dimanche 20 novembre 2022

Un souvenir de Lumière, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan & Brandon Sanderson

 Ceci va être un avis un peu particulier de la Roue du Temps. Il n'y aura pas de résumé, enfin pas complètement. Il va être bourré de spoiler. Il va surtout parler de la série, de moi, de notre rapport. Bref, je viens de finir plus de vingt ans de voyage et je crois que ça va être compliqué. 

Un souvenir de Lumière, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan & Brandon Sanderson

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2022
Titre en VO : The Wheel of Time, book 14: A Memory of Ligh
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 1028

A lire si : 
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

Au champs de Merrilor, les dirigeants de toutes les nations sont réunis pour soutenir Rand Al'Thor ou, au contraire, l'empêcher de briser les sceaux de la prison du Ténébreux. La Chaire d'Amyrlin, Egwene, pense que c'est pure folie. D'autres y voient le dernier espoir de l'humanité.
En Andor, les Trollocs ont conquis Caemlyn. Dans le rêve des loups, Perrin affronte Tueur. A Ebou Dar, Mat va rendre visite à Ton, son épouse Seanchanienne devenue l'Impératrice Fortuona.
Alors que tourne la Roue du Temps, la fin d'Âge approche et l'Ultime Bataille décidera de l'avenir du monde.

Mon avis

VOus savez, j'ai refermé le livre il n'y a pas une demie-heure. D'habitude, j'attends au moins le lendemain pour écrire mon article. J'attends que les émotions retombent, j'attends d'être sûre de ce que je vais dire. D'habitude, ça ne fait pas des années que j'attends la fin d'une série. Ça ne fait pas non plus presque vingt cinq ans que je l'ai commencé, la dite série. La Roue du Temps, ce n'est pas juste une série de plus dans ma bibliothèque. Ça ne l'a jamais vraiment été, je crois. Dès le début, j'ai tellement accroché à cette histoire (enfin, à son second tome, puisque je n'ai lu le premier que quelques années après (et surtout après avoir lu les tomes deux, trois et quatre)(je raconte tout ça je ne sais plus trop où d'ailleurs, peut-être sur le blog ou sur insta)). J'ai donc ouvert ce Souvenir de Lumière dès son achat (le jour de sa sortie) et je me suis lancée dedans. Petit bout par petit bout. C'est marrant, alors que je voulais lire cette fin, enfin savoir comment l'Ultime Bataille allait se passer, j'ai pris mon temps. Je l'ai un ou deux chapitres par soir en semaine, un peu plus le week-end. Je n'avais pas tant que ça envie de quitter tous ces personnages. Alors, j'ai pris tout mon temps. Et j'ai dit au revoir à Rand, Egwene, Mat, Nyneave et tous les autres. Pas adieu, parce que je vais les retrouver, forcément. Juste au revoir. Et savoir enfin comment tout cela se finit.

Un Souvenir de Lumière est donc le dernier tome de la Roue du Temps en VF. C'est le tome de l'Ultime Bataille, et autant le dire de suite, je pense qu'il n'aurait pas été pareil s'il avait été écrit par Robert Jordan. J'aime énormément Sanderson, j'aime énormément la vision qu'il a des batailles et la manière dont il les mène dans ses livres. Mais quelque chose m'a légèrement dérangé. Peut-être parce que le roman n'est qu'une immense bataille mené sur trois fronts différents et qu'autant le dire, rien ne va pour nos héros. Peut-être juste parce qu'il manque une chose que j'aime tellement chez Jordan et qu'on retrouve parfois peu chez Sanderson, la contemplation. Alors oui, je sais, contempler un champs de bataille n'aurait pas été un truc super. Surtout que durant une bonne partie du roman, le camps de nos héros est particulièrement malmené. Sur ce point, Sanderson est terriblement efficace. On ressent le désespoir, la haine, l'acharnement, les blessures et le goût du sang. Pas de soucis. J'ai tremblé, j'ai serré les dents, j'ai (faillit) pleurer souvent. Mais il m'a manqué un peu de lumière dans tout ça. De vrais moment de grâce comme Jordan arrivait à en mettre même dans le pire des moments. Je me demande aussi, comme souvent en lisant les trois dernières tomes, seuls que j'ai de chez Bragelonne, si ça ne vient pas du traducteur. J'ai beau râlé sur Hilling et Rosemblum, j'ai du mal avec le côté trop moderne de leur successeur. Je suis trop habituée à mes vieilles traductions, je crois.

