mardi 30 août 2022

Taliesin, Le cycle de Pendragon, tome 1, Stephen Lawhead

 La première fois que j'ai lu le cycle de Pendagron, c'était il y a vingt ans à peu prés. Ce fut un vrai coup de cœur, surtout qu'à l'époque je vouais une véritable passion aux mythes arthuriens (c'est toujours le cas d'ailleurs, hein). Je me suis demandée ce que ça donnerait, donc vingt ans plus tard avec mon bagage actuel.

Taliesin, Le cycle de Pendragon, tome 1, Stephen Lawhead

Editeur : Le livre de poche
Collection : 
Année de parution : 2002
Titre en VO : The Pendragon Cycle, book 1 : Taliesin
Année de parution en VO : 1987
Nombre de pages : 668

A lire si : 
- Vous aimez les romans contemplatifs
- Les mélanges de mythologies ne vous font pas peur

A ne pas lire si :
- Vous voulez voir Arthur dès le départ (spoiler : il n'apparait réellement qu'à partir du troisième tome)

Présentation de l'éditeur : 

Fuyant l'engloutissement de l'Atlantide, trois navires désemparés emportent le roi Avallach et sa fille vers Ynys Prydein, une île noyée dans les brumes. Dans ce nouveau monde, où les guerriers celtes luttent pour leur survie dans les derniers soubresauts d'un Empire romain agonisant, ils essaient tant bien que mal de refaire leur vie. De la rencontre de ces deux civilisations, et de l'union de la jeune princesse atlante avec le barde Taliesin, naîtra celui que chacun connaît désormais sous le nom de Merlin...

Mon avis

Il y a quelque chose d'étrange à relire un bouquin vingt ans plus tard. Bon déjà, parce que ça met un sacré coup de vieux. Je lisais Taliesin quand j'avais quinze/seize ans et à l'époque, je me cachais pour bouquiner en paix dès que je le pouvais. Mais surtout, ma mémoire a éclipsé une bonne partie du roman, à savoir la première. Dans ma tête, ça commençait avec Charis dans l'arène, une scène que je revois parfaitement depuis le temps (dans l'idée, sur les tomes suivants, il y a l'arrivée de Guenhwyvar que j'ai parfaitement en tête). Il faut dire que la dite scène est assez marquante. Du coup, qu'elle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'il y avait une première partie avant d'arriver à cette fameuse arène. Mais revenons à nos moutons, à savoir de quoi parle donc ce premier tome ?

J'ai toujours trouvé le nom du cycle pas totalement approprié à celui-ci. Pourtant, les Pendragon feront prochainement leur apparition. Mais pas ici. Ici, on va assister à la rencontre entre des parents de Merlin, à savoir la princesse atlante Charis et le barde celte Taliesin. Le roman va alternativement nous conter leur vie, l'auteur cherchant à expliquer sa mythologie tout en se basant sur des faits historiques avérés ou non. Ainsi, Charis est la fille du roi Avallach, l'un des rois d'Atlantide. Elle mène une vie paisible jusqu'à la mort du Grand Roi Atlante et surtout, celle de sa mère, Briseis. Tenue pour responsable par son père, elle quittera sa patrie pour les arènes sacrées ou elle dansera durant sept ans. Puis, viendra la destruction de son royaume et l'arrivée en Grande Bretagne où son père s'instellera à Caer Avallach (que l'on peut considérait comme était Avalon). Du côté de Taliesin, on commence d'abord par l'histoire de son père Elphin, sa découverte dans le combre à saumon puis sa vie en temps qu'apprenti barde. Forcément, quand les deux vont finir par se rencontrer, ils tomberont amoureux l'un de l'autre et la dernière partie du roman nous raconte tout cela. 

Dans la fin des années 80, l'idée de relier légendes arthurienne et mythe de l'atlantide a fait quelques émules. On peut citer Marion Zimmer Bradley (oui, elle reste problématique au vu des accusations qui planent sur elle et son époux) et son cycle  d'Avallon (il faut savoir qu'après la trilogie des Dames d'Avallon, elle a publié quatre romans se passant bien avant la trilogie) et bien sûr Stephen Lawhead. A vrai dire, les légendes arthuriennes semblent assez se prêter à ce mélange, du moins la partie concernant Avalon et le peuple qui l'habite. La grosse différence entre Lawhead et Zimmer Bradley viendra de l'époque où ils situent tous deux les légendes arthuriennes. Si elle décida de les placer quelque part dans un moyen-âge courtois, lui décide de le faire durant le Vième siècle, essayant de coller à une certaine réalité historique (tout comme le fera, bien plus tard, Alexandre Astier avec Kaamelot). Personnellement, j'apprécie beaucoup qu'il ait essayé de coller à cela, surtout que, concernant la partie Taliesin, ça colle à peu prés (à un siècle prés en fait) à la réalité historique. Après, il ne faut surtout pas oublier que le tout est un roman et qu'à part les lieux et certains évènements, rien n'est réellement arrivé. Il n'empêche que le mélange reste donc plausible et que, de mon côté, ça fonctionne pas mal.

Ici, si ça fonctionne, c'est aussi grâce aux personnages. On va forcément s'attacher à Charis, la protagoniste féminine. C'est elle que l'on voit le plus et qui aura un rôle durant presque tout le cycle. Car Charis est bien plus qu'une princesse Atlante. Elle est la future Dame du Lac (oui, non, je spoile pas, c'est comme ça que Taliesin l'a rêve la première fois). Surtout, dans ce tome, c'est une jeune fille rebelle, qui a beaucoup de mal à trouver sa place. Je trouve juste dommage par contre que la troisième partie finisse par faire disparaitre la colère du personnage pour n'en faire plus que la future mère de Merlin et surtout l'épouse de Taliesin. Taliesin, lui, apparait un peu moins. Il reste aussi plutôt mystérieux. C'est un barde, un héraut et c'est ce rôle-là qu'il joue, plus que celui de héros du roman (il ne l'est pas) ou même de père de Merlin. Et puis, on commence à apercevoir Morgian qui, dans mes souvenirs, est un personnage complexe comme peut l'être Morgane le Fay (malheureusement, on l'a voit trop peu ici pour s'en rendre compte). D'ailleurs, j'aime assez les personnages plus secondaires, ceux qui sont à l'arrière et qui font avancer l'histoire (Dafyd, Avallach, Lile etc...). La seule chose que je trouve dommage dans tout cela, c'est forcément la place des femmes, trop souvent derrière les hommes alors que l'on sait très bien qu'elles ont toutes leur importance dans les mythes Arthuriens.

Mais si j'aime beaucoup cette vision de la mythologie arthurienne de l'auteur, si j'apprécie particulièrement ses personnages, je trouve tout de même un défaut au roman : son côté trop contemplatif et ses descriptions parfois trop ampoulées. Pour les descriptions, j'avoue me poser la question de la traduction. Il est possible que Luc Carissimo en ait rajouté pour faire plus "médiéval", comme le fit Hillings sur la Roue du Temps. N'ayant jamais eu la version originale sous les yeux, je ne pourrais le dire (Carissimo semble habitué à la traduction de roman Fantasy)(vous me direz Hillings aussi, c'est pour autant qu'elle a pas foiré des trads...). Pour le côté contemplatif, ce n'est pas que je n'aime pas, mais je trouve que Lawhead a parfois tendance à toujours revenir sur les mêmes choses. Surtout, cela rend certains passages légèrement trop long, cassant le rythme de lecture. 

