mardi 27 décembre 2022

La geste du Sixième Royaume, Adrien Tomas

 Ce roman traine dans ma pal numérique depuis un bon moment. Je ne l'avais pas encore sorti juste parce que le kindle m'annonçait 15h de lecture au moins et que ces derniers temps, j'ai préféré des lectures plus rapide que ça. Mais il était temps de le faire sortir.

La geste du Sixième Royaume, Adrien Tomas

Editeur : Mnémos
Collection : Icares
Année de parution : 2013
Format : AZW

A lire si ; 
- Vous aimez la fantasy à l'ancienne
- Vous voulez une sorte de prophétie

A ne pas lire si : 
- Vous vous attendez à de grandes batailles
- Vous n'aimez pas la forêt

Présentation de l'éditeur : 

Les cinq royaumes : des nations turbulentes et ambitieuses souvent en guerre. Au coeur des terres, un sixième royaumes : La Grande forêt légendaire, impénétrable et hostile. Dans la maisonnée de Sélénir, dans les cases de Val ou dans les yourtes des nomades des steppes de Khara, le soir au coin du feu, on raconte aux enfants la légende suivante : tes rêves, tes cauchemars comme les créatures fantastiques des contes que tu aimes tant peuplent le sixième royaume...

Mon avis

Je vous avoue que je ne savais pas du tout sur quoi j'allais tomber quand j'ai ouvert le fichier. Je n'avais pas encore eu l'occasion de lire l'auteur (alors qu'il faut que je mette la main sur Notre Dame des Loups) et quand même, il me semblait bien long ce roman. Mais bon, y avait les vacances alors, je me suis lancée. Et, ok, le début est lent. Et en fait, lent, je crois que c'est un peu le mot que je retiendrais du roman. Attention, lent mais pas ennuyant par contre. Juste que ça prend bien bien son temps quoi et, en fait, il vaut peut-être mieux d'ailleurs. Car Adrien Tomas nous entraine dans un roman à plusieurs voix, dense et parfois un peu compliqué à suivre.

L'univers créé par l'auteur est plutôt simple : cinq royaumes humains (avec tout de même deux royaumes nains) entourent une forêt immense, nommée parfois le sixième royaume. Là se cache des créatures fantastiques telle que les Sylphides, les dragons ou encore les elfes et les Dryades. Régulièrement, les royaumes humains essayent de s'agrandir et quoi de mieux que de conquérir et raser la Grande Forêt ? Or, il existe une sorte de combat entre le Père et l'Autre, deux Aspects (l'un représentant la nature et la sauvagerie, l'autre la modernité et le changement)(en très gros). Tous les millénaires environ, ils font appel à six Hérauts chacun afin de mener une guerre sans merci. Nous allons suivre ces Hérauts depuis leur préparation jusqu'à la fin de la guerre.

Comme je le disais, le livre est parfois un peu compliqué à suivre. Il faut dire que l'auteur ne se contente pas de nous donner le point de vue d'un seul des deux camps. Non, nous avons là une multitudes de personnages, les Hérauts, mais aussi des chefs de guerres, de simples guerriers etc, qui vont nous documenter la guerre entre les deux Aspects. Surtout, il ne va pas se contenter d'une "simple" guerre, mais va aussi placer quelques complots et autres délicatesses. Je dois dire que j'en est été ravie, le roman gagne en profondeur et mérite ces 700 et quelques pages. Vraiment, j'ai beaucoup apprécié avoir les deux côtés, surtout qu'il faut bien le dire les Aspects ne peuvent pas être considéré comme bon ou mauvais, après tout, il n'y a jamais vraiment de gentils et de méchants dans une guerre, n'est-ce pas ?

On le remarque vraiment avec les personnages. Si certains sont clairement des protagonistes (je pense à Llir surtout) et d'autres clairement des antagonistes (coucou Irian), d'autres sont biens "gris". J'ai adoré ces nuances, surtout qu'on les trouve vraiment partout, autant chez les Héraults (coucou la Fille qui n'hésite pas à manipuler son monde pour avoir ce qu'elle veut) que chez les personnages plus secondaires. Malheureusement, vu leur nombre parfois un peu trop élevé, j'ai eu du mal à m'attacher plus à l'un ou à l'autre, surtout qu'on en survole certain, même parmi les Héraults. Pour moi, même si j'ai aimé avoir autant de point de vue, ça reste un petit défaut tout de même. J'aurais voulu en savoir plus sur certain. 

Enfin, et ça aussi, je le disais plus haut, il y a la lenteur du roman. L'introduction est vraiment lente pour moi, et longue aussi. Puis, on arrive enfin à la guerre et là, on se retrouve avec des passages qui peuvent être lent et puis, bof, d'un coup, une éclipse ou un moment important qui passe en quelques lignes, et puis, quelques chapitres plus tard, on a l'explication de ce qu'il a pu se passer. La fin en est d'ailleurs le parfait exemple. Vraiment pour moi, ça a posé problème. D'habitude, j'ai rien contre ça mais là, ça m'a dérange. De plus, le rythme du roman en a souffert, pour moi. Et c'est vraiment dommage parce que j'ai adoré l'histoire, moi.

Au final, je suis donc très mitigée sur cette geste. J'ai aimé l'histoire, le fait que l'on voit les deux camps, que ce ne soit pas trop manichéen. Mais ça a parfois été trop lent, parfois trop rapide et au final, je suis parfois restée sur ma faim. 

lundi 26 décembre 2022

La marque du fleuve, Mercy Thompson, tome 6, Patricia Briggs

 Je continue gentiment à lire les Mercy Thompson (va falloir que je retourne à la médiathèque par contre pour en récupérer). 

La marque du fleuve, Mercy Thompson, tome 6, Patricia Briggs

Editeur : Bragelonne
Collection : poche
Année de parution : 2012
Titre en VO : Mercedes Thompson, book 6: River Marked
Année de parution en VO : 2011
Nombre de pages : 378

A lire si : 
- Vous aimez les premiers tomes

A ne pas lire si : 
- Vous voulez voir la meute

Présentation de l'éditeur : 

Avec toutes leurs responsabilités, Mercy et Adam n’ont pas une minute à eux. Alors quand ils parviennent enfin à prendre quelques jours de vacances dans ce charmant camping au bord de la Columbia, ils n’ont qu’une idée en tête : être au calme et ensemble. Mais le repos est de courte durée pour les amoureux, car une menace rôde dans les eaux troubles du fleuve et Mercy est la seule à pouvoir la contrer.
Une mission qui pourrait bien jeter une lumière nouvelle sur les origines de la jeune femme…

Mon avis

Le roman commence tranquillement avec une Mercy allant rendre visite à Stefan, son ami vampire, que nous n'avons pas vu depuis le tome 4, la Croix d'ossements. Le pauvre est bien mal en point et il faut bien quelqu'un pour le remettre sur les rails. Mais attention, Stefan ne fait qu'une courte apparition en réalité et le roman se concentre surtout sur Adam et Mercy, en pleine lune de miel. Parce que oui, nous assistons à leur mariage (un court chapitre finalement, tout ce que j'apprécie en fait). Nos deux amoureux se rendent dans le bassin de la Columbia pour passer une semaine de camping (dans un camping six étoiles, tout de même et juste pour eux). Malheureusement pour eux, ils se sont légèrement fait avoir par les faes. Mais s'il n'y avait que ça... Dans la Columbia, un monstre s'est réveillé et il a faim... Mercy et Adam vont devoir l'affronter, avec l'aide de natifs de la région et surtout, celle de Coyote. 

Je suis ravie que l'on sorte un peu des faes, vampire et loups-garou (même si j'aime les loups, hein) pour enfin découvrir un peu plus les racines de Mercy. On sait qu'elle a des origines amérindiennes, que son père serai un natif blackfeet, mais finalement, c'est assez peu. De même, depuis le début, l'autrice nous fait penser qu'elle est peut-être la seule changeuse. Or, on va découvrir que ce n'est pas le cas, il existe d'autres changeurs, pas forcément coyote d'ailleurs. On en profite aussi pour découvrir deux trois choses sur les natifs du bassin de la Columbia. J'aime beaucoup quand les auteurs se penchent sur les cultures et passés des endroits où ils situent les romans. Ici, je suis ravie, comme quoi l'urban fantasy c'est très sympa aussi pour ça. Mais revenons à Mercy. La jeune femme va faire surprenante découverte sur qui elle est et ses origines. Je n'en dirais pas plus, disons que je suis finalement peu étonnée de ce que l'on va apprendre. Je m'attendais un peu à quelque chose de la sorte pour tout dire.

J'ai pas mal apprécié aussi "l'enquête" de Mercy dans ce tome. Autant dans le tome précédent, j'avait eu l'impression que le coup de la fae qui en veut à la jeune femme était juste là parce qu'il fallait avoir un ennemi quelque part, autant là, elle prend déjà un peu plus sens. Surtout, elle n'est pas éclipsé ni par la lune de miel de Mercy et Adam, ni par ce que l'on va découvrir. Mieux encore, elle permet d'en connaitre un peu plus sur les natifs de la région (et comme je l'ai dit plus haut, j'apprécie beaucoup). Et puis, avoir une créature comme la diablesse du fleuve a affronté n'est clairement pas de tout repos, surtout quand notre plus grand allié est un loup-garou qui ne peut pas s'approcher de l'eau.

