vendredi 31 mai 2019

Sorcières, Mona Chollet

J'ai cet essai sur le féminisme depuis un petit bout de temps à la maison, et j'avoue le lire depuis autant de temps. Disons que j'y suis allée en douceur avec lui après ma lecture en plus que demi-teinte de la seconde partie du Deuxième Sexe de Beauvoir (certains thèmes étant commun aux deux). 

Sorcières, Mona Chollet

Editeur : Zones
Collection : 
Année de parution :2018
Nombre de pages : 256

A lire si : 
- Vous voulez un essai sur le féminisme français et moderne.
- Vous voulez des propos parfaitement documentés

A ne pas lire si : 
- Vous vous attendez à une histoire de la sorcellerie (pour ça, je vous propose Sorcières ! de Julie Proust Tanguy)


Présentation de l'éditeur :

Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure de la sorcière. Elle est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ?
Ce livre explore trois archétypes de la chasse aux sorcières et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante – les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant – l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Mais il y est aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.


Mon avis

J'ai déjà lu un livre avec pour titre, Sorcières !, celui de Julie Proust Tanguy, qui avait déjà une dimension féministe vu qu'il porte sur l'histoire de la sorcière. Si je parle de cet essai avant de parler de celui de Mona Chollet, c'est bien parce que le second m'a rappelé le premier et pas seulement par le titre. Mais attention, dans Sorcières, la puissance invaincue des femmes, l'autrice ne parle pas que du mythe de la sorcière, ni même que de sorcières. Pourtant, ils ont un point commun : la chasse aux sorcières, la chasse aux femmes savantes. Et ce point commun mène forcément au combat du féminisme actuel.

Dans Sorcières, Mona Chollet va parler féminisme. Ou plutôt des femmes, de leurs corps, de ce qu'elles en font, de leur choix. Le livre résume d'ailleurs de manière plutôt bonne le fameux "mon corps, mes choix". Il a cette modernité qu'il manque maintenant à Beauvoir (qui écrivait avec le prisme de son époque qui a évolué (pas toujours en bien, on va l'avouer)). C'est assez important pour moi, vu que certain point de Beauvoir m'avait légèrement irisé (la Lesbienne, les passages sur les mères). Mais je ne suis pas là pour comparer les deux textes, donc, revenons à Sorcières.

Après une introduction sur les femmes qui ont marqué Mona Chollet, nous voilà embarquer dans les conséquences de la chasse aux sorcières. Une chasse que l'on retrouve (en moins sanglant souvent) encore à notre époque. La première partie va se consacrer à la femme indépendante, celle qui n'a pas besoin d'homme dans sa vie, celle qui n'est pas mariée, celle qui travaille, la seconde parlerait des femmes sans enfants, de celle qui ont fait le choix de ne pas en avoir, de celles qui ne peuvent pas non plus, la troisième parlera de la vieille femme. Trois thèmes importants qui se répondent finalement pas mal et surtout qui ont à voir avec la chasse aux sorcières qu'elles soient passés ou présentes. Parce que oui, les trois types de femmes présentées sont bien celles qui ont été le plus souvent chassé, ce sont aussi celles qui sont le plus souvent ciblé par le patriarcat de nos jours. 

J'ai vraiment aimé lire ces trois parties. Parce qu'elle remettait la femme à sa place, celle que le patriarcat tente (et réussit souvent) de lui prendre. Mais surtout, je me suis reconnue dans ces femmes décrites dans ce livre, moi qui suis mariée, avec enfant et jeune (tout le contraire donc de ce que semble décrire l'essai). Surtout, le livre n'est pas culpabilisant pour les femmes dans mon cas (ce que je n'avais pas trouvé chez Beauvoir où la femme mariée avec enfant sans prend quand même plein la gueule, hein). Toutes les femmes se retrouvent dedans. Il n'a pour moi vocation à mettre de côtés celles qui ne rentrent pas dans les trois "cas" (je sais pas comment dire ça, cas n'est pas le mot approprié mais je trouve pas mieux) de l'essai. 

La vision de Mona Chollet est nourrie par d'autres femmes, d'autres auteurices aussi. Du coup, tout est documenté, elle ne part pas de rien pour en arriver à ses conclusions. Bien qu'émaillé de très nombreuses références, l'essai reste parfaitement clair. Il est d'ailleurs appréciable de voir que l'autrice s'appuie autant sur des textes modernes (Starhawk, le livre l'Apparition de Sophie Fontanel...) que sur des textes plus anciens (la Sorcière de Michelet par exemple). Bon par contre, j'ai une wishlist féministe qui a pas mal grandi.

Là où je le trouve vraiment intéressant c'est dans le parallèle avec les chasses aux sorcières et dans la manière dont il démontre que celles-ci continuent bien de nos jours. La toute dernière partie, celle sur le corps et les violences faites à celui-ci (violence médicale par exemple) est particulièrement parlante à ce niveau. Le patriarcat est toujours autant présent dans notre monde et malheureusement pour nous, il semble avoir encore de beaux jours devant lui. Pourtant, nous finissons l'essai sur du positif, avec un mouvement #metoo apparu l'année précédent l'apparition de Sorcières (mais pour lequel nous voyons déjà les limites, il n'y a qu'à voir le procès de Sandra Muller suite à #balancetonporc (où un avocat ose invoqué la drague lourde et qui se mue petit à petit en procès du mouvement, plaçant les femmes en position de menteuse et j'en passe...)(très envie de vomir quand je lis tout ce qui se raconte là-dessus)), une sororité qui s'accentue un peu plus mais surtout, des femmes qui s'affirment de plus en plus et qui se battent contre le sort qu'on aimerait bien leur réserver.

