vendredi 21 juin 2019

Tueurs d'Anges, Town tome 1, Rozenn Illiano

Je continue gentiment ma découverte du Grand Projet de Rozenn Illiano sur Wattpad. Je pense que je ne tarderais plus à m'offrir les versions papiers de certains de ses livres (Elisabeta, 600 jours d'Apocalypse et puis Midnight City quand il sortira et le prochain chez Citric, le Phare aux Corbeaux)(pas tout en même temps, mais petit à petit, je devrais pouvoir y arriver). Bref, aujourd'hui, nous parlons du début de Town et d'apocalypse.

Tueurs d'Anges, Town tome 1, Rozenn Illiano

Editeur : Onirography
Collection : /
Année de parution : 2017
Format : Wattpad 

A lire si :
- Vous voulez une histoire qui prend son temps
- Vous voulez voir les anges dans le "mauvais rôle"

A ne pas lire si :
- Vous aimez quand il y a beaucoup d'action.

Présentation de l'éditeur : 

Un jour de janvier, un cataclysme sans précédent décime la quasi-totalité de l'humanité en quelques secondes. Les survivants doivent affronter par la suite toute l'hostilité de la planète ravagée, les fous dangereux sillonnant les routes... et les hordes d'anges descendus du Ciel pour les exterminer. Le tout sous des coups lancinants frappés à la Grande Horloge de l'Apocalypse. Douze coups, six cents jours, à la fin desquels la réalité telle que nous la connaissons disparaîtra.
À travers le chaos, Ana part à la recherche d'un refuge où se terrer quand la fin viendra. Elle rencontre alors Élias, un clairvoyant qui s'est donné une mission : tuer un maximum d'anges, pour sa propre survie et celle de ses compagnons d'infortune.

Mon avis

Après un roman vampirique qui m'avait bien plu, Elisabeta, je me lance enfin dans l'apocalypse vu par Rozenn Illiano avec le début de sa série Town. Dans ce premier tome, l'apocalypse a commencé. Chez l'autrice, elle dure 600 jours avant que tout explose (ou implose plutôt, j'ai l'impression). Tueurs d'anges se déroulent durant ses 600 jours, alors que l'horloge de l'apocalypse sonne tranquillement ses douze coups (alors pour ceux qui connaissent pas, il existe réellement une horloge de l'apocalypse, qui pointe en ce moment sur 11h58. Pour découvrir ce que c'est précisément, allez faire un petit tour sur la page wikipédia qui lui est dédié)(j'ai une certaine fascination pour cette horloge, je dois bien le dire, mais faut dire qu'elle alimente méchamment mon imagination aussi). Alors qu'il ne reste déjà plus grand chose de l'humanité, les anges sont descendus des Cieux pour venir finir le travail. Les survivants tentent d'arriver jusqu'au douzième coup et pour cela, beaucoup se rassemble. C'est ainsi qu'Ana, jeune femme capable de "sentir" les anges va rencontrer la communauté menée par Elias, un Clairvoyant, puis que Chester, que les anges ne voient pas, va les rejoindre. Nous allons suivre les trois durant les 600 jours de l'apocalypse et alors qu'ils fondent (enfin, pas tout à fait), la Ville, dernier refuge de l'humanité, prise dans une bulle de la réalité. 

Il y a quelque chose qui m'a beaucoup marqué dans Tueurs d'Anges, sa lenteur. Pour un roman sur l'apocalypse (on est quand même en plein dedans), il prend son temps, mais vraiment. Personnellement, je ne considère pas ça comme un défaut du roman. Je trouve même que cette approche est vraiment intéressante. On apprend à connaitre les personnages, à faire connaissance avec l'univers de l'autrice, à découvrir Town aussi. Ça change énormément des romans apocalyptiques que l'on peut lire. Ici, on s'attarde sur les personnages. Des personnages qui souffrent pour diverses raisons mais, qui d'une manière ou d'une autre, continuent pourtant d'avancer vers l'inéluctable. J'ai, du coup, apprécié cette lenteur qui cache parfois une certaine violence et finalement, une certaine urgence. J'ai apprécié pouvoir prendre le temps de connaitre les personnages, leurs aspirations, leurs sentiments. Cela se ressent encore plus que le roman est divisé en trois partie, chacune narrée par un des trois protagoniste principal. 

