mardi 30 mai 2023

Une colonne de feu, Ken Follet

 Hum... Ce livre est un de mes cadeaux d'anniversaire d'il y a quoi, trois ans ? Un truc comme ça. Il m'impressionnait un peu, avec ces quelques milles pages (pas tout à fait en fait) écrit en tout petit. C'est marrant, parce que d'habitude, ce n'est pas quelque chose qui me dérange. Mais là, oui, peut-être parce que c'est de l'historique aussi. Bref, j'ai fini par enfin le sortir et le lire.

Une colonne de feu, Ken Follet

Editeur : Le livre de poche
Collection : 
Année de parution : 2019
Titre en VO : A Column of Fire 
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 992

A lire si :
- Vous appréciez la période des guerres de religion
- Vous voulez un roman d'espionnage, mais pas que.
- Vous voulez un one-shot qui n'en est pas tout à fait un

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les romans multichoraux.

Présentation de l'éditeur : 

Noël 1558, le jeune Ned Willard rentre à Kingsbridge : le monde qu'il connaissait va changer à tout jamais... Les pierres patinées de la cathédrale dominent une ville déchirée par la haine religieuse et Ned se retrouve dans le camp adverse de celle qu'il voulait épouser, Margery Fitzgerald.
L'accession d'Élisabeth Ire au trône met le feu à toute l'Europe. Les complots pour destituer la jeune souveraine se multiplient, notamment en France ou la séduisante Marie Stuart – considérée comme l'héritière légitime du royaume anglais et issue de la redoutable famille française de Guise – attend son heure. Pour déjouer ces machinations, Élisabeth constitue les premiers services secrets du pays et Ned devient l'un des espions de la reine. À Paris, il fait la connaissance de la libraire protestante Sylvie Palot dont le courage ne le laisse pas indifférent...
Dans ce demi-siècle agité par le fanatisme qui répand la violence depuis Séville jusqu'à Genève, les pires ennemis ne sont cependant pas les religions rivales. La véritable bataille oppose les adeptes de la tolérance aux tyrans décidés à imposer leurs idées à tous les autres – à n'importe quel prix.

Mon avis

Il a toujours des périodes historiques qui nous intéressent plus que d'autre. Personnellement, la période que couvre le roman, à savoir de 1558 à environ 1605 (un peu plus en réalité, mais c'est le dernier évènement important) n'est pas celle que je préfére, ni celle que je connais le mieux, surtout pas côté anglais. Mais j'aime beaucoup les romans d'espionnages et j'ai adoré les Pilliers de la Terre, dont il est une suite (enfin, si on veut, ça se lit ultra bien en indépendant et il n'y a des références qu'à certains personnages, vite fait, d'un Monde sans Fin que je n'ai pas lu). Donc c'est parti.

Nous allons suivre la vie de plusieurs personnages pendant plus d'un demi-siècle à peu prés. Tous auront plus ou moins un rôle important dans les guerres de religions qui vont éclater un peu partout. Parce que n'oublions que nous sommes dans une période fort peu incline à la paix. Calvin prône le protestantisme partout en Europe, alors que la plupart des rois et reines sont bien bien catholiques. Les protestants sont alors vu comme des hérétiques, et qui dit hérétiques, dit forcément massacres et buchés. Or, en Angleterre, tandis que Marie Tudor, fervente catholique n'a pas d'héritier et surtout, ne va pas tarder à mourir. Pour la remplacer, deux femmes sont pressenties :  Marie Stuart, reine d'Écosse et future reine de France, et Elisabeth Tudor, sœur (pas tout  fait légitime aux yeux de beaucoup). C'est à travers le destin de ces deux femmes (enfin pas que), que nous allons découvrir ce qu'il se passe. Et pour cela, rien de mieux qu'une galerie de personnages mêlant perso fictifs et réels.

Je ne pas vais pas vous faire un inventaire complet des personnages tant il y en a. Parmi les principaux, nous suivons surtout Ned. Ned est un jeune homme plutôt protestant au départ qui va par la force des choses entré au service de la reine Elisabeth. Mieux, au fur et à mesure des années, il va cotoyer les grands de ce monde et devenir maitre espion. Ainsi, il vivra les grands évènements de cette époque, dont, probablement le pire de tous, la nuit de la Saint Barthélemy (il sera en France à ce moment-là). On a aussi Margery Fitzgerald, son amour de jeunesse, qui elle est catholique. Mariée au comte de Shiring, elle va traverser beaucoup d'épreuve et finira par être à la tête d'un réseau clandestin de moine catholique. Il y a aussi Sylvie, française protestante, qui se donne pour mission de réprendre la vraie foi. Côté plus "méchant", on aura le frère de Margery, qui passera sa vie à comploter contre la reine, Pierre Aumande, âme damnée de la famille de Guise. Mais ce sont surtout les personnages historiques (légèrement revu par l'auteur pour coller, tout comme il l'a fait avec les évènements) que j'ai aimé suivre, dont Marie Stuart et son destin.

Et puis, il y a les évènements. Grace à ses personnages, nous découvrons aussi bien ce qu'il se passe en Angleterre, qu'en France ou en Espagne ou Pays-bas ou encore même en nouvelle-Espagne. Et il faut dire que l'époque fut passionnante pour qui aime la politique (et malheureusement les guerres). Forcément, ça m'intéresse, même si je n'aime pas les guerres de religion de base. Mais, Follet réussit le pari de ne pas rendre ça aussi ignoble que ça a pu l'être (et pourtant, quelques scènes sont franchement pas géniale à lire)(celle de la nuit de la Saint Barthélemy par exemple) et surtout, il dresse un portrait de l'Europe de cette époque plutôt juste.

Au final, c'est le genre de livre que je dévore. D'ailleurs, j'ai mis un peu moins de trois semaines pour le lire celui-ci alors qu'il y a le nouveau Zelda qui occupe bien ma vie. Ce n'est pas un coup de coeur à cause de quelques longueurs et du fait que les personnages sont parfois trop manicheens pour moi (un problème déjà rencontré avec les Piliers de la Terre d'ailleurs). Hâte de lire Un monde sans fin maintenant (que j'ai, il me semble dans mon kindle)

mercredi 24 mai 2023

Il est grand temps de rallumer les étoiles, Virginie Grimaldi

 J'avoue, j'ai besoin de feel-good en ce moment. Et Madame Grimaldi est bien connu pour ça. D'ailleurs, moi, j'avais bien aimé le Parfum du bonheur est plus fort sur la pluie. Et puis, il est grand temps( faisons court) a tout de même était nommé livre préféré des français par france 2. 

Il est grand temps de rallumer les étoiles, Virginie Grimaldi

Editeur : Fayard
Collection : 
Année de parution : 2018
Format : epub

A lire si : 
- Vous voulez une belle histoire familiale
- Vous aimez les road trip

A ne pas lire si : 
- Emotionnellement vous êtes quand même un peu fragile

Présentation de l'éditeur : 

Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers. Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l’observe depuis la bulle dans laquelle elle s’est enfermée. À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère. Elle cherche de l’affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l’amour. Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire. Le jour où elle apprend que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.

Mon avis

Je reste persuadée qu'il y a des moments dans notre vie ou un roman va plus nous parler qu'à un autre. C'est une des raisons que je lis finalement peu de roman de littérature blanche. Parce que ce n'est jamais vraiment le bon moment. ll est grand temps traine dans ma PAL depuis au moins deux bonnes années, si ce n'est plus. Il me faisait envie, à chaque fois que je le voyais dans le kindle. Mais je ne l'ai jamais ouvert jusque là. Ce n'était pas le moment. Qu'est-ce qui a fait que là, ça l'était ? Je ne sais pas trop. Mais il fallait que je le lise.

Anna à 37 ans. Epuisée par la vie, le boulot, et tout ce qui va autour, elle ne fait plus que croiser ses filles au petit déjeuner. Sa routine est bien forgée, tellement qu'elle ne voit pas ce qu'il se passe autour d'elle. Or, quand son patron la vire pour faire bosser sa maitresse, qu'elle se rend compte que son ainée, Chloé refuse de vivre ses rêves pour l'aider et que sa cadette est harcelée, rien ne va plus. Au bord du gouffre, autant psychologique que financier, elle prend une décision qui devrait changer leur vie, à toutes les trois. Elles partent en camping-car, direction la Scandinavie. De ce voyage, elle espère beaucoup et il va se révéler peut-être plus merveilleux que ce qu'elle ne le pensait, et cela malgré les disputes, les incidents et les surprises.

Je ne vais pas vous mentir, ceci est un coup de cœur. Un de ces livres que j'ai eu du mal à lâcher, qui m'a fait passer du rire aux larmes, qui m'a émerveillé. Il y a quelque chose dans les mots de l'autrice, dans la façon qu'elle a de voir le monde autour d'elle, de parler de la famille, qui me plait, beaucoup. C'était déjà le cas dans le Parfum de la pluie, d'ailleurs. Vous savez, il n'y a pas besoin d'écrire à la manière des auteurs que l'on dit "grands" ou "classiques" pour toucher les gens. Et ça, madame Grimaldi, elle l'a bien compris. Dans ce roman, elle use aussi bien de la voix d'Anna, que du blog de Chloé, sa fille ainée, ou du journal intime de Lily, la cadette. Les trois voix sont différentes, modernes et m'ont parlé, personnellement. Assez pour que je ressente ce que les trois ressentent. Et pour moi, c'est vraiment quelque chose d'important.

