jeudi 29 août 2019

Tehanu, Intégrale de Terremer, Ursula K. LeGuin

Je me lance enfin dans la partie que je ne connais pas de Terremer avec Tehanu. Les trois prochains livres ont été écrit près de dix huit ans après l'Ultime Rivage. Si Tehanu reste dans la continuité des trois premiers tomes, on sent évidement l'évolution de l'autrice, que se soit dans son art de conteuse ou dans ses idéaux.

Tehanu, Intégrale de Terremer, Ursula K. LeGuin

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2018
titre en VO : Earthsea
Année de parution en VO : entre 1964 et 2001, plus précisément 1990 pour Tehanu
Nombre de pages : 1800

A lire si 
- Vous aimez la fantasy avec magie et dragon
- Vous ne voulez pas de violence

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à quelque chose d'ultra violent
- Vous n'aimez pas les récits initiatiques

Présentation de l'éditeur : 

Terremer est un lieu magique et ensorcelé. Une mer immense recouverte d’un chapelet d’îles où les sorciers pratiquent la magie selon des règles très strictes. On y suit les aventures de Ged, un éleveur de chèvres qui, au terme d’une longue initiation, deviendra l’Archimage le plus puissant de Terremer, mais aussi celles de Tenar, haute prêtresse du temple des Innommables de l’île d'Atuan, de Tehanu, la fille-dragon, et de Aulne le sorcier qui refait chaque nuit le même rêve terrifiant. Autour de la grande histoire gravitent des contes qui enrichissent et explorent ce monde où enchanteurs et dragons se côtoient.

Mon avis

Suite à l'Ultime Rivage, Ursula K. LeGuin pensait déjà écrire un dernier tome pour Terremer. Elle voulait, déjà, revoir Tenar et lui offrir une histoire, une suite, savoir ce qu'elle devenait. Mais, elle n'a pu le faire de suite (c'est expliqué dans la postface de ce tome dans l'intégrale). Il faudra donc attendre dix-huit ans pour qu'elle réussisse enfin à écrire sur Tenar, à lui offrir une histoire rien qu'à elle. Pour le lecteur de notre époque, c'est assez transparent. Tehanu commence alors que Ged et Arren ne sont pas encore arrivés à Selidor. Cela fait vingt-cinq ans par contre que Tenar et Ged se sont enfuis des Tombeaux d'Atuan. Durant ces deux décennies, Tenar a été élève d'Ogion avant de se marier avec Silex, un fermier de Gont, d'avoir deux enfants et de devenir veuve. Elle a décidé de vivre une vie où la magie telle que la pratique Ged et les mages n'existent pas. 

Le roman commence un peu avant la fin de l'Ultime Rivage. Tenar, qui vit à présent à Gont et qui est devenue veuve, recueille Therru, une fillette mutilée et violée par ses parents. Peu après cela, elles vont toutes deux se rendre au chevet d'Ogion, mourant. Lorsque celui-ci disparaît, elles vont vivre un moment chez lui. Tenar a bien fait, elle retrouve ainsi Ged, bien fatigué suite à ses aventures. C'est marrant, en essayant de vous résumer le roman, j'ai envie de tout vous raconter et je me rends compte, surtout qu'il se passe beaucoup de chose sans même que l'on s'en rende compte. Là où je trouve cela amusant, c'est qu'il y a peu d'action comme on pourrait l'attendre d'un livre de fantasy. 

Tehanu est un roman du quotidien. Il semble ne pas s'y passer grand chose sur le coup. C'est une impression, juste une impression. Effectivement, on trouve moins d'action dans ce tome (déjà que dans les autres, c'était plutôt calme). Pourtant, on ne s'ennuie pas à lire Tehanu. Il y a bien sûr le talent de conteuse de madame Le Guin. Je n'en dirais jamais assez de bien. Il y a de la magie dans les mots de l'autrice. C'est tellement agréable à lire que je ne m'en lasse pas. Ici, cette magie est mise en oeuvre pour parler de chose simple, de la vie, de l'ordinaire et puis parfois, elle va nous entraîner loin, que se soit dans les joies ou les peines des personnages.

C'est aussi un roman d'apprentissage mais pas vraiment du genre initiatique comme on a pu déjà le voir dans les trois premier tomes. Tenar y apprend à être femme pour et par elle-même. Il n'y a plus d'homme autour d'elle au moment où commence l'histoire. Son mari est décédé, Ogion ne va pas tarder à passer le muret, Ged a disparu de sa vie depuis longtemps, son fils est parti. Seule, elle se redécouvre. Elle apprend aussi à découvrir Therru, à apprivoiser l'enfant. Celle-ci n'est pas en reste. Therru est le personnage central de l'histoire sans que l'on s'en rende réellement compte. On la voit grandir, apprendre à faire confiance, à se faire confiance aussi. Et puis, il y a Ged. Entouré de toutes les femmes du roman, on en viendrait presque à l'oublier. Mais lui aussi, doit apprendre. Il doit apprendre à vivre comme un homme ordinaire, sans pouvoir, sans magie. Bien que moins présent que d'habitude, lui aussi à son importance. D'ailleurs, c'est lui qui marque aussi d'une certaine manière le changement dans la série. Car changement il y a. Un changement amorcé par l'Ultime Rivage et les défauts dans la magie. Où cela va mener, nous le serrons surement plus tard. Pour l'instant, nous en voyons surtout les prémices dans Tehanu. 

