mardi 24 juillet 2018

La main de l'empereur, tome 1,Olivier Gay

J'ai ce roman depuis l'avant dernière op de Bragelonne dans ma PAL numérique et il était plus que temps de le sortir. Surtout que j'avais comme une envie de fantasy rapide et sans trop de prise de tête. Je me suis dit qu'il serait pas mal pour combler la dite envie. 

La main de l'empereur, tome 1,Olivier Gay

Editeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Année de parution : 2016
Format : AWZ

A lire si :
- Vous aimez la fantasy un tantinet violente
- Vous aimez les héros torturés et légèrement naïf
- Vous voulez de la guerre

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose d'ultra long
- Vous n'aimez pas la violence

Présentation de l'éditeur 

Rekk n’a pas eu une enfance facile. Fils bâtard d’un gladiateur et d’une femme mariée, élevé par des prostituées, il est sauvé par son habileté à l’épée. Il se fait à son tour une place dans l’arène et en devient bientôt le champion. Mais Rekk doit poursuivre ailleurs un destin écrit en lettres de sang : l’Empereur en personne l’envoie rejoindre l’armée qui mène en son nom une guerre éprouvante contre les tribus koushites. En compagnie d’hommes démunis et amers, dans l’enfer de la jungle où le danger est partout, Rekk va devenir le bras armé de l’Empereur grâce à ses talents redoutables. Lorsque l’on suscite l’admiration autant que la crainte et la haine, savoir se battre ne suffit pas toujours, et la frontière est ténue entre le héros et le monstre. Qu’arrivera-t-il à Rekk quand sa légende lui échappera ? DANS LA MAIN D'UN EMPEREUR, LES MORTELS NE SONT QUE DES PIONS.

Mon avis

Bon, j'avoue, je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais lire si ce n'est ce que nous raconte la quatrième de couverture. Mais en même temps, un roman fantasy avec une couverture aussi belle ne pouvait pas me décevoir, n'est-ce pas ? Oui, j'en suis encore à penser que les belles couvertures font les bons livres. En même temps, il est rare que je sois déçue par un livre à belle couverture. Et cette main de l'empereur ne déroge pas à la règle.

Olivier Gay nous entraîne à la suite de Rekk, fils illégitime du gladiateur Shar-tan et de la femme d'un riche marchand, cela de la rencontre de ses parents à ses vingt-trois ans, moment où il semble être au plus haut de sa gloire (oui enfin, disons pour ce tome là, parce qu'il y a un second tome et même un second diptyque sur lui)(que de lectures en perspective donc :) ). L'auteur va rapidement donner le ton de son roman, il sera sanglant et sans pitié, un peu à l'image de son héros. Un héros qui va connaitre bien des choses très rapidement, en commençant par la trahison, la tristesse, le désespoir puis la haine. Autant le dire, l'auteur ne lui fait aucun cadeaux et si jamais il lui arrive de lui en faire un, il le reprend très rapidement. Oui, nous avons un auteur plutôt sadique avec ses personnages et c'est plutôt sympathique (je suis aussi une lectrice sadique qui apprécie quand les personnages sont ballottés en tout sens sans trop rien y comprendre). Mais revenons donc à Rekk, personnage principal de ce roman et principal intérêt de celui-ci.

