mardi 28 janvier 2020

L'ange de Nyckos, Eve Terrellon

J'ai quelques lectures bien entamées sur Wattpad mais beaucoup sont des textes en cours ou alors non fini et qui semble un peu abandonné par leur auteur (triste absolument pour certains). Par contre, j'ai fini l'ange de Nyckos, une novella fort sympathique. 

L'ange de Nyckos, Eve Terrellon

Editeur : Eve Terrellon
Collection : /
Année de parution : /
Format : Wattpad 

A lire si :
- Vous voulez un texte court
- Vous aimez l'ambiance des ateliers de peintre du quatrocento
- Vous voulez de la romance M/M

A ne pas lire si : 
- Vous voulez des scènes explicites

Présentation de l'autrice

Salvatore Gecatti, peintre renommé de la Florence du Quattrocento, est fasciné par son dernier modèle. La beauté du jeune homme n'a pourtant d'égale que sa froideur à son égard. Ainsi est-il stupéfait de découvrir la nature du pari engagé par celui-ci, auprès d'un de ses pires concurrents.

Mon avis

Si j'ai mis ce texte-là dans ma liste à lire sur Wattpad, c'est à grâce à Cindy Van Wilder qui en a parlé il y a quelques temps (et qui l'a aussi dans sa liste de lecture). Je sais que si elle a apprécié, il devrait en être à peu près de même pour moi (j'avoue suivre ses recommandations surtout en matière de lecture LGBT, elle tape souvent fort juste). Je suis ravie de l'avoir fait. 

L'histoire se déroule durant le Quattrocento, ce siècle qui a vu naître les grands peintres de la Renaissance italienne. C'est d'ailleurs l'un d'eux (fictif) que l'on va suivre durant cette novella. Salvatore Gecatti est donc peintre. Son travail est apprécié de tous, et plus particulièrement de Laurent de Médicis. Nous le découvrons dans son atelier, finissant sa dernière toile d'après modèle. Un modèle qui ne le laisse pas indifférent. Mais Sandro ne semble en avoir que faire de lui, et bien pire, il se retrouve au milieu d'un pari engageant les pires concurrents de Salvatore. 

J'ai apprécié beaucoup de chose dans cette novella. Déjà, l'ambiance. Même si j'aurais voulu peut-être un peu plus voir l'ambiance des ateliers de peinture (nous y passons beaucoup de temps), j'ai aimé celle de cette Renaissance Italienne où tout n'est que beauté et volupté (du moins dans cette sphère-là). Le style de l'autrice y est pour beaucoup, je trouve. Elle décrit son texte comme s'il s'agissait d'une peinture ou d'une sculpture. C'est fort agréable à lire.

Les personnages ne sont pas en reste non plus. J'ai beaucoup apprécié Salvatore, notre ami peintre. Il a une sensibilité, que se soit artistique ou humaine, qui m'a touché. Sandro est un peu plus froid, mais il n'est pas en reste non plus, surtout vers la fin de la nouvelle.J'aurais aimé qu'il soit moins effacé pendant un bon moment mais en même temps, si ce n'était pas le cas, la nouvelle ne fonctionnerait pas aussi bien. J'ai aimé lire la manière dont Salvatore le voit, comme il reste à l'écart alors qu'il meurt d'envie de faire plus que le peintre. Leur relation se battit petit à petit, et s'il faut le pari que contracte Sandro pour vraiment les voir se rapprocher, c'est fait de manière subtile, sans à coup. Je veux dire, ça ne tombe pas d'un coup comme ça (ce qui aurait pu vu le court format). 

Reste un petit défaut pour moi, une fin un peu trop prévisible et conventionnelle. Un peu trop rapide aussi. En quelques pages, je me suis prise d'affection pour Salvatore et Sandro et je l'ai aurai bien suivi encore un peu. 

Au final, j'ai donc beaucoup apprécié cette novella et j'en redemande encore. J'ai vu que l'autrice a publié d'autres textes sur Wattpad, il est donc possible que j'aille y faire un petit tour. 

lundi 27 janvier 2020

Sur les Rives de l'Art, Le Fou et L'assassin, tome 5, Robin Hobb

Un an. J'ai mis un an pour me décider à lire ce tome. Parce que je n'ai pas envie de finir toute la saga concernant FitzChevalerie Loinvoyant. Mais promis, je ne me mettrais pas autant de temps pour lire le tout dernier (j'ai quand même prévu un autre roman entre les deux, histoire de pas défaillir de suite).