Enfin, c'est un roman de femmes, écrit par une femme. Et ça, ça a son importance. Ursula K Le Guin avait déjà prouvé dans les années 70 qu'elle pouvait mettre à bas les stéréotypes de la fantasy (et de la littérature en général) avec des personnages de couleur en protagoniste. Je rappelle que Ged et les habitants de Terremer sont pour la plupart des gens de couleur. Seuls les Kargues (de ce que l'on voit comme peuple) sont blancs. Cette fois, au début des 90's, elle rebouscule tout ça avec des femmes comme protagonistes principales du roman. C'est encore rare à l'époque. Peut-être est-ce d'ailleurs pour cela que le roman a pris rapidement l'étiquette de féministe (que je ne lui renie absolument pas). Or, ça fait du bien de lire ce genre de roman là dans la fantasy (qui est somme toute peu féminine, avouons-le). Les thèmes abordés, la manière de le faire, m'ont énormément parlé. Plusieurs passages m'ont touché, d'autres m'ont bien fait râler aussi, surtout vers la fin (le retour du fils de Tenar, l'opposition avec Tremble, le sorcier du seigneur de Ré Albi). Là dessus, le roman me parait clairement intemporel dans ce combat sur la place des femmes, et finalement, on se trouve avec un discours qui a totalement sa place dans notre propre quotidien. 

Au final, Tehanu m'a marqué. Je dis ça de presque tous les livres de Terremer, mais peut-être celui-ci un peu plus. Il est formidablement conté et terriblement intemporel. Je me suis tellement à Tenar et Therru que j'ai eu du mal à les quitter. Le roman est merveilleux en bien des sens. Il a ce côté conte de fée qui plait à beaucoup tout en gardant en tête que le monde n'est pas tout beau et plein de paillettes et qu'il peut être dangereux. Pour moi, c'est bien plus que de la fantasy féministe. C'est un roman précieux, à lire et à chérir, à garder à l'esprit, tout le temps. 

vendredi 23 août 2019

Les Murmureurs, Aude Réco

Je suis sur Twitter Aude Réco depuis un moment déjà. J'aime beaucoup son blog sur l'écriture aussi. Il était temps que je découvre réellement sa plume avec un roman après avoir lu l'une de ses nouvelles il y a quelques temps (les Hommes-Brouillards). C'est à présent chose faite avec ce roman publié sur Wattpad.

Les Murmureurs, Aude Réco

Editeur : Aude Réco
Collection : /
Année de parution : 2019
Format : Wattpad (il est aussi offert en cadeau suite à réponse d'un questionnaire sur le blog de l'autrice)

A lire si 
- Vous aimez les ambiances île isolé battue par les vents
- Vous voulez une légère romance MM

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas quand les événements vont un peu trop vite

Présentation de l'éditeur : 

Quand Edward Borrow se réfugie sur l'île de Taily Fair, au large de l'Écosse, pour échapper au Londres de l'entre-deux guerres, il ne s'attend pas à découvrir une communauté mystérieuse et en proie à diverses peurs.
De la vieille folle qui répand des rumeurs au photographe suicidaire, en passant par des habitants peu accueillants, Edward se lie pourtant avec Matthew, l'hôtelier timide qui l'héberge et victime de cauchemars récurrents qu'il met sur le compte de la fatigue.
Très vite, Edward réalise que le calme apparent de Taily Fair cache des disparitions d'enfants, des légendes locales et un corbeau qui prend plaisir à révéler les secrets des villageois.

Mon avis

Je crois ne pas l'avoir dit ici, mais j'ai un petit faible pour tout ce qui pourrait se passer sur une île, encore plus si celle-ci offre un panorama emplie de brume, de pluie et de falaise. Mon amour pour tout ce qui touche la mer n'y est surement pas pour rien. Et pour tout vous dire, j'ai choisi les Murmureurs comme premier livre d'Aude Réco parce que ça se passe sur une île écossaise. Parfois, il n'en faut pas plus. Le reste de la quatrième de couverture était aussi pas mal, surtout qu'elle n'en révèle pas trop sur l'histoire (je déteste cordialement les quatrièmes qui spoilent les bouquins). 

Nous commençons le livre en suivant Edward, instituteur de son état qui fuit Londres et le continent. Pour cela, quoi de mieux qu'une petite île écossaise où il n'y a qu'une petite communauté vivant un peu trop repliée sur elle-même ? Bon, en vrai, on se dit de suite que l'idée n'est pas très bonne. Mais ça, Edward n'en sait pas grand chose par rapport à nous autre, lecteur. Il ne va pas lui falloir longtemps pour découvrir toute l'étrangeté des habitants de l'île. Entre le photographe alcoolique, la vieille femme qui entend des voix, celle qui enferme son fils chez elle, les autres habitants semblent à peine plus calme. Lorsque disparaît une enfant, tous les regards se tournent, forcément, vers le nouvel arrivant. Et ce n'est que le début des ennuis pour lui.

Parmi les choses que j'ai adoré dans le roman, il y a l'ambiance, forcément. Aude Réco s'en donne à cœur joie entre pluie, orage, brouillard. J'aime beaucoup et surtout, on s'y croit vraiment. Il ressort de la lecture une belle ambiance fin d'automne, début hiver qui fait du bien par les températures estivales que nous avons en ce moment. Mais surtout, l'ambiance sert totalement le récit, le rendant plus mystérieux, plus dérangeant aussi. On y ajoute des personnages qui ne disent pas tout, des silences, des événements étranges et nous voilà dans une sorte de Dix petits nègres à la sauce fantastique. 

D'ailleurs, tout comme dans le roman d'Agatha Christie, je me suis plus attardée sur les personnages que réellement sur ce qu'il se passe (disons que j'ai rapidement eu ma petite idée sur ce qu'il se passe (qui n'était pas totalement fausse mais pas vraiment bonne non plus) et que du coup, j'ai préféré me pencher sur eux que sur le pourquoi). J'ai eu un petit faible pour Matthew, l’hôtelier pris entre deux feux, à savoir Edward et le reste du village. Tout le long du roman, on sent bien qu'il sait quelque chose mais que, comme beaucoup, il est incapable d'en parler. J'ai eu un peu plus de mal avec Edward qui apitoie un peu trop sur son sort pour moi. Par contre, leur duo fonctionne formidablement, surement parce que leurs caractères se complètent plutôt bien. Les autres personnages ne sont pas en reste non plus. Même si on les suit moins que Matthew et Edward, ils sont bien présents et parfaitement reconnaissables entre eux. On arrive même à s'attacher à des personnes pas franchement recommandables. Vraiment, la psychologie des personnages est super intéressantes même si on peut parfois la trouver un peu "cliché" sur ce genre d'histoire (dans le sens où on retrouve un peu le même genre de personnages (mais c'est un "problème" que l'on retrouve dans divers genres de la littérature)).

