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lundi 31 mai 2021

Les Saisons de la Tempête, Elle Cosimano

 Ce roman est dans ma PAL depuis sa sortie mais je ne l'avais pas encore lu. Bon faut dire que j'ai pas mal de bons bouquins dans ma PAL qui ne demande que ça depuis un moment et que je dois faire des choix. J'ai donc profité du mois de la fantasy pour le sortir.

Les Saisons de la Tempête, Elle Cosimano

Editeur : De Saxus
Collection : 
Année de parution : 2021
Titre en VO : Seasons of the Storm
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 48

A lire si : 
- Vous voulez un road-trip dangereux
- Vous voulez de la romance

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez d'une romance omniprésente
-Vous n'aimez pas quand ça va trop vite

Présentation de l'éditeur : 

Lors d'une froide et longue nuit, Jack Sommers a été confronté à un choix: vivre pour toujours selon les anciennes règles magiques Gaïa, ou mourir.
Jack a choisir de vivre, et en échange, il est devenu un Hiver -une incarnation physique et immortelle de la saison sur Terre.
Chaque année, il doit chasser la Saison qui le précède. L'Été tue le printemps. L'Automne tue l'Été. L'Hiver tue l'Automne. Et le Printemps tue l'Hiver.
Le tout est régi par un macabre classement qui donne droit à des promotions ou à une Annihilation totale.
Mais contre toute attente, Jack tombe amoureux de Fleur, la Printemps chargée de l'éliminer. Pour être ensemble, ils vont devoir échapper au terrible cycle meurtrier dans lequel ils sont prisonniers. Mais leur créateur ne les laissera pas partir si facilement…
Ensemble, ils sont la tempête !

Challenge mois de la fantasy 

J'ai choisi ce roman pour l'item "nous avons un destin", les personnages étant des sortes d'élus incarnant les saisons.
Il peut aussi entrer dans les catégories suivantes : 
- Nous avons rencontrés des gens extraordinaires : les saisons ont toutes des pouvoirs magiques
-Et commence le périple : nous suivons Jack et ses potes durant un road-trip à travers les USA
- Pour y trouver l'amour : Tout tourne quand même autour de ça, hein.


Mon avis

La première fois que j'ai ouvert le livre, je suis tombée sur le premier chapitre et une date. Le 12 mars. C'était suffisant pour que, un, je prenne le bouquin avec moi, deux, je sois persuadée qu'il serait fait pour moi. Non mais c'est vrai, un roman qui commence le jour de mon anniversaire ne peut qu'être fait pour moi. Ou presque donc. Oui, il ne me faut pas grand chose, je l'avoue. Il n'empêche que même sans ça, je l'aurais pris ce roman, parce que le résumé me plaisait beaucoup. Elle Cosimano réinterprète le mythe des saisons dans son roman tout comme certains passages de la mythologie grecque (même si là, elle prend un grand virage à 180 en faisant de Gaïa la fille de Chronos alors que c'est plutôt l'inverse). On part donc sur de la bonne vieille mythologie grecque couplée à la mythologie un peu plus récente anglo-saxonne avec la légende de Jack Frost. Vous sentez la grosse hype que j'ai pu avoir ? 

Malheureusement, je devrais le savoir, quand un roman annonce trop de bonne chose, il a toutes les chances de me décevoir à un moment où un autre. Et ça n'a pas raté avec les Saisons de la Tempête. Je m'en vais vous expliquer pourquoi. Tout est une question d'univers et peut-être aussi un peu de genre. J'avais oublié que je me trouvais sur du Young-Adult se passant à notre époque et, surtout, que j'avais affaire à une romance. Ce qui aurait pût être un roman se rapprochant d'un Hunger Game (avec une arène aussi vaste que les Etats-Unis) est devenu, eh bien, un peu moins bien que ce que j'espérais. L'univers est pourtant bien là. J'ai adoré la manière dont l'autrice utilise le mythe de Chronos, tout comme celui de Gaïa. J'ai beaucoup apprécié voir les Saisons personnifiées, avec des pouvoirs qui leur sont propres, la manière dont elles interagissent entre elles, s'entretuant à chaque changement. Mais une fois encore, il y a la romance omniprésente. Tout tourne autours. A la base, ce n'est pas quelque chose qui me dérange énormément. J'aime de plus en plus les romances dans les romans de SFFF (ça se voit ) un bon paquet de mes lectures actuelles).

Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? J'ai pas totalement accroché à ce qu'il se passe entre Jack et Fleur. J'ai aimé les deux personnages. J'ai de suite accroché avec Jack. Il a un côté rebelle au grand cœur que j'apprécie assez tout en doutant énormément de lui tout le long de l'aventure. Pour Fleur, se ne fut pas le coup de foudre de suite mais là encore, c'est le genre de personnage que j'apprécie, un peu effacé au début mais avec une force qui pousse les autres à faire de leur mieux. Mais l'alchimie entre eux ne m'a pas de suite sauté aux yeux. Et franchement, j'ai mis un moment avant de comprendre ce qu'ils pouvaient bien faire ensemble ces deux-là. Un truc qui n'est pas arrivé avec Julio et Amber, l'été et l'automne, dont l'alchimie m'a de suite sauté aux yeux. Du coup, ça m'a un peu plombé l'ambiance tout ça, surtout que les sentiments des deux jeunes gens sont omniprésent. Jack n'agit que pour sauver Fleur (parfois les autres, mais principalement elle). 

L'autre soucis, c'est que je trouve que le roman manque de développement. L'univers m'a beaucoup plut mais je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour qu'il soit encore mieux. Il n'est pas assez expliqué et finalement peu exploité. On reste sur du road-trip avec une petite partie de fantasy sur une bonne partir du roman. De même, les personnages secondaires sont parfois un peu trop en retrait. Je comprends que les Superviseurs (que j'ai adoré en plus) ne sont pas les éléments les plus essentiels du roman, mais j'aurais voulu en connaitre plus sur eux et leurs rôles si particuliers. De même pour Julio et Amber, les deux autres saisons ou encore Lyon, Gaïa et Chronos. Mais il est possible que les éléments qu'il me manque soit apparemment dans le second tome prévu pour cette année (à savoir qu'à l'époque où de Saxus a acheté les droits, les Saisons de la Tempête devait être un one-shot. Il se suffit d'ailleurs à lui-même parfaitement).

Après, je râle beaucoup mais il n'empêche que ce fut une lecture assez agréable. Il fait parfaitement son job, ce roman. Bon, oui, je trouve la romance trop présente et pas toujours évidente. Mais j'ai adoré suivre les Saisons dans leur quête de liberté. Ce n'est donc pas une si grande déception que ça. Disons qu'il est comme on pourrait finalement l'attendre, divertissant.

dimanche 10 janvier 2021

La Neuvième Maison, Leigh Bardugo

 Avant toute chose, je tenais à remercier les éditions de Saxus pour m'avoir permis de gagner ce roman et surtout pour le boulot qu'elles font depuis un moment. D'ailleurs, si je n'avais pas gagné le dit roman, je ne l'aurais peut-être pas lu. J'avoue qu'il ne me disait pas grand chose de spécial à la base et qu'il n'a pas fait parti des sorties remarquables pour moi de la maison de Saxus. Disons qu'il ne faisait pas parti de mes priorités jusque là.

La Neuvième Maison, Leigh Bardugo

Editeur : De Saxus
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en VO :  Ninth house
Année de parution en VO : 2019
nombre de pages : 525

A lire si 
- Vous aimez le surnaturel
-Vous aimez les héroïnes qui n'en sont pas vraiment
- Vous aimez les secrets

A ne pas lire si ;
- Vous n'aimez pas les nombreux flashbacks
- Vous voulez que ça bouge de suite

Présentation de l'éditeur :

Alex "Galaxy" Stern a vécu une adolescence chaotique. Elévée à Los Angeles par une mère hippie, elle a abandonnée l'école très jeune pour se retrouver dans un monde sombre, violent et sans avenir.
A 20 ans, elle est la seule survivante d'un horrible massacre inexpliqué, et c'est sur son lit d'hôpital qu'elle se voit offrir une seconde chance : rejoindre la prestigieuse université Yale en intégrant la maison Léthé. Cette entité, appelée la Neuvième Maison, surveille les huit sociétés secrètes de Yale ; ces dernières forment les futurs décideurs ainsi que les personnes influentes et pratiquent la marine sous différentes formes, bien souvent sinistres et dangereuses. 
Alex a été choisie, car elle possède un pouvoir rare et mystérieux, elle peut voir les fantômes. Alors que son mentor a disparu, elle va devoir enquêter sur le meurtre d'une jeune fille. Ce qu'elle va découvrir va bien au delà de l'horreur...

Mon avis

Comme je le disais, la Neuvième Maison ne faisait pas partie des sorties remarquables de la maison d'édition pour moi. Sa quatrième de couverture ne me disait pas grand chose, et j'avais vu des avis assez mitigé dessus. Il faut dire que Leigh Bardugo, son autrice, a une sacrée réputation dans le domaine Young Adult avec le Grishaverse et son passage a quelque chose de plus adulte était attendue. N'ayant lu que Six of Crow de l'autrice, et l'ayant vraiment beaucoup aimé, j'avais peut-être un peu peur de ne pas apprécier. J'ai donc fait en sorte d'oublier ce que j'avais lu dans les critiques et je me suis lancée.