Sur les Rives de l'Art, Le Fou et L'assassin, tome 5, Robin Hobb

/!\ JE SPOILE ET PAS QU'UN PEU /!\

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2019
Titre en VO : Fitz and The Fool, book 3: Assassin's Fate
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 573

A lire si :
- Vous avez lu et aimé les deux premiers cycles de l'Assassin Royal
- Vous voulez des mystères
- Vous aimez Fitz

A ne pas lire si :
- Vous avez du mal avec les héros qui s’apitoient  un peu trop sur leur sort...
- Vous voulez de grands voyages

Présentation de l'éditeur :

La fille de Fitz, Abeille, a été enlevée par les Servants, adeptes d'une société secrète qui usent de prophéties pour étendre leur influence et augmenter leur richesse.
Et Abeille joue un rôle crucial dans leurs manigances. Alors que la jeune fille est traînée par ses ravisseurs sadiques à travers la moitié du monde, Fitz et le Fou, la croyant morte, se lancent dans une mission de vengeance qui les conduit vers l'île lointaine où résident leurs ennemis.
C'est de cet enfer dont le Fou s'est échappé, mutilé et aveugle, jurant de ne jamais revenir. Aujourd'hui, il n'est plus aussi impuissant qu'il y parait. De même, si Fitz n'est plus l'assassin inégalé de sa jeunesse, il reste un redoutable adversaire. Leur but est simple : s'assurer qu'aucun Servant ne survive.

Mon avis

Avant de commencer, je préviens de suite, je vais SPOILER. Comme ça, vous êtes prévenu. Autre chose, je ne suis pas objective quand il s'agit de Fitz. Jamais. C'est le meilleur, point (même si c'est une vraie Marie-Sue quand il veut et qu'il passe une bonne partie de son temps à se demander pourquoi lui)(seul personnage qui fait ça et qui ne me dérange absolument pas). Sur ce, commençons donc.

Côté Fitz, nous sommes toujours à Kelsingra quand commence le roman. Notre assassin préféré a guéri une partie des enfants de la ville, ou du moins, leur a permis de vivre un peu plus longtemps. Un geste qui lui vaut de sombrer dans l'Art. Pour le sortir de là, Ambre a dut montré sa main couverte d'Art. S'ils arrivent à se sortir de cette mauvaise passe sans trop de mal, rien n'est terminé pour eux. Après encore une ou deux péripéties, il est temps de quitter la cité des Anciens pour aller rejoindre un bateau bien connu pour ceux qui ont lu les Aventuriers de la Mer. Et là, moi, je hurle ma joie. Parce que j'adore les personnages des ADLM, parce que merde, il y a les Vivenefs. Bref, je le sentais venir depuis qu'on était arrivé à Kelsingra et même si je suis ravie de retrouver tout ce petit monde, je dois bien dire que la découverte par Fitz de Parangon m'a mis les larmes aux yeux (parce que je reste persuadé d'une chose depuis le début et que plus on avance, plus j'ai l'impression qu'on y va méchamment). 

S'il ne semble pas se passer grand chose niveaux action durant les parties de Fitz, on ne s'ennuie pas. Entre l'arrivée des Vivenefs et de leurs marins, on passe aussi un certain temps à revoir un peu les motivations des personnages en dehors de notre cher ami Fitz. Le Fou, ou devrais-je dire, Ambre, lui échappe de plus en plus. S'il comprend les motivations de l'un, celles de l'autre lui semblent étranges et opaques. A tel point qu'ils vont se disputer plutôt régulièrement. La dynamique entre eux change et pas forcément en bien. Par contre, ce n'est pas le cas entre Fitz et Lant. J'ai l'impression qu'enfin Fitz voit Lant à sa juste valeur (et le lecteur aussi en même temps). Quant à ceux qui viennent des ADLM, il faut le temps à notre assassin préféré de les connaitre mais je suis ravie de les retrouver à peu prés comme j'ai pu les laisser.

Côté Abeille, rien ne va plus. Après la traversé du pillier d'Art, la jeune fille est complètement désespérée. Heureusement, Père Loup est avec elle et va l'aider à relever la tête malgré les épreuves. Autant le dire de suite, j'ai un amour énorme pour Père Loup. J'étais plus qu'heureuse de le retrouver dans ce tome. Mais surtout, j'ai bien plus apprécié les passages d'Abeille que dans les tomes précédents. Elle m'a particulièrement rappelé son père au début de l'Assassin Royal. Et puis, Abeille évolue et découvre aussi de quoi elle est capable. Cette évolution-là, je l'attendais depuis un moment et j'en suis ravie. Abeille quitte son rôle un peu trop passif pour enfin aller de l'avant. Et ça fait du bien de la voir comme ça. Alors, oui, elle s'en prend plein la tête, mais elle avance. 

