mardi 30 novembre 2021

La Suite Apocalyptique, The Umbrella Academy, tome 1, Gerard Way, Gabriel Bà et Dave Stewart

 L'avantage d'aller (enfin) à la médiathèque, c'est que, clairement, je peux me faire plaisir avec les bande dessinée, manga, romans graphique et comics. La sélection est pas forcément ultra énorme mais y a du vraiment pas mal. Comme les trois tomes de The Umbrella Academy. J'adore la série Netflix et je voulais depuis un moment découvrir le matériel de base de celle-ci.

La Suite Apocalyptique, The Umbrella Academy, tome 1, Gerard Way, Gabriel Bà et Dave Stewart

Editeur : Delcourt
Collection : COntrebande
Année de parution : 2019 (pour cette édition deluxen 2009 pour l'édition normale)
Titre en VO : The Umbrella Academy: Apocalypse Suite
Année de parution en VO : 200/8
Nombre de pages : 224

A lire si
- Vous aimez les comics
- Vous voulez une histoire de super-héros un peu originale
- Vous aimez la série Netflix (ben oui, ça aide)

A ne pas lire si 
- Vous voulez quelque chose qui prend son temps

Présentation de l'éditeur :

Lorsque 43 enfants naissent de femmes qui ne montraient aucun signe de grossesse, Sir Reginald Hargreeves en adopte sept dans l'espoir de sauver l'humanité. Les enfants grandissent, leurs exploits au sein de l'Academy se succèdent, comme les crises familiales... jusqu'à la dissolution du groupe. Les années passent avant que les membres de cette famille dysfonctionnelle se retrouvent autour de la tombe de leur père adoptif et se déchirent à nouveau.

Mon avis

On va pas se mentir, ce n'est pas juste parce que j'ai aimé la série que j'ai pris Umbrella Academy. Le nom du scénariste (et créateur) y est pour beaucoup. J'aime énormément tout l'univers qui tourne autour de My Chemical Romance, plus particulièrement autour des deux derniers albums du groupe, The Black Parade et Danger Day (qui est le prémices d'ailleurs d'un autre comics de Way, the True Live of the Fabulous Killjoys)(et comme j'adore l'album, je compte bien l'acquérir un jour celui-ci). Gerard Way n'est pas juste un chanteur, il a d'abord fait des études dans l'art et plus particulièrement dans l'industrie du comics. Il sait donc ce qu'il fait lorsqu'il met en place le dossier pour the Umbrella Acadamy. Ce n'est d'ailleurs pas son premier comics, il a déjà tenté l'aventure plus jeune. Il est interessant de savoir cela pour oublier un peu l'image de chanteur de Way. On a affaire à quelqu'un qui sait ce qu'il fait ici, qui a déjà travaillé dans ce domaine. Mais passons donc à ce premier tome.


Pour ceux qui connaissent la série Netflix, pas d'inquiétude, le pitch est le même. En 1989, 43 enfants naissent en même temps alors que leurs mères n'étaient pas du tout enceintes. Sir Reginald Hargreeves va alors adopter sept de ces enfants et va les éduquer pour qu'ils empêchent l'apocalypse. Tout se passe à peu prés bien durant leur enfance jusqu'à ce que, comme souvent dans les familles, les conflits et autres crises familiales finissent par séparer tout le monde. Il faut attendre plusieurs années, et la mort de Sir Reginald pour que la famille se retrouve une nouvelle fois...


S'il y a une chose que j'aime dans ce comics, c'est qu'il a beau parlé de super-héros et d'apocalypse, ce n'est finalement pas tout à fait le thème principal. Non, ça, c'est là pour le décors. L'important, ici, se sont les relations entre les membres de l'Academy. Nous avons là une famille totalement composée qui a bien du mal à composer justement avec les divers egos. C'est pour moi l'un des points forts du comics (et de la série aussi d'ailleurs). l'autre point, c'est l'utilisation des flashback pour que le lecteur puisse comprendre ce qu'il se passe. Les dits flashback ne sont pas intrusifs et surtout servent toujours à quelque chose. Ainsi, vous comprendrez pourquoi on peut voir les enfants se battre contre la Tour Eiffel (oui oui) puis un Gustave Eiffel zombi-robot au début du premier chapitre et que cela n'est ni gratuit ni juste pour présenter les membres de l'Academy. L'exercice aurait pu se révéler ultra casse-gueule, ce n'est pas le cas ici et ça fait plaisir. L'histoire gagne en profondeur et elle en a besoin. Car s'il y a un défaut que je pourrais donner sur ce premier tome, c'est bien qu'il va un peu trop vite. 

Autre point, j'ai adoré les personnages (que du coup, je connaissais déjà quand même un peu)(alors, attention, il y a quelques différences entre la série et le comics, que se soit dans certains pouvoirs (ceux de numéro 2) ou dans leur comportement). J'ai par contre du mal à me débarrasser de l'image que je peux avoir d'eux à cause de la série (une des raisons qui font que je préfère généralement lire avant de voir). Du coup, oui, j'avoue, je suis déçue de ne pas avoir retrouver totalement Klaus façon série. Heureusement, le design des personnages est assez différents pour que je finisse par dissocier les deux.