Mais si j'ai adoré les personnages et l'ambiance, j'aurais tout de même un tout petit bémol à donner sur les Murmureurs. L'autrice se concentre vraiment sur l'évolution des personnages, plus particulièrement donc de Matthew et Edward, et me semble parfois perdre un peu son lecteur dans le déroulement de l'histoire. Je m'explique. Il se passe beaucoup de chose sur Taily Fair mais nous n'avons pas beaucoup d'explication tout le long du roman. Tout semble lié mais on ne sait pas trop par quoi jusqu'à la toute fin. Une fin qui finalement est peut-être un peu trop rapide pour moi d'ailleurs, j'aurais voulu en savoir plus (mais ça, c'est aussi un défaut de ma part, je veux toujours tout savoir)  Après, personnellement, ça ne m'a pas dérangé tant que ça mais je préfère le signaler.

Au final, je suis ravie d'avoir enfin découvert la plume d'Aude Réco. J'ai beaucoup aimé la manière dont elle pose ses ambiances mais surtout les relations entre ses personnages. J'ai très envie maintenant de lire les romances qu'elle a écrit rien que pour ça. C'est une bien belle découverte que celle-ci.

vendredi 16 août 2019

Runaway Max, Stranger Things, Brenna Yovanoff

Je suis tombée sur ce livre au supermarché chez mes beaux-parents. Comme on a fini quelques temps plus tôt la troisième saison avec Chéri, j'ai eu envie de me replonger un peu dans Stranger Things (il fallait bien une excuse, celle de "mais j'ai fini mon livre" alors que je trimballe l'intégrale de Terremer ne fonctionnait pas vraiment). Bref, j'ai un peu craqué, la faute à la couverture et à la série qui est tellement bien.

Runaway Max, Stranger Things, Brenna Yovanoff

Editeur : Hachette
Collection :
Année de parution : 2019
Titre en VO : Stranger Things: Runaway Max
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 306

A lire si :
- Vous avez aimé la série
- Vous aimez Max et voulez savoir pourquoi elle se retrouve à Hawkings

A ne pas lire si :
- Vous voulez un livre "adulte"
- Vous n'aimez pas les flashback

Présentation de l'éditeur :

Qui est Max Mayfield ?
Quand on s'est installés à Hawkings, j'étais convaincue que c'était le genre d'endroit où rien n'arrivait jamais. Et pour moi, jusqu'ici les monstres étaient des hommes, comme mon demi-frère Billy...
Mais ce soir, la créature que j'essaie d'arrêter vient d'ailleurs, d'une autre dimension. Je suis bien décidée à en finir avec elle, et avec tous les autres monstres. 
Une bonne fois pour toutes...

Mon avis

Attention, je vais spoiler, le livre se passant en bonne partie durant toute la saison 2. C'est d'ailleurs quelque chose d'assez étrange puisqu'il est présenté la plupart du temps comme un prequel de l'histoire de Max. Or, si effectivement, il va nous en apprendre plus sur la demoiselle et son passé, il va aussi suivre la plupart des évènements de la saison deux. En soi, ce n'est pas plus mal, puisque la vie de Max avant Hawkings n'a rien de surnaturel. Si le roman ne se passait pas durant les évènements de la série, on perdrait tout de même ce qui fait le sel de celle-ci. Mais je m'égare un peu. 

Il est compliqué de ne pas spoiler la partie "présent" du roman. Ceux qui on vu la série savent forcément de quoi il retourne, bien que cette fois, c'est exclusivement le point de vue de Max que nous suivons. Ce point de vue n'ajoute d'ailleurs pas grand chose à l'histoire de la saison 2, d'ailleurs, si ce n'est qu'on découvre un peu mieux la demoiselle qui, bien que faisant partie des personnages principaux, restait assez mystérieuse par rapport aux autres. Et pour tout dire, s'il n'avait été que le récit de cette saison-là, je ne l'aurais peut-être pas pris, même si j'adore Stranger Things (que j'ai découvert cet été, vingt ans après tout le monde, comme toujours). Heureusement, la dite partie ne prend pas tant de place que ça dans les 300 et quelques pages du livre. Brenna Yovanoff se concentre un peu plus sur l'avant Hawkings de Max et nous permet ainsi d'en découvrir un peu plus sur elle mais aussi sur sa relation avec Billy (un personnage que j'ai adoré détesté, un peu comme Geoffrey dans le Trône de Fer).

Mais avant que l'on arrive à Hawkings, petit à petit, Max va nous apprendre pourquoi elle est là et ce qu'il a pu se passer. Avec des personnages comme Billy et son père dans sa vie, on va vite comprendre que rien n'a été simple pour la jeune fille depuis l'arrivée de Neil dans la vie de sa mère. Si vous comptiez seulement lire un roman sur votre série préférée, sachez que ce n'est pas tout à fait le cas. Brenna Yovanoff (au fait, si le nom vous dit quelque chose, c'est normal, elle a écrit l'Echange il y a quelques années, livre à la couverture des plus saisissantes (et malaisante aussi)) utilise le récit pour parler des violences faites aux enfants. Forcément, vu le personnage de Billy dans la série, c'était assez facile. Or le sujet n'est pas simple, et l'autrice s'en sort plutôt pas mal. On ne tombe jamais dans l'exagération, que se soit dans les réactions des uns ou des autres suite aux violences. On comprend alors pourquoi, pour Max, les pires monstres ne sont pas les demochiens venant de l'Upside Down mais bel et bien les hommes et plus particulièrement Billy. Du coup, ce qu'il se passe dans la série devient un peu plus compréhensible (j'ai enfin la réponse à pourquoi ils sont à Hawkings et pourquoi Billy dit à Max que c'est sa faute à elle)(ce qui n'est pas le cas d'ailleurs, mais ça, vous le découvrirez en lisant le roman).