Certains aspects du roman vont se retrouver dans les deux parties. Ainsi, le lecteur va commencer à entrevoir ce qu'est réellement Clerres et le mal qu'ont pu faire les Servants. Petit à petit, tout se met en place (il était temps, je rappelle quand même que ce tome est la moitié du dernier en VO). Et si Fitz ne voit pas plus loin que sa vengeance, c'est tout l'univers mis en place par l'autrice depuis des années qui va être chamboulés. L'autrice arrive à faire cohabiter toutes ses époques, ses personnages et ses univers pour arriver à ce qui devrait être une fin géniale (pas forcément parfaite, mais géniale, ça je le sens)(et triste aussi)(je prépare les paquets de mouchoirs dès maintenant).

Pour finir, j'ai lâché le roman hier avec un petit serrement à la poitrine. Parce que là, je ne vais pas pouvoir me dire qu'il me reste encore pleins de tomes à lire. La fin, je la sens arriver très fort et j'ai pas envie. Mais je me laisse déjà le temps de me remettre de mes émotions (Parangon <3) avec un autre roman avant de me lancer. Le mois de Février va être triste je sens.


mercredi 15 janvier 2020

Rêves de Femmes : six nouvelles, Virginia Woolf

Je n'ai encore jamais lu de nouvelles de cette chère Virginia Woolf. Lorsque j'ai trouvé ce petit recueil à la librairie, je me suis dis que c'était l'occasion ou jamais (en vrai, j'ai une de ses nouvelles dans un de ses essais à la maison, mais comme je n'ai pas encore lu les essais de Virginia Woolf...).

Rêves de Femmes : six nouvelles, Virginia Woolf

Editeur : Folio
Collection : Classique
Année de parution : 2018
Titre en VO : ?
Année de parution en VO
Nombre de pages : 144 (en vrai, 101 si on ne compte pas le dossier à la fin)(que l'on retrouve sur tout les Folio de l'autrice et que je ne lis plus depuis longtemps).

A lire si
- Vous aimez les nouvelles
- Vous comprenez facilement l'ironie
-Vous voulez du féminisme mais pas trop non plus

A ne pas lire si
- Vous voulez des textes longs


Présentation de l'éditeur :

Ces six courtes nouvelles, qui s’étendent sur toute la carrière de Virginia Woolf, condensent tout son génie littéraire. Avec une absolue liberté d’écrire, allant à l’essentiel, elle revendique l’autonomie morale, affective et sociale des femmes, et affirme leur droit à désirer. Pour elle le désir est un «moment d’être» : une expérience sensorielle totale, qu’elle saisit dans une écriture impressionniste. Il en résulte une atmosphère de rêverie langoureuse, de sensibilité érotique qui englobe tout, les êtres, les paysages et le temps. Woolf capture ici superbement l’intimité des femmes entre elles, qui s’affirment comme sujets pensants et désirant.

Mon avis

Ce court recueil comporte diverses nouvelles publiées de ci de là par l'autrice. Ce n'est pas un recueil "officiel" qu'elle a pu écrire (c'est pour ça qu'il n'a pas de titre en VO par exemple). Il comporte six nouvelles donc écrite à diverses périodes et une préface de l'autrice qui est en fait la retranscription de l'une de ses conférences.
Comme toujours avec ce genre de livre, je vais parler des nouvelles une par une.

Les femmes et le roman
La préface du roman est donc une retranscription. Virginia Woolf a fait beaucoup de conférence sur la place de la femme dans la société. Les femmes et le roman tente à expliquer la place des femmes dans la littérature et pourquoi elles ne semblent ne pouvoir écrire que des romans, et non de la poésie ou des essais. Plus que cela, elle va prouver que dans un futur proche, les femmes auront enfin la possibilité de faire autre chose et donc d'écrire moins de romans mais bien meilleurs. Elle prône déjà une émancipation de la femme autrice que personne ne voit forcément à cette époque. Et elle a bien raison, il n'y a qu'à voir son propre parcours. C'est un discours intéressant mais que j'ai trouvé malheureusement un peu trop court (il faut vraiment que lise une Chambre à soi qui regroupe toutes les conférences qu'elle a pu faire à ce sujet).

