lundi 17 septembre 2018

Whitechapel, Sarah Pinborough

Bon, ma lecture matinale (pour rappel, Après Anna) ne m'avait pas vraiment emballé. Le soir, je jongle entre deux livres, le Deuxième Sexe, partie 2 (qui est très très long à lire mais on y reviendra quand j'aurais fini hein) et Whitechapel de Sarah Pinborough. Et autant dire que c'était un peu plus plaisant que la lecture matinale donc.

Whitechapel, Sarah Pinborough

Editeur : Bragelonne
Collection : horreur
Année de parution : 2014
Titre en VO : Mayhem
Année de parution en VO : 2013
FOrmat : AWZ

A lire si : 
- Vous aimez les vieilles légendes du vieux monde
- Vous voulez de l'horreur mais pas trop

A ne pas lire si :
- Vous voulez exclusivement du Jack l'Eventreur
- Vous n'aimez pas les changements de point de vue

Présentation de l'éditeur :

Londres, 1888. Lorsque des cadavres de femmes atrocement mutilées sont repêchés dans la Tamise, le médecin légiste Thomas Bond comprend qu'un second tueur sévit dans les rues de Whitechapel. Or cet assassin paraît plus inhumain que Jack l'Eventreur lui-même... Pour lutter contre ses insomnies, le docteur Bond passe ses nuits dans les fumeries d'opium. Chaque soir, un inconnu en noir vient examiner les rêveurs perdus dans les brumes opiacées. Pourrait-il être la clé du chaos qui s'est emparé de la capitale ?

Mon avis

Quand j'ai pris ce roman lors d'une opération bragelonne, je n'avais qu'une vague idée de ce dont ça allait parler. Forcément, entre temps, plusieurs autres opérations sont passées, j'ai récupéré plein de bouquin et j'ai oublié celui-là. Jusqu'à la fin du mois d’août. Il faut dire qu'après un Chattam plutôt réussi, j'avais envie de rester dans le tueur en série et pour moi, Whitechapel, ça me crie très fort Jack l’Éventreur. Et pourtant, je n'ai presque pas croisé Jack dans ce roman. J'ai croisé celui qui pourrait être son créateur... Intriguant n'est-ce pas ?

Sarah Pinborough nous entraîne dans le Londres des années 1888-1889 alors même que sévit le célébre tueur en série. Le quartier de Whitechapel est en émois, les prostituées se font tuer de manière atroce et pourtant, on arrive à trouver pire. Un tronc de femme est découvert sous les fondations du futur Yard. Et ce corps-là, du moins ce qu'il en reste, n'est pas du fait de Jack. Le docteur Bond, légiste de son état, se trouve sur l'enquête et il va découvrir petit à petit ce que peut-être l'enfer. 

Je dois bien dire que ce petit roman m'a plutôt plu et ça, pour pleins de raisons. Déjà, parce que Londres et l'époque victorienne. Une époque qui m'enchantera toujours même lorsqu'on part dans les tréfonds de celle-ci, même quand parfois, on oublie qu'on s'y trouve. Il y a toujours une ambiance qui se détache des romans qui s'y inscrivent que je ne saurais réellement décrire mais qui me plait. Vous me direz, se baser juste sur ça, c'est un peu léger et je suis bien d'accord. Heureusement, il n'y a pas que ça. Il y a ensuite toute l'ambiance mise en oeuvre dans le roman suite aux meurtres, qu'ils soient l'oeuvre de Jack ou non. Coupure de journal, changement de point de vue et de narrateur... Tout est fait pour que le lecteur soit plongé dans l'Histoire. Rien que pour l'ambiance, le roman vaut le coup.

