mardi 26 juin 2018

Sac d'os, Stephen King

Ma lecture d'Ecriture, Mémoires d'un métier, m'a donné envie de me lancer dans un nouveau King. Ca tombe bien, j'aime lire du King lorsque les chaleurs sont là et que l'été s'installe comme il faut ( en vrai, je ne lis du Stephen qu'en été et en hiver, je sais pas, les températures de ces deux périodes me semblent propice à ce genre de lecture). J'ai donc jeté mon dévolu sur le dernier dans ma PAL (faut que je retourne me prendre deux-trois King bientôt donc)(quoique j'en ai un ou deux dans le Kindle il me semble), Sac d'os

Sac d'os, Stephen King

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2011
Titre en VO : Bag of bones
Année de parution : 1998
Nombre de pages : 726

A lire si :
- Vous voulez une histoire de fantômes
- Vous voulez frisonner mais pas trop

A ne pas lire si
- Vous n'aimez pas les débuts un peu lents
- Vous voulez avoir très très peur

Présentation de l'éditeur :

Reclus à Sara Laughs, sa maison de campagne, près d'un lac, Mike Noonan n'écrit plus. Depuis la mort brutale de sa femme Jo, enceinte, ce romancier à succès connaît l'angoisse de la page blanche.
La rencontre de la petite Kyra, puis de sa mère Mattie, jeune veuve en butte à la malveillance de son richissime beau-père, amorce-t-elle pour Mike un nouveau départ ? Il le croit, mais c'est compter sans les ombres qui hantent Sara Laughs. Celle notamment d'une chanteuse de blues, violée et assassinée des décennies plus tôt par les racistes du coin...
En devenant l'allié de Mattie et de Kyra, Mike a bravé les forces de l'enfer. Elles vont se déchaîner contre lui.

Mon avis

Je n'avais jamais entendu parler de Sac d'os jusqu'au jour où je l'ai croisé à la librairie. Bon, il faut dire qu'à part les gros gros succès de King, je n'ai pas entendu parler de tous ses bouquins (en même temps, il en est presque à une quarantaine de publier il me semble, dont beaucoup avant ma naissance et plus encore avant que je n'ai eu l'âge de le lire). Bref, c'est son vingt-cinquième bouquin, sorti en 1998 et pour l'instant, il me semble bien que ce soit l'un de mes préférés (tu auras compris, lecteur, que j'ai donc aimé).

Le roman commence tranquillement, si on peut dire. Par une chaude journée d'été, Johanna Noonan décède sur le parking de la pharmacie, suite à un AVC. S'en suit une centaine de pages où l'on va suivre son mari dans son désarroi, découvrir à quel point il n'arrive plus à écrire. Une centaine de pages assez longues où l'on apprend à connaitre un peu plus Mike Noonan, héros et narrateur de l'histoire. Autant le dire, cette première partie peut vous faire lâcher le roman tant il ne s'y passe pas grand chose, du moins, en apparence. Car, s'il faut effectivement attendre que Noonan se rende dans sa maison de campagne pour que l'action commence vraiment, en connaitre un peu plus sur sa psychologie et sa femme n'est pas du tout inintéressant. Puis, passé les cent premières pages, nous entrons un peu plus dans le vif du sujet, avec la rencontre Mike, Kyra et Mattie. On découvre alors que Mattie, jeune veuve, est en butte avec son beau-père pour la garde de la fillette. Mais aussi que Sara Laughs, la maison de Noonan semble hantée. Petit à petit, les deux histoires vont se mêler pour n'en faire plus qu'une, et le lecteur va découvrir les terribles secrets du TR-90 et de ses habitants.