Au final, je m'attendais à un nouveau coup de cœur et en fait, ce n'est pas vraiment le cas. J'ai grandi, j'ai pris un peu de bouteille et mes goûts littéraires se sont affinés. J'aime toujours autant l'histoire en elle-même mais je ne la vois pas comme il y a vingt ans. Je n'y vois plus le côté romantique que j'avais pu lui voir. Ce n'est pas pour autant que ce premier tome n'est pas bon. Juste que ce n'est plus tout à fait ce que j'aime lire maintenant. Pour autant, sans être un coup de cœur, j'aime toujours et, comme je surkiffe les légendes arthuriennes, je vais continuer le cycle.

mercredi 24 août 2022

Une amitié, Silvia Avallone

 Je n'ai pas lu de roman hors SFFF depuis au moins un an (le dernier ouvrage qui n'en soit pas a été le journal d'écriture de Virginia Woolf, en aout de l'année dernière)(en roman pur, il faut remonter à janvier 2021). J'ai eu un peu peur de retourner à la littérature blanche et cela s'est vu au temps qu'une Amitié est restée dans ma PAL (je l'avais acheté le jour de sa sortie, en janvier de cette année) alors que j'adore l'autrice et ses précédents romans. Peut-être aussi parce que j'avais eu un peu plus de mal avec la Vie Parfaite, le roman précédent, que j'avais aimé mais qui n'avait pas eu le même impact que le si génial Marina Bellezza

Une amitié, Silvia Avallone

Edition : Liana Levi
Collection : Piccolo
Année de parution : 2022
Titre en VO :  un'amicizia
Année de parution en VO : 2021
Nombre de pages : 528

A lire si : 
- Vous voulez un roman sur les amitiés adolescentes
- Vous ne voulez pas forcément de quelque chose de beau

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas d'un roman à la première personne

Présentation de l'éditeur : 

Les amitiés de l’adolescence sont les plus fortes. On échange expériences, secrets et vêtements, tout en se projetant dans un futur rempli d’espoirs. Elisa et Beatrice, les deux héroïnes de ce roman, n’y font pas exception. Bien que leurs histoires familiales diffèrent totalement – la première a été élevée par une mère aimante mais fantasque et indifférente aux apparences, la seconde par une mère qui surinvestit le paraître et transforme sa fille en poupée Barbie –, elles ont noué un lien fusionnel. Et cela jusqu’au jour où un changement planétaire, Internet, fait irruption dans leur vie. Elisa continuera à faire partie du «monde d’hier», celui qui valorise les livres et la culture, tandis que Beatrice se lancera tête baissée dans l’aventure du «monde nouveau», celui qui pousse sur le devant de la scène influenceurs et réseaux. Et ces courants contraires les entraîneront vers des destins opposés.

Mon avis

S'il y a une chose qui me marque toujours dans les romans de Silvia Avallone, ce sont les débuts. L'incipit de Marina Bellezza me hante toujours et je pense que celui de une amitié restera tout aussi longtemps. L'autrice m'a happé alors même que je n'avais lu que deux phrases. Et elle ne m'a lâché que lorsque j'ai refermé le roman, à la fin de la page 528. Mais il faut dire que ce roman a quelque chose de particulier. Des relents de vécu, quelque chose que j'aurais bien mis de côté encore quelques années. Je crois d'ailleurs qu'on a toutes (et peut-être tous) vécu ça, ce genre d'amitié, à l'adolescence. Vous savez, une amitié qui prend le pas sur tout, qui éclipse tout et puis qui disparait, souvent brisé par l'une des deux parties pour une raison que personne ou presque ne comprends vraiment. Et bien, c'est cela que va raconter l'autrice dans ce roman. Il rejoint en cela son premier roman, d'Acier, qui avait pour fils rouge une amitié adolescente déjà. Mais d'Acier ne faisait que l'effleurer, parlant plus de la jeunesse de Piombino que juste des deux filles. Ici, Avallone va plus loin et raconte les années lycéennes de Béa et Elisa, de la naissance de leur amitié à sa fin et même un peu plus. 

Pour cela, elle nous place direct dans la peau d'Elisa. Elisa a quatorze ans lorsque sa mère la laisse chez son père, dans la ville cotière de T (alors, j'ai cherché, j'ai pas trouvé, mais elle se situe probablement non loin de Piombino puisque, comme elle, T a pour voisine l'île d'Elbe et la méditerranée). La séparation est déchirante. Elisa ne connait pas son père et elle doit faire face à l'abandon de sa mère et de son frère. C'est là qu'entre en scène Beatrice. Bea, c'est la fille pas populaire mais presque. C'est la belle, celle qui veut conquérir le monde et qui sait qu'elle peut y arriver. Elevée par une mère ancienne reine de beauté, elle ressemble à une poupée Barbie. Mais, à l'intérieur, Bea est bien plus que l'écervelée que les gens voient. Tous ou presque opposent les deux jeunes filles, et pourtant, suite au vol d'une paire de jean's, elles vont devenir amies. La vie, comme on l'apprend très tôt, finira tout de même par les séparer, Bea devenant la Rosetti, influenceuse avant l'heure et star des réseaux tandis qu'Elisa verra ses rêves de devenir écrivaine partir en fumée et deviendra prof à Bologne.

Comme je le disais, le roman me parle beaucoup. Parce que j'ai le même âge qu'Elisa (nous sommes née en 1986), parce qu'on parle de l'adolescence durant le début des années 2000 (sur ce point, j'ai parfois ris d'ailleurs, la mode italienne et française n'était pas si éloignée que ça et j'ai retrouvé quelques référence musicale)(faut dire qu'Elisa écoute the Offsprings ou Blink-182, comme j'ai pu le faire à l'époque). Mais surtout, je me suis identifiée à Elisa. Et là se pose un problème, comment vous parlez du roman sans parler de ça ? Oui, c'est compliqué. Mais Elisa, c'est la fille un peu à l'écart qui rêve d'écrire, celle qui reste dans l'ombre de son amie, qui quoiqu'elle fasse, n'en sort pas. C'est la "moche", la pas intéressante. Eblouie par l'autre, on ne la remarque pas, ou presque. Et elle, elle se complait dans ce rôle, ne se rend pas toujours compte de ce qu'il se passe. Bea, à ses côtés, c'est le soleil, celle sur qui on va se retourner. Alors, moi, ça m'a parlé, parce que j'ai été Elisa, en bien des sens. Pas pour tout, non plus. Mais, je l'ai comprise. Tout comme j'ai pu comprendre Bea sur la fin aussi. Parce qu'il ne faut pas croire, mais ces amitiés-là, elles deviennent toxiques pour les deux côtés, pas juste pour une des personnes. 