L'autre chose de marquante, c'est le "manque" d'action. J'ai mis manque entre guillemet parce que, tout de même, il y en a. Disons juste que ce n'est pas celle à laquelle on pourrait s'attendre au vu de la quatrième de couverture (et du nom du roman). Tueurs d'Anges ne va pas offrir de grandes scènes de batailles entre humains et anges. Ni même entre humains et humains d'ailleurs. Non, sa violence est moins voyante, on va dire. Elle est pourtant bien là, dans les jours qui passent, dans l'attende, la peur... Elle s'insinue un peu partout dans les comportements des personnages. C'est quelque chose que je trouve génial, de réussir à mettre de la violence sans que celle-ci ne soit sanglante (même si on en trouve). Ça va vraiment avec le fait que le roman soit lent, qu'il y ait peu d'action, que tout se passe par les personnages. Après, je me doute que ça ne peut pas plaire à tout le monde. Et j'avoue même que parfois, j'ai pu un peu m'ennuyer (juste un ou deux chapitres, pas grand chose mais autant le dire). Il n'empêche que le livre est bon pour moi, et c'est ça l'essentiel.

Pou finir, j'ai donc apprécié ma lecture de ce Tueurs d'Anges. Je me suis trouvée avec un roman complètement différent de ce que j'avais pu imaginé à cause de sa quatrième de couverture (et en même temps pas si différent que ça, je crois aussi que le lecteur et ses expériences de lecture font beaucoup sur la manière de "voir" l'histoire à partir de la quatrième). C'est un roman qui fonctionne plus sur la psychologie des personnages que sur les combats. C'est le genre de roman qui te fait te demander ce que toi tu ferais si l'apocalypse venait. Est-ce que t'attendrais le douzième coup ou pas du tout ? Forcément, c'est un genre de roman qui ne peut que me plaire. Surtout qu'il est porté par la plume de Rozenn Illiano qui a quelque chose de très poétique je trouve. Le tout donne donc un texte qui me plait beaucoup et une grande envie de lire la suite.

lundi 17 juin 2019

Le Roi, Haut-Royaume, tome 3, Pierre Pevel

Il y a quand même une sorte de satisfaction évidente au fait de finir une série, surtout quand elle a été commencé il y  deux ans et demi. Il est dommage par contre que ce troisième tome soit, pour moi en tout cas, un peu en dessous des deux précédents (mais il reste très bon quand même)

Le Roi, Haut-Royaume, tome 3, Pierre Pevel

Editeur : Bragelonne
Collection : /
Année de parution : 2018
format : AZW

A lire si
- Vous voulez de la fantasy médiévale
- Vous voulez un héros pour le moins torturé

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de très original

Présentation de l'éditeur : 

Après la mort du Haut-Roi, s’ensuit une période de deuil pour le Haut-Royaume – période durant laquelle les complots se trament et les dagues s’aiguisent avant l’ouverture du testament royal. Le prince Yrdel, héritier légitime, et le prince Alan, soutenu par la reine et son frère le prince-cardinal Jall, se disputent déjà le trône en coulisses. Comme ils se disputent les faveurs de Lorn, capitaine d’une Garde d’Onyx de plus en plus puissante et influente…
De son côté, Lorn poursuit comme toujours ses propres objectifs tout en semblant servir le Haut-Royaume. Et quand la Guerre des Trois Princes éclate, il pourrait bien être celui qui apportera la victoire…

Mon avis

Si vous avez lu l'introduction, vous aurez compris que oui, j'ai aimé ce dernier tome mais que j'ai quand même était un peu déçue. Ce troisième tome avait tout pour finir la série superbement, surtout après un second tome qui avait mis en place tant de chose. Et pourtant, je l'ai trouvé soit trop court, soit trop ouvert, j'arrive pas encore à savoir. 