On en vient du coup aux crayons de Gabriel Bà, dessinateur brésilien. Je connais fort peu les dessinateurs outre atlantique (déjà que j'ai du mal avec les francophones...) et n'ai pas réellement de point de comparaison. Pour tout vous dire, j'ai aimé, et ça c'est complètement subjectif. J'aime beaucoup son trait que je trouve dynamique, allant à l'essentiel et plutôt sympathique. Même si je n'ai pas mis de planche le prouvant, j'adore vraiment sa manière de voir la Ville et le Manoir Hargreeves. Surtout, dans les grandes planches avec combats, explosition et autres, j'ai toujours su quel personnage j'avais devant moi. Et ça, franchement, c'est vraiment bien. En plus de ça, la couleur, signé par Dave Stewart se marie parfaitement au dessins. J'aime bien le côté parfois un peu "brouillon" de celle-ci, quand elle semble un peu décalé par rapport au line.

Enfin, l'édition que j'ai lu, façon deluxe donc, présente les deux premières histoires de l'Academy. La première n'est pas des plus intéressantes et ne comporte que deux planches. La seconde l'est bien plus, présente les membres de l'Academy plutôt adolescent au prise avec le magicien du meurtre. Ainsi dans Le passé n'en a pas fini avec toi…, on commence avec Rumeur devant le corps sans vie de Rumeur... Si le magicien du meurtre et son assistance ont bien quelque chose à voir là-dedans, il s'avère qu'ils ne sont pas les seuls.. Puis, on finit avec des croquis préparatoires et les explications de Gerard Way sur la création des personnages, de l'univers et de ce premier tome. Moi qui adore savoir comment se créer un univers, j'ai été ravie de retrouver ces pages. 

Au final, ce fut une belle découverte. Je suis ravie d'avoir pu découvrir le comics, surtout que j'adore la série. Je compte bien poursuivre la découverte avec les deux autres tomes parus (il me semble qu'un quatrième serait en préparation depuis l'année dernière ou quelque chose comme ça). 

mardi 23 novembre 2021

Jeux de Masques, Fils-des-Brumes, cycle deux, tome 2, Brandon Sanderson

 Je continue tranquillement ma découverte du second cyle de Fils-Des-Brumes que j'avais un peu mise de côté suite à la publication du tome 12 de la Roue du Temps. Mais il était temps de retrouver Wax et Wayne dans leurs aventures.

Jeux de Masques, Fils-des-Brumes, cycle deux, tome 2, Brandon Sanderson

Editeur : Le livre de poche
Collection : Fantasy
Année de parution : 2017
Titre en VO : Shadows of Self: A Mistborn Novel
Année de parution en VO : 2015
Nombre de pages : 576

A lire si :
- Vous avez aimé la trilogie Fils-des-Brumes
- Vous aimez les ambiances Steampunk
- Vous voulez un héros qui ne soit pas jeune

A ne pas lire si :
- Vous voulez retrouver les héros de la trilogie originelle
- Vous vous attendez à retrouver l'ambiance Western du premier

Présentation de l'éditeur : 

Wax Ladrian, l’ancien justicier revenu des Rocailles, prépare son mariage avec Steris. C’est compter sans la révolte qui gronde partout dans la ville : conditions de travail pénibles, industrialisation effrénée, corruption des élus… Le chaos domine bientôt le territoire et, lors d’une réunion, tous les barons du crime, dont le propre frère du gouverneur, sont massacrés. Malgré le danger, Wax, aidé de son dèle acolyte, Wayne, et de Marasi, la brillante demi-sœur de Steris, qui a intégré a police, est bien décidé à découvrir ce qui se cache derrière ces événements.

Mon avis

Rappelez-vous, j'avais été un tout petit peu déçue du premier tome de ce second cycle. Je le trouve trop simple par rapport au premier cycle. Par contre, j'avais plutôt apprécié Wax, Wayne et Marasi même si je trouvais que l'auteur avait un peu trop abusé avec les stéréotypes du genre Western. Il n'en restait pas moins agréable à lire. C'est pour cette raison que je n'y suis pas allée à reculons sur ma lecture de ce tome-ci. Parce que je savais que j'allais retrouver un auteur que j'adore et des personnages qui m'avaient plus.

Dans ce Jeux de Masque, nous retrouvons donc Wax à Elendel. Il y prépare son mariage avec Stéris tout en faisant régner les lois pour aider les constables de la ville. Mais si tout semble aller pour lui, ce n'est pas le cas pour la ville elle-même. La corruption règne, le peule grogne. Petit à petit, Elendel vacille vers le chaos. Dans tout ce gros foutoir, tous les barons du crime sont soudains assassinés en même temps lors d'une réception. Parmis, eux, le frère du gouverneur de la ville. Un gouverneur qui n'est autre que la prochaine cible. Wax, Wayne ainsi que Marasi et son constabulariat vont tout faire pour que la ville n'éclate pas en mille morceaux.