Au final, j'ai beaucoup aimé cet essai. Il est agréable à lire (pas de lourdeur, un langage "contemporain"...), fait beaucoup réfléchir sur la place des femmes, quelle qu'elles soient. J'avoue qu'il m'a beaucoup plus parler que le Deuxième Sexe parce que plus moderne. Il faut le mettre entre toutes les mains et pas que féminine. A lire, vraiment.

lundi 27 mai 2019

Le Sang du Jal, Les Enfants de Ji, tome 5

C'est qui qui voulait pas finir son livre hier ? C'est bibi. Je suis arrivée au  bout de les livres en ma possession du Cycle de Ji. 

Le Sang du Jal, Les Enfants de Ji, tome 5

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2007
Nombre de pages : 353

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé le premier cycle
 Vous aimez la fantasy à l'ancienne
- Vous aimez les quêtes initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longues séries
- Vous voulez que ça aille vite

Présentation de l'éditeur : 

Le monde des hommes et des dieux n'a plus que quelques jours avant de revêtir un nouvel aspect. Et ce dernier menace d'être bien cruel... Alors que les anciennes religions sont fragilisées par la destruction de leurs temples, l'Ancien culte continue à se répandre comme la peste dans l'ensemble des Hauts-Royaumes. L'Age d'Ys promis par les doyens de Dara a-t-il la moindre chance de connaître son avènement ? Oui, si l'Adversaire parvient à défaire le dernier-né de Karu... Mais les héritiers ne s'attendaient pas à devoir contrer un plan si ambitieux. Sombre et ses alliés semblent déjà proches de la victoire, alors que la poignée de fugitifs maudits par le destin cherche toujours un moyen de lui faire face, entre les jardins du Jal et le pays wallatte... Qui sera finalement l'élu annoncé par les Ondines ? Quels tourments devra-t-il endurer ? Aucun n'espère jouer ce rôle, tout en s'y préparant... Cela sera-t-il suffisant ?

Mon avis

Et voilà, ma relecture des deux premiers cycles de Ji est fini. Je savais que j'allais passer de fort bon moment de lecture, je ne m'attendais pas toujours à retrouver la même émotion que lorsque j'ai découvert les livres la première fois. C'est une chose d'ailleurs assez rare, vu que je sais ce qu'il va se passer, comment ça va se passer et ce que cela va induire derrière. Et pourtant, il n'y a qu'à voir mon avis sur le tome précédent pour se rendre compte à quel point je reste touchée par la saga. 

C'est super dur de parler de ce dernier tome sans spoiler. Du coup, je vais pas vous dire que je vais pas spoiler, c'est totalement faux. 

Ce dernier tome ne déroge pas à la règle. Nos Héritiers retrouvent enfin leurs parents mais leur bonheur n'est que de très courte durée. Il faut trouver qui est l'Adversaire et comment battre Sombre une bonne fois pour toute. Or, rien n'est simple, comme toujours. Les Héritiers quittent le Jal pour Wallos où ils veulent récupérer l'épée de Saat. Là-bas, ils apprennent que les armées de Sombre vont bientôt entrer en action. Ils n'ont plus le choix, il faut combattre. Sans savoir encore qui pourra vaincre Sombre, ils se lancent dans la fin de leurs aventures.

Le livre est divisé en plusieurs parties, celle dans le Jal, celle à Wallos et enfin, la toute fin du livre. La partie dans le Jal est assez calme. On se retrouve, on se pose et on réfléchit à pas mal de chose. Comme toujours dans ce genre de partie, l'auteur pose ses pions, remet tout à plat. C'est toujours ultra interessant, surtout que maintenant, nous avons pas moins de quatorze héritiers en même temps. On restera d'ailleurs à quatorze jusqu'à l'affrontement final. Les deux générations vont (forcément j'ai envie de dire) bien ensemble, et j'apprécie que l'ancienne laisse sa place à la nouvelle aussi facilement. Même si un retrouve par exemple un Grigan reprenant sa place de leader ou une Corenn usant de diplomatie, on n'oublie pas qu'Amanon a mené son groupe jusque là. Par contre, il est vrai que tous les avoir en même temps va aussi mettre certains héritiers un peu plus dans l'ombre. 

La seconde partie offre une belle place à Keb, un personnage que j'aime beaucoup. On en apprend enfin un peu plus sur son passé. C'est plutôt sympa vu que Keb est l'Héritier qui reste le plus mystérieux jusque là de part sa place un peu particulière (c'est le fils de Saat et de Chebree quand même) bien qu'en même temps, il soit super présent (ne serait-ce qu'avec le triangle amoureux avec Eryne et Amanon). Elle a aussi une fâcheuse tendance à nous rappeler les événements du dernier tome du cycle précédent. Surtout parce que nous revenons vers le camp de Saat, le Mausolée de Sombre et les tunnels sous la montagne menant à Ith. Mais attention, ça nous le rappelle mais ce n'est pas une redite, du tout. On est bien sur une autre aventure. D'ailleurs, la fin de cette seconde partie et le début de la troisième nous le prouve bien.

Une dernière partie assez stressante pour tout le monde d'ailleurs. Même avec mes souvenirs de comment ça va se passer, je dois bien dire que j'ai pas mal tremblé pour les Héritiers. Entre révélation et combat, Grimbert offre une fin magnifique à la tension énorme pour les Héritiers. Si, on s'attend à pas mal de chose, je dois bien avouer que ce qu'il se passe pour vaincre Sombre fonctionne toujours autant niveau surprise (bon, moins pour moi vu que c'est une relecture, n’empêche). C'est bien foutu et ça s’intègre parfaitement au deux cycles (ça marque d'ailleurs bien une fin à ce niveau-là).