Nous voilà juste après les événements de la fin du second tome (et du coup, je divulgâche, hein). Le Haut-Roi est mort, son trône est laissé vacant jusqu'à la fin du deuil national. Yrdel croit toujours dur comme fer qu'il sera le prochain Haut-Roi. Mais que nenni, Celyane a tout prévu et voilà qu'Alan devient Aldéran Ier. La guerre entre les deux princes est inévitable. Lorn, en tant que commandant de la garde d'Onyx reste au service du Haut-Royaume et donc d'Alan. Mais les victoires de la garde d'Onyx nuisent à la popularité du nouveau Haut-Roi. Mais s'il n'y avait que ça... 

Ce troisième tome se concentre sur la guerre entre Yrdel et Aldéran, une guerre que l'on savait devoir arriver depuis un bon moment. Autant dire que pour ceux qui n'aiment ni les batailles, ni les sièges, vous n'êtes pas les bienvenus par ici (en même temps, je pense que vous l'avez compris depuis le premier tome). Bon, vu que j'apprécie assez de bonnes batailles bien foutues (avec de vrais plans de batailles par exemple), je suis plutôt contente sur ce point. Parce que des batailles, il y en a deux grosses, et si niveaux combats, elles sont tout de même assez soft (c'est pas hyper sanglant quoi), niveau stratégie, elles sont plutôt sympa (surtout la première d'ailleurs, la seconde étant plus désespérée, je dirais). Mais la guerre n'est pas l'unique sujet de ce troisième tome. 

A la fin du second tome, on apprend que Lorn est père, d'une petite fille avec Alicia de Laurens et d'un garçon avec Mairenn. Si on oublie totalement Alicia et la fille (chose que j'ai du mal à comprendre pour le coup, c'est carrément comme si elles n'avaient jamais existé), le fils de Mairenn prend beaucoup plus de place. C'est "à cause" de lui que Lorn va encore plus se brouiller avec Alan mais surtout que le dragon de la destruction va prendre l'ascendant sur le chevalier. Car tout est là, et cela, nous le savons depuis un bon moment (on dit merci les chroniques au début de chaque chapitre pour ça). Et c'est là que, personnellement, j'ai été un peu déçue. Jusque là, Lorn était un personnage qui n'en faisait qu'à sa tête mais surtout qui était totalement gris. Rien ne permettait de dire s'il était méchant ou bon, il était un guerrier, point. A partir du moment où il va retrouver Mairenn et par la suite son fils, il devient un peu trop "guimauve". Alors, oui, c'est mignon, mais non, ça ne sert pas à grand chose. Sauf à servir les intérêts du Dragon de la destruction. C'est couillon, il avait réussi jusque là à garder un semblant de libre-arbitre qu'il perd totalement d'un coup. Je trouve ça assez étrange ce revirement dans le caractère de Lorn. Même si on se doute du pourquoi du comment, ça lui ressemble si peu. Heureusement, Lorn finit par rester Lorn et on retrouve tout de même rapidement notre héros.

Mais il m'a quand même manqué pas mal de chose sur ce troisième tome. Il va trop vite à mon gout, là où le second posait quand même pas mal de chose. Je n'ai pas eu toutes mes réponses, et ça, ça me gène un peu. Alors, je ne sais pas vous, mais je sens une autre trilogie derrière tout ça (il devient quoi le fils de Lorn ? Et sa fille ? Et puis, elle va finir comment la guerre ? et surtout, par rapport à ce que lisent les gardiens, ça va donner quoi tout ça ?)(oui, vous avez compris, j'ai encore plein de questions sans réponse moi et j'aime bien avoir mes réponses). Du coup, j'ai cette impression de pas fini qui reste et j'aime pas ça. Autant une fin ouverte ne me dérange pas mais il faut que j'ai un certain nombre de réponse quand même. Et c'est pas le cas ici. Alors même que j'ai aimé le roman, je reste déçue par la fin. Enfin, non, pas par la fin elle-même qui est bien trouvée mais par le fait qu'on ne saurait peut-être pas la suite. Alors, oui, je sais que Pierre Pevel sait  mieux que moi ce qu'il fait (c'est lui l'auteur, je rappelle, pas moi) et je n'irais pas lui dire qu'il doit réécrire sa fin (et puis quoi encore ?) mais qu'est-ce que j'aimerais avoir un tome ou deux de plus pour avoir les réponses que j'attendais.