Si j'avais eu du mal avec le côté ultra stéréotypés de l'histoire et des personnages dans l'Alliage de la Justice, ce n'est plus le cas ici. Parce qu'à partir de ce tome, nous avons un "vrai" second cycle de Fils-des-Brumes. Il n'est pas question ici d'un tome pour "s'amuser" comme a pu l'être l'Alliage. Jeux de Masques est le début de la trilogie du second cycle (parce que oui, même si pour le moment, trois romans ont déjà été publié, il en manque encore un qui clôturera réellement le second cycle). Eh ça se sent. Les dynamiques que Sanderson avaient mise en place entre Wax et Wayne sont toujours là mais bien plus développées. Il est interessant de découvrir un peu plus les deux personnages principaux surtout qu'ils s'émancipent du côté un peu trop Laurel et Hardy que je leur trouvais dans le premier tome. J'apprécie finalement beaucoup Wayne, qui nous montre enfin tout son potentiel. Il en va de même pour Marasi qui, si elle n'oublie pas avoir été la demoiselle en détresse du premier tome (tout comme Stéris d'ailleurs), va prendre son destin en main, si je puis dire. La voir s'épanouir dans son boulot de constable mais aussi la voir démêler pas mal de situation assez compliqué fait du bien. A côté deux, les personnages plus secondaires sont plutôt bien caractérisés aussi et offre au roman un peu plus de profondeur. Et en plus de ça, on voit le retour d'un personnage que j'aime beaucoup dans Fils-des-Brumes cycle un. Vraiment, si j'avais eu un peu peur en lisant l'Alliage qui me semblait si différent de ce que j'ai eu l'occasion de lire de l'auteur, ici, ce sentiment à complètement disparu. 

Il ne va de même pour l'intrigue. On commence enfin à vraiment appréhender ce nouveau cycle dans toute sa splendeur. On a enfin une intrigue à la hauteur du cycle, mêlant enquête, divinité et passé. On garde en fond les découvertes faites lors de l'Alliage de la Justice (qui sur ce point, aura permet de tout mettre à plat pour un lecteur ne connaissant pas forcément le premier cycle), l'ombre du vieux Ladrian et de son organisation et on part sur du complexe comme je peux l'aimer. Il n'y a pas forcément de gros complot ni même de grosses batailles (je trouve que ça manque un peu d'allomancie aussi). Par contre, on entre vraiment dans l'univers pour moi, bien plus qu'avec l'Alliage. Sans vouloir trop en dire, on va en découvrir finalement un peu plus sur ce qu'il a pu arrivé à un certain peuple après le catacendre. 

Au final, je suis ravie de retrouver tout ce que j'aime dans le premier cycle des Fils-des-Brumes ici, même si, il faut l'avouer, pour moi, on reste un peu en déça (mais c'est l'une de mes séries préférées, du coup, je ne suis pas toujours objective avec). Je suis impatiente de voir où tout cela va nous mener dans ce monde un peu plus industriel qu'est à présent Scadrial. Je trouve par contre juste un peu dommage que l'on est perdu le côté plus western mis en place dans l'Alliage de la Justice.

Oh, et avant de finir, j'ai failli oublier de vous parler de la nouvelle que l'on trouve à la fin du livre: Jak l'Allomancien et les fosses d'Eltania. Je l'ai trouvé vraiment bien foutue et assez hilarante. Disons que pour qui aime les notes de bas de pages, elle est juste géniale. Les dites notes en font toute la saveur. On se retrouve à suivre Jak, un allomancien pas loin d'Indiana Jones en beaucoup moins bon et beaucoup plus baratineur. En soit, ses aventures n'ont pas grand chose d'extraordinaire. Par contre, elles sont annotés par son intendant et là, ça devient bien plus amusant. Je vous laisse découvrir tout ça. 

jeudi 18 novembre 2021

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, Emil Ferris

 Je me suis inscrite à la médiathèque de ma ville. Du coup, je compte en profiter pour lire plein de BD, manga et roman graphique (que je n'achète pas pour cause de place et de fond). Et le premier que je voulais lire depuis longtemps, c'est celui-ci, Moi, ce que j'aime, c'est les monstre d'Emil Ferris qui me faisait envie depuis si longtemps.

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, Emil Ferris

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Collection : 
Année de parution : 2018
Titre en VO : My Favorite Thing Is Monsters, book 1 
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 416

A lire si :
- Vous aimez les romans graphiques
- Vous voulez des illustrations faites au style bille
- Vous aimez les histoires de monstres mais pas que

A ne pas lire si 
- Vous aimez n'avoir qu'une histoire dans un tome
- Vous voulez des monstres mythologiques

Présentation de l'éditeur :

Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s'embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants. Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak. (Monsieur Toussaint Louverture)

Mon avis

Ca faisait très longtemps que je voulais lire ce roman graphique. Il y a eu une grosse hype à sa sortie, autant pour son style que ses thèmes. Le tout devait me plaire, j'en étais persuadée. A chaque fois que je le croisais en librairie, j'hésitais à le prendre. Je l'ai feuilleté plein de fois sans franchir le pas, parce que malgré la qualité du truc, y mettre 35€ ça me dérangeait un peu. Alors quand je les vu à la médiathèque, je me suis dis que c'était l'occasion. 