Un collège de jeunes filles vu de l'extérieur
La première nouvelle est assez courte et elle aurait du être incluse dans La Chambre de Jacob (apparemment au chapitre X). On retrouve d'ailleurs le style du roman, ce début de flux de pensée qui caractérise si bien la production de Woolf à partir de ce roman-là. On y suit une sorte de rêverie dans les dortoirs d'un collège de jeunes filles (plus précisément de Newnham College). Angela, la protagoniste de cette nouvelle, rêve encore du  baiser qu'une de ses camarades lui a donné. C'est doux et poétique, parfait pour introduire ce petit recueil.

Une société
Cette fois-ci, point de rêverie, plutôt une certaine désillusion. Dans une société, un groupe de jeunes femmes décident d'évaluer les hommes, leurs compétences et surtout leurs œuvres afin de se prouver que l'homme est bien supérieur à elles. C'est un texte purement ironique et terriblement féministe. La nouvelle renvoie beaucoup à "Les femmes et le roman" dont elle semble être le pendant romanesque. 

Dans le verger
Nous revenons à la rêverie cette fois. La jeune Miranda se trouve sous un pommier et rêve. C'est une nouvelle pleine de sons et de bruits. Cette nouvelle a un côté très Alice au Pays des Merveilles. Bien que bien écrite, j'avoue que je ne l'ai que peu apprécié.

Moments d'être : "les épingles de chez Slater ne piquent pas"
Cette nouvelle fut écrire durant (ou juste après) les correction de La promenade au Phare. Elle fait partie des "moments d'être", des textes en flux de conscience écrit en partant d'un souvenir, d'un objet... Ici, c'est à partir d'une épingle de chez Slater que l'on va découvrir la vie de Miss Craye, vieille fille qui vit hors de norme de la société contemporaine. J'aime particulièrement lorsque l'autrice utilise le flux de pensée et ici, sur un format aussi court, c'est particulièrement prenant. 

Lappin et Lapinova
Voici ce qui pourrait être un charmant conte sur le couple et ce qui peut unir deux personnes. Sauf qu'écrit par Virginia Woolf, le conte se transforme et devient un récit sur la désillusion qu'apporte le mariage. C'est mignon et cruel, comme peuvent l'être les contes. 

Le legs
La dernière nouvelle nous présente un homme ayant récemment perdu son épouse et découvrant enfin ses journaux intimes. Petit à petit, il va découvrir une autre facette de sa femme. Le legs se rapproche pas mal de Lappin et Lapinova pour son thème. Il y ajoute l'aveuglement que l'on peut avoir face aux autres et à soi-même. Bien que lisant les journaux de sa femme, notre homme continue penser qu'elle le voit comme lui se voit (forcément mieux en tout que ce qu'il peut l'être) et surtout, continue à la voir elle comme il le souhaite et non comme elle est réellement. La chute de la nouvelle reste prévisible mais ce n'est peut-être pas l'important ici. 

Ce petit recueil de nouvelles m'a bien plu. Il éclaire un peu sur le féminisme de son autrice mais aussi sur sa personnalité (on retrouve beaucoup d'elle dans ces quelques nouvelles je trouve). Il me parait être un bon point de départ pour qui veut la découvrir (il comprend des textes parut à diverses périodes de sa carrière, dont certains sont en flux de conscience et d'autres non). En tout cas, j'ai apprécié et je le recommande pour découvrir l'autrice.

vendredi 10 janvier 2020

Les Disparus du Clairdelune, la Passe-Miroir, tome 2, Christelle Dabos

Je continue doucement ma lecture de la Passe-Miroir. En fait, j'espère que le format poche sortira vers la fin de l'année 2020 début année 2021 pour ne pas avoir à trop attendre (je compte lire la Mémoire de Babel, déjà sur mes étagères vers le mois d’Août si tout va bien). Enfin, bref, tout ça pour dire que j'ai enfin lu le second tome et que j'ai pas forcément ultra envie d'attendre août pour le troisième.

Les Disparus du Clairdelune, la Passe-Miroir, tome 2, Christelle Dabos

Editeur : Gallimard
Collection : Pôle fiction
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 667 

A lire si : 
- Vous voulez une bonne saga fantasy
-Vous voulez une saga jeunesse mais pas trop non plus

A ne pas lire si :
- je sais pas...

Présentation de l'éditeur

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.