Il y a de très belles choses dans ce roman. Un road-trip qui ne me déplairait pas de faire (mais comme Anna, je suis sujette aux crises d'angoisses, et ça me stresse trop), l'amour entre la mère et ses filles, à la fois si simple et si compliqué, les histoires des autres camping caristes qu'elles rencontrent durant leur voyage. Il y a aussi des choses moins sympa ; le père qui monte les filles contre leur mère, la raison de leur séparation, les ennuis d'Anna, Chloé qui cherche à ce qu'on l'aime à tout prix, Lily qui préféré les cailloux plutôt que parler aux gens etc... En réalité, il y a beaucoup de point qui m'ont fait penser à ma propre vie, ou à celle d'un proche, par exemple. C'est pour moi, la grande magie de Virginie Grimaldi, ça.

Franchement, je ne saurais comment vous décrire parfaitement ce roman. Juste, sachez que je vais l'offrir à ma maman, parce que je crois vraiment qu'il lui parlera autant qu'à moi. Parce que c'est une histoire de mère et de fille. Je ne sais pas s'il aura vraiment réussi à rallumer les étoiles chez moi, mais en tout cas, il va faire parti de ces romans qui vont me rester. 

vendredi 12 mai 2023

Eleanor Oliphant va très bien, Gail Honeyman

 C'est marrant, j'ai vu passé plusieurs fois ce roman depuis sa sortie, je ne me suis toujours dit qu'il pourrait être sympa et je n'ai jamais sauté le pas. Jusqu'à maintenant. Il a fait parti de mes prises du mois dernier à la médiathèque, avec Normal People et la Fraternité que j'ai donc moyennement apprécié. Allais-je encore être déçue ? C'est ce que nous allons voir.

Eleanor Oliphant va très bien, Gail Honeyman

Editeur : Fleuve
Collection 
Année de parution : 2017
Titre en VO : Eleanor Oliphant is Completely Fine
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 432

A lire si : 
- Vous aimez les personnages principaux atypiques
- Vous aimez votre dictionnaire (partout, juste que j'ai ajouté plein de nouveaux mots dans ma liste de mots nouveaux)

A ne pas lire si : 
- Vous ne voulez pas de discours à la première personne

Présentation de l'éditeur : 

Éleanor Oliphant est un peu spéciale.
Dotée d'une culture générale supérieure à la moyenne, peu soucieuse des bonnes manières et du vernis social, elle dit les choses telles qu'elle les pense, sans fard, sans ambages.
Fidèle à sa devise "Mieux vaut être seule que mal accompagnée", Éleanor évite ses semblables et préfère passer ses samedis soir en compagnie d'une bouteille de vodka.
Rien ne manque à sa vie minutieusement réglée et rythmée par ses conversations téléphoniques hebdomadaires avec "maman".
Mais tout change le jour où elle s'éprend du chanteur d'un groupe de rock à la mode.
Décidée à conquérir de l'objet de son désir, Éleanor se lance dans un véritable marathon de transformations. Sur son chemin, elle croise aussi Raymond, un collègue qui sous des airs négligés, va lui faire repousser ses limites.
Car en naviguant sur les eaux tumultueuses de son obsession amoureuse et de sa relation à distance avec "maman", Éleanor découvre que, parfois, même une entité autosuffisante a besoin d'un ami...

Mon avis

Je le dis souvent, il y a des livres, ce sont des évidences dès les premières pages. Ben lui, il en fait parti. Et cette évidence, elle est restée jusqu'à la toute dernière page. Oui, j'ai aimé Eleanor Oliphant va très bien. J'ai beaucoup aimé même. A tel point que oui, c'est un coup de cœur. 

Eleanor est une femme de trente ans. Elle vit seule, travaille au même endroit depuis neuf ans, n'est pas forcément très sociable, a d'ailleurs du mal à se soucier de vernis social, dit tout haut ce qu'elle pense et se débrouille très bien comme ça. Faut dire que sa vie est des plus routinières, semaine travail, jeudi, coup de téléphone de maman, vendredi début du week-end et de la prise de Vodka pour le faire passer, puis ça recommence. Jusqu'au jour où elle va tomber amoureuse d'un chanteur de rock, puis à celui, tout aussi proche, où elle va rencontrer Raymond, le nouveau de l'informatique. A partir de là, Eleanor va essayer de se transformer. Mais avant de devenir le papillon qu'elle aimerait, elle va devoir se confronter à la chenille qu'elle est.

Eleanor est un personnage complexe. Elle n'a aucun skill social, mais une grand culture. Elle se moque de ce qu'on peut penser d'elle, que se soit en bien ou en mal. En fait, elle ne se rend pas toujours compte de ce qui l'entoure et des paroles blessantes qu'elle ou qu'on lui dit. A vrai dire, depuis son enfance et l'incident, elle vit comme déconnecter de ce monde, millimétrant son planning à la seconde prêt. Alors, forcément, quand quelque chose vient gripper son engrenage, ça fait des vagues. D'abord, il y a ce chanteur, dont elle pense être amoureuse. Pour lui, pour lui plaire, elle est prête à beaucoup de chose, même à véritable socialiser avec les autres (ce qui amène des moments fort amusant à lire, mais je suppose fort embarrassant pour la personne qu'elle a en face d'elle). Mais c'est surtout sa rencontre avec Raymond, jovial informaticien qui va tout changer. Avec lui, elle va découvrir ce que c'est que d'avoir un ami, et des gens qui l'apprécient. Un véritable changement que l'on voit venir sur toute la première partie du roman.

La psychologie d'Eleanor, sa manière d'être, est traitée avec humour souvent mais pas légèreté. Eleanor ne va pas si bien que ça, mais elle ne le voit pas. Sa mère la dévalorise dès qu'elle l'a au téléphone, elle se dévalorise aussi toute seule. C'est un personnage finalement fragile, qui a beaucoup de mal à comprendre les émotions qui la traversent. Elle m'a beaucoup touché, surtout que sur quelques points, je me suis reconnue en elle. J'ai aussi beaucoup aimé Raymond, cet homme qui semble si différent d'elle et qui pourtant va devenir son ami. Côté personnages secondaires, c'est aussi pas mal, avec une panoplie couvrant un peu tout ce que l'on peut trouver dans la vie de tous les jours autour de nous.

Et puis, il y a l'histoire en elle-même. C'est agréable d'avoir ce genre de roman lumineux mais finalement pas trop. La seconde partie (qui prend environ le tiers de fin) est tout de même difficile à lire, puisque c'est elle qui va nous en apprendre plus sur Eleanor et son passé. Mais même là, il y a toujours une touche de lumière, de légèreté. 

J'ai vraiment eu un coup de cœur pour ce roman. Il n'est parfois pas simple à appréhender mais il est merveilleux. Je l'ai finis avec un grand sourire et quelques larmes aux yeux aussi. Vraiment, un bouquin formidable.

jeudi 11 mai 2023

La fraternité, Takis Wurger

 J'aime bien lire des bouquins qui se passent dans des universités prestigieuses, comme Cambridge. La Fraternité fait partie de ces livres. En plus de ça, la couverture me plaisait beaucoup. Il n'en fallait pas plus pour que je le prenne. 

La fraternité, Takis Wurger

Editeur : Editions Slatkine & Cie
Collection  :
Année de parution : 2018
Titre en VO : Der Club
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 222

A lire si : 
- Vous aimez les romans choraux
- Vous aimez le mystère planant autour des fraternités

A ne pas lire si : 
- Vous voulez tout savoir de suite
- Vous aimez ne pas rester en surface.

Présentation de l'éditeur : 

Pour élucider malgré lui le mystère d’un crime dont il ignore tout, un jeune homme se fait introniser dans le club le plus select de Cambridge. Sur fond de campus novel et d’amours impossibles, un premier roman vertigineux.

Mon avis

Récapituons avant de commencer : la couverture est intriguante (elle donne d'ailleurs deux indices sur le roman), la quatrième annonce un texte qui devrait me plaire. Ca se passe à Cambridge (j'aurais adoré faire des études là-bas) avec une histoire de Fraternité. Soyons bien d'accord, ce roman, ça aurait clairement pu être un coup de coeur rien qu'avec ça. Et ce ne fut pas le cas. 

Hans est passionné par la boxe depuis son enfance, c'est elle qui le tient en vie, qui l'occupe. A la mort de ses parents, il est envoyé en pensionnat où il accepte son sort grâce au sport. Mais peu avant son bac, sa tante, Alex, professeure à Cambridge, lui demande de l'aide. Enfin, lui demande... Elle le fait venir sans trop avoir son accord à Cambridge, où elle l'a inscrit. Puis, sans lui en dire plus, elle lui demande de devenir membre du Pitt Club. Elle a un mystère à résoudre, mais ne lui dit pas quoi. Pour l'aider, elle le confie à Charlotte, une jeune femme tout aussi mystérieuse qu'elle. Il n'a aucun mal à se faire admettre, grace à la boxe, et va petit à petit mettre le doigt dans l'engrenage.