Et si nous suivons Elisa, si c'est pour elle que nous avons le plus d'empathie, elle n'en oublie pas non plus Bea. Parce que sous les apparences, Bea est aussi sensible que son amie. Elle a tout autant besoin d'elle qu'Elisa de Bea. C'est à travers les deux que nous allons expérimenter l'abandon, par la mère, d'abord, celle d'Elisa la laissant à T pour repartir à Biella, celle de Bea, qui semble ne voir que la "poupée" en sa fille et qui sera emportée par un cancer. Puis ceux des rêves et des aspirations mais aussi des illusions. Pour les deux jeunes femmes, ça se fait de manière souvent différentes, mais ça se fait. Et on a mal pour les deux tout le long du roman. Ce thème, celui de l'abandon et de sa perte va nous conduite des années 2000 à 2019. Et ça résonne forcément.

On ajoute enfin à tout cela l'écriture de Silvia Avallone et la traduction de Françoise Brun (qui la traduit depuis le début). Depuis d'Acier et ses premières armes, Avallone a fait évoluer son écriture tout en gardant ce que j'aime chez elle, cette modernité de ton avec cette jolie touche de poésie qui rend même les pires moments beaux. Cette vision sans fioriture de la jeunesse et des désillusions. 

Au final, c'est donc un nouveau coup de cœur. Presque à la hauteur de celui que j'ai pu avoir pour Marina Bellezza (déjà six ans que j'ai pu le lire et franchement, et je ne me le suis toujours pas sorti de la tête). Il a su me prendre aux tripes, me parler comme pas possible. Franchement, si vous ne connaissez pas Avallone, n'hésitez pas à le lire.


lundi 22 août 2022

Appartement 16, Adam Nevill

 Je voulais continuer dans ma lancée horrifique, après la lecture de Je suis ta nuit. J'aurais peut-être dû me douter que ce n'était pas une bonne idée. Je ne vais pas faire durer le suspens, je n'ai pas aimé. 

Appartement 16, Adam Nevill

Editeur : Bragelonne
Collection : Terreur
Année de parution : 2012
Titre en VO : Apartment 16
Année de parution en VO : 2010
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez le gore
- Vous voulez quelque chose qui change un peu du manoir hanté

A ne pas lire si :
- Vous voulez un auteur qui sait où il va
- Vous ne voulez pas du gore pour du gore

Présentation de l'éditeur 

Certaines portes devraient toujours rester fermer...
A Barrington House, un immeuble de grand standing dans un quartier chic de Londres, un appartement est inoccupé. Personne n'y entre, personne n'en sort. Et c'est comme ça depuis cinquante ans.
Jusqu'au jour où April, une jeune Américaine, débarque à Barrington House pour visiter l'appartement que lui a légué une mystérieuse grand-tante. Cette dernière, morte dans d'étranges circonstances, a laissé un journal intime où elle révèle avoir été impliquée dans des événements atroces et inexplicables, plusieurs décennies auparavant.
Résolue à découvrir la vérité sur ce qui est arrivé à sa tante, April commence à reconstituer l'histoire secrète de Barrington House. Une force maléfique habite l'immeuble et l'entrée de l'appartement seize donne sur quelque chose de terrifiant et d'inimaginable...

Mon avis

J'étais plutôt emballée par ce roman en lisant sa quatrième. Je trouvais sympa d'avoir un appartement hanté, et non un vieux manoir comme on peut avoir l'habitude de lire et puis, ça avait quand même l'air bien sympa. C'est vrai, quoi, un appartement hanté (mais attention, ce n'est pas celui dont la protagoniste hérite), de vieux secrets et une entité maléfique, ça a tout pour plaire non ? C'était sans compté sur un récit qui tire sur le gore pour le plaisir et dont l'auteur m'a trop souvent perdu dans ses élucubrations. J'aurais dû le sentir dès les premières pages. 

Le prologue ne m'a pas plus. J'ai mis ça sur le compte de la fatigue, je l'ai lu vite fait avant de me coucher. Le lendemain, le premier chapitre est un peu mieux et me voilà à continuer. Sans être happée par l'histoire, je lis tranquillement. Puis, arrive à nouveau un chapitre avec Seth, protagoniste masculin qui partage le roman avec Apryl. Et là, je sais que je vais pas apprécié. Car, si tous les chapitres d'Apryl ont permis de relever à chaque fois le niveau, ceux de Seth l'enfonce méchamment. 

Apryl est américaine. Elle débarque à Londres suite au décès de sa grand tante Lilian. Sa mission : vendre rapidement l'appartement de celle-ci dans un quartier huppé. Mais quand elle découvre le bien et ce qu'il renferme, elle change d'avis. Elle veut d'abord savoir qu'elle a été la vie de cette femme qu'elle ne connait pas. C'est en trouvant les carnets de celle-ci qu'elle comprend que quelque chose ne va pas. Petit à petit, elle commence même à se sentir mal dans l'immeuble. D'après sa tante, tout ça viendrait d'un peintre fasciste ayant des accointances avec le diable, un certain Hessen. Apryl va mener sa petite enquête sur lui et ce qu'elle va découvrir est bien pire que ce qu'elle aurait pensé. En même temps, on suit aussi Seth, donc, gardien de nuit de l'immeuble. Parce qu'il s'est aventuré non loin de l'appartement 16, le voilà à faire des cauchemars et à être hanté par un étrange gamin. Petit à petit, il va sombrer dans la folie...

Comme je le disais, les parties avec Apryl ont été celles qui m'ont fait tenir, et encore. A vrai dire, tout aller bien jusqu'à ce qu'on commence à parler d'Hensen, le "méchant" de l'histoire. A partir de là, l'auteur part dans un délire que je n'ai que peu compris. On se retrouve avec un peintre maudit, fasciste, complétement obsédé par la mort et le mysticisme. Un bon gros fourre-tout de croyance qui finit par en faire une entité complétement hors sol. C'est trop, beaucoup trop. Et que dire des Amis de Hessen, qu'Apryl va rencontrer ? Je crois que ce chapitre-là a finit par m'achever tellement il est "trop" et cela même si j'avais décroché déjà avant. Car le problème du roman, c'est que comme son antagoniste, ça part un peu trop dans le trop, trop gore, trop malsain, trop de directions différentes aussi. Et on s'y perd sans prendre le moindre plaisir. 

On ajoute à ça du gore qui ne m'a pas plu. Bon d'habitude, je suis pas contre. J'aime bien même. Mais là, heu, non. Déjà parce que les descriptions sont pas oufs, mais alors pas du tout. C'est décousu, comme le reste du roman, en fait. Du coup, oui, y a du sang, des tripes et des boyaux (surtout dans les peintures) mais jamais rien qui finalement ne me fasse peur. Quant à l'intrigue, oui, elle est cousu de fils blanc et rien ne m'a étonné (à part que j'ai continué à lire en réalité).

Au final, je n'ai pas eu peur, je me suis même bien ennuyée. Le roman est aussi peu attrayant que mon avis dessus (je crois que je n'ai jamais fait aussi décousu, mais c'était tellement pas bon). Rien n'a sauvé ce roman du désastre, ni Apryl (et surtout pas son traitement par l'auteur)(oui, non, j'en ai pas parlé mais comment dire...), ni la conclusion. Bref, j'ai pas aimé du tout et je ne recommande pas.

jeudi 18 août 2022

Je suis ta nuit, Loïc le Borgne

 Vendu comme un Stephen King pour la jeunesse, Je suis ta nuit m'attiré un minimum grâce à sa belle couverture. Mais j'ai oublié que la couverture ne fait pas toujours le livre (et que parfois, même si j'aime pas, ça peut marquer).