Et malgré mon haut de taux de ralage par ici, j'ai beaucoup aimé toute la série, n'allez surtout pas croire le contraire. Pierre Pevel est un auteur que j'apprécie toujours autant et qui n'a de cesse de m'émerveiller (même quand il y a du sang un peu partout). J'aime sa manière d'écrire, de créer une ambiance et des personnages qui lui sont propres. Haut-Royaume est une très bonne série (qui a un "spin-off" en plus) de fantasy qui mérite d'être lu, ne serait-ce que pour Lorn, personnage principal qui n'est pas un gentil, sa prophétie qui n'en est pas tout à fait une non plus et ses batailles bien menées. 

vendredi 14 juin 2019

Le Sorcier de Terremer, Intégrale de Terremer, Ursula K. le Guin

Je me rattaque à Terremer, cinq ans plus tard. La première fois, j'ai lu le Sorcier de Terremer,  Les Tombeaux d'Atuan et l'Ultime Rivage en numérique (et un seul tome)(et mon avis était, comme dire, plutôt light sur trois bouquins aussi important de la fantasy de notre époque). Comme ma mémoire est parfois défaillante (et que j'avais envie d'offrir plus que ce premier avis aux trois romans), j'ai décidé de tout relire grace à mon cadeau d'anniversaire de moi à moi, l'intégrale papier de Terremer. Et comme il y a beaucoup de textes dedans, je vais chroniquer les romans un par un. Et on commence avec le début, Le Sorcier de Terremer donc.

Le Sorcier de Terremer, Intégrale de Terremer, Ursula K. le Guin

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2018
titre en VO : Earthsea
Année de parution en VO : entre 1964 et 2001, plus précisément 1964 pour le Sorcier de Terremer
Nombre de pages : 1800

A lire si 
- Vous aimez la fantasy avec magie et dragon
- Vous aimez la mer
- Vous ne voulez pas de violence

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à quelque chose d'ultra violent
- Vous n'aimez pas les voyages iniatique

Présentation de l'éditeur : 

Terremer est un lieu magique et ensorcelé. Une mer immense recouverte d’un chapelet d’îles où les sorciers pratiquent la magie selon des règles très strictes. On y suit les aventures de Ged, un éleveur de chèvres qui, au terme d’une longue initiation, deviendra l’Archimage le plus puissant de Terremer, mais aussi celles de Tenar, haute prêtresse du temple des Innommables de l’île d'Atuan, de Tehanu, la fille-dragon, et de Aulne le sorcier qui refait chaque nuit le même rêve terrifiant. Autour de la grande histoire gravitent des contes qui enrichissent et explorent ce monde où enchanteurs et dragons se côtoient.

Mon avis

Avant de chroniquer le Sorcier de Terremer, on va parler de toute l’intégrale (comme ça, c'est fait). 
Elle est belle cette intégrale en poche. Mais vraiment. Sa couverture est magnigique et l'intérieur, avec les illustrations de Charles Vess l'est tout autant. Il est agréable de trouver un illustrateur qui a sur rendre leurs couleurs aux personnages. C'est d'ailleurs un point sur lequel revient Ursula K. Le Guin dans la préface ou encore la postface du Sorcier, ses personnages ne sont pas blancs (on va revenir sur ce point un peu plus tard) et, point important vu l'univers, une carte (j'aime les cartes, j'apprécie pouvoir suivre le trajet des héros dessus)(j'étais à deux doigts de prendre un crayon et de tracer celui de Ged durant ma lecture). Son plus gros problème à cette intégrale, ce sont ses pages. Elles sont ultra fines et très lisses. Au toucher, elles sont super agréables (si on oublie que je me suis déjà taillée deux fois avec) par contre, elles sont chiantes à se coller souvent les unes contre les autres. Une fois qu'on le sait, c'est pas dérangeant mais des fois, il m'a fallu un bon moment pour avoir la bonne page. Il n'empêche que ça reste un bel objet pas si lourd que ça (vu que les pages sont fines d'ailleurs) pour ces 1800 pages (plus grosse intégrale poche de la maison, et je crois aussi plus gros livres tout court). Maintenant que c'est fait, passons au premier roman de cette intégrale, Le Sorcier de Terremer.