Il y a de nombreuses choses que j'ai apprécié dans ce roman. Déjà, les personnages, plus particulièrement Mike et la petite Kyra (que l'on ne voit pas assez à mon gout). Noonan est un personnage peu complexe mais terriblement attachant au final, entre son deuil pas tout à fait fini et ses problèmes d'écrivains (en gros, il se tape de belles crises d'angoisse dès qu'il s'approche de son programme word). Bon, j'avoue que parfois, il en fait un peu trop, mais il reste un bon narrateur qu'on a envie de suivre. La petite Kyra est une fillette de trois-quatre ans particulièrement choupinette qui en voit bien plus que son âge ne lui permettrait normalement (comme beaucoup d'enfants dans les œuvres de King). Les aures personnages ne sont pas en reste, beaucoup apprécié Mattie, maman et veuve de vingt ans, qui ne se laissent pas abattre pour garder sa fille, John, le jeune avocat plutôt marrant quand il s'y met ou encore Devory et son âme damnée, Rogette, méchants bien comme il faut que je n'aimerais pas croisé sur mon chemin. Mais surtout, j'ai apprécie les fantômes qui hantent Sara Laughs. Ils sont là, bien présents et pour certains assez effrayants. Mais ici, pas de poltergeist, d'esprit frappeurs. Durant une bonne partie du roman, ils sont une présence, une ambiance. Et personnellement, j'ai adoré ça. Je trouve même que c'est vachement plus flippant que des objets qui volent en tous sens (même s'il y en a un peu à un moment donné).

J'ai aussi beaucoup aimé les thèmes abordés dans le roman. Celui du deuil, qui va nous suivre du début à la fin et qui ne concerne pas que celui de Noonan. La manière dont King le traite est bien foutu, sans trop en faire (soit Noonan ne passe pas son temps à pleurer sa femme même si ça lui arrive, il rebondit plutôt pas mal tout en la gardant auprès de lui)(et c'est pas qu'une façon de parler ça d'ailleurs). Et je ne parle même pas de celui  de Sara Tidwell qui presque un siècle plus tard n'est toujours pas fini et hante les lieux depuis tout ce temps. Il y a aussi celui de l'écrivain qui n'arrive plus à écrire (pas le syndrome de la page blanche en lui-même, un truc bien au dessus)(me demande si ça a un nom particulier). Un thème que King doit connaitre, même si je ne suis pas sûre que cette panne-là lui est déjà arrivé. Là encore, ça sonne bien, sans en faire des caisses (les crises d'angoisse de Noonan m'ont paru bien réelles pour moi qui en suis sujette). Il y a aussi celui de la vengeance qui forcément teinte tout le livre.

Et puis enfin, reste le style de King qui ne diffère pas beaucoup des autres livres que j'ai pu lire. Et même si du coup, je ne suis pas super surprise sur plusieurs rebondissements ou choix narratifs (le coup de la tempête...), cela ne m'empêche pas de profiter pleinement de ma lecture. Au final, j'ai donc beaucoup aimé et j'ai même finalement regretté qu'il me paraisse un peu court (disons que la fin est franchement trop rapide par rapport à son début). J'avais très envie de rester près du lac Dark Score avec Noonan et les autres. King réussit toujours avec moi encore plus lorsqu'il mâtine ses récits d'un peu de fantastique. Un bon roman, peut-être l'un de ceux que j'ai le plus aimé pour l'instant chez lui (après Shinning par contre). Par contre, il faudra que l'on m'explique pourquoi dès que je lis un King, j'ai envie de tous les lire les uns après les autres ?




mercredi 13 juin 2018

Tortues à l'infini, John Green

Le dernier Green ne me laissait pas totalement indifférente sans pour autant m'attirer. Disons que si j'ai adoré Nos étoiles contraires (dont finalement, je préfére l'adaption)(chose tellement rare chez moi que ça mérite d'être dit), la Face cachée de Margo m'avait plus mais finalement pas tant que ça (avec le recul, je m'en rends un peu plus compte que lorsque j'ai écrit l'avis). Et puis, il a attéri dans ma PAL, alors autant le lire.