Finalement, le seul défaut que j'aurais fini par trouver aux livres, c'est qu'ils sont trop courts. Bon, si je veux vraiment râler, je dirais qu'ils sont trop gentils aussi, surtout avec les héros. Ce qui n'est pas totalement vrai en plus. Si on revoie un peu tout ce qu'il a pu se passé, on se rend compte que Grimbert n'a pas été tendre avec eux. Et s'il leur offre un happy end à chaque fin de cycle, c'est pour mieux les mettre dans la moise le cycle suivant. Et en fait, ça aussi, ça s'intègre fort bien avec certaines réflexions et réponses qu'on trouve dans ce tome (après, je sais pas si c'était fait exprès, mais je trouve ça cool moi, cette partie assez philosophique/théologique qui renvoie aux deux cycles qui viennent de passer).

A présent que j'ai fini les Enfants de Ji, je dois bien dire qu'alors que je me demandais encore il y a quelques jours si oui ou non je vais me fournir en tome du troisième et dernier cycle, j'ai très envie de le lire, le dit dernier cycle Les Gardiens de Ji. Cette saga reste l'une des meilleures que j'ai pu lire alors que j'étais adolescente et qui me fait toujours autant d'effet en étant adulte (ça a pas fonctionné pareil avec d'autres). J'aime vraiment tout ce que l'on retrouve dans la série, que se soit les personnages, leurs évolutions ou encore tous les thèmes abordés. 

Il me semble l'avoir déjà dit il y a quelques temps sur un autre avis (presque tous en fait), mais vraiment, lisez le Cycle de Ji si vous voulez voir ce que les auteurs de Fantasy français sont capable de faire (Grimbert n'est pas le seul, mais il fut l'un des premiers à vendre ses ouvrages à grand nombre en france).

Bon maintenant, moi, je vais partir à la recherche du dernier cycle (je sens qu'il faudra le commander, mais tant pis, j'attendrais encore un peu)

lundi 20 mai 2019

Les Furtifs, Alain Damasio

Je crois que c'est le roman que j'attendais le plus cette année. En même temps, La Horde du Contrevent (le premier livre chroniqué ici, soyez indulgent), son dernier roman, est sorti en 2004. Oui, oui. Ca faisait un moment quand même, et même s'il y a eu des nouvelles (dont Aucun souvenir assez solide en 2012), il faut bien dire que j'attendais le nouveau roman avec impatience. Et le voilà. 

Les Furtifs, Alain Damasio

Editeur : La Volte
Collection : 
Année de parution :2019
Nombre de pages : 688

A lire si : 
- Vous aimez les livres un peu compliqué
- Vous aimez réfléchir tout en vous divertissant
- Vous avez aimé les deux romans précédents de l'auteur

A ne pas lire si : 
- Vous êtes ultra libéral

Présentation de l'éditeur : 

Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes ? Plutôt l’exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre, déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes.
 Lorca Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme Sahar, proferrante dans la rue pour les enfants que l’éducation nationale, en faillite, a abandonnés, ont vu leur couple brisé par la disparition de leur fille unique de quatre ans, Tishka – volatilisée un matin, inexplicablement. Sahar ne parvient pas à faire son deuil alors que Lorca, convaincu que sa fille est partie avec les furtifs, intègre une unité clandestine de l’armée chargée de chasser ces animaux extraordinaires.
Là, il va découvrir que ceux-ci naissent d’une mélodie fondamentale, le frisson, et ne peuvent être vus sans être aussitôt pétrifiés. Peu à peu il apprendra à apprivoiser leur puissance de vie et, ainsi, à la faire sienne.

Mon avis

Je le disais, j'attends ce livre avec impatience, tout en essayant de ne pas savoir de quoi il allait parler. J'ai presque réussi mon coup, je n'ai vu sa quatrième de couverture que quelques jours avant de l'acheter. Autant dire que j'étais contente de moi. 

On va commencer par le livre. Il est beau, il est lourd (688 pages en grand format, c'est pas léger léger, on va se l'avouer) et surtout, il intègre de glyphes sur le coté de sa couverture histoire qu'on ne soit pas perdu niveau point de vue en lisant. Parce que, oui, à l'instar de la Horde, l'auteur nous entraîne à la suite de plusieurs personnages et pour se repérer, il utilise des signes de ponctuation différent à chaque fois. Niveau forme donc, je dois bien l'avouer, j'ai beaucoup pensé à la Horde. Déjà, le coup des gryphes pour les personnages mais aussi l'utilisation de la ponctuation dans le discours. Pas la ponctuation "normale", mais bien celle qui se rajoute, celle qui embellie le texte et qui parfois semble ne pas servir à grand chose. Et c'est bien là que ça pèche un peu pour moi. Si dans la Horde, la dite ponctuation avait bien une utilité, ce n'est pas toujours le cas ici. Du coup, ça peut alourdir la lecture pour pas grand chose. Alors, des fois, j'ai juste eu l'impression que Damasio se reposait un peu sur ses lauriers, qu'il avait pris le meilleur de la Horde (du point de vue typographique en tout cas) pour le transposer ici. Sauf que ça ne marche pas toujours.

Mais si parfois visuellement, le roman m'a donné un peu de mal, je dois bien dire que j'ai énormément accroché à l'histoire. Dans un futur peut-être pas si futur que ça, où les multinationales rachètent les villes à l'état, ou tout est question de contrôle, de marketing sauvage, d'espionnage et j'en passe, des hommes et des femmes s'élèvent contre la tyrannie des données. Contre tout cela, on trouve les furtifs, des êtres que l'on ne peut pas voir, qui se cache dans les angles morts, l'horreur pour la gouvernance et les entreprises. Pour les découvrir, nous suivons Lorca, quadragénaire ayant perdu sa fille et cherchant à la retrouver. Il est persuadé qu'elle est toujours en vie et que sa disparition a à voir avec les furtifs. On le découvre alors qu'il intègre une des meutes anti-furtif, composée d'Agüero, de Saskia et de Nér. Tous vont voir leurs visions changées suite à une chasse. Ils vont essayer de comprendre les furtifs tout en partant à la recherche de Tishka, la fille de Lorca.

