vendredi 27 janvier 2023

De lune en lune, Lise Syven

 L'on n'a pas vu Lise Syven sur le blog depuis un bon moment. Il faut dire qu'elle a fait un passage en contemporain et qu'il faut avouer que ce n'est pas ce que je lis le plus (même si Il faut sauver Albert me fait de l'oeil). Alors, quand j'ai vu que Scrineo proposait son nouveau roman jeunesse et SFFF sur netgalley, je n'ai pas hésité.

De lune en lune, Lise Syven

Editeur : Scrineo
Collection : 
Année de parution ; 2023
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez de la SFFF qui soit à la fois dystopique, post-apo et fantasy 
- Vous voulez des héroines qui galérent mais qui ne se laissent pas faire pour autant
- Vous voulez de grosses bestioles 

A ne pas lire si : 
-

Présentation de l'éditeur : 

Et si vous aviez le pouvoir de remonter le temps et d’en changer le cours ? Une aventure unique dans un monde sauvage et inquiétant !
Depuis la Fracture, il y a 200 ans, les humains vivent retranchés au cœur de forteresses qui les protègent des Bêtes sauvages. Pour Pomme et Yaël, l’avenir s’annonce tout tracé : leur magie leur garantit une vie de privilégiées au temple de l’Unique. Grâce au pouvoir qu’elles partagent, elles peuvent se transporter d’un endroit à un autre en un instant. Mais un jour, elles bravent l’interdit : elles remontent le temps de quelques heures.
Pomme est alors jetée en prison, tandis que Yaël est abandonnée dans le monde sauvage, à la merci des Bêtes géantes qui règnent sur les terres ravagées par la Fracture. Par chance, elle croise le chemin de Bintou, une femme étrange qui semble en savoir plus qu’elle n’en laisse paraître… Et si elle pouvait l’aider à délivrer Pomme ?
C’est le début d’une grande aventure dans le monde sauvage, au milieu des machinations des Dieux, dont les enjeux dépassent les deux jeunes filles…
Trouveront-elles leur chemin au-delà de celui qu’on a dessiné pour elles ?

Mon avis

Vous savez que je n'ai même pas lu la quatrième de couverture du bouquin ? Ma confiance est clairement au max quand il s'agit d'auteurices que j'aime. Bon, en même temps, Lise Syven a partagé pas mal de chose sur le roman sur les RS alors même qu'il ne portait pas ce nom. Je savais qu'il me plairait, parce qu'il parle de magie, de liberté, de bêtes etc... La seule chose qui aurait pu me déranger, c'est que le roman est clairement taggué jeunesse/ados et que je ne suis pas tout à fait la cible. Mais ça ne m'a jamais arrêté et pour avoir lu la géniale série La Balance Brisée de l'autrice, je savais que ce n'était pas ça qui allait me bloquer.

La Fracture a tout détruit. Les humains se sont retranchés dans des forteresses sous l'égide de l'Unique, seul dieu survivant (du moins pour les humains) à la catastrophe. La magie a disparu, petit à petit, ne laissant aux quelques magiciens encore vivant et à leur descendant que des bribes de ce qu'ils savaient/pouvaient faire. Hors les forteresses, la nature a repris ses droits, les animaux ont triplés de taille et s'en prennent aux humains. L'histoire commence 200 ans après la Fracture, à Bau. L'on y découvre Yaël et Pomme, deux jeunes adolescentes capables de se transporter d'un endroit à l'autre par magie. Leur vie, simple et monotone au service de l'Unique va changer le jour où Pomme va les transporter dans le passé. En faisant ça, elles bravent l'interdit. Yaël est bannie, Pomme, trop jeune, emprisonnée. Yaël finit par croiser le chemin de Moustache un chat géant, puis de Bintou. Avec leur aide (parfois involontaire), elle va sauver Pomme. Va alors commencer leur grande aventure, celle qui les marquera à jamais.