Le prologue m'a de suite plu. Il a ce côté mystérieux qui donne envie de lire la suite. Il permet aussi de commencer à mettre en place l'univers du Léthé sans trop en dire non plus. En quelques pages, j'étais prise au piège, je voulais savoir comment Alex Stern était arrivée dans le Clapier, ce qui l'avait mordu, pourquoi et comment elle allait bien pouvoir se sortir du bordel où elle semblait être. Autant dire qu'en quelques pages, Leigh Bardugo a réussi à m'attraper dans ses filets et me faire passer du début du printemps à l'hiver et l'automne précédent à la découverte de Yale, de ses sociétés secrètes et de la magie qui entoure le camps et la ville.

Yale est connu dans le monde entier comme étant l'une des meilleures universités des Etats-Unis. Elle est connue pour avoir eu sur ses bancs des présidents, des personnalités politiques, culturelles, scientifiques et j'en passe. Elle est aussi connu pour ses sociétés secrètes estudiantines (qui ne le sont plus tant que ça), comme la Bones and Skulls (surement la plus connue) ou encore la Scroll and Key... Ces sociétés secrètes, dans le roman, usent de la magie pour gouverner le monde dans l'ombre. La Bones and Skulls pratique par exemple la divination dans les entrailles humaines, Book and Snake la nécromancie, le Manuscrit la magie des miroirs et des glamours... Afin de préserver leur secret mais aussi la tranquilité du monde qui les entoure, une neuvième maison a été crée, le Léthé. Elle a pour mission de surveiller l'utilisation de la magie et de protéger les huit maisons du Voile. Une mission dont elle s'acquitte sans trop de mal depuis pas mal d'année. C'est dans cet univers que nous entrons de pleins pieds avec Alex Stern, jeune femme au passé trouble et à la capacité de voir les fantômes. Un univers sombre, mystérieux et violent. Alors qu'elle tente de s'accrocher à la seconde chance que lui a offert le doyen Sandow, elle doit faire face à la disparition inquiétante de son mentor, Darlington, et au meurtre d'une fille de la ville, Tara. 

J'ai beaucoup aimé l'univers du roman. Je pense que vous me connaissez assez pour savoir qu'une histoire avec des sociétés secrètes usant de magie interdites ne peut que me plaire. C'est effectivement le cas. J'ai beaucoup aimé la manière dont Bardugo se sert des sociétés (qui existent réellement), leur insuffle la magie et surtout utilise les diverses rumeurs qui ont pu courir sur elles depuis leur création. J'ai eu l'occasion de me pencher un peu sur la Skull and Bones il y a quelques temps de ça (la faute à un reportage sur Arte parlant d'une de leur île) et autant dire qu'il court autant de rumeurs sur elle que sur les loges franc maçonnique (j'ai un faible pour les sociétés secrètes, je l'avoue). Mais surtout, j'ai adoré l'ambiance que tout cela donne à Yale et à New Haven. La vie étudiante y gagne un petit quelque chose de plus. On y retrouve tout ce que l'on peut imaginer qu'un jeune américain pourrait y vivre, tout ce que les films nous ont montrés, avec une touche de morbide, de violence assez glaçante au final. Surtout que l'autrice a tendance à aller dans les coins sombre, à montrer le pire de ce que l'humain peut faire. 

Alex Stern, malgré ce qu'elle pense, parait plus qu'à sa place dans le Yale que son autrice nous montre. La jeune femme est détruite depuis bien longtemps. Sa capacité à voir les morts la mené au fond du trou depuis bien longtemps. Son ancienne vie à Los Angeles n'a fait que la noyer dedans un peu plus. Elle a envie de se fondre dans Yale, de devenir la parfaite petite étudiante. Une image qu'elle entretient durant une bonne partie du roman, la première. Alex essaie de se plier à ce qu'elle veut être et ça malgré ce qu'il se passe autour d'elle. Cela se ressent dans la lecture. Entre la présentation, assez longue de l'univers, des maisons et de ce dont elles sont capable, Alex semble aussi perdue que nous. Elle est noyée dans tout ça, se laisse aller d'un côté et de l'autre. Cette première partie en devient parfois un peu trop lente, trop descriptive, Alex trop transparente à mon gout. Seul les chapitres de Darlington m'ont semblé avoir beaucoup d'importance. C'est un personnage qui j'ai apprécié même si nous ne le voyons pas assez et que très souvent, nous sommes confrontés au souvenir qu'Alex a de lui. Mais à partir du moment où la jeune femme commence à écorcher l'image qu'elle veut faire d'elle, où elle redevient l'ancienne Alex, le roman prend un autre tournant. Tout s'accélèrent afin d'arriver au final (que je n'ai pas totalement vu venir d'ailleurs).

Enfin, un petit mot sur le style de l'autrice. Si vous détestez les flashbacks, les digressions et autres, passez votre chemin. Leigh Bardugo aime en user, et parfois en abuser. Cela peut clairement rebuter les lecteurs. Personnellement, je trouve que ça le charme du roman et que tout est plutôt bien amené. C'est d'ailleurs quelque chose que j'avais déjà remarqué chez elle en lisant Six of Crows. Ici, c'est peut-être un peu plus présent, surtout quand on sait qu'elle revient déjà dans le passé (récent) avec les chapitres de Darlington et qu'elle le fait aussi durant les chapitres d'Alex pour approfondir l'histoire de la jeune femme.