Tortues à l'infini, John Green

Editeur : Gallimard
Collection : /
Année de parution : 2017
Titre en VO : Turtles All The Way Down
Année de parution en VO : 2017
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez le Young-Adult
- Vous voulez une histoire finalement assez mignonne

A ne pas lire si :
- Vous voulez une vraie enquête

Présentation de l'éditeur : 

Aza, seize ans, n'avait pas l'intention de tenter de résoudre l'énigme de ce milliardaire en fuite, Russell Pickett. Mais une récompense de cent mille dollars est en jeu, et sa Meilleure et Plus Intrépide Amie Daisy a très envie de mener l'enquête. Ensemble, elles vont traverser la petite distance et les grands écarts qui les séparent du fils de Russell Pickett : Davis.
Aza essaye d'être une bonne détective, une bonne amie, une bonne fille pour sa mère, une bonne élève, tout en étant prise dans la spirale vertigineuse de ses pensées obsessionnelles.
Aza, Daisy, Davis, trio improbable, trouvent en chemin d'autres mystères et d'autres vérités, celles de la résilience, de l'amour et de l'amitié indéfectible.

Mon avis

J'avoue ne pas trop savoir par quoi commencer pour cet avis. J'ai plein de choses qui me viennent en tête. Le livre est mignon, l'héroïne plutôt sympathique dans son genre mais je m'attendais à mieux, à autre chose, je dirais. En fait, je ne sais pas trop. Tortues à l'infini n'est pas un mauvais livre, mais il n'est pas bon non plus. En fait, plus je lis de Young-Adult (et plus particulièrement les recommandations de Cindy Van Wilder sur Twitter et les auteurs français), plus je trouve que les "stars" de ce genre ne me font pas rêver avec leurs romans. Disons aussi qu'à mon âge, je ne cherche pas forcément ce qui va faire rêver la midinette de quinze-seize ans, mais un vrai discours derrière l'histoire.

Tortues à l'infini a un vrai discours, je ne dis pas le contraire. Il nous parle des TOCs (trouble obsessionnel convulsif), de la manière dont il affecte la vie d'Aza, l'héroïne du roman, de la perte d'un être cher (ici, le père), de l'amitié aussi. Il le fait à la manière de John Green, sans trop en faire mais sans non plus entrer dans les détails. Mais avant de parler de ce que j'aurais voulu voir et qui finalement me chiffonne un peu, parlons du roman.

Aza Holmes a seize ans, vit avec sa mère, souffre de pensées intrusives. Sans ses problèmes de santé, elle serait presque une jeune fille normale. Elle a son tout petit groupe d'amis, dont Daisy, autrice de fan-fiction sur Star Wars et Mychal, futur artiste. Jusque là, si on omet qu'elle se perd souvent dans des pensées dévastatrices pour elle, tout va bien. Jusqu'au jour où un homme d'affaire milliardaire disparaît. Daisy se met en tête de récupérer la récompense pour quiconque aura des infos et envoie Aza, sa meilleure amie, renouer avec Davis, le fils du milliardaire. Aza se fait un peu prier et puis finalement, elle va se laisser convaincre, et va commencer sa relation avec Davis. Oui, parce que c'est un peu le fond du sujet, bien plus que l'enquête pour retrouver le père du jeune homme (on n'y reviendra qu'à la fin). En fait, le fond du sujet, ce sont bien les relations qu'Aza a avec elle-même et les autres. On plonge dans les affres de l'adolescence avec les premiers amours, les premières grosses disputes entre amis et j'en passe. Et puis, dans tout ça, il y a la maladie d'Aza qui vient encore un peu tout compliqué.

Alors, oui, c'est toujours mignon les premiers amours. Oui, les héroïnes comme Aza ne sont pas très fréquentes et pour les personnes ayant des troubles comme elle, c'est plutôt cool de pouvoir lire son point de vue (même si je le trouve trop peu explicite, enfin, je sais pas trop comme dire ça, disons que Green a voulu la rentre toujours plus sympathique là où il aurait pu nous montrer un peu plus ce qu'elle ressent). Mais il manque deux trois choses pour moi. On y va ?