Mon avis

Ma lecture du premier tome, Les Fiancés de l'Hiver, date du moins de juin 2019. C'est à la fois peu et trop je trouve. J'avais beaucoup aimé ce tome 1 et j'avais hâte retrouver Ophélie, le Pôle, Thorn et tous les autres. On reprend d'ailleurs quasiment là où nous nous en étions arrêté (d'où ne pas laisser passer deux ans entre deux tomes étaient donc une fort bonne idée, hein). Ophélie rencontre enfin Farouk, l'esprit de famille du Pôle. Mais ça ne se passe pas tout à fait comme prévue pour elle. La voilà propulsée Vice-Conteuse du Pôle pour son plus grand malheur. Et si ce n'était que ça. Thorn et elle se font proprement la gueule, elle reçoit des menaces de mort d'un certain Dieu (rien que ça, oui) et des gens disparaissent dans l'endroit le plus sécurisé de toute l'arche.Vous pensiez que c'était tout ? N'oubliez pas qu'Ophélie a la poisse. Sa famille presque en entier compte bien débarquer pour la voir. Autant dire que nous, lecteur, nous n'allons pas nous ennuyer.

Et effectivement, il n'y a pas un seul moment où cela va arriver. J'ai dévoré le roman (dans la limite du raisonnable pour les heures de coucher, j'ai besoin de mes huit heures de dodo si je veux être opérationnelle le lendemain)(je ne suis pas opérationnelle depuis deux jours à cause du roman). Comme son prédécesseur, je me suis retrouvée avec un page-turner des plus efficaces dans les mains. L'écriture de Christelle Dabos est ici des plus efficaces. C'est frais, tantôt amusant, tantôt bien plus sérieux, parfaitement équilibré, en fait. Il faut aussi dire qu'au vu de tous les rebondissements  qu'il peut y avoir, on ne peut que tourner les pages pour savoir ce qu'il va se passer.

D'ailleurs parlons-en de l'histoire. Si dans le tome un, on pouvait voir des complots se mettre en place, ici, on est en plein dedans. Je suis ravie de voir les illusions, faux-semblant et complot revenir sur le devant de la scène. Encore plus si on y ajoute une enquête qui n'est pas de tout repos, une mère animiste pas vraiment contente du traitement qu'on inflige à sa fille et des personnages qui ont bien du mal à se dire ce qu'ils ont sur le cœur. On quitte aussi un peu la Citacielle pour découvrir les Sables-d'Opale, charmante petite station balnéaire. Encore une fois, l'univers de Christelle Dabos est foisonnant de détails, comme son histoire. Faites attention, lecteur, rien n'est laissé au hasard, ni élément de l'histoire, ni détails dans le décors. 

Et enfin, il y a les personnages. Ophélie reste plutôt égale à elle-même. Il faut atteindre un peu pour qu'elle se fasse entendre et surtout pour que ses envies et décisions soient prises en compte, même par elle. C'est plutôt Thorn ici qui va prendre un peu plus d'importance. J'aime beaucoup ce personnage et son apparente froideur. Je l'ai trouvé touchant ici. Pas forcément moins sûr de lui (tout dépend pour quoi en fait), mais surtout touchant dans sa détermination. Sans parler qu'on va découvrir deux trois choses sur pourquoi il est comme Ophélie le voit qui ajoute vraiment au personnage. Il est par contre dommage qu'on ne voit pas plus Berenilde et Roseline, tout comme Archibald. Mais la présence des parents d'Ophélie me fait oublier ce petit désagrément (la mère d'Ophélie prend beaucoup de place même si elle n'a pas forcément tant de ligne que ça de présence). 

Et puis, il y a toute la partie du roman qui tourne autour de la mémoire. On la trouvait déjà un peu dans le premier tome avec les pouvoirs d'Ophélie. Ici, elle devient bien plus centrale et prend beaucoup d'importance. Que se soit la mémoire perdue de Farouk, celle de Thorn ou bien celle des objets, elle rythme l'histoire. C'est un thème intéressant et plutôt bien traité ici (rappelons que nous sommes sur un livre dit jeunesse) que se soit pour la mémoire d'un seul individu ( Farouk souffre quand même d'un sérieux Alzeihmer qui lui fait tout oublier et l'oblige à tout marquer sur un carnet) ou celle plus collective (personne ne se souvient de ce qu'il a pu se passé pour que le monde soit comme il est).

Au final, ce fut une très très bonne lecture qui a prit fin trop vite. Cette série me plait de plus en plus et j'ai hâte de pouvoir la continuer (vivement la sortie du dernier tome en poche quand même)(non, je ne dépareillerais pas ma collection). 

lundi 6 janvier 2020

Oracles, Town, tome 2, Rozenn Illiano

Après un Tueurs d'Ange qui m'avait beaucoup plu, je continue la série Town. Cette fois, c'est un prequel à Tueurs d'Ange et non une suite. Et surtout, c'est l'arrivé officielle d'Oxyde dans les romans de la série. 