Cette histoire qui semble finalement assez simple au premier abord et surtout un moyen génial pour l'auteur de faire passer ses idées. Des idées que le lecteur connait déjà un peu s'il y lu la Zone du Dehors (j'étais persuadée de l'avoir chroniqué ici et en fait, j'ai du le lire un peu avant de créer le blog, j'en ai jamais parlé là)(c'est ultra dommage, du coup) et la nouvelle Le Bruit des Bagues. On retrouve donc la critique de notre société de consommation qui nous pousse de plus en plus à être dépendant des produits, de la publicité et j'en passe.Une critique qui forcément fait écho avec notre époque, car bien que très exagéré, ce qu'il se passe dans les Furtifs n'est pas si loin que ça de la réalité. Du coup, pour contrer tout cela, la main-mise des entreprises sur le domaine public et privé, les violences des milices et celle de la gouvernance, certains ont créer des mouvements pour la liberté, comme la Traverse, qui crée des logements là où elle peut, les Celestes, qui font du ciel et des toits des lieux libres et j'en passe. Dans ces mouvements, on sent une sorte d'héritage de la ZAD de Notre-Dame des Landes (où Alain Damasio a passé quelques temps (d'ailleurs, pas encore lu, mais il me semble que la nouvelle Hyphe, retrouvable ici ou dans le livre dont elle est issue, à savoir Éloge des mauvaises herbes - Ce que nous devons à la ZAD) est un beau prémisse aux Furtifs où l'on retrouve l'aspect des villes vendues au multinationales), ils en sont les héritiers et ils comptent bien libérer les gens et l'espace. 

Il y a aussi le combat des parents pour retrouver leur fille. Alors, forcément, étant maman, je comprends tout à fait toutes ses parties-là. Elles s’intègrent parfaitement à l'histoire, à la critique de la société de consommation. Malheureusement, histoire de ne pas trop spoiler, je ne vais pas en dire beaucoup plus sur ses parties-là, qui permettent de lier le roman, de mieux comprendre les furtifs et leur enjeux dans le monde dépend par Damasio. Des enjeux qui vont aussi se présenter sous la forme de glyphes et de sons. On en revient alors à la Horde du Contrevent, où le son était tout aussi important (celui des vents). Ici, les sons sont très présents aussi et portent une bonne partie de l'histoire. Malheureusement, j'ai trouvé les Furtifs moins chantant que la Horde (et j'en reviens toujours à la Horde, vous voyez le problème de ce roman, du coup ? on ne cesse de le comparer à son prédécesseur).

Au final, j'ai trouvé que le roman était un condensé entre la forme de la Horde du Contrevent et du fond de la Zone du Dehors. Or, le problème est bien là. Malgré une histoire qui vaut le détour et qui reste somme toute originale, avec ses propres enjeux, on ne peut s'empêcher aux deux opus précédents de l'auteur. On finit presque par en oublier le côté polyphonique bien foutu où chaque personnage a vraiment sa propre voix (ses propres glyphes, sa façon de parler bien à lui, de penser aussi et j'en passe)(mais c'était déjà le cas dans la Horde, me direz-vous), la force de l'écriture (que se soit la typographie, les néologismes tellement bien intégré et j'en passe) et les divers niveaux de lectures. Les Furtits ne sera pas le chef d'oeuvre de Damasio (la Horde est passée par là) mais il reste un très très bon roman qui ne se laisse pas forcément appréhender du premier coup. A lire, et surtout à réfléchir.

Pour aller un peu plus loin : La première édition est livrée avec un code pour télécharger la musique du livre. J'ai le code, mais je n'ai fait qu'un survol de la musique, du coup, je n'en parlerai pas vraiment. C'est de la guitare sur laquelle l'auteur récite certains passages du livre. Sans l'avoir écouté, je trouve ça super sympa de pousser un peu plus l'expérience de lecture. Faudrait que je le fasse quand même.

mercredi 15 mai 2019

La Carte des Confins, Muffins and Books

Je continue mes incursions sur Wattpad. Cette fois, nous voilà avec un roman de pirate que j'avais envie de lire depuis un petit moment et dont je suis l'autrice sur instagram. C'est d'ailleurs une "collègue" puisqu'elle tient aussi un blog littéraire. Alors, ça donne quoi, cette envie de grand large ?

La Carte des Confins, Muffins and Book

Editeur : Muffins and Books
Collection : /
Année de parution : /
format : Wattpad

A lire si 
- Vous aimez les histoires de pirate
- Vous voulez de l'action et de la romance aussi

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose d'ultra imprévisible

Présentation de l'autrice : 

Les légendes parlent d'une carte. 
Une carte capable de vous guider jusqu'aux confins du monde ... et de les franchir. 
Une carte vers le plus beau des trésors : un nouveau monde. 
  
Blake Jackson est capitaine de l'Avalon, un des bateaux pirates les plus célèbres au monde. Il est réputé pour son adresse et son courage, mais aussi pour ses plans diaboliques et son désintérêt total pour autrui. Il s'est juré d'être le premier à naviguer sur les eaux de ce nouveau monde et il est prêt à tout pour cela. 
Callie fuit quelque chose, mais personne ne sait quoi. Elle possède surtout des objets magiques, dont un qui aiderait Blake à atteindre son objectif. Lorsque les deux se rencontrent, ils ne savent pas encore qu'ils vont se lancer dans la plus grande des aventures...