Enfin, j'avoue que mon cœur de midinette a beaucoup aimé découvrir la lune de miel de Mercy et d'Adam. Décidément, j'aime particulièrement le couple qu'ils forment tous les deux. Et ici, loin de la meute et des Tri-cities, c'est encore plus sympa à voir (bon par contre, l'attitude surprotectrice d'Adam, pourtant parfaitement expliqué, m'a parfois fait grincer des dents). Du coup, ce fut une lecture des plus agréable, qui m'a occupé une journée complète (oui, je lis les Mercy très vite).  

jeudi 15 décembre 2022

Station Eleven, Emily St John Mandel

 Voilà longtemps que je voulais mettre la main sur ce roman. J'avais, du coup, assez peur qu'il finisse par ne pas être à la hauteur de ce que j'attendais de lui. On va voir si c'est le cas (spoiler, c'était bien).

Station Eleven, Emily St John Mandel


Editeur : Rivage
Collection : Poche
Année de parution : 2018
Titre en VO : Station Eleven
Année de parution en VO : 2014
Nombre de pages : 473

A lire si :
- Vous voulez un roman pré et post "apocalypse"

A ne pas lire si :
- Les pandémies vous font peur.

Présentation de l'éditeur : 

Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…

Mon avis

Un soir, durant la représentation du Roi Lear, Arthur Leander décède d'une crise cardiaque. Cet évènement marque le début du livre mais aussi son point central. Ce soir là, une pandémie de grippe mortelle commence. La maladie est foudroyante : il ne lui faudra que quelques jours (heures, même) pour conquérir le globe et décimer une bonne partie de la population. Les survivants, pas assez nombreux pour pouvoir faire fonctionner les installations modernes, vont d'abord fuir les grandes villes, marcher pendant des mois, des années, puis se regrouper et créer de petites communautés. Environ vingt ans plus tard, nous suivons Kirsten, membre de la Symphonie Itinérante, et petit role enfant dans la pièce durant laquelle Leander trouva la mort. Elle ne sera pas la seule, puisque nous allons voyager dans le temps, autour de personne ayant connu Arthur, découvrant, petit à petit ce qu'il a pu se passer avant et après la pandémie.

Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps, c'est le genre de livre que j'aime. Celui qui fait la part belle à ses personnages, à leurs pensées, qui sait les mettre en valeur. J'ai aimé beaucoup de chose chez lui, sa chronologie, ses personnages, leur lien souvent tenu en fait, la manière dont l'autrice insuffle toujours de l'espoir dans son texte, une sorte de lumière qui ne les quitte presque jamais même au plus mal.  Station Eleven tient son nom d'un illustré (une bande dessinée) créé par Miranda, la première femme d'Arthur Leander. Ces deux premiers volumes vont être comme un fils rouge dans l'histoire, en plus d'Arthur lui-même. Chacun des personnages que l'on va suivre, Arthur, Miranda, Elisabeth (la deuxième épouse d'Arthur), son fils, Clark (meilleur ami d'Arthur), Kirsten, ou encore Jeevan (ex paparrazzi, ex journaliste people, futur secouriste), tous ont eu connaissance de l'illustré, tous ont connu Arthur. Au fur et à mesure de l'histoire, ils vont tous plus ou moins interagir ensemble, avant ou après la mort d'Arthur. Et j'ai vraiment aimé pouvoir les suivre sur autant d'années. J'ai adoré pouvoir découvrir comment ils en sont arrivés là où ils en étaient au moment où on les découvre. Cela permet de se plonger vraiment dans leur psyché. Ainsi, quand on rencontre le prophète, et que l'on découvre son passé, on comprend peut-être un peu mieux pourquoi il est ce qu'il est à l'an 20. De même pour Kirsten ou pour Clark. 

Autre chose que j'ai aimé, ce sont tous les tropes apocalyptique que l'on retrouve, qui sont largement identifiables et qui sont utilisés pour faire avancer l'histoire. Non parce qu'on retrouve tout de même le fameux prophète qui pense que c'est grâce à Dieu qu'il est toujours vivant. Où plutôt des prophètes, comme nous le fait remarquer un personnage. On retrouve aussi les communautés repliées sur elles-même, qui ne communique pas avec les autres, et j'en passe. Ca nous donne un cadre bien connu, peu original qui permet de faire la part belle aux personnages. Comme quoi, on en revient toujours à eux, d'une manière ou d'une autre. Et c'est ça que j'adore dans ce roman. Mais vraiment. On est sur du classique sans l'être. Le sentiment de familiarité est présent, nous met en confiance pour mieux nous perdre par la suite. Et même si on finit par deviner ce qu'il va se passer, que se soit avant ou après la pandémie, on prend un réel plaisir à suivre les personnages.

Au final, j'ai donc clairement beaucoup aimé Station Eleven. Je trouve le roman lumineux en fait, et ça malgré son côté post et pré apocalypse. Par contre, j'avoue que je ne lis plus les romans avec ce genre de pandémie de la même manière depuis l'arrivée du covid. On a beau dire, mais ça aura quand même changer bien des choses, celle-là de pandémie. En tout cas, je recommande beaucoup beaucoup le roman.

mercredi 14 décembre 2022

Le grimoire d'Argent, Mercy Thompson, tome 5, Patricia Briggs

 Je me suis rendue compte que la médiathèque avait tous les tomes de Mercy Thompson. Du coup, je me suis dis que ça serait sympa de reprendre la série. Bon, je ne m'étais pas rendue compte que j'avais lu le tome 4 en 2014... Etonnement, ma mémoire ne m'a pas joué de tour cette fois et j'ai remis tout et tout le monde très vite.

Le grimoire d'Argent, Mercy Thompson, tome 5, Patricia Briggs

Editeur : Bragelonne
Collection : poche
Année de parution : 2010
Titre en VO : Mercedes Thompson, book 5: Silver Borne
Année de parution en VO : 2010
Nombre de pages : 2010

A lire si : 
- Vous aimez les premiers tomes

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur : 

Mercy Thompson vient de passer les deux derniers mois à tenter d'échapper aux griffes de la Reine des vampires. Et maintenant le chef des loups-garous de la ville a besoin de son aide.
Un grimoire renfermant les secrets des faes vient d'être découvert et le monde est sur le point d'apprendre à quel point ces derniers sont impitoyables... et dangereux.
Mercy ne cracherait pas sur quelques jours de vacances...

Mon avis

Je me demande toujours pourquoi les quatrièmes des Mercy ne ressemblent jamais vraiment à ce que l'on trouve dans le roman lui-même. On a tous les éléments mais rien ne va. Enfin bref... 

Mercy se remet toujours assez difficilement de son viol, survenu dans le tome trois, si je ne me trompe pas. Adam fait avec et se montre prevenant avec elle. Leur couple avance, se met de plus en plus place. Seul problème, toute la meute n'est pas d'accord et une partie va faire en sorte que la vie de Mercy devienne un enfer. Et s'il n'y avait que ça. Samuel perd le goût de vivre. Voulant se suicider, son loup prend le contrôle, ce qui n'est pas une bonne nouvelle. Enfin, Phinéas, le fae que Mercy a déjà aider, disparait et une autre fae s'en prend à la jeune femme. Bref, comme toujours, rien n'est calme dans les Tri-cities et Mercy va avoir à faire.

Je l'avais déjà signalé dans mon avis sur le tome précédent, mais s'il y a une chose que j'apprécie vraiment dans les Mercy, ce sont les conséquences des traumatismes qu'elle, ou d'autres, ont pu subir. Rien n'est pris à la légère. Mercy a toujours des syndromes post traumatique suite au viol qu'elle a subit. Cela continue de se voir et influe sur sa manière d'agir. Elle n'est pas la seule dans ce cas, puisqu'un autre personnage, qui arrive plus tard à aussi des trouble post traumatique. Je trouve intéressant d'avoir des personnages qui ne sont pas des supers héros, malgré les pouvoirs qu'ils possèdent. Après, oui, parfois, la guérison des traumatismes va un peu vite mais ils sont là et on ne les oublie pas. C'est comme ça qu'on se retrouve du coup avec un Samuel qui n'en peut plus, après des siècles vie et sûrement pas mal de chose plus ou moins agréable à vivre. 

D'ailleurs, si je commence par ça, c'est vraiment parce que c'est ce qui m'a le plus marqué dans ma lecture. Alors, oui, il y a cette histoire de fae qui va s'en prendre à Mercy pour récupérer un certain bouquin, mais ce n'est pas l'essentiel. Ca, c'est juste là pour qu'on ait un peu d'action, je crois. Briggs passent beaucoup de temps sur les personnages et leur relation. Il y a bien sûr celle de Mercy et Adam, forcément mise en avant. J'aime la confiance qu'ils ont l'un en l'autre. Avec les problèmes de la meute, le fait qu'une partie de ces problèmes soient de la "faute" de Mercy (du moins pour certains), leur couple aurait pu exploser. A la place, c'est tout l'inverse. Il y a aussi, forcément, l'amitié entre Mercy et Samuel, qui va la pousser à tout faire pour l'aider, à s'inquiéter pour lui. Samuel laisse la place à son loup, ce qui nous permet aussi de mieux comprendre la relation entre l'humain et le loup. Il y a aussi les liens de meute et puis d'autre, plus vieux. J'apprécie énormément voir les personnages mit en avant comme ils le sont ici. 