Oracles, Town, tome 2, Rozenn Illiano

EEditeur : Onirography
Collection : /
Année de parution : 2018
Format : Wattpad 

A lire si : 
- Vous avez aimé Tueurs d'Ange
- Vous voulez découvrir Oxyde
- Ça ne vous dérange pas de faire un retour dans le passé

A ne pas lire si :
- Vous aimez quand il y a beaucoup d'action.

Présentation de l'éditeur : 

Oxyde est le jumeau astral d'Élias : nés en même temps et au même endroit, ils forment une entité clairvoyante et puissante guidée par Dossou, un esprit venu du fond des âges. Mais alors qu'il n'est qu'un adolescent, Oxyde envoie tout voler en pactisant avec un ange : son nom et son âme contre plus de pouvoirs, et tous les dommages collatéraux qui vont avec.
De nos jours, sorciers et mages sentent flotter dans l'air les signes d'un changement profond qui affectera la société tout entière. Discriminations, obscurantisme, autoritarisme et, derrière le rideau, le monde ésotérique qui s'affole. La métamorphose annoncée risque de faire très mal. Alors Oxyde part en chasse de l'ange à qui il a vendu son existence, histoire de renégocier le contrat avant l'Apocalypse.

Mon avis

Je reviens dans l'univers de Town, la série de Rozenn Illiano avec un grand plaisir. Bien que dans le roman nous ne voyons pas la dite cité de Town (pas encore construite), ni même l'apocalypse (pas encore eu lieu), nous sommes bien dans la même série. Oracles est en fait le "prequel" de l'apocalypse. On va découvrir ce qu'il se passe avant. Et pour ça, quoi de mieux que de suivre le personnage préféré de l'autrice, celui qui apparaît partout sans toutefois faire parti des principaux jusque là ?

Oui, j'avoue, j'avais très hâte de lire Oracles pour Oxyde. Oxyde, c'est le personnage qui navigue pas mal dans les œuvres de l'autrice. On le retrouve dans Elisabeta, Le Phare aux Corbeaux, Tueurs d'Ange et d'autres (mais j'ai pas tout lu encore) dans des petits rôles ayant pourtant de l'importance par la suite. Il était temps d'avoir un roman rien que pour lui, et ce roman, c'est donc Oracles. Et comme il se passe avant Tueurs d'Ange, je vais spoiler un peu du coup.

On découvre d'abord Oxyde au moment où il va vendre son âme et par là-même perdre une bonne partie de ce qu'il est à l'époque. Ce petit prologue place direct le personnage. Oxyde n'est pas un gentil héros qui va attendre que ça passe. Il est dur, violent et quelque peu perdu aussi à ce moment. Ce prologue marque la naissance de celui qu'il va être et autant dire qu'il ne vaut mieux pas embêter le monsieur. On le retrouve quelques années plus tard, cherchant à récupérer ce qui lui appartient. Et pour cela, il va avoir besoin d'aider. Il va rencontrer la Magicienne, capable de retrouver la trace de l'ange qui lui a tout pris. Cette rencontre va changer son monde pour le meilleur et surtout pour le pire.

Ne vous attendez pas à avoir trois tonnes d'action dans le roman. Tout comme pour Tueurs d'Ange, ce n'est pas cela l'essentiel. Disons surtout que ce n'est pas sur ça que l'autrice base ses textes. Une nouvelle fois, le roman est assez lent dans sa narration. On prend notre temps de découvrir les personnages, que se soit Oxyde, Francesca ou Côme. Ils sont, comme toujours, particulièrement bien foutus et terriblement attachants. Forcément, j'ai adoré Oxyde (mais je le savais déjà). C'est un personnage qui marque. Il n'est pas forcément le héros auxquels on pense. Il est bourré de défauts, n'est pas vraiment super sociable, peut se montrer extrêmement violent et en même temps, ça reste un mec plutôt entier qui  n'a pas peur d'aller où il faut pour arriver à ses fins ou protéger ceux qu'il aime. On retrouve d'ailleurs là un trait de caractère d'Elias, son jumeaux astral que l'on rencontre dans Tueurs d'Ange (et un peu ici aussi). L'autre personnage qui m'a marqué, c'est Francesca, la Magicienne. C'est un personnage qui me parle énormément pour plusieurs raisons, sa fragilité, son histoire, mais surtout ce qu'elle est. En fait, j'ai eu un bon gros coup de cœur pour elle (et du coup, je ne tarderai pas à lire les nouvelles qui l'a concerne maintenant que j'ai lu Oracles, comme Burn the Witch). Mais tous sont vraiment intéressants et je regrette un peu pour le moment le fait qu'on ne voit pas des masses Jesse et Krysta (mais je suppose qu'ils vont revenir dans la suite, non ?).