Déjà, on nous vent une enquête qui n'est pas là, ne sert que de prétexte pour mettre Aza en relation avec Davis. En fait, ça m'a un peu chiffonner de passer la première partie du roman à chercher ce qu'il a pu arriver à Pickett puis de l'oublier complètement parce qu'Aza se met en "couple" avec Davis. Ensuite, Aza a une maladie mentale (qui n'est jamais nommé d'ailleurs) mais elle ne sert finalement là aussi que de prétexte pour mettre en scène les personnages. Comme je le disais, c'est cool d'avoir ce genre de personnage-là mais j'aurais aimé qu'on entre plus dans le vif de ce sujet-là. Et enfin, il y a aussi les discours que tiennent tous ces jeunes de seize ans qui semblent en avoir souvent vingt de plus. Je veux bien qu'on puisse être mature, mais là, c'est un peu trop. Du coup, on perd tout de même pas mal de fraîcheur. Enfin, un dernier défaut pour moi, qui vient, il faut le dire, de mes précédentes lectures. Où est la diversité ? Green évolue dans un monde entière blanc et hétéros. Je n'ai rien contre mais ça m'a fait un peu étrange. C'est qu'on s'habitue vite à avoir des personnages plus diversifiés. J'ai eu l'impression de revoir les mêmes personnages que dans la Face cachée ou Nos étoiles contraires. A vrai dire, j'ai presque eu l'impression de lire la même histoire que dans les deux autres et ça, ça fait un peu mal. 

Au final, je ne me suis pas ennuyée en lisant le livre mais je n'ai pas non plus était emportée comme j'avais pu l'être par Nos étoiles contraires. Je n'ai pas vraiment ressenti d'émotion à ma lecture. J'ai bien aimé Aza, Daisy (quel dommage finalement qu'on ne la voit pas plus que ça, elle est pétillante à souhait) et Davis mais sans m'y accrocher plus que ça. Du coup, pour moi, c'est une petite déception alors qu'à vrai dire, je m'y attendais un peu (même problème de manque de profondeur que pour Margo et forcément ne sera jamais aussi  bien que nos étoiles). Ça se laisse lire mais ça ne reste pas. 

lundi 11 juin 2018

Salut, et encore merci pour le poisson, H2G2, tome 4, Douglas Adams

Il y a des séries, tu penses que tu les as arrêté depuis un moment et puis, elle te tombe dessus sans crier gare. H2G2 en fait partie. Trois ans après avoir lu le tome 3, me voilà à lire le 4 sans passer par la case relecture (ce qui n'est finalement pas bien grave d'ailleurs)(et en plus, je change de format, passant du papier à la liseuse, tout est permis maintenant).

Salut, et encore merci pour le poisson, H2G2, tome 4, Douglas Adams

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2010
Titre en VO : The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, book 4 : So long, and thank for the fish
Année de parution en VO : 1994
Format : epub

A lire si :
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous aimez l'humour et le nonsense
- Vous aimez Pratchett et que vous voulez lire un truc qui y ressemble mais en SF

A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup d'action qui saigne

Présentation de l'éditeur : 

Plus bas que Terre ! Ayant - plus ou moins - survécu à son édifiante promenade cosmico-temporelle, le pauvre Arthur Accroc savoure l'indicible plaisir de fouler à nouveau le sol de sa planète natale. Une planète jadis détruite par les terribles Vogons, sous le prétexte fallacieux de laisser passer une autoroute intergalactique... Pas de panique ! Car l'universellement exhaustif Guide galactique saura sans doute répondre à cet étrange paradoxe. Et peut-être élucidera-t-il un mystère plus angoissant encore : pourquoi les dauphins ont-ils disparu, laissant pour ultime message un laconique Salut, et encore merci pour le poisson ?

Mon avis

Comme je le disais, voilà trois ans que je n'avais pas mis le nez dans le Guide du Voyageur Galactique. Ce n'était pas tant que ça me manquait, je m'étais même mis en tête de ne pas forcément finir la saga (qui est toujours un peu en dent de scie avec moi, je n'apprécie pas tous les tomes et même dans ceux que j'ai apprécié, je trouve des défauts). Et puis, il a fait partie du petit lot d'epub qu'on se prête entre collègue de travail alors, bon, autant le lire, hein.

