vendredi 30 novembre 2018

Que le spectacle commence, Ann Featherstone

Parfois, les recommandations de ma collègue de travail fonctionnent super bien avec moi. Parfois, ça fonctionne moins. C'est le cas pour ce roman-là, qui avait pourtant beaucoup de chose pour me plaire et qui finalement ne m'a pas tant emballé que ça.

Que le spectacle commence, Ann Featherstone

Editeur : 10/18
Collection : grand détectives
Année de parution : 2011
Titre en VO : Walking in Pimlico
Année de parution en VO  : 2009
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez un récit à double voix
- Vous aimez l'univers du spectacle à l'époque victorienne

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas le parler "paysan/pauvre" exagéré
- Vous voulez beaucoup de suspens

Présentation de l'éditeur :

Dans le monde du spectacle, les apparences sont reines et les secrets mortels. Et s'il y a bien un rôle que l'amuseur public Corney Sage aurait préféré ne pas endosser, c'est être témoin du meurtre de la jeune acrtice Bessie Spooner ! Le Constellation Concert Rooms devra se passer de ses services, il préfère prendre la fuite. Mais sous ses nombreux déguisements, l'assassin rôde et se rapproche...

Mon avis

J'ai commencé ce roman conseillée par ma collègue de travail qui jusque là m'avait plutôt bien conseillée d'ailleurs. Nous n'avons pas vraiment les mêmes goûts si ce n'est en policier (parce qu'en thriller, j'aime ce qui est un peu plus violent par rapport à elle). Du coup, j'apprécie découvrir des livres que je ne lirais pas si elle ne les avait pas aimé à la base. Mais cette fois, ça n'a pas ultra bien fonctionné avec moi, comme je le disais plus haut. Dommage parce que Que le spectacle commence n'a pas que des défauts et qu'il aurait pu être bien plus passionnant pour moi.

L'époque et le lieux étaient déjà intéressante puisqu'il se situe en angleterre, je dirais vers la fin de l'ère victorienne. On le sait, je le dis assez, c'est une période que j'aime beaucoup (surtout pour le steampunk mais pas que) et qui peut donner des choses agréables à lire. Les mœurs sont différents, les gens aussi. Mais il faut avouer qu'ici, ça ne sert que de décors. Il arrive même qu'on oublie tout simplement le fait que se soit de l'historique. Ca pourrait se transposer à notre époque sans presque de problème. Dommage pour moi. Mais ce n'est pas là que le bat à blesser pour moi. 

Le premier chapitre a été, comme dire, long et laborieux. Et j'ai bien failli laisser le livre à ce moment-là. Pourquoi ?  Je n'ai pas accroché avec Corney Sage, amuseur public de son état, et témoin du meurtre qui lance l'histoire. Déjà, il parle trop. Le personnage digresse énormément (pire que moi et mes parenthèses dans mes avis), souvent pour pas dire grand chose et dans un parler typique des bas quartier londoniens de l'ère victorienne. Vous connaissez mon désamour pour cette "authenticité" souvent bien trop poussée par les auteurs. Ça n'a pas raté, j'ai vite été ennuyée par Sage. Je me suis tout de même dit que j'allais laisser une chance au roman, surtout que je venais de découvrir qu'il n'allait pas être le seul narrateur. Et effectivement, lorsqu'on passe au second narrateur, ça va un peu mieux. 

Et venu alors un autre problème, les lenteurs du roman. Ça n'avance pas. Mais pas du tout. Du coup, c'est assez perturbant. Après tout, la collection Grands détectives est censée nous présenter des enquêtes policières. Or, là, c'est plutôt une peinture de tout ce qui tourne autours du spectacle victorien. C'est intéressant, je ne dis pas le contraire, mais ça n'a plus rien à voir avec le meurtre de Bessie Spooner si ce n'est que l'on va suivre le meurtrier (qui est en fait une femme, comme nous l'apprenons donc rapidement) et les deux témoins (l'un était Sage donc). Du coup, j'avoue avoir été déçue. On suit ce qu'il va arriver aux personnages parce que même si on ne s'attache pas vraiment à eux, on a envie de savoir le fin mot de l'histoire (la fin m'a d'ailleurs vraiment déçue) mais voilà, ça n'accroche pas du tout.