Je suis ta nuit, Loïc le Borgne

Editeur : ActuSF
Collection : les trois souhaits
Année de parution : 2008 (mais 2020 chez actusf)
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez l'horreur
- Vous voulez un énorme reveaval année 80

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas d'un énorme reveaval année 80

Présentation de l'éditeur : 

Été 1980, dans un village de Bretagne... Ils sont six copains, inséparables, rêvant à Star Wars, Goldorak et aux filles. Lors d'une partie de casse-bouteilles, ils découvrent le cadavre mutilé d'un vagabond.
C'est le début d'une cascade d'évènements terrifiants, mystérieux, dont les enfants sont l'épicentre. La peur s'installe dans le village et peu à peu, la bande comprend qu'une force maléfique rôde et qu'elle cherche à les détruire. Le Mal est-il de retour?

Mon avis

Je n'ai pas encore lu mon Stephen King estival (qui va probablement devenir un Stephen King automnal) et j'avais ce roman dans ma PAL numérique. Je me suis dit que comme on le comparait au Maitre, ça serait pas mal de le lire. Je suis donc partie le cœur léger dans ma lecture. Le résumé est plutôt pas mal, le début assez mystérieux pour tourner les pages : "Après le suicide de la meilleure amie de son fils, Pierre va se remémorer l'été de ses dix ans où suite à la découverte d'un cadavre, lui et sa bande d'amis vont découvrir ce qu'est le Mal". Franchement, ça m'a botté durant les premières minutes de ma lecture. Et puis, on est passé au récit en lui-même. Et j'ai un peu tiqué.

Le gros problème du roman, c'est la comparaison avec King. Mais vraiment. On est sur un livre qui ressemble beaucoup à Ca. Peut-être même un peu trop. Ben oui, on a une bande de copains qui entre dans l'adolescence (ils sont six, il n'y a qu'une fille) et qui vont devoir faire avec une entité qui peur prendre le contrôle de leur peur, des animaux et des êtres humains. Alors, perso, ma dernière lecture de Ca remonte à loin (très loin même, faudrait que je le reprogramme tiens), tout comme le visionnage de l'adaptation de 1990. IL n'empêche que quand j'ai lu certain passage, j'ai eu une impression de déjà vu. Il me semble que ça reste voulu par l'auteur, j'ai lu quelque part (mais où ? je n'arrive pas à m'en rappeler) qu'il y avait une volonté de s'en inspirer, de créer quelque chose de plus contemporain et peut-être aussi un peu plus accessible aux adolescents. Malheureusement, si l'hommage est là, je le trouve peut-être un peu trop appuyé. 

L'autre problème, c'est le reveaval 80. Oui, je n'aurais jamais cru écrire ça parce que perso, j'adore me repencher dans ces années-là. Mais là, j'ai eu l'impression d'avoir un inventaire de la pop-culture de cette année 1980, un amoncellement de noms de dessin animé, séries, jouets, films etc... Je trouve que c'est d'ailleurs un problème parfois récurant sur ce genre de roman, écrit bien après les années concernés par les nostalgiques, vouloir tout mettre, même si ça ne sert pas toujours l'histoire. Et ici, c'est bel et bien le cas. Des références sont utiles, mais d'autres sont juste là pour la nostalgie. Plus ennuyeux pour moi qui est connu la plupart des références (pas toute, je suis de 86), avoir droit pour beaucoup à une explication de ce qu'était quoi. Je trouve que ça coupe le récit. 

Voilà pour les deux problèmes que j'ai eu avec le roman. J'y ajouterais une narration qui ne m'a pas forcément emballée plus que ça mais qui ne m'a pas non plus posé plus de problème que ça. Bon, je me suis parfois ennuyée en lisant le roman, mais il n'y a pas que du mauvais et on va passer aux trucs sympa dedans. Et la première, c'est l'horreur. Des romans horrifiques pour ado, ça fait longtemps que je n'en ai pas lu. Ici, Loïc le Borgne part d'une légende réelle de Bretagne, celle du Bonhomme Nuit (créature qui vient la nuit pour punir les enfants turbulents) pour nous faire frissonner. Il a tendance à rester à la limite du fantastique, faisant en sorte que le lecteur s'interroge beaucoup sur la véracité de ce qu'il voit à travers les écrits et souvenirs de Pierre. Après tout, l'imaginaire enfantin est vaste, non ? D'ailleurs, il joue aussi beaucoup avec cette idée. Peut-être trop parfois. A vrai dire, ça m'a dérangé sur la fin du roman, qui donne une explication à tout ce qu'il a pu se passer tout en restant bien trop vague pour qu'on l'accepte réellement. 

L'autre bon point, c'est le déroulement du récit. Si je me suis ennuyée sur certains passages, je dois bien avouer que tout est fait pour que le lecteur ne quitte pas le roman. Moment de calme et de joie pure pour les enfants se mêlent à l'horreur la plus complète. D'ailleurs, c'est souvent en alternance, comme la scène dans la rivière ou même celle de l'église. Ce rythme, bien que répétitif, est plutôt agréable. Il permet surtout de faire monter la tension jusqu'à environ la moitié du roman. A partir de là, oubliez les moments joyeux, il n'y en aura pour ainsi dire plus, menant ainsi le lecteur dans une sorte de course contre la montre jusqu'à la fin de l'été. 

Mais vous savez ce qui fait que je sais que chez moi, le roman a bien fonctionné, finalement ? Entendre une porte grincée chez les beaux-parents alors qu'il faisait nuit noire m'a valu une bonne heure d'insomnie. Alors, oui, j'ai tendance à avoir peur pour pas grand chose souvent mais ça, généralement, ça ne me fait pas grand chose (je vis dans une maison qui passe son temps à grincer en tout sens, donc bon). Et c'est finalement cette réaction-là qui me fait dire que malgré ses défauts, le livre est plutôt pas mal. Il n'est certes pas à la hauteur d'un Ca, mais il fait le taff et c'est déjà pas mal.

mercredi 17 août 2022

We Free the Stars, Sand of Arawiya, book 2, Hafsah Faizal

 Alors que de Saxus annoncé la publication prochaine du premier tome, le génial We Hunt the Flame, en VF, je me lançais dans le second tome avec une petite appréhension. Non pas que je n'aimais pas l'histoire, loin de là, juste que j'avais eu des problèmes avec son niveau de langue, légèrement plus compliqué que ce que je lis d'habitude en VO.