Salut et encore merci pour le poisson me semble un peu à part par rapport au trois tomes précédents. Déjà parce qu'Arthur en est presque le seul personnage de ceux que nous connaissons jusqu'à maintenant. Zaphod et Trillian n'apparaissent pas du tout, Ford a un ou deux chapitres pour lui et Marvin n'est là qu'à la fin. Si Marvin me manque toujours autant, pour les deux premiers, ce n'était pas un mal (Zaphod n'est pas un personnage que j'adore et Trillian m'exaspère souvent). Quant à Ford, ces apparitions sont tellement étranges que je ne sais qu'en dire. Mais revenons à Arthur, puisqu'il est le héros incontestable (enfin, héros...) de cette aventure.

Arthur revient sur Terre. Une Terre qui a bien explosé à un moment donné mais qui pourtant est toujours là. Du coup, il reprend sa petite vie tranquille, ou du moins essaie. Et finalement, il y arrive pas trop mal jusqu'à ce qu'il rencontre Fenchurch, charmante jeune femme dont il tombe amoureux. La jeune femme ne se sent pas à sa place depuis un bon moment, sans trop savoir pourquoi. Tandis que leur histoire d'amour se développe, ils partent à la recherche de ce qu'il est arrivé aux dauphins, disparus depuis le jour de l'explosion de la Terre (qui du coup n'a pas eu lieu).

Le livre se démarque des trois autres par son histoire d'amour. C'est marrant d'ailleurs, je ne voyais pas ce genre de romance dans un tome de H2G2, du moins pas un truc aussi mignon. Oui, c'est mignon parce qu'Arthur reste Arthur, toujours aussi maladroit et typiquement anglais et que Fenchurch est un personnage rafraîchissant qui va parfaitement avec l'univers mis en place par Douglas Adams. Un univers qu'on oublie parfois un peu mais qui vient toujours se rappeler à nous de manière parfois un peu violente (les premiers passage de Ford par exemple). Le seul problème c'est que justement, on en oublie un peu le fils conducteur de l'histoire. Du coup, sans forcément être perdu, parfois, on se demande ce qu'on fait là. L'histoire est lente à se mettre en place (ce qui n'est pas le cas de la romance) et il faut attendre les derniers chapitres pour se souvenir de ce qu'on cherche vraiment (enfin, disons pour retrouver le lien avec le bocal à poisson et son message). 

Malgré sa lenteur, je me suis pourtant bien amusée à lire ce tome quatre. L'humour de Douglas Adams est toujours bien là. Il est peut-être un peu moins marrant mais reste tout aussi barré que les trois précédents. En tout cas, il a sa place dans la série malgré le changement de "style" et le fait que finalement, on n'avance pas vraiment dans le truc (mais finalement, avance-t-on réellement à chaque tome ?)(non parce que en vrai, comme ça fait quand même un moment que j'ai lu le premier tome, je me sens un peu perdue). Bref, tout ça pour dire que j'ai pris plaisir à me replonger dans le Guide (ce qui n'était pas gagné, on va bien le dire, trois ans plus tard) et qu'il est de plus en plus probablement que je finisse enfin la saga (mes avis sur les tomes H2G2 me semblent de plus en plus déconstruit, c'est moi ou bien ?)

lundi 4 juin 2018

Ecriture, Mémoires d'un métier, Stephen King

Voilà un bon moment que je voulais lire ce petit livre sur l'écriture par monsieur Stephen King. Mais en même temps, j'avoue que je ne le cherchais pas beaucoup. Jusqu'à ce que je tombe sur lui il y a deux semaines. Il m'aurait fallu un tout petit peu plus qu'une journée pour le lire.

Ecriture, Mémoires d'un métier, Stephen King

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2011
Titre en VO : On Writing : A Memoir of the Craft
Année de parution en VO : 2000
nombre de pages : 350

A lire :
- Vous voulez des conseils pas de recette miracle
- Vous voulez comment Stephen King est devenu Stephen King l'auteur à succès

A ne pas lire si : 
- Vous voulez la recette miracle pour devenir un best-seller (spoiler alert : ça n'existe pas)

Présentation de l'éditeur : 

Quand Stephen King se décide à écrire sur son métier et sur sa vie, un brutal accident de la route met en péril l'un et l'autre. Durant sa convalescence, le romancier découvre les liens toujours plus forts entre l'écriture et la vie. Résultat : ce livre hors norme et génial, tout à la fois essai sur la création littéraire et récit autobiographique. Mais plus encore révélation de cette alchimie qu'est l'inspiration. Une fois encore Stephen King montre qu'il est bien plus qu'un maître du thriller : un immense écrivain. La vie n est pas faite pour soutenir l'art. C'est tout le contraire.