Mon avis

Ok, je vais avouer que j'ai hésité à parler de la Carte des Confins sur le blog. Pas parce que je n'ai pas aimé (vu que ça n'a pas était le cas, j'ai adoré le lire), mais plutôt parce qu'il vient de Wattpad. Et puis je me suis dit que c'était quand même bien con, vu que 1° c'est un roman et qu'il est bien, 2° j'utilise moi-même la plateforme pour mes textes; 3° j'ai parlé d'Elisabeta que j'ai lu sur Wattpad (mais qui existe en auto-édition). Bref, un peu moins d'une semaine après l'avoir fini et alors que je suis dans les bonus du roman, voilà ce que je peux dire de ce roman. 

L'autrice nous embarque à la suite du Capitaine Blake Jackson, capitaine de l'Avalon, à la recherche d'une Carte (oui, avec majuscule) qui permettrait de rejoindre les Confins, des mers jusque là inexplorées. Pour la trouver, il a besoin d'un objet magique, un compas. C'est un voulant mettre la main dessus qu'il va faire connaissance de Callie. Leur rencontre est quelque peu explosive et pas forcément amicale. Pourtant, elle va aussi marquer le début de leurs aventures.

La Carte des Confins est un roman mêlant piraterie, magie et romance. J'ai beaucoup aimé le lire, d'ailleurs, il faut bien le dire, l'autrice a un certain don pour faire en sorte que son lecteur veuille toujours en lire plus (ou alors j'ai été faible face à Blake, c'est aussi possible)(on va revenir sur les personnages, ne vous inquiétez pas). Même si certains éléments sont prévisibles (quelques batailles qu'on voit venir de lui, des éléments qui sont presque obligatoire dans ce genre de roman (et je parle pas de la romance), des choses comme ça), Marie nous pousse à découvrir ce qu'il va se passer. Il faut dire qu'elle a un style assez agréable, elle n'en fait pas trop et gère bien ses effets. Sans parler du fait qu'elle sait parfaitement où mettre du cliffhanger (même si on se dit que "oui, mais ensuite, va se passer ça ou ça", ben tu as envie de lire la suite, point). Et puis, l'histoire se tient très bien. Pas de moment "WTF", pas de trucs qui sortent comme par magie du chapeau de l'autrice. Tout est réfléchi, rien n'est laissé au hasard. L'action est parfaitement dosée, les scènes plus calmes aussi. On ne s’ennuie pas en lisant la Carte des Confins, mieux, on en redemande.

Et puis, il y a les personnages. Vous le savez, je suis capable de m'attacher à pas mal de personnages et pour moi, ça fait quand même beaucoup dans mon plaisir de lecture. Si j'accroche pas, j'ai du mal (sauf si c'est Esoterre qui est tellement bien foutu niveau histoire que même en aimant pas les perso, j'ai envie de connaitre la suite)(je suis un paradoxe ambulant, mais là n'est pas le sujet). Là, j'ai très mais alors très bien accroché. J'ai adoré Blake et Callie. J'ai surtout aimé voir leur relation grandir, murir, changer. Faut dire que les deux ont un sacré caractère. Lui est fonceur, passablement irritant, avec tous les défauts qu'on imagine à un jeune capitaine pirate. Derrière ça, il cache un personnage avec des failles, quelque chose d'assez "gris" en fait, plein de nuance. Callie fait partie de ses femmes qui se veulent et se pensent forte seule mais qui ne sont pas assez sûre d'elle finalement. La seule chose que je regrette chez eux, c'est leur capacité à s’apitoyer (plus Callie d'ailleurs, mais ça pourrait se comprendre) sur leur passé et sur leur sort. Niveaux personnages secondaires, c'est plutôt pas mal non plus, surtout avec Bold, le second de Blake, sorte de père de l'équipage et de voix de la sagesse, ou encore Glenn ou Doug (dommage qu'on ne les voit pas plus que ça finalement).

Au final, j'ai beaucoup aimé. J'ai même eu du mal à décrocher la plupart du temps (l'avantage étant que je lis sur le téléphone, du coup, je l'ai toujours avec moi)(j'aime pas lire sur l'ordi, je préfère sur l'app, c'est mieux). C'est vraiment le genre de roman que j'aime lire pour me détendre. Parce que ce n'est pas prise de tête, parce que c'est frais et surtout parce qu'il faut pas croire, mais je reste une midinette (dit donc la femme qui s'éclate dès qu'on lui propose un roman avec du sang, des tripes et des complots mais qui peut pas s'empêcher de trouver trop chou une romance comme celle-ci)(paradoxe, comme je le disais plus haut). Bref, si vous voulez une bonne histoire de pirate, avec de la magie et de l'amour, lisez la Carte des Confins (et les bonus aussi, parce qu'ils sont intéressants et que ça peut faire comme un tome 1.5 aussi). Vivement la suite.

Pour retrouver la Carte des Confins, c'est par là que ça se passe 

lundi 13 mai 2019

Arcames, Esoterre, Saison 1, David Forrest

Quand j'ai pris cette saison 1 d'Esoterre, je n'avais pas la moindre idée de là où je mettais les pieds (pour changer, hein). Bon par contre, je connaissais l'auteur pour avoir déjà lu deux romans de sa plume, romans que j'avais plutôt aimé. Alors, je me suis lancée et voilà ce que ça donne

Arcames, Esoterre, Saison 1, David Forrest

Editeur : Bragelonne
Collection ; Snark
Année de parution : 2016
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez les séries 
- Vous voulez une bonne influence lovecraftienne

A ne pas lire si :
-Vous n'aimez pas la violence
- Vous n'aimez pas les cliffhanger

Présentation de l'éditeur : 

Arcames, petit village pittoresque et sans histoire... ou creuset d'une secte apocalyptique préparant l'indicible ? Ici, l'on se tait, et l'étranger est suspect. Charles Dyer, arrivé au village sous couverture, à la recherche de la femme qu'il aime, disparue mystérieusement, n'hésitera pas à fouiller les zones d'ombres, quitte à réveiller de terrifiants et souterrains secrets. Pourra-t-il compter sur l'aide des services de police judiciaire, ou ont-ils eux aussi des motivations inavouables ?