/!\ Je vais spoiler le tome précédent, We Hunt the Flame, et probablement celui-ci aussi /!\ 

We Free the Stars, Sand of Arawiya, book 2, Hafsah Faizal

Editeur : Farrar, Straus and Giroux
Collection : /
Année de parution : 2021
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez un monde d'inspiration arabique (basé sur le moyen-orient)
- Vous aimez les quêtes

A ne pas lire si 


Présentation de l'éditeur : 

The battle on Sharr is over. The dark forest has fallen. Altair may be captive, but Zafira, Nasir, and Kifah are bound for Sultan’s Keep, determined to finish the plan he set in motion: restoring the hearts of the Sisters of Old to the minarets of each caliphate, and finally returning magic to all of Arawiya. But they are low on resources and allies alike, and the kingdom teems with fear of the Lion of the Night’s return.
As the zumra plots to overthrow the kingdom’s darkest threat, Nasir fights to command the magic in his blood. He must learn to hone his power into a weapon, to wield not only against the Lion but against his father, trapped under the Lion’s control. Zafira battles a very different darkness festering in her through her bond with the Jawarat—a darkness that hums with voices, pushing her to the brink of her sanity and to the edge of a chaos she dare not unleash. In spite of the darkness enclosing ever faster, Nasir and Zafira find themselves falling into a love they can’t stand to lose…but time is running out to achieve their ends, and if order is to be restored, drastic sacrifices will have to be made.
Lush and striking, hopeful and devastating, We Free the Stars is the masterful conclusion to the Sands of Arawiya duology by New York Times–bestselling author Hafsah Faizal.

Mon avis

Je me suis lancée dans ma lecture toute contente de retrouver cet univers que j'avais apprécié l'année dernière. Par rapport au premier tome, j'ai une amélioration : mes problèmes de santé de l'époque m'ont un peu laché et surtout, je suis en congés. Mieux encore, comme je ne suis pas chez moi, je n'ai que mon Kindle pour lire et donc, je ne jongle pas avec une seconde histoire. J'aurais du faire ça pour le premier tome, parce que j'ai lu celui-ci en une semaine et surtout, j'ai quasiment tout compris sans trop me prendre la tête pour revenir sur certains paragraphes comme ça m'arrivait pour le premier tome. Et j'ai kiffé, mais vraiment.

On retrouve le Zumra après la bataille du Sharr. Altair est porté disparu, capturé par le Lion de la Nuit et Zafira, Nasir et Kifah se retrouvent à Sultan's Keep, bien déterminé à rendre la magie à Arawiya quoiqu'il en coute. Malheureusement pour eux, l'ennemi est puissant et ils n'ont que peu d'alliés et de ressources. Et c'est sans parler des problèmes internes que rencontre Nasir et Zafira. Lui doit apprendre à utiliser sa magie, à ne pas se laisser commander par elle. Pour Zafira, c'est un peu plus compliqué, depuis qu'elle est lié au Jawarat, sa santé mentale défaille, la poussant de plus en plus dans l'obscurité. Autant dire que rien ne va et que la victoire est loin, mais alors très loin d'être acquise.

J'aime particulièrement tout l'univers du roman. Je l'aimais déjà beaucoup dans le premier tome, ici, c'est une confirmation. J'adore son opulence, les décors (les palais donnent grave envie), mais surtout j'aime ce mélange de lumière et d'ombre qui l'on retrouve presque partout, que se soit justement dans les décors, dans l'histoire ou chez les personnages. Tout est calculé pour mettre en avant l'histoire et j'adore ça. Rien n'est laissé au hasard et j'adore ça. La construction du monde d'Arawiya est juste géniale pour moi et cela alors même que, finalement, on ne voit pas tout. Si on est longtemps rester dans le Sharr pour le premier tome, ici, on va surtout se focaliser sur Sultan's Keep, le palais royal, et un peu dans la campagne de Demenhur, le caliphat où vit Zafira au début de l'aventure. 

L'autre chose que j'ai apprécié, mais vraiment, ce sont les personnages et plus particulièrement la construction\consolidations des relations entre eux. Forcément, il y a la relation entre Nasir et Zafira. Tombés amoureux l'un de l'autre, ils ont pourtant beaucoup de mal à communiquer. IL faut dire que les évènements ne les aident pas des masses et que leurs passés respectifs ne sont pas simples. L'autrice construit leur relation petit à petit, les amène à se faire confiance l'un l'autre, à s'aider et s'épauler. J'aime beaucoup cette construction. D'ailleurs, c'est quelque chose que l'on retrouve avec les autres membres du Zumra. Quoiqu'il se passe, ils se font confiance autant que possible. Mais si je parle surtout des deux protagonistes principaux, c'est aussi parce que je les aime beaucoup et que j'ai aussi apprécié leur évolution. La romance en fait partie, forcément. Elle les nourrit. Mais il n'y a pas qu'elle. Zafira va sombrer au court du roman, sous l'emprise du Jawarat tandis que Nasir va apprendre à se servir de l'ombre qui l'entoure. On s'attend souvent à des héros parfait dans ce genre de roman, ce n'est pas le cas ici et les imperfections des deux m'ont plut. D'ailleurs, dans l'avis du premier tome, je parlais déjà des félures des personnages : "C'est d'ailleurs une chose récurrente ici, les personnages, qui ont tout pour être ultra fort, ont tous d'énormes fêlures.  Ce sont ces fêlures qui les caractérisent et qu'ils vont, tous autant qu'ils sont, tentés de réparer avec l'aide des autres." Mon avis à ce niveau n'a pas du tout changer.

Et puis, enfin, il y a la fin de l'histoire. Vont-ils tous réussir à faire revenir la magie ? A sauver les cœurs des Sisters of Old ? Le roman est bourré de rebondissement jusqu'à la fin et parfois, il m'est vraiment arrivé de douter sur ce qui allait se passer. C'est très bien mené, jamais répétitif et vraiment agréable à lire.

Au final, j'ai adoré cette lecture et j'en redemande. Malheureusement, la série ne comporte que deux tomes. Bon, il y a de fortes probabilités pour que je me l'offre en VF en septembre (il sort le 22 septembre chez de Saxus). Et puis, je vais attendre patiemment l'automne 2023 pour son prochain roman (qui va mêler légende Arthurienne, vampire et  Peaky Blinders, rien que ça)(purée, j'ai hâte).

mardi 16 août 2022

Into the Deep, Sophie Griselle

 Je rentre de vacances où je n'ai pas touché à mon ordinateur pendant presque quinze jours. Forcément, durant ce temps, j'ai lu, forcément. On va donc rattraper le retard que j'ai pu prendre dans les avis, surtout que depuis la dernière, j'ai fini trois romans (et que je ne devrais pas tarder à en finir un quatrième). Bref, comme souvent dans ces cas, je risque d'oublier certains points et autres et je m'en excuse. Et on commence avec Into the Deep, lecture parfaite pour les fortes chaleurs.

Into the Deep, Sophie Griselle

Editeur : Snag
Collection : 
Année de parution : 2022
Format : AZW

A lire si  
- Vous voulez une histoire de sirène 
- Vous aimez les profondeurs marines

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas les romans où il y a beaucoup d'introspection

Présentation de l'éditeur : 

À plus de onze mille mètres de fond, la fosse océanique des Mariannes, au large de l'océan Pacifique : l'endroit le plus profond sur Terre…
C'est là que Sam Luzarche, jeune océanologue, découvre une créature qui pourrait bien remettre en question tout ce qu'il croyait savoir sur la science, sur les fonds marins et, en définitive, sur lui-même.

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir, je n'aurais probablement pas mis les mains sur ce roman s'il n'avait été dans les recommandations du challenge SFFF2022. La faute a une couverture pas vraiment engageante à mon goût et à un résumé des plus laconiques. En vrai, et ça ce ne sont que mes gouts, je n'aime pas la police du titre. C'est couillon quand même comme un détail peut nous faire passer à côté d'un bouquin, surtout en numérique. Enfin bref, je ne suis pas non plus là pour débattre des choix de couvertures (enfin pas totalement). 