Le premier problème du roman, clairement, c'est le mystère qui plane sur le crime. Hans ne sait rien et ça pendant plus de la moitié du livre. Alors, Hans surnage dans le truc, il se fait des potes, tombe amoureux, boxe, mais enquête-t-il vraiment ? Ben en fait, pas vraiment. Les autres personnages nous en apprennent-ils plus ? Oui, si on arrive à voir les détails, noyés dans la masse. Il y a une ligne de dialogue qui peut nous faire comprendre de quoi il s'agit vraiment. Une seule durant plus de la moitié du roman, et elle est dite par un personnage secondaire. Je dois dire que oui, j'apprécie le mystère à la base, je ne suis même jamais contre, vous le savez. Mais là, pour moi, ce qui aurait dû être le cœur de l'intrigue si on en croit la quatrième disparait presque complètement pour laisser place à la romance entre Hans et Charlotte et les mensonges qu'il raconte à ses nouveaux potes pour passer pour un mec comme eux. Même lui est généralement perdu dans tout ça.

Le second, c'est qu'il reste en surface, tout le temps. Et là, c'est encore plus dommage. Je n'ai pas réussi à avoir la moindre empathie pour les personnages à cause de ça. Je n'ai rien ressenti. Mais du tout, parce que justement, jamais on ne sait ce qu'ils veulent ou pense vraiment alors que la narration est toujours à la première personne, pour chaque personnage. Du coup, on reste sur des impressions pas toujours bonne : Hans est paumé, Charlotte est pas mieux, Alex veut juste une vengeance, Angus ne voit que par sa fille et pourtant, Josh est un gros con... Il n'y a pas la moindre nuance. Bon, heureusement, les principaux évoluent tout de même un peu et ce n'est pas plus mal. 

Pourtant, il y avait vraiment de quoi faire. Le fameux crime, même si peu original (et non, ce n'est pas un bizutage qui se déroule mal)(enfin pas comme on pourrait le penser), tient tout de même en haleine. Parce que forcément, le lecteur veut savoir ce que sait, puis comment ça va se passer. L'idée d'en faire un roman choral aussi était bonne, mais je trouve que ce n'est pas ultra exploité pour le dit crime. Par contre, effectivement, ça permet d'avoir une sorte de campus novel plutôt intéressante. J'ai beaucoup apprécié les passages sur la boxe. Je n'y connais rien, mais, je ne sais pas, ça m'a parut plus réel que le reste. Et puis, forcément, tout ce qui tourne autour du Pitt Club, les dérives de ce genre de club (drogue, alcool, sexe), les secrets qui l'entourent, sont des plus intéressants, plus particulièrement quand ils sont vus par Hans qui n'est absolument pas du même monde que la plupart des membres (tous souvent fortunés). 

Mais finalement, vous l'aurez compris, ce fut une petite déception pour moi. Le roman se lit vite (il ne fait que 222 pages) et c'est peut-être la raison qui m'a fait le finir. Je pense que j'avais de trop grandes ambitions pour lui.

mercredi 10 mai 2023

Lettres de Sang, Rozenn Illiano

 Je ne résiste que rarement à un nouvel Illiano. Cette fois, elle me promet société secréte, mystère et vampire, puisque nous voilà de retour dans le Cercle, que nous avions déjà pu voir dans Elisabeta (qui était d'ailleurs mon premier roman de l'autrice). Et puis, franchement, rien que la couverture me faisait baver (elle est juste trop belle, non ?)

Lettres de Sang, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : 
Année de parution : juin 2023
Format : epub

A lire si 
- vous aimez les histoires de vampires qui changent de l'ordinaire
- Vous adorez les sociétés secrètes et leur mystère

A ne pas lire si :
- Y a pas de raison 

Présentation de l'éditrice

Première étape : obtenir la vie éternelle.
Deuxième étape : changer les lois des immortels.
Voilà le plan de Jez, conservatrice aux archives du Cercle, la société vampirique qui se cache dans toutes les strates de notre monde. Sarcastique et accro aux chaussures, elle travaille à la restauration de lettres anciennes – parfois écrites avec du sang – et s’efforce de se faire passer pour une employée obéissante et dévouée, ce qu’elle n’est pas vraiment.
En réalité, elle n’a qu’une seule idée en tête depuis la mort tragique de ses parents : obtenir réparation, pour eux mais aussi pour tous les humains que le Cercle a exploités au cours des siècles. Et pour cela, elle est prête à tout. Même à devenir un vampire à son tour.
Sauf qu’un jour, tout s’effondre. Des dissidents renversent les dirigeants du Cercle, bouleversant l’existence des mortels comme Jez. Elle risque de perdre son travail, son quotidien et, surtout, sa quête… Car sans coupables à punir, comment rendre justice à sa famille ?
C’est compter sans Virgile, le leader des dissidents, qui déboule aux archives avec son cynisme et son sans-gêne, et qui agace Jez au-delà du raisonnable. La mort dans l’âme, elle s’apprête donc à changer de vie – fuir les vampires pour toujours, prendre un autre nom, oublier ses fantômes.
Mais Virgile a accès aux dossiers classifiés du Cercle. Une occasion unique pour Jez de retrouver ceux qui ont fait du mal à ses parents. Jusqu’où ira-t-elle pour obtenir la vérité ?

Mon avis

Avant toute chose, sachez que vous n'êtes pas obligé d'avoir lu Elisabeta et sa suite Sinteval pour lire les Lettres de Sang, même si celui-ci en est un spin-off et qu'on retrouve des personnages rencontrés dans les deux autres. C'est un one-shot et il se lit parfaitement en tant que tel (non parce que bon, perso, j'ai oublié beaucoup de chose d'Elisabeta depuis ma lecture, et ça ne m'a clairement pas dérangé). Maintenant que c'est dit, passons à l'histoire.

Jez est conservatrice dans les Archives du Cercle, la société vampirique de l'univers de Rozenn. Elle y est petite main, pas une immortelle donc, mais une humaine travaillant pour eux. Si elle parait bien sous tout rapport, en réalité, elle mène sa petite enquête sur la mort de ses parents. Jez souhaite de tout coeur obtenir réparation, et elle est prête à beaucoup de chose pour ça. Mais quand les Dissidenti renversent les dirigeants du Cercle, tout change pour elle. Elle risque de tout perdre d'un coup. Heureusement (ou pas, c'est à voir) pour elle, Virgile, le chef des rebelles, a d'autres idées en tête. Peut-être qu'en l'aidant, elle va pouvoir aussi exercer sa vengeance…

Rozenn Illiano n'aime pas les histoires de vampires et c'est pour cela qu'elle a crée le Cercle, sa société vampirique. J'aime beaucoup la manière dont celui-ci fonctionne. Les vampires de Rozenn sont liés au Cercle, un sorte d'entité magique qui leur permet de rester planqués des êtres humains, mais en contrepartie d'être d'une certaine manière plus faible qu'eux et qui les garde aussi sous la coupe de ceux qui le supporte et du Vatican. Lors de la révolution des Dissenti, le Cercle flanche. Si les immortels veulent continuer à vivre en paix, ils leur faut trouver une solution pour le maintenir. Sauf que si les rebelles veulent continuer à vivre avec le Cercle, ce n'est pas le cas de tout le monde dans leur société. Comme partout, on a toujours plusieurs groupes, dont certains plus privilèges que d'autres sur bien des points. En fait, les vampires sont comme les humains, on se retrouve avec plusieurs classes sociales. 

Ce roman dénonce d'ailleurs, d'une certaine manière, ce problème là et surtout les castes dites privilégiées. Jez, notre héroïne à la langue bien pendue, est une petite main, presque une moins que rien pour beaucoup de vampires, surtout qu'en plus elle est humaine. Elle se retrouve aux prises des autres, des privilégiés, de ceux qui se foutent pas mal des petites mains et de ce qui peut leur arriver. Il en va finalement de même pour Virgile, qui, bien qu'immortel, doit faire avec un autre groupe, comportant beaucoup d'anciens et qui ne souhaite pas voir sa révolution réussir, ni le Cercle maintenu. En fait, tous les deux veulent bouger les choses, abolir les privilèges. 

Ce n'est pas le seul thème du roman. Il y a aussi celui de la vengeance. Jez veut découvrir pourquoi on a refusé à son père l'immortalité, et pour ça, elle pense être prête à tout. Or, ce n'est jamais si simple, n'est-ce pas ? Surtout que chez l'autrice, les personnages sont très nuancées et si la vengeance semble être la bonne chose à faire pour Jez, elle va vite se rendre compte que ce n'est pas si simple que ça à supporter par la suite. 

Et puis, il y a tout le côté mystérieux du Cercle et de son organisation. C'est un truc que j'adore, moi. Les secrets, les confréries, les guerres, les troubles, des archives qui recelent des réponses pour qui sait chercher dedans. Autant vous dire que moi, j'étais bien à mon aise (sauf sur un passage clef du roman, sur lequel on peut mettre un beau TW et qui finalement bien géré (ça ne tombe ni dans le trop gore ni dans le porno)). Avec ça, on ajoute Jez et Virgile, deux personnages qui se ressemblent, aussi grande gueule et sarcastique l'un que l'autre, des persos secondaires attachants (beaucoup aimé Gladys) et des méchants (parce que oui, ici on a de "vrais" méchants) qui font flipper.