Mon avis

J'avais un peu suivi le lancement d'Esoterre vu qu'il était sorti peu de temps après ma lecture de Promethium. Et puis, en fait, j'avais pas envie de me lancer dans une nouvelle série à ce moment-là et j'avais un peu perdu de vue Esoterre. C'est avec une des opérations de Bragelonne que je me suis payée la saison complète, histoire de ne pas avoir à attendre entre deux épisodes. Et donc, ça donne quoi cette première saison d'Esoterre ?

Esoterre a été écrite à la base non pas comme une série littéraire, mais bien comme une série télévisée. L'auteur est reparti de ses scripts (le projet n'aura finalement pas eu lieu) pour écrire cette première saison pour le moins explosive. Nous devrions peut-être dire merci à ceux qui n'ont pas voulu finaliser le projet télévisuel, puisque Forrest en a profité pour y ajouter tout ce qu'un budget image/FX aurait pu refusé (c'est lui qui le dit, pas moi). On se retrouve donc avec une production " à gros budget" et une première saison assez explosive.

Il y a pas mal de chose à dire sur cette saison. Le problème de tout lire d'un coup reste les spoilers. Parce que forcément, j'ai envie de parler de deux, trois petites chose qui se passent dans le milieu de la saison (ou du moins un peu avant) mais qui n'aideront pas forcément ceux qui veulent lire petit à petit. Je vais donc essayer de ne pas trop en dire et si je le fais, excusez-moi. 

Esoterre est un livre mélangeant tranquillement le thriller, le fantastique avec une belle ambiance bien lovecraftienne. Généralement, c'est plutôt un trio gagnant de mon côté. Un y ajoute ce qui semble bien être un complot, de la société secrète, des gros monstres qu'on sait pas trop d'où ils sortent (mais qu'on finira par l'apprendre quand même, hein) et un peu de sanglant, et me voilà prête à ne pas lacher ma Kindle. Oui, il ne me faut pas grand chose parfois (en écrivant ça, je comprends mieux pourquoi les collègues ont depuis longtemps arrêté de croire que je suis un Bisounours)(alors que si, je suis gentille). Et pourtant, si j'ai aimé beaucoup de chose dans cette première saison, je n'en sors pas totalement convaincu.

Si j'ai adoré l'ambiance, l'histoire et les montres (et tout ce que ça implique derrière), j'ai eu pas mal de problème avec ce qui fait l'essence (pour moi du moins) d'une histoire, les personnages. Alors d'habitude, ne pas aimé quelques personnages ne me dérangent pas tant que ça, surtout quand j'adore l'intrigue. Là, mon plus gros soucis, c'est que je n'ai quasiment pas accroché aux personnages. A quasiment aucun. Et autant dire que c'est un peu gênant quand même. Je ne saurais trop dire pourquoi j'ai pas accroché. Je crois que pour moi (je dis bien pour moi, hein), la plupart manque de développement. En fait, ils sont peut-être un peu trop nombreux à prendre la parole dans cette saison, du coup, pas le temps de vraiment les découvrir. Je crois que c'est ça qui m'a le plus gêné en fait. Ne pas avoir le temps de découvrir tout le monde. Après, j'ai l'impression que ça vient peut-être aussi du format de base d'Esoterre, c'est à dire une série télévisée. 

Du coup, ce manque d'empathie totalement pour les personnages m'a un peu gâché ma lecture. Et c'est très con. Parce que vraiment l'univers crée est pas mal du tout (mais je vais pas trop en parler pour pas spoiler, forcément). J'ai beaucoup apprécié comment les diverses lignes d'histoire se mêlent afin de faire avancer l'intrigue. Une intrigue qui se laisse suivre sans problème malgré les changements de point du vue constant. C'est d'ailleurs elle qui m'a fait continuer ma lecture. Parce que je voulais savoir comme ça se finissait. Et autant dire que lorsque la saison 2 sortira, je risque de la lire juste pour continuer l'histoire (alors que j'aime pas les persos, donc).

Au final, je ne vais pas dire que je suis déçue de ma lecture, ce n'est pas totalement le cas. Disons plutôt que j'aurais apprécié des personnages un peu plus dévellopés ou avec que j'aurais eu moins de mal à suivre. Ce petit bémol ne m'aura pas trop perturbé pourtant puisque j'ai fini ma lecture et que j'en redemande presque. J'ai adoré l'ambiance de cette saison 1 et j'espère bien qu'une seconde arrivera (et me permettra enfin d'avoir un peu d'empathie avec les personnages).

jeudi 9 mai 2019

Le Patriarche, Les Enfants de Ji, tome 4, Pierre Grimbert

J'arrive petit à petit à la fin du cycle des Enfants de Ji. Et je suis tristesse. Parce qu'après le tome 5, je n'aurais plus de livres du cycle de Ji dans ma bibliothèque. Du coup, je suis grandement en train de me demander si je ne vais pas me prendre le troisième cycle (question que je n'avais pas à me poser à l'époque de ma première lecture vu qu'il est paru un an après chez France Loisir et que j'avais quitté FL à ce moment-là)(et qu’accessoirement, ce fut l'époque où j'ai eu un gros blanc niveau lecture) . En attendant, parlons un peu de ce quatrième tome.