Mon avis semble un peu décousue et ne parle pas beaucoup des personnages et de ce qu'il se passe. J'avoue que c'est un peu normal, vu que je ne veux pas spoiler (ni ceux qui n'ont pas encore vu la série, mais dans ce cas, évitez peut-être de lire le roman, ça serait un peu couillon, vous ne comprendrez pas grand chose), ni ceux qui l'on vu et qui veulent découvrir un peu plus Max. Mais savez que les personnages sont vraiment égaux à eux-même et, mieux, on découvre une Max encore plus combative que ce qu'elle est et en même temps, on la découvre aussi sous un autre jour, moins sûre d'elle. C'est assez agréable vu que c'est un des personnages que j'apprécie le plus dans la série (en même temps, les femmes/filles de la série sont toutes interessantes par leurs actions). De même, pour Billy (parce que finalement, ce roman n'est pas que le prequel du personnage de Max, mais aussi une bonne partie de celui de son demi-frère), si on continue à ne pas trop le comprendre, on en apprend un peu plus. Leur relation est plutôt bien foutu, entre "amour" et détestation (Max apprécie le Billy cool du début, avant qu'il ne devienne un vrai con avec elle).

Afin, parlons un peu de l'ambiance du roman. Brenna Yovanoff nous plonge dans le début des années 80 comme le veut la série. Ca passe plutôt bien, si on n'oublie qu'elle aime faire des listes de chansons. C'est un peu dommage parce qu'elle arrive tout de même à retranscrire pas mal de chose de ces années-là sans avoir besoin d'en faire des caisses. Heureusement qu'elle ne le fait pas tout le temps. Il en va de même pour l'ambiance de la partie "saison 2" que l'on retrouve plutôt bien retranscrite. 

Au final, c'est un roman que je conseille aux fans de la série. IL est parfait pour en découvrir un peu plus sur les deux nouveaux personnages de la saison 2 (alors forcément, maintenant que la trois est aussi sortie, ils ne sont plus si nouveaux que ça). C'est un bon roman pour ados avec un thème plutôt bien traité et un style agréable à lire.

Maintenant, j'irais bien découvrir les romans Stranger Things édités chez Lumen qui, eux, sont plus adultes (un sur le passé d'Hooper et l'autre sur celui de la mère de Eleven).

dimanche 11 août 2019

Lame Damnée, Assassini, tome 1, Jon Courtenay Grimwood

J'ai cette trilogie dans mon Kindle depuis un moment. Il était temps que je me lance, surtout qu'elle parle d'assassins, de Venice et du surnaturel. Elle a tout pour me plaire mais est-ce bien le cas ?

Lame Damnée, Assassini, tome 1, Jon Courtenay Grimwood

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2012
Titre en VO : Vampire assassin trilogy, book 1: The fallen blade
Année de parution en VO : 2011
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les histoires un brin sanglante
- vous aimez les complots et jeux de pouvoirs

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les histoires à ellipse
- Vous voulez des personnages complexes

Présentation de l'éditeur :

Venise est à l'apogée de sa puissance. En théorie le duc Marco commande. Mais son oncle et sa tante gouvernent. Ils craignent des assassins meilleurs que les leurs... 
Atilo est l'assassin en chef du duc. Il s'apprête à tuer lorsqu'il voit un garçon accroupi au-dessus d'un homme. La vitesse à laquelle le garçon esquive un poignard et escalade un mur stupéfie Atilo. L'assassin sait qu'il doit trouver le garçon... Non pas pour le tuer, mais parce qu'il a enfin trouvé quelqu'un digne d'être son apprenti..

Mon avis

Je commence à rédiger l'avis sans avoir rien mis dans la section " A lire si/A ne pas lire si". D'habitude, quand ça m'arrive, c'est que je n'ai pas la moindre idée de comment vais-je aborder la suite. Or, je sais à peu prés ce qu'il va se dire dans l'avis (disons que j'ai les grandes lignes, j'ai quand même lu le bouquin, quoi), je sais que ça ne va pas être dithyrambique pour le roman, mais je n'arrive pas à formuler clairement tout ça. C'est quand même couillon, je trouve. Bref, je verrais ça plus tard. Parlons un peu de ce premier tome qui avait l'air si prometteur d'après sa quatrième de couverture (et le fait que j'aime Venise, la fantasy, les assassins et les vampires).

Nous voici donc dans une Venise de fantasy, gouverné par le duc Marco IV (enfin gouverné, le pauvre semble souffrir d'une déficiance mentale lui donnant les mêmes capacités de réflexion que celles d'un enfant de cinq ans), hérité du grand Marco Polo. Le jeune homme n'est qu'un pantin à la merci de son oncle Alonzo et de sa mère Alexa. Les deux se tirent d'ailleurs dans les pattes régulièrement, lui espérant devenir duc, elle voulant garder son fils sur le trône de la Sérénissime. Entre deux querelles, ils doivent aussi faire face aux ennemis de Venise, et pour cela, quoi de mieux que les services des Assassini, assassins officiels des ducs ? Or ceux-ci ont été quasiment décimé par des monstres en une seule nuit, alors qu'Atilo, leur chef, ramenait la dame Guilietta, nièce d'Alonzo et Alexa au bercail.  Ça c'est pour le contexte (et les trois, quatre premiers chapitres du livre). On se retrouve quelques temps plus tard pour entrer dans le vif du sujet ou presque. Parce qu'il manque encore l'élément important du roman. Le capitaine des Douanes, à la recherche d'un fugitif, va faire une étrange découverte dans une cache sur un bateau Mamelouk. Un jeune homme à la peau blanche, aux cheveux argentés et se nourrissant de sang. Alors qu'il tente de le tuer, le garçon s'enfuit par la mer (et manque de se tuer par la même occasion) et atterrit à Venise. Commence alors réellement l'histoire de ce roman et surtout celle de Tycho.