Et puis, franchement, le tome est vraiment très sympa à lire (et rapide aussi)(j'avais oublié que ça se lisait aussi vite les Mercy). Le rythme en fait un page-turner, vu qu'il se passe toujours quelque chose entre les problèmes de la meute, la fae qui s'en prend à Mercy ou les conséquences de la prise de commande par le loup de Samuel. Je me suis rappelée du coup pourquoi j'appréciais tant la série il y a huit ans et je suis vraiment contente de l'avoir repris. 

lundi 12 décembre 2022

Les Hurlements Noyés, Stanley n'est pas mort, tome 1, Malone Silence

 Je suis Malone Silence depuis un bon moment sur tweeter et j'ai enfin pu m'offrir son tout premier roman, Les Hurlements Noyés il y a peu. J'ai mis un certain temps à le lire, parce qu'il le demande vraiment ce temps, et j'ai clairement beaucoup aimé. 

Les Hurlements Noyés, Stanley n'est pas mort, tome 1, Malone Silence


Editeur : Malone Silence
Collection : 
Année de parution : 2022
Format : AWZ

A lire si : 
- Vous voulez un roman inclusif
- Vous voulez un roman très axé sur la psychologie de ses personnages

A ne pas lire : 
- Vous n'aimez pas la violences sous ses diverses formes

Présentation de l'éditeur : 

Le monde rend malade. A vingt-huit ans, Stanley Ellington se débat dans un océan de traumatismes. Il sort le nez de l’hôpital psychiatrique sans savoir s’il est prêt à affronter la vie, telle qu’elle l’attend. Au fond de son cerveau se tapissent toujours ses pires ennemies : sa dépression, et ses capacités médiumniques. Ce don qui n’en est pas un, cette malédiction qui suscite fascination, terreur ou envie.
Pour Allison Griggs, cette envie a depuis longtemps tourné à la convoitise. Elle aussi attend Stanley, affûtant ses couteaux dans le secret d’une forêt qui change sans cesse de visage. Et les enjeux du vol des dons de Stanley dépassent largement ces deux âmes, les dernières dont le monde souhaite la rencontre.
C’est l’histoire de gorges qui ont trop crié, de cœurs broyés, de hurlements assourdis et de solitudes qui se fracassent les unes contre les autres. Parfois, de l’espoir qui subsiste, naît une relation bancale embellie par la sincérité. Parfois, il semble que l’empathie et l’humanité aient une chance de l’emporter. Mais au-dehors, l’Apocalypse menace d’éclater, et les chiens ne cessent de hurler.

Mon avis 

Les hurlements noyés n'est pas un roman à prendre à la légère. Du tout. Je préfère le dire dès maintenant, Stanley, le héros souffre de dépression et l'auteurice ne nous épargne pas grand chose à ce sujet. D'ailleurs, iel ne nous épargne pas grand chose sur d'autres sujets qui peuvent être autant de Trigger Warning (dans l'idée, il est sujet ou l'on retrouve mention de violence, violence conjugale, viol, mutilation et d'autres, mais il y a aussi des scènes assez graphiques de violence). Même si d'habitude, ça ne me dérange pas vraiment de lire ce genre de sujet, j'avoue qu'ici, j'ai parfois été mal à l'aise devant ce que j'ai pu lire, parce que ça fait vraiment "vrai".  Il y a une raison à ça, le vécu de son auteurice et la manière dont iel raconte son histoire.

Comment vous décrire les hurlements noyés ? C'est un premier roman qui tape fort, dans l'horrifique, dans le psychologique et dans l'imaginaire de sae lecteurice. C'est un roman qui reste après lecture, parce qu'il est perturbant sur bien des points, parce qu'il a aussi un côté étrangement lumineux sur d'autre. Les personnages qui le peuplent sont fascinants à suivre, nous entrons directement dans leur psyché, nous apprenons à les aimer, à les détester, à avoir peur pour eux etc... Malone Silence use du flux de pensée à la manière d'une Virginia Woolf et iel fait ça parfaitement. C'est un des points que j'ai beaucoup aimé. Déjà parce que j'aime ce genre, mais surtout parce qu'ici il est parfaitement utilisé, je trouve. Je veux dire, nous voilà directement dans l'esprit, les pensées des personnages. Ils ont tous leur voix, leur manière de vivre, de penser et il n'est quasiment pas possible de se tromper sur celui que nous suivons au moment de la lecture. Ce n'est pas toujours facile à mettre en place, ça. Là, c'est bien géré et ça nous immerge toujours plus.

Autre chose de marquant, ensuite, ce sont les thèmes abordés dans le roman. Nous en avons quelques uns, pas des plus simples, comme la dépression, le deuil, la mort, le suicide, l'emprise physique et mentale etc... Tout cela pourrait donner un roman très sombre, et il l'est. Oh, oui, les Hurlements Noyés est sombre. Et dur. Or, étrangement, et même si nous sommes forcément pris par tout ça, même si nous tremblons pour qu'Allison ne trouve pas les membres de la Famille enfuis ou Stanley, même si nous tremblons à l'idée que Stanley ne finisse par tout laisser tomber, nous gardons espoir. Pour moi, un personnage y est pour beaucoup là-dedans, à savoir Vicky. Ne pensez pas qu'elle respire la joie de vivre, ce n'est pas le cas. Elle aussi à ses démons. Mais c'est pour moi le personnage le plus lumineux du bouquin, celle qui finalement comprend peut-être le mieux Stanley, la moins intéressée par ses pouvoirs et ce qu'il peut offrir. 

Un autre personnage que j'ai beaucoup aimé, c'est Allison, qui est l'antagoniste. Allison, c'est un peu la somme de tout les maux que l'on peut trouver. La Lumière de la Famille (la Famille, j'ai oublié de le préciser, étant une secte) apparait comme une femme au-dessus de tout, les sentiments, les autres êtres humains, elle-même. Et pourtant, pourtant Allison a une certaine fragilité. Bon, il faut creuser très profond pour la voir. En fait, Allison n'est pas le seul personnage comme ça, dans un sens, ielles le sont tous-tes, mais chez elle, ça ressort encore plus je trouve. Et puis, bien sûr, il y a Stanley, a qui j'ai eu envie de faire des câlins (de loin par contre) presque tout le roman. Il a ses traumatismes, son pouvoir, son empathie, sa gentillesse. Sous la dépression qui prend beaucoup de place, on y trouve un personnage qui ne se définie que par ça. Autant dire qu'il est rare de tomber sur ce genre de personnage là. D'habitude, comme pour Allison d'ailleurs, on tombe plus sur un bon vieux cliché (le dépressif qui n'a de goût pour rien ni personne, qui se fiche du monde autour de lui parce que La Dépression, ou l'antagoniste qui n'a pas le moindre sentiment et qui se fiche de tout et tout le monde), ici, rien de tout cela donc, et des personnages finalement plus vrais que nature (le fait l'auteurice connaisse la dépression n'y est pas pour rien, soyons bien d'accord). 

Je pense que je vais finir là mon avis, parce que sinon, je vais spoiler (il y a des passages dont j'aimerai bien parlé un peu plus, l'interlude entre Stan et Vicky sur le toit ou la première confrontation entre Stanley et Allison, mais ça pourrait spoiler je crois). Je finirais donc en vous disant que clairement, j'ai aimé. Le roman est prenant, exigeant aussi. Il n'est pas à mettre entre toutes les mains, ça je l'accorde. Mais si vous pouvez le lire, lisez-le (d'ailleurs, la liste des TW se trouve sur le site de l'auteurice).

lundi 5 décembre 2022

Cytonique, Skyward, tome 3, Brandon Sanderson

 Oui, je suis faible. Mais j'aime tellement et Sanderson et Skyward que j'ai pas hésité une seconde à me prendre le troisième tome et à le lire au détriment des livres empruntés à la médiathèque.

Cytonique, Skyward, tome 3, Brandon Sanderson

Editeur : Le libre de poche
Collection : 
Année de parution : 2022
Titre en VO : Skyward, book 3: Cytonic
Année de parution en VO : 2021
Nombre de pages : 600

A lire si : 
- Vous avez aimé les deux premiers tomes
- Vous voulez vivre de grandes aventures

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longueurs.

Présentation de l'éditeur : 

La Supériorité, l'alliance extraterrestre dominant la galaxie et décidée à réduire l'humanité en esclavage, a déclenché la guerre totale tant redoutée. Son hégémonie, elle la doit à une arme ancienne, héritée d'une civilisation antédéluvienne, capable de détruire en un instant des systèmes solaires entiers...
Spensa, l'une des plus brillante pilote de chasse des Forces de Défence Rebelle, dôtée de pouvoirs qu'elle ne maîtrise encore qu'à peine, est la seule à pouvoir arrêter la Supériorité. Elle sait tout de leurs plans, après avoir réussi à s'infiltrer sur Astrevise, mais il faut désormais agir.
Lors d'un face à face avec l'une des armes secrètes, Spensa est saisie d'un terrifiant sentiment de familiarité. Mais elle le sait : le courage c'est faire face à ses peur. Et sa peur est immense...

Mon avis

Je ne suis jamais totalement objective quand il s'agit de Sanderson. J'aime énormément ce qu'il fait, et cela depuis des années. Alors, forcément, je me jette sur toute nouveauté. Lorsque j'ai découvert le premier tome de Skyward, j'ai adoré Spensa dès le départ, et pourtant, c'était pas tout à fait gagner à cause du fait qu'elle soit régulièrement une tête à claque. Skyward réussit souvent à me faire rêver et ce tome n'y déroge pas. Pourtant, il a des défauts qui ne sont pas totalement négligeable. 

On retrouve Spensa  alors qu'elle fuit la Supériorité. Et pour ça, notre demoiselle ne trouve rien de mieux que d'utiliser ses pouvoirs et de se rendre dans le nulle part, accompagnée du drone de M-Bot mais pas de Monstrolimace, qu'elle renvoie chez elle. Elle s'attend à presque tout sauf à ce qu'elle découvre. Le nulle part est un véritable univers, fait de fragment de planètes gravitant autour d'une espèce de soleil, l'incandescence. C'est là qu'elle doit se rendre pour retourner chez elle après avoir compris ce que sont les fouilleurs. Or, rien n'est simple dans l'univers de Spensa. Le nulle part vole les souvenirs de ceux qui s'y trouvent et autant dire qu'il y a du monde. Notre jeune héroïne va devoir faire face à des pirates, devenir championne d'arène et affronter la Supériorité tout en essayant de garder son intégrité et en évitant de se retrouver trop prés des fouilleurs.

Pour tout vous dire, je ne m'attendais pas vraiment à ce que j'ai pu lire dans ce troisième tome. En vérité, je ne sais pas pourquoi, je m'étais mise en tête que c'était le dernier (c'est pas le cas, donc). Je suis ravie que ce ne soit pas le cas, mais j'avoue que je me trouve avec un tome qui n'avait pas besoin d'être aussi long pour faire évoluer l'histoire et Spensa. Parce qu'avouons, même si j'adore les histoires de pirates et Spensa, j'ai trouvé le tome un peu longuet et parfois un peu répétitif. En fait, j'ai eu l'impression que Sanderson avait envie de voir ce qu'un jeu vidéo aurait donné en roman. Or, si j'aime énormément les jeux à quêtes, j'avoue que ça rend peut-être un peu moins bien en roman. Car, pour moi, le déroulé du livre pose un vrai problème. C'est bien trop répétitif. Une épreuve, un sanctuaire, des souvenirs, et on recommence (non, je ne lisais pas une fan fiction de Breath of the Wild, je rappelle).  Et malgré tout mon univers pour l'auteur et son oeuvre, j'ai quand même un peu tiqué sur ça. 

Pourtant, je trouve l'idée intéressante sur un point : elle correspond parfaitement à Spensa. On a tout de même une héroine qui a grandit en écoutant sa grand-mère lui racontait des histoires de héros, de pirates et autres. Cette aventure-là est parfaite pour elle et lui va comme un gant. D'ailleurs, l'auteur s'en sert particulièrement bien. Oui, Spensa va se retrouver dans un univers où elle peut être celle qu'elle a rêvé pendant des années. Sauf qu'en devenant cette Spensa-là, elle perd ses souvenirs, ses amis et son propre monde (toujours à la merci de la Supériorité). Elle va beaucoup grandir au fur et à mesure de l'histoire. Mais vraiment, 600 pages pour ça ? Bon d'accord, le Chemin des Ainés va nous permettre de comprendre ce que sont les fouilleurs et les cytoniques, mais tout de même. C'est un peu trop long parfois.

Heureusement, il y a Spensa, toujours égale à elle-même et M-Bot. Je suis toujours aussi fan de cette IA, encore plus dans ce tome où il expérimente enfin les sentiments. Il reste le sidekick amusant et c'est aussi pour que je l'apprécie. Dans les nouveaux venus, je dois dire que j'ai bien aimé Chet aussi, explorateur du nulle part avec un côté Indiana Jones (je me lui suis imaginé comme ça) qui cache bien des choses. J'ai été moins convaincu par les pirates par contre, je dois bien l'avouer. Il leur a manqué quelque chose pour en faire plus que de simples personnages secondaires.

Au final, je ne vais pas vous mentir, malgré les défauts, moi, j'ai adoré le livre. Oui, il a parfois été lent, un peu répétitif mais Spensa est un personnage que j'aime tellement que je serais presque prête à lui pardonner un tome un peu poussif. 



lundi 28 novembre 2022

Mexican Gothic, Silvia Moreno-Garcia

 Ce roman a pas mal fait parlé de lui depuis sa sortie. Il me faisait pas mal envie du coup, surtout que beaucoup y on vu des attaches Lovecraftiennes. Or, vous le savez, j'aime bien Lovecraft moi. J'ai fait en sorte de ne pas lire les avis des uns et des autres et me voilà à présent avec le mien. On y va ?

Mexican Gothic, Silvia Moreno-Garcia

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2022
Titre en VO : Mexican Gothic
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 360

A lire si : 
- Vous aimez les huis-clos
- Vous appréciez les femmes qui ne se laissent pas faire
- Vous voulez effectivement quelque chose qui se rapproche de Lovecraft

A ne pas lire si :
- Vous voulez du pur Lovecraft

Présentation de l'éditeur : 

Après avoir reçu un mystérieux appel à l’aide de sa cousine récemment mariée, Noemí Taboada se rend à High Place, un manoir isolé dans la campagne mexicaine. Elle ignore ce qu’elle va y trouver, ne connaissant ni la région ni le compagnon de sa cousine, un séduisant Anglais.
Avec ses robes chic et son rouge à lèvres, Noemí semble plus à sa place aux soirées mondaines de Mexico que dans une enquête de détective amateur. Elle n’a pourtant peur ni de l’époux de sa cousine, un homme à la fois troublant et hostile, ni du patriarche de la famille, fasciné par son invitée… ni du manoir lui-même, qui projette dans les rêves de Noemí des visions de meurtre et de sang.
Car High Place cache bien des secrets entre ses murs. Autrefois, la fortune colossale de la famille la préservait des regards indiscrets. Aujourd’hui, Noemí découvre peu à peu d’effrayantes histoires de violence et de folie.

Mon avis

Je n'aime pas des masses quand on me dit "tu vas voir, c'est un mix entre tel et tel auteur à la sauce ça". J'ai tendance, dans ce cas, à me faire beaucoup trop d'idée sur un texte. Alors forcément, quand on me dit que je vais avoir du Lovecraft, à la sauce des sœurs Brontë et dans les années cinquante, j'ai quand même du mal à voir les liens. Et pour tout dire, en commençant le roman, j'ai continué à ne pas voir tous les liens. Disons que, perso, je n'aurais pas mis une telle phrase d'accroche, mais que voulez-vous, ça fait vendeur. Bref, passons sur ce point. 

Noemi est la fille d'un riche d'affaire de Mexico. Sa vie, elle la passe à dans les soirées mondaines, les magasins et aux bras de charmants jeunes hommes. Mais, suite à une lettre étrange provenant de sa cousine Catalina, elle doit se rendre à High Place, manoir isolé dans la campagne mexicaine. Là, elle va mener l'enquête pour son père, découvrir ce qu'il se passe. Or, High Place n'a rien de charmant, c'est même plutôt l'inverse et Noemi va rapidement comprendre que quelque chose ne va pas. En découvrant l'histoire familiale, emplie de violence et de folie, elle va mettre le doigt sur quelque chose de bien pire que ce qu'elle n'aurait jamais imaginé.

Par où commencer ? L'introduction a l'histoire m'a paru un peu farfelue. Je ne pense pas que dans les années cinquante, un père envoie sa fille mener une enquête comme celle qui est confié à Noemi. Ca m'a parut un peu étrange, mais soit. Ca donne aussi une indication importante dans le roman, les femmes ont un place importante. Parce que là où on se retrouve avec un roman gothique dans un manoir bien flippant, on va surtout avoir une histoire de femmes. Pour tout dire, pour moi, le roman est un roman féministe avant tout. Et ce début en est la preuve. Ce n'est pas la seule, du tout, mais pour le reste, il vous faudra découvrir l'histoire des Doyle. On est vraiment sur un patriarcat dominant et des femmes qui vont, à leur façon, tenter de s'en débarrasser, du moins, de celui des Doyle. 

Une histoire que j'ai adoré découvrir en même temps que Noemi. High Place fait parti de ces lieux que j'adore, sombre, délabré, gothique à souhait et plein d'Ouroboros dans la déco. Il a un côté vieux manoir anglais (la famille étant anglaise, hein) qui n'est pas pour me déplaire. Son histoire est forcément liée à celle de la mine d'argent, à présent désaffectée, qui le jouxte. C'est un endroit typiquement Lovecraftien, qui  n'est pas sans rappeler la demeure des Rats dans le mur par exemple. D'ailleurs, si ici ce ne sont pas des rats qui vivent dans les murs, il y a bien quelque chose que je vous laisse découvrir. Il en va de même pour une partie des habitants, d'ailleurs. Les Doyle pourraient très bien faire un tour dans les nouvelles de Lovecraft, ou même de Poe. Ils ont ce côté bien dérangeant et froid tout en restant pourtant parfaitement humain que j'aime. A côté d'eux, Noemi fait presque biche égarée, du moins si on oublie son caractère bien trempée. L'autrice joue beaucoup sur cela, la différence entre une Noemi très vivante, au sang chaud et la famille Doyle, plus particulièrement Virgil, le mari de Catalina, et sa sœur. 

J'ai aussi beaucoup aimé les ambiances que va créer l'autrice tout au long du roman. Il y a bien sûr tout ce qui concerne High Place qui m'ont fait adoré l'endroit, ou encore le cimetière, bien flippant avec son brouillard. Mais on a aussi toute les évocations des années cinquante, les robes de Noemi, les tenues des personnages, leur manière de faire aussi. Tout comme il y a une grande différence entre le tempérament de Noemi et les Doyle, il y en a une aussi dans les lieux. High Place est très gothique, Mexico ou même le village non loin du manoir, sont très fifties. Cela permet vraiment de faire ressortir les lieux et les histoires. Le style de l'autrice y est aussi pour quelque chose, forcément. J'ai aimé la manière dont elle met l'accent sur les différences entre son héroïne et le manoir. Enfin, il y a bien sûr, tout le surnaturel. Et là, l'autrice s'en donne à cœur joie, tout dans le subtil. Ca commence lentement, quelques bruits dans le manoir, des plaintes, et puis on va crescendo, mettant les nerfs de Noemi et du lecteur a rude épreuve.