Le Patriarche, Les Enfants de Ji, tome 4, Pierre Grimbert

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2007
Nombre de pages : 313

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé le premier cycle
 Vous aimez la fantasy à l'ancienne
- Vous aimez les quêtes initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longues séries
- Vous voulez que ça aille vite

Présentation de l'éditeur : 

Alors que la guerre menace d’embraser les Hauts-Royaumes et de bouleverser l’équilibre du monde connu, les héritiers fuient toujours les nombreux ennemis que Sombre a lancés sur leur piste. Le moment approche, pourtant, où le démon et l’Adversaire devront affronter leurs destins liés, décidant ainsi du sort de l’humanité… même si les fugitifs sont encore loin d’y être préparés. Trop de mystères planent sur leur quête, les portes, ou le Jal ! Les réponses pourraient venir du savoir des Etheques, cette civilisation oubliée dont le berceau semble se situer sous la Sainte-Cité…En attendant de connaître celui d’entre eux qui devra mener l’ultime combat, les membres du groupe affûtent leur courage et poursuivent la lutte contre leurs propres fantômes. Mais ont-ils la moindre chance d’emporter la victoire, face à des forces et des sentiments qui les dépassent ?

Mon avis

Je m'approche tout doucement de la fin des Enfants de Ji et j'ai pas envie. Voilà, c'est dit. J'aime beaucoup trop cette génération pour la quitter d'ici un tome. Et ce quatrième tome ne fait que me conforter dans ce sentiment. Je veux pas. Point. 

Bon, vous l'aurez compris, j'aime ce cycle et ses personnages et ce tome-ci doit faire parti de mes préférés des deux premiers cycles. Mais pour vous dire pourquoi je l'aime tant, ce tome, va falloir que je divulgache un peu (en même temps, je le fais depuis le début des chroniques sur le cycle, alors bon...). 

Les Héritiers ont réussir à fuir l'île de Zuia mais pas indemne. Nyss est repartie dans le monde du Rêve, Eryne vit mal son statut de Déesse et peut-être encore plus celui de future mère (surtout qu'elle n'a pas la moindre idée de qui est le père entre Amanon et Keb) et la dernière crise de Cael l’entraîne un peu plus vers sa partie sombre. L'espoir est mince pour eux. Mais ils continuent à y croire et font tout pour s'en sortir. C'est ainsi qu'ils vont rejoindre Ith où devrait se situer une porte vers le Jal. Après des jours en mer, ils vont découvrir que la guerre menace les Hauts-Royaumes. Dans un climat des plus tendu, les voilà à la recherche de la porte. Mais comme d'habitude, rien ne se passe comme prévu.

Si la première partie du roman peut paraître un peu longuette, ce n'est pas tout à fait le cas, et surtout, l'action revient rapidement dès la seconde partie. Il se passe tellement de chose dans ce tome pour certains personnages.  Eryne prend de plus en plus conscience de son statut de Déesse. Mieux, ses compagnons trouve quelle Déesse elle est. J'aime beaucoup voir la manière dont la jeune femme change. Dire que lors du premier tome, elle faisait penser à une pimbêche. Si elle me porte parfois sur les nerfs, je dois bien dire qu'elle reste l'un des personnage les plus intéressants de ce cycle. Surtout que son évolution va continuer, encore et encore et qu'elle a bien failli me tirer quelques larmes (alors que je savais ce qui allait se passer, hein)(mais ce putain de moment quoi !). Elle n'est d'ailleurs pas le seul personnage à connaitre une évolution constante dans le cycle. Mon petit chouchou de ce tome, c'est bien le jeune Cael. Je l'apprécie déjà beaucoup, mais là, je dois dire qu'il m'a vraiment surprise (enfin, oui et non, je rappelle que je relis le cycle, donc je sais pas mal de chose). Ce à quoi on s'attend depuis le départ avec lui arrive et franchement, Grimbert a tout pété. Je crois que ça faisait longtemps que je n'ai pas autant stressé pour un personnage (alors que je SAIS)(oui je me répète, mais c'est pour mieux vous faire comprendre à quel point j'aime ce tome, ce personnage, ce qui lui arrive et surtout comment l'auteur réussit à me faire stresser à chaque lecture). Nyss est particulièrement importante pour l'évolution de Cael et pour la suite. Sa relation avec le jeune Kaulien prend un tournant auquel on s'attend mais qui est tellement bienvenu (et puis ces deux scènes entre eux qui me font fondre à chaque fois). Je trouve un peu dommage en fait que les autres soient moins présents mais il y a tellement à dire sur ces trois là. Cela ne veut pas dire que Nolan, Zejabel, Amanon, Keb et Bowbaq restent dans l'ombre pour autant mais disons que ce qui leur arrive individuellement est un peu moins développé que pour les trois premiers. 

Et puis, il y a une bonne partie des révélations qui annoncent la fin. La première est pas des moindres, c'est ce qu'il a pu se passé chez Usul (tome précédent, la Voix des Ainés) et les implications que cela a pour les jeunes gens. La seconde, c'est où sont les premiers Héritiers, qu'on va d'ailleurs enfin retrouver à la fin (ben oui, gros spoiler, mais en même temps, on s'en doutait un peu non ?). J'aime beaucoup le fait que tout cela soit si différent de la découverte du Jal par les parents. J'ai déjà dit que malgré des similitudes, les deux histoires sont bien différentes, on en a ici une nouvelle fois la preuve. Tout comme on a une nouvelle fois la preuve de la maturité de l'auteur et de son récit. Entre la partie bien sombre qui attend nos Héritiers dans ce tome (bien plus que dans les précédents), l'évolution de certains et le début des révélations sur l'Adversaire, cela annonce un tome final des plus explosifs.  Et je vous ai pas non plus parlé de toute la partie sur la création du Jal, qui pousse à la reflexion sur pas mal de chose non plus.