Lame Damné a un gros défaut. Il est assez lent à se mettre en place. Voire même très lent. Et en même temps, l'auteur fait ça de manière quelque peu brouillonne, passant des jours ou même des mois sous silence, perdant ainsi un peu mieux son lecteur. C'est assez étrange comme impression. Encore plus lorsqu'on se rend compte rapidement qu'on va perdre le fils avec tout ça. C'est un peu ce qu'il s'est passé avec moi. J'ai perdu le fils plus d'une fois, me demandant réellement où l'auteur voulait en venir avec son histoire, quel étaient ses enjeux ? Tout cela est particulièrement flou. C'est vraiment le gros défaut du roman. Je ne suis pas arrivée à comprendre où j'allais réellement pendant une bonne partie du roman. Et c'est bien dommage.

C'est dommage parce que l'ambiance est plutôt sympathique avec cette Venise sale, dangereuse, sombre. On  se rapproche pas mal de quelque chose d'assez gothique, ce qui est en plus accentué par l'arrivée des Kriegshunds (les loups-garou) puis, de Tycho. Et je vous parle des complots à tout va ? Bon en fait, non, je n'en parle pas parce qu'on ne les voit pas (déçue, je suis, vous vous en doutez). Mais même là, il y a comme un gout d'inachevé. A croire que monsieur Grimwood voulait trop en dire en trop peu de temps et à préférer sauter à ce qu'il considère comme l'essentiel de son roman, les histoires de Giulietta, Tycho et Atilo (et encore, je crois qu'on peut l'enlever de la liste). Il utilisait pour ça une bonne dizaine de personnages qu'il va une nouvelle fois survolé. 

Et on tombe sur le second gros défaut du roman pour moi. Comment que je fais pour apprécier les personnages lorsqu'ils sont tous autant survolés ? Non parce que même Tycho, qui est quand même le personnage central du bordel, est carrément fade. Alors je comprends le coup de l'amnésie (qu'on nous explique quand même bien trop tard, style, à la fin), je comprends qu'il soit totalement paumé, mais pourquoi en faire un être quasiment muet et totalement invisible, même pour le lecteur. Il ne se réveille que lorsqu'il est en présence de Giulietta, soit trois fois dans le roman (dont un passage qui aurait pu être tellement mais tellement mieux)(leur première rencontre qui est inachevée à mon gout). En parlant de la demoiselle, il en va de même pour elle. Elle aurait pu être un super personnage sauf que vu qu'elle ne pige pas trop ce qu'il lui arrive et que l'auteur nous enlève une année entière de sa vie (alors qu'elle a été enlevée et qu'on ne sait pas trop ce qu'il se passe entre ce moment et la fin de l'entrainement de Tycho (passé sous silence lui aussi d'ailleurs)), le lecteur est aussi censé ne pas tout comprendre. Quant à Atilo, j'ai eu du mal avec lui parce que je n'arrive pas à le comprendre sur trop de point. Pour les autres personnages, si l'on n'inclue pas Alexa, on les voit finalement trop peu pour bien comprendre à quoi ils servent, si ce n'est à combler l'espace (et voilà qui est dommage, parce qu'une fois encore, ils sont tous survolés).

Et vous savez quoi ? Ces deux défauts me font grave chier (autant que la plupart des personnages se font sur eux dans le roman)(ça aussi, c'est légèrement ennuyeux, la moindre petite peur et pouf, un pipi voire un caca). Parce que ce premier tome a un potentiel génial. Mais vraiment. On y trouve tellement de bonne chose cachée par une intrigue à ellipse pas super bien maitrisée. Parce que si on oublie deux minutes que l'histoire est censée être celle de Tycho (qui reste insipide à souhait durant presque tout le bouquin sauf la fin où il se révèle enfin), on se trouve avec des complots, des luttes de pouvoirs et une ambiance sombre à souhait allant parfaitement avec. 

Je sais que Lame Damné est un premier tome et qu'il est là pour introduire l'univers et ses personnages. Il ne le fait pas vraiment de la meilleure manière qu'il soit à mon avis, mais il le fait. Il laisse aussi présager une suite qui pourrait être bien mieux (ou bien pire, mais laissez-moi avoir de l'espoir, j'ai la trilogie complète dans le kindle et j'aimerai bien ne pas trop le regretter). En tout cas, malgré les gros défauts assez ennuyeux de ce premier tome, je vais me lancer dans la lecture du second dans peu de temps. On verra bien par la suite (et pour info, voilà, je viens de trouver quoi mettre dans ma rubrique "a lire/a ne pas lire")...

L'Ultime rivage, Intégrale de Terremer, Ursula K. Le Guin

Je finis la partie relecture de Terremer avec cet Ultime Rivage. A partir de maintenant, je vais plonger dans l'inconnu concernant la série. J'ai hâte de découvrir la seconde partie de Terremer, mais en attendant, parlons un peu de ce troisième tome.

L'Ultime rivage, Intégrale de Terremer, Ursula K. Le Guin

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2018
titre en VO : Earthsea
Année de parution en VO : entre 1964 et 2001, plus précisément 1972 pour l'Ultime Rivage
Nombre de pages : 1800

A lire si 
- Vous aimez la fantasy avec magie et dragon
- Vous aimez la mer
- Vous ne voulez pas de violence

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à quelque chose d'ultra violent
- Vous n'aimez pas les voyages initiatique

Présentation de l'éditeur : 

Terremer est un lieu magique et ensorcelé. Une mer immense recouverte d’un chapelet d’îles où les sorciers pratiquent la magie selon des règles très strictes. On y suit les aventures de Ged, un éleveur de chèvres qui, au terme d’une longue initiation, deviendra l’Archimage le plus puissant de Terremer, mais aussi celles de Tenar, haute prêtresse du temple des Innommables de l’île d'Atuan, de Tehanu, la fille-dragon, et de Aulne le sorcier qui refait chaque nuit le même rêve terrifiant. Autour de la grande histoire gravitent des contes qui enrichissent et explorent ce monde où enchanteurs et dragons se côtoient.

Mon avis

Nous avons connu Ged enfant, puis adulte. Il manquait la partie où Ged était vieux et archimage. Lorsque Ursula K. Le Guin commença Terremer, elle pensait n'en écrire qu'un tome. Finalement, elle en écrira d'abord trois, et l'Ultime Rivage est le dernier de cette  "trilogie". Il n'est donc pas étonnant, si l'on se souvient de la fin du Sorcier de Terremer, que l'on retrouve Ged en archimage. Mais tout comme pour les Tombeaux d'Atuan, il n'est pas le héros de ce roman. Pas complètement du moins, puisqu'il apparait tout de même un peu plus ici. Non, l'histoire est celle du jeune Arren, prince d'Enlade, venu à Roke afin de trouver ce qui empêche la magie d'avoir lieux depuis quelques temps. Arren embarque avec Epervier afin de comprendre ce qu'il se passe et si possible, afin de guérir cet étrange mal qui s'étend de plus en plus. Ils iront d'îles en îles enfin d'en apprendre plus.

A ma première lecture, l'Ultime Rivage ne m'avait pas tant marqué que ça. J'avais un seul épisode en tête, et il se passe vers les deux tiers du livre environ, autant dire que ce n'était vraiment pas grand chose. A ma seconde lecture, il m'a un peu plus marqué. Je crois l'avoir déjà dit mais relire maintenant Terremer, avec le bagage que je me suis créée entre temps dans la vie est fort bénéfique pour moi. Ainsi, je sais à présent que l'Ultime Rivage aura plus de répercussions qu'il n'en a eu, et surtout, qu'il m'a beaucoup plus parlé. 

Ici, Ged tient une nouvelle fois le rôle du mentor, mais de manière bien plus active que dans les Tombeaux. Et encore, peut-on réellement parler de mentor quand on parle de Ged ? Le sorcier reste souvent égal à lui-même, il aiguille mais ne guide pas vraiment. Il n'a pas ce petit truc qui ferait de lui un professeur ou un vrai guide spirituel. J'aime beaucoup son rôle pour cette raison. Malgré son pouvoir (qu'il n'utilise guère au final la plupart du temps), malgré son rang, il reste humble. Il ne va jamais rien faire qui puisse perturber, même de peu, l'Equilibre. Ainsi, s'il prend Arren avec lui, c'est bien parce qu'il a une petite idée en tête et qu'il sait qu'il a besoin de lui pour garder l'Equilibre sur l'archipel. On se doute d'ailleurs rapidement de l'idée. Or l'autrice lâche l'information une fois et puis fait en sorte que nous l'oublions quelque peu. Et du coup, on se doute qu'Arren a un destin plus grand qu'il ne le pense mais on se pose quand même deux trois questions. Surtout qu'autant le dire, j'ai un peu de mal avec le jeune homme. Oh, il n'est pas inintéressant, il a même de bons côtés, mais parfois, je l'ai trouvé agaçant. Après, face à un Ged qui ne dit pas grand chose, semble ne pas faire plus parfois, je pense que je comprends aussi Arren.

Mais je pardonnerai Arren au vue de son histoire. Parce que j'ai adoré suivre les deux hommes jusqu'à l'Ultime Rivage. J'ai adoré cette quête pour la vie et tout ce qui tourne autour. L'Ultime Rivage a quelque chose de très spirituel, peut-être même plus que les Tombeaux D'Atuan. Il parle de vie, de mort, d'immortalité, d'Equilibre. L'Ultime Rivage n'est d'ailleurs pas sur Terremer, c'est une métaphore pour ce qu'il se passe juste entre vie et mort (d'ailleurs, e suis persuadée que le mythe du dernier rivage existe bel et bien dans au moins une culture mais je n'en suis pas du tout sûre, ça dit quelque chose à quelqu'un ?)(ou alors, c'est carrément moi qui me fait des films ?). On comprend d'ailleurs pourquoi Ursula K LeGuin pensait arrêter là les aventures sur Terremer. Ce livre parle d'accepter la fin, que ce soit celle de la vie ou celle de certaine chose. Il le fait de manière douce et avec beaucoup d'émotion aussi. L'ambiance de l'Ultime Rivage est tout particulièrement pour cela. Si on pouvait se sentir parfois oppressé dans les Tombeaux, ici, on se sent souvent mélancolique et en même temps heureux. C'est étrange mais terriblement bien fait et prenant. 

J'aimerai beaucoup en dire plus sur l'Ultime Rivage mais je trouve que je divulgâche déjà pas mal et c'est plus particulièrement sur sa seconde moitié, voir juste le dernier tiers que j'aurais envie de discourir. Je ne le ferais pas, pour ne pas gâcher la lecture (ce qui est un peu dommage pour moi, vu que j'ai envie de parler, mais je vais me retenir un peu). Je vais donc finir ici mon avis sur l'Ultime Rivage. Il fait partie des livres de fantasy à lire, de ceux qui ne sont pas là pour montrer de la grosse bastonnade, mais plutôt pour mettre une ambiance en place, pour éblouir son lecteur. Il n'y a pas de guerre ici (pas plus que dans les précédents tomes) mais il y a des dragons, de la magie et un ennemi bien réel et surtout humain. C'est aussi l'une des forces d'Ursula K Le Guin dans ce cycle. L'ennemi n'est pas une force venue dont ne sait trop où pour faire régner le mal. Non, c'est un ennemi humain avec des ambitions nobles qui s'est finalement pas mal fourvoyé.

Je ne cesserai pas de conseiller de lire Terremer, que l'on soit adolescent (je pense qu'à partir d'une douzaine d'année, il est possible de le lire et surtout de comprendre) ou même adulte. Je regrette toujours de l'avoir découvert sur le tard. J'aime tellement l'ambiance et l'univers qu'à créer Ursula K. Le Guin sur cette série. J'ai hâte de pouvoir continuer ma découverte avec Tehanu et la seconde partie de Terremer.

mercredi 7 août 2019

Les Jours Meilleurs, Cecelia Ahern

J'avais envie d'un petit roman feel good pour les vacances. C'est le genre de roman qui passe bien à la plage ou alors un jour de pluie. D'ailleurs, je l'ai lu hier, alors qu'il pleuvait toute la journée.

Les Jours Meilleurs, Cecelia Ahern

Editeur : Milady
Collection : littérature
Année de parution : 2017
Titre en Vo : One hundred names
Année de parution en VO : 2012
Format : AZW

A lire si ;
- Vous aimez les romans feel-good
- Vous voulez une héroïne un peu à la ramasse

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les bons sentiments.

Présentation de l'éditeur :

À force de traquer le scoop et de dévoiler la vie privée des gens dans les colonnes de la presse à scandale, Kitty est dans l'impasse. Sa carrière de journaliste piétine, et ses frasques lui valent une réputation désastreuse. Tout s'effondre quand elle apprend que Constance, la femme qui lui a tout appris, vit ses derniers instants. Elle se rend à son chevet et lui demande quelle histoire elle a toujours rêvé d'écrire. Mais la réponse arrive trop tard, sous la forme d'une liste de cent noms, sans aucune explication. Bien décidée à percer le mystère, Kitty tente de comprendre ce qui relie entre eux ces inconnus. En allant à leur rencontre, elle va découvrir des aspects pour le moins inattendus de la vie de Constance et peut-être même trouver un sens à la sienne.

Mon avis

J'ai pris ce livre lors de l'opération Coquillages et Crustacés de l'équipe Bragelonne sans trop savoir à quoi m'attendre avec lui. D'ailleurs, durant cette opération, j'ai pris pas mal de bouquin de chez Milady, que je lis moins que Bragelonne (parce que j'ai toujours ce méchant apriori sur les romances, on ne va pas se mentir)(alors que généralement, j'aime bien lire ça, ce qui est assez paradoxal, on va bien le dire). Bref, je me doutais que ce serait un peu à l'eau de rose mais comme en ce moment, je lis pas mal de fantasy, je me suis dit que ça changerait pas mal. Et j'ai eu bien raison. 

Kitty s'est mise dans la merde en accusant un professeur de viol à la télévision. Elle pensait avoir le reportage de sa vie, elle s'est juste faite avoir par des femmes en mal de reconnaissance, comme elle. Mais pour elle, les conséquences sont désastreuses. Elle est virée de sa chaine, voit son boulot de journaliste au magazine Etcetera réduit à peau de chagrin et pour bien enfoncer le clou, Constance, son amie et mentor (et accessoirement patronne d'Etcetera) est en phase terminale. Lorsque celle-ci meurt, Kitty est totalement au désespoir. Pourtnat, Constance lui laisse un dernier projet, son grand article, celui qu'elle aurait toujours voulu écrire. Afin de lui rendre hommage, Kitty veut le reprendre. Mais Constance n'a laissé qu'une liste de cent noms pour tout indice. Commence alors pour la jeune journaliste l'aventure qui va la remettre dans le "droit" chemin du journalisme, mais aussi, lui faire comprendre que la vie n'est pas si pourrie que ça.

J'ai aimé beaucoup de chose dans le roman. Déjà, j'ai adoré Kitty. Kitty, c'est la femme qui a fait une erreur, qui le sait mais qui ne l'admet pas encore. C'est la femme qui s'est vu mangé par le prestige et le travail et qui en a oublié la passion du début. C'est la femme qui ne voit plus que par elle et qui oublie qu'elle n'est pas seule au monde. Et pourtant, petit à petit, elle va se réveiller, grâce au projet de Constance. Elle va se retrouver, retrouver ce qui faisait d'elle une bonne journaliste. Cela ne se fait pas simplement, elle va traverser pas mal d'épreuve avant d'ouvrir les yeux, mais elle va y arriver grâce à six personnes et les gens qui gravitent autours de ces six là. 

Les six, se sont des personnes se trouvant dans la liste de Constance. Ce sont surtout les seules qu'elle a réussi à joindre avant le délai impartie. On retrouve une vieille dame en maison de retraite, une personal shopper, une jeune coiffeuse en hôpital, un homme au chômage, un autre qui a fait de la prison et une passionnée de papillon. Chacun d'eux à une vie ordinaire ou presque. Parce que chacun d'eux à une histoire à raconter, un truc parfois banal, parfois pas, mais qui n'en fait pas des héros au sens où on l'entend en général. Et pourtant, petit à petit, on va découvrir ce qui les lie entre eux (si vous êtes un peu plus malin et moins aveugle que Kitty, vous le découvrirez rapidement) et ce qui fait qu'ils sont si particuliers dans leur normalité. Ils sont tous touchant et on s'attache autant à eux qu'à Kitty.

