Rozenn Illiano, que certains connaissent peut-être plus sous le nom d'Onirography, est une de ces personnes que j'admire beaucoup, pour plein de raison. C'est aussi une autrice dont je suis le travail depuis bien longtemps, lorsqu'elle et moi étions sur le même forum de ball jointed dolls. Déjà, à cette époque, son univers me parlait énormément. La réédition d'Erèbe, en version longue, et son arrivée prochainement en numérique, était une occasion pour me plonger dans le récit qui m'intriguait le plus (et regretter, je l'avoue, de ne pas l'avoir acheté en format papier, chose qui devrait être réparer d'ici peu, il me le faut dans la bibliothèque).
Oh, au fait, la version numérique d'Erèbe sort en décembre. Il est disponible pour ceux qui sont inscrit sur Netgalley (c'est ainsi que j'ai pu le récupérer). La version papier, elle, est disponible en deux éditions, la normale et la de luxe.
Erèbe, Rozenn Illiano
Editeur : Rozenn Illiano
Collection : /
Année de parution : 2021
Format : AZW
A lire si
- Vous aimez la neige et les ambiances victorienne
- Vous aimez rêver
A ne pas lire si :
- Il n'y a pas la moindre raison de ne pas le lire
Présentation de l'éditrice :
Paris, 1888. Jeune fille de bonne famille, avide de liberté, Lisbeth se sent piégée dans une vie dont elle ne veut pas. Sa mère est morte quand elle était enfant, son père est froid et autoritaire, une étrange malédiction accable sa famille depuis toujours… Alors que l’automne s’installe, des songes enchanteurs troublent son morne quotidien : elle entre dans un monde envahi par l’hiver éternel, un ailleurs où trône un splendide château blanc peuplé d’un unique habitant, Elliot, qui lui en apprend plus sur son pouvoir naissant, celui des rêves. Ainsi, chaque nuit, ils explorent Érèbe et ses merveilles, comme dans un conte de fées. Mais les contes de fées, tout comme les rêves, peuvent vite tourner au cauchemar, et les malédictions rattrapent toujours ceux qui cherchent à les fuir…
Mon avis
Sur instagram, je disais qu'il était étrange que mes séries préférées soient toujours de la bonne grosse fantasy avec guerre, complot, meurtre et grosse bataille alors que lorsqu'on parle de mes one-shot préférés, c'est toujours des romans où l'atmosphère fait tout. Ce n'est pas pour rien que j'aime par dessus le Cirque des Rêves (allez plus qu'un mois et demi et c'est la relecture) ou encore la Mer sans Etoiles (je ne sais toujours pas quand le relire, lui, c'est énervant, je n'arrive pas à trouver le moment idéal dans l'année). Et qu'Erèbe est devenu un énorme coup de cœur. Parce qu'Erèbe a la même aura qu'eux pour moi. C'est un roman intemporel, poétique, onirique et tellement prenant. Bref, c'est The coup de Cœur de l'année pour moi.
Et comme c'est un coup de cœur, c'est toujours compliqué d'en parler. Parce que je ne sais jamais par où commencer, ni comment vous faire comprendre à quel point le livre m'a touché d'une manière ou d'une autre. D'ailleurs, pour tout vous dire, j'ai commencé à écrire cet avis il y a quatre jours. je ne trouve pas mes mots, c'est un peu casse-bonbons.
Erèbe nous entraine en 1888. De part sa date, le roman est chronologiquement le premier du Grand Projet (il est même peut-être celui, pour le moment, qui relate les plus vieux évènements de celui-ci). Il sort aussi un peu du dit GP pour la même raison. Erèbe, on peut dire que c'est une romance victorienne, ça change de la branche vampirique du GP ou de celle plus post-apo. En même temps, c'est un truc que j'aime beaucoup dans le dit GP de l'autrice, pouvoir lire des genres différents tout en restant dans le même univers, ultra vaste et des plus passionnants. Mais je vais peut-être éviter de trop parler du Grand Projet surtout si je ne veux pas spoiler certaines choses (il y a des liens évidant forcément avec certains des ouvrages que j'ai déjà lu). Revenons à Erèbe.