A vrai dire, j'ai beaucoup de mal à trouver des points forts au roman. Je n'ai pas vraiment apprécié les personnages qui sont trop basiques et clichés pour moi alors qu'on aurait pu trouver en la narratrice quelque chose de vraiment sympa à lire. D'ailleurs, si Corney m'a agacé par son parler et le fait qu'il ne voit rien alors que tout est sous ses yeux, elle m'a énervée par son caractère trop tout. Les personnages secondaires sont oubliables encore plus rapidement, ce qui est bien dommage. Je n'ai pas non plus apprécié le déroulement de l'intrigue quoique j'ai trouvé appréciable de découvrir le monde du divertissement victorien. Le point remarquable, c'est l'alternance de point de vue plutôt bien foutu sans trop de répétitions entre les deux mais qui, au final, n'apporte pas grand chose. 

Mais alors, pourquoi ai-je pris le temps de finir ce livre ? L'ambiance. Ben oui, quand même. J'ai adoré l'ambiance qui se dégage du livre. Je ne saurais trop vous dire pourquoi mais j'ai accroché. Surement parce qu'on suit les petites frappes, comédiens, catins, voleurs, tout ce qui n'est pas la bourgeoisie de l'époque victorienne. Ca change et l'autrice semble savoir de quoi elle parle, surtout en ce concerne le monde du spectacle (de ce que j'ai compris, c'est son domaine d'étude à la base). Et heureusement qu'il y a eu ça, sinon, je me serais réellement ennuyée sur ce livre.

Bref, cette rencontre n'a pas été des plus géniales, comme vous le voyez. Je ne dis pas que le livre est mauvais mais disons qu'il n'était pas pour moi (il a plu à ma collègue par exemple). Je pense tout de même qu'il peut intéresser du monde.

mardi 27 novembre 2018

Six Héritiers, le Secret de Ji, tome 1, Pierre Grimbert

J'ai mis à jour le récapitulatif des chroniques sur le blog. J'ai aussi mis à jour la PAL. J'ai l'impression d'enfin voir le bout du tunnel et d'avoir à nouveau envie de revenir par ici. En espérant que ça soit bien le cas, parce que mine de rien, la PAL c'est un projet qui date d'il y a six ans et que j'y tiens.
Bref, passons à la suite.
J'avais besoin de revenir aux sources en lecture. Rien de mieux pour ça que de retrouver une vieille série fantasty que je n'avais pas encore relu (oui, j'en ai quelques unes comme ça dans ma bibliothèque). Me revoilà donc à tenter de percer le Secret de Ji de Pierre Grimbert.

Six Héritiers, le Secret de Ji, tome 1, Pierre Grimbert

Editeur : France Loisir
Collection : fantasy
Année de parution : 2007
Nombre de pages : 400

A lire si :
- Vous aimez la fantasy à l'ancienne
- Vous aimez les quêtes initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longues séries
- Vous voulez que ça aille vite

Présentation de l'éditeur :

Il y a plus d'un siècle, un homme étrange, Nol, visita tous les rois du monde connu. Personne ne sut jamais pourquoi mais il emmena avec lui les Sages désignés par les monarques pour un voyage mystérieux vers l'île de Ji. Ce qu'ils firent et qu'ils virent là-bas, sur cette île déserte et désolée, nul ne le sait. Les survivants emportèrent leur secret dans la tombe...
Pourtant, aujourd'hui, le passé rattrape les descendants des Sages, assassinés l'un après l'autre. Ceux qui échappent au massacre se mettent en route pour Ji. Car là-bas se trouve la réponse...

Mon avis

Je n'ai pas relus le Secret de Ji alors que ça fait dix ans qu'il est sur mes étagères. C'est une série qui m'a suivi dans la plupart de mes déménagements dans l'optique de la relire un jour d'ailleurs. Il était donc temps. L'avantage par contre de ne pas l'avoir lu depuis si longtemps, c'est que j'ai oublié beaucoup de détails voire même les grandes lignes de l'histoire. Pas qu'il ne m'avait pas marqué à l'époque, juste parce que j'ai lu tellement de série fantasy entre les deux lectures que j'ai eu le temps d'oublier certaines choses. Bref, j'ai l'impression de presque repartir à zéro. Ou pas. Parce qu'une fois que j'ai retrouvé les personnages, j'ai eu cette impression géniale de retrouver de vieux amis délaissés depuis un peu trop longtemps. Et moi, j'adore avoir cette impression-là. C'est un peu comme rentrer à la maison après avoir fait un long voyage. 