Nous voilà dans un univers qui mélange allégrement dystopie, post-apo et fantasy. On se retrouve dans un monde qui pourrait se situait quelque part entre 1880 et 1910 (si je ne me trompe pas trop et au vu des indices temporels)(plus vers 1910 d'ailleurs à cause du metro parisien), et que la Fracture a figé dans le temps. Deux cent ans plus tard, il ne reste pas grand chose, quelques forteresses de-ci de-là. L'electryse n'est plus disponible, sauf en de rare occasion dans certains bâtiments, plus aucun dirigeable ne vole dans le ciel (de toute façon, ils se feraient dégommer par les Bêtes volantes), plus de voiture, trains ou autre moyen de transport. Partout, il n'y a plus que la nature, et les Bêtes (à savoir tous les animaux que vous connaissez mais qui font donc le triple de leur taille)(parce qu'on oublie pas que Lise est "la dame aux gros monstre de la mort qui tue")(par contre, sans rire, j'aime beaucoup cette idée, et le pourquoi, d'animaux qui deviennent énorme). J'ai beaucoup aimé cet univers, personnellement. Il a un côté un peu steampunk, pas mal post-apo aussi. J'adore, tout simplement. On y ajoute des dieux qui se cacheraient là, quelques parts, à attendre que l'Unique fasse un faux pas. Et là, dans tout ça, il y Pomme et Yaël.

Les deux jeunes héroïnes du roman sont de primes abords un brin naïves. Elles vivent à l'écart, apprennent à se servir de leur pouvoir conjoint et rêvent de partir explorer le monde (enfin, surtout Yaël, Pomme ne sachant finalement pas trop de quoi elle rêve encore, ce qui a son âge est finalement normal). Mais tout cela va changer, et elles avec. Leur évolution n'est pas ultra rapide et je dois bien dire que j'ai apprécié. Après tout, elles se retrouvent dans un monde qui leur est totalement inconnue. Elles n'ont rien de "super-héroines", mieux, elles se battent, perdent parfois, ont besoin d'aide etc... Ce qui parait logique pour des adolescentes de quatorze ans, en fait. Et si j'ai beaucoup aimé les deux jeunes filles, je dois dire que j'ai particulièrement aimé Bintou. Je ne vous parlerais pas trop d'elle parce que ça spoilerait un peu trop, mais son traitement est parfait pour moi. C'est réaliste et ça fonctionne. Beaucoup aimé aussi Moustache, le chat. Côté personnages secondaires, la palette est fort sympathique, là aussi. 

Enfin, il y a l'histoire en elle-même. Certains points m'ont semblé prévisibles (coucou l'Oracle), d'autres moins. J'ai aimé le côté prophétie qui n'a rien d'immuable (tellement parfait avec les dieux qui ne sont jamais loin) et que les filles vont petit à petit briser. La présence des dieux n'est pas omniprésente et surtout, ils n'agissent finalement que peu, étant là plus comme des guides qu'autres choses. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en suivant les aventures de Pomme et Yaël (et j'ai eu un petit coup de cœur pour cette romance toute douce entre les deux). Il y a toujours un rebondissement, quelque chose qui fait qu'on tourne les pages sans même s'en rendre compte. 

Et donc, au final, j'ai beaucoup aimé. Ce n'est pas tout à fait un coup de cœur, mais on y est presque. J'ai adoré l'univers, les implications de celui-ci, les personnages et leur recherche de liberté (un thème qui revient souvent et finalement pas que pour Pomme et Yaël, car ici, la liberté, c'est vraiment au sens large, que se soit celle de faire ce que l'on veut, d'être qui l'on veut etc...). Vraiment un livre à mettre entre toutes les mains (celle de ma fille en premier, si j'arrive à la faire lire, d'ailleurs)

jeudi 19 janvier 2023

La Morsure du Givre, Mercy Thompson, tome 7, Patricia Briggs

 Je continue de lire les Mercy Thompson disponible à la médiathèque et me voilà rendu au tome 7. Je suis toujours contente de retrouver mon coyote préféré même si là, j'avoue que ce tome n'est peut-être pas mon préféré.

La Morsure du Givre, Mercy Thompson, tome 7, Patricia Briggs


Editeur : Milady
Collection : 
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 400
Titre en Vo : Mercedes Thompson, book 7: Frost Burned
Année de parution en VO : 2013

A lire si 
- Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si  
- Vus n'aimez pas quand ça ressemble à un gros bordel

Présentation de l'éditeur : 

Pour Mercy Thompson, mariée depuis peu à Adam Hauptman, charismatique Alpha de la meute locale, Thanksgiving aurait dû être une fête paisible en famille. Elle était loin d’imaginer que faire du shopping avec sa belle-fille Jesse risquait de virer au cauchemar. Et pourtant, lorsqu’elle ne parvient pas à joindre Adam par téléphone, ni aucun membre de la meute, la jeune femme sait que tous ceux qu’elle aime courent un grave danger. Aidée par des alliés improbables, Mercy va devoir une fois de plus voler au secours des siens.