Au final, j'ai beaucoup aimé. Le roman se lit assez vite et je trouve que sa longueur est d'ailleurs parfaite à mon goût. Sous l'aspect fantastique gothique, on trouve un discours qui se rapproche assez d'un certain féminisme, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je pense que je vais aller voir un peu ce que l'autrice a pu écrire d'autre (Mexican Gothic est le premier traduit en français, mais pas son premier roman) parce que j'ai bien bien accroché. 





dimanche 20 novembre 2022

Un souvenir de Lumière, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan & Brandon Sanderson

 Ceci va être un avis un peu particulier de la Roue du Temps. Il n'y aura pas de résumé, enfin pas complètement. Il va être bourré de spoiler. Il va surtout parler de la série, de moi, de notre rapport. Bref, je viens de finir plus de vingt ans de voyage et je crois que ça va être compliqué. 

Un souvenir de Lumière, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan & Brandon Sanderson

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2022
Titre en VO : The Wheel of Time, book 14: A Memory of Ligh
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 1028

A lire si : 
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

Au champs de Merrilor, les dirigeants de toutes les nations sont réunis pour soutenir Rand Al'Thor ou, au contraire, l'empêcher de briser les sceaux de la prison du Ténébreux. La Chaire d'Amyrlin, Egwene, pense que c'est pure folie. D'autres y voient le dernier espoir de l'humanité.
En Andor, les Trollocs ont conquis Caemlyn. Dans le rêve des loups, Perrin affronte Tueur. A Ebou Dar, Mat va rendre visite à Ton, son épouse Seanchanienne devenue l'Impératrice Fortuona.
Alors que tourne la Roue du Temps, la fin d'Âge approche et l'Ultime Bataille décidera de l'avenir du monde.

Mon avis

VOus savez, j'ai refermé le livre il n'y a pas une demie-heure. D'habitude, j'attends au moins le lendemain pour écrire mon article. J'attends que les émotions retombent, j'attends d'être sûre de ce que je vais dire. D'habitude, ça ne fait pas des années que j'attends la fin d'une série. Ça ne fait pas non plus presque vingt cinq ans que je l'ai commencé, la dite série. La Roue du Temps, ce n'est pas juste une série de plus dans ma bibliothèque. Ça ne l'a jamais vraiment été, je crois. Dès le début, j'ai tellement accroché à cette histoire (enfin, à son second tome, puisque je n'ai lu le premier que quelques années après (et surtout après avoir lu les tomes deux, trois et quatre)(je raconte tout ça je ne sais plus trop où d'ailleurs, peut-être sur le blog ou sur insta)). J'ai donc ouvert ce Souvenir de Lumière dès son achat (le jour de sa sortie) et je me suis lancée dedans. Petit bout par petit bout. C'est marrant, alors que je voulais lire cette fin, enfin savoir comment l'Ultime Bataille allait se passer, j'ai pris mon temps. Je l'ai un ou deux chapitres par soir en semaine, un peu plus le week-end. Je n'avais pas tant que ça envie de quitter tous ces personnages. Alors, j'ai pris tout mon temps. Et j'ai dit au revoir à Rand, Egwene, Mat, Nyneave et tous les autres. Pas adieu, parce que je vais les retrouver, forcément. Juste au revoir. Et savoir enfin comment tout cela se finit.

Un Souvenir de Lumière est donc le dernier tome de la Roue du Temps en VF. C'est le tome de l'Ultime Bataille, et autant le dire de suite, je pense qu'il n'aurait pas été pareil s'il avait été écrit par Robert Jordan. J'aime énormément Sanderson, j'aime énormément la vision qu'il a des batailles et la manière dont il les mène dans ses livres. Mais quelque chose m'a légèrement dérangé. Peut-être parce que le roman n'est qu'une immense bataille mené sur trois fronts différents et qu'autant le dire, rien ne va pour nos héros. Peut-être juste parce qu'il manque une chose que j'aime tellement chez Jordan et qu'on retrouve parfois peu chez Sanderson, la contemplation. Alors oui, je sais, contempler un champs de bataille n'aurait pas été un truc super. Surtout que durant une bonne partie du roman, le camps de nos héros est particulièrement malmené. Sur ce point, Sanderson est terriblement efficace. On ressent le désespoir, la haine, l'acharnement, les blessures et le goût du sang. Pas de soucis. J'ai tremblé, j'ai serré les dents, j'ai (faillit) pleurer souvent. Mais il m'a manqué un peu de lumière dans tout ça. De vrais moment de grâce comme Jordan arrivait à en mettre même dans le pire des moments. Je me demande aussi, comme souvent en lisant les trois dernières tomes, seuls que j'ai de chez Bragelonne, si ça ne vient pas du traducteur. J'ai beau râlé sur Hilling et Rosemblum, j'ai du mal avec le côté trop moderne de leur successeur. Je suis trop habituée à mes vieilles traductions, je crois.

Mais revenons au roman lui-même. Je savais à peu prés à quoi m'attendre. On va pas se mentir, le livre est sortit il y a déjà dix bonnes années en VO et dans une bonne partie du monde. Des spoilers, j'en ai vu. Je savais ce qu'il allait se passer dans les grandes lignes. Est-ce que je m'attendais à tout ? Non. Pas vraiment. C'était intense, c'est vrai. Jordan et Sanderson ne nous épargne pas grand chose. Le roman commence au champs de Merrilor, où Rand réussit, tant bien que mal, à enfin mettre Egwene de son côté (peut-être trop rapidement à mon goût d'ailleurs), puis, il est décidé de combattre le mal sur trois front, à Caemlyn, alors que la ville est prise par les Trollocs (un symbole tout ça), en Kandor, où les pays sont déjà sous l'emprise des armées des Ténèbres et enfin, à Shayol Ghul. Mais rien ne va. Les Réprouvés mettent des bâtons dans les roues des armées du Dragon Réincarné et tous les fronts reculent. Il faut l'intervention de Mat, et des Seanchaniens, pour que l'espoir renaisse d'un coup. Mais là, encore, il a beau être l'un des meilleurs stratèges de cette troisième Ère, il galère bien lui aussi. Autant que Perrin, à la recherche de Tueur dans le monde des loups, ou que Rand lui-même face au Ténébreux. Tous, absolument tous, vont se montrer héroïque. Nous sommes à la toute fin, il est temps de tout donner. Et c'est ce que les personnages vont faire, souvent à leur propre manière, parfois jusqu'à la mort (certaines m'ont vraiment fendue le coeur, je dois vous l'avouer (non je ne dirais pas lesquelles, parce que ça spoile beaucoup trop)). Et tout ça pour permettre à Rand de vaincre, de tuer le Ténébreux. 

J'ai fini le livre avec une boule à la gorge. J'étais fière de Rand, d'Egwene, de Perrin, de Mat, des autres. J'étais heureuse de voir la manière dont tout cela finit. Je trouve d'ailleurs cette fin fort bien, à l'image de la Roue elle-même. Cela, même si je trouve que certains arcs ont été fini bien vite (pour Fain par exemple, je ne m'attendais pas à ce que j'ai lu, idem pour Tueur finalement, ça va trop vite sur la fin). Cette fin, ce dernier tome, aurait probablement pu être un peu mieux, même à mes yeux. Il a des défauts, des fins d'arcs trop rapidement, des morts que je n'aurais pas voulu, des défauts dans la traduction (je reviens toujours à la même chose chez Mallé, mais sans déconner, il peut pas faire attention aux noms ? Les inversions entre Elayne et Egwene quand on parle d'Elayne depuis déjà vingt paragraphes, ça suffit quoi. On retrouve la même chose avec Rand, Mat et Perrin (encore plus chiant, si vous voulez mon avis) ou même entre Rand et un Réprouvé, c'est lourd à la fin)(au prix où on paie le roman, on espère tout de même que le traducteur est relu à un moment).

Et à présent, je me sens vide. J'ai fini. Enfin. Et je me sens vide. Une fin quasi parfaite, quelques larmes pour certains personnages et un sourire couillon sur le visage. Voilà, j'ai fini la Roue du Temps. Et ce fut une aventure énorme. Mais ce n'est qu'une fin parmi d'autres, n'est-ce pas ? Parce que la Roue tourne toujours (et que je dois la finir en VO et que oui, je la relirais, bien entendu, en VF). Au revoir, Rand et les autres. A bientôt.

vendredi 18 novembre 2022

Midnight City, Rozenn Illiano

 Midnight City avait une sacré aura pour moi avant même de le lire. C'est peut-être l'un des romans les plus documentés de Rozenn Illiano puisque son univers lui a servi dans son activité de bijoutière, pour créer des énigmes et encore plein d'autres choses. C'est simple, j'avais l'impression de le connaitre avant même de l'avoir lu, chose assez étrange. Or, ce genre de chose, ça peut être à double tranchant, comme on s'en doute. Est-ce que ça a été le cas ici ? C'est ce qu'on va voir.

Midnight City, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : /
Année de parution : 2022 
Format : mobi

A lire si : 

- Vous voulez de l'onirisme 
- Vous voulez des héros qui n'en sont pas tout à fait.

A ne pas lire si :

Présentation de l'éditrice 

Deux mondes, deux héros, deux rêves… Un seul cauchemar.
Écrivain inconnu, Samuel rencontre le succès par hasard, et son existence change du jour au lendemain – pas forcément pour le mieux, d’ailleurs. Introverti et grand timide, il se plie à sa nouvelle célébrité sans rechigner, rêvant pourtant de retrouver la quiétude de son anonymat, jusqu’à ce qu’il perde toute inspiration.
Dans la Cité de Minuit, ville plongée dans la nuit et le songe, Cyan se languit de son ancienne vie : magicien du rêve, il protégeait les siens et affrontait les cauchemars. Mais depuis un terrible accident qui lui a pris tout ce qu’il aimait, il a perdu son pouvoir, et s’avère désormais piégé dans un morne quotidien qu’il voudrait fuir plus que tout.
Un jour, tout change. Un énigmatique mécène vient à Samuel, lui offrant ressources et tranquillité afin de pouvoir écrire de nouveau ; le Temps s’arrête au cœur de la Cité de Minuit, plongeant ses habitants, les Nocturnes, dans un étrange sommeil de pierre, dont Cyan est mystérieusement épargné.
Les cauchemars se réveillent, les peines d’autrefois quittent l’Abyme dans lequel elles avaient été oubliées, et Samuel et Cyan, à un monde de distance, devront se mesurer à leurs ombres.

Mon avis

La première fois que j'ai eu envie d'avoir ce romand dans les mains, il voyageait. C'était en 2019 et il n'en existait qu'un seul exemplaire. Un seul livre, format papier, qui passait donc de lecteur en lecteur. J'aurais voulu avoir cet exemplaire entre les mains, le destin en a décidé autrement. L'expérience tourna court, malheureusement. L'autrice décida alors de l'éditer et de le faire connaitre par des voix plus "normale". Cette année, Midnight City ouvre une nouvelle page à son histoire, puisqu'il débarque en numérique et à droit à une seconde édition papier. Et franchement, un conseil, ne le ratez pas. C'est une pépite.

Bon, j'ai beaucoup de mal à organiser ce que je veux dire pour ce roman. C'est rare quand ça m'arrive, mais ça arrive. Le truc, c'est que Midnight City m'a parlé. Beaucoup, énormément. Il m'a fait me questionner sur certains points, m'a conforté sur d'autres. Il a réveillé de vieux rêves et aussi quelques cauchemars, il faut l'avouer. C'est un roman comme on n'en croise pas beaucoup, un de ceux qui va rester longtemps. Alors, oui, c'est compliqué d'en parler et de la faire comme je fais d'habitude. Parce que le truc, c'est que Midnight City interroge le métier d'auteurice, beaucoup, et que je suis moi-même autrice (même si j'en parle jamais ou presque ici). Ca a beaucoup d'importance ici. Je n'ai pas lu Midnigth City comme une simple lectrice. L'écrivaine en moi a beaucoup absorbé ce que j'ai lu. Je me suis émerveillée devant les descriptions de la Cité de Minuit, et je me suis perdue dans les méandres de mes propres pensées en suivant Sam. Vous la voyez du coup la difficulté ? Elle est là, et je ne sais toujours pas comment vous parlez du roman (j'avais cru qu'en écrivant ça, ça se débloquerait, mais non). Bref, du coup, on va y aller comme d'hab et puis on verra bien donc.

Samuel est auteur. Son premier roman publié, les Larmes D'Aquarius est un best-seller. Forcément, on lui demande toujours à quand le second. Sauf que le succès d'Aquarius semble avoir tari la source de l'inspiration. Sam n'y arrive plus. Il n'écrit plus, la page reste blanche, quoiqu'il fasse. Jusqu'à sa rencontre avec Adam Remington. L'homme lui propose de devenir son mécène. S'il hésite, Sam finit par accepter. Et à peine cela fait, il recommence à écrire. Mieux, il reprend enfin Midnight City, un roman qu'il pensait ne jamais écrire. Ailleurs, quelques parts dans les rêves peut-être, la Cité de Minuit s'arrête d'un coup. ses habitants figés. Seul Cyan, le pilote de l'Oniropostale semble ne pas être atteint par cette étrangeté. Il est peut-être le seul à pouvoir se confondre aux cauchemars qui se réveillent et à sauver la Cité. 

Le roman ne se divise pas totalement en deux. On va beaucoup plus suivre Samuel, dans la vie est basculé par l'arrivée d'Adam. Sam, c'est un presque monsieur tout  le monde. En fait, s'il n'y avait le succès de son roman, il continuerait tranquillement sa petite vie, allant sur son forum d'écriture où il est modo, bossant la journée dans un atelier de sérigraphie. Sam, c'est vous, c'est moi, un mec qui vit sa passion dans son coin ou presque et qui d'un coup se retrouve sur le devant de la scène. Et là, c'est la dégringolade. Alors qu'il pensait vivre son rêve, ça se transforme en fait en cauchemar. Il perd l'inspiration. Jusqu'à l'arrivée d'Adam donc. Or, si tout lui revient, les rêves, les cauchemars et l'envie d'écrire, cela ne se fait pas sans heurts. Sam se questionne beaucoup, un point qu'il a en commun avec beaucoup de personnages de son autrice, et par là même, il va questionner l'autrice en moi. Je me suis beaucoup reconnue dans les questionnements de Sam, et ceux de Roya, son amie, aussi. Les deux ont une certaine vision de l'écriture, pas toujours commune d'ailleurs. J'ai tellement aimé suivre leurs échanges, me voir dans l'un ou dans l'autre suivant les cas. Et puis, forcément, je les ai aimés, eux. Et Remington aussi. Parce qu'ils ne sont pas tout blanc, ou tout noir. Parce que même Remington n'est pas un "méchant" alors qu'il est l'antagoniste de Samuel. Même lui, je crois que je l'ai compris. D'ailleurs, il fait parti ces personnages que j'aime parce qu'ils sont presque normaux et qu'il n'y a qu'une chose, parfois infime, qui peut les faire basculer. Ce qu'il fait, il ne le fait pas par méchanceté. C'est un besoin qu'il a, quelque chose qui le fait vivre et que, peut-être des fois, il ne contrôle pas tout à fait.

Et pendant que Sam se bat contre ses démons, que Roya essaie de le maintenir à flot tout en faisant de même, on va découvrir Cyan, la Cité de Minuit et les Nocturnes. La Cité de Minuit et son ambiance onirique, m'a beaucoup fait penser à Erèbe (et vous savez à quel point j'aime le livre et le monde). Elle a un côté victorien qui n'est pas du tout pour me déplaire et elle éveille grandement l'imagination. Mais surtout j'aime beaucoup ce qu'elle représente (aussi bien en tant qu'autrice que lectrice d'ailleurs). Sur ce point, j'ai très envie d'en parler ici mais je pense que ce n'est pas l'endroit. Je crois que je préfére largement vous laisse découvrir ce qu'est la Cité de Minuit, et vous faire votre propre opinion dessus. Alors, oui, du coup, je ne vais pas en dire beaucoup, mais vraiment, découvrez Cyan, la Funambule et les autres Nocturnes, leurs rêves et leurs cauchemars par vous-même. Vous ne serez pas déçu de ce voyage-là. On y retrouve toute la magie de la plume de l'autrice, les descriptions magnifiques, l'onirisme aussi. Chose que l'on trouve aussi dans la partie "Samuel" mais en moins "beau" ou merveilleux. 

J'ai lu le roman lentement, prenant mon temps pour le faire. J'ai dû le poser parfois parce qu'il me parlait trop et que j'avais besoin de réfléchir à ce que j'ai lu. J'ai lâché le roman avec une méchante poussière dans l'œil. Oui, j'avoue, j'ai pleuré en le refermant. J'étais émue. J'étais émue parce que la fin est parfaite pour le roman et que j'étais heureuse pour les personnages. Ce n'était pas de la tristesse, mais de la joie. Bien entendu, Midnight City est un coup de cœur. 

Autre chose, je trouve que c'est le roman qui montre le plus ce que Rozenn fait, il parle aussi bien onirisme que "vie réelle". Il montre ces deux facettes importantes de son travail, le fait très bien et en plus de ça, même s'il a un tome deux, il se lit tel un one-shot. 







jeudi 3 novembre 2022

La Bataille du Labyrinthe, Percy Jackson, tome 4, Rick Riordan

Avant une lecture qui risque de me prendre du temps et pas mal d'énergie (coucou le dernier tome en VF de la Roue du Temps)(oui enfin, il est là), je suis partie sur quelque chose d'un peu moins exigeant pour moi. Lu en moins de 24h (on remerciera le gros rhume qui m'a cloué à mon canapé), cette bataille du Labyrinthe n'est peut-être pas le meilleur tome de la série mais il est des plus intéressants pour la suite.