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres est une œuvre complexe. Elle mêle beaucoup de chose, le roman noir, le fantastique, la biographie, la satire sociale... On va suivre la jeune Karen Reyes, héroïne de dix ans de l'œuvre, juste après le meurtre d'une de ses voisines, Anka Silverberg, le jour de la Saint Valentin. Elle s'est mise en tête de découvrir la vérité sur ce meurtre. Pour cela, elle va devoir en découvrir plus sur les habitants de son quartier de Chicago mais aussi les secrets de sa propre famille, tout en supportant le harcèlement de ses "camarades" d'école. Autant le dire, ce premier tome est dense et c'est peut-être son plus gros défaut. Il veut trop en dire, parce qu'il y a finalement beaucoup à dire, part parfois dans des digressions intéressantes mais peut-être pas toujours utile à l'histoire. J'ai adoré me plonger dans les divers aspects de l'histoire mais je me suis régulièrement retrouvée perdue. C'est là, pour moi, le gros défaut du roman. Heureusement, le livre est bien découpé et, même si je me suis souvent perdue, j'ai toujours réussi à retomber sur mes pas. 

De plus, j'ai beaucoup aimé suivre Karen. C'est un personnage appréciable, une enfant qui a du mal à trouver sa place dans le monde. Elle aime les créatures fantastiques, pense être un loup-garou (elle est d'ailleurs dessinée comme telle tout le long du roman graphique). Elle est naïve mais pas trop non plus, curieuse, loyale. Elle vit avec sa mère, atteinte d'un cancer, et son grand frère, petit caïd du quartier. Leur relation a tous les trois est touchante et offre un peu de normalité et de douceur dans un monde qui s'embrase autour d'elle. L'autre personnage qui ressort, c'est Anka Silveberg dont on va découvrir la jeunesse en allemagne. Et autant dire que rien ne fut simple pour elle. L'histoire est à la fois touchante et terrible.

Le tout est parfaitement illustré. Tout est fait au stylo bic et franchement, ça veut le coup d'oeil. Entre les planches originales, mélange de gothisme, roman noir et comic, on retrouve aussi des reproductions d'œuvres connues franchement bien réalisées. Quand on sait qu'en plus de ça, l'autrice fut quelques années avant la parution du roman (et sa réalisation) atteint d'une maladie qui l'a laissé partiellement paralysée sans la possibilité de dessiner pendant longtemps (on apprend d'ailleurs, qu'elle a forcé le destin, allant jusqu'à scotcher un stylo à ses doigts pour pouvoir dessiner), autant dire que la création des illustrations fut épique (on est en plus de ça sur quelques 800 pages faites à la main donc). J'ai vraiment eu un coup de cœur pour les planches.

Au final, il est dommage que le récit aille parfois un peu trop dans tous les sens à mon gout. C'est souvent touchant, ultra beau et techniquement incroyable. C'est un texte qui montre que les monstres ne sont finalement pas toujours ceux que l'on croit et que tout n'est pas aussi simple qu'on aimerait bien le croire. Je suis contente d'avoir enfin pu le lire, même s'il ne fut pas le coup de cœur que j'avais espéré.


mercredi 10 novembre 2021

Erèbe, Rozenn Illiano

 Rozenn Illiano, que certains connaissent peut-être plus sous le nom d'Onirography, est une de ces personnes que j'admire beaucoup, pour plein de raison. C'est aussi une autrice dont je suis le travail depuis bien longtemps, lorsqu'elle et moi étions sur le même forum de ball jointed dolls. Déjà, à cette époque, son univers me parlait énormément. La réédition d'Erèbe, en version longue, et son arrivée prochainement en numérique, était une occasion pour me plonger dans le récit qui m'intriguait le plus (et regretter, je l'avoue, de ne pas l'avoir acheté en format papier, chose qui devrait être réparer d'ici peu, il me le faut dans la bibliothèque).
Oh, au fait, la version numérique d'Erèbe sort en décembre. Il est disponible pour ceux qui sont inscrit sur Netgalley (c'est ainsi que j'ai pu le récupérer). La version papier, elle, est disponible en deux éditions, la normale et la de luxe.

