lundi 13 mars 2023

Night Travelers, Rozenn Illiano

 Night Travelers resort à la fin du mois. Il était temps pour moi de découvrir le suite de Midnight City que j'avais tant aimé.

Night Travelers, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : 
Année de parution : 2023 (pour le numérique)
Format : epub

A lire si :
- Vous avez aimé Midnight City
- Vous voulez rêver

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur : 

Un an après sa rencontre avec Adam Remington, Samuel peine à retrouver sa quiétude d’autrefois. Tout a changé depuis, mais pas pour le meilleur : traumatisé par le Sidhe, il se sent dépossédé de son univers et ne parvient plus à écrire la moindre ligne. Syndrome de la page noire, cette fois, comme un barrage rompu dans son esprit, laissant son imagination sans contrôle. Il rêve, chaque nuit, de la Cité de Minuit. Le Temps y a repris son cours. Les Nocturnes se sont réveillés. Des rumeurs s’élèvent des entrailles de la ville, les tours menacent de reprendre vie. Et la grande Horloge pourrait s’arrêter pour toujours si le démiurge, perdu dans ses cauchemars, n’affrontait pas ces ombres venues du fond de l’Abyme. Night Travelers est la suite de Midnight City.

Mon avis

Bon, j'ai très envie de juste vous mettre que c'est un coup de cœur et qu'il faut le lire. Je pense même que ça suffira amplement. Mais ça serait dommage, n'est-ce pas. Le problème, c'est que parlé de Night Travelers, c'est aussi pas mal divulgacher Midnight City et pas que. Et pourtant, il peut se lire quasiment comme un one-shot, et ça même s'il est en plein centre du Grand Projet (oui, je sais, on en parle plus, mais c'est dur). C'est possible puisqu'à l'époque, MC devait en être un. Tout a été dit dans le roman, l'autrice n'avait pas laissé de piste pour une suite directe. Enfin, pas totalement. Après, on dira que ça vient aussi de moi qui voit parfois des liens où il n'en faut pas. Mais il y en avait eu qui m'intriguait beaucoup et il s'avère que ce fameux lien était existant (ou pas au moment de l'écriture de MC). Alors, du coup, je suis ravie que Rozenn est écrit cette suite, qu'elle nous permette de revenir dans la Citée de Minuit et revoir ses personnages.

Rha, je ne sais pas par où commencer, en réalité. C'est compliqué de chroniquer un second tome sans trop en dire. Sam n'arrive toujours pas à écrire. Il a trop d'idée, trop de rêves, trop de tout. Ce qu'Adam lui a fait le traumatise et il n'arrive pas à s'en sortir. Il tente, et s'en sort pas si mal jusqu'à cette nuit-là, où il entre dans la Cité de Minuit. Une ville qui a reprit sa marche normale, ou presque. Le temps est revenu. Mais les cauchemars sont toujours là, prêt à fondre sur les Nocturnes. Oyra, la régente de la ville, va devoir affronter tout cela, alors que, petit à petit, ses souvenirs lui reviennent. Il en va de même pour Cyan. Forcément, ce qu'il se passa dans le rêve et dans la réalité sont liés. Si Sam finit par perdre pieds, c'est toute la cité qui disparaitra…

Quand j'ai commencé le roman, une phrase m'a marqué, juste au début. Elle m'a marqué, parce que j'ai écris quasi la même, quelque jours plus tôt, dans mon journal. Cette phrase, la voici "Si je m’arrête, je m’éteins.". C'est pour moi que j'avais écris une version presque identique, alors autant vous dire que le roman, il m'a parlé et pas qu'un peu. C'est d'ailleurs un peu "énervant" de voir à quel point je suis touchée par les romans de l'autrice, comme si elle savait de suite quoi dire pour m'embarquer à sa suite (et parfois me mettre les larmes aux yeux, cf la Maison des Epines). Du coup, je me retrouve dans les personnages, ici Sam, mais aussi Oyra ou encore Cyan, et j'ai l'impression de ne pas être objective. Mais après tout, peut-on vraiment l'être dans la lecture ? N'est-ce pas en s'attachant, en se retrouvant dans les personnages ou situation qu'on apprécie ce qu'il se passe sous nos yeux ? C'est le cas pour moi, et c'est pour ça que j'aime tant les romans de l'autrice, parce qu'ils me parlent, parce que ses personnages me paraissent "vrais". Mais je crois que je disgresse un peu là, et que je m'en vais plus parler de moi que du roman, ce qui serait bête.