Le roman commence par un prologue expliquant le mystère de l'île Blackney. Se trouvant sur la fosse des Mariannes, elle est interdite depuis plus de vingt ans, suite à la disparition brutale de tous ses habitants, du jour au lendemain. D'après les membres de l'expédition ayant permis de les connaitre un peu plus, ils se seraient tous jeté dans la mer, ne laissant rien à part un immense vide. Depuis, Henry Luzarche, chef de l'expédition de l'époque, voue sa vie à découvrir ce qu'il a pu vraiment se passer. Plus de vingt ans plus tard, c'est son fils, Sam, chef de l'expédition Deep Challenger, qui fait une étrange découverte. Lors d'une nuit de tempête, il aperçoit une étrange créature dans la mer. La créature va rapidement l'obséder et lorsqu'il réussit enfin à mettre la main dessus, sa vie va basculer… 

J'étais super contente de me trouver face à une histoire de créature marine, qui plus est de sirène, qui n'allait pas m'offrir une histoire d'amour entre elle et son "découvreur". Mieux encore, j'allais avoir une approche scientifique de la chose et ça me bottait énormément. En plus de ça, le personne principal, aussi narrateur, Sam, semble aimer autant que moi la mer et les profondeurs. Bref, les premières pages m'ont beaucoup plu. En fait, tout allait bien jusqu'à ce que Sam capture la créature. A partir de là, j'ai commencé à avoir bien plus de mal à lire le roman, et cela jusqu'à sa fin. Pourtant, j'ai apprécié ma lecture. Oui, je sais, ça à l'air bizarre dit comme ça. Surtout que je n'ai pas tout à fait apprécier n'ont plus les personnages. Mais attendez, je vous explique.

On commence par les personnages. Sam est donc notre narrateur. C'est aussi un personnage dépressif, attiré par les abysses. Alors, forcément, notre Sam, il est pas joyeux joyeux. On ajoute à ça qu'il se trouve obsédé par la créature, au point d'accepter tout et n'importe quoi pour la garder avec lui, même la faire souffrir. Devant sa lâcheté, surtout face à son père ou face à Ophélie, sa compagne, j'ai souvent levé les yeux au ciel. Son côté "moi et les petits oiseaux" m'a aussi énervé. Il semble ne penser qu'à lui et à rien d'autre. Ce qui est d'ailleurs aussi le cas de son père, qui en plus de ça, est particulièrement méchant avec tout le monde. En réalité, son caractère correspond assez à son histoire et me dérange bien moins que celui de son fils. Il reste pour moi un personnage intéressant qui aurait mérité de ne pas être aussi marqué méchant de l'histoire (même si, il est bien l'un des antagonistes). Quant à Ophélie, la seule femme à faire  partie des personnages principaux (si on excepte la créature), elle ne prend de la consistance que lorsqu'elle se dresse enfin contre l'homme qu'elle aime pour la perdre presque aussitôt et ne devenir que la femme amoureuse qu'elle est. Pourtant, Ophélie sera le seul personnage à se faire voix de la raison et à parler bioéthique et éthique tout court. Or, j'aurais voulu que l'affrontement à ce sujet soit plus présent. En tout cas, il aurait pu prendre plus de place. Ce n'est pas le cas, puisque ce sont surtout les questionnements de Sam sur le mystère de l'île, son identité ou ses envie suicidaires qui auront le haut du panier. Et je trouve ça bien dommage en fait. Attention, je ne dis pas que ce n'est pas essentiel à l'histoire, ça serait faux mais ça prend bien trop de place par rapport à l'idée que je m'étais faite de la dite histoire.

Parce qu'effectivement, je crois que le problème entre Into the Deep et moi, c'est l'idée que je me suis faite de l'histoire assez rapidement. Pour moi, l'essentiel du roman se trouve dans la découverte de la créature, dans les secrets qu'elle contient et surtout dans la manière dont les scientifiques de l'équipe vont réagir face à tout ça. Or, le roman, qui englobe quand même tout ça, est aussi et surtout un affrontement père-fils qui tourne plutôt mal et une quête d'identité que j'ai vu venir de loin (oui, on se doute très vite de ce qu'il va se passer). Du coup, je me retrouve avec un roman qui a des thèmes que j'apprécie beaucoup et qui ne sont pas assez développé à mon goût mais aussi qui nous offre une énième confrontation enfant/parent qui n'a rien de nouveau et qui ne m'étonne que peu. Mais le roman reste bien écrit, agréable à lire et, même s'il n'est pas surprenant, assez prenant finalement. La fin m'a d'ailleurs bien tenu en haleine.

Alors oui, je suis sortie de ma lecture un peu déboussolée. Incapable sur le coup de savoir si j'ai aimé ou pas. En fait, c'était un peu plus compliqué que ça, comme vous avez pu le voir. Le roman a des points positifs qui ont d'ailleurs fait que je l'ai fini. Il a aussi des personnages trop peu nuancés à mon goût et des questionnements qui restent en suspens. Ca reste un roman plutôt sympa en soi, agréable à lire et rafraichissant vu la canicule qu'on s'est pris (même si on n'est pas allé aussi souvent que j'aurais souhaité dans la fosse des Mariannes)


vendredi 5 août 2022

L'Ombre dans la pluie, Rozenn Illiano

 Oui, encore un livre de Rozenn ! Quand on aime on ne compte pas, et ce n'est donc pas avec celui-ci que je vais arrêter. L'Ombre de la pluie fait partie de ces romans qui m'attirent direct avec un combo couverture-titre impeccable. De la pluie, un corbeau/corneille, du sombre. Tout pour me plaire. Et l'intérieur est à l'image de tout cela.

L'Ombre dans la pluie, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : 
Année de parution : 2021
Format : mobi

A lire si : 
-Vous aimez les ambiances sombres et la pluie.
- Vous n'avez pas peur de vous frottez aux fantomes et autres esprits.
- Vous aimez Oxyde

A ne pas lire si : 
-

Présentation de l'éditrice :

Parfois, les regrets nous hantent aussi sûrement que les fantômes…
Oxyde est un clairvoyant, un sorcier aux multiples pouvoirs qui s’avère aussi puissant que paumé. Il vit à Paris et bosse pour un patron de boîte de nuit mafieux à qui il rend de nombreux services ésotériques – et pas toujours légaux.
Un jour de novembre, son ami Edgar, prêtre et exorciste, lui parle d’une vieille affaire, celle d’une jeune religieuse possédée morte dix ans plus tôt. Ils ont échoué à la sauver et ne se sont jamais pardonné cet échec. Oxyde surtout, qui n’en a gardé aucun souvenir.
Aujourd’hui, Edgar y voit une occasion unique de réparer leurs erreurs. Mais l’esprit ne se laisse pas chasser ; pire, il réveille des blessures oubliées et des démons qu’Oxyde avait réussi à endormir au prix d’innombrables sacrifices. Cette enquête surnaturelle au cœur de Rome parviendra-t-elle à éteindre ses regrets, ou au contraire attisera-t-elle la magie incontrôlable qu’il possède et qui l’a toujours effrayé ?
Fantômes, secrets ancestraux et sœurs exorcistes, suivez l’Ombre dans la pluie !