Je n'ai gardé que de vagues souvenir de ma première lecture, surtout parce que je l'ai lu sur mon téléphone à l'heure du café du matin, je pense. J'avais gardé en tête celui du cheminement de son héros, quelques passages et le dénouement à peu prés. C'est peu et beaucoup en même temps, vous me direz. Bon, en même temps, comme j'aime bien relire certains bouquins (et lui va faire parti de ceux que je relirais encore et encore), ça ne me dérange jamais beaucoup.

Le Sorcier de Terremer raconte la jeunesse de celui qui deviendra par la suite l'Archimage et qu'une geste soit écrite sur lui. Ged est fils de forgeron sur l'île de Gont. Rapidement, il se montre curieux mais surtout il montre des aptitudes à la magie. Assez pour sauver son village d'envahisseur et devenir par la suite l'apprenti du mage Ogion. Voulant en apprendre toujours plus et plus vite, Ged part pour Roke avec l'autorisation de son maître. Là-bas, il va gagner en pouvoir. Trop sûr de lui, il va libérer une ombre dangereuse lors d'un défi avec un autre élève. Pour pouvoir continuer à vivre, il va devoir affronter l'ombre. Commence alors pour lui un véritable voyage initiatique qui va le mener dans presque tout Terremer.

Le livre est une commande faite à l'autrice en jeunesse. Il est d'ailleurs souvent classé dans ce rayon-là. Je trouve qu'il est dommage de le cantonner à ce rayon. Il fait parti de ces romans qui peuvent être lu par tous, enfants comme adultes. Je lui trouve plusieurs niveaux d'interprétations. La première, c'est bien le voyage iniatique de Ged, celui qui va rythmer tout le roman. Il a porté jeunesse parce qu'il concerne un Ged assez jeune. D'ailleurs, la partie "école des sorciers" fera forcément pensé à HP (enfin, plutôt l'inverse du coup d'ailleurs vu les dates d'écriture). En temps qu'adulte, j'y vois autre chose qu'un simple voyage initiatique. Le fait que Ged parte afin de combattre son ombre a quelque chose d'assez ésotérique je trouve, de psychologique aussi. C'est pour se découvrir lui-même qu'il doit battre son ombre. Du coup, le voyage prend une autre tournure, cette fois plus adulte, je trouve. Que la magie de Terremer utilise le nom des choses, le vrai nom, me fait encore plus penser à ce parcours pour se connaitre soi avant tout, avec nos forces et nos faiblesses.

Si j'apprécie ces deux niveaux de lecture, j'aime beaucoup le simple fait que ce soit de la fantasy. Je veux dire qu'on trouve ici de la magie, des dragons, des paysages inconnus. Quant je lis le Sorcier de Terremer, je suis emportée ailleurs, dans les îles qui peuplent cet univers. Tout me parait presque réel. C'est une véritable invitation au voyage que ce livre. Et surtout (et ça va vous paraître étrange après des années à dire le contraire) j’apprécie beaucoup qu'il n'y a pas de violence, pas d'intrigues sanglantes, pas de complots. On se concentre vraiment sur l'homme, son environnement, son voyage, pas sur une violence qui serait mal placée par ici.

Enfin, il est plus qu'appréciable que les personnages ne soient pas blancs. C'est un point qui était passé un peu inaperçu lors de ma première lecture. C'est marrant parce que depuis que je connais Ged, je le vois comme un polynésien. Il est vrai que les couleurs de peaux ne sont pas un élément dit et redit dans le roman. Pourtant, beaucoup ont du mal à voir Ged et ses compatriotes avec un teint foncé, plutôt cuivré d'ailleurs à cause des illustrations de couverture. J'en parle là, mais il semble que ce soit un vrai gros problème. Pour être vendeuse, la couverture doit montrer quelque chose de vendeur, de "beau". Dans le cas du Sorcier, il a longtemps été question de faire une illustration d'un homme blanc sur la couverture. Voire de prendre un acteur blanc pour l'adaptation en film. C'est particulièrement dommage puisque je trouve que du coup, on perd beaucoup à blanchir Ged. A l'époque, la représentativité était le cadet des soucis de beaucoup et Ursula K. Le Guin donnait naissance à un héros à la peau cuivrée dont le meilleur ami est noir. C'était une avancé dans la diversité et elle ne serait pas la seule de l'autrice (son féminisme n'est pas encore tout à fait là par exemple, elle le dit elle-même, le Sorcier est de la pure fantasy de son époque mettant forcément en avant un homme).