Mais revenons au livre en lui-même. Non parce que j'ai quand même des choses à dire sur ce premier tome. On y va ? Tout commence par les rappels de ce qu'il s'est passé un siècle avant le début de l'histoire. Un homme étrange, Nol, amena des sages de presque tous les pays sur l'île de Ji. Lorsque ceux-ci revinrent, ils avaient changé. Pourquoi, comment ? Nul à part eux ne le sait. Eux, et certains de leurs héritiers. Or, cent ans plus tard, les héritiers des sages sont en danger. Une secte les assassine un par un. Les rares héritiers à échapper au massacre se mettent en route pour découvrir ce qu'on leur veut et pourquoi.

Six héritiers est un premier tome somme toute assez "banal" en fantasy. Il est là pour présenter les personnages, les lieux et l'histoire. Et il fait ça pas plutôt bien. On se retrouve avec une sorte de début de quête initiatique pour plusieurs personnages partant chacun d'un coin de l'univers pour se rejoindre à Ji (ou presque, il en manque encore une à la fin de ce tome). L'auteur prend le temps de les présenter (sauf une, toujours la même d'ailleurs, qu'on ne voit que très peu pour l'instant), de tisser les liens entre eux. C'est sympa même si je trouve que ça va parfois un peu trop lentement justement. Enfin, au moins, ça nous laisse le temps de bien se mettre en tête qui et qui. Et autant dire que les personnages, bien que semblant un peu stéréotypés au départ (le guerrier solitaire et taciturne, l'adolescente rebelle, le géant qui ne veut pas tuer...), sont des plus intéressants, surtout dans leurs interactions.

Et si je trouve que le livre est un peu lent sur le développement et la présentation des personnages, je trouve par contre qu'il est assez rapide dans l'avancement du roman. C'est à dire qu'on ne perd pas vraiment de temps. Exemple ? Corenn apprend que les héritiers sont assassinés ? Elle va de suite aller chercher sa nièce et fuir le Matriarcat de Kaul pour trouver des réponses et tenter de rester en vie. Elle ne va pas tergiverser pendant des heures sur ce qu'elles doivent faire. Idem pour les autres. Du coup, il n'y a pas vraiment de gros temps mort et le lecteur ne s’ennuie pas en lisant le livre. C'est un gros avantage pour moi qui n'aime pas quand on perd notre temps à tout découvrir dans le détail alors qu'on peut faire plus rapide et expliquer au fur et à mesure. Et surtout, on se retrouve un peu comme Léti et Yan, à découvrir ce qu'il se passe sans être spoiler par des explications venues trop tôt. 

Le tout est porté par une écriture agréable, qui se lit très bien sans prise de tête. Certain déploreront peut-être le manque de chapitre, les tomes étant divisés en deux livres (trois il me semble pour le dernier). Personnellement, ayant l'habitude de lire des Pratchett, ça ne me dérange pas du tout (et pour ceux qui aiment s'arrêter à la fin d'un chapitre (comme moi), faite le au saut de ligne marquant la fin d'une scène). 

Au final, je suis bien contente de revenir sur cette série. Même si je trouve ce premier tome parfois un peu lent dans la présentation des personnages et de leur liens, il pose parfaitement les bases de l'histoire qui va suivre et donne envie justement de continuer les autres tomes. Bref, j'ai hâte de me plonger dans sa suite (et ça ne devrait vraiment pas tarder, j'ai l'intention non pas de tout lire d'un coup mais d'alterner avec un bouquin de la PAL puis une relecture de Ji)

lundi 26 novembre 2018

Pour une autre Terre, A.E. Van Vogt

J'ai envie de science-fiction en ce moment. En fait, j'ai envie de revenir à ces littératures des l'imaginaires qui m'ont tant fait aimé la lecture. J'ai donc fouillé dans les méandres de la PAL pour sortir un livre de SF qui serait susceptible de me plaire et peut-être même me tenir en haleine. J'ai tapé dans du pas récent du tout et du pas connu de moi non plus. Et j'ai beaucoup apprécié.

