupes attaquer la Tour Blanche (et on s'arrête là pour pas trop en dire non plus)(surtout qu'on va en reparler plus bas)
Pendant ce temps, Gawyn (qu'on avait pas vu depuis trop longtemps) a rejoint le camp des Aes Sedai rebelles avec la ferme intention de "sauver" Egwene de celles-ci. Il va légèrement se raviser grâce à Siuan et Bryne. Rongeant son frein, il va nagiguer quelques temps dans le panier à crabes que reforment Romanda et Lelaine. Mais lorsque les Seanchaens attaquent, il suit sans poser la moindre question Siaun et Bryne (qui devient le lige de la première) pour sauver la jeune femme.
Toujours pendant ce temps, coté Rand, rien ne va plus. Semirhage, prisonnière, en fait voir de toutes les couleurs aux Aes Sedai. Il faudra toutes les connaissances de Cadsuane pour commencer à la faire parler. Sauf qu'elle va finir par s'enfuir et avant de partir va laisser tenter de capturer Rand. Elle va lui glisser le collier de l'A'dam pour homme et le forcer à étrangler Min. Il ne sauvera la jeune femme qu'au prix d'un immense effort de volonté puis tuera définitivement la Réprouvée. Malheureusement, le mal est fait. Il ne fallait pas grand chose pour que Rand se ferme définitivement et Semirhage aura trouvé ce que sait. Suite à l'attaque, lui et sa troupe partent pour Bandar Eban. Mais là aussi, rien ne va. Greandel est introuvable, tout comme le roi de l'Arad Doman. Rand continue à se forger sa carapace qui ne va pas tarder à arriver à son maximum. Seule Nynaeve réussit encore à lui parler. Cadsuane est répudiée depuis l'attaque de Semirhage, il tient Min loin de lui pour ne pas la blesser encore.... Tout s'accéléré encore lorsqu'il finit par mettre la main sur le repaire de Graendal. Il utilise une nouvelle fois le Malefeu et détruit tout. Puis, il abandonne la ville, en proie à la famine pour retrouver Tear (et j'en dis pas plus sur la ligne de Rand pour le moment).
Pendant ce temps, côté Mat, il se trouve en difficulté dans une ville pour le moins étrange. Mais surtout, il se voit confier une mission par Verin qui lui permet de Voyager jusqu'à Caemlyn (cela, avant qu'elle n'aille rejoindre Egwene à la Tour). Quant à Perrin, il prend enfin de bonnes décisions. Malheureusement, je les trouve tous les deux assez effacé dans ce tome. Oh, et j'aillais oublier, Aviendha par enfin pour Ruidhean afin de devenir Sagette. Par contre, Elayne est comme qui dirait inexistante.
Fin du résumé. Je vais continuer probablement à spoiler par contre, je suis désolée.
Comme je le disais plus haut. C'est le premier tome que j'ai pu lire de l'édition de Bragelonne (je ne compte pas Un nouveau Printemps, qui est un peu à l''écart de la série, se déroulant 20 ans auparavant). J'ai du me faire à la fois au fait que Sanderson avait écrit le livre en se basant sur ce que Jordan avait déjà fait mais aussi à une traduction qui me change réellement de celle de Hilling. Ce fut un peu déroutant mais en même temps fort agréable. Sanderson a une écriture plus moderne que Jordan. Il a su s'approprier le texte sans dénaturer ni la série ni les personnages. Surtout, il a dépoussiérait la dite série. On reconnait son style, la manière dont il mène ses personnages et son histoire. Il y a plus de tension (cela est du à sa manière de découper les différentes parties entre elles, là où Jordan accolait les chapitres d'un même personnage, Sanderson préfère les mélanger aux autres), plus de suspense entre les chapitres. Du côté de la traduction de Jean Claude Mallé, il y a vraiment une énorme différence avec celle de Hilling. C'est moderne. Il n'y a pas les fioritures d'Hilling pour rendre ça plus médiéval, les personnages se tutoient presque tous (là où avec Hilling, c'était vouvoiement obligatoire ou presque) etc... Surtout, on trouve beaucoup moins de fautes (je n'ai repéré qu'une fois un personnage nommé à la place d'un autre et à peine quelques coquilles). Franchement, moi qui hésite toujours à m'offrir tous les tomes chez Bragelonne, je commence réellement à me poser la question. Bon par contre, j'ai eu beaucoup de difficulté avec certains termes qui change vraiment (Réprouvé/Rejeté, Lige/Champion, Rétameur/Zingaro) pour d'autres par contre, j'ai eu bien moins de problème (Sagette/Matriarche, Sagesse/Sage-dame). Mon cerveau changeait les mots tout seul.