Au final, j'aime beaucoup le Sorcier de Terremer pour tout ça. Parce qu'il permet de voyage, parce qu'il permet de découvrir son héros mais aussi soi-même, parce qu'il me parle, parce que Terremer me parait presque réel. Alors oui, il peut paraître simple parfois, oui, c'est un voyage initiatique comme on peut en lire d'autre. Mais il a ce petit plus qui fait qu'il marque les esprits des jeunes et des moins jeunes. Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de le lire, allez-y. Il n'est pas très long et il vaut le coup.

mardi 11 juin 2019

L'attaque des Titans, Edition Colossale 6, Hajime Isayama

Oui, je retrouve les éditions colossales de l'Attaque des Titans. C'est pas que j'aime pas les tomes individuels mais j'ai tendance à préférer avoir trois tomes à lire d'un coup sans avoir à chercher le suivant dans ma bibliothèque numérique (qui est pleine à craquer). Bref, nous sommes en début de mois (oui, le 15 n'est pas encore passé) et c'est donc l'heure de ma lecture mensuelle de l'attaque des Titans.

L'attaque des Titans, Edition Colossale 6, Hajime Isayama

Editeur : Pika
Collection : 
Année de parution : 2017
Titre en VO : Shingeki no kyojin 
Année de parution en VO : 2015
Format : AZW

A lire si : 
- Vous voulez une bonne histoire où l'humanité est bien dans la moïse.
- Vous ne voulez pas de supers héros

A ne pas lire si : 
- Vous êtes de nature sensible 

Présentation de l'éditeur : 

e Bataillon d’exploration est parvenu à déjouer la machination orchestrée contre lui par les Brigades centrales et à renverser le gouvernement. À présent, il ne reste plus qu’à mettre Historia sur le trône. De son côté l’équipe de Livaï a réussi à localiser Eren et Historia mais les délivrer ne sera sans doute pas une mince affaire.. Le pouvoir ancestral des Reiss leur permettait de régner sur l'Humanité, jusqu'à ce que Grisha, le père d'Eren, le leur arrache pour le confier à son fils. Fermement décidé à récupérer son bien, Rhodes ordonne à Historia de tuer Eren...
Regroupe les volumes 16 à 18 de l'édition standard.

Mon avis

Le tome 15 s'était fini avec un Eren enlevé, une Historia retrouvant son père et pas mal de problèmes, surtout pour Eren. Maintenu prisonnier par Rhodes Reiss, il va découvrir ce qu'il s'est passé lorsque le mur Maria a été perdu mais aussi quels sont les secrets que cachent cette famille à toute l'humanité, ou du moins à celle qui se trouve dans les murs. Pendant ce temps, Livaï et son équipe vont tout faire pour sauver les deux jeunes gens. Forcément, on s'en doute, tout cela n'est pas une mince affaire. Surtout qu'une fois Eren et Historia hors de danger, c'est un autre problème qui se présente. Il est temps de partir à la reconquête du mur Maria afin de découvrir ce que cache le sous-sol des Jaeger. Mais pour ça, il va falloir affronter Berthold et Reiner et leur nouvel ami.

