lundi 25 mars 2019

Club Vesuvius, Lucifer Box, tome 1, Mark Gatiss

Quand j'ai commencé ce livre, j'ai eu un doute. Sur un roman de la collection le Mois du Cuivre, ça m'a quand même fait un peu bizarre. C'est le premier sur lequel ça m'arrive (pas forcément le premier qui me laisse dubitative mais vraiment le premier dont le début ne me parle pas du tout). Bref, ça a donné quoi, cette histoire ?

Club Vesuvius, Lucifer Box, tome 1, Mark Gatiss

Editeur : Bragelonne
Collection : Le Mois du Cuivre
Année de parution : 2015
Titre en VO :  Lucifer Box, book 1: A Bit of Fluff / The Vesuvius Club
Année de parution en VO : 2004
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez les ambiances Steampunk
- Vous voulez quelque chose qui se rapproche du pulp


A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez les personnages libertins
- VOus n'aimez pas les narrateurs égocentriques

Présentation de l'éditeur : 

Portraitiste de talent, dandy, bel esprit, mauvais garçon… et le plus irrésistible des agents secrets de Sa Majesté. Lorsque les meilleurs scientifiques du royaume sont mystérieusement assassinés, Lucifer se lance dans une enquête trépidante, des clubs de gentlemen londoniens aux bas-fonds volcaniques de Naples, tout en déterminant la façon la plus seyante de porter un œillet blanc à sa boutonnière. Une immersion étourdissante dans les arcanes d’un ordre occulte aux pratiques décadentes – et de ses secrets les plus sulfureux.

Mon avis

Comme je le disais en introduction, le début du roman ne m'a pas plus tant que ça. La découverte de Lucifer Box n'a pas été plaisante. Le personnage est imbu de sa personne, se pense le meilleur et j'en passe. Du coup, ses premiers actions sont quelque peu insupportables et j'ai bien failli m'arrêter là. Ce que je n'ai pas fait. J'ai voulu donné une chance à ce roman parce que quand même, sa quatrième de couverture me tentait toujours autant. Alors, au diable le caractère que nous laisse entrevoir monsieur Box sur ce premier chapitre et continuons. 

Je crois avoir eu raison de le faire. Même si j'ai continué à avoir beaucoup de mal avec le caractère un peu trop égocentriste de monsieur Box, je dois avouer que ses aventures m'ont plutôt plu. D'ailleurs, finalement, le dit caractère y est peut-être pour beaucoup. Car Monsieur Box a un certain don pour se faire des ennemis, sans parler de ceux de la couronne. Notre homme, en plus d'être peintre (très bon d'après lui-même), et aussi un agent secret de sa majesté (ici aussi, si on le croit, il est surement le meilleur). Autant dire que sa vie est pour le moins mouvementé. On lui demande d'enquête sur la mort de deux scientifiques. Ce qui aurait peut-être dû être une enquête de routine va un peu plus se compliquer lorsque l'un de ses amis va faire un séjour en prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis mais qui semble avoir quelque chose à voir avec la mission de Lucifer. Il part finalement pour l'Italie et plus précisément Naples pour mettre un point final à tout ça. Et bien entendu, son voyage en terre italienne n'est pas de tout repos du tout.

Finalement, c'est vraiment ce que j'ai apprécié dans ce roman, le nombre de rebondissement assez impressionnant pour une telle histoire. On sent du coup la patte "scénariste pour la télévision" de son auteur (Mark Gatiss est scénariste pour Doctor Who par exemple ou Sherlock)(mais pas que). On ne s'ennuie pas le moins du monde en lisant ce Club Vesuvius. Mieux encore, tout ce qu'il se passe dans le roman a un réel intérêt et peu resservir à tout moment (toujours appréciable de voir qu'une simple scène qui semble juste comblée le récit est là pour bien plus). 

On ajoute à cette action de presque tous les moments la sexualité de monsieur Box. Non, pas de scène de cul à proprement parler (on imagine beaucoup mais on ne voit jamais), mais un Lucifer pansexuel (j'ai hésité à mettre bi mais il me semble qu'il soit pan, le seul problème c'est que j'ai du mal à voir la différence entre les deux)(du coup s'il y a des experts sur la question, je veux bien un éclaircissement entre bi et pan). Ça fait toujours plaisir d'avoir un personnage ouverte lgbtq+ (même s'il est insupportable), encore plus lorsque ses diverses aventures apportent leurs lots de personnages des plus intéressants et des rebondissements passionnants. 

Au final, je suis donc dubitative sur le roman. Il y a beaucoup de points positifs dans le roman, bien plus que de points négatifs d'ailleurs. Sauf que j'ai eu du mal tout le roman avec son narrateur. Lucifer est un personnage trop sûr de lui pour moi, même lorsqu'il ferait mieux de fermer sa bouche et de filer droit (en même temps, ses aventures n'auraient pas la même saveur). Du coup, je ne suis pas sûre de me prendre le second tome paru chez nous et au final, je trouve ça presque dommage.

mardi 19 mars 2019

La Veuve Barbare, Les Enfants de Ji, tome 2, Pierre Grimbert

Je continue ma relecture des Enfants de Ji avec ce second tome que j'ai plutôt vite lu. Il faut dire qu'il ne manque pas de rebondissement en un peu moins de 350 pages (et en moins de 300 sur l'édition de J'ai lu). Autant dire que je ne me suis pas du tout ennuyé dans ma lecture (en même temps, je ne m'ennuie jamais avec les tomes de Ji).

La Veuve Barbare, Les Enfants de Ji, tome 2, Pierre Grimbert

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2007
Nombre de pages : 317

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé le premier cycle
 Vous aimez la fantasy à l'ancienne
- Vous aimez les quêtes initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longues séries
- Vous voulez que ça aille vite

Présentation de l'éditeur : 

Sur les rivages de l'île oubliée, les héritiers s'apprêtent à suivre les traces de leurs ancêtres... Mais avant de ce lancer sur la piste de Celui-qui-Vainc, il leur faudra affronter leurs propres démons intérieurs. Et ceux-ci sont parfois tout aussi effroyables ! Quels sont les secrets de Nolan, de Niss, de Cael ? Comment Eryne reconnaît-elle des endroits qu'elle n'a jamais vus ? Chaque réponse, arrachée dans la douleur, entraîne de nouvelles questions toujours plus inquiétantes... A quel point le sort du monde est-il en jeu ? Les fugitifs n'ont pourtant guère le temps de méditer. Leurs ennemis s'organisent, se rapprochent, et n'ont plus peur de frapper au grand jour... Le moment est venu de former les camps qui se disputeront l'ultime victoire. Mais entre trahisons cruelles et alliances inattendues, à qui la nouvelle génération peut-elle vraiment faire confiance ?

Mon avis

Après un premier tome où nous découvrons les nouveaux Héritiers de Ji, nous entrons enfin dans le vif du sujet, à savoir le combat contre Sombre. Enfin, combat... disons plutôt que pour le moment, les jeunes gens doivent surtout comprendre ce qu'il leur tombe sur la tête. Les explications du journal de Corenn et celle de Bowbaq ne font pour le moment que les embrouiller un peu plus, sans parler des révélation de Nolan ou de l'étrange comportement du jeune Cael. Autant dire que leur arrivé sur l'île de Ji, là où tout commence est quelque peu mouvementé.

Ce tome, comme je le disais en introduction est bourré de rebondissement. Et ça commence dès le départ avec les révélations de Nolan sur son passé pas si lointain que ça. Des révélations qui vont à peine aider les jeunes gens mais qui vont permettre de renforcer un peu plus le groupe (ce qui est assez étonnant au final, ça va peut-être un peu trop vite pour cette partie)(mais on dit merci Eryne, et on découvrira d'ailleurs pourquoi quelques centaines de pages plus tard). Et il va en avoir besoin, ce groupe d'être uni. Sur Ji, les attendent Zuïa et sa Kahati, Zejabel. Une rencontre qui ne va pas être de tout repos et qui va apprendre aux Héritiers qu'ils sont réellement dans la moise puisque Sombre est bel et bien à leur trousse et qu'il envoie tout ce qu'il peut contre eux. Dont Zuïa donc. Mais pas que, comme nous l'apprendrons un peu plus tard.

Il y a deux choses à retenir de ce tome. La première, c'est l'arrivée de Zejabel, kahati de Zuïa. La jeune femme va se rebeller contre celle qu'elle considérait comme une déesse depuis sa plus tendre (si on veut...) enfance suite aux révélations de Zuïa. Complètement déboussolée, elle va devenir le dernier membre des Héritiers un peu par la force des choses. Son arrivée va du coup permettre pas mal de chose. La première, c'est de faire comprendre à Eryne qui elle est. Ça se passe d'ailleurs assez mal et la jeune duchesse ne va pas de suite vouloir croire à ce que la Züe lui raconte. L'autre chose, c'est un début de relation avec Nolan, ce qui va d'ailleurs permettre de l'intégrer un peu plus mais aussi de partager un peu les doutes religieux des deux jeunes gens. La seconde, c'est la rencontre avec la reine barbare Che'b'ree, la mère de Keb mais surtout l'ancienne Maz de Sombre. On va enfin savoir pourquoi elle a voulu faire venir Lara à elle. Malheureusement pour les Héritiers, c'est encore une fois une déconvenue. S'ils en apprennent un peu plus sur Sombre, ils sont une nouvelle fois trahis. Et encore une fois, la dite trahison va renforcer les liens du groupe.

Je disais dans mon avis du tome 1 que j'aimais ces Héritiers-là pour leur côté plus sombres, plus torturés que la première génération. Ce second tome confirme ça. Entre une Eryne qui ne veut pas voir ce qu'elle pourrait bien être réellement, un Cael dont l'étrange Voix le pousse à devenir plus violent, un Keb qui doit choisir entre sa mère et le groupe (où plutôt entre maman et Eryne, faut bien le dire), un Nolan et une Zejabel en proie à des problèmes spirituels et j'en passe, le petit groupe a finalement autant à craindre de ce qu'il se passe dedans que dehors. Sombre n'est finalement peut-être pas leur seul ennemi. Et ça, c'est vraiment quelque chose que nous n'avions pas dans le premier cycle et qui rend le second un peu plus intéressant pour moi. Sans parler d'un déroulement de l'histoire bien moins lent. Mais ça, je suppose que cela vient du fait que le premier cycle avait beaucoup à présenter, là où le second peut s'appuyer sur tout ce que nous avons déjà découvert. 

Au final, j'ai apprécié ce tome même si j'ai trouvé qu'il pouvait aller un peu vite sur les relations entre les personnages (le cas Nolan ou même Zejabel qui passe presque à toute vitesse). D'ailleurs, je n'ai pas beaucoup parlé des dites relations, encore moins des flirts mais sachez que comme pour le premier cycle, on a droit à quelques romances (Nolan et Zejabel et le trip Eryne/Amanon/Keb pour le moment). Étrangement, les romances naissantes me dérangent un peu moins que dans le Secret de Ji, peut-être parce qu'elles sont mieux gérées. Bref, c'est un bon tome qui annonce un troisième tome plutôt mystérieux (on va retrouver ce cher Usul et découvrir surement une partie de l'avenir des Héritiers dedans). Vivement la suite donc.

jeudi 14 mars 2019

La Vérité, Les Annales du Disque-Monde, tome 26, Terry Pratchett

Le 12 mars est toujours un jour très particulier pour moi. Déjà parce que je prends un an de plus à chaque fois. Ensuite, parce que depuis 4 ans, un grand monsieur de la fantasy nous a quitté. Du coup, le 12 mars est à la fois joyeux et triste pour moi. Cette année, j'ai décidé de rentre hommage à Sir Pratchett en lisant l'un de ses livres à cette époque.

La Vérité, Les Annales du Disque-Monde, tome 26, Terry Pratchett

Editeur : Pocket
Collection : Fantasy
Année de parution : 2011
Titre en VO : The Truth
Année de parution en VO : 2000
Nombre de pages : 469

A lire si :
- Vous aimez les Annales du Disque-Monde
-Vous aimez And-Morpork et ses habitants
- Vous voulez une critique amusante du journalisme

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les Annales
- Vous n'aimez pas l'humour à l'anglaise.

Présentation de l'éditeur :

Quand un jeune homme de lettres, Guillaume des Mots, rencontre l’inventeur de l’imprimerie moderne, le nain Bonnemont, le premier journal d’Ankh-Morpork paraît : Le Disque-Monde. La presse d’investigation est née. Et si le Patricien est accusé de meurtre, si le Guet patine et si MM. Lépingle et Tulipe, médiateurs à gages d’une organisation occulte de comploteurs, sévissent dans la cité, le journaliste doit payer de sa personne. Entre un vampire iconographe à la fascination suicidaire pour le flash, la concurrence peu loyale d’une presse poubelle et la grogne du commissaire Vimaire, Guillaume part en quête de la vérité. Laquelle peut blesser et même tuer.

Mon avis

J'aime retrouver le Disque-Monde et ses occupants. C'est marrant, je crois que c'est la plus longue série que j'ai pu lire jusque là et dont je ne me lasse jamais. Surement parce que les tomes se suivent et ne se ressemblent pas. Dans la Vérité, nous allons découvrir un nouveau personnage, Guillaume des Mots, accompagné de quelques nains, d'un vampire. Nous allons aussi retrouver Vimaire (pas assez à mon goût)(dire que je n'aimais pas le guet après leur première aventure...), Vétérini et la cour des miracles. Avec tout ce beau monde, autant dire qu'il va y avoir de quoi faire. Surtout si on ajoute en plein milieu la première presse moderne et des médiateurs à gages. 

On ne s'ennuie jamais avec une Annale, on ne s'ennuie surement pas avec celle-ci. Guillaume des Mots, par un pur hasard, devient le premier journaliste d'investigation de la ville. Lui et la petite équipe qui va se composer autour de sa presse vont tout faire pour informer les citoyens d'Ankh-Morpork de ce qu'il se passe dans la ville. Au service de la vérité, le jeune homme va découvrir ce qu'il s'est réellement passé au palais du Patricien. Effectivement, il semblerait que Vétérini ait tenté de tuer son assistant puis se serait excuser de l'avoir fait avant de tenter de fuir. Une attitude trop étrange pour berner Guillaume ou Vimaire. 

Si l'enquête prend pas mal de place dans le roman, elle en est après ce qui va lier les divers personnages les uns les autres, je crois que ce que j'ai le plus apprécié, c'est vraiment la naissance de la presse écrite dans la magnifique cité d'Ankh-Morpork et tout ce qui va en découler. Une fois encore, Terry Pratchett n'y va pas par le dos de la cuillère pour se moquer des institutions et cela pour le plus grand plaisir des lecteurs. Ainsi, nous allons découvrir les légumes rigolos, les gens qui veulent à tout prix apparaitre dans le journal et la manière dont la concurrence compte bien récupérer toute la place. On retrouve l'humour d'un Pratchett en grande forme qui s'en donne à coeur joie.

Il en va de même avec les personnages. Pour la Vérité, l'auteur remet les nains sur le devant de la scène avec Bonnemont, inventeur de la presse moderne et son équipe. J'aime beaucoup les nains dans l'univers du Disque-Monde, à la fois si proche de la caricature et si éloigné. Il en va de même pour Otto, le vampire iconographe du journal le Disque-Monde. Oui, oui, un vampire qui utilise des flash... Le personnage est truculent, que se soit par son obstination à ne pas vouloir boire du mot en "s" ou par son accent de l'Uberwald. Je crois bien qu'il fait parti de mes petits chouchous. Tout comme Guillaume et Sacharissa, seuls humains du journal, tous les deux tellement obsédés par le boulot qu'il semble ne pas se rendre compte qu'ils se plaisent beaucoup mutuellement.

Enfin, il a bien sur toute l'histoire, aussi loufoque que peut l'être une Annale du Disque-Monde. Elle est bourrée de rebondissement plus insensé les uns que les autres et nous offre une nouvelle fois l'occasion de voir comment le guet résoud une affaire sans en avoir l'air. Elle permet aussi de découvrir tout plein de personnages fort sympathiques de la cité qu'on a pas toujours l'habitude de voir pour l'instant.

Au final, c'est encore une super lecture pour moi, mais en même temps, j'aime tellement le Disque-Monde qu'il ne peut en être autrement. Je regretterais tout de même une importance moindre du Guet dans ce roman mais j'ai adoré la critique des journaux qu'il nous offre. C'est d'ailleurs une critique un peu moins acerbe que certaines qu'à pu faire Pratchett pour moi. Bref, encore une très bonne Annale de mon côté.

mercredi 13 mars 2019

Frankenstein, Mary Shelley

Dans les classiques qu'il me fallait lire, il y a Frankenstein. Je ne saurais vous dire pourquoi je devais le lire. Il le fallait, point. Et voilà, chose faite.

Frankenstein, Mary Shelley

Editeur : Domaine public
Collection : /
Année de parution : 2009
Titre en VO : Frankenstein
Année de parution en VO : 1818
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez découvrir le mythe de Frankenstein dans sa version originale
-Vous aimez les récits dans les récits

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à avoir peur
- Vous vous attendez à un docteur comme la Hammer a voulu le créer.

Présentation de l'éditeur :

Victor Frankenstein ! C'est l'inventeur, le savant maudit ! A quinze ans, il est témoin d'un violent orage foudre, traînée de feu, destruction d'un chêne... Son destin est tracé. Après des années de labeur, il apprend à maîtriser les éléments ; l'alchimie est pour lui une seconde nature. Bientôt il détient le pouvoir de conférer la vie à la matière inerte. Nuit terrible qui voit la naissance de l'horrible créature faite d'un assemblage de cadavres ! L'oeuvre de Frankenstein. Un monstre ! Repoussant, inachevé mais doté, d'une force surhumaine et conscient de sa solitude. Echappé des ténèbres, il va, dans sa détresse, semer autour de lui crimes et désolation. D'esclave qu'il aurait dû être, il devient alors le maître, harcelant son créateur. Il lui faut une compagne semblable à lui... Pour Frankenstein, l'enfer est à venir...

Mon avis

Que connait-on réellement de Victor Frankenstein et de son monstre ? En réalité, de l'oeuvre originale, on a beaucoup oublié. J'ai été bercé par l'image donnée par la Hammer, d'un savant fou qui créa un monstre dont il perd rapidement le contrôle. Une image qui reste bien plus facilement à l'esprit que l'originale, vu que c'est celle qui va être le plus souvent utilisé. Et pourtant, il s'avère que Victor Frankenstein est bien différent, tout comme sa créature d'ailleurs.

Le livre commence par les lettres de Walton à sa soeur. L'homme est sur un bateau dans le cercle arctique et découvre Victor Frankenstein presque mort sur la banquise. Lorsque celui-ci commence à aller un peu mieux, il va raconter son histoire à Walton. Il ne faut pas longtemps pour que Frankenstein arrive à la création de son monstre. Une création dont nous n'apprenons finalement pas grand chose si ce n'est les conséquences. Le jeune homme va abandonner sa création, la vouer à une existence solitaire tandis que lui va faire en sorte de l'oublier et de continuer sa petite vie bien tranquille. Mais le monstre ne va pas supporter ce qu'il est et le voilà qui va poursuivre son créateur. Il se rappellera à son bon souvenir en assassinant William, le jeune frère de Victor. A partir de là, l'inventeur va tout faire pour traquer sa créature et mettre un terme à sa folie.

J'ai apprécié la manière dont les récits se retrouvent dans le roman. On commence et finit par les lettres de Walton, elles posent le cadre de l'histoire et aussi sa conclusion. Ensuite, on trouve le récit de Victor Frankenstein, récit qui semble vouloir nous montrer le jeune homme sous son meilleur jour mais où le lecteur va se rendre compte que Victor est lui aussi un monstre au final. Vers le milieu du récit de Victor, nous allons découvrir celui de sa création après son abandon par Victor jusqu'à ce qu'ils se retrouvent. A partir de ce moment, nous retournons au récit de Victor. C'est une façon de présenter les faits que j'apprécie donc et qui permet aussi de voir tout ce qu'il se passe (lorsque nous suivons Victor jusqu'à son rendez-vous avec le monstre dans le glacier, nous n'avons pas la moindre idée de ce qu'il a pu arriver à celui-ci depuis tout ce temps). C'est aussi une manière de découvrir les différentes facettes des deux principaux protagoniste, Frankenstein et son monstre. Les deux sont assez semblables finalement. Ils souffrent tous deux des mêmes maux mais pas de la même manière.

Le récit se base sur les deux personnages principaux, donc. Des personnages qui se confondent assez au final. Nous avons d'abord Victor Frankenstein, jeune homme sensible et surtout passionné par les sciences. Donner la vie n'est pas pour lui un blasphème ou  je ne sais trop quoi, du moins à la base. Il veut aller toujours plus loin, découvrir plus de chose. Malheureusement, ce qu'il va créer va l'horrifier. Il va abandonner sa création, sans même se poser de question sur son avenir. Il va continuer à vivre sa petite vie, presque tranquillement. Pourtant, il cache son succès (parce que ça reste un succès) et va faire en sorte de s'isoler un peu plus dans le travail. En soi, Frankenstein n'est pas un monstre. C'est un homme qui ne va pas supporter son nouveau statut de "père". IL va préférer le fuir et donc abandonner son "enfant". Un enfant qui va entrer dans le monde de la pire manière qui soit, seul, désorienté, rejeté par son créateur et par la société. Il va devoir se créer seul, lui l'être intelligent mais repoussant. Chacune de ses interactions avec un être humain va mal se passer à cause de sa nature. Il est facilement compréhensible qu'il va nourrir une haine tenace envers celui qui lui a donné la vie. Finalement, le lecteur va se demander qui est réellement le monstre dans l'histoire, la créature qui, livrée à elle-même, abandonnée et rejetée par tous, va finir par tuer les êtres qui sont chers à son créateur en vengeance de son sort ou Frankenstein, qui crée le monstre et l'abandonne par lâcheté. D'ailleurs, les hommes ne sont pas toujours décrits comme bons dans le roman. Exemple, le de Lacey, dont s'éprend le monstre, semblent particulièrement gentils jusqu'à ce qu'il se découvre à eux. Le monstre représente les plus grandes peurs des hommes, celles qui les poussent à faire n'importe quoi, à rejeter l'autre, à le battre. Finalement, il n'est, à la base, pas si méchant que ça (bon après, il va tout de même tuer des gens par vengeance, en faisant du coup, le méchant de l'histoire et surtout l'élément horrifique de celui-ci).

Il est interessant d'ailleurs, de voir que Shelley ne fait pas dans l'horreur pure. Elle suggère beaucoup. Par là, je trouve que son roman s'approche pas mal du roman gothique sans toutefois en être un pour moi (mais les limites du roman gothique sont assez flous, même pour moi). Le lecteur ne va pas trembler d'effroi en lisant Frankenstein. Il va être toucher par l'horreur des crimes qu'il va découvrir mais ne va pas frissonner tout le long. L'idée de base de l'autrice n'était pas là (la Hammer remettra la terreur au gout du jour, tout comme un certain nombre d'adaptation de l'oeuvre qui finira par faire oublier celle-ci). 

Enfin, on trouve une certaine pensée féministe dans le livre. Alors, oui, elle n'apparaît pas de suite, et il faut peut-être la chercher un peu plus que pour d'autre thème. Elle apparait surtout dans une partie des rêves de Frankenstein avec le rôle de la mère. Une mère qui semble absente sans l'être. Le rôle de la mère de Victor est assez peu développé bien qu'elle soit très présente, Victor pensant souvent à elle et rêvant même une fois qu'Elizabeth, sa future épouse, se transforme en elle. Elizabeth a aussi ce rôle là envers les frères de Victor. Et puis, surtout, il y a le rôle lui-même de Frankenstein face à sa créature. Il s'avère qu'on pourrait penser rapidement, surtout en connaissance l'histoire de l'autrice, que la terreur du roman vient surtout de celle de la mère et plus particulièrement de la procréation. C'est tenu, je peux l'accorder, mais c'est bien là. 

Au final, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. J'ai aimé lire le mythe de Frankenstein et de son monstre comme sa créatrice a voulu qu'il soit. Alors, oui, ça peut paraitre étrange lorsqu'on est habitué au Frankenstein de la Hammer et de ses dérivés. Franchement, je ne m'attendais pas à un texte aussi complexe, aussi philosophique. Je suis vraiment ravie de l'avoir enfin lu. 

mardi 12 mars 2019

L'attaque des Titans, tomes 7 à 9, Hajime Isayama

L'édition colossale n'existe pas pour les tomes 7 à 9 en numérique. Que cela ne tienne, je me rabats sur l'édition normale pour ce mois-ci. J'ai donc lu trois nouveaux tomes de l'Attaque des Titans et comme toujours, j'en lirais bien encore un peu.
Et je triche, je mets la couverture de l'édition colossale pour illustrer.