Au final, j'ai adoré. Mais vraiment. C'était si bien à lire, si entrainant aussi. Ce roman a clairement tout pour lui (et pour moi surtout). Franchement, je ne peux que vous le conseiller (attention par contre, c'est, comme souvent pour moi un SP, il ne sort qu'en juin, dans trois éditions, la numérique, la de luxe et la normale, comme toujours avec Rozenn).

mardi 9 mai 2023

Normal People, Sally Rooney

 Cela faisait un moment que j'avais envie de lire ce roman, dont j'ai entendu beaucoup de bien (et dont, non, je n'ai pas vu la série). J'ai donc profité de mes vacances et du fait que je voulais moins lire de SFFF pour ça.

Normal People, Sally Rooney

Editeur : Edition de l'Olivier
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en VO : Normal people
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 319

A lire si : 
- Vous aimez les histoires estudiantines
- Vous voulez une histoire qui dure sur le temps (et je parle pas forcément de l'histoire d'amour)

A ne pas lire si 
- Vous aimez quand la ponctuation des dialogues est respectée.

Présentation de l'éditeur : 

Connell et Marianne ont grandi dans la même ville d'Irlande. Il est le garçon en vue du lycée, elle est la solitaire un peu maladroite. Pourtant, l'étincelle se produit : le fils de la femme de ménage et l'intello hautaine connaissent ensemble leur premier amour.
Un an plus tard, alors que Marianne s'épanouit au Trinity College de Dublin, Connell s'acclimate mal à la vie universitaire.
Un jour, tout est léger, irrésistible ; le lendemain, le drame pointe et les sentiments vacillent.
Entre eux, le jeu vient tout juste de commencer.
Sally Rooney réussit le tour de force de donner une dimension unique et universelle à cette histoire. Porté par des dialogues saisissants de justesse, Normal People est un roman magistral sur la jeunesse, l'amitié, le sexe, sur les errances affectives et intellectuelles d'une génération qui n'a plus le droit de rêver, mais qui s'entête à espérer.

Mon avis

Premier chapitre, et un doute. Pourquoi n'y a-t-il pas de tiret cadratin pour les dialogues ? Faut dire que j'ai commencé à le lire un peu fatiguée et que sur le coup, je me suis demandée pourquoi je passais de la troisième à la première personne. Bon, je dis ça, mais à la base ça ne me dérange pas, les rebellions en ponctuation. Une fois que j'ai pris la chose en compte, c'est allé tout seul. J'en parle tout de même pour ceux que ça peut perturber. bref, passons au texte à présent.

Normal People, c'est l'histoire de Connell et de Marianne. Ils se connaissent du lycée. Lui est un peu une star, membre de l'équipe de foot, bien vu et avec plein d'amis, elle, c'est la fille toujours seule, pas forcément appréciée. Pourtant, les deux vont se rapprocher durant la dernière année de lycée. Ils connaitront leur premier amour ensemble, mais en restant caché, aucun des deux ne semblant vouloir que les autres le sachent. A leur entrée à l'université, tout change. Déjà, ils sont séparés, mais surtout les rôles s'inversent. Connell a du mal à vivre cette période-là, tandis que Marianne semble s'épanouir enfin. Avec eux, on va donc découvrir une partie de cette vie-là, de cette période si étrange où l'on est pas encore tout à fait adulte et où la vie nous réserve bien des surprises.

Autant le dire de suite, je n'ai pas totalement été embarqué par ma lecture. J'ai aimé, mais sans plus. Sally Rooney m'a laissé un peu en dehors de son histoire. Le truc, c'est que je me suis vraiment sentie peu concerné par ses personnages. Connel est sympathique, mais la seule chose que j'aurais vraiment voulu voir de lui apparait tard dans le roman et n'est que vaguement vu. Marianne était sympa au début, puis elle m'a fait l'effet d'être transparente, trop influençable, trop peureuse pour mener sa vie. Etrange, parce que vu son passé, que nous découvrons petit à petit, elle aurait pu être bien plus que ça.

Et pourtant, pourtant, l'histoire en elle-même aurait pu me plaire complétement. Elle m'a beaucoup fait penser à ma propre période étudiante. J'étais probablement aussi perdu que Connell et tout comme lui, tout me semblait à la fois si simple et compliqué. C'est vraiment sur ce point que l'écriture de Rooney a su me toucher : sa manière de raconter ces années-là. Elle le fait avec une certaine justesse, une pudeur agréable aussi. Vraiment, si les personnages n'étaient pas ce qu'ils sont, j'aurais vraiment pu accrocher à tout ça. Et même si j'ai trouvé qu'elle restait trop en surface par rapport à ce qu'elle raconte (la dépression de Connell apparait tard et n'est que peu traité finalement, les problèmes de Marianne avec les hommes sont évoqués, mais jamais vraiment plus, c'est troublant parce que ça fait leur personnalité et qu'on reste là, sans jamais vraiment les comprendre)..

Au final, je suis ressortie légèrement frustrée de ma lecture. C'était pas mal, mais pas autant que je l'aurai voulu. C'était sympa, mais sans plus en fait. 

Trois Coracles cinglaient vers le couchant, Alex Nikolavitch

 Mon amour pour les légendes arthuriennes a encore frappé. Alors que je m'étais dis que j'allais mettre un peu la SFFF de côté pour un temps, me voilà déjà à reprendre le chemin de ces genres que j'aime tant.
Attention, je suis de retour de congés et j'ai beaucoup lu. J'ai fini quatre bouquin dans la semaine, bien entamé un cinquième. Et puis j'ai eu la flemme de venir faire les avis de suite. Donc, il risque d'y avoir des chances que certains avis soient courts.

Trois Coracles cinglaient vers le couchant, Alex Nikolavitch

Editeur : les mouton électriques
Collection : La bibliothèque voltaique
Année de parution : 2019
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez les romans entre fantasy et histoire
- Vous voulez une histoire qui se passe sur deux lignes temporelles

A ne pas lire si : 
- Vous voulez du facile à lire.

Présentation de l'éditeur : 

Trois coracles cinglaient vers le couchant. À leur bord, Uther, un chef de guerre de l'île de Bretagne, et ses compagnons de toujours. Leur destination, une île au bout de la mer, là où dit-on vivent les fées et les morts glorieusement tombés au combat. Que va-t-il chercher si loin des terres habitées par les hommes ? Alors que l'Empire romain n'en finit pas de mourir, et qu1un monde nouveau se refuse encore à naître, Uther sait-il seulement qu'il va enfanter une légende destinée à traverser les siècles ?

Mon avis

Vous le savez, j'aime particulièrement tout ce qui peut toucher aux légendes arthuriennes. J'aime encore plus quand les auteurs les situent au moment de la chute de l'Empire Romain ou pas lui, parce que historiquement, j'adore aussi cette période et qu'elle me semble pas mal indiqué avec tout ce qu'on a pu découvrir sur des personnages qui auraient pu faire naitre la légende. Bref, ici, je me retrouve à la bonne époque pour moi, mais aussi avec un personnage dont on évoque finalement peut le destin, si ce n'est pour dire qu'il est le père d'Arthur (et qu'il a trompé Ygerne grâce à Merlin pour avoir le gamin). Bref, Uther apparait pourtant dans quelques œuvres, parfois même comme le héros. 

Nous découvrons donc Uther Pendraig alors que lui et quelques uns de ses fidèles lieutenants se trouvent en mer, voguant vers le couchant. Où va-t-il ? Seul lui le sait, lui et le barde qui l'accompagne. L'auteur a donc pris le parti de nous conter son voyage, en l'alternant avec des chapitres du passé de son personnage principal afin de nous mener jusqu'à son départ. Un mode d'histoire que j'aime assez, même si parfois cela demande d'être un peu plus concentré sur certains passages (et la concentration, parfois, c'est pas vraiment mon point fort). Ici, c'est plutôt bien fait, et particulièrement page-turner pour moi. Parce que je veux forcément savoir ce qui amène Uther a prendre ses navires, et je veux forcément savoir pourquoi.

Surtout que j'ai beaucoup aimé l'homme dépeint par l'auteur. Nous n'avons pas là l'héroïque guerrier qui compte sur sa lame pour tout vaincre. Non, nous voilà fasse à un chef de guerre, qui tente, comme il peut, avec les ressources disponibles, de sauvegarder l'île de Bretagne, et ça, de manière quasi altruisite. Or Uther, malgré ses efforts, restent un homme. Il se bat, il perd, il découvre la vie et ses malheurs, les affres qui vont avec ses ordres etc... C'est un personnage très humain que l'on trouve dans le texte. Et personnellement, ça, j'ai beaucoup apprécié. Il doute, il combat, il sait ce qu'il fait, parfois aussi. Il perd, il gagne. Bref, rien d'un sur homme. Et même avec la Calibourne (Excalibur donc) à la main, il reste l'homme qu'il était jusque là.  Mais pour ceux qui se demande, oui, nous avons bien de la magie dans le roman. Une magie qui peut être traitresse, d'ailleurs. Après tout, le barde qui accompagne Uther (désolé, je ne le nomme pas, je n'arrive pas à me souvenir de comment s'écrit son nom et ça m'ennuie) cache bien des choses sous couvert de magie. Lui aussi est un personnage bien particulier, que j'ai forcément apprécié.

Enfin, l'histoire est plaisante à suivre, surtout pour ceux qui apprécie que l'on situe les légendes arthuriennes à l'époque où Rome chute. L'on y découvre ce qu'il aurait pu se passer, les guerres, les invasions (bien entendu, il peut y avoir des erreurs, on parle là de la transposition d'une légende maintes et maintes fois revues). La Bretagne est encore fragmenté en plusieurs clans, certains vont s'allier à d'autres, d'autres vont essayer de se faire nommer haut roi (sans y parvenir vraiment) etc... C'est vraiment une période trouble, comme l'est finalement le personnage principal. 

Au final, même si ce n'est pas tout à fait un coup de coeur (il est un poil trop court et parfois trop rapide pour ça), j'ai pris grand plaisir à lire ce roman. Ce fut une belle découverte.

mardi 25 avril 2023

Des étoiles à l'infini, Blanche Morah

 Bon, on va pas se mentir, j'ai eu beaucoup de mal avec ce roman. J'ai même failli l'abandonner. Je n'ai tenu que parce qu'il me faisait rire en fait. C'était mon premier essai en romance new adult. Et je ne savais pas que le New Adult, ça voulait surtout dire romance érotique ici (oui, enfin, ça, on verra après). Bref, disons que j'ai même hésité à faire mon avis ici.

Des étoiles à l'infini, Blanche Morah

Editeur : autoedition (il me semble)
Collection : 
Année de parution : 2017
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez les romances
- Vous n'avez pas peur des clichés

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas les clichés.

Présentation de l'éditeur : 

Rachel est une élève brillante, avec des rêves plein la tête. Son ambition dans la vie : conquérir les étoiles. Et elle est bien décidée à tout mettre en œuvre pour y parvenir, à travailler un jour dans l’aérospatial. Dans ce but, elle intègre une classe prépa dans une Université toulousaine, prépa spécialisée pour les étudiants se destinant aux grandes écoles de l’Aerospace Valley. Au programme : du travail, du travail, et encore du travail. Cela ne la dérange pas. Toute sa vie est consacrée à la réalisation de son rêve ; pas de sortie, pas de distraction, pas de garçon. Elle ne vit et ne respire que pour l’Espace. Jusqu’à sa rencontre avec son nouveau tuteur, à l’Université. Il est beau, tatoué, piercé, et son allure de bad boy la fait totalement craquer. Mais pour Chris, Rachel n’est qu’une gentille gamine. Sauf que l’amitié peut se transformer en amour. Il n’y a pas qu’en fusée qu’on peut visiter les étoiles. Une romance sur un premier amour doux, tendre et passionné.

Mon avis

Je me suis largement faite avoir par la quatrième de couverture.  L'idée d'avoir des personnages évoluant dans le domaine universitaire de l'aérospatiale m'a plu, vu que j'aurais adoré faire ça. J'avais juste oublié une chose, on parle de romance ici. Et la romance, elle prend clairement le pas sur absolument tout, nous faisant rapidement oublier le décors dans lequel les personnages évoluent. A la base, je dois dire que ça ne m'aurait pas tant gêné que ça. J'aime bien les romances, moi, en fait, même si j'en lis rarement (enfin, plutôt si je lis rarement de la romance pure). J'aime bien aussi de temps en temps tomber sur de l'érotique. Ca non plus, ça ne me dérange pas outre mesure (du moins quand c'est bien dosé). 

Mais alors, c'est quoi mon problème avec des Etoiles à l'infini ? Tout simplement, les clichés. Ca commence par les personnages. Lui est beau, piercé, tatoué, bad boys en puissance, mais avec un coeur gros comme ça. Sauf qu'il a une réputation de baiser avec tout ce qui a des seins et que, même si c'est vrai, ça lui plait pas tant que ça. Elle, elle a pas encore dix-huit ans, elle ne vit que pour ses études, est vierge, n'a jamais eu de copain et ne veut surtout pas en avoir parce que les études. Mouais, vous le sentez venir, n'est-ce pas ? Ben ça ne rate pas. Ils sont attirés l'un par l'autre, malgré les différences. En même temps, je n'oublie que je lis de la romance.

Et ça aurait pu être sympa, hein. Si on avait oublié deux trois choses : les clichés. D'habitude, je m'y fais plutôt pas mal. Mais pas là. Déjà, je n'ai pas beaucoup apprécié la manière dont Rachel voit les deux autres filles de sa classe (l'une est taxée de pétasse, l'autre d'autisme, grande classe). Chris a les mêmes travers. A part Rachel, les filles sont juste là pour qu'il couche avec (exemple, il s'en tape une parce qu'il ne peut pas le faire avec Rachel, qui est toujours mineure)(bon, ils ne sont pas ensembles à ce moment-là)(n'empêche, on apprécie...). D'ailleurs, je trouve qu'on s'attarde beaucoup sur le sexe du monsieur (et pas seulement parce qu'il a un piercing là aussi). Le type pense beaucoup avec, un peu trop à mon gout. Et je vous parle de son passé malsain, là où elle est pure comme pas possible (ça aussi, ça revient souvent, il veut pas la toucher à cause de ça, il veut pas faire si à cause de ça, il veut pas faire ça parce qu'elle est innocente). 

Enfin, les voilà qu'ils arrêtent de se tourner autour et qu'ils passent à la vitesse supérieure. Et là, c'est festival de lever d'yeux vers le ciel. J'étais ravie de lire ces parties là à la maison et pas au café, comme d'habitude. Du moment où ils sortent ensemble, ils ne pensent plus qu'au dix-huit de la demoiselle, âge où il va enfin pouvoir l'honorer. Le truc, c'est que là, on tombe sur quelques bons points dans la romance : déjà, le sexe, ça peut être cool sans pénétration (mais le coup du "Oh, j'ai jouis" m'a achevé), ensuite, le sexe, c'est si elle veut (par contre, trois chapitres pour décrire la première fois, c'est un peu long). Mais à chaque bon point, on se retrouve avec un truc qui va pas : il est clean, elle a un implant, cool, faisons le sans le préservatif tout en lui promettant de ne pas éjaculer en elle, ce qu'il ne fera pas, dans le feu de l'action... C'est elle qui décide, mais quand elle commence à être un peu trop tendue par la peur, au lieu de voir si c'est ok, il la chauffe un peu plus sans rien lui demander (et comme c'est durant un chapitre où il est narrateur, pas moyen de savoir si elle va vraiment bien). Et puis, il y a les dialogues, où je me suis demandée si l'autrice faisait exprès de choisir les pires phrases à dire au lit juste pour me faire marrer.

Bon, vous aurez bien compris que ce n'est pas du tout passé pour moi. Malgré de bons points (le consentement par exemple, l'amour sans pénétration aussi), il y a trop de choses qui m'ont fait levé les yeux au ciel, ou rire, pour que je prenne le roman au sérieux. Il manque un véritable enjeux je trouve (parce que là, on a juste l'impression que c'est couché avec la fille dès qu'elle est majeure, l'enjeu), des personnages bien moins stéréotypés et de vrais situations conflictuelles pour que j'apprécie. De plus, les parties qui se voulaient érotiques étaient tellement bourrés de clichés que franchement, ça ne m'a rien fait du tout. Bref, un échec pour moi.

lundi 24 avril 2023

La maison hantée, Shirley Jackson

 Oui, je ne m'éloigne jamais beaucoup de la SFFF, même quand je dis que j'ai besoin de lire autre chose. Bref, il y a un moment, j'ai récupéré une liste de livres sur des maisons hantées, et bien sûr, la maison hantée en faisaient partie (le Tour d'écrou de Henry James aussi, mais j'ai oublié de faire la chronique ici)(d'ailleurs, merci à Malone Silence pour les recommandations). Alors, ça donne quoi, la maison hantée ?

La maison hantée, Shirley Jackson

Editeur : Rivages/Noir
Collection : 
Année de parution : 2016
Titre en VO : The Haunting of Hill House
Année de parution en VO : 1959
Nombre de pages : 288

A lire si : 
- Vous aimez les romans psychologiques
- Vous voulez de la maison hantée mais pas trop

A ne pas lire si : 
- Vous vous attendez à avoir très peur

Présentation de l'éditeur : 

Construite par un riche industriel au XIXe siècle, Hill House est une monstruosité architecturale, labyrinthique et ténébreuse, qui n’est plus habitée par ses propriétaires. On la dit hantée. Fasciné par les phénomènes paranormaux, le docteur Montague veut mener une enquête et sélectionne des sujets susceptibles de réagir au surnaturel. C’est ainsi qu’Eleanor arrive à Hill House avec ses compagnons. L’expérience peut commencer. Mais derrière les murs biscornus, les fantômes de la maison veillent et les cauchemars se profilent…

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir, je m'attendais à un roman un minimum plus terrifiant. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. J'avais eu la même chose avec le Tour d'écrou de Henry James. Je crois que c'est à cause de la série the Haunting of, sur Netflix, qui reprend librement les deux romans (mais que je n'ai toujours pas vu). Mais la Maison Hantée, sans être terrifiant, n'est pas forcément de tout repos. Et finalement, j'en suis plutôt contente, parce que je préfère ce genre là de roman.