Mon avis

Ecriture est un livre un peu hybride, entre l'autobiographie et l'essai sur l'écriture. A vrai dire, les deux sont finalement extrêmement liés puisqu'au lieu de donner la recette miracle, Stephen King va plutôt expliquer comment lui (et le lui est important dans tout ça) est devenu le romancier qu'il est. Je vais tout de même séparer l'avis en deux, une par partie.

La première partie se nommes C.V.. Et comme son nom l'indique, c'est la partie la plus autobiographique des deux. Stephen King retourne dans le passé pour nous expliquer comment il est devenu écrivain. Alors, oui, à part vous dire qu'il faut persévérer, cette partie n'est pas pleine de conseil. Elle reste tout de même passionnante pour qui apprécie l'auteur et qui veut comprendre d'où lui vient son amour pour le genre horrifique/thriller. Je dois bien dire que pour moi, la partie est aussi importante. King a commencé à écrire très jeune, influencé par ses lectures et par les films qu'il allait voir au cinéma. Pour tout dire, la partie C.V. nous parle finalement plus de "tout a pu lui venir l'inspiration" que de "ma vie de l'enfance à l'âge adulte". On se rend vite compte que le jeune King, ben, c'est un apprenti auteur comme les autres, qu'il n'y est pas arrivé d'un coup et qu'il lui a fallu bien des années pour en arriver là ou il est. Une belle leçon pour tout ce qui pense qu'être écrivain c'est ultra simple, suffit d'aligner des mots les uns après les autres. 

La seconde partie, Ecriture, est celle qui intéressera sûrement le plus les auteurs en devenir, les jeunes écrivains. Mais attention, ici, pas de recette miracle. King le répétera régulièrement, cela n'existe pas (et si vous avez déjà écrit un peu, vous le savez déjà). Il va nous donner des conseils, un peu dans le style vieux roublards parlant aux jeunes. En tant que jeune autrice, je dois bien dire que j'ai dévoré cette partie en prenant des notes le plus souvent possible. Les conseils de monsieur King sont connus de beaucoup (de moi aussi, hein) mais il ne fait pas de mal de les relire. On retrouve en premier le fameux "écrire beaucoup, lire beaucoup" mais pas que. En prenant des exemples dans ses propres livres mais aussi sur d'autres, ses conseils sont particulièrement vivants et surtout parlant (pour les dialogues par exemple). Alors, je ne vais pas vous faire un inventaire des conseils de King ici, je vous laisse lire le livre pour cela. Il n'empêche que pas un seul n'est dispensable au final et que même s'ils ne feront pas de vous le super auteur de best-seller qu'est Stephen King, ils vaut mieux les garder en tête.

Outre les conseils et l'autobiographie de King, j'ai clairement apprécié retrouvé la même plume que dans les romans de l'auteur. King ne nous prend pas pour des buses et nous parle franchement. Tiens, d'ailleurs, c'est un de ses conseils, ça, être franc, sincère avec son lecteur. On est assez loin de ce qu'on peut voir dans ce genre d'essai, une liste de point et son explication presque sans vie. Non, ici, on se penserait presque dans un roman un peu plus particulier que les autres.

Au final, j'ai vraiment apprécié cette lecture, et cela pour les deux parties. La première est vraiment sympathique à la fois pour les fans de King que pour les apprentis auteurs. Quant à la seconde, on s'en doute, elle est des plus instructives et permet vraiment à l'apprenti de réfléchir sur les conseils donnés et non de les appliquer bêtement(enfin, pour certain, si, pour d'autre non). Je dois bien dire que je compte garder ce petit livre non loin de moi lorsque j'écris (et plus particulièrement lorsque je corrige)(à l'inverse de King, je n'aime pas la partie relecture/correction). En tout cas, je le recommande vraiment.

vendredi 1 juin 2018

Le Dernier Continent, les Annales du Disque-Monde, tome 22, Terry Pratchett

Je n'ai pas lu de Pratchett depuis un bon moment (deux ans quand même). Et autant vous dire que l'humour de Sir Terry me manquait terriblement surtout qu'en ce moment, dans la vie, c'est pas tant la joie que ça. Alors, rien de mieux qu'une aventure de Rincevent et des mages pour éclairer un peu mon morne quotidien.