Car oui, Rekk est bel et bien le principal intérêt du roman. Et cela pour plein de chose. Déjà parce que Rekk. Oui, je sais, mais comment dire, j'ai tout simplement adoré le personnage du début à la fin. Il faut dire que c'est aussi un personnage qui évolue pas mal, surtout niveaux sentiment. Rekk va commencer sa vie d'adulte en découvrant sa mère puis en la perdant et juste après en devant combattre son père dans l'arène et en le voyant mourir sous ses yeux. Ça a de quoi forger un homme et plus particulièrement une carapace. Malheureusement pour Rekk, la carapace va devoir rester en place pendant un long moment, allant jusqu'à lui faire oublier beaucoup de chose, dont une partie de son humanité. Il lui faudra l'aide de deux femmes importantes dans sa vie pour la retrouver, Dareen et Bishia. Parce qu'il faut bien dire que Rekk n'est pas le seul personnage intéressant à découvrir. Il y a les deux femmes, l'une est contrebandière, l'autre courtisane. Dareen est peut-être celle qui m'a le plus émue dans tout cela. Trop fière pour avouer ses sentiments, toujours à côté de Rekk quand il en a besoin. Elle est l'amie idéale pour lui et pourrait bien être plus s'il ouvrait les yeux. Pour Bishia, c'est un peu plus compliqué et j'attends de lire le tome deux pour mieux la cerner (parce que pour le moment, c'est pas jolie jolie). Autre personnage intéressant, c'est Bel Ier, l'empereur, la caution politique du roman. Un empereur comme je l'ai apprécié, capable d'utiliser tous les pions possible et inimaginable pour arriver à ses fins sans prendre en considération les dits pions. Un salaud comme je les aime, sans cœur ou presque et capable de tout.

Si les personnages sont bien écrits, l'histoire l'est tout autant. Sans trop en faire, on va découvrir une partie de l'enfance de Rekk (à peine quelques chapitres), son premier combat, les incidences de celui-ci et son départ de l'arène pour l'armée. Ça parait presque trop court et en même temps c'est juste la dose qu'il fallait pour ne pas alourdir le roman afin de se concentrer sur le Rekk adulte et la campagne de Koush. Une campagne qui se fait donc dans la violence (en même temps, c'est la guerre, pas un jardin d'enfant, tu me diras). Et là, Olivier Gay ne fait pas dans la dentelle. Bon, on le découvre rapidement que le livre est sanglant mais le sang n'est pas versé juste pour le plaisir des lecteurs. On découvre les rouages de la guerre et les complots derrières, son horreur (des deux côtés d'ailleurs) mais aussi les petits moment de grâce, voire de délicatesse. Et puis, parfois, ça vous tombe comme ça, on a l'impression de se retrouver dans un Gemmel version Drenaï. Et franchement, c'est vachement classe (parce que Gemmel est pour moi un maitre en la matière de guerre et de siège). 

Forcément, une histoire qui ne souffre que de peu de défaut (parfois un peu trop rapide peut-être), des personnages qu'on apprécie suivre et qui sont bien en nuance de gris, et me voilà réellement emballée par ce premier tome. Je dois bien dire que je suis des plus enthousiastes. Je découvre un auteur au style des plus plaisants avec une histoire fantasy comme je peux les apprécier (sans magie, avec des guerres, de la politique qui fait mal et des personnages géniaux). Et ça se ressent avec le temps de lecture, puisque j'ai avalé les pas tout à fait 400 pages en deux jours (alors que je traîne en ce moment sur la plupart de mes bouquins)(et que pour info, j'ai récupéré Link's Awakening sur la DS, ce qui a annoncé la fin de ma vie sociale et de toutes autres activités alors que commençais à peine le roman)(mais au moins, Rekk m'a permis de ne pas me coucher à toutes les heures durant le weekend). Bref, c'est un coup de cœur et ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivée sur de la fantasy (pour rappel, le dernier, c'est l'année dernière avec les Illusions de Sav-Loar de Manon Fargetton, rien ne vaut la fantasy française)

Une bobine de fil bleu, Anne Tyler

Les prêts de livres entre collègues ont un effet étrange sur moi. Voilà que je me mets à lire des romans auxquels je n'aurais peut-être même pas jeté un coup d'oeil. Une bobine de fil bleu fait parti de ces romans-là. Je ne lis pour ainsi dire jamais d'histoire familiale, sauf peut-être si elles sont historiques. Or, ce n'est pas le cas ici. Mais ma collègue a su me vendre le bouquin alors bon, autant le lire.