Il se passe pas mal de chose dans ces trois tomes (pour rappel, le 16, 17 et 18 donc) et surtout nous avons quelques révélations plutôt attendues. Nous découvrons enfin qui sont précisément les Reiss et pourquoi ils tiennent les rênes du pouvoir dans l'ombre. La famille d'Historia semble pourtant encore caché pas mal de chose. N'empêche qu'entre elle et ceux que l'on découvre de Grisha Jaeger dans le tome 17, on commence à entrevoir ce qu'il a pu se passer avant que l'humanité ne se retrouve enfermé dans les murs. Bon par contre, on se retrouve aussi avec un certain nombre de flashback. Mais ceux-ci sont justifiés et surtout font avancer l'histoire (ce qui n'est pas toujours le cas). Et ce qu'on voit n'est pas réjouissant. Il semble bien y avoir quelque chose hors des murs et pas seulement des titans sauf qu'à voir comment à été traité la population jusque là, ça doit pas être si jojo que ça. Après, forcément, ça me plait beaucoup à moi vu que tout est histoire politique, que se soit ce qu'il s'est passé après l'installation des murs ou que se soit maintenant alors que le bataillon d'expédition va tenter de reconquérir le mur Maria.

Mais si j'aime les parties politiques et les révélations, j'aime aussi beaucoup l'action. Et je suis servie. La bataille pour récupérer Eren et Historia est bien foutue. On se rend vraiment compte des liens entre les membres du bataillon qui se sont formés depuis le début de la série. Par contre, on ressent aussi la distance entre eux et Eren. Autre grosse scène, c'est toute la partie début de la reconquête du mur. Entre les acclamations de la population pour le bataillon d'exploration et l'arrivée au mur, la tension est plus que palpable. J'ai franchement hâte de voir comment ça va se passer tout ça (bon par contre, Armin en grand stratège, je veux bien, mais je comprends les réactions des vieux du bataillon quand Erwin l'impose)(J'aime bien Armin mais alors des fois, je trouve que son côté "plus intelligent que la moyenne" le rend parfaitement tête à claques alors qu'en vrai, il est trop gentil pour être là).

Bref, encore trois bons tomes qui donnent envie de lire la suite très vite (mais pas trop, me manque plus que trois mois pour finir les éditions colossales déjà parues et arriver au même rythme que la publication, soit un tome tous les quatre ou cinq mois environ). 

mardi 4 juin 2019

Les Fiancés de l'Hiver, La Passe-Miroir, tome 1, Christelle Dabos

J'arrive après la bataille, comme toujours. Je découvre enfin la saga de la Passe-Miroir, vingt ans après tout le monde et alors que le quatrième tome est annoncé pour novembre (le 28, plus précisément). Mais vaut mieux tard que jamais non ? 

Les Fiancés de l'Hiver, La Passe-Miroir, tome 1, Christelle Dabos

Editeur : Gallimard
Collection : Pôle fiction
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 608

A lire si : 
- Vous voulez une bonne saga fantasy
-Vous voulez une saga jeunesse mais pas trop non plus

A ne pas lire si :
- je sais pas...

Présentation de l'éditeur : 

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'Arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel.

Mon avis

Comme je le disais, c'est vingt ans après tout le monde que je me lance enfin dans la Passe-Miroir. Et je me demande bien pourquoi j'ai attendu aussi longtemps. Ma mère m'a offert les livres pour mon anniversaire en mars (disons que j'ai choisi surtout). Et puis, le tome (et son successeur, vu que j'ai eu les deux) ont traîné dans les étagères de ma bibliothèque. Sauf que la dite bibliothèque est en ce moment même complètement vide vu que je ne peux pas la bouger pleine (elle pèse bien trois tonnes) et qu'on fait des travaux de peintures à la maison (oui, je raconte ma vie, et alors ?). Mes bouquins sont entreposés dans le bureau de mon chéri et je pioche parmi ceux que je peux facilement attraper depuis déjà un mois. Et donc, les Fiancés de l'Hiver était en haut d'un des piles (oui bon, je l'ai un peu fait exprès aussi hein). Bref, je me suis enfin lancée (et je regrette d'avoir pris la version poche parce que je vais devoir attendre longtemps avant de pouvoir lire le tome 4...).