Le Dernier Continent, les Annales du Disque-Monde, tome 22, Terry Pratchett

Editeur : Pocket
Collection : fantasy
Année de parution : 2011
Titre en VO :  The Last Continent
Année de parution en VO : 1998
Nombre de pages : 397

A lire si :
- Vous aimez le personnage de Rincevent et les mages
- Vous voulez du dépaysement
- Vous aimez l'humour à l'anglaise

A ne pas lire si :
- Vous voulez qu'il arrive plein de malheur à Rincevent.
- Vous n'aimez pas les je-sais-tout

Présentation de l'éditeur :

Rincevent a trouvé le moyen de se perdre au milieu d'un désert, sur le Dernier continent du Disque-Monde... Il fait chaud, pas une goutte de pluie à l'horizon et la nature est hostile. Et puis, que lui veut ce kangourou bizarre qui parle ? Rincevent, pro de la fuite en toute circonstance est bien coincé. Et il ne sait pas encore que l'Université de l'Invisible le recherche d'urgence car la panique y est à son comble : le bibliothécaire est atteint d'une maladie étrange et ne peut plus assurer la garde des ouvrages de magie...

Mon avis

Il me semble que c'est le second tome que je critique ici avec pour héros (si on peut appeler ça un héros, nous sommes d'accord), Rincevent (le premier étant donc Tribulation d'un mage en Aurient). Rincevent, du moins les annales où il apparaît, ont toujours pour moi un petit gout d'appréhension. Disons que j'adore Rincevent en lui-même et que généralement, je n'aime pas ses aventures. C'est assez paradoxal, surtout que généralement dans les annales, lorsque je n'aime pas un personnage, je n'aime pas non plus ses aventures. Enfin bref, je commence déjà à m'égarer. Revenons à Rincevent.

Bon, ça fait un petit moment que j'ai lu les Tribulations, du coup, je ne me souviens plus trop de comment Rincevent est arrivé sur le dernier continent, XXXX (aussi nommé Quatrixs (mais pas ici, dans l'Atlas du Disque-monde, j'ai nommé Tout le Disque-Monde, dont il faudra que je vous parle un de ces jours quand je l'aurais fini) ou encore Iksiksiksiks). N'empêche que ça fait un moment qu'il y est et que rien ne va pour lui, comme d'habitude. Il passe son temps à fuir et à essayer de ne pas mourir, deux choses qu'il fait particulièrement bien (surement les seules d'ailleurs). Durant l'une des ses fuites, il va rencontrer un kangourou qui parle et qui lui annonce qu'il est une espèce de sauveur capable de faire tomber la pluie et donc de remettre de l'eau dans ce continent. Pendant ce temps, à l'Université de l'Invisble, les mages cherchent comment soigner le bibliothécaire avant que la Mort ne vienne le chercher et donc que l'un d'eux se voit dans l'obligation de prendre sa place parmi les livres. Pour eux, une seule solution, retrouvé Rincevent, capable de leur donner le vrai nom du Bibliothécaire. Après quelques péripéties, les voilà bloqués sur une petite île (Madame Panari ayant sans le faire exprès fermé la fenêtre permettant le passage entre l'UI et l'île) des milliards d'années avant leur naissance. Et là, ils vont avoir quelques ennuis. Le premier, la plupart d'entre eux semblent un peu trop attiré par une madame Panaris qui ne semble pas s'en rendre compte, le second, un dieu de l'évolution habite ici et fait quelques expériences.