Et donc, les personnages. On retrouve bien entendu Sam, Roya et Cyan, les acteurs principaux de Midnigt City. Quelques temps ont passé, et ils tentent, tous autant qu'ils sont, de vivre après MC. Mais ça ne marche pas vraiment. Les angoisses et les peurs sont toujours là, même celles qui étaient si profondément enfouies. Sam est submergé par les idées, par sa propre création. Roya a à nouveau arrêté d''écrire, tente de reprendre le cours d'une vie normale jusqu'à ce que son ex fasse sa réapparition. Pour tous les deux, l'ombre de Remington plane toujours, d'une manière ou d'une autre. J'aime toujours autant les deux, leur interaction, la manière qu'ils ont de se protéger l'un l'autre, même quand parfois, ce n'est pas voulu. On retrouve aussi Xavier et Adam, bien sûr, mais pas dans un rôle où on aurait pu les imaginer. Je suis contente de voir la manière dont ils évoluent, comme quoi, rien n'est tout noir ou blanc dans la vie. Et puis, il y a les nouveaux, Dora et son frère, qui relient la série au reste du Grand Projet (oui, je sais, le Grand Projet n'existe plus tout à fait, mais ça reste quand même). J'espère en voir plus d'eux bientôt (et non, j'en dirais pas plus). Du côté des Nocturnes, c'est Cyan que l'on retrouve. Mal dans sa peau, hanté par ce qu'il s'est passé, je crois qu'il aimerait bien retourné dans l'Oubli, lui. Nous faisons aussi la connaissance d'Oyra, personnage important de ce tome. J'ai aimé la suivre, redécouvrir les secrets de la ville avec elle, me rapprochait du Marchand de Sable aussi et puis, comprendre ce qu'il se passe, vraiment.

Night Travelers, c'est l'histoire de ce qu'on a voulu enfouir. Des souvenirs disparus volontairement, de la dépression et des rêves brisés. C'est l'histoire des deuils, que ce soit d'une personne ou d'une envie, d'une passion. C'est aussi de l'espoir, de l'aide, et peut-être une sorte de rédemptions qu'on s'accorderait à soi-même. C'est beau et poétique. Même lorsque le tout se fait cauchemardesque, lorsque la peur prend le dessus, il y a toujours cette onirisme qui nous prend aux tripes et nous entraine dans l'univers de Rozenn.

Au final, c'est encore un coup de cœur pour moi. Le roman a su me parler, m'entrainer pour me garder là, avec les ombres de la Cité de Minuit. Il fait probablement parti des romans les plus aboutis de l'autrice pour moi, de ce qui ne sont pas prévu à la base, mais qui deviennent une évidence. Pour moi, ce tome-là en est une. 


jeudi 9 mars 2023

Rythme de guerre 1, les Archives de Roshar, tome 4, Brandon Sanderson

 J'ai l'impression que ça fait des années que je ne suis pas retournée à Roshar alors que ça ne fait que depuis 2021. La faute au fait que je ne veuille que les éditions poches pour ne pas déparailler la collection. Je ne parlerais donc pas du fait que le Livre de poche ait décidé de changer le design des couvertures en plein milieu de la publication de la série (j'aime pas, voilà). Bref, me revoilà à Roshar et je suis contente.

Rythme de guerre 1, les Archives de Roshar, tome 4, Brandon Sanderson 

Editeur : Le livre de poche
Collection : imaginaire
Année de parution : 2023
Titre en VO : The Stormlight Archive, book 4: Rhythm of War, part 1 
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 1152 

A lire si : 
- Vous aimez la série
- Vous voulez voir des héros pas au meilleur de leur forme

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les pavés

Présentation de l'éditeur : 

Après avoir formé une coalition humaine pour repousser l’invasion des Néantifères, Dalinar et ses Chevaliers Radieux ont mené une campagne aussi brutale qu’impitoyable. Cependant, aucun des deux camps n’a réussi à prendre le dessus et la guerre s’enlise. Le spectre de la trahison possible de son allié Taravangian pèse sur chacune des décisions stratégiques de Dalinar.
De son côté, Kaladin Béni-des-foudres doit s’habituer à son nouveau rôle parmi les Chevaliers Radieux alors que ses Marchevents font face à leurs propres problèmes : des Fusionnés, de plus en plus nombreux, se réveillent alors que plus aucuns sprènes d’honneur n’acceptent de se lier avec des humains pour faire grossir les rangs des Radieux. Des émissaires de la coalition sont envoyés à la forteresse de l’Intégrité Constante pour convaincre les sprènes de se liguer avec eux contre les forces du dieu maléfique Abjection. Sinon, ils devront se confronter à l’horreur de la défaite…