Pour ce qui est de l'histoire, j'ai beaucoup aimé. L'autrice n'explique pas son apocalypse, elle nous montre ce qu'il se passe avant et comment certains ont commencé à en avoir vent. Du coup, elle nous fait un peu plus entrer dans sa mythologie et dans son univers magique. Francesca n'est pas une simple magicienne, elle est aussi une Prophétesse. Mais, là où elle aurait pu simplement dire, l'apocalypse arrive tel jour à telle heure et va se passer de telle manière, non, c'est beaucoup plus subtil et du coup bien plus sympathique à lire (et non, je n'en dirais pas plus sur ça). Quant à Oxyde, c'est un clairvoyant particulièrement fort puissant mais avec des failles. On découvre donc que c'est bien sympa d'être un sorcier, mais que ça ne sert pas forcément à grand chose dans pas mal de situation. C'est une chose agréable, qui nous rappelle à quel point nous pouvons être insignifiant face à certains événements, ici, l'approche de l'apocalypse. 

D'ailleurs, le lecteur découvre donc petit à petit l'ambiance pré-apo qui se met doucement en place. Et l'ambiance, dans les romans de Rozenn Illiano, c'est aussi important que les personnages. J'ai aimé voir tous ce qui mènent à l'apocalypse, découvrir comment elle a prit en compte ce qu'il a pu se passé IRL pour le mêler à son histoire (ça colle vraiment bien sans tomber comme un cheveu sur la soupe par rapport à ce qu'elle raconte). Et puis, on découvre quelques passages qui renvoient à d'autres textes, nous rappelant par là qu'Oracles fait bien partie du Grand Projet de l'autrice (par contre, attention, je me suis fais spoiler un des textes que je n'ai pas lu très bêtement)(je suis allée voir la chronologie sur le site de Rozenn). 

Au final, j'ai donc encore une fois beaucoup beaucoup aimé ce que j'ai lu. Bon, en même temps, je n'en doutais pas une seule seconde. J'aime beaucoup ce qu'écrit l'autrice et surtout, ça me parle pas mal. J'apprécie de plus en plus ses personnages et son Grand Projet. Et c'est sans parler sans sa plume, particulièrement agréable à lire. J'ai hâte de pouvoir découvrir la suite (mais d'abord, je pense lire quelques nouvelles avant)

Et sinon, vous avez vous la beauté de la couverture ? Je crois que c'est ma préférée de la série. Encore une fois, elle est signée par Xavier Colette.


vendredi 3 janvier 2020

The Starless Sea, Erin Morgenstern

Avant toute chose, je vous souhaite une bonne année 2020. Qu'elle soit emplie de livres, d'histoires passionnantes et de bonheur.

Si vous venez par ici depuis un moment, vous devez connaitre mon amour pour le Cirque des Rêves, chroniqué deux fois ici et relu à (presque du coup) tous les Noëls depuis l'acquisition du livre, en 2015. Cette année, je fais un petit écart à cette tradition. Je n'ai pas su résister à l'appel du nouveau livre d'Erin Morgenstern, et ça, même s'il est en anglais. (bon en vrai, j’espérais quand même réussir à lire le Cirque des Rêves durant les vacances, mais j'ai oublié à quel point je suis lente en VO).

The Starless Sea, Erin Morgenstern

Editeur : Harvill Seeker
Collection : 
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 512

A lire si : 
- vous avez aimé le Cirque des Rêves
- Vous aimez les contes
- Vous aimez les histoires dans les histoires

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur : 

Zachary Ezra Rawlins is a graduate student in Vermont when he discovers a strange book hidden in the library stacks. As he turns the pages, entranced by tales of lovelorn prisoners, key collectors, and nameless acolytes, he reads something strange: a story from his own childhood. Bewildered by this inexplicable book and desperate to make sense of how his own life came to be recorded, Zachary uncovers a series of clues — a bee, a key, and a sword — that lead him to a masquerade party in New York, to a secret club, and through a doorway to a subterranean library, hidden far below the surface of the earth.
What Zachary finds in this curious place is more than just a buried home for books and their guardians — it is a place of lost cities and seas, lovers who pass notes under doors and across time, and of stories whispered by the dead. Zachary learns of those who have sacrificed much to protect this realm, relinquishing their sight and their tongues to preserve this archive, and also those who are intent on its destruction. Together with Mirabel, a fierce, pink-haired protector of the place, and Dorian, a handsome barefoot man with shifting alliances, Zachary travels the twisting tunnels, darkened stairwells, crowded ballrooms, and sweetly soaked shores of this magical world, discovering his purpose — in both the mysterious book and in his own life.