Un été, le docteur Montagu décide de faire venir des gens ayant subi des phénomènes paranormaux à Hill House, une étrange maison perdu dans les collines et dite hantée. Il invite donc Eleanor Vance, qui aurait subi déjà subi un épisode de poltergeist alors qu'elle était enfant, Theodora qui serait télépathe ainsi que Luke Sanderson, qui lui fait parti de la famille de la propriétaire de la demeure. Tous les quatre doivent passer plusieurs semaines dans la maison et y noter toutes leurs impressions. Mais, entre les dimensions étranges de la maison qui la rendent inconfortable et son étrange ambiance, les esprits vont vite s'échauffer.

J'ai adoré l'ambiance du roman. On est sur du néo gothique, avec cette maison biscornue, âgé de plus de 80 ans et construite par un industriel qui ne semblait pas tout à fait saint d'esprit. Dès le départ, Hill House fait peur, mais étrangement, elle n'apparait pas tout à fait comme un cauchemar. Plutôt une sorte de parenthèse dans la vie bien trop rigide d'Eleanor, notre personnage point de vue. Les deux se répondent, d'une certaine façon. C'est assez compliqué à expliquer, mais en fait, la maison et la jeune femme ont peut-être plus de point en commun qu'on ne veut bien le croire. D'ailleurs, l'autrice va plus se pencher sur la psychologie de son héroïne que sur le fait que la maison ne soit hantée. Petit à petit, on va découvrir Eleanor par elle-même, ce qui va peut-être nous enduire en erreur parfois. Car nous avons là un personnage complexe, que nous avons parfois du mal à comprendre. Eleanor est comme une enfant, une enfant parfois capricieuse. Et si "l'ennemie" est la maison pour les trois autres locataires, ce sont eux, qui petit à petit vont devenir les ennemis d'Eleanor. On comprend alors, que si Hill House n'est pas hantée au sens propre du terme, elle hante et possède ceux qui y viennent. 

Autre chose que j'ai apprécié, c'est le côté maison hantée pas si hantée que ça, avec l'apparition de Mrs Montagu, l'épouse du docteur. Jackson part vraiment sur cette idée que la maison n'est peut-être pas si hantée que ça, et que vraiment, ce sont les personnes qui y vivent qui la rende si terrifiante et particulière. Alors que Eleanor, Luke, Theodora et le docteur sont témoins de phénomènes étranges, Mrs Montagu et son acolyte qui se disent tous deux mediums ne sont témoins de rien. Leurs interactions sont même plutôt amusantes, détendant l'atmosphère, avant la fin du roman. En fait, leur présence et leurs expériences surnaturelles (ils utilisent une planchette par exemple), ne semble pas affecté le moins du monde ce qui se trouve dans la maison. Et pendant qu'ils font "les zouaves", les quatre autres, eux, vivent toujours des choses étranges. Le contraste est assez saisissant à partir de là. Et je crois vraiment que c'est à partir de là que j'ai commencé à frissonner un peu.

Au final, le roman n'est pas aussi terrifiant que je l'aurais cru, mais il fonctionne particulièrement bien. J'ai adoré l'aspect psychologique que l'on retrouve tout le long. Le fait qu'Eleanor semble si connecté à la maison aussi. Bref, ce fut un roman vraiment sympa à lire, que j'ai d'ailleurs dévoré en deux jours. 


jeudi 20 avril 2023

Le Chardonneret, Donna Tartt

 Je commence à faire une petite overdose de SFFF en ce moment. Je n'ai lu quasi que ça depuis deux ou trois ans, il faut donc que je m'en éloigne un peu. Rien de mieux pour ça qu'un bon gros pavé dramatique. Ayant envie de découvrir Donna Tartt, j'ai donc pris le seul livre d'elle que ma médiathèque proposé : le Chardonneret.

Le Chardonneret, Donna Tartt

Editeur : Plon
Collection : Feux croisés
Année de parution : 2014
Titre en Vo : The Goldfinch
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 795

A lire si : 
- Vous aimez les romans fleuve et les pavés    
- Vous aimez les personnages paumés

A ne pas lire si : 
- Vous voulez quelque chose de court et qui ne disgresse pas.

Présentation de l'éditeur

Theo Decker a treize ans. Il vit les derniers instants de sa vie d’enfant. Survivant miraculeux d’une explosion gigantesque en plein New York, il se retrouve seul dans la ville, orphelin, et se réfugie chez les parents d’un ami pour échapper aux services sociaux. Mais cette situation ne pourra être que temporaire. Désormais Theo va comprendre très jeune, qu’il ne peut compter que sur lui-même. Tout ce qui lui reste de cette journée où il a perdu sa mère, c’est un tableau, une toile de maître minuscule, envoûtante, infiniment précieuse et qu’il n’a pas le droit de posséder. Mais il ne peut plus s’en détacher. Et elle va l’entraîner dans les mondes souterrains et mystérieux de l’art.

Mon avis

Je vous avoue, j'espérai plutôt trouvé le Maitre des Illusions que le chardonneret que j'ai eu tendance à appeler le Chardonnet durant bien la moitié de ma lecture. Le premier m'inspirait un peu plus. Là, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je n'avais pas lu que de bonnes critiques. Et dans les bonnes, elles me semblaient un peu trop dithyrambiques. Et à vrai dire, je crois que vraiment, soit on aime, soit pas du tout, mais il n'y a pas de demi mesure avec ce roman. Ca tombe bien, j'ai aimé, même si j'ai mis un moment à vraiment entrer dedans.

A treize ans, Theo vit seul avec sa mère. Son père a disparu un an plus tard, sans donner de nouvelles. Alors que lui et sa mère ont rendez-vous avec le directeur du collège, pour parler de l'exclusion temporaire du jeune homme, ils s'arrêtent au musée, où se tient une exposition qu'elle veut à tout prix voir, car, parmi les tableaux, il y a son préféré, le "Chardonneret". Mais durant leur visite, un attentat détruit le musée. Théo va s'en sortir, miraculeusement. Il va aussi, dans sa confusion, voler le Chardonneret. Ce petit tableau va alors prendre une place importante dans sa vie, le menant à prendre des décisions pas toujours très intelligentes jusqu'à ce qu'il se retrouve à Amsterdam, là où commence le roman donc.

Le roman se compose de deux grosses parties, l'enfance de Theo, du jour de l'attentat à quelques années plus tard, puis de sa vie, huit ans plus tard. J'ai lu quelque part (je ne sais plus où), que Donna Tartt au début, ne voulait écrire que la partie enfance. Quel dommage cela aurait été. J'ai apprécié la partie enfance de Theo. A ce moment, malgré les quelques idioties qu'il va faire, malgré son penchant pour l'alcool et la drogue quand il va débarquer à Vegas et sa rencontre avec Boris, il est encore à peu prés innocent. C'est un gamin perdu, avec qui la vie n'est pas tendre. Surtout, c'est un gosse qui culpabilise sur la mort de sa mère, sur le vol du tableau aussi. Tout cela l'angoisse, et ça se comprend parfaitement. L'autrice parvient parfaitement à nous faire ressentir tout ça. Mieux encore, même si le roman est à la première personne, elle arrive à nous faire ressentir ce que peuvent penser les autres personnages face à Theo sans trop en faire. Dans la seconde partie du roman, il n'a plus cette innocence. Il fait sciemment ses conneries (et autant dire qu'entre la prise de médocs comme de drogue, l'alcool, la vente de fausses antiquité, il en fait pas mal). Mais il garde en lui la culpabilité d'être toujours en vie, d'avoir ce tableau avec lui, de savoir que ses amis, son associé pourraient avoir des problèmes à cause de ça. 

Et pourtant, il a quelques rayons de soleil, qui viennent souvent de son enfance. Il y a Hobie, l'antiquaire qui va le recueillir à New York, Pippa, la fille dont il est amoureux, mais aussi madame Barbour, mère d'un ami d'enfance qui l'accueillera aussi et qui, avec le temps, le verra quasiment comme son fils. Et puis, il y a Boris. Boris, qui est son seul ami durant l'adolescence à Vegas, qui l'entraine plus ou moins dans les embrouilles, mais surtout, qui va lui voler son tableau, sans même qu'il ne le sache. Boris qui l'entrainera à la recherche du Chardonneret jusqu'à Amsterdam. Boris qui n'est pas le personnage principal du roman, mais qui clairement aurait pu l'être. 