Mon avis

Un an et quelques sont passés depuis la fin de Justicière. La guerre entre les humains et Ceux qui chantent s'enlisent méchamment. Aucun des deux parties n'arrivent à prendre réellement le dessus. Ce n'est pourtant pas faute d'essayer, mais du côté des humains, il reste le spectre de la trahison de Taravangian, pourtant l'un des plus puissants alliés de Dalinar. Alors, celui-ci cherche comment s'en sortir. Pour cela, il n'a pas trente six solutions, il doit récupèrer un général caché à Pierre d'Atre, et convaincre les sprènes d'honneur de participer. Pour la première mission, il envoie les Marchevents, commandé par Kaladin. Si la mission est un succès, pour le jeune homme, rien ne va. Dalinar le retire du combat, voyant bien que la depression n'est pas loin. Il se réssout alors à devenir chirurgien, au côté de son père. POur la seconde mission, Shallan et Adolin partent pour Shadesmar, accompagnés par d'autres Radieux. Mais un espion se cache dans leur rang et Shallan va bien avoir du mal à le découvrir.
Et pendant ce temps, Ceux-qui-chantent et leurs fusionnés prévoient d'envahir la tour...

Il y a pas mal de chose à dire sur ce tome, surtout sur les personnages. Déjà, j'ai été plus que ravie de voir que les perso points de vue comprenaient entre autres Navani, Shallan et Adolin. Ce sont des personnages que j'aime beaucoup et, pour Navani, je trouve qu'on ne la voyait pas assez finalement. Par contre, déçue de ne pas voir Renarin (il apparait, quoi, deux fois dans le roman et vraiment dans un coin), et de très peu suivre Jasnah et Dalinar. Mais, à la place, on a aussi Venli, du côté de Ceux-qui-chantent, et j'apprécie assez. J'aime voir ce qu'il se passe du côté antagoniste. Et autant dire qu'ils ne sont finalement pas mieux fourni que les humains. Chez eux aussi, les complots ont court et Venli, sans vraiment le vouloir, va se retrouver en première ligne de ceux-ci. 

Mais ce que j'ai vraiment apprécié dans cette première partie, c'est la psychologie des personnages, plus particulièrement de Kaladin et de Shallan. Pour Shallan, ce n'est pas étonnant, j'aime le personnage et j'apprécie beaucoup la manière dont l'auteur traite son trouble dissociatif de l'identité. C'est une maladie sur laquelle il a déjà écrit (dans Legion, son héros en souffre mais d'une toute autre manière). Là, je trouve qu'il se rapproche bien plus de la manière dont elle est perçue de nos jours. Ici, les trois identités de Shallan semblent avoir réussi à trouver un certain équilibre. Mais une quatrième n'est pas loin et Shallan sombre de plus en plus. Les évènements de Shadesmar ne vont pas l'aider non plus. Heureusement pour elle, elle a toujours Adolin pour la soutenir. Ce garçon est vraiment merveilleux. Toujours là pour les autres alors que lui-même a ses propres problèmes. Pour Kaladin, ce sont ses vieux démons qui reviennent et la dépression avec. Il faut dire que chercher sa place dans le monde, quand on pense ne savoir faire qu'une seule chose n'est pas des plus simples. Et de son côté aussi, heureusement qu'il n'est pas seul. C'est vraiment quelque chose qu'on retrouve dans ce tome, l'entraide. C'est probablement l'un des thèmes récurent de la série entière. Sans les autres, il est plus dur d'arriver à être fort.

Et puis, bien entendu, il y a le déroulement de l'histoire. On arrive sur la fin de la première partie de Roshar et certaines choses s'accélèrent. Ca se sent surtout dès la seconde partie du roman avec les mouvements de Ceux-qui-chantent et des fusionnées vers la tour. Mais aussi avec les avancées technologiques des érudits de Navani. Le monde change et je ne suis pas sûre que les personnages, qu'ils soient protagonistes ou non seront tous prêt à suivre. 

Au final, c'est encore un coup de coeur. Et ça fait plaisir vu mes dernières lectures sandersoniennes. Je retrouve l'auteur que j'apprécie depuis le début et ça fait du bien. J'espère vraiment que par la suite, il ne va pas repartir dans ses derniers travers parce que vraiment, Roshar fait partie de mes sagas préférées.