Mon avis

Commençons par le commencement. Ceci est un coup de cœur. Le dernier de l'année 2019 (ou le premier de 2020 si vous voulez). Et je pourrais même m'arrêter là parce qu'il n'y a quasiment que cela à dire sur le livre, tant il faut le découvrir par soi-même.Mais comme je suis un minimum gentille, je vais tout de même parler un peu du livre.

J'avoue qu'au départ, je me suis demandée si c'était vraiment une bonne idée de le lire en VO. L'anglais, je le comprends à peu prés. D'ailleurs, ça se remarque ici, je n'ai que très peu de lecture en anglais et souvent sur des textes assez courts. Là, je me lançais sur cinq cent pages, un énorme défi pour moi. Heureusement, j'ai tout de même de bonnes bases et j'ai eu la meilleure prof du monde en IUT (il m'a fallu attendre cette prof-là pour enfin aimer l'apprentissage de l'anglais et arrêter de le faire de manière scolaire, pour vous dire). Et même si j'ai été longue (mais en même temps, j'ai eu de la famille pendant une semaine et moins de temps pour lire, ça compte), j'ai relevé ce petit défi et j'en suis bien contente.

The Starless Sea est un livre magnifique. Un livre pour les lecteurs, pour les auteurs, pour les grands Rêveurs et les plus petits. C'est un roman sur les histoires, les contes, ceux qui les lisent, ceux qui les peuplent. Une sorte de labyrinthe où l'on plonge telle Alice dans le Terrier ou les enfants Pevensie dans l'armoire magique.Combinant l'histoire de Zachary Ezra Rawlins (le Serdaigle parfait qui en plus de ça est né seulement un jour avant moi)(les poissons sont des Serdaigles en puissance, je le savais très bien) à celles de la Mer sans Etoile et de ses occupants, le roman nous plonge dans des mondes proche des rêves. Passant de portes en portes, Zachary va devenir le héros de son propre conte (et j'en ai déjà trop dit).

J'ai adoré les histoires dans l'histoire, me perdre à l'image des personnages à chaque porte passée. J'ai apprécié les références (on retrouve Alice, Narnia, Harry Potter mais aussi The Legend of Zelda <3 et quelques autres que je vous laisse découvrir) qui ancrent un peu plus le récit dans le rêve lui faisant effleurer une réalité qui est la notre. On se demande de plus en plus si tout cela est réel ou si Zachary n'est pas en train de rêver en avançant dans le roman.

C'est vraiment ce que je retiens du roman, cette sensation presque onirique dans le voyage que nous suivons. Comme si on passait d'un livre à l'autre, d'un conte à l'autre, comme si tout se percutait sans qu'on ne sache vraiment ni comment ni pourquoi jusqu'à la fin.

Dans le Cirque des Rêves, je vantais déjà la manière de l'autrice de nous embarquer dans son univers. Ici, je ne peux que confirmer cela. Le roman est particulièrement visuel dans ses descriptions. On s'y croit vraiment. L'atmosphère de chaque partie est fantastique, envoûtante. Assez pour ne pas avoir envie de lâcher le bouquin même une fois fini (j'ai relu quelques chapitres déjà, pour vous dire). Il a aussi un petit plus par rapport au Cirque. Ses personnages. J'ai trouvé Zachary bien plus présent que Célia et Marco. De même, les autres personnages, ceux qui tournent d'une manière ou d'une autre autour de lui sont plus "consistants". Erin Morgenstern se focalise autant sur son histoire que sur ceux qui la traversent.

Je sais que j'ai du manquer des choses durant ma lecture, certaines subtilités, des passages qui me restent un peu flou, mais je sais que The Starless Sea est l'un des romans que je relirais encore et encore, comme son prédécesseur. J'ai hâte de pouvoir m'offrir son édition française (en avril, chez Sonatine). Sa magie n'est pas prête de me quitter (et on se retrouve vers le mois d'avril donc pour l'avis de la version française !)