Erèbe, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : /
Année de parution : 2021
Format : AZW

A lire si 
- Vous aimez la neige et les ambiances victorienne
- Vous aimez rêver

A ne pas lire si :
- Il n'y a pas la moindre raison de ne pas le lire

Présentation de l'éditrice :

 Paris, 1888. Jeune fille de bonne famille, avide de liberté, Lisbeth se sent piégée dans une vie dont elle ne veut pas. Sa mère est morte quand elle était enfant, son père est froid et autoritaire, une étrange malédiction accable sa famille depuis toujours… Alors que l’automne s’installe, des songes enchanteurs troublent son morne quotidien : elle entre dans un monde envahi par l’hiver éternel, un ailleurs où trône un splendide château blanc peuplé d’un unique habitant, Elliot, qui lui en apprend plus sur son pouvoir naissant, celui des rêves. Ainsi, chaque nuit, ils explorent Érèbe et ses merveilles, comme dans un conte de fées. Mais les contes de fées, tout comme les rêves, peuvent vite tourner au cauchemar, et les malédictions rattrapent toujours ceux qui cherchent à les fuir…

Mon avis

Sur instagram, je disais qu'il était étrange que mes séries préférées soient toujours de la bonne grosse fantasy avec guerre, complot, meurtre et grosse bataille alors que lorsqu'on parle de mes one-shot préférés, c'est toujours des romans où l'atmosphère fait tout. Ce n'est pas pour rien que j'aime par dessus le Cirque des Rêves (allez plus qu'un mois et demi et c'est la relecture) ou encore la Mer sans Etoiles (je ne sais toujours pas quand le relire, lui, c'est énervant, je n'arrive pas à trouver le moment idéal dans l'année). Et qu'Erèbe est devenu un énorme coup de cœur. Parce qu'Erèbe a la même aura qu'eux pour moi. C'est un roman intemporel, poétique, onirique et tellement prenant. Bref, c'est The coup de Cœur de l'année pour moi.

Et comme c'est un coup de cœur, c'est toujours compliqué d'en parler. Parce que je ne sais jamais par où commencer, ni comment vous faire comprendre à quel point le livre m'a touché d'une manière ou d'une autre. D'ailleurs, pour tout vous dire, j'ai commencé à écrire cet avis il y a quatre jours. je ne trouve pas mes mots, c'est un peu casse-bonbons. 

Erèbe nous entraine en 1888. De part sa date, le roman est chronologiquement le premier du Grand Projet (il est même peut-être celui, pour le moment, qui relate les plus vieux évènements de celui-ci). Il sort aussi un peu du dit GP pour la même raison. Erèbe, on peut dire que c'est une romance victorienne, ça change de la branche vampirique du GP ou de celle plus post-apo. En même temps, c'est un truc que j'aime beaucoup dans le dit GP de l'autrice, pouvoir lire des genres différents tout en restant dans le même univers, ultra vaste et des plus passionnants. Mais je vais peut-être éviter de trop parler du Grand Projet surtout si je ne veux pas spoiler certaines choses (il y a des liens évidant forcément avec certains des ouvrages que j'ai déjà lu). Revenons à Erèbe.

Erèbe fait parti de la branche du rêve (branche que je n'avais pas encore vraiment exploré sauf avec Quand le soleil s'éteint qui en parle un peu). Nous y suivons Lisbeth St John et Elliot Valentine. Au début du roman, la première découvre qu'elle est une marcheuse de rêve et qu'elle peut rejoindre un monde où tout ou presque est en blanc et noir. Ce monde, c'est Erèbe, le monde du Vide. Elliot, lui, s'y trouve depuis plus longtemps qu'elle. Il a façonne cet univers en grande partie, y construisant un magnifique château (inspiré du Château de la Mothe-Chandenier, dont l'autrice fait partie des co-propriétaire)(c'est marrant parce que le dit château est dans mes épingles Pinterest depuis très longtemps pour un projet de roman). Là, dans ce monde dont ils sont les gardiens, les deux jeunes gens vont se rapprocher. Mais c'est sans compter les animosités entre leurs deux familles et les secrets qui les rongent.

Comme je le disais, la première chose de marquante dans le roman, clairement, c'est son ambiance. Dès le départ, j'ai été happé dedans. Il y a dans le roman quelque chose d'onirique, forcément, mais surtout un mélange de nostalgie et de mélancolie assez prenant. C'est beau aussi beau que le monde du Vide tel que les deux jeunes gens le façonnent. Forcément le style de Rozenn Illiano aide beaucoup. Il a quelque chose de très poétique dans sa manière d'écrire. Cela rend le roman plus prenant encore. Surtout que tout repose vraiment sur la partie onirique du roman. Parce qu'il faut avouer que si vous vous attendez à beaucoup d'action, ce n'est pas le cas (comme avec une grande partie des romans du GP d'ailleurs). Sur ça, les non-dits entre les deux familles et les visions du passé et du futur qui parsèment le roman. Il est souvent compliqué de bien placé des visions du futur, surtout quand celui-ci est proche de l'action en cours (et que le roman les englobe plusieurs chapitres plus tard dans son présent). Ici, l'autrice y arrive fort bien, augmentant la tension petit à petit. Les visions d'Elliot n'ont rien de paradisiaque et franchement, j'ai pas mal stressé avec lui.