 Pour une autre Terre, A.E. Van Vogt

Editeur : Marabout
Collection : 
Année de parution : 1966
Titre en VO : Rogue Ship
Année de parution en VO :1965
Nombre de pages :309

A lire si : 
- Vous voulez de la vieille SF
- Vous voulez un huis-clos qui dure dans le temps

A ne pas lire si 
- Vous voulez une histoire ultra complexe

Présentation de l'éditeur : 

Dans l'immensité des espaces sidéraux, entre la Terre et Phocyon, un vaisseau de la dernière chance vogue à la recherche d'une planète habitable.
Pendant plus d'un siècle, plusieurs centaines de personnes doivent vivre dans ce monde clos, sans espoir de retour, puisque le bruit a couru que la Terre a été détruite. De génération en génération, le voyage interminable mine les énergies, exacerbe les conflits, cause de véritables révolutions.
Deux conceptions se heurtent. Faut-il continuer vers une planète inconnue, malgré les dangers et la lassitude ? Faut-il au contraire retourner vers le vieux monde natal, même s'il n'en subsiste que des ruines ?

Mon avis

J'aime beaucoup prendre un livre totalement au hasard dans la PAL des mes collègues de boulot et le leur emprunter pour une semaine ou deux. Ça m'arrive de temps en temps lorsque je ne sais plus quoi lire chez moi (alors que j'ai une PAL qui déborde bien entendu)(les livres c'est comme les fringues, on n'en a jamais assez)(quoique j'ai plus de livres que de fringues, donc pour moi, c'est plutôt l'inverse, 'fin bref). L'une des mes collègues a pas mal de livres de SF venant de ses fils, j'en profite donc pas mal pour ça. C'est ainsi que Pour une autre Terre a atterrie à la maison et qu'il a été lu en deux jours alors que je n'avais pas la moindre idée de quoi il parlait.

Et donc, il parle de quoi ? L'Espoir de l'Homme a quitté la Terre vouée à la destruction pour Centauri A où les humains à son bord devrait pouvoir s'établir. Mais voilà, alors que le voyage devait durer quelques mois tout au plus, voilà déjà plusieurs années que l'équipage voyage dans l'espace. Une situation dut à des erreurs de calcul n'ayant pas permis le passage à une vitesse égale à celle de la lumière et au manque de carburant. Malheureusement, elle n'est pas du goût de tout le monde sur le vaisseau. Le roman commence donc par une mutinerie. Ou plutôt un essaie de mutinerie. Il continue par d'autres essais jusqu'à la réussite de l'une d'elle, quatre générations plus tard alors que le vaisseau vogue vers Phocyon, recherchant toujours une autre Terre. Tout cela prend un bon tiers du roman, posant les bases de ce qui va suivre. A partir de là, nous allons suivre John Lesbee, arrière arrière petit fils du premier capitaine qui tente de reprendre les rênes de l'Espoir de l'Homme et de le ramener sur Terre.

Que dire de ce roman ? J'ai eu un peu de mal à me faire au premier tiers. On passe d'une génération à l'autre de manière bien trop rapide, nous empêchant d'apprécier les personnages mais aussi de comprendre certains liens. C'est un peu dommageable puisque justement, ce tiers pose les bases de ce qu'il va arriver ensuite. Une suite portée par la quatrième génération qui n'a pas connu la Terre et qui vit depuis toujours sur le vaisseau. On découvre alors à quoi les luttes intestines ont mené, comment la population (plus particulièrement celles des Officiers en fait, ce qui est bien dommage) a évolué. Et autant dire que ce n'est pas géniale pour la plupart d'entre eux. Ainsi, Lesbee tente de reprendre la place que son grand-père a perdu, tandis que Gourdy, membre d'équipage venant du "bas" du vaisseau, va réussir là où son père a échoué et prendre la place du capitaine. Mais les violences ayant déjà eu cours vont rendre tout le monde un peu trop soupçonneux. Et ce n'est pas avec la découverte faite par Lesbee du voyage au dessus de la vitesse de la lumière qui va arranger les choses.

Si j'ai eu un peu de mal avec la première partie, que j'ai tout de même trouver intéressante, j'ai beaucoup aimé la seconde partie où l'on se focalise donc sur quelques hommes de la dernière génération et sur un retour sur Terre réussit grâce à une découverte de Lesbee lors d'une attaque. Moi qui aime beaucoup lire des histoires de complots, j'ai été ravie. Surtout que les personnages sont forcément ultra soupçonneux entre eux vu l'histoire mouvementé du vaisseau. Seul hic, on ne s'attache pas vraiment aux personnages. L'histoire est clairement sympa à lire, mais les personnages sont peu convaincant pour moi. Et reste la place de la femme, totalement inexistante si ce n'est sur la fin et encore (le patriarcat fait bien des dégâts et rien ne va sauver les hommes du roman sur ce point, je tiens à le dire)(pourtant, on peut trouver un début de réflexion intéressante sur ce point, mais ça ne va pas durer).