Mon avis

La quatrième de couverture était ultra prometteuse pour ce tome. Bon, je me méfie des quatrièmes sur cette série, elle annonce toujours beaucoup et puis finalement, on s'éloigne quand même pas mal de ce qu'elles racontent. Mais avouons qu'une virée shopping qui tourne mal et une meute qui disparait, ça annonce pas mal de chose quand même de sympa. Le truc, ce sont les alliés improbables (qui ne le sont finalement pas) et surtout la résolution de tout ça. J'ai trouvé le tome un peu brouillon, en fait, avec une résolution qui sort presque du chapeau. 

Mercy et Jesse quittent le repas de Thanksgiving pour faire le black friday en presque paix. C'est d'ailleurs quasi le cas jusqu'à ce que Mercy n'emboutisse sa golf dans une autre voiture. Ayant défoncé sa voiture, elle cherche à joindre la meute pour qu'on les récupère. Sauf que personne ne répond et que le lien de meute lui renvoie de la violence et de la douleur. Comprenant que rien ne va, elle et Jesse se rende au garage. Elle y découvre Gabriel et surtout Ben, mal en point. La meute a été attaquée et il est le seul à avoir échappé à la capture. A partir de là, Mercy va tout faire pour sauver la meute, en commençant par se faire aider de Stefan, son ami vampire ou encore de Tad, le fils demi-fae de Zee.

Bon, comme je disais, j'ai trouvé le roman légèrement brouillon. Pour moi, il est là pour dire "on est au tome sept, va falloir rappeler un peu où on en est avec tout le monde surnaturel des tris-cities". On commence tranquille avec la meute, puis on passe à Stefan et donc aux vampires, à Tad et aux faes. On rappelle aussi que Mercy a quelque ennuis avec les deux dernières espèces. Du coup, ça fait un peu de monde sur qui mettre l'enlèvement de la meute sur le dos, en plus des humains. Sur ce point, c'est finalement pas plus mal, ça remet un peu les idées en place (surtout que j'ai lu les quatre premiers tomes il y a très longtemps, je me souviens pas de tout). L'autrice remet un peu toutes les forces en place, surtout que, par exemple, on n'a pas vu les vampires depuis un bon moment. Sauf que je trouve que c'est étrangement fait. Je m'explique, et je spoile du coup, désolée : La meute est enlevé par des humains, des mercenaires en fait, à la solde dont ne sait qui. Il y a zéro indice tout le long du roman sur qui finance ça. On sait que Marsilia va faire son apparition à un moment vu que Mercy a défoncé sa voiture, mais il n'y a jamais de preuve que les vampires soient vraiment en cause. D'ailleurs, ce n'est pas Marsilia qui l'est. Ben, non, on se trouve avec un autre vampire, qu'on a déjà eu l'occasion de croiser d'ailleurs dans un tome précédent (mais je ne sais plus lequel). Bref, tout est de sa faute à lui et ça me parait toujours sorti du chapeau. 

Mais si on exclue la dernière partie et cette résolution, je trouve le roman plutôt sympa.  Déjà parce que j'apprécie retrouver Stefan un peu plus en forme, qu'on ne voit jamais autant Tad et que Mercy fait enfin la paix avec Silvia Sandoval, la mère de Gabriel. Ce sont des personnages secondaires que j'apprécie toujours. Ensuite, parce qu'on a des passages vu par Adam et que c'est un fait rare quand même. Surtout, Mercy, même si elle n'en fait toujours qu'à sa tête (mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime), accepte enfin un peu d'aide. J'aime bien quand elle apparait moins forte tête (bon, par contre, comme Adam, le passage avec les menottes, c'était pas celui que j'ai le plus kiffé, hein)(d'ailleurs, mention spéciale pour les réactions des personnages qui ne se souviennent que trop bien des conséquences qu'un tel sort à déjà eu)  et qu'elle fait confiance aux autres, même quand les autres ne sont pas la meute. 

Au final, j'avoue que je retiens surtout cette fin un peu trop tirée par les cheveux pour moi. La morsure du givre (dont on comprend mieux le titre en VO pour le coup) n'est pas mon tome préféré, c'est même un des plus faibles pour moi à cause de ça. Dommage, parce qu'il y a de bonne chose dedans (les personnages, le retour des vampires un peu plus au premier plan). J'espère que le suivant sera mieux.

lundi 16 janvier 2023

La Maison des Epines, Rozenn Illiano

 Bonne année !