D'ailleurs, je n'ai encore rien dit des personnages (j'en suis à me demander si je ne vais pas vous garder ça pour une prochaine relecture (Erèbe, je me vois bien le relire tous les mois de novembre) mais non. J'ai adoré Lisbeth, sa force face à tout ce qui lui tombe sur le coin du nez mais aussi sa naïveté lorsqu'elle découvre tout ce qu'elle peut faire en tant que marcheuse et surtout lorsqu'elle découvre Erèbe. Lisbeth accompagne si bien le lecteur dans cette découverte là. J'ai encore plus aimé Elliot parce qu'il est tourmenté. Lui sait beaucoup de chose, sur le passé mais surtout sur l'avenir. Il n'a pas la moindre idée de comment arranger les choses alors qu'il le souhaite plus que tout. Forcément, c'est le genre de personnage que j'aime, tiraillé entre ce qu'il ressent et ce qu'il doit faire. Quant aux personnages secondaires, ils sont tous aussi intéressant les uns que les autres, amenant à l'histoire encore plus de profondeur. Et quel plaisir de découvrir un peu plus Victoria St John que j'ai rencontré la première fois sur le blog de sa créatrice.

J'ai encore du mal à tout vous dire, mais là, une semaine après ma lecture, je suis toujours dedans. Erèbe, j'ai eu de suite envie d'y replonger. Le seul roman qui m'a fait ça jusque là, c'est le Cirque des Rêves. Je crois que ça vous donne un indice sur combien le livre a pu me marquer. Je n'ai qu'une hâte, me replonger dans Erèbe, rapidement (et pour ça, je compte bien me payer prochainement une de ses version papier). Franchement, je n'ai qu'une chose à vous dire, lisez Erèbe. 

vendredi 5 novembre 2021

La fille de la Tour, Winternight, tome 2, Katherine Arden

 L'année dernière, à peu prés à la même époque, je lisais le premier tome de la série de Katherine Arden, L'Ours et le Rossignol. J'étais clairement ultra emballée et, si on oublie les quelques longueurs de l'histoire, cela avait été un quasi coup de coeur. Du coup, j'étais plus qu'enthousiaste à l'idée de replonger dans les contes de fées de la Rus' d'Arden.

La fille de la Tour, Winternight tome 2, Katherine Arden

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2021
Titre en VO : Winternight book 2, the Girl in the Tower
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 507

A lire si :
- Vous aimez les contes russes
- Vous aimez l'hiver

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à un conte sauce disney
- Vous n'aimez pas l'hiver

Présentation de l'éditeur : 

La cour du grand-prince, à Moscou, est gangrenée par les luttes de pouvoir. Pendant ce temps, dans les campagnes, d’invisibles bandits incendient les villages, tuent les paysans et kidnappent les fillettes. Le prince Dimitri Ivanovitch n’a donc d’autre choix que de partir à leur recherche s’il ne veut pas que son peuple finisse par se rebeller. En chemin, sa troupe croise un mystérieux jeune homme chevauchant un cheval digne d’un noble seigneur. Le seul à reconnaître le garçon est un prêtre, Sacha. Et il ne peut révéler ce qu’il sait : le cavalier n’est autre que sa plus jeune sœur, qu’il a quittée il y a des années alors qu’elle n’était encore qu’une fillette, Vassia.

Mon avis

Vassia a quitté sa maison natale, est à trouvé refuge pour un temps dans la forêt, en compagnie de son cheval, Solovei, et de Morozko, le dieu du froid et de la mort. Mais, éprise de liberté, elle veut voir le monde. Elle part donc, allant où Solovei la mène, déguisée en garçon pour ne pas attirer plus l'attention. Or, la campagne moscovite est en proie à des attaques des Tatars, qui pillent et volent les fillettes des villages. Vassia va se retrouver dans un des villages pillés et, n'écoutant que son coeur, elle va partir à la recherche des fillettes. C'est comme cela qu'elle va découvrir le camps des pilleurs mais aussi, une fois les filles récupérées, retrouver son frère Sacha, qui lui se trouve avec le Grand-Prince Dimitri. Afin de préserver la jeune femme, ils vont continuer à faire croire à tous qu'elle est Vassili, le frère de Sacha. C'est sous cette identité qu'elle va mener les hommes de Dimitri vers le camps des pilleurs et leur permettre de les vaincre. Portée en héros, la voilà qui rentre à Moscou, y retrouve Olga, pas vraiment heureuse du subterfuge mais aussi le père Konstantin. Il faut alors tout faire pour que personne ne découvre qui est vraiment Vassili mais aussi pour empêcher la ville d'être mise à feu et à sang par l'ennemi.

La fille de la Tour, tout comme son prédécesseur, fait la part belle au conte de fée. Il est d'ailleurs construit comme l'un d'eux. Avec l'héroïne qui se déguise en homme pour accomplir un grand exploit avant de tomber dans les bras du héros. Enfin, pas tout à fait, et on va le voir par la suite. C'est une chose que j'avais déjà apprécié dans le premier tome, cette façon qu'à l'autrice de se servir des contes et de les arranger à sa sauce pour en faire quelque chose de plus moderne. Car ici, le prince est loin d'en être un et les apparences sont toujours particulièrement trompeuses. Vassia n'est pas non plus une princesse d'ailleurs et elle est loin de le devenir. Ce rôle là, il est dévolu à une autre. 