Erèbe fait parti de la branche du rêve (branche que je n'avais pas encore vraiment exploré sauf avec Quand le soleil s'éteint qui en parle un peu). Nous y suivons Lisbeth St John et Elliot Valentine. Au début du roman, la première découvre qu'elle est une marcheuse de rêve et qu'elle peut rejoindre un monde où tout ou presque est en blanc et noir. Ce monde, c'est Erèbe, le monde du Vide. Elliot, lui, s'y trouve depuis plus longtemps qu'elle. Il a façonne cet univers en grande partie, y construisant un magnifique château (inspiré du Château de la Mothe-Chandenier, dont l'autrice fait partie des co-propriétaire)(c'est marrant parce que le dit château est dans mes épingles Pinterest depuis très longtemps pour un projet de roman). Là, dans ce monde dont ils sont les gardiens, les deux jeunes gens vont se rapprocher. Mais c'est sans compter les animosités entre leurs deux familles et les secrets qui les rongent.
Comme je le disais, la première chose de marquante dans le roman, clairement, c'est son ambiance. Dès le départ, j'ai été happé dedans. Il y a dans le roman quelque chose d'onirique, forcément, mais surtout un mélange de nostalgie et de mélancolie assez prenant. C'est beau aussi beau que le monde du Vide tel que les deux jeunes gens le façonnent. Forcément le style de Rozenn Illiano aide beaucoup. Il a quelque chose de très poétique dans sa manière d'écrire. Cela rend le roman plus prenant encore. Surtout que tout repose vraiment sur la partie onirique du roman. Parce qu'il faut avouer que si vous vous attendez à beaucoup d'action, ce n'est pas le cas (comme avec une grande partie des romans du GP d'ailleurs). Sur ça, les non-dits entre les deux familles et les visions du passé et du futur qui parsèment le roman. Il est souvent compliqué de bien placé des visions du futur, surtout quand celui-ci est proche de l'action en cours (et que le roman les englobe plusieurs chapitres plus tard dans son présent). Ici, l'autrice y arrive fort bien, augmentant la tension petit à petit. Les visions d'Elliot n'ont rien de paradisiaque et franchement, j'ai pas mal stressé avec lui.
D'ailleurs, je n'ai encore rien dit des personnages (j'en suis à me demander si je ne vais pas vous garder ça pour une prochaine relecture (Erèbe, je me vois bien le relire tous les mois de novembre) mais non. J'ai adoré Lisbeth, sa force face à tout ce qui lui tombe sur le coin du nez mais aussi sa naïveté lorsqu'elle découvre tout ce qu'elle peut faire en tant que marcheuse et surtout lorsqu'elle découvre Erèbe. Lisbeth accompagne si bien le lecteur dans cette découverte là. J'ai encore plus aimé Elliot parce qu'il est tourmenté. Lui sait beaucoup de chose, sur le passé mais surtout sur l'avenir. Il n'a pas la moindre idée de comment arranger les choses alors qu'il le souhaite plus que tout. Forcément, c'est le genre de personnage que j'aime, tiraillé entre ce qu'il ressent et ce qu'il doit faire. Quant aux personnages secondaires, ils sont tous aussi intéressant les uns que les autres, amenant à l'histoire encore plus de profondeur. Et quel plaisir de découvrir un peu plus Victoria St John que j'ai rencontré la première fois sur le blog de sa créatrice.
J'ai encore du mal à tout vous dire, mais là, une semaine après ma lecture, je suis toujours dedans. Erèbe, j'ai eu de suite envie d'y replonger. Le seul roman qui m'a fait ça jusque là, c'est le Cirque des Rêves. Je crois que ça vous donne un indice sur combien le livre a pu me marquer. Je n'ai qu'une hâte, me replonger dans Erèbe, rapidement (et pour ça, je compte bien me payer prochainement une de ses version papier). Franchement, je n'ai qu'une chose à vous dire, lisez Erèbe.
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