Pour tout vous dire, la Maison des Epines n'est pas le premier roman que je lis cette année, mais je vous épargne un nouvel avis sur la Mer sans Etoiles d'Erin Morgenstern (tout comme j'ai arrêté de le faire pour le Cirque des Rêves). Il n'en reste pas moins que c'est la première lecture et que si je me fie à elle, mon année 2023 ne devrait pas être mauvaise niveau lecture.

La Maison des Epines, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : 
Année de parution : 2023
Format : mobi

A lire si : 
- Vous aimez les ambiances un brin gothique
- Vous n'avez pas peur de plonger dans les rêves (ou les cauchemars)
- Vous avez apprécié le mime d'Erèbe.

A ne pas lire si :
- Un jour, je trouverais peut-être une raison. Mais pas aujourd'hui.

Présentation de l'autrice

Ne réveillez pas ce qui dort sous la Maison des Épines…
Novembre 1900. Mime au cœur brisé, Sonho assiste à la fin du légendaire cirque Beaumont, qui ferme ses portes après des décennies à sillonner les routes d’Europe. Le cirque représentait tout pour lui – sa maison, sa famille, ses rêves. Sa mission, aussi, confiée à la troupe par sa fondatrice : le père de cette dernière avait prophétisé la venue d’un orphelin qui changerait le monde, un enfant que Sonho espérait plus que tout retrouver.
Résigné, perdu, le mime abandonne tout derrière lui. Il suit alors sa sœur Augusta, qui souhaite ouvrir un orphelinat afin de mettre les enfants du cirque à l’abri. Et quoi de mieux que la demeure dont elle a hérité de ses ancêtres pour y installer tout ce petit monde ? Situé au cœur d’une forêt non loin de Londres, le domaine de Blackthorn Hill ressemble à un paradis.
Mais comme dans toutes les vieilles bâtisses, l’on y croise des ombres et des rumeurs, des mystères insondables, des vérités qu’il ne faut surtout pas exhumer. Que cache la Maison des Épines ? Quels secrets renferme-t-elle, ainsi protégée par son armée de prunelliers ? Qu’y a-t-il derrière cette porte fermée à clef dans le sous-sol ?

Mon avis

Un jour, sur twitter, Rozenn a parlé du mime d'Erèbe (que je n'avais alors pas encore lu) et de ce que pourrait être son histoire. Elle disait qu'elle finirait par l'écrire, mais pas de suite. Alors, j'ai attendu, parce que je savais que cette histoire-là allait me plaire. L'année dernière, j'ai eu l'occasion de recroiser Blackthorn Hill aux grès des pages d'un roman qui ne sera peut-être pas publié et l'envie de lire cette histoire-là c'est faite plus forte. J'ai eu de la chance, Rozenn a finit par se pencher dessus et par écrire la Maison des Epines. 

Nous voici en 1900. Le cirque Beaumont (que nous avons donc déjà croisé dans Erèbe) est de retour en Angleterre après plusieurs années passées aux USA. Mais la joie n'est pas là. Endeuillé par la mort de plusieurs d'entres eux lors du voyage retour, rien ne va. Le cirque se brise, petit à petit. Lorsque Grace, sa directrice, meurt à son tour, les membres se séparent, pas toujours dans la bonne entende. Augusta et Sonho partent pour Blackthorn Hill, la résidence familiale. Isaac, leur frère, et d'autres, tentent de continuer à faire vivre le cirque. Mais que se soit d'un côté comme de l'autre, rien n'est simple. 
A Blackthorn Hill, demeure entouré de Prunellier, quelque chose s'éveille. La maison cache quelque chose et Augusta et Sonho vont avoir bien du mal à découvrir quoi. A Londres, Isaac va découvrir Mary, une marcheuse de rêve qui tente de fuir son père. Et si tout était lié, la maison, Mary et surtout cette étrange prophétie de l'enfant-clé qui a tant couté à la famille de Sonho ? 

Je crois vraiment que j'ai quelque chose avec les romans de la partie "Rêve" du Grand Projet. J'aime tous les romans que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, hein, mais dès qu'on part sur le Rêve, il se passe forcément quelque chose. J'aime ces romans-là plus que tout et j'aurais bien du mal à expliquer pourquoi. Il y a l'ambiance, déjà. Il serait facile de dire qu'ils sont oniriques, et en plus, ça serait presque faux. Parce que le rêve de l'autrice, surtout ici, n'est pas forcément très sympathiques. On est plus proche du cauchemars la plupart du temps. Mais attention, pas d'horreur à proprement parler. Non, les cauchemars de la Maison des Epines explorent le rêveur, tirent leur puissance et leur substance de ce qu'il ressent. Il y a un certain côté introspectif, nostalgique et mélancolique dans les rêves du Grand Projet. Une ambiance qu'on retrouve déjà dans Erèbe et qui, ici, est plus développée. Or, vous le savez, je suis extrêmes attachée aux ambiances et ici, elle m'a beaucoup plus.