Tout cela, Donna Tartt nous le raconte avec force détails. Lire ce roman est assez étrange. Le Chardonneret est lent. Il prend son temps. L'autrice ne nous cache rien des sentiments de son personnage principal, et il pense beaucoup. Et pourtant, malgré cette lenteur, il est ultra intense. Il est dense, captivant même dans les petits détails qui semblent insignifiant. Il a aussi son rythme, passant des souvenirs au moment présent, parfois à quelque chose qui arrivera bien plus tard. Tout cela fait qu'il est finalement assez compliqué de le lâcher une fois commencer (bon, moi, j'ai été obligé de le lâcher quelques jours, parce que j'ai mal à l'épaule et qu'il est quand même bien lourd).

Au final, j'ai adoré ma lecture. Je suis super contente d'avoir découvert et surtout aimé Donna Tartt. J'ai hâte de mettre la main sur le Maitre des Illusions maintenant. C'est vraiment le genre de livre que j'apprécie en blanche, intense, à la limite du psychologique (voir parfois de la philosophie). Vraiment, j'ai adoré (et comme toujours quand j'adore, j'en parle très mal...)

lundi 17 avril 2023

Bloodmarked, Legendborn, tome 2, Tracy Deonn

 Il est sorti depuis un moment et je le lis pile à temps avant sa sortie en VF (le 10 mai, et oui, lui, je vais me le prendre aussi en VF comme son prédécesseur). J'avais adoré le premier tome, qui me hante toujours d'ailleurs, et j'avais très hâte de retrouver Bree, Selwyn et tous les autres. Autant vous dire que je n'ai pas été déçue.

Bloodmarked, Legendborn, tome 2, Tracy Deonn

Editeur : Simon Schuster books
Collection : 
Année de parution : 2022
Format : AZW

A lire si : 
- Vous avez aimé le tome 1
-Vous aimez les (grosses) revisites des légendes arthuriennes
- Vous voulez une héroïne noire écrite par une autrice noire
- Vous aimez l'urban fantasy

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à une revisite légère des légendes arthuriennes

Présentation de l'éditeur : 

The shadows have risen, and the line is law.
All Bree wanted was to uncover the truth behind her mother’s death. So she infiltrated the Legendborn Order, a secret society descended from King Arthur’s knights—only to discover her own ancestral power. Now, Bree has become someone new:
A Medium. A Bloodcrafter. A Scion.
But the ancient war between demons and the Order is rising to a deadly peak. And Nick, the Legendborn boy Bree fell in love with, has been kidnapped.
Bree wants to fight, but the Regents who rule the Order won’t let her. To them, she is an unknown girl with unheard-of power, and as the living anchor for the spell that preserves the Legendborn cycle, she must be protected.
When the Regents reveal they will do whatever it takes to hide the war, Bree and her friends must go on the run to rescue Nick themselves. But enemies are everywhere, Bree’s powers are unpredictable and dangerous, and she can’t escape her growing attraction to Selwyn, the mage sworn to protect Nick until death.
If Bree has any hope of saving herself and the people she loves, she must learn to control her powers from the ancestors who wielded them first—without losing herself in the process.

Mon avis

On commence pour le petit avertissement qui va bien, je vais spoiler le tome un (j'ai pas le choix, désolée). A la fin de celui-ci, Nick disparaissait, enlevé par son père et le Kingmage de celui-ci. Bree, elle, a découvert qu'elle était le scion d'Arthur Pendragon, son ancêtre ayant été violée par un ancien descendant d'Arthur. Elle est la seule à pouvoir manier Excalibur et son éveil annonce Camlann, la bataille contre les Shadowborn. Malheureusement pour elle, elle n'est pas vraiment du gout des régents de l'Ordre : trop inconnue, trop noire, trop dangereuse aussi. Bien décidés à ne pas la faire roi, ils ne trouvent rien de mieux que de la kidnapper et l'enfermer. En même temps, ils accusent Selwyn de trahison, l'enfermant lui aussi. Mais c'est sans compter sur Alice, William et les lieges fidèles au scion d'Arthur. Libre, Bree va essayer d'en découvrir toujours plus sur elle, et surtout ses pouvoirs. Elle va aussi essayer de retrouver Nick, et de faire en sorte que Sel ne succombe pas à ses démons.

Il y a toujours plein de chose à dire sur les romans de la série. Déjà, l'histoire suit son cours, se penchant sur l'héritage de Bree et sa magie. Je dois bien dire que tout ce qui relève du passé familial de Bree m'a pas mal touché. Je me rends compte aussi (surtout) d'à quel point l'esclavagisme a des répercussions sur les afro-américains de nos jours. On a beau le savoir, ça fait toujours quelque de le découvrir écrit par une personne concernée. D'ailleurs, sur ce point, je rappelle que je suis blanche, et française, je ne lirais jamais ce roman comme pourrait le lire des femmes noires. Alors, oui, ça me marque beaucoup et que je me sens particulièrement ignorante sur tout ça (tous les livres peuvent nous éduquer, perso, Legendborn fait parti de ceux-là pour moi). On le sent dans ce tome a sa manière de réagir face à Arthur, ou encore aux régents. Mais aussi dans la dernière moitié du roman, quand elle en découvre bien plus sur ce qui fait le titre du roman (dont je ne vais pas parler pour pas spoiler).

Niveau légende Arthurienne, on en voit un peu plus, puisqu'elle a accès aux souvenirs d'Arthur. J'aime bien la vision qu'à l'autrice de tout ça. Elle arrive à rendre la Table et l'ordre presque ancré dans notre propre histoire (d'ailleurs, lisez les notes à la fin du roman, qui éclaire pas mal sur sa vision). Surtout, elle s'approche assez de ce que l'on peut connaitre, de la vision chevalier comme dans les romans de Chretien de Troyes (bon perso, j'ai tendance à voir Arthur et sa table ronde bien plus vieux que ça, mais ça reste une certaine interprétation du mythes). J'apprécie aussi la manière dont elle se sert de ses souvenirs, dont les pouvoirs de Bree lui permettent certaines choses. Du coup, on mêle passé et présent dans un ensemble cohérent qui permet aux lecteurs de mieux comprendre l'Ordre et les scions.

Enfin, il y a tout l'aspect relationnel. Si dans le tome un, la romance entre Bree et Nick avait un peu pris le pas sur les autres personnages, ce n'est plus le cas ici. Alice prend bien plus de place, pour mon plus grand plaisir. Seule a ne pas avoir de pouvoir, elle n'en reste pas moins la BFF de Bree et surtout une fine observatrice. On voit aussi bien plus William, que j'avais déjà bien apprécié dans le premier tome. Et puis, il y a Selwyn. Bon, je ne vais pas vous mentir, je l'aime beaucoup de base. Je l'aime encore plus maintenant. Il gagne vraiment en profondeur dans ce tome. L'absence de Nick à ses cotés y fait sûrement beaucoup. Il devient le protecteur de Bree, son ami. Leur relation évolue, et ça fait du bien de voir Sel un peu moins confiant en lui.

Au final, j'ai beaucoup aimé ce tome. Peut-être un tout petit peu moins que le premier, mais vraiment beaucoup quand même. Et franchement, vu la fin, j'espère vraiment qu'il va y avoir un troisième tome (parce qu'on ne peut pas en rester là, hein). 

jeudi 6 avril 2023

L'épreuve du Silence, Mercy Thompson, tome 10, Patricia Briggs

 C'est le retour de Mercy ! Ca faisait un moment non ? Bon, je me calme un peu dessus parce que je crois qu'il ne reste plus qu'un tome ou deux de dispo à la médiathèque. Faudra que je me trouve une autre série dans le style après ça. Mais passons donc à ce tome 10 qui nous fait quitter les Tri-Cities pour découvrir de nouvelles contrées. C'est parti.

L'épreuve du Silence, Mercy Thompson, tome 10, Patricia Briggs

Editeur : Milady
Collection : poche
Année de parution : 2018
Titre en VO : Mercedes Thompson, book 10: Silence Fallen
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 471

A lire si :
- Vous aimez la série (au bout de dix tomes, ça serait bien dommage)
- Vous aimez bien quand Adam devient aussi narrateur
- Vous avez envie de voir autre chose que les Tri-Cities

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas ne pas tout comprendre d'un coup
-Les vampires ne sont pas votre tasse de thé

Présentation de l'éditeur : 

Enlevée et retenue en otage par l’un des plus puissants vampires au monde, Mercy parvient à échapper de justesse à son ravisseur. Seule et désarmée au beau milieu de l’Europe, à des milliers de kilomètres des siens et entourée d’ennemis potentiels, Mercy doit à tout prix parvenir à nouer de nouvelles alliances pour éviter de déclencher la guerre qui gronde entre loups-garous et vampires. Car des magies anciennes sont à l’oeuvre, prêtes à dresser les meutes les unes contre les autres et déchaîner le chaos. Et au coeur de la cité millénaire de Prague, les fantômes rôdent…

Mon avis

Quand j'ai vu la carte de Prague en ouvrant le livre, j'étais toute contente. Je rêve de visiter cette ville et de contempler son horloge astronomique. Bon, quand Mercy se fait kidnapper et pas qu'un peu alors qu'elle va faire des courses, et qu'elle se retrouve on en sait trop où dans les mains du Seigneur de la Nuit, lui-même, je l'étais un peu moins. Parce que la dame n'était pas vraiment en état de faire quoique se soit. Mais c'est mal la connaitre. Entourée d'ennemis, sans lien avec sa meute, elle décide de s'enfuir. Elle bat la louve-garou apprivoisée du vampire, se barre en bus et débarque à Prague, où les ennuies ne font finalement que commencer. Pendant ce temps, Adam part pour Milan dans l'idée de la récupérer, en compagnie de Marsilia, Stephen, Honey, Larry (le roi des Gobelins), ainsi qu'un pilote et un copilote (qui est un loup soumis). Là-bas, il va devoir faire preuve de beaucoup de diplomatie pour ne pas déclencher une guerre. 