Au final, Pour une autre Terre a des défauts mais ils sont éclipsés par un récit sans temps mort. J'ai clairement apprécié ma lecture. Le style de Van Vogt (écrivain de SF quand même très connu surtout durant l'âge dur de celle-ci) est plaisant, mêlant scientifique et aventure sans que l'on ne se lasse et de manière assez simple sur ce roman-là. J'ai hâte de lire d'autres texte de l'auteur.


mardi 20 novembre 2018

Retour sur Titan, Stephen Baxter

Après un difficile mais instructif second tome du Deuxième Sexe, j'avais envie de lecture courte et peu prise de tête. Quoi de mieux qu'une novella de la géniale collection une Heure-Lumière pour ça ? Surtout quand la dite novella, tu ne l'a choisi que parce qu'elle fait partie de cette collection.

Retour sur Titan, Stephen Baxter

Editeur : Le Belial
Collection : Une Heure-Lumière
Année de parution : 2018
Titre en VO : REturn to Titan
Année de parution en VO : 2010
Nombre de pages : 157

A lire si : 
- Vous voulez de la SF qui se lit vite
- Vous avez envie d'un peu d'aventure mêlée à un peu de science aussi

A ne pas lire si : 
- Vous ne voulez que de l'aventure
- Vous aimez être particulièrement surpris
- VOus n'aimez pas la hard SF


Présentation de l'éditeur : 

Année 3685. L'humanité a essaimé à travers le Système solaire et un nouvel âge d'or s'offre à elle. Une renaissance qui doit beaucoup à un homme, Michael Poole, ingénieur brillant dont les inventions ont joué un rôle crucial dans l'expansion humaine. Mais Poole voit plus grand. Plus loin. Or pour cela il lui faut des ressources à la mesure de sa démesure - une manne qu'il pourrait bien dénicher sur Titan, l'un des derniers lieux encore inexplorés du Système.
Quitte à s'aventurer dans les entrailles glacées du satellite de Saturne... et y découvrir l'impensable.

Mon avis

Voici donc le troisième texte de la collection une Heure-Lumière que je lis et encore une fois, il m’entraîne dans un autre courant de la SF par rapport aux deux autres. C'est quelque chose que j'apprécie beaucoup dans cette collection, outre ses sublimes couvertures d'Aurelien Police, la diversité de ce qu'on y trouve. Cette fois, je me penche donc sur le cas Stephen Baxter. Je suis partie un peu à reculons vu que le seul livre que j'ai lu de lui a, 1° était écrit à deux avec Sir Pratchett, 2° m'avait laissé avec l'impression d'être passée totalement à côté. Du coup, j'avoue que je ne savais pas sur quoi j'allais tomber, si ce n'est de la SF. 

Il s'avère, si on regarde la page wikipedia et certaines avis sur ce Retour sur Titan, qu'il fasse parti d'un cycle que je n'ai absolument pas lu où Michael Poole, l'un des personnages de cette novella, tient un rôle important. Mais à vrai dire, cette appartenance-là n'est pas si importante que ça pour lire la novella. On peut très bien ne pas avoir lu le cycle (qui n'est pas encore traduit entièrement en français, pour info) pour lire Retour sur Titan. Et ça, c'est cool. Pas besoin d'avoir lu au moins un autre roman du cycle pour savoir où l'on va. 

Mais passons à la novella elle-même. Michael Poole, ingénieur de renom, a de grand projet pour l'humanité. Après avoir compris comment se servir des trous de ver, il a besoin de financement pour son nouveau projet. Or, pour ça, il compte bien utiliser Titan, la lune glaciale de Saturne. Mais voilà, la loi de la sentience le lui interdit. Que cela ne tienne, il va monter une expédition clandestine pour découvrir ce que le satellite à lui offrir. Pour mettre tous les atouts dans sa poche, il va contraindre Jovik Emrys, gardien de la sentience véreux, à venir avec lui et son équipe. Mais le voyage ne va pas être de tout repos. Du tout.