Mais il n'y a pas que ça qui m'a fait apprécié le roman. Il y a aussi Thomas Bond, son penchant pour l'opium et le laudanum, ses craintes, ses insomnies. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié suivre parce qu'il n'a rien de parfait. D'ailleurs, les héros de ce roman n'ont rien de héros au sens propre du terme. Entre une espèce de prêtre qui ressemble plus à un Van Hellsing qu'à autre chose et un jeune juif victime de vision qui le rendent fou, autant dire que Bond est super bien entouré. Et les personnages secondaires ne sont pas en reste, même si un peu plus normal. Et puis, il y a le méchant de l'histoire, non pas Jack (que l'on ne croise pas ou presque) mais un monstre venu du Vieux Monde, une légende qui prend vie en s'accrochant à un hôte. Et la dualité hôte-parasite, même si un peu trop commune, et plutôt bien faite, encore plus lorsque Bond découvre qui est le dit hôte. Sans révolutionner la chose, c'est assez sympathique à lire (surtout qu'on apprend qui est l'hôte avant Bond et que pourtant, ça ne dérange pas du tout). Enfin, vient la fameuse légende de l'Upir (upir signifie vampire en slave) plutôt bien traitée (même si des libertés sont prises, forcément) et qu'elle va bien à Londres et à la Tamise. D'ailleurs, si le vampire n'avait pas été transylvanien, il aurait surement été londonien.

Et pour finir, il y a le style de l'autrice qui n'est pas pour me déplaire. Personnellement, j'ai apprécié les changements de narrateur et de point de vue qui éclaire parfois la situation. L'histoire qu'elle raconte n'est pas simple et plutôt sanglante et elle arrive à faire accrocher le lecteur sans plus d'horreur que ça (c'est moins sanglant que ce que j'aurais cru quoi)(c'est pas plus mal parfois n'empêche).

Au final, j'ai donc beaucoup aimé voir une histoire mettant en scène un autre tueur que monsieur Jack à la même période. D'ailleurs, j'ai apprécié les parallèles entre celui du livre et l’éventreur (la théorie comme quoi l'upir est à l'origine de Jack est plutôt sympa), le fait de se servir de l'Histoire pour faire une histoire un peu plus originale (bon par contre, le héros qui se drogue à l'opium on est bien d'accord que s'est pas si original que ça hein)(le coup du prêtre pas forcément très catholique non plus d'ailleurs). Ce fut donc une lecture des plus interessantes

Après Anna, Alex Lake

J'ai fini ce livre mercredi dernier et je ne fais sa chronique que maintenant... Et ce n'est pas par manque de temps. C'est plutôt un certain manque d'envie. Pas par rapport au livre lui-même (quoique), mais plutôt par rapport au blog en ce moment. Je ne sais pas, j'ai du mal à venir faire mes chroniques rapidement dessus et ça depuis un certain temps. Alors je sais que ça risque de passer, comme souvent, mais en ce moment, venir sur le blog, ben, ça me fait ni chaud ni froid... Bref, passons à ce Après Anna

Après Anna, Alex Lake

Editeur : Pygmalion
Collection : /
Année de parution : 2017
Titre en VO : After Anne
Année de parution en VO : 2015
format : epub

A lire si :
- Vous voulez voir comment on peut tomber très bas dans l'opinion publique avec trois fois rien
- Vous voulez un enlèvement qui se finit bien

A ne pas lire si :
- Vous aimez quand ça va vite
- Vous aimez ne pas avoir le fin mot de l'histoire rapidement

Présentation de l'éditeur :

Une petite fille de cinq ans disparaît à la sortie de son école. La police n’a aucun indice. Pas la moindre piste sérieuse. La presse s’empare du fait divers et ne recule devant rien. Ses parents, Julia et Brian, vivent l’épreuve la plus effroyable qui soit. Pourtant, une semaine après l’enlèvement, Anna leur est rendue, indemne. Sans aucun souvenir de la semaine qui vient de s’écouler. Mais pour Julia, le pire reste à venir.

Mon avis

Après Anna m'a été conseillée par ma collègue de travail qui avait beaucoup aimé. Comme nous avons à peu prés les mêmes goûts en matière de thriller et policier, je me suis dit qu'il allait aussi me plaire. Sauf que pas tout à fait.