Mais revenons au roman lui-même. Je savais à peu prés à quoi m'attendre. On va pas se mentir, le livre est sortit il y a déjà dix bonnes années en VO et dans une bonne partie du monde. Des spoilers, j'en ai vu. Je savais ce qu'il allait se passer dans les grandes lignes. Est-ce que je m'attendais à tout ? Non. Pas vraiment. C'était intense, c'est vrai. Jordan et Sanderson ne nous épargne pas grand chose. Le roman commence au champs de Merrilor, où Rand réussit, tant bien que mal, à enfin mettre Egwene de son côté (peut-être trop rapidement à mon goût d'ailleurs), puis, il est décidé de combattre le mal sur trois front, à Caemlyn, alors que la ville est prise par les Trollocs (un symbole tout ça), en Kandor, où les pays sont déjà sous l'emprise des armées des Ténèbres et enfin, à Shayol Ghul. Mais rien ne va. Les Réprouvés mettent des bâtons dans les roues des armées du Dragon Réincarné et tous les fronts reculent. Il faut l'intervention de Mat, et des Seanchaniens, pour que l'espoir renaisse d'un coup. Mais là, encore, il a beau être l'un des meilleurs stratèges de cette troisième Ère, il galère bien lui aussi. Autant que Perrin, à la recherche de Tueur dans le monde des loups, ou que Rand lui-même face au Ténébreux. Tous, absolument tous, vont se montrer héroïque. Nous sommes à la toute fin, il est temps de tout donner. Et c'est ce que les personnages vont faire, souvent à leur propre manière, parfois jusqu'à la mort (certaines m'ont vraiment fendue le coeur, je dois vous l'avouer (non je ne dirais pas lesquelles, parce que ça spoile beaucoup trop)). Et tout ça pour permettre à Rand de vaincre, de tuer le Ténébreux. 

J'ai fini le livre avec une boule à la gorge. J'étais fière de Rand, d'Egwene, de Perrin, de Mat, des autres. J'étais heureuse de voir la manière dont tout cela finit. Je trouve d'ailleurs cette fin fort bien, à l'image de la Roue elle-même. Cela, même si je trouve que certains arcs ont été fini bien vite (pour Fain par exemple, je ne m'attendais pas à ce que j'ai lu, idem pour Tueur finalement, ça va trop vite sur la fin). Cette fin, ce dernier tome, aurait probablement pu être un peu mieux, même à mes yeux. Il a des défauts, des fins d'arcs trop rapidement, des morts que je n'aurais pas voulu, des défauts dans la traduction (je reviens toujours à la même chose chez Mallé, mais sans déconner, il peut pas faire attention aux noms ? Les inversions entre Elayne et Egwene quand on parle d'Elayne depuis déjà vingt paragraphes, ça suffit quoi. On retrouve la même chose avec Rand, Mat et Perrin (encore plus chiant, si vous voulez mon avis) ou même entre Rand et un Réprouvé, c'est lourd à la fin)(au prix où on paie le roman, on espère tout de même que le traducteur est relu à un moment).

Et à présent, je me sens vide. J'ai fini. Enfin. Et je me sens vide. Une fin quasi parfaite, quelques larmes pour certains personnages et un sourire couillon sur le visage. Voilà, j'ai fini la Roue du Temps. Et ce fut une aventure énorme. Mais ce n'est qu'une fin parmi d'autres, n'est-ce pas ? Parce que la Roue tourne toujours (et que je dois la finir en VO et que oui, je la relirais, bien entendu, en VF). Au revoir, Rand et les autres. A bientôt.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire