mercredi 2 novembre 2022

L'héritage de Richelieu, Philippe Auribeau

 Ca faisait un moment que je voulais découvrir cette suite des Lames du Cardinal. J'aime beaucoup la trilogie de Pevel et, vraiment, cette suite me faisait envie. En même temps, j'ai toujours un peu peur des reprises et je crois que c'est pour ça que j'ai tardé à lire ce fameux héritage. 

L'héritage de Richelieu, Philippe Auribeau

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 456

A lire si : 
- Vous avez aimé les Lames de Pevel (et surement le jdr, mais je n'y ai jamais joué)
- Vous voulez une aventure de cape et d'épée avec des dragons

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur : 

Retrouvez, pour la première fois réunie dans son intégralité, une aventure des Lames du Cardinal écrite par Philippe Auribeau et inspirée de l’univers créé par Pierre Pevel.
1643. Richelieu est mort, Louis XIII aussi. Mazarin préside désormais aux affaires de la France. Dans l’ombre, les redoutables dragons poussent leurs pions.
Mais Richelieu a légué à son successeur son plus formidable atout : les Lames du Cardinal, une troupe de bretteurs et d’aventuriers qui a déjà mis les dragons en échec par le passé. Reformées autour du comte de Clément-Lefert, les Lames se lancent sur la piste d’un trafic sans précédent de substances draconiques, susceptible de mettre à mal le trône de France…

Mon avis

Les reprises d'univers par d'autres auteurs peuvent être à double tranchant, un peu comme la fanfiction en fait. On a envie de bien faire, de montrer notre vision de l'œuvre originale et parfois, on va trop loin, on se rate et le lecteur n'apprécie pas. Parfois, ça fonctionne aussi bien que l'œuvre de base, des fois même mieux, et là, c'est bingo. Le problème, c'est que le lecteur, souvent, prend des gants avant de se lancer. Il garde en tête le matériel de base, parfois un peu trop d'ailleurs. J'avoue que c'est mon cas. J'ai tendance à avoir toujours en tête la base et il faut vraiment que ça soit bien pour que j'en sorte. Auribeau a un avantage certain avec son Héritage, il connait l'univers pour y avoir travaillé dessus lors de l'adaptation en jeu de rôle. Il sait ce que les lecteurs attendent de son roman et c'est ce qu'il va leur donner.

Richelieu est mort. On aurait pu croire qu'il en serait de même pour les Lames, mais non. Le cardinal a laissé sa meilleure arme à son successeur. Pourtant, au début du roman, les Lames de Clément-Lefert sont dissoutes, et leur capitaine peut prêt à reprendre son rôle. Sauf que Mazarin a besoin d'eux pour démanteler un nouveau complot de la Griffe Noire. Si Clément-Lefert dit non, ce n'est pas le cas du reste des Lames. Mais le trafic de stupéfiant n'est que l'arbre qui cache la forêt...

Première chose avec cet Héritage, il faut découvrir les nouvelles lames. Celles que nous connaissions ne sont plus là, laissant la place à un nouveau groupe. Un groupe plutôt intéressant d'ailleurs avec des personnage forcément haut en couleur. Il fallait bien ça pour remplacer le premier groupe. Ainsi, on trouve l'Architecte, jeune homme capable de pondre un plan compliqué en quelques minutes, Gribouille, ancien franciscain qui s'est bien éloigné de dieu on va dire, Da'Kral, un drac rouge et enfin, la fratrie Horville composé de Simon et d'Eléonore. Le tout finalement bien mené par le comte de Clément-Lefert, vieil homme sur le déclin niveau santé. J'avais un peu peur de me retrouver avec des personnages ressemblant aux premières lames et ce n'est pas le cas, ce qui me rassure. Ces Lames-ci sont moins nobles, moins militaires aussi (on rappelle qu'on a une baronne, un chevalier, un mousquetaire ou encore un garde du cardinal aussi dans les premières Lames), mais tout aussi sympathique à suivre. Je dois avouer que j'ai vite eu mes préférences (l'Architecte, et cela même si on ne le voit pas dans les sept parties que compte cette intégrale, Eléonore, Clément-Lefert aussi), mais je les ai tous apprécié. La troupe me semble fort bien fonctionner et aucun personnage ne prend vraiment le pas sur l'autre.  Chose intéressante, on va, petit à petit, rencontrer des personnages que l'on connait déjà. C'est une chose attendue, forcément, pour cette suite. Ainsi, certaines Lames reviennent, parfois pour quelques pages, parfois un peu plus. Ca faisait partie de mes attendes, je ne suis pas déçue. 

Passons à présent à l'histoire. Le mélange cape et épée et fantasy fonctionne toujours aussi bien. Personnellement, j'adhère complétement et je rêve de trouver plus de romans dans ce genre. J'avoue par contre que la période Mazarin et régence de Louis XIV n'est pas tout à fait celle que je connais le mieux et je suis un peu perdu avec les quelques noms de noble que l'on retrouve (en plus de ça, on trouve bien moins de personnages littéraires, ceux que j'avais apprécié aussi dans la trilogie originale). Auribeau a su tiré parti de cela en ne mêlant quasiment pas la cour à l'histoire et les quelques nobles que nous croisons sont assez connu pour ne pas aller fouiller dans les manuels d'histoires. Surtout, il va amener son intrigue hors de Paris, nous entrainant vers Saint-Malo par exemple ou faisant un retour au Mont des Chatelaines (où va se dérouler une bonne partie de l'intrigue). J'y trouve pourtant à redire, j'avoue que j'aurais peut-être préféré ne pas revenir au mont. J'adore l'intrigue que l'on suit et la manière dont le mont est utilisé. Mais je trouve que c'est trop utilisé le matériel de base. J'aurais voulu plus de nouveauté, un autre lieu, peut-être (mais dans ce cas, l'apparition d'Agnes aurait été moins percutante, et on aurait pu eu Reynault d'Ombreuse). C'est compliqué de m'expliquer sur ce fait, disons que c'est un ressenti plus qu'autre chose.

Enfin, parlons du format. Si j'ai lu l'Héritage de Richelieu d'une traite, puisque j'ai récupéré l'intégrale à la médiathèque, il a d'abord était édité en série (j'ai d'ailleurs le premier épisode dans la PAL de ma liseuse depuis un bon moment...)(je vais pouvoir l'en sortir, tiens). Cela se ressent dans la lecture, puisque le roman se divise en sept partie, toute comprenant une histoire indépendante dans l'histoire (souvent pour mettre en avant un personnage d'ailleurs). Ca fonctionne bien (j'ai tenté de m'arrêter les trois premiers jours pile à la fin d'une partie, après, j'étais en congés et malade, j'ai tout lu d'un coup) et ça donne vraiment très envie de continuer. De plus, l'écriture d'Auribeau est vraiment très sympa. Le rythme est là, les péripéties aussi. Il manque peut-être un peu d'émotion entre les personnages à mon gout. Le tout en fait un page-turner très sympa à lire.

Et donc, j'ai adoré ma lecture. Je suis ravie de voir que l'auteur a su se servir de la trilogie de base tout en réussissant à en sortir pour écrire sa propre histoire. C'est vraiment une bonne suite pour moi, qui n'en fait pas trop dans la ressemblance (malgré le passage au mont) et qui arrive carrément à vivre par elle-même. Bref, malgré quelques défauts déjà évoqué, c'est une réussite de mon côté. 

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