Mon avis

Vous voulez un roman pour commencer dans le Grand Projet de l'autrice où l'on voit directement ce cher Oxyde ? Le voici. L'ombre dans la pluie est clairement une entrée pour ça. Parfaite ? Je ne saurais dire. Je trouve que le Phare aux Corbeaux remplit un peu mieux cette place parce qu'Oxyde n'en est pas le personnage principal et qu'Agathe et Isaah sont moins présent que lui par la suite (du moins pour l'instant, j'espère toujours les revoir un peu plus que sur quelques lignes)(d'ailleurs Agathe fait une infime apparition ici, sachant que le Phare et l'Ombre se passe presque au même moment de ce que j'ai compris). Mais ceci n'est que ce que j'en pense, vu que j'ai quand même eu l'occasion de lire plusieurs livres du Grand Projet. D'ailleurs, L'Ombre dans la pluie se place dans la partie très urban fantasy du projet, avec le Phare, mais aussi Town (qui devrait être réécrit) ou encore Onirophrénie (qui se trouve aussi dans ce que j'appelle moi la partie Rêve du Grand Projet). Bref, passons au roman.

Le Père Aidan a été appelé pour vérifier un cas de possession. Lorsqu'il se rend sur les lieux, il découvre une femme possédée par un esprit déclamant plusieurs noms, dont celui du père Auguste et de ses apprentis, Joseph (qui est l'un des noms d'Oxyde) et Edgar. Connaissant un peu le cas, il va demander conseil à l'un des concernés, Edgar, pour mener l'exorcisme. Le jeune homme, devenu prêtre y voit l'occasion de réparer les erreurs que lui et Oxyde,  ont pu commettre dix ans plus tôt. Mais la nouvelle tentative tourne court elle aussi. Pire, le collège des Exorciste s'en mêle et amène Angela, la possédée à Rome. Mais surtout, tout cela a réveillé chez Oxyde pas mal de blessures. Pour aider Angela et tenter d'avoir des réponses sur un passé qui lui échappe encore et toujours, il va partir avec Edgar pour Rome.

Autant vous le dire de suite, j'aime énormément Oxyde et ça depuis la première fois où j'ai croisé sa route. C'est un personnage complexe, clairvoyant de son état (sorcier presque tout puissant dans l'univers de Rozenn), il a eu une enfance apparemment pas simple, a vécu pas mal de merde, a vendu son âme (avec son nom et ses souvenirs) et puis, il a eu la chance de rencontrer le père Auguste, le premier à avoir enfin cru en lui en plus de son jumeaux astral, Elias. Oxyde prend d'ailleurs ce nom juste après la rencontre avec Auguste lorsque celui-ci décide de le prendre comme apprenti. C'est aussi à ce moment qu'il va faire la connaissance d'Edgar, un sorcier lui aussi. S'il commence à rééquilibrer son Karman, il n'en reste pas moins violent et complètement perdu. Dix ans plus tard, il est plus calme mais reste tout aussi paumé. Sans souvenir, sans identité première (parce qu'il a lui-même forgé Oxyde mais qu'il ne sait toujours pas qui il est réellement), il reste un danger, du moins, c'est ce qu'il pense et qu'on lui répète souvent. Alors, oui, pour lui, comprendre l'esprit qui hante Angela et qui le hante aussi d'une certaine manière, ce serait un grand pas. 

L'ombre dans la pluie, c'est donc avant tout une histoire de mémoire. Celle qu'a perdu Oxyde, celle qui se cache dans les souvenirs de l'entité qui a prit possession d'Angela. Ce sont ces recherches qui vont nous conduire à Rome, et puis à l'exorcisme final. Rozenn Illiano va, petit à petit, faire resurgir les mystères et les indices. Elle fait ça d'une main de maitre. D'ailleurs, si j'ai vu deux trois choses avant qu'elles ne se passent, d'autres me sont un peu passé sous le nez, comme la révélation finale sur l'entité (je m'y attendais pas complètement en fait, alors que les indices étaient pourtant bien là). Le roman est aussi une histoire de rédemption, je trouve, pour certains personnages. Mais je crois que le tout va avec la mémoire et la perte. Que se soit Oxyde, Edgar ou Aidan, ou même certaines Soeurs (j'ai beaucoup apprécié les soeurs et leur rôle ici), tous sont à la recherche d'un pardon qu'eux seuls peuvent se donner. Comment souvent, il faut passer par certaines épreuves et ici, elle est de taille. Mais surtout, les personnages n'affrontent pas tout ça seul, même si parfois, ils tentent de n'en faire qu'à leurs idées. Ils s'entraident, quoiqu'il arrive. On en a un bel exemple avec la bromance entre Oxyde et Edgar. C'est deux là vont si bien ensemble, perturbés par leur pouvoir, s'aimant comment des frères et surtout, toujours là l'un pour l'autre. Aidan aussi comprendra que seul il ne peut rien, ni contre l'esprit, ni contre le vatican qui se place sur son chemin. 

Le tout est porté par une ambiance qui colle parfaitement au thème pour moi. Chez l'autrice, c'est toujours quelque chose qui m'émerveille, les ambiances. Il n'y a qu'à voir celle d'Erèbe par exemple, ou d'Onirophrénie. Ici, c'est froid, pluvieux, sombre. Il y a un côté très cinéma et film d'exorcisme quand on lit l'Ombre dans la Pluie. Ça m'a assez rappelé l'ambiance de l'Exorciste, pas la partie horrifique avec la petite fille possédée, mais les autres plans, comme celui de l'affiche. D'ailleurs, en parlant de partie horrifique, ici, il n'y a rien de gore dans les rites d'exorcisme. Je veux dire, on ne va pas voir de tête qui tourne ou autre jet de vomi et insanités. Ça reste violent, les esprits ne se laissant pas faire (ce qui peut se comprendre) et il y a du sang et des blessures, voire pire, ça peut être spectaculaire mais ce n'est jamais gore et le roman n'est pas un roman horrifique. Ce point, pour moi, c'est un gros plus. Même si j'apprécie l'horreur et qu'on pense souvent à ce thème avec des exorcistes, j'apprécie en fait que ce ne soit pas ici ce qui donne le ton du roman. C'est du fantastique qui donne une grande place à l'être humain, au regret et aux souvenirs. 

Une fois encore, je suis sous le charme des écrits de Rozenn Illiano (et j'ai enchaine ces derniers mois, puisqu'il y a aussi eu un roman dont je ne vous ai pas encore parlé). Sa plume a vraiment quelque chose de particulier. Un je ne sais quoi qui fait que je plonge toujours direct dans ses histoires avec un bonheur immense. Son Grand Projet (tiens au fait, je sais pas si je l'ai déjà dit, mais c'est le titre de sa saga, pas juste un moyen de la définir) s'étoffe et me plait de plus en plus. J'aime trouver les liens et connexions (on en voit quelqu'unes ici mais ça reste soft et vraiment, vous pouvez lire l'Ombre dans la Pluie sans le moindre problème si vous ne l'avez pas encore lu). L'Ombre prend une belle place dans mon petit palmarès des romans de Rozenn (pas très loin d'Erèbe et Onirophrénie, je pense). 