J'ai adoré l'évolution d'Egwene et de Rand dans ce tome. Bon, ce sont les deux que l'on voit le plus souvent. On va commencer par Egwene. Je savais à quoi m'attendre avec elle puisque comme je disais dans le résumé, je m'étais spoilée toute seule une partie de l'intrigue, plus précisément celle avec Verin, il y a quelques années. Je ne m'attendais juste pas à ce que notre Amyrlin devienne aussi géniale, ni à ce que Verin, bien qu'égale à elle-même, soit finalement si héroique dans ce qu'il lui arrivait. Je sais déjà qu'Egwene est géniale. Mais là, elle arrive à son paroxysme, vraiment. Je me souviens encore d'Egwene a ses débuts dans la série, de la manière dont elle a grandit tout le long pour en arriver à ce qu'il se passe dans ce tome. Elle part quand même de loin notre Egwene. Dans ce tome, elle est juste magnifique, maitresse d'elle-même et surtout clairement Chaire d'Amyrlin. Pour Rand, c'est plus compliqué. Si pour certains personnages on arrive à la fin de leur évolution, ce n'est pas du tout le cas pour lui. D'ailleurs, il a plutôt tendance à sombrer là, et bien plus que d'habitude. Je vous raconte pas comment j'ai stressé pour lui de le voir dans l'état où il finit par se mettre. Les deux derniers chapitres de Rand ont été une vraie torture parce que lui aussi arrive à un paroxysme à ce moment-là et pas son meilleur. Et puis, en deux paragraphes, juste à la fin, il se passe un truc de dingue. Et alors que la tempête est de plus en plus imminente, on a cette lueur soudaine d'espoir (qui se voit encore plus dans l'épilogue du point de vue d'Egwene) qui a bien faillit me faire chialer comme une môme à minuit.
Je reste par contre un peu déçue d'avoir si peu vu Perrin (oui, c'est moi qui dit ça) alors que je commençais à nouveau à l'apprécier et que la partie de Mat soit si courte. De même, ne pas voir Lan ou Elayne m'a fait un peu bizarre. Je suis habituée à lire au moins quelques passages avec eux dans les romans et là, rien du tout. En même temps, quand je vois le temps qu'il faut pour arriver à une Egwene au top de son personnage, je comprends parfaitement pourquoi A memory of Light fut divisé en trois tomes, dont celui-ci est le premier. Je m'attends du coup à quelque chose d'aussi bien pour le treizième (qui devrait sortir dans six mois environ)(putain ça va être long d'un coup).
Il a quelque chose de magique à lire enfin un tome tellement attendu. J'ai beau avoir lu et relu la plupart des tomes, je me suis trouvé devant quelque chose de neuf. Je ne sais pas comment bien expliquer ça. C'était nouveau et en même temps pas du tout. Mais surtout, j'ai pu ressentir une nouvelle fois toutes les émotions que j'avais eu lorsque j'ai lu mon premier tome de la Roue du Temps (qui pour rappel n'était pas le premier de la série, mais la première partie du second). Vous savez, ces sentiments qu'on aimerait effacé pour redécouvrir une œuvre qui nous est chère. Ben voilà, c'est ce qu'il s'est passé pour moi ici.
Je crois qu'il est temps de finir ici mon avis. Il est déjà bien long et pour tout vous dire, j'ai l'impression d'avoir dit peu de chose (la faute au résumé, je suppose). Mais j'ai peur de trop en dire (il y a tellement de chose qui ont fait battre mon petit cœur dans le dernier tiers du roman). Je crois bien que ce tome-ci est mon préféré de la série. Pas parce que c'est le dernier lu, pas parce que Sanderson et Jordan, mais vraiment parce qu'Egwene y est majestueuse (et que j'aime Egwene) et que franchement, en arrivait à cette fin alors que tout était si mal parti est juste trop bien (d'ailleurs, on remarque que du coup, mon tome préféré est un tome où Mat n'apparait que peu).
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