Tout comme les personnages. Je connaissais déjà Sonho (que j'avais retrouvé un peu avant le début de ma lecture, puisque j'ai relu Erèbe en fin d'année et que je ne l'avais pas encore fini en commençant la Maison des Epines) et je dois dire que le découvrir bien plus ici m'a plu. C'est un personnage comme l'autrice (et moi) l'aime, cassé, déboussolé souvent, mais qui essaie, malgré tout de vivre. Parfois, il m'a fait pensé à Oxyde pour tout vous dire. Et puis, il y a sa famille, Augusta, Isaac, les gens du cirque, Little Jack, Anabel, la petite Alma. Ils sont tous reliés entre eux, formant une véritable famille avec les bons et mauvais moment. l'alchimie entre eux est juste parfaite, sans en faire trop. J'ai eu un peu plus de mal par contre avec la jeune Mary, peut-être parce qu'elle est extérieure au cirque, je ne sais pas trop.

Mais si j'ai adoré la partie 1900, que dire de l'autre partie, celle qui se découvre entre les deux ? Celle qui relie le tout à Erèbe et aux autres marcheurs de rêve ? On se retrouve quelque décennies plus tôt, en compagnie d'Arthur, le grand-père d'Augusta. Lui et Oonagh, sa meilleure amie, cherchent à découvrir ce qui est enfouie sous la maison. J'aime beaucoup les retours dans le passé comme ça. Pas la première fois que l'autrice le fait et j'apprécie avoir plusieurs chronologies. Surtout, j'aime comme les deux se mélangent, l'un fournissant la matière à l'autre et inversement. C'est encore plus présent ici avec un joli hommage à la Mer sans Etoiles (amusant d'ailleurs de les avoir lu tous les deux quasi en même temps et d'être tombé sur cet hommage alors que j'étais dans le bon passage de la Mer)(c'est d'ailleurs pas la seule réf à l'oeuvre d'Erin Morgestern et j'adore, parce que j'aime énormément Erin Morgenstern). C'est aussi dans cette partie, plus précisément, qu'on découvre le lien entre Erèbe et la Maison des Epines, et donc entre les trois familles concernées. Mais, ne vous en faites pas, pas besoin d'avoir lu le premier pour comprendre le second.

Enfin, je dois vous avouer quelque chose. J'ai pleuré en lisant la Maison des Epines. La faute à l'un des thèmes du roman, que je connaissais. La faute à la période aussi (mes fins d'années sont marqués par le deuil et le souvenir). J'ai failli refermé le livre et me dire tant pis, Rozenn comprendra que je ne puisse le lire avant sa sortie. Et puis, en réalité, j'ai continué, et je crois qu'il s'est passé quelque chose. Une sorte de lueur dans la douleur que je partage avec les personnages. Je n'arrive pas à l'expliquer et je sais que ça a fait beaucoup dans ma perception du roman. Alors, oui, d'habitude j'essaie d'être la plus objective possible, mais pas ici. J'ai eu besoin d'en parler parce que ça fait aussi partie de ce que j'ai pu ressentir dans ma lecture, c'est aussi ça qui a fait que j'ai aimé. On le sait, il y a des livres qui font du bien. Je ne suis pas sûre que ce soit l'idée première de la Maison des Epines. On ne va pas se mentir, il n'est pas feel-good, ce roman à la base. Il est sombre, mélancolique, nostalgique, il fait parfois peur et moi, il m'a fait pleurer. Et il m'a fait du bien. 

La Maison des Epines fait parti de ces romans qui m'ont marqué. Il rejoint le mon panthéon personnel des romans de Rozenn Illiano avec Erèbe, Onirophrénie et Migdnight City (tiens, tous avec des rêveurs, y a un truc, je vous dit). C'est une merveille, autant dans l'intrigue, le style (oh, j'en ai pas parlé, mais j'ai adoré les passages à la seconde personne, rare mais très intense), les personnages que par ses thèmes. Il y a un truc assez lumineux finalement. En plus, comme toujours, il y a l'avantage d'être lu seul.