Le récit de la découverte de Titan oscille entre aventure et hard SF. Un mélange que j'apprécie personnellement. J'apprécie énormément le côté Hard SF, surtout que Baxter s'appuie sur des données scientifiques pour la plupart vérifiées (la composition de Titan par exemple, ou encore les trous de ver (bon, pour eux, c'est un peu plus compliqué, sachant qu'ils sont surtout des représentations mathématiques). C'est toujours super passionnant à lire pour moi. Encore plus lorsque cela sert un récit qui se tourne finalement aussi pas mal vers l'aventure à la Jules Verne. Parce que oui, Baxter semble vouloir rentre ici un petit hommage à ce genre de littérature que l'on ne trouve plus réellement de nos jours (ce que je déplore, sachez-le). La découverte de Titan me fait penser aux récits de Verne avec ces rebondissements et sa partie scientifique. 


Mais si j'ai aimé ces deux aspects de l'histoire, je dois bien dire que j'ai eu un peu plus de mal avec les personnages. Je les ai trouvé un peu trop caricaturaux. Jovik, le narrateur, est cynique à souhait. Poole et son collègue ne pensent qu'à la science, oubliant tout ce qu'il se passe autour d'eux. La seule femme de l'expédition aurait pu être un personnage sympa si elle n'était pas là pour n'être que la conscience de Poole et surtout si elle n'avait pas la subtilité d'un poids lourds quant à la fin du récit (dont je ne dirais rien pour ne pas spoiler).


Autre chose, si effectivement, j'ai adoré le côté aventure de l'histoire, je l'ai trouvé tout de même peu originale dans son déroulement. Les rebondissements sont sympas mais on s'y attend à trois lieux. Ça n'enlève pas grand chose à l'histoire pour moi, parce que ça reste tout de même super sympa à lire, surtout mêlé aux explications scientifiques. Par contre, ça peut en déranger certains. Tout comme le côté Hard SF.

Au final, cette courte lecture m'aura bien plus. Même si Baxter n'est pas un conteur hors pair, je dois bien dire que j'apprécie ce Retour sur Titan. Ça se lit vite, j'ai appris un ou deux trucs (et ça, ça n'a pas de prix pour moi) et j'ai très envie de lire le fameux cycle de Xeelees du coup. Je trouve juste dommage que le récit soit un peu trop téléphoné sur certains points (mais cette fin quoi, on aurait peut-être pu faire moins manichéen peut-être). 

mardi 13 novembre 2018

Le Deuxième Sexe, tome 2, Simone de Beauvoir

Deux mois plus tard, enfin, j'ai fini ce second tome du Deuxième Sexe. Pas trop tôt, j'ai envie de dire. Il a été long à lire pour plusieurs raisons et j'ai failli le laisser de côté bien des fois. Mais finalement, je l'ai terminé et il est temps d'en parler un peu.

Le Deuxième Sexe, tome 2, Simone de Beauvoir

Editeur : Folio
Collection : Essais
Année de parution : 1986 
Nombre de pages : 672 (trop peut-être)

A lire si :
- Vous vous intéressez au féminisme
- Vous appréciez les longs essais

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de plutôt court et condensé.

Présentation de l'éditeur : 

Comment la femme fait-elle l'apprentissage de sa condition, comment l'éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d'un lourd passé, s'efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j'emploie les mots "femme" ou "féminin" je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre "dans l'état actuel de l'éducation et des mœurs". Il ne s'agit pas ici d'énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s'enlève toute existence féminine singulière.

Mon avis

Après avoir lu le tome 1 et par là les Faits et les Mythes de la femme, passons au tome deux, l'Expérience vécue. J'avais été emballé par le premier tome que je trouvais toujours d'actualité plus d'un demi-siècle plus tard et qui posait, pour moi, parfaitement la "problématique" de la femme dans notre société. J'avais hâte de lire ce second tome, où Simone de Beauvoir passer enfin aux cas un peu plus concret. Pour cela, elle va décortiquer la vie de la femme, de l'enfance à la vieillesse, en passant par les divers stades de son évolution.

La première partie du livre concerne donc l'enfance et l'adolescence de la femme. Sur cette partie, l'autrice va expliquer comme on devient femme (la fameuse phrase "on ne naît pas femme, on le devient" est écrite dès le début de la partie enfance). Cette partie, et la partie qui suit, la jeune fille, m'ont finalement paru bien pessimiste même si pour beaucoup de chose particulièrement vraie. Ce sont les deux parties qui d'ailleurs m'ont finalement le plus parlé et qui m'ont semblé les plus intemporelles aussi. Malheureusement, ce sentiment-là est vite disparue et j'ai eu du mal avec les parties suivantes.