J'ai toujours un peu peur des sagas qui ont remporté un franc succès, surtout quand c'est des sagas dites jeunesse. J'ai mis par exemple beaucoup de temps à apprécier Harry Potter (dont je n'avais pas aimé le premier tome à ma première lecture(ni à la seconde d'ailleurs, heureusement, les autres tomes sont mieux))(Il en faut bien des gens comme moi, hein). Du coup, je me demandais si j'allais vraiment aimé cette saga et si j'avais pas fait une bêtise de prendre les deux premiers tomes. Bon, vu que j'ai râlé sur mon choix du format, vous vous doutez bien que ce n'est pas le cas. Et il y a plusieurs raisons à ça. On y va ?

La première, c'est l'histoire. Nous suivons Ophélie, jeune animiste pouvant lire les objets mais aussi passer à travers les miroirs, alors qu'on vient de la fiancer à un homme qu'elle ne connait pas et qu'elle doit suivre à la Citacielle, loin de chez elle. Arrivée au pôle, elle va découvrir un monde froid, âpre et dangereux. Dans la Citacielle, tout est illusion, faux-semblant et complot (vous le sentez venir, hein) et la jeune femme va avoir bien du mal à se faire une place. Pour un roman dit jeunesse (spoiler alert ou pas d'ailleurs, il n'est pas totalement jeunesse), je trouve que les Fiancés de l'Hiver ont tout pour me plaire. Il est rare de trouver un tel niveau de maîtrise dans les jeux politiques dans ce genre de saga, mais comme je le disais, le roman n'est pas totalement jeunesse. C'est bien foutu, intriguant à soi et le fait que comme Ophélie on ne sache pas vraiment à qui se fier à la Citacielle ajoute beaucoup à une ambiance vraiment particulière. Rien que pour ça, j'ai aimé.

Or, ce n'est pas tout, Christelle Dabos a crée un univers fort sympathique, même si pour l'instant, nous n'avons vu que peu de celui-ci, les Fiancés de l'Hiver se passant presque totalement à la Citacielle et plus particulièrement dans le Manoir de Berenilde puis au Clairdelune, deux endroits où règnent l'illusion. Bref, même si nous en voyons peu, on sent l'univers ultra fouillé, que ce soit par la diversité des arches mais surtout sa mythologie. Bon, le tome étant le premier, nous n'avons pour l'instant qu'un aperçu, mais cet aperçu est déjà très bien. J'ai hâte de lire la suite pour tout l'univers, pour découvrir les pouvoirs des autres arches par exemple (dites-moi qu'on va en voir d'autres, s'il vous plait) mais aussi pour en découvrir plus sur les habitants du Pôle, de leur esprit de famille et tout ce qui va avec.

Enfin, vous l'aurez deviner, après l'histoire et l'univers, c'est aux personnages que je me suis attachée. Ophélie est particulièrement agréable à suivre et j'ai adoré découvrir cette jeune femme maladroite qui va se tailler son propre chemin dans un monde où on aimerait bien qu'elle reste à la place qu'on a défini pour elle. Thorn, son fiancé, est tout aussi plaisant. C'est un personnage qui nous reste assez mystérieux, on ne sait que peu de chose finalement sur lui, tout comme Ophélie. Petit à petit, on va découvrir un homme complexe, bien plus que ce que l'on pense. Et puis, il y a ceux qui gravitent autour d'eux. J'ai aimé Berenilde, beaucoup. La tante de Thorn a un côté fragile qui m'a beaucoup plus sous ses abords de féroce courtisane. J'ai apprécié la tante Roseline pour son franc-parler, Archibald pour sa désinvolture. Ils ont tous, même les petits rôles, un petit quelque chose qui fait qu'on va se rappeler d'eux. 

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ma lecture. Ça faisait un moment que j'avais pas été aussi enthousiaste sur ce genre de saga-là et ça fait du bien (surtout quand on sait que récemment la fantasy francophone a pris quelques balles perdues par certains qui pensent qu'elle ne vaut pas l'anglophone)(ce qui est complètement con vu qu'elles n'ont rien à voir)(mais je pourrais parler longtemps des problèmes que rencontrent la fantasy francophone et qui n'a finalement rien à voir avec sa qualité (pas vraiment comparable en fait) par rapport à l'anglophone). Les Fiancés de l'Hiver est un bon gros coup de coeur qui j'espère continuera avec sa suite (que je lirais bien de suite, mais que non, on va au moins intercaler un livre entre les deux).