La Bataille du Labyrinthe, Percy Jackson, tome 4, Rick Riordan

Editeur ; le livre de poche
Collection : jeunesse
Année de parution : 2016
Titre en VO : Percy Jackson and the Olympians, book 4: The Battle of the Labyrinth 
Année de parution en VO : 2008
Nombre de pages : 416

A lire : 
- Vous aimez la mythologie grecque (mais que vous n'êtes pas ultra exigeant)
- Vous voulez un héros souffrant de trouble de l'attention avec hyperactivité

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les récits à la première personne

Présentation de l'éditeur : 

Le grand combat va commencer... La vie de Percy est menacée. L'armée de Cronos s'apprête à attaquer la Colonie des Sang-Mêlé, en empruntant le Labyrinthe de Dédale. Percy et ses amis doivent trouver Dédale avant Cronos et tout faire pour lui barrer la route. Mais circuler dans l'enfer souterrain n'est pas aisé... surtout quand le chemin est parsemé d'effroyables pièges

Mon avis

J'aime bien les livres qui commencent quasi toujours pareil. Chez Percy, on a toujours le même soucis, comment ne pas se faire virer de l'école ? Bon, là, il n'y est pas encore tout à fait mais ça reste la même chose. Et comme toujours, c'est cette première attaque qui va conditionner un peu la suite. Surtout, elle va nous permettre de retrouver Rachel Elisabeth Dare, que nous avions brièvement rencontré dans le tome précédent. Une rencontre qui ne semble pas beaucoup plaire à cette chère Annabeth d'ailleurs… Malheureusement pour eux, ce n'est pas leur seul problème. A la colonie, Grover n'arrive pas à se faire entendre quant à la présence de Pan dans le monde. Pire, nos amis vont découvrir que le labyrinthe de Dédale a une entrée dans la forêt et que Luc cherche à pouvoir l'utiliser. Il n'en faut pas plus pour que notre groupe d'ami, accompagné de Tyson, le demi-frère cyclope de Percy, se ruent dans le labyrinthe à la recherche de Dédale.

Le labyrinthe de Dédale fait parti de ces mythes qu'on connait tous. C'est lui qui renferme le minotaure. Or, dans la légende, Ariane aide Thésée à vaincre la bestiole et surtout à sortir du labyrinthe Grace à une pelote de laine. Minos, fou de rage, enferme Dédale, créateur du labyrinthe et son fils, Icare dans le labyrinthe. Pour s'en sortir, Dédale créera des ailes de plumes et de cire. Icare, n'écoutant pas son père, volera trop haut, ce qui fera fondre la cire. La chute lui sera mortelle. L'inventeur volera lui jusqu'en sicile ou avec l'aide des filles du roi Cocalos, il se vengera de Minos (cette partie est parfois moins connu il me semble). Dans Percy Jackson, Dédale finit par retourner de son plein grés dans le labyrinthe. Un endroit situé sous terre, entre notre monde et les Enfers et qui grandit de jour en jour. Pour le reste, c'est pour le moins fidèle à la légende, ce que je trouve agréable. Surtout, l'histoire de Dédale a un énorme impact sur tout le roman. Surtout, elle permet d'avoir l'un des thèmes le plus important de ce tome, celui de la rédemption et du pardon (mais j'en ai déjà trop dit pour le coup, je crois).  Il n'est pas le seul mythe a entrer en compte dans ce tome, même s'il est le plus important. On retrouve aussi Calypso, les forges d'Héphaistos, les écuries d'Augias ou encore les Hécatonchies par exemple. C'est un véritable festival de ce côté et j'adore ça. Ma passion pour la mythologie grecque a soudain repris le dessus avec ce tome (ce qui n'avait pas été tout à fait le cas avec les autres).

Mais si j'ai apprécié les mythes que l'on redécouvre dans ce tome, je dois bien avouer que je l'ai trouvé un peu moins bon que les précédents. En fait, le problème, c'est que, pour moi, c'est vraiment un tome de transition. On arrive presque à la fin et il faut rassembler tous les éléments pour celle-ci. Alors, oui, la découverte du labyrinthe est plutôt sympa (enfin, ça dépend pour qui) et le roman met un point final à l'un des arcs d'un des personnages. Mais il se passe peut-être beaucoup trop de chose dedans et il parait parfois un peu brouillon. Comme je le disais, il fallait finir certains arcs pour arriver à la fin de la série. Je crois que c'est ça qui m'a le plus dérangé dans ma lecture. On ajoute à ça l'arrivée d'autres arcs, la prophétie incomplète d'Annabeth (je le sens mal pour elle, ça), l'arrivée de Cronos autrement que dans son cercueil (pardon pour le spoil), Typhon qui ne devrait plus tarder à s'échaper etc... Ca fait quand même pas mal d'information dans un seul tome. Du coup, comme le labyrinthe, le lecteur peut se perdre dans toutes les informations données.

Heureusement, les personnages permettent de passer un peu outre. J'avoue que j'aime beaucoup Percy. Il fait parti de ces héros qui ne comptent pas que sur eux-mêmes pour arriver à leur but. Il a vraiment un petit quelque chose d'attachant que j'apprécie chez lui. Et puis, le voir galérer avec ses sentiments m'a fait quelque peu rire. Le fait qu'Annabeth soit à nouveau bien présente est pour moi un gros plus. J'ai aussi été pas mal toucher par Grover dans ce tome. L'acolyte de Percy n'a pas un gros rôle ici, d'ailleurs, on ne le voit pas durant un petit moment, mais le peu qu'on le voit m'a assez ému en fait (attention, je spoile : sa rencontre avec Pan est si prenante). Mais surtout, on découvre enfin réellement Nico di Angelo. Après une apparition pas trop remarqué dans le tome précédent, son histoire rappelle ici pas mal celle de Dédale. Les deux personnages se font écho, je trouve, et c'est plutôt intéressant à suivre. Enfin, il y a Rachel, élément perturbateur pour le duo Percy/Annabeth. Elle, j'ai hâte de voir ce qu'elle va devenir.

Pour finir, j'ai bien aimé le tome même si je le trouve un peu en dessous des autres. N'empêche que pour l'instant, Percy, c'est l'une de mes séries jeunesses préférées (je le dis à chaque tome, c'est bien la preuve non ?). Hate de décourvir le dernier tome maintenant.

mercredi 2 novembre 2022

L'héritage de Richelieu, Philippe Auribeau

 Ca faisait un moment que je voulais découvrir cette suite des Lames du Cardinal. J'aime beaucoup la trilogie de Pevel et, vraiment, cette suite me faisait envie. En même temps, j'ai toujours un peu peur des reprises et je crois que c'est pour ça que j'ai tardé à lire ce fameux héritage. 

L'héritage de Richelieu, Philippe Auribeau

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 456

A lire si : 
- Vous avez aimé les Lames de Pevel (et surement le jdr, mais je n'y ai jamais joué)
- Vous voulez une aventure de cape et d'épée avec des dragons

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur : 

Retrouvez, pour la première fois réunie dans son intégralité, une aventure des Lames du Cardinal écrite par Philippe Auribeau et inspirée de l’univers créé par Pierre Pevel.
1643. Richelieu est mort, Louis XIII aussi. Mazarin préside désormais aux affaires de la France. Dans l’ombre, les redoutables dragons poussent leurs pions.
Mais Richelieu a légué à son successeur son plus formidable atout : les Lames du Cardinal, une troupe de bretteurs et d’aventuriers qui a déjà mis les dragons en échec par le passé. Reformées autour du comte de Clément-Lefert, les Lames se lancent sur la piste d’un trafic sans précédent de substances draconiques, susceptible de mettre à mal le trône de France…

Mon avis

Les reprises d'univers par d'autres auteurs peuvent être à double tranchant, un peu comme la fanfiction en fait. On a envie de bien faire, de montrer notre vision de l'œuvre originale et parfois, on va trop loin, on se rate et le lecteur n'apprécie pas. Parfois, ça fonctionne aussi bien que l'œuvre de base, des fois même mieux, et là, c'est bingo. Le problème, c'est que le lecteur, souvent, prend des gants avant de se lancer. Il garde en tête le matériel de base, parfois un peu trop d'ailleurs. J'avoue que c'est mon cas. J'ai tendance à avoir toujours en tête la base et il faut vraiment que ça soit bien pour que j'en sorte. Auribeau a un avantage certain avec son Héritage, il connait l'univers pour y avoir travaillé dessus lors de l'adaptation en jeu de rôle. Il sait ce que les lecteurs attendent de son roman et c'est ce qu'il va leur donner.

Richelieu est mort. On aurait pu croire qu'il en serait de même pour les Lames, mais non. Le cardinal a laissé sa meilleure arme à son successeur. Pourtant, au début du roman, les Lames de Clément-Lefert sont dissoutes, et leur capitaine peut prêt à reprendre son rôle. Sauf que Mazarin a besoin d'eux pour démanteler un nouveau complot de la Griffe Noire. Si Clément-Lefert dit non, ce n'est pas le cas du reste des Lames. Mais le trafic de stupéfiant n'est que l'arbre qui cache la forêt...

Première chose avec cet Héritage, il faut découvrir les nouvelles lames. Celles que nous connaissions ne sont plus là, laissant la place à un nouveau groupe. Un groupe plutôt intéressant d'ailleurs avec des personnage forcément haut en couleur. Il fallait bien ça pour remplacer le premier groupe. Ainsi, on trouve l'Architecte, jeune homme capable de pondre un plan compliqué en quelques minutes, Gribouille, ancien franciscain qui s'est bien éloigné de dieu on va dire, Da'Kral, un drac rouge et enfin, la fratrie Horville composé de Simon et d'Eléonore. Le tout finalement bien mené par le comte de Clément-Lefert, vieil homme sur le déclin niveau santé. J'avais un peu peur de me retrouver avec des personnages ressemblant aux premières lames et ce n'est pas le cas, ce qui me rassure. Ces Lames-ci sont moins nobles, moins militaires aussi (on rappelle qu'on a une baronne, un chevalier, un mousquetaire ou encore un garde du cardinal aussi dans les premières Lames), mais tout aussi sympathique à suivre. Je dois avouer que j'ai vite eu mes préférences (l'Architecte, et cela même si on ne le voit pas dans les sept parties que compte cette intégrale, Eléonore, Clément-Lefert aussi), mais je les ai tous apprécié. La troupe me semble fort bien fonctionner et aucun personnage ne prend vraiment le pas sur l'autre.  Chose intéressante, on va, petit à petit, rencontrer des personnages que l'on connait déjà. C'est une chose attendue, forcément, pour cette suite. Ainsi, certaines Lames reviennent, parfois pour quelques pages, parfois un peu plus. Ca faisait partie de mes attendes, je ne suis pas déçue. 