En conclusion : n'hésitez pas à le lire. Il sort le 30 Aout en trois formats, le classique, l'édition de luxe et la numérique (qui a Oxyde (coeur sur lui, vraiment) sur sa couverture, tandis que les deux papiers ont la couverture avec la corneille)(je précise quand même, on ne sait jamais)


jeudi 4 août 2022

Our Violent Ends, Chloe Gong

 En 2021, je lisais la première partie de cette réécriture de Roméo et Juliette, These violent Delights et je tombais sous le charme. Il m'a fallut un moment avant d'acquérir sa suite. J'ai fini hier, avec quelques larmes, et je ne m'en suis toujours pas remise. 

/!\ Je vais spoiler le tome précédent, These Violent Delights, et problablement celui-ci aussi /!\ 

Our Violent Ends, Chloe Gong

Editeur : Margaret K. McElderry Book
Collection : 
Année de parution : 2021
Nombre de pages : 494

A lire si 
- Vous aimez Roméo et Juliette et les réécritures
- Vous voulez une histoire de gangster des années 20

A ne pas lire si ;
- Votre niveau d'anglais est plutôt "simple"
- Vous ne voulez pas de romance (en même temps, c'est Roméo et Juliette, hein)

Présentation de l'éditeur : 

The year is 1927, and Shanghai teeters on the edge of revolution.
After sacrificing her relationship with Roma to protect him from the blood feud, Juliette has been a girl on the warpath. One wrong move, and her cousin will step in to usurp her place as the Scarlet Gang’s heir. The only way to save the boy she loves from the wrath of the Scarlets is to have him want her dead for murdering his best friend in cold blood. If Juliette were actually guilty of the crime Roma believes she committed, his rejection might sting less.
Roma is still reeling from Marshall’s death, and his cousin Benedikt will barely speak to him. Roma knows it’s his fault for letting the ruthless Juliette back into his life, and he’s determined to set things right—even if that means killing the girl he hates and loves with equal measure.
Then a new monstrous danger emerges in the city, and though secrets keep them apart, Juliette must secure Roma’s cooperation if they are to end this threat once and for all. Shanghai is already at a boiling point: The Nationalists are marching in, whispers of civil war brew louder every day, and gangster rule faces complete annihilation. Roma and Juliette must put aside their differences to combat monsters and politics, but they aren’t prepared for the biggest threat of all: protecting their hearts from each other.

Mon avis

These Violent Ends se terminait sur la "mort" de Marshall Seo, "tué" par Juliette. On apprenait que c'était faux, qu'il était toujours vivant mais que la jeune femme avait besoin que Roma croit à sa mort. Il fallait qu'il la déteste. Ils avaient aussi réussi à vaincre le Monstre de Shanghai, offrant ainsi un répit, court, à la ville. Nous voici quelques mois plus tard et rien ne va. Les Scarlet et les White Flowers s'affrontent toujours, dans des combats de plus en plus violent et sanglant, Juliette fait tout pour que Roma la déteste de plus ne plus alors même qu'elle l'aime, lui fait ce qu'elle veut sans vraiment s'en apercevoir et Marshall veille de loin, puisque supposé mort sur Benedikt et Roma. Tout semble presque redevenu à la normale donc. Sauf que the Madness revient et que cette fois, il semble qu'il y ait plus d'un monstre. De plus, les Nationalistes veulent le pouvoir et pour cela, rien ne vaut une bonne petite guerre civile... Une nouvelle fois, Roma et Juliette vont devoir collaborer pour protéger la cité. 

Parmi les quelques réécritures que j'ai pu lire ou voir de Roméo et Juliette, je crois bien que celle-ci est ma préférée. Elle reprend parfaitement le matériel de base tout en le liant à l'Histoire de Shanghai, à ces moments sombre (nous sommes en 1927, et nous allons suivre nos personnages pendant le massacre de Shanghai) mais aussi à une partie fantastique légèrement moins présente que dans le premier tome. C'est réellement ce mélange qui m'a fait aimé la duologie de Chloe Gong. Elle se sert de la pièce de manière intelligente. Tous les grands événements de celle-ci sont là (dans ce tome, nous sommes donc après la mort de Mercutio (Marshall ici), juste avant celle de Tybalt (Tyler Cai, d'ailleurs, ici, nous avons une petite différence par rapport à l'original que j'apprécie assez)), parfois un peu remanié pour aller avec les personnages de l'autrice.

Car, c'est pour moi la grande force de la série, les personnages ont tout et en même rien à voir avec le matériel de base. Mieux encore, pour moi, Chloe Gong redonne ses lettres de noblesse à Juliette, bien trop souvent vu comme une gamine un peu trop naïve. Sa version, dure et violente, de la jeune femme, nous rappelle à quel point elle est le personnage principal de l'histoire et surtout à quel point elle est loin d'être ce qu'on a bien voulu nous faire voir d'elle jusque là. Shakespeare n'en avait pas fait une belle écervelée, c'est une femme qui se rend compte du poids qui pèse sur ses épaules et qui compte bien s'en libérer d'une manière ou d'une autre, aussi bien pour elle que pour l'homme qu'elle aime. C'est vraiment cela que je ressens dans la Juliette de Our Violent Ends et c'est pour ça que je l'aime tant. Du côté de Roma, il en va de même. Il est l'amoureux tourmenté, celui qui n'arrive pas toujours à y voir clair à cause de ses sentiments. C'est aussi son amour qui lui permet de se transcender. Il n'est jamais meilleur que quand Juliette est avec lui ou qu'il doit défendre les siens. Et puis, il y a les personnages secondaires. Chez Gong, ils sont aussi important que son couple phare. Si j'ai une préférence pour Marshall et Benedikt, préférence que ce tome-là ne fait qu'augmenter, les soeurs Lang ne sont pas non plus en reste, tout comme Tyler ou Dimitri, côté Montaguov. Elle ne les oublie pas, ne les met pas juste là pour faire décoration. C'est grandement appréciable, surtout qu'ils permettent aussi de mettre ne place le lien entre la pièce de base et l'Histoire de Shanghai.

D'ailleurs, en parlant d'Histoire, j'avoue que je n'y connais pas grand chose à ce qu'il a pu se passé en 1927 en Chine. J'ai suivi les évènements, réels, que l'autrice raconte dans ce tome avec une certaine horreur. Pour tout vous dire, entre le récit de ses événements et ce qu'il se passe pour les personnages à ce moment-là, j'ai régulièrement refermé le livre pour pouvoir respirer. La période du début de la guerre civile chinoise est un décors peut-être un peu trop parfait pour cette réécriture. 

Enfin, il y a cette chose assez étrange de savoir comment ça va se finir et pourtant d'en être profondément touché. On sait tous comment finit Roméo et Juliette. Je savais lire un roman où les personnages auxquels je m'attachais de plus en plus allait y passer. Ben j'ai quand même pleuré. Parce que cette fin, mais cette fin. Tout y menait, forcément, et ça m'a tellement touché. 

Au final, c'est un superbe coup de coeur pour la duologie. Vraiment. C'est une réécriture intelligente, violente aussi. Je suis vraiment heureuse d'avoir pu la lire et j'espère vraiment qu'elle sera un jour traduite en france. Elle en vaut vraiment la peine.