Je commence à faire une petite overdose de SFFF en ce moment. Je n'ai lu quasi que ça depuis deux ou trois ans, il faut donc que je m'en éloigne un peu. Rien de mieux pour ça qu'un bon gros pavé dramatique. Ayant envie de découvrir Donna Tartt, j'ai donc pris le seul livre d'elle que ma médiathèque proposé : le Chardonneret.
Le Chardonneret, Donna Tartt
Editeur : Plon
Collection : Feux croisés
Année de parution : 2014
Titre en Vo : The Goldfinch
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 795
A lire si :
- Vous aimez les romans fleuve et les pavés
- Vous aimez les personnages paumés
A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de court et qui ne disgresse pas.
Présentation de l'éditeur :
Theo Decker a treize ans. Il vit les derniers instants de sa vie d’enfant. Survivant miraculeux d’une explosion gigantesque en plein New York, il se retrouve seul dans la ville, orphelin, et se réfugie chez les parents d’un ami pour échapper aux services sociaux. Mais cette situation ne pourra être que temporaire. Désormais Theo va comprendre très jeune, qu’il ne peut compter que sur lui-même. Tout ce qui lui reste de cette journée où il a perdu sa mère, c’est un tableau, une toile de maître minuscule, envoûtante, infiniment précieuse et qu’il n’a pas le droit de posséder. Mais il ne peut plus s’en détacher. Et elle va l’entraîner dans les mondes souterrains et mystérieux de l’art.
Mon avis
Je vous avoue, j'espérai plutôt trouvé le Maitre des Illusions que le chardonneret que j'ai eu tendance à appeler le Chardonnet durant bien la moitié de ma lecture. Le premier m'inspirait un peu plus. Là, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je n'avais pas lu que de bonnes critiques. Et dans les bonnes, elles me semblaient un peu trop dithyrambiques. Et à vrai dire, je crois que vraiment, soit on aime, soit pas du tout, mais il n'y a pas de demi mesure avec ce roman. Ca tombe bien, j'ai aimé, même si j'ai mis un moment à vraiment entrer dedans.
A treize ans, Theo vit seul avec sa mère. Son père a disparu un an plus tard, sans donner de nouvelles. Alors que lui et sa mère ont rendez-vous avec le directeur du collège, pour parler de l'exclusion temporaire du jeune homme, ils s'arrêtent au musée, où se tient une exposition qu'elle veut à tout prix voir, car, parmi les tableaux, il y a son préféré, le "Chardonneret". Mais durant leur visite, un attentat détruit le musée. Théo va s'en sortir, miraculeusement. Il va aussi, dans sa confusion, voler le Chardonneret. Ce petit tableau va alors prendre une place importante dans sa vie, le menant à prendre des décisions pas toujours très intelligentes jusqu'à ce qu'il se retrouve à Amsterdam, là où commence le roman donc.
Le roman se compose de deux grosses parties, l'enfance de Theo, du jour de l'attentat à quelques années plus tard, puis de sa vie, huit ans plus tard. J'ai lu quelque part (je ne sais plus où), que Donna Tartt au début, ne voulait écrire que la partie enfance. Quel dommage cela aurait été. J'ai apprécié la partie enfance de Theo. A ce moment, malgré les quelques idioties qu'il va faire, malgré son penchant pour l'alcool et la drogue quand il va débarquer à Vegas et sa rencontre avec Boris, il est encore à peu prés innocent. C'est un gamin perdu, avec qui la vie n'est pas tendre. Surtout, c'est un gosse qui culpabilise sur la mort de sa mère, sur le vol du tableau aussi. Tout cela l'angoisse, et ça se comprend parfaitement. L'autrice parvient parfaitement à nous faire ressentir tout ça. Mieux encore, même si le roman est à la première personne, elle arrive à nous faire ressentir ce que peuvent penser les autres personnages face à Theo sans trop en faire. Dans la seconde partie du roman, il n'a plus cette innocence. Il fait sciemment ses conneries (et autant dire qu'entre la prise de médocs comme de drogue, l'alcool, la vente de fausses antiquité, il en fait pas mal). Mais il garde en lui la culpabilité d'être toujours en vie, d'avoir ce tableau avec lui, de savoir que ses amis, son associé pourraient avoir des problèmes à cause de ça.
Et pourtant, il a quelques rayons de soleil, qui viennent souvent de son enfance. Il y a Hobie, l'antiquaire qui va le recueillir à New York, Pippa, la fille dont il est amoureux, mais aussi madame Barbour, mère d'un ami d'enfance qui l'accueillera aussi et qui, avec le temps, le verra quasiment comme son fils. Et puis, il y a Boris. Boris, qui est son seul ami durant l'adolescence à Vegas, qui l'entraine plus ou moins dans les embrouilles, mais surtout, qui va lui voler son tableau, sans même qu'il ne le sache. Boris qui l'entrainera à la recherche du Chardonneret jusqu'à Amsterdam. Boris qui n'est pas le personnage principal du roman, mais qui clairement aurait pu l'être.
Tout cela, Donna Tartt nous le raconte avec force détails. Lire ce roman est assez étrange. Le Chardonneret est lent. Il prend son temps. L'autrice ne nous cache rien des sentiments de son personnage principal, et il pense beaucoup. Et pourtant, malgré cette lenteur, il est ultra intense. Il est dense, captivant même dans les petits détails qui semblent insignifiant. Il a aussi son rythme, passant des souvenirs au moment présent, parfois à quelque chose qui arrivera bien plus tard. Tout cela fait qu'il est finalement assez compliqué de le lâcher une fois commencer (bon, moi, j'ai été obligé de le lâcher quelques jours, parce que j'ai mal à l'épaule et qu'il est quand même bien lourd).
Au final, j'ai adoré ma lecture. Je suis super contente d'avoir découvert et surtout aimé Donna Tartt. J'ai hâte de mettre la main sur le Maitre des Illusions maintenant. C'est vraiment le genre de livre que j'apprécie en blanche, intense, à la limite du psychologique (voir parfois de la philosophie). Vraiment, j'ai adoré (et comme toujours quand j'adore, j'en parle très mal...)
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