Passons à présent à l'histoire. Le mélange cape et épée et fantasy fonctionne toujours aussi bien. Personnellement, j'adhère complétement et je rêve de trouver plus de romans dans ce genre. J'avoue par contre que la période Mazarin et régence de Louis XIV n'est pas tout à fait celle que je connais le mieux et je suis un peu perdu avec les quelques noms de noble que l'on retrouve (en plus de ça, on trouve bien moins de personnages littéraires, ceux que j'avais apprécié aussi dans la trilogie originale). Auribeau a su tiré parti de cela en ne mêlant quasiment pas la cour à l'histoire et les quelques nobles que nous croisons sont assez connu pour ne pas aller fouiller dans les manuels d'histoires. Surtout, il va amener son intrigue hors de Paris, nous entrainant vers Saint-Malo par exemple ou faisant un retour au Mont des Chatelaines (où va se dérouler une bonne partie de l'intrigue). J'y trouve pourtant à redire, j'avoue que j'aurais peut-être préféré ne pas revenir au mont. J'adore l'intrigue que l'on suit et la manière dont le mont est utilisé. Mais je trouve que c'est trop utilisé le matériel de base. J'aurais voulu plus de nouveauté, un autre lieu, peut-être (mais dans ce cas, l'apparition d'Agnes aurait été moins percutante, et on aurait pu eu Reynault d'Ombreuse). C'est compliqué de m'expliquer sur ce fait, disons que c'est un ressenti plus qu'autre chose.

Enfin, parlons du format. Si j'ai lu l'Héritage de Richelieu d'une traite, puisque j'ai récupéré l'intégrale à la médiathèque, il a d'abord était édité en série (j'ai d'ailleurs le premier épisode dans la PAL de ma liseuse depuis un bon moment...)(je vais pouvoir l'en sortir, tiens). Cela se ressent dans la lecture, puisque le roman se divise en sept partie, toute comprenant une histoire indépendante dans l'histoire (souvent pour mettre en avant un personnage d'ailleurs). Ca fonctionne bien (j'ai tenté de m'arrêter les trois premiers jours pile à la fin d'une partie, après, j'étais en congés et malade, j'ai tout lu d'un coup) et ça donne vraiment très envie de continuer. De plus, l'écriture d'Auribeau est vraiment très sympa. Le rythme est là, les péripéties aussi. Il manque peut-être un peu d'émotion entre les personnages à mon gout. Le tout en fait un page-turner très sympa à lire.

Et donc, j'ai adoré ma lecture. Je suis ravie de voir que l'auteur a su se servir de la trilogie de base tout en réussissant à en sortir pour écrire sa propre histoire. C'est vraiment une bonne suite pour moi, qui n'en fait pas trop dans la ressemblance (malgré le passage au mont) et qui arrive carrément à vivre par elle-même. Bref, malgré quelques défauts déjà évoqué, c'est une réussite de mon côté. 

mardi 25 octobre 2022

L'heure du loup, Robert McCammon

 J'ai ce roman dans ma pal numérique depuis un bon moment. A vrai dire, je ne me souvenais plus du tout de son résumé ni même du pourquoi je l'avais récupéré. Il était donc temps qu'il sorte.

L'heure du loup, Robert McCammon

Editeur : Milady
Collection : terreur
Année de parution : 2011
Titre en VO : Wolf's hour
Année de parution en VO : 1989
Format : AZW

 A lire si : 
- Vous aimez les romans d'espionnage type James Bond
- Vous aimez les loups-garous

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas la violence

Présentation de l'éditeur : 

Michael Gallatin est un as de l’espionnage, un séducteur, mais surtout un loup-garou. Capable de se transformer à la vitesse de l’éclair, de tuer silencieusement et avec une incroyable férocité, il a déjà donné un aperçu de ses talents en Afrique contre Rommel. Il doit maintenant s’acquitter de la plus dangereuse et de la plus délicate des missions : découvrir qui se cache derrière l’opération « Poing d’Acier », le mieux gardé des plans secrets nazis.

Mon avis

Après avoir relu la quatrième de couverture (il fallait bien) et m'être dit que "super, ça passe pour amasser un peu plus de point sur le challengeSFFF2022", je me suis lancée dans l'Heure du loup. On commence avec un premier chapitre qui nous met direct dans l'ambiance, en pleine campagne d'Afrique du nord, non loin du Caire. On découvre rapidement Michael Gallatin (sous forme lupine, ce que j'apprécie assez), son métier et sa manière de vivre. Il faut quelques pages à l'auteur pour poser son personnage et quelques autres pour me faire lever les yeux au ciel. Ce qu'il y a de bien, c'est que du coup, il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour savoir à quoi m'en tenir lorsque notre personnage se retrouve en présence de dame. Mais revenons à notre histoire.

Mickael Gallatin est un homme loup (le terme loup garou n'est pour ainsi dire jamais utilisé, ce qui n'est pas plus mal, je pense). Il travaille comme espion pour le Royaume-Uni et se voit confier une mission des plus importants : empêcher les allemands de saboter le débarquement, prévu pour début juin. D'abord, réticent, il finit par se faire parachuter en France. La mission l'amènera de Paris à Berlin, à la recherche de "Poing d'Acier" quoique cela puisse être. Les diverses parties sont entrecoupés par la jeune de Michael, lorsqu'il s'appelait encore Mikhaïl. Fils d'un ami du tsar, il est mordu par un loup alors qu'il tente d'échapper aux assassins de ses parents. Commence alors pour lui une nouvelle vie au sein de la meute, où il a tout à apprendre.

Je dois avouer que j'ai parfois du mal avec deux récits qui s'entremêlent, surtout quand ce sont des récits passé/présent. J'ai failli avoir le problème ici, ne comprenant pas tout à fait pourquoi l'auteur nous entrainé dans le passé de son héros. J'ai toujours la méchante impression que les auteurs en ajoutent juste pour ajouter des pages en plus à un récit qui manque parfois d'enjeux ou même d'action. Or, ici, ce n'est pas le cas. La partie "présent" se suffit à elle-même, largement. Elle est rythmée, pleine de rebondissements et d'actions. Et vous savez quoi ? la partie "passé" aurait pu elle-aussi se suffire à elle-même. Elle aurait fait une parfaite novella à mon gout. Or, si au départ je me demandais pourquoi avoir mêlé les deux, j'ai fini par le comprendre petit à petit. La partie "passé" apporte beaucoup pour comprendre Michael. Et clairement, je pense que ça valait le coup de couper les deux récits ainsi. 

Parce que Michael, à première vue et si on oublie sa lycanthropie, ressemble à James Bond. C'est le type a faire tomber toutes les femmes qu'ils croisent (et qui le fait d'ailleurs…), qui se sort de toutes les situations, même les pires (et il va en connaitre des bien gratinées, des situations) et qui réussit tout ce qu'il entreprend. A vrai dire, si ce genre de récit ne me déplait pas, ce n'est pas non plus ce que j'aime le plus. L'ajout de la lycanthropie est plutôt bien foutu, Michael ne se transformant pas pour un oui ou un non (c'est même d'ailleurs l'inverse) et les transformations sont toujours utiles et pas juste là pour faire jolie. Or, en découvrant comment il a été transformé mais surtout les années qu'il a passé avec la meute et surtout l'enseignement que lui a dispensé Wiktor, l'alpha. Toute la profondeur du personnage se trouve dans ces passages. C'est ce qui le fait bouger, l'incite à agir alors qu'il pourrait être bien tranquillement dans sa maison du pays de Galles. C'est aussi, finalement, ce qui fait le plus ressortir le thème principal du roman. 

Mais si j'ai fini par apprécier Michael, je dois dire que j'ai été un peu déçue par les personnages qui gravitent autours de lui, surtout dans la partie "présent". Les femmes, toutes résistantes, s'effacent trop souvent pour devenir love-interest. Heureusement, Chesna, l'espionne qu'il rencontre à Berlin est un peu plus que la belle blonde juste bonne à être à son cou (même si elle n'en reste pas moins une damzel in destress alors qu'elle aurait pu être bien plus que ça, vraiment). Les hommes sont des faire valoir et rien de plus. Quant aux ennemis, ils sont dépend comme de pur produit du nazisme, sans la moindre nuance. Oui, ils sont méchants mais ils sont surtout ultra archétypaux. Je trouve ça dommage quand même. Côté "passé", on est pas forcément mieux mais l'aspect meute étant pris en compte, ça efface un peu les défauts côté homme. Côté femme, on se retrouve avec des personnages qui sont vu comme des reproductrices et puis c'est un peu tout… Bref, c'est pas la panacée de ce côté, ce que, de toute façon, j'avais bien compris dès le départ. N'empêche que j'aimerai bien lire ce genre de roman avec des femmes ayant un autre rôle.

Au final, ce fut une lecture sympathique. Le roman a assez de rebondissement pour que les pages se tournent sans problème et, bon, faut avouer que parfois, un roman d'espionnage à la James Bond, c'est plutôt sympa (même si c'est pas ce que je préfère). Par contre, âme sensible s'abstenir, parfois l'auteur apprécie aller dans ce que l'homme a fait de pire, surtout vu la période de son histoire (et les descriptions sont peu ragoutante)