Au final, j'ai apprécié ma lecture. Vraiment. Et au vu de sa fin, j'ai très très hâte de pouvoir lire la suite (j'espère qu'il y aura une suite, il faut qu'il y est une suite). J'ai beaucoup aimé que le roman prenne son temps, qu'il nous livre ses secrets petit à petit. J'ai adoré le mélange du fantastique avec le thriller (même si j'aurais peut-être voulu un peu plus de thriller parfois). Ce fut vraiment une bonne lecture. 

mardi 15 décembre 2020

N'oublie jamais, Nevernight, tome 1, Jay Kristoff

J'ai un peu craquer sur Nevernight à force de le voir. Bon, faut dire aussi que la campagne de teaser de De Saxus avait déjà fait un très bon travail. Et puis, les couvertures étaient top aussi (celle de la reliée est juste wahoo mais il l'avait pas à la librairie)(et puis, les reliés, c'est joli tout plein mais pas pratique)(n'empêche que je cracherais pas dessus). Bref, j'ai craqué et je pense fortement avoir eu raison. 

N'oublie jamais, Nevernight, tome 1, Jay Kristoff

Editeur : de Saxus
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en VO : The Nevernight Chronicle, book 1: Nevernight
Année de parution en VO : 2016
Nombre de pages : 768

A lire si 
- Vous voulez de la dark fantasy
- La violence ne vous fait pas peur, le sang non plus d'ailleurs

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de soft.
- Vous voulez des personnages adultes
- Vous n'aimez pas les notes de bas de page.

Présentation de l'éditeur : 

Dans un pays où trois soleils ne se couchent presque jamais, une tueuse débutante rejoint une école d'assassins, cherchant à se venger des forces qui ont détruit sa famille.
Fille d'un traître dont la rébellion a échoué, Mia Corvere parvient de justesse à échapper à l'anéantissement des siens. Livrée à elle-même et sans amis, elle erre dans une ville construite sur les ossements d'un dieu mort, recherchée par le Sénat et les anciens camarades de son père.
Elle possède un don pour parler avec les ténèbres et celui-ci va la mener tout droit vers un tueur à la retraite et un futur qu'elle n'a jamais imaginé.
À 16 ans, elle va devenir l'une des apprentis du groupe d'assassins le plus dangereux de toute la République : L'Église rouge. La trahison et des épreuves l'attendent dans les murs de cet établissement où l'échec est puni par la mort. Mais si elle survit à cette initiation, elle fera partie des élus de Notre-Dame du Saint-Meurtre, et elle se rapprochera un peu plus de la seule chose qu'elle désire : la vengeance.

Mon avis

Bon, on va pas se mentir, Nevernight a beaucoup trop de chose que j'aime pour ne pas me plaire. Rien que la quatrième de couverture me fait baver, et je ne parle donc pas des couvertures des deux versions publiée par de Saxus. C'était une évidence, entre lui et moi, ça allait coller. Est-ce que ce fut bien le cas ? C'est ce que l'on va voir.

Mia Corvere a dix ans lorsque son père est exécuté pour trahison et familia anéantie avec lui. Ce jour-là, elle perd sa famille et gagne un étrange pouvoir, celui d'utiliser les ombres. Depuis, elle rêve de vengeance. Elevé par Mercurio, un ancien membre de l'Eglise Rouge, sa vie se résume à sa vengeance et au moyen d'y parvenir. Pour se faire, elle doit intégrer elle-même l'Eglise de la Déesse Nyah, notre Dame du Saint-Meurtre et devenir la meilleure assassin de sa génération. La voilà donc partit pour le désert d'Ashkah et l'Eglise Rouge.

Commençons par le début, l'univers que nous laisse entrevoir ce premier tome de la trilogie. Nous découvrons en premier Sepulcra, la capitale de la république d'Itreya, où la nuit n'apparait que tous les trois ou quatre ans à cause des trois soleils qui brulent dans le ciel. La cité donne le ton, construite dans les ossements d'un dieu mort. Grace à ses trois soleils, elle semble lumineuse, mais ne nous leurrons pas, comme toute cité qui se respecte dans un monde penchant méchamment vers la dark fantasy, c'est pour mieux cacher la puanteur et l'obscurité de ses habitants. Si Sepulcra ressemble beaucoup à Venise par sa géographie, elle m'a fait penser à la Rome antique par sa politique ; une république dirigée par un Sénat qui semble fort bien corrompu, un sénateur qui a réussi à se faire élire durant six ans grâce à une belle entourloupe etc... Forcément, ça me plait beaucoup, autant géographiquement (même si finalement pour l'instant, on a peu vu la ville) que politiquement. Côté Eglise Rouge, on est pas mal non plus. Forcément, comme elle est vouée à la méchante déesse Nyah qui représente la nuit, il y fait toujours très sombre, une ambiance bien pesante y règne et le sang et la violence sont partout de manière bien visible. Un environnement finalement bien moins oppressant que Sepulcra, vu que là, tout est dit, et qu'on s'attend à tout. Tout est donc fait pour faire de l'Eglise Rouge et de sa Déesse l'ennemie du bien dans le roman et ça fonctionne assez bien. Peut-être trop d'ailleurs. Pendant une bonne partie du roman, une méchante impression de manichéisme dans la construction de l'univers ne m'a pas lâché. Ca reste une impression, parce que ce n'est pas le cas. N'empêche que c'était là. 