Vassia, elle, reste la sorcière, la fille de l'Hiver que nous connaissons bien. Elle n'a rien perdue de son intensité, de cette espèce de sauvagerie (pas dans le sens méchante, hein). Elle veut aller par le monde pour gagner une liberté que les femmes de son époque n'ont pas. Face à elle, on va découvrir Olga, sa soeur, épouse d'un prince. Olga est un personnage qu'on a peu vu dans le premier tome, puisque rapidement mariée et envoyée à Moscou. On la découvre beaucoup plus ici. C'est une femme qui a sut faire avec ses carcans. Enfermée dans sa tour, elle ne se laisse pas abattre, elle a appris la politique et sait s'en servir. Ainsi quand elle se retrouve nez à nez avec sa sauvageonne de soeur, déguisée en homme, elle voit de suite le désastre où tout cela risque de les mener, à l'inverse de Vassia, finalement très naïve sur ce point. Mais surtout, on découvre une mère prête à tout pour défendre sa famille, que se soit ses enfants, dont la jeune Maria, qui ressemble beaucoup à Vassia, ou son futur enfant à naître. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié par sa complexité. D'ailleurs, Sacha lui ressemble finalement beaucoup à Olga. Lui aussi ferait tout pour sa famille mais aussi pour Dimitri, dont il est l'ami le plus proche. Du coup, l'arrivée de Vassia va lui imposer un dilemme dont il va avoir beaucoup de mal à se dépêtrer. Un autre dans le même cas, c'est bien Morozko. Le dieu de l'Hiver se découvre bien plus humain qu'il ne le devrait au contact de Vassia. C'est une évolution à laquelle je m'attendais forcément et je suis ravie de voir comment Katherine Arden a mis ça en place. La relation entre Vassia et lui n'est pas toute rose. Les deux ont bien dut mal à se comprendre et à comprendre l'autre aussi. C'est quelque chose qui n'est finalement pas couru d'avance, surtout qu'aucun n'ose vraiment avoué ses sentiments à l'autre.

Et puis, avec d'aussi beaux personnages, que se soit du côté des protagonistes ou des antagonistes (eux, j'en ai pas forcément parlé parce que je ne veux pas trop vous spoiler. Même si, j'avoue que pour un, on se doute depuis sa première apparition qu'il va pas être un allié), nous avons aussi un style très proche des contes de fées qui nous embarque directement dans les froides contrées de la Rus'. Non, vraiment, quand j'ouvre le roman, bien au chaud sous mon plaid, je sens l'odeur des forêts, celle de la neige qui vient de tomber et puis, la chaleur des maisonnettes à ablutions et le rire des tchiotis, les esprits du folklore russe. Presque, si je tourne la tête, je peux apercevoir Morozko à côté de moi, qui me regarde avec ses yeux aussi clairs que de la glace.

Bref, vous l'avez surement compris, c'est, cette fois, un vrai coup de coeur. Que j'ai aimé suivre Vassia dans ce second tome. Il possède tout ce que j'avais aimé dans le premier, les longueurs en moi. C'est vraiment un roman merveilleux, qui nous entraine dans un univers pas forcément féérique mais en tout cas pas loin. Bref, lisez la série (moi j'attends qu'il fasse vraiment froid pour lire le dernier tome qui est déjà dans ma PAL)

jeudi 4 novembre 2021

Capturing the Devil, Kerri Maniscalco

 Voilà, j'ai fini la série Stalking Jack the Ripper avec ce dernier tome, le quatrième. Et je suis à la bourre pour écrire mon avis dessus puisque ça fait déjà presque une semaine... Bon, entre temps il y a eu le weekend et le début du NaNo. J'ai deux chroniques de retard, je vais essayer de me mettre à jour rapidement...

/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.

Capturing the Devil, Kerri Maniscalco

Editeur : Little, Brown and company
Collection : James Patterson book
Année de parution : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez aimé les premiers tomes
-Vous voulez beaucoup de romance

A ne pas lire si 
-Vous voulez une enquête qui prenne tout le roman

Présentation de l'éditeur :

Audrey Rose Wadsworth and Thomas Cresswell have landed in America, a bold, brash land unlike the genteel streets of London. But like London, the city of Chicago hides its dark secrets well. When the two attend the spectacular World's Fair, they find the once-in-a-lifetime event tainted with reports of missing people and unsolved murders. 
Determined to help, Audrey Rose and Thomas begin their investigations, only to find themselves facing a serial killer unlike any they've encountered before. Identifying him is one thing, but capturing him---and getting dangerously lost in the infamous Murder Hotel he constructed as a terrifying torture device---is another. 
 Will Audrey Rose and Thomas see their last mystery to the end---together and in love---or will their fortunes finally run out when their most depraved adversary makes one final, devastating kill?