Je ne dis pas que de Beauvoir a tord dans les parties qui suivent. Parce que ce n'est pas le cas. Ou ça n'était pas le cas. Je pense surtout que le livre a plus d'un demi-siècle et que les temps et les mœurs ont changés. Certaines choses que l'autrice peut dire était ce qu'il se pensait en 1949 et avant et ce qu'il se faisait. Or, depuis, même si la femme reste opprimée par le patriarcat, certaines choses ont changés. 

J'ai eu, par exemple, beaucoup de mal avec des passages de la partie "la Lesbienne", surtout lorsqu'elle compare la lesbienne masculine de la lesbienne féminine, l'une n'étant pas une "vraie" lesbienne par exemple parce qu'elle cherche juste à imiter l'homme. En fait, j'ai eu beaucoup de mal à chaque fois qu'elle parle d'homosexualité que se soit féminine ou masculine, j'ai souvent eu l'impression qu'elle prenait ça pour une tare. Je ne m'attendais pas vraiment à ça venant d'elle, la figure du féminisme français. 

Mais il n'y a pas que ce chapitre qui m'a interloqué. Ceux de l'épouse et de la mère sont, pour moi qui suis à la fois épouse et mère, sortit d'un autre temps. Je ne me suis pas reconnue dans les exemples de l'autrice. Pourquoi prendre toujours des cas si désespérés ? Pourquoi toujours dressé un portrait défaitiste à ce point de la femme et de son rapport à l'homme ? Je veux dire, il n'y a à quasi aucun moment de cas pouvant contrebalancer tout ça. Pour l'autrice, la femme est forcément esclave et femme au foyer. Point. Sauf que ce statut-là a évolué. La femme travaille, n'est pas obligée de dépendre de son époux ou compagnon financièrement, n'est pas obligé d'avoir un homme d'ailleurs. Alors, oui, nous n'avons pas encore gagné notre réellement indépendance, le patriarcat est toujours là et nous le subissons de plein fouet quoiqu'on en dise mais la situation a bel et bien évolué.

J'ai souvent trouvé de Beauvoir dure avec la femme. Ok, il faut la secouer, il faut même peut-être faire un peu pleurer dans les chaumières pour que l'homme voit ce qu'il fait. Mais il n'y a presque pas d'exemple positif de la femme dans les deux parties. C'est dommage. Surtout qu'elle parle de beaucoup de chose fort positive pour la femme et les choix qu'elle peut faire. Il est intéressant de voir parler du birth-control, surtout qu'à l'époque (1949 donc), la France était dans une politique visant à accroître la natalité suite à la seconde guerre mondiale. Idem d'ailleurs pour l'avortement 

Au final, je trouve que ce second tome, bien qu’intéressant sur certain point, est trop daté. Les combats féministes de l'époque sont toujours d'actualité, cela je ne le nie absolument pas, mais ne parlent pas forcément à toutes les femmes maintenant. Je trouve que le premier tome était bien plus intéressant dans son approche. Enfin, il manque pour moi une vraie conclusion. Celle que l'on trouve ici est importante, tout à fait vraie mais manque encore une fois des nuances de notre époque. C'est donc fortement mitigé que je sors de ce second tome. Je comprends pourquoi il a fait parlé de lui, pourquoi il a été important et peut encore l'être. Je pense qu'il a besoin d'être actualisé avec d'autres lectures plus contemporaines (dans le style du Sorcière de Mona Chollet que je veux absolument lire). Et pour ceux qui veulent à tout prix lire de Beauvoir et les deux tomes du Deuxième Sexe, gardé à l'esprit que l'essais date de 1949 et que des évolutions ont eu lieu. 


Un Français sur Mars, Le Chateau des Etoiles, tome 4, Alex Alice

Je suis fortement en retard sur mes avis. Je suis en retard sur pas mal de chose en fait. Avis, lecture et j'en passe. Comme je le disais déjà en septembre, j'ai du mal à venir par ici, à taper mes avis. Peut-être parce que mon rythme de lecture a grandement diminuer depuis cet été (4 livres en deux mois, seulement deux papiers, un bouquin que je traîne depuis septembre, du mal à trouver mes nouvelles lectures aussi). Mais je reviens quand même, espérant retrouver la flamme. On verra bien. 