Le ton du roman est très léger, avec de l'humour quand il faut et beaucoup d'amour qui en dégouline. Bon, pas que de l'amour quand même, la porte de Kitty étant régulièrement recouverte de peinture, de papier toilette voir de merde et de fumier par les amis de l'homme qu'elle a accusé de viol. C'est d'ailleurs cette histoire, et la rédemption de la jeune femme qui sert de fils rouge pour elle. Elle se jette à coeur perdu dans l'article sur les 100 noms pour oublier tout ça. Kitty ne gère pas vraiment bien d'ailleurs tout ce qui lui arrive. Elle tombe dans le panneau plus d'une fois, se fait avoir comme une débutante, autant en amour qu'au travail. Elle n'a rien d'une héroïne, elle non plus. Elle s'accorde en ce sens parfaitement avec ceux qu'elle rencontre. 

J'ai pris vraiment plaisir à lire ce roman, parce que je n'en attendais pas grand chose et que j'ai été agréablement surprise. C'est frais, léger et en même temps, ça rappelle pendant un moment que ce n'est pas parce que nos vies nous semblent plates et insipides que c'est forcément le cas. Et puis, j'ai plutôt apprécié la plume de Cecelia Ahern, qui est à l'image de son roman, légère, pas prise de tête et agréable à lire. Ce n'est pas un coup de coeur pour moi mais on en est pas trop loin, je dois dire. Après, c'est peut-être un peu trop sentimental pour moi pour que j'adhère totalement (petit spoil, mais le fait que tout le monde ou presque trouve chaussure à son pied à la fin, c'est peut-être un peu trop je trouve). Ce qui est sur, c'est que j'ai passé un bon moment en compagnie de Kitty, Steve, Mary-Rose, Birdy, Eva et les autres.

L'attaque des Titans, édition Colossale 8, Hajime Isayama

Un nouveau mois commence et avec lui vient un nouveau tome de l'édition colossale de l'Attaque des Titans. J'attaque ce qui fait figure pour moi la seconde partie de la série. Le mur Maria a été reconquis et pourtant, la menace est toujours bien présente.

L'attaque des Titans, édition Colossale 8, Hajime Isayama

Editeur : Pika
Collection : 
Année de parution : 2017
Titre en VO : Shingeki no kyojin 
Année de parution en VO : 2015
Format : AZW

A lire si : 
- Vous voulez une bonne histoire où l'humanité est bien dans la moïse.
- Vous ne voulez pas de supers héros

A ne pas lire si : 
- Vous êtes de nature sensible 

Présentation de l'éditeur : 

Après avoir vaincu le Titan bestial, Eren et les survivants du Bataillon d’exploration découvrent enfin les fameux carnets de Grisha Jäger et les secrets qu’ils renferment. L’accès aux souvenirs de ce dernier leur permet de comprendre que le monde réel est bien différent de ce qu’ils croyaient jusque-là et que les ennemis sont loin de se cantonner à l’île du Paradis. À présent qu’ils ont réalisé que ce n’est pas la liberté qui les attend au-delà des Murs, quelles options leur reste-t-il ? La suite de la série phénomène telle que vous ne l’avez jamais vue, dans une édition grand format inédite.
Regroupe les volumes 22 à 24 de l'édition standard

Mon avis

Avec les éditions colossales, je n'ai pas l'impression d'avancer tant que ça. Et pourtant, je viens de joyeusement passer la vingtaine de tome et je ne me lasse toujours pas de cette série. Bon par contre, je me rends compte que je ne suis plus très loin d'arriver au même point que la traduction chez Pika et du coup, ben d'ici un mois, je devrais passer à au mieux, un tome par mois (et encore, je ne tiendrais pas jusqu'à la fin de l'année)(mais je sais déjà quel manga va remplacer l'Attaque des Titans sur le Kindle)(Gumnn, il est temps de te relire). Mai voilà que je m'égare déjà. Revenons à nos Titans.

Dans le tome précédent, le mur Maria était repris au prix d'immenses sacrifice. On apprenait que l'ennemi n'était pas forcément les Titans mais ceux qui les avaient envoyé sur l'île du Paradis, le peuple Marh. Un peuple dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il règne en maître sur le continent. Les tomes de cette huitième édition colossale vont nous en apprendre un peu plus et surtout, vont déplacer l'action autant temporellement que géographiquement (d'où le fait que pour moi, on commence la seconde partie de l'histoire)(j'ai par contre arrêté de compter les arcs de celle-ci)(jamais aimé cette histoire d'arc, moi). 

Nous voilà donc en premier quelques temps après la reconquête du mur, et du côté d'Eren et de ses amis. Eren revit la vie de son père avec qui il partage à présent les souvenirs. On commence à en découvrir un peu plus sur l'arrivée de Grisha sur l'île mais aussi sur l'empire Marh d'où il vient. On apprend aussi le nom du Titan d'Eren et on découvre les huit autres primordiaux, dont la plupart se trouve sous les ordres de Marh. Puis, on passe quatre ans plus tard, avec pour héros des tomes, les futurs Titans Primordiaux, de jeune Eldiens. 

J'ai assez apprécié ces tomes qui font plutôt bien la transition entre passé et futur. Même si je suis un peu déçue de ne pas avoir beaucoup vu mes Eldiens préférés, je dois bien dire que remonter dans les souvenirs de Grisha mais aussi de Reiner (que l'on retrouve avec son cuirassé) est assez interessant pour comprendre la motivation des Eldiens vivants à Marh. Il devient alors interessant de voir que ce ne sont pas forcément les méchants de l'histoire. J'aime quand tout n'est pas aussi manichéen qu'on aimerait presque le vouloir. Par contre, j'espère ne pas trop m'accrocher à ces jeunes gens vu qu'ils vont plus que surement se battre contre Eren et son équipe. 

En tout cas, tout cela ne présage que du bon. J'ai hâte de savoir ce qu'il va se passer par la suite et comment tout cela va se goupiller. Il me semble que l'histoire prend soudain un peu plus de profondeur, avec l'apparition de Marh. Nous n'avons plus simplement l'humanité contre les Titans mais bien un peuple contre un autre (voire plusieurs) et une quête de liberté qui prend tout son sens, d'un côté comme de l'autre. Bref, vivement début septembre que j'en découvre un peu plus !