Ensuite passons aux personnages. J'ai adoré Mia, c'est dit. La jeune femme a un côté très frais en fait. J'ai adoré son irrévérence, sa quête de vengeance, ses peurs, sa façon de voir le monde, son pouvoir et la manière dont elle tente de le gérer, sa quête d'identité… Sa manière de faire peut-être un peu tâche parfois à l'Eglise Rouge aussi. Mia est un personnage plein de gris, de nuances. Et dans l'univers qu'à mis en place Kristoff c'est un vrai petit bonheur. Et surtout, ça semble presque naturel, ça en faire trop, particulièrement lorsqu'on découvre ses professeurs qui manquent, eux, parfois de nuances. Ce n'est pas le cas de tous les personnages secondaires, heureusement. Disons pas de tous. Tric et Ashlinn sont eux-aussi tout en nuance, même si c'est moins voyant que pour Mia. Ce sont d'ailleurs les seuls à qui je me suis attachée en plus de la jeune femme (aussi les seuls à être vraiment en contact avec elle, les autres faisant souvent plus parti du décors qu'autre chose). Pour les autres, c'est plus compliqué. Disons que parfois, l'auteur en fait un peu trop avec son idée de secte d'assassins gavés de meurtre et de sang. Oh, et il y a Gentilhomme. J'ai adoré Gentilhomme qui est surement mon personnage préféré de tout le roman. Il est juste génial.

Je pense que vous voyez déjà se profiler le défaut que j'ai trouvé au roman. Un défaut que l'on retrouve aussi dans le style du narrateur, personnage à lui tout seul, qui, à l'instar de Pratchett dans bon nombre de ses annales, s'amusent à nous donner des courts d'histoires ou des anecdotes dans les notes de bas de pages. Si vous n'aimez pas ça, passer votre chemin. Il y en a un nombre conséquent. Perso, ça ne me dérange pas du tout, surtout que le dit narrateur a un humour plutôt agréable et plein de sarcasme et d'ironie. Oui, le roman en fait trop. Trop sombre, trop violent, trop de note, trop de tout, parfois tellement qu'on tombe un peu dans la caricature de ce qu'il voudrait être. Et vraiment pour moi, c'est là que ça ne va pas. Parce que même si je comprends parfaitement l'effet qu'a voulu donner Jay Kristoff avec cette exagération, que se soit dans l'univers ou les personnages, pour moi, ça manque clairement de nuance. Or la dite nuance, on ne la retrouve qu'avec Mia. Alors, oui, ça en fait un personnage hors du commun dans le roman, mais a-t-elle besoin de ça ? Pas vraiment. Elle est déjà hors du commun de part sa nature. Du coup, pour moi, ce n'est donc pas assez nuancé. Après, c'est un parti pris de l'auteur que je comprends. Pourquoi faire dans la nuance lorsque le trop réussit à être pour le moins spectaculaire et qu'il permet de montrer la singularité de son héroïne ? Non parce que bon, je critique mais je ne peux m'empêcher de m'avouer que ça fonctionne super bien en fait sur ce tome. Ca manque de nuance mais l'ambiance est là, oppressante, sombre, violente et va parfaitement avec ce que l'auteur écrit.

Donc, Nevernight est passé à pas grand chose du coup de cœur. Ce fut une lecture appréciable, dans un univers riche et des personnages qui ont su me plaire. Ce début de trilogie m'a plut et j'ai très très hâte que de Saxus publie la suite (j'espère vraiment ne pas avoir à attendre trop longtemps, sachant que toute la série a déjà été publié en VO)




lundi 7 décembre 2020

Le Royaume Assassiné, Alexandra Christo

 Ce livre fait parti de ce que j'attendais avec une impatience non feinte (et que j'aurais lu plus tôt si j'avais eu plus confiance en moi en VO à sa sortie). Du coup, j'étais hyper contente lorsque de Saxus l'a enfin publié. Et même si je n'ai pas l'édition reliée que j'aurais bien voulu (mais j'ai préco trop tard à ma librairie pour l'avoir...) je suis ravie de l'avoir enfin entre les mains.