Mon avis

J'attendais beaucoup de ce tome. Il faut dire qu'il s'attaque à un des premiers serial killer américain, j'ai nommé H.H. Holmes, propriétaire du Murder Hotel (si vous suivez American Horror Story, c'est précisément l'hôtel qui a inspiré la saison Hotel). L'histoire de Holmes est sanglante et, malheureusement aussi, pas mal interessante. L'homme aurait tué plus de 200 personnes, dont une grosse majorité dans l'hôtel qu'il ouvra durant l'exposition universelle de 1893 (oui, l'autrice ici a prit quelques libertés avec la réalité, elle l'a déjà fait et explique d'ailleurs pourquoi à la fin des tomes concernés). Je m'attendais du tout coup à quelques choses d'un peu plus sanglant et perturbant, d'une enquête qui mettra les nerfs d'Audrey Rose à rude épreuve. 

J'ai donc commencé le roman pleine d'espoir. On commence l'histoire à New York avec les préparatifs, enfin, du mariage d'Audrey Rose et de Thomas. Car, oui, elle a finit par accepter suite à la rencontre entre son père et son fiancé. Durant les dits préparatifs, Audrey Rose va lire les journaux de son frère et découvrir qu'il n'était pas le seul à opérer sous le nom de Jack L'Eventreur. Une découverte qui les pousse à croire que le meurtrier a pris l'Etruria avec eux pour se rendre en Amérique et continuait tranquillement son oeuvre. Mais, le mariage ne va pas bien se passer. Thomas semble déjà être fiancé à une autre. Autre qui va débouler durant la cérémonie, suivi, quelques jours plus tard du père de notre prince des ténèbres. Thomas ne semble pas avoir beaucoup de choix. Les fiançailles ont été arrangé sans son accord et rien ne semble pouvoir les briser. Enfin, ça, c'est sans compter la grand-mère d'Audrey Rose, une femme que nous ne verrons pas assez souvent à mon gout. Pour échapper à son retour en Angleterre, Thomas va suivre Audrey Rose et son oncle à Chicago, où Jack semble s'être rendu. Là-bas, les disparitions inquiétantes de femme vont les mettre sur la voie...

Même si j'aime beaucoup les romances, et que oui, on ne va pas se mentir, je lis la série aussi pour ça, j'ai trouvé que toute la partie préparatif de mariage, mariage, révélation sur les fiançailles arrangés etc est trop longue. On passe quand même comme ça un bon tiers du roman avec à peine quelques révélations concernant les journaux de Nathaniel Wadsworth. J'ai eu peur que ça ne prenne tout le livre jusqu'à ce que nous deux amoureux partent pour Chicago. Après tout, même si j'aime voir Audrey Rose et Thomas ensemble, et qu'ils sont particulièrement mignons tous les deux, je ne lis pas la série pour avoir autant de pages parfumé à l'eau de rose. La partie Chicago n'y échappe pas totalement mais elle permet au moins de se remettre dans le bain, un bain pas aussi sanglant que je l'aurais cru. En même temps, à bien y réfléchir, maintenant que j'ai lu la série entière, ce n'est pas si étonnant que ça.

Depuis le début, Kerri Maniscalco use des meurtres pour mettre en avant toute la partie "forensics" de son histoire (et ici, nous avons quelques autopsies) mais surtout les sentiments de son héroïne. Or, Audrey Rose est, et ça peut se comprendre, de plus en plus perturbée par ce qu'elle vit et a vécu. Depuis l'automne où Jack the Ripper a fait son apparition dans sa vie, rien ne va vraiment pour elle. Elle a été poursuivie, manipulée, prise pour cible plusieurs fois. Sans la présence de Thomas à ses côtés, je pense qu'elle aurait sombré depuis un bon moment. Et c'est vraiment sur ça que se penche l'autrice. Se retrouver face à Jack une nouvelle fois ne peut pas la laisser indemne. De même, découvrir que Thomas est à la merci complète de son père, n'aide pas le jeune homme. Dans ce dernier tome, il leur faut tout leur amour pour réussir à se relever de leurs épreuves. 

Attention, ici je spoile : Et la dernière épreuve n'est pas des moindres. Le diable de la Citée Blanche n'est autre que l'autre Jack the Ripper. Je trouve cette idée particulièrement bien foutu. Et surtout, c'est là que l'on voit que l'autrice a fait ses recherches. Cette idée, elle n'est pas la seule à l'avoir eu. Dans la vrais vie, des gens l'ont pensé. Certains points, certaines coïncidences, y ont aidé. Holmes se trouvait à Londres durant les crimes du Ripper, certains modes opératoires se ressemblent...  Se servir de ça pour finir sa série, pouvoir reconfrontrer Audrey Rose a son pire cauchemar était tellement une bonne idée. Sur ce point, je dis un grand bravo à l'autrice (même si pour ça, elle a dut un peu trafiquée la chronologie pour le bien de sa série).

Finalement, je trouve que ce tome termine parfaitement la série complète. Oui, je le trouve un peu en dessous des autres. La faute a la romance bien trop présente dans le premier tiers du roman. Mais il permet de finir la boucle, que se soit dans les relations entre Audrey Rose et Thomas, ou dans leur enquête. On sent vraiment avec ce tome que tout était étudié depuis le début, que rien n'a laissé été au hasard. C'est une série que j'ai adoré suivre, vraiment.