J'aime beaucoup quand Mercy n'est pas la seule narratrice. Les points de vue d'Adam sont toujours sympa à lire, surtout qu'avec le temps, il semble devenir moins "gros macho" que les premières fois où ça arrive. Surtout, ça éclaire toujours un peu plus l'histoire, et dans ce tome, il y en a besoin. Arrivé à la dixième aventure, il faut réussir à mettre du sang neuf, à continuer à tenir le lecteur en haleine. Ce n'est pas toujours simple. Ici, il y a donc le changement de point de vue avec les apparitions de celui d'Adam, et puis le voyage en Europe qui permet de voir d'autres meutes et d'autres essaims. Car, oui, les vampires sont mis en avant dans ce tome. Et qui dit vampires, dit forcément machination.

Du coup, ça nous donne un tome avec finalement assez peu de bagarre et qui parait un peu plus long que les autres. Attention, il s'y passe beaucoup de chose par contre, et il faut être bien accroché pour réussir à tout comprendre d'un coup. Déjà, il y a tout l'aspect politique du vampire européen à découvrir. Parce que le Seigneur de la Nuit, on le connait de nom pour l'instant, mais c'est tout. Ensuite, parce qu'il est pour le moins fourbe et qu'il ment presque aussi bien qu'il respire (alors qu'il ne respire pas). Mais surtout, qui dit vieux essaim, dit vieux griefs. Et là, franchement c'est plutôt pas mal pour l'intrigue. Côté Mercy, nous découvrons donc Prague, son horloge (qu'on ne voit pour ainsi dire pas), la boulangerie de la meute, le quartier juif et son golem ou encore l'hospitalité des tchèques. Elle n'a pas le temps de faire du tourisme puisqu'elle est prise entre deux feux, celui des deux essaims de Prague (parce qu'un, c'était pas suffisant). On va vite comprendre que le coup des deux essaimes à peut-être à voir avec ce qu'il se passe à Milan. Surtout, on va en découvrir encore un peu plus sur les pouvoirs de Mercy, plus particulièrement ceux qui font qu'elle peut voir les fantômes. 

Et puis, alors, chose que j'apprécie toujours autant dans les Mercy, c'est le fait que l'autrice se serve de l'Histoire pour la sienne. Prague est une ville qui a beaucoup vécu, souvent des choses pas affreuses et Briggs ne le cache pas. Même si c'est sur quelques lignes seulement, elles parlent des pogroms qui ont massacré des milliers de personnes, mais aussi des deux guerres mondiales, l'assassinat de Heiydrich (l'opération Anthropoid, qui valu donc la mort du SS Heydrich, mais aussi de nombreuses représailles par les nazis sur le peuple tchèque)(perso, j'ai vu le film Anthropoid de Sean Ellis il y a quelques temps déjà et ça m'avait bien marqué). Elle se sert aussi de la légende du golem de Prague, ou plutôt des légendes (parce qu'il en existe plusieurs sur sa "mort". Et franchement, je trouve ça vraiment sympa à redécouvrir (ou découvrir). En plus, ça fait écho aux études qu'a faite Mercy avant de devenir mécanicienne (non, elle ne sort pas toutes les informations qu'elle nous donne du fond de son chapeau).

Au final, je l'ai plutôt bien aimé ce tome, surtout pour son aspect politique. On sent aussi que les décisions récemment prises commencent à faire des vagues et que ça ne va pas rester bien calme encore très longtemps. Bref, hâte de voir la suite. 


mardi 4 avril 2023

Rythme de Guerre 2, Les Archives de Roshar, tome 4, Brandon Sanderson

 Et voilà, les Archives de Roshar, c'est fini pour un moment (non en vrai, j'ai encore un bouquin à lire dessus). La suite arrivera dans quelques temps (il en est je crois à 35% environ de l'écriture du tome cinq au moment où j'écris ces lignes). Bref, nous voilà arrivé à la fin du tome 4 et il fut dense.

Rythme de Guerre 2, Les Archives de Roshar, tome 4, Brandon Sanderson

Editeur : le livre de poche
Collection : fantasy
Année de parution : 2023
Titre en VO : The Stormlight Archive, book 4: Rhythm of War, part 2
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 1248

A lire si : 
- Vous aimez la série
- Vous voulez voir des héros pas au meilleur de leur forme

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les pavés

Présentation de l'éditeur : 

Les Radieux, à l’exception de Kaladin et Lift, sont plongés dans l’inconscience et la tour d’Urithiru est tombée dans les mains des Fusionnés. Navani, prisonnière de la Fusionnée Raboniel, mène avec l’aide du sprène de la tour des expériences pour percer les secrets de la lumière.
Pendant ce temps, à Shadesmar, Adolin tente une manœuvre risquée pour rallier les sprènes d’honneur à ses côtés, en acceptant d’être jugé au nom de toute la race humaine pour les crimes anciens commis à l’encontre des sprènes. L’affrontement contre Abjection se précise, mais avant cela, l’humanité a besoin de soldats.

Mon avis

Il est toujours compliqué de parler de la seconde partie d'un tome sans spoiler le premier. La preuve, même l'éditeur le fait dans son résumé. Bref, vous avez compris, je vais divulgacher la partie un (désolée).

Dans la dite partie un, les Fusionnés, commandée par Raboniel, prennent Urithiru et font prisonniers tout les habitants de la tour. Raboniel en profite donc pour corrompre la tour, et pour plonger les Radieux dans un étrange sommeil dont rien ne semble pouvoir les tirer. Malheureusement pour elle, Kaladin et Lift ne sont pas endormis, eux. Bon, leur état n'est pas génial, l'un est de plus en plus mal en point, l'esprit fragile et ses pouvoirs fonctionnant à moitié, l'autre est emprisonnée. Reste donc Navani, Dabbit et Rlain, encore en état de sauver la tour, mais sans trop savoir comment si prendre. De son côté, Dalinar se trouve toujours en emul, et fait face aussi bien à la capture de son épouse qu'à la trahison de Taravagian. Dans Shadesmar, Adolin va devoir affronter son jugement, tandis que Shallan, elle, va s'affronter elle-même.

Bon commençons par les raleries (pour changer). Où est Renarin ? J'ai presque cru qu'il allait avoir de l'importance, du moins un peu plus que ce que l'auteur nous laisse. Non, mais, vraiment, on comprend de plus en plus à quel point il est important dans l'histoire et pourtant, il est complétement transparent. On ne le voit quasi pas, il reste dans l'ombre, comme souvent, et moi, ça m'ennuie. Parce que j'aime beaucoup Renarin de base et que j'aimerai vraiment qu'il gagne en importance. Bref, ça c'était pour raler un bon coup. 

J'ai trouvé, je l'avoue, le tome parfois un peu lent. Alors avec Roshar, c'est toujours un peu bizarre de dire ça. Bizarre parce qu'il se passe toujours quelque chose. En fait, le truc, c'est que je trouve qu'il se répète un peu. Et même là, je sais très bien que ça sert l'évolution de Navani (c'est surtout avec elle qu'il fait ça). Sanderson a tendance à m'énerver un peu quand il fait ca, parce que j'ai beau savoir qu'il ne nous répète pas une information pendant des lustres pour rien, j'aimerais qu'il passe à autre chose. Oui, Navani ne se considère pas comme une érudite, même si, dans les faits, c'est plus compliqué. Oui, Raboniel et elle ont peut-être plus en commun que ce qu'on veut bien nous faire croire. Et pourtant, à chaque fois, il nous révéle un indice sur la suite. Il en va de même pour Kaladin, de plus en plus mal en point donc, souffrant de stress post-traumatique à un point avancé, ou encore de Shallan. A croire que les Radieux ne sont pas fait pour être heureux.

En parlant de Shallan, passons à ce cher Adolin, qui galère quand même bien comme il faut avec les sprènes. J'ai vraiment adoré toute cette partie. On en découvre un peu plus sur le fonctionnement des sprènes, et pas seulement ceux d'honneur. De plus, j'adore Adolin et j'aime le voir douter de lui, malgré son optimisme flagrant. Sans parler de Shallan, pour qui il est toujours là et qui, elle, s'en veut toujours de se servir un peu de lui. Ils restent parmi mes personnages préférés, tous les deux, et c'est pas ce tome qui me faire dire le contraire.

J'ai lu les 1200 et quelques pages du roman avec bonheur. Je n'ai pas vu venir certaines choses, d'autres oui. Il est fort Sanderson pour que tout le monde soit là où il faut au bon moment. Je suis toujours admirative de voir comment il place ses pions, et cela depuis les premiers tomes. Franchement, j'attends de voir ce qu'il va se passer dans le tome suivant.