Le Royaume Assassiné, Alexandra Christo

Editeur : De Saxus
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en VO : To Kill a Kingdom
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 499

A lire si :
- Vous vous une revisite de la Petite sirène
- Vous aimez les histoires de pirates
- Vous voulez un One-shot

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas les sirènes

Présentation de l'éditeur : 

La princesse Lira fait partie de la royauté des sirènes, et c'est la plus létale de tous. Elle possède le cœur de dix-sept princes dans sa collection et est vénérée à travers les mers. Jusqu'à ce qu'un coup du sort la force à tuer l'un des siens. Pour punir sa fille, la Reine des Mers transforme Lira en ce qu'elle hait le plus au monde : une humaine. Privée de sa voix, Lira a jusqu'au solstice d'hiver pour délivrer le cœur du Prince Elian de la Reine des Mers, au risque de rester humaine pour toujours.
L'océan est le seul lieu que le Prince Elian considère comme chez lui, même s'il est l'héritier du plus puissant royaume au monde. Chasser les sirènes est davantage pour lui qu'un répugnant passe-temps, c'est sa vocation. Lorsqu'il vient en aide à une femme sur le point de se noyer, elle se révèle être bien plus que son apparence ne le laisse supposer. Elle fait la promesse de l'aider à trouver le moyen de détruire les sirènes pour de bon. Mais peut-il lui faire confiance ? Et à combien de pactes Elian va-t-il devoir consentir pour éliminer le pire ennemi de l'humanité ?

Mon avis

Autant le dire dès le début, la Petite Sirène n'est pas mon conte préféré. Sa version Disney encore moins. Pourtant, j'aime particulièrement tout ce qui touche à la mer et j'apprécie certaines des adaptations qui ont pu être faite du conte (mention spéciale à cette version là, Rusalochka qui date de 1968). Et pourtant, je voulais à tout prix lire le Royaume Assassiné. Peut-être justement parce que c'est une relecture à la fois du conte originel et de la version Disney (disons que certains éléments font partie de la version animé bien connue quand la plupart d'entre eux viennent du conte). Est-ce que j'ai eu raison ? C'est ce qu'on va voir.

Lira est la fille de la Reine des Mers. Princesse sans cœur du royaume des mers, elle est la Dévoreuse de Princes, une sirène qui ne prend que les cœurs des princes des cent royaumes. Mais après désobéit à sa mère, elle doit prendre le cœur d'un simple marin pour son dix-huitième anniversaire. Incapable de s'y plier, elle va essayer de prendre la vie du prince Elian, le chasseur de sirène. Un nouvel affront que la Reine des Mers ne laisse pas passer. Elle transforme sa fille en humaine, lui prend son chant et l'envoie à la surface avec un ultimatum. Lira doit prendre le cœur d'Elian avant le Solstice d'hiver. Repêchée par Elian sur son navire pirate, elle va partir avec lui à la recherche de la seule chose pouvant encore la sauver, l'Œil de Keto, un mystérieux cristal pouvant mettre un terme à la vie de sa mère mais aussi à la guerre entre les sirènes et les humains.

Comme souvent avec un livre que j'ai aimé, j'ai trois mille trucs en tête à raconter et beaucoup de mal à mettre le tout en ordre. Alors, commençons par le commencement et la réécriture. Elle est fort bien faite. On garde à l'esprit pas mal de chose venant du conte d'origine (les sirènes qui se transforment en écumes à leur mort, Lira doit prendre le cœur du prince pour redevenir une sirène, elle perd son chant, il est question d'un mariage arrangé du côté d'Elian) tout en empruntant beaucoup à Disney (la Reine des Mers a l'apparence d'Ursula, le chant de Lira est enfermée dans un coquillage que sa mère porte au cou et quelques autres petites choses) (heureusement, il n'y a pas de sidekick dans le genre de Polochon ou Sébastien dans le Royaume Assassiné). Mais surtout, on retrouve aussi des sirènes bien plus proches des mythes scandinaves (et même de la sirène grecque, mi-femme mi-oiseaux), des sirènes sanguinaires qui perdent les marins grâce à leur chant. Et je dois dire que revenir à ces origines fait un bien fou. Adieu la sirène qui rêve du prince charmant. D'ailleurs, adieux aussi le prince charmant dans le Royaume Assassiné, Elian est loin du prince Eric. Bref, tout ça pour dire que cette réécriture a du bon, évitant tout ce que je n'aime pas chez Disney tout en se basant quand même bien dessus.

L'histoire, du coup, devient vachement plus plaisante que celle des contes. Nous voilà avec une guerre entre sirènes et humains qui durent depuis fort longtemps, une princesse sirène qui se retrouve à devoir vivre avec les humains pour survivre et un prince qui ne veut pas l'être et préfère largement parcourir les océans avec son équipage. Le tout sans aucune niaiserie (ou presque) et avec pas mal d'action, de combat (il ne manque qu'un vrai abordage, le seul qu'il y a n'est pas assez "voyant" à mon gout). On y trouve forcément beaucoup de chose que j'aime et apprécie, avec en premier lieu la mer, les pirates et les combats. Le tout avec des personnages haut en couleur qu'on ne peut qu'apprécier. 