Un Français sur Mars, Le Chateau des Etoiles, tome 4, Alex Alice

Editeur : Rue de Sèvre
Collection : /
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 68

A lire si :
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous aimez le steampunk et Jules Verne
- Vous voulez de beaux dessins accompagnent une bonne histoire

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas de jeunes héros

Présentation de l'éditeur : 


Séraphin et ses amis arrivent sur Mars à la recherche du Professeur Dulac et de l'expédition prussienne qui l'a enlevé. Quand ils retrouvent les restes abandonnés de l'expédition précédente, le traître Gudden dévoile son jeu : le père de Séraphin n'est pas sur Mars, il ne l'a jamais été ! Avide de pouvoir, Gudden les a manipulés pour rapporter le maximum d'etherite sur Terre. Une rixe éclate entre Gudden et Séraphin. Assommé, celui-ci se réveille seul sur Mars... abandonné de ses compagnons ?! Il ne reste pas seul longtemps et découvre que Mars est habitée : c est en l'occurrence une mystérieuse créature aux allures de princesse, blessée, qu'il rencontre. Séraphin décide de la ramener auprès des siens et retrouve ainsi la trace de ses compagnons, enlevés par un groupe de rebelles Martiaux. Trompés, isolés, prisonniers, nos héros sont en mauvaise posture... Mais le temps presse car un nouveau danger s'annonce : de belliqueux vaisseaux Prussiens obscurcissent le ciel martien...

Mon avis

Je vais avoir bien du mal à faire un avis original sur ce quatrième tome. Parce que j'ai déjà tout dit sur les trois premiers. J'aime tellement mais tellement cette série. Mais ce n'est pas grave, se répéter ne fait de mal à personne, surtout quand c'est pour dire du bien d'une oeuvre.

Dans le troisième tome, les Chevaliers de Mars, nos héros s'envolaient pour la planète rouge (d'où les couverture rouge du tome 3 et 4, forcément). Nous les trouvons donc sur Mars à la recherche de l'expédition prussienne qui les a devancé. Mais bien entendu, rien ne se passe comme prévu et la planète est remplie de danger et de surprise. Pour en savoir plus, le mieux est de lire la présentation de l'éditeur au dessus, elle est vachement bien foutu et raconte ça mieux que moi (même si elle spoile un peu quand même). 
Ce tome est juste magnifique au niveau des couleurs. Comme toujours, la mise en couleur est fait à l'aquarelle, sublimant les paysages martiens. C'est toujours aussi agréable à l’œil et ça ajoute toujours autant une émotion que je ne suis pas sûre de retrouver si la BD avait été colorisée en numérique par exemple.

Mais il n'est pas génial juste pour ça. J'ai adoré la manière dont l'auteur voit Mars, comment il a peuplé la planète rouge, passant allègrement du Steampunk des vaisseaux à éther à la SF façon pulp avec créatures visqueuses et bien méchante ou encore des créatures ailées. Ce passage permet aussi de faire partir Séraphin un peu plus à l'aventure. Un côté aventurier appréciable et qui finalement nous change un peu. Je dois bien dire qu'Alex Alice en joue beaucoup et s'amuse follement. Ce qui se ressent énormément à la lecture et fait du  bien.

Et puis, il y a toute une partie dont je ne vais pas pouvoir réellement parler sans spoiler la fin mais bon, je vais essayer. Séraphin se retrouve seul durant un moment et découvre que Mars est habitée. Or, la population martiale est coupée en deux, une partie du peuple asservissant la seconde. Si notre héros découvre un membre de la première caste, Hans et Sophie vont découvrir la seconde. Ce n'est que lorsqu'ils seront à nouveau réuni que les représentants des deux castes vont se découvrir. Et si le traitement de la fin reste rapide et peut-être un peu léger, j'apprécie la petite leçon de tolérance qu'il donne (et j'attends de voir ce qu'il va se passer par la suite). 

Pour finir, j'ai donc passé un agréablement moment avec les Chevaliers de Mars, même si, comme à chaque fois, je trouve ça bien trop court. Le Château des Etoiles est vraiment une série que j'apprécie et qui je l'espère durera encore quelques cycles (on a pas retrouvé Ludwig de Bavière, ni le père de Séraphin, donc au moins un cycle de plus, voire deux). Je la conseille vraiment à tout le monde, petit comme grand.