Je sors de ma lecture un peu chamboulée vu tout ce qu'il se passe dans la seconde moitié du livre et surtout en sachant que je suis presque à la fin de ce cycle. Je n'ai pas la moindre envie de finir mon aventure avec cette génération d'Héritier. Je sais qu'il me reste un tome, mais quand même. Encore une fois, Pierre Grimbert a su m’entraîner à sa suite et m'a prouvé qu'il était un très bon auteur de fantasy.



lundi 6 mai 2019

L'Attaque des Titans, tome 13 à 15, Hajime Isayama

C'est le début du mois, c'est donc avis sur trois tomes de l'Attaque des Titans ! (le seul rendez-vous que je ne rate pas depuis 5 mois maintenant, un miracle). J'ai un peu triché parce que j'ai lu le tome 13 le 29 avril (j'ai acheté les tomes avant mon départ en congés en fait), mais les deux autres ont bien été lu en mai. 

L'Attaque des Titans, tome 13 à 15, Hajime Isayama

Editeur : Pika
Collection : 
Année de parution : 2015
Titre en VO : Shingeki no kyojin 
Année de parution en VO : 2013
Format : AZW

A lire si : 
- Vous voulez une bonne histoire où l'humanité est bien dans la moïse.
- Vous ne voulez pas de supers héros

A ne pas lire si : 
- Vous êtes de nature sensible 

Présentation de l'éditeur : 

L’intervention du Bataillon d’exploration a permis d’arracher Eren des griffes de Reiner et Bertolt, mais Ymir, elle, a décidé de changer de camp. Le tribut humain est extrêmement lourd à payer pour cette mission de sauvetage... Pour éviter de tels massacres à l’avenir, Hansi force Eren à s’entraîner à se transformer en Titan afin de mieux maîtriser son pouvoir et être plus réactif et efficace lors des combats (j'ai encore triché en mettant la couverture  et la quatrième de l'édition colossale qui correspond aux tome lus)

Mon avis

J'avais beaucoup apprécié les trois tomes précédents avec la découverte des identités des Titans Colossal et Cuirassé. J’espérai d'ailleurs qu'on continuerait un peu avec eux (parce que Bertolt fait parti des personnages que j'aime bien dans la série) mais en fait, pas du tout. Cette fois, il ne sera d'ailleurs presque pas question de combat contre des Titans. L'auteur passe à la vitesse supérieure et s'attaque à la politique entre les murs. La brigade centrale compte bien mettre des bâtons dans les roues du bataillon d'exploration. Mais tout cela n'est pas au gout d'Erwin, de Livai ou d'Hange. Les trois vont monter un plan afin de destituer le roi en place pour mettre sur le trône la véritable héritière, Historia, alias Christa. Comme ça, tout à l'air simple, mais c'est sans côté la brigade centrale et l'un de leur chef, Kenny l'égorgeur... Heureusement, le bataillon d'exploration a plus d'un tour dans son sac.

Que dire sur ces trois nouveaux tomes. J'ai bien sûr aimé, forcément. Plus j'avance, plus j'apprécie, surtout que l'histoire se complexifie de plus en plus. J'aime beaucoup les luttes intestines, les luttes de pouvoir, je suis servie. Encore plus quand l'auteur nous lance du complot (vous le sentez déjà que je ne pouvais qu'être contente, hein) et que cela-ci reste assez flou durant un bon moment (merci les flash-backs qui trouvent enfin une vraie utilité). Il est aussi appréciable que pour une fois, Armin ne soit pas en avance sur nous (je l'aime bien le petit, mais son côté monsieur je sais tout avant tout le monde a tendance parfois à m'énerver). J'ai aussi beaucoup apprécié la présence de Hange Zoe, personnage que j'aime particulièrement beaucoup pour plein de raison. Elle était assez peu présente jusque là, la voilà au premier plan pour mon plus grand plaisir.

D'ailleurs, si les petits jeunes sont présents, on ne va pas tant les voir que ça. On va vraiment suivre les vieux du bataillon, Erwin, Hange et Livaï. Il est appréciable d'en apprendre un peu plus sur les trois, même si finalement, c'est assez peu. Par contre, je dois bien dire que toute la partie concernant le bien et le mal, le fait de tuer ou non des hommes est vachement sympathique à lire, et ça que se soit côté petits jeunes (Jean incapable de tirer, Armin capable mais totalement sidéré par la suite...) ou les vieux (Hange et Livaï qui torture un gars des brigades centrales en semblant y prendre gout mais qu'en fait pas du tout...). Ça reste un peu trop manichéen (ce qui est assez étonnant au final, j'aurais finalement vu les plus jeunes moins "tout beau, tout blanc" à ce sujet, plus nuancés comme les plus vieux) mais ça fonctionne quand même pas mal.

Et puis, faut pas se mentir, cette intrigue m'a beaucoup plu. Alors oui, il n'y a pas de titan, si ce n'est celui d'Eren, mais on entrevoit de plus en plus le gros problème qu'il y a dans les murs (et je parle pas des Titans à l'intérieur de celui-ci). Les vrais questions et surtout la recherche des réponses qui vont avec commencent enfin. Pourquoi cache-t-on ce qu'il y a dans les murs (les titans, donc), pourquoi veut-on empêcher le bataillon d'exploiter les capacités d'Eren, dont le fameux cris ? Il y a quoi, hors des murs ? Autant dire que j'ai très très hâte de lire les tomes suivants.