 D'abord, il y a Lira, qui porte le roman. Même si elle partage l'affiche et surtout les chapitres point de vue avec Elian, elle reste le centre du roman. C'est autour d'elle qu'il tourne, et plus particulièrement sur son évolution. J'ai surtout beaucoup apprécié le caractère de la demoiselle, qui ne s'en laisse pas du tout conter même dans son corps frêle d'humaine. Puis, il y a Elian. J'ai adoré le personnage. Mais vraiment. Déjà son introduction est juste géniale. Ensuite, j'ai aimé voir son dilemme entre ce qu'il est et ce qu'il devrait être. Elian est un pirate avant tout, quoique le monde voudrait qu'il soit. J'apprécie vraiment qu'il n'est pas grand chose du prince charmant, il a tout du pirate. De plus, la relation qu'il a avec Lira m'a beaucoup plu. Les deux jeunes gens se lancent des piques quasi tout le temps, tout en apprenant à se connaitre, se faire confiance et surtout se respecter. Quant à leur romance, elle fonctionne fort bien pour moi justement grâce à tout ça. Le côté ennemies to lovers fonctionne toujours bien sur moi, et là, je suis ravie. Côté personnages secondaires, on reste aussi sur du haut en couleur, avec des pirates gouailleurs et baratineurs tout en restant fidèle à leur capitaine, des familles royales qui complotent à tout va etc... Seul petit bémol, une Reine des Mers peut-être un peu trop caricaturale et finalement assez absente. 

Je pense que je vais m'arrêter là, parce que sinon je vais vous raconter tout le roman, en spoilant bien entendu et que ça serait moins drôle pour vous. Bref, j'ai donc beaucoup aimé, assez même pour vous dire que ceci est un coup de cœur (mais je pense que vous vous en étiez douté). J'ai tout apprécié, même la fin qui m'a paru peut-être un peu rapide quand même. En plus de ça, et je sais que pour beaucoup, ça compte, c'est un one-shot (mais j'aurais tellement voulu pouvoir suivre Elian et Lira plus longtemps). 

lundi 16 mars 2020

Le Prieuré de l'Orange, Samantha Shannon

J'ai commencé celui que je surnomme effectueusement "la Brique" sur instagram, il y a presque un mois. Et puis, j'ai été opéré de l'appendicite et pendant une semaine et demie, je n'ai pas pu le lire parce que j'étais incapable de trouver une position adéquate pour ça. Cela ne m'a pas empêcher de le dévorer dès que j'ai pu le reprendre.

Le Prieuré de l'Orange, Samantha Shannon

Editeur : De Saxus
Collection : fantasy
Année de parution : 2019
Titre en VO : The Priory of the Orange Tree
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 958

A lire si :
- Vous voulez de la bonne fantasy
- Vous voulez un mélange entre notre vision du médiéval et une vision orientaliste
- Vous voulez des dragons

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas de dragons

Présentation de l'éditeur

Un monde divisé. Un reinaume sans héritière. Un ancien ennemi s'éveille. La maison Berethnet règne sur l'Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d'elle... Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages. Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l'usage d'une magie interdite s'impose pour cela. De l'autre côté de l'Abysse, Tané s'est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence. Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent d'un long sommeil...Bientôt, l'humanité devra s'unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.

Mon avis

J'avoue que lorsque j'ai vu la brique qu'était ce roman à la librairie, j'ai un peu hésité à me le prendre. Surtout qu'à ce moment-là, on commençait à peine à avoir des avis dessus. J'étais quasiment sûre que j'allais aimer. Alors, finalement, je l'ai pris et j'ai bien eu raison.

Le prieuré de l"Oranger pourrait être un quelconque roman de fantasy. On y trouve des dragons, un ennemi quasiment invincible, une prophétie, des royaumes que tout opposent, des personnages que tout opposent aussi. Mais, résumé le livre à juste ça serait ne pas lui rendre hommage. Parce que le Prieuré n'est pas un quelconque roman de fantasy. C'est un roman comme j'aimerai en lire plus souvent, où les femmes ne sont pas justes des demoiselles en détresse, où les LGBT et les personnes de couleurs ne font pas juste parti du décors. Rien que pour ça, il vaut plus que le coup d'être lu. Mais de quoi ça parle précisément ?

Samantha Shannon a créé un monde menacé par le Sans-Nom, un immense dragon. Mais au lieu de se dresser comme une seule personne, les divers renaudes et royaumes de ce monde ne communiquent pas entre eux. La faute au Sans-Nom, et à la peste draconique apparut avec lui qui a déjà faillit détruire une partie du monde. Ainsi, l'ouest et l'est sont séparés par un immense océan, l'Abysse, mais aussi par un embargo de la part de l'est. Les deux mondes sont donc séparés de plusieurs façons et nous allons suivre deux personnages par point cardinaux, à chaque fois une femme et un homme. 