Le roman commence pourtant plutôt bien, si on oublie le passage à la seconde personne "dans la tête du méchant". Ce sont des passages que j'apprécie d'habitude mais qui là me parait un peu trop surfait. Mais passons. Donc, la petite Anna est enlevée devant son école, alors que sa mère est en retard pour aller la récupérer. Une situation somme toute banale (le retard de maman) qui se transforme en enfer. Surtout si Julia, la mère, a prévu de divorcer et que la presse se mêle de tout ça... Mais voilà qu'au bout de six jours, la petite revient (je spoile pas, c'est écrit dans la quatrième). Et l'enfer continue pour Julia.

J'ai un peu de mal à commencer mon avis sur ce roman parce que je lui trouve quand même un certain nombre de défaut pour peu de qualité. Et je n'aime pas faire des avis négatifs sur des romans, surtout si en plus de ça, je les finis. Mais bon, va bien falloir... Alors commençons par ce qui m'a le plus "ennuyé" : la lenteur. Le roman est lent. Lent à se mettre en place, lent dans son déroulement, lent à peu près partout, même dans les scènes plus d'action. Bref, ça rame méchamment, un peu trop pour moi. Et ça se répète aussi pas mal, ce qui ralentit encore plus le rythme. Je veux dire que oui, on sait que Julia s'en veut d'avoir été en retard, mais faut-il réellement nous le redire toutes les deux pages ? C'est quelque chose d'ailleurs qui revient souvent ça, faire peser la moindre plus petite touche de culpabilité durant tout le roman. Comme si les femmes n'avaient pas le droit d'avoir une autre vie en dehors des enfants. Même si j'avoue que c'est justement ce qu'essaie aussi de faire passer le livre, qu'on peut très bien avoir une autre vie que celle de la maman et de la femme. Mais là aussi, c'est fait d'une manière qu'on pourrait presque en arriver presque à penser l'inverse.

Outre la lenteur et le message qui a un peu de mal à passer (ce n'est pas le seul message du roman, disons que l'autre sert l'intrigue, donc on va pas forcément en parler), on se retrouve avec un livre qui ne laisse finalement que peu de place à l'imagination. On sait dès le départ (sans même avoir ouvert le livre) qu'Anna va revenir vers ses parents. On se doute rapidement de qui a fait le coup et de pourquoi. Le pourquoi étant finalement vachement trial d'ailleurs (mais j'en dirais pas plus). Or, j'aime être surprise dans ce genre de livre et ce n'a pas été le cas ici. J'ai donc lu le bouquin en me doutant fortement de tout ce qui allait se passer. Disons qu'il est dommage d'avoir donner des billes trop rapidement dans l'histoire. Le suspect n'est plus au rendez-vous et si on y ajoute les longueurs, ben, on s'ennuie.

Vraiment, le sentiment d'ennuie m'a rarement quitté tout le long de ma lecture. Pourtant, savoir qu'Anna va revenir était un bon moyen de faire tourner les pages. Encore plus en se demandant ce qui allait se passer par la suite. Bref, c'est dommage et je reste malheureusement sur cette impression-là alors qu'il y avait pas mal de bonnes idées dans le roman (dans le désordre, des thèmes intéressants du point de vue féministes, une enfant qu'on ne retrouve pas morte, "la mère a toujours la garde", la folie...). Tout ça pour dire que finalement, le courant n'est pas ultra bien passé entre Après Anna et moi (et ce ne sont pas les personnages, trop caricaturés pour la plupart qui m'auront aidé non plus).

Au final, ce qui devait être un bon livre souffre un peu trop des ses idées et de ses lenteurs. Dommage parce que vraiment le traitement était finalement bien sympathique (je suis quand même allée jusqu'à la fin du roman hein, c'est qu'il a des qualités). Bref, il peut plaire à un certain nombre d'entre vous  (parce qu'il est tout de même bien écrit et pas trop mal foutu) mais je n'en fais pas parti.