Commençons par l'arc Rincevent. Si le mage le plus malchanceux de son temps, passe sa vie à fuir, c'est bien parce qu'il lui arrive cent problèmes à la minute. Autant dire qu'on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer avec lui. Ni avec toutes les personnages qu'il va rencontrer dans son périple. Dans ce tome, il est donc sur un continent ressemblant à s'y méprendre à l'Australie. Du coup, on ne s'étonne pas de retrouver une sorte de Mad Max en charrette, un patron de bar du nom de Crocodile, ou encore des travestis faisant pensant à ceux du film Priscilla, folle du désert. L'entourage du mage est donc haut en couleur et en verve pour le plus grand plaisir des lecteurs, surtout que Rincevent étant ce qu'il est, il lui arrive souvent d'être à côté de la plaque quant à ceux qu'il a en face de lui. Et je dois bien avouer que c'est finalement sa partie à lui qui m'aura le plus fait rire.

Côté mages de l'UI, s'ils restent toujours aussi rigolos pour moi, je les ai trouvé un peu en dessous par rapport à d'habitude. Il faut dire que les voir se crêper le chapeau pour madame Panari n'est pas quelque chose de franchement folichon. Heureusement, reste Cogite Stibon et l'économe. Pour Cogite, c'est le fait que lui soit jeune et pas encore totalement "mage" qui permet d'en fait une sorte de contraire aux autres et l'un des personnages les plus intéressants du groupe. Pour l'économe, j'ai toujours eu un faible pour lui et je l'ai trouvé ici encore plus ailleurs que d'habitude. IL n'en reste pas moins qu'on s'amuse bien tout de même avec eux, surtout lorsqu'ils essayent d'expliquer les relations sexuelles au dieu de l'évolution (un grand moment). Il n'empêche qu'ils vont finir par quitter l'île à bord d'un bateau-fruit. Mais celui-ci va mûrir et se décomposer un peu avant le continent XXXX (ce qui va donner l'occasion à l'économe d'inventer le surf d'ailleurs). Après avoir rencontré le créateur du dernier continent, ils finiront par rejoindre Rincevent qui lui réussira à sauver le pays.

Comme je le disais, j'ai adoré la partie Rincevent pleine de rebondissement et de références géniales à la pop culture des années 80-90. Pourtant, la partie Mages de l'UI est super sympathique vu qu'elle porte sur la théorie de l'évolution et que cette théorie vu par les mages est assez amusante à lire. A vrai dire, je pense que même si j'adore les mages, ils se prennent un peu trop la tête entre eux cette fois pour que j'accroche autant que d'habitude. En fait, pour moi, ils doivent forcément interagir avec un non-mage (et un non dieu aussi, tout comme pas une femme sinon on a droit aux mages modes idiots de base) pour que ça fonctionne vraiment.

Après, j'ai l'impression que tout dépend de mon état d'esprit lorsqu'il s'agit des personnages du Disque-Monde. Par exemple, j'ai toujours eu du mal avec Rincevent, du moins avec ce qui lui arrivait alors que j'adore normalement les mages. Pourtant, cette fois, c'est l'inverse. J'ai comme l'impression que plus je vieillis plus j'apprécie les histoires un peu plus sombres de Pratchett (d'ailleurs, plus il avançait dans l'écriture des annales plus il traitait de thèmes d'actualité et surtout de thèmes un peu plus sombre que ce qu'il avait pu faire au tout début) et du coup, les personnages qui je n'apprécient pas forcément revienne sur le devant de la scène qu'est mon petit cœur de lectrice. D'ailleurs, un de ces jours, faudra que je parle de la façon dont évolue mon avis sur tel ou tel livre ou tel ou tel personnage (alors oui, j'envisage un petit changement sur le blog depuis un moment, parler d'un peu plus de chose que simplement mes avis, je travaille sur ça en ce moment).

Au final, j'ai adoré ma lecture. Elle m'a fait un bien fou alors que j'avais un peu peur de le refermer en étant un peu déçu (comme pour Eric par exemple que je n'avais pas réussi à finir). Je regrette même qu'elle soit aussi courte (enfin, elle fait quand même presque 400 pages et je trouve ça court...). C'est un très bon Pratchett.