Côté Est, nous allons découvrir la jeune Tané, qui rêve de devenir dragonnière. Mais l'arrivée d'un étranger sur la plage alors qu'elle ne devrait pas s'y trouver va bouleverser son univers. Elle va enfreindre plusieurs lois de la Seiiki afin de parvenir à réaliser son rêve. C'est ainsi que nous allons faire la connaissance du docteur Roos, homme de l'ouest exilé dans l'est par la reine de l'Inys. Lui ne rêve que de revenir chez lui et cela par tous les moyens. Côté Ouest, nous rencontrons Ead, membre du Prieuré de l'Oranger envoyée à la cour d'Inys pour protéger la reine. Sa mission s'avère plus compliquée que prévue à cause de la dite reine, Sabran, et des intrigues de cours. Nous allons aussi découvrir Lord Artheloth Ru, envoyé en territoire draconique parce que trop ami avec sa majesté. Et oui, bienvenu à la cour d'Inys où les complots sont bien présents et où il faut à tout prix que la reine se marie et surtout enfante pour ne pas voir revenir le Sans-Nom. On va croiser une magnifique galerie de personnages à la suite de nos quatre narrateurs. J'ai été ravie de les découvrir, tous autant qu'ils sont. J'ai aimé voir les différences entre eux, la représentation des personnages de couleurs (Loth, sa soeur et d'autres sont noirs, à l'est, les personnages sont plutôt typés asiatiques et j'en passe) et celle de personnages LGBT (je ne veux pas trop en dire pour ne pas spoiler mais pas mal de couples sont non-mixes). Ça fait parti de ce qui fait le charme du Prieuré pour moi. Pouvoir avoir autant de personnages aussi variés, que se soit dans leurs rôle (on va de la reine aux pirates en passant par des dragonniers et des roturiers), dans leur couleur de peau, dans leur religion ou encore dans leur orientations sexuelles. 

J'ai aussi beaucoup aimé la manière dont l'autrice a su s'approprier diverses cultures et en à fait non pas des copies mais quelques choses de plus que ça. Ainsi, la Seiiki et l'Empire des douze-Lacs m'ont fait pensé à la Chine. On y trouve d'ailleurs des dragons basé sur le modèle chinois et des légendes qui pourraient venir de ses pays. Mais ce n'est pas non plus une Chine idéalisée que nous avons là. Tout comme la partie Ouest n'est pas une Europe/Afrique (on y retrouve des pays comme l'Inys qui font penser à nos cours moyenâgeuse et des déserts qui pourraient être africains) idéalisé. L'autrice se sert des cultures et des légendes pour façonner son monde et le fait particulièrement bien. Du coup, on se retrouve avec quelque chose d'à la fois familier et pas du tout. Après, j'ai eu une préférence pour l'Est et sa culture plus asiatique parce qu'elle m'est moins connue (et que ça m'a donné envie d'en découvrir un peu plus, que se soit en fantasy ou même en blanche ou IRL). Peut-être aussi parce que ce qui se passe du côté Ouest, et plus particulièrement à la cour de la reine Sabran, m'a semblé plus prévisible (alors attention quand je dis ça, disons que pour moi, la partie complot de cours était prévisible, la partie découverte du Prieuré et ce qui va avec un peu moins quand même). 

Enfin, il y a les divers thèmes, ceux sur quoi va appuyer le livre. On va retrouver des thèmes assez classiques, le deuil, la perte, l'acceptation de la différence (que se soit culturelle ou sexuelle), la modernisation de la pensée. Tout est traité de manière douce, sans trop en faire, et souvent des deux côtés du monde. Cette pluralité est rafraîchissante, je trouve. Et puis, surtout, beaucoup de chose sont vus par le prisme des femmes. C'est un vrai plus sur beaucoup de sujets, dont celui de la modernisation des peuples (Sabran est une reine des plus modernes quand on y repense bien)(mais idem, pour pas spoiler, je ne peux pas en dire plus). On trouve ainsi une approche féministe qui me parle énormément.

Je pourrais passer des heures à parler de ce roman mais malheureusement, je pourrais aussi passer des heures à le spoiler, ce qui serait un peu dommage. Je vais donc m'arrêter là pour ce qui est de l'avis par ici. Vous l'aurez compris, c'est un bon gros coup de coeur pour moi que ce Prieuré de l'Oranger. Sous des couverts de fantasy assez classiques, on découvre un texte passionnant, féministes et moderne, le tout avec des dragons, des complots et une bonne grosse bataille finale (d'ailleurs, il n'y a pas tant de bataille que ça, ce qui est plaisant aussi).