L'attaque des Titans, épisodes 7 à 9, Hajime Isayama

Editeur :Pika
Année de parution : 2014 pour les trois tomes
Titre en VO : Shingeki no kyojin 
Année de parution en VO : 2010
Format : AZW

A lire si : 
- Vous voulez une bonne histoire où l'humanité est bien dans la moïse.
- Vous ne voulez pas de supers héros

A ne pas lire si : 
- Vous êtes de nature sensible (certaines scènes sont assez gore en fait)

Présentation de l'éditeur : 

Décidé à inspecter de fond en comble la maison de la famille d’Eren, en quête d’indices permettant d’élucider le mystère des Titans, le bataillon d’exploration entreprend une incursion à l’extérieur du Mur. Les troupes se font alors surprendre par un Titan de type féminin particulièrement dangereux, et manifestement doué d’intelligence. Au prix de lourds sacrifices dans ses rangs, le major Erwin parvient à neutraliser le spécimen. Il ne reste plus qu’à identifier l’individu qui se trouve à l’intérieur.
Cette édition reprend les volumes 7 à 9 de l'édition originale.

Mon avis

J'avais laissé Eren, Mikasa et les autres juste après la première attaque du Titan Féminin. Je l'ai retrouvé toujours à ce moment-là, alors que le bataillon d'exploration semble avoir réussi à arrêter la menace et à capturer le Titan. Alors que les hommes du major Erwin tente de récupérer le traitre à l'intérieur du Titan, celui-ci réussit finalement à s'échapper. Pire encore, elle va retrouver Eren et le capturer. Heureusement, il sera sauver par Mikasa et Livaï. Malheureusement, les pertes sont nombreuses et une fois encore le bataillon d'exploration rentre les mains vides entre les murs. Pourtant, rien n'est fini.

Les tomes 7 à 8 finissent l'arc du Titan Féminin. Je dois bien dire que sans être étonnée par le dénouement (déjà parce qu'on se doute de qui est dans le titan très rapidement)(bien plus qu'Eren en tout cas), j'ai trouvé l'intrigue plutôt bien foutu et j'ai apprécié l'apport d'Armin. Le personnage prend un peu plus d'importance bien qu'il continue à rester en retrait par rapport à Eren et Mikasa. Bon, en même temps, entre un qui peut se transformer en Titan et l'autre qui est capable de superbes prouesses pour venir en aide au premier, il est un peu compliqué pour lui de trouver sa place dans le trio. Je trouve par contre dommage que finalement, on en apprenne que très peu sur celle qui se trouve à l'intérieur et que finalement, il ne faille que deux tomes et demi pour en venir à bout (j'aurais bien voulu en voir plus, comme toujours mais si on m'écoute, toutes les séries que je lis seraient des séries fleuves).

La fin du tome 8 et le tome 9, début d'un nouvel arc, annonce de nouvelles batailles un peu plus difficile. Après avoir vaincu (si on veut...), le titan femelle, Hansi va découvrir une chose étrange avec les murs. Une chose que semble connaitre une bonne partie du clergé de la ville. Elle n'arrive pourtant pas à avoir de réponse claire. Et elle n'a pas le temps d'approfondir un peu plus. Le mur Rose est tombé. La plupart des membres du bataillon d'exploration et surtout de la 104 brigades d'entraînement se trouvent non loin de la supposée brèche. Ils doivent protéger la population mais aussi découvrir ce qu'il s'est passé.

Le tome neuf est sans doute celui que j'ai préféré ce mois-ci. Il se centre un peu plus sur les autres membres de la 104, plus particulièrement sur Sacha (un personnage que j'apprécie assez en fait). Même si j'adore suivre Eren, je dois bien avouer que j'apprécie aussi lorsque nous nous décentrons un peu de lui.

J'ai donc une nouvelle fois, beaucoup aimé ma lecture. L'histoire s'étouffe un peu plus tout en restant assez simpliste mais permet de pouvoir se focaliser sur les diverses personnalités. On a aussi un peu moins de flashback que d'habitude même si certains tombent encore un peu comme un cheveu sur la soupe. Comme toujours, j'ai hâte de continuer à lire la série. Mais va falloir attendre un peu.

jeudi 7 mars 2019

Le Parfum du bonheur est plus fort sous la pluie, Virginie Grimaldi

Vous connaissez ce genre de bouquins dont vous êtes persuadés que vous allez vous ennuyer à le lire, qu'il n'est pas fait pour vous ? Ben j'étais persuadée que ça allait être le cas avec celui-ci. Est-ce que ce fut le cas ? Pas du tout.

Le Parfum du bonheur est plus fort sous la pluie, Virginie Grimaldi

Editeur : Fayard
Collection : /
Année de parution : 2017
Format : epub

A lire si : 
- Vous voulez passer un bon moment
- Vous aimez les histoires qui finissent bien

A ne pas lire si :
- Vous "vivez" le roman et qu'il y a du monde autour de vous (parce que j'ai eu droit à quelques regards un peu bizarre le matin au café...)(et je suis peu démonstrative à la base)

Présentation de l'éditeur :

Pauline, quittée par son mari Ben, se retrouve obligée de vivre chez ses parents avec son fils de quatre ans. D'abord abattue, elle décide de ranimer ce qui avait fait tenir sa relation avec Ben jusque là. En lui envoyant, chaque jour, le souvenir d'une histoire liée à leur rencontre, elle tente de rappeler à Ben, qui l'a peut-être oublié, qu'ils se sont aimés.

Mon avis

J'ai des préjugés. Oui, aussi pour les livres. C'est très con parce que je sais que très souvent, mes préjugés sont très couillons et fondés sur pas grand chose. Mais franchement, un bouquin dont la couverture correspond au cahier des charges des comédies françaises par le Stagiaire des Affiches, ça partait assez mal (j'ai beaucoup de mal avec un grand nombre de comédies françaises). Et puis, ce résumé... De la romcom à n'en pas douter. Ou pas, donc.

Le mari de Pauline l'a quitté. Elle ne supporte pas la situation, ne la comprend pas. Elle l'aime, pourquoi plus lui ? Elle compte bien lui rappeler pourquoi ils sont mariés. Chaque jour durant l'été, elle va lui envoyer un souvenir. Mais tout ne se passe pas comme prévue. Elle va faire un burn-out et la voilà à devoir passer un mois entier de vacances avec sa famille. Petit à petit, Pauline va découvrir les petits bonheurs que lui offrent la vie sans Ben. Elle va aussi faire un point sur sa vie (sans toujours vraiment le vouloir d'ailleurs).

En fait, mon résumé ne rend pas hommage au livre. Le parfum du bonheur (on abrège là, sinon ça prend des plombes à écrire hein), ne peut pas se résumer à Ben quitte Pauline, Pauline veut le récupérer. C'est bien plus que ça. En fait, c'est bien plus que juste Pauline et Ben. C'est une histoire de secrets bien enfouis et de bonheur, de famille qui s'aime malgré les doutes et les malheurs. C'est une histoire familiale qui pourrait vraiment tiré sur le mélodramatique mais qui ne le fait pas. La raison ? Le style de l'autrice. Virginie Grimaldi va parler de choses graves et tristes, de dépendances, de dépression, de secret, de ruptures, de deuil aussi (surtout en fait) mais elle va y mettre énormément de bonheur aussi. En fait, elle rappelle que malgré la pluie, le bonheur n'est jamais bien loin.

Un roman comme ça fait du bien. J'ai beaucoup ri en le lisant. Pour de vrai, je veux dire, pas juste un petit sourire mais de vrais rires. Pauline, malgré ce qu'il lui arrive (une rupture, ce n'est jamais simple, et encore je vous laisse découvrir le reste qui n'est pas joyeux du tout), garde un sens de l'humour particulièrement irrésistible (et bien écrit qui plus est). J'aime sa façon de voir et sa manière de poser la petite phrase qui tue tout. Mais je crois surtout que là où je me suis retrouvée dans ce livre, c'est avec la famille de Pauline. Alors non, la mienne n'est pas la même que la sienne, mais elle reste tout aussi complexe. Certaines situations m'ont particulièrement parlé. Forcément, c'est un bon point. 

Mais il n'y a pas que ça. Le roman est vraiment un roman feel-good. Alors oui, Pauline vient d'être quitter, oui, ses parents ne sont pas les meilleurs parents du monde (son père est un ancien alcoolique, sa mère a disparu durant un an alors qu'elle était ado...), non, sa vie n'est pas parfaite du tout, mais elle va de l'avant et elle fait ça pas toujours avec le sourire. En fait, le personnage, on pourrait le croiser dans la vraie vie sans problème. Tous comme les autres, ses parents, ses grand-mères, son frère, sa sœur... Ça fonctionne super bien. Et c'est là une des grandes forces du livre. Ça et l'humour de son autrice. 

J'ai beaucoup aimé le roman, vraiment. Et comme souvent avec ce genre de roman que je ne lis que trop peu, je n'ai pas la moindre idée de comment vous transmettre ça. Comme quoi, mes préjugés sont très cons en fait. Ça aurait été dommage de passer à côté. Il est drôle et émouvant à la fois. Ca a été une belle découverte. Et je pense que si ma collègue a d'autre Grimaldi sous le coude, je les lui emprunterai bien.

mardi 5 mars 2019

Le Testament Oublié, Les Enfants de Ji, tome 1, Pierre Grimbert

J'attaque à présent le second cycle de Ji (et le dernier qui se trouve dans mes étagères, je n'ai jamais lu les Gardiens de Ji)(et je ne sais pas encore si je les lirai). Là où l'on pourrait croire que Grimbert va un peu se répéter (la quatrième de couverture le fait penser), on se trouve avec une nouvelle histoire tout aussi passionnante que la première.

Le Testament Oublié, Les Enfants de Ji, tome 1, Pierre Grimbert

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2007
Nombre de pages: 314

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé le premier cycle
 Vous aimez la fantasy à l'ancienne
- Vous aimez les quêtes initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longues séries
- Vous voulez que ça aille vite

Présentation de l'éditeur : 

Vingt-trois ans sont passés depuis la terrible attaque des barbares Wallattes contre la Sainte Cité d’Ith. Si les Hauts-Royaumes ont retrouvé leur stabilité, la confusion règne toujours dans le reste du monde connu… Tout particulièrement derrière le Rideau, cette immense cordillère dont le bruit court qu’elle pourrait abriter un Démon. Au pied du Mont-fleuri, les sectes noires sortent de l’ombre, répandant leur foi maudite jusqu’à Kaul et Lorelia… Et les tueurs züu eux-mêmes voient leurs traditions soudain ébranlées !
Loin de cette agitation, les héritiers ont repris le cours de leurs vies. Ils ont eu des enfants, auxquels ils ont essayé de donner une existence normale. Ainsi, cette nouvelle génération ne connaît rien de l’aventure périlleuse qui mena leurs aïeux aux quatre coins du monde connu… Mais il vient toujours un moment où les plus grands secrets refont surface.

Mon avis

Tout comme pour le Secret de Ji, cette lecture est en fait une relecture. Et comme pour son aîné, celui fait si longtemps que je l'ai lu que je ne me souviens pas de tout. C'est donc une véritable redécouverte pour moi, même si, je dois avouer que durant ma lecture, certains souvenirs de la première me reviennent. C'est toujours amusant de se dire "mais bien sûr, je me souviens que ça se passe comme ça" alors que je n'avais pas la moindre idée de la suite deux lignes plus tôt. Enfin, ce sont les petites joies de la relecture. Mais passons au livre lui-même.

Les Héritiers vivent presque tranquillement depuis vingt trois ans et la fin des aventures du premier cycle. Ils se sont mariés, ont eu des enfants et, sans toutefois oublier la menace de Sombre, ont mené une vie presque normale. Pourtant, ils vont disparaître, laissant leurs enfants seuls et surtout sans connaissance réelle de ce qu'il a pu se passé dans le passé. Les nouveaux Héritiers vont devoir affronter la disparation de leurs parents et de multiples ennemis avant de se retrouver et de découvrir les secrets des anciens. 

Mouais, je sais, vu comme ça, on peut se dire que Grimbert nous a écrit un second cycle en copie/collant le premier. Ce n'est pas le cas. Si la trame des Enfants de Ji ressemble beaucoup à celle du Secret de Ji, ce qu'il se passe est différent. Premièrement, la seconde génération d'Hériters est assez différentes de la première. On y trouve Amanón, fils de Corenn et Grigan, Eryne et Nolan, enfants de Lana et Reyan, Cael, fils de Léti et Yan, Niss, petite fille de Bowbaq et Ke'b'ree, fils de Che'b'ree. Pour relier les deux générations, Bowbaq est aussi présent, seul Héritier à ne pas avoir disparu. Le dernier membre de la troupe est présenté mais pas encore intégré (tout comme l'avait été Lana durant le premier tome). Oui, pour la plupart, ils sont aussi désemparés que leurs parents par les attaques dont ils sont la cible. Mais aucun ne va réagir comme la première génération. Nous n'avons pas non plus de personnage doublon par rapport aux Héritiers. Ils peuvent ressembler à leurs parents par certains traits de caractère mais c'est là le seul point commun. L'auteur réussit à nous proposer un second groupe différent du premier et auquel on s'attache tout autant. Dans ce premier tome, on apprend à les connaitre un peu et déjà, des secrets arrivent. Je trouve la seconde génération moins "blanche", moins "bisounours". D'accord, ils sont tous encore un peu naïf, mais ils cachent aussi pas mal de chose, ce qu'on ne trouvait pas dans la première génération. Et ça, je trouve ça cool.

Ensuite, il y a le déroulement de l'histoire. Bon, avouons, au départ, nos nouveaux Héritiers sont perdus, comme l'ont été leurs parents. On le serait à moins, en même temps. Entre la disparition des êtres qui leur sont cher et les tentatives d’assassinats, on ne peut pas vraiment être serein. Pourtant, ils vont rapidement reprendre le dessus, et cela grâce aux conseils de leurs parents. Ainsi, malgré un petit moment avant qu'ils soient tous réunis, nous avançons rapidement quoiqu'un peu moins que pour le tout début mais en même temps, Grimbert nous présente la nouvelle génération tout en nous rappelant quelques faits de l'ancienne. 

En parlant des faits des Héritiers, j'ai l'impression qu'il est possible de lire les Enfants de Ji sans trop se souvenir précisément de ce qu'il a pu se passé dans le Secret (bon par contre, pour ne rien perdre, il n'est pas possible de lire le second sans le premier, l'auteur ne nous redit pas tout). C'est assez intéressant, surtout que l'on apprend petit à petit ce qu'il s'est passé en même temps que la seconde génération. C'est bien fait et ça n'alourdit en rien le récit. 

Pour finir, forcément, j'ai apprécié. Autant que le premier tome du premier cycle, peut-être même un peu plus (j'ai une petite préférence pour l'instant pour ce groupe-là, je dois bien l'avouer). J'ai hâte de continuer (mais après avoir lu le Sorcières de Mona Chollet) et d'avoir enfin le groupe en entier.