Une bobine de fil bleu, Anne Tyler

Editeur : Phébus (oui, je sais, j'ai mis la couverture de 10/18)
Collection : /
Année de parution : 2016
titre en VO : A Spool of Blue Thread
Année de parution en VO : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez les sagas familiales
- Les flashbacks ne vous dérangent pas

A ne pas lire si :
- Vous voulez du bon gros secret familial
- Vous n'aimez pas les flashbacks

Présentation de l'éditeur :

Ils se croyaient uniques : c’était peut-être la preuve supplémentaire que les Whitshank étaient une famille comme les autres. Portrait des Whitshank, et de leur si jolie maison de Baltimore, Une bobine de fil bleu détricote sur plusieurs générations l’histoire d’une famille bien trop heureuse pour être vraie. Et qu’il s’agisse de débusquer les politesses, de chasser les faux-semblants ou de dire l’amour, la plume drôle et méticuleuse d’Anne Tyler ne laisse rien au hasard.

Mon avis

Comme je le disais, les sagas familiales sont loin d'être mon truc niveau lecture sauf si c'est de l'historique ou qu'on y trouve une part de SFFF. Or, il n'y a rien de tout cela (enfin, si, si on veut, sur une toute petite partie qui se passe entre les deux guerres) dans ce livre. Alors pourquoi je me suis lancée là-dedans ? Pas la moindre idée. Pourquoi j'ai continué à le lire après quelques chapitres ? Parce que j'ai plutôt accroché au style de l'autrice.

Une bobine de fil bleu nous raconte l'histoire de la famille Whitshank et de leur maison à Baltimore. A moins que ce ne soit finalement juste l'histoire de la maison ? Parce que la dite maison est au centre de tout, bien plus que ses occupants. Ce sont pourtant eux que nous allons suivre. Les Whitshank sont une famille comme les autres. Ils n'ont pas de gros secret de famille (enfin presque pas). Seul problème chez eux ? La mère Abby commence à souffrir d'absence et disparaît de temps à autre. C'est assez pour que toute la famille vienne autour d'elle afin d'aider les parents. Et forcément, les tensions entre membres prennent un peu plus d'ampleur.

Des tensions qui ressemblent somme toutes à celles que toutes familles pourraient avoir. La jalousie, l'envie mais aussi la détresse face à des situations qu'on n'arrive pas à surmonter. C'est une des forces de ce roman, être à l'image de la vie réelle, sans trop en faire. Les personnages pourraient être les membres de votre famille, de celle de n'importe qui. Malheureusement, cela a aussi un petit revers de médaille, on finit par avoir du mal à reconnaître qui est qui. Si les deux garçons Whitshank sont assez différents l'un de l'autre niveau caractères pour ne pas être confondus, il n'en va pas de même avec les deux filles (qui en plus ont un mari avec le même prénom, ça aide encore moins). . Du coup, ce qui fait la force du roman peut aussi s'apparenter à une faiblesse. Je me suis souvent perdue dans les personnages lorsque les filles Whitshank étaient présentes.

Une autre faiblesse, tant qu'à être dedans, ce sont les longueurs présentes par ci par là. Pour faire plus naturel, plus vrai, l'autrice se perd parfois un peu trop dans des détails, des descriptions un peu trop longues. Alors, oui, ça ajoute à la vraisemblance du roman mais parfois, c'est un peu trop. Heureusement, souvent, ces détails et ces longueurs nous entraînent vers des flashbacks plutôt bien foutus qui permettent d'entrer un peu plus dans la famille et la maison qu'ils occupent. Personnellement, j'aime beaucoup ces retours en arrière et ils ne me gênent absolument pas. Par contre, je sais que certains apprécient beaucoup moins et vu que le livre en comporte vraiment beaucoup, ça risque de déranger pas. En même temps, sans eux, l'histoire n'aurait pas fait une centaine de pages, il me semble et le lecteur ne s'accrocherait pas autant à cette famille somme toute assez banale.

Reste enfin le style de l'autrice, simple et plutôt efficace. Anne Tyler ne s'encombre pas de fioritures, de grandes phrases ultra travaillées. Elle écrit simplement, presque comme on parle, ce qui forcément ajoute de l'authenticité à la chose.  

Au final, je lui ai trouvé des défauts à cette Bobine de fil bleu mais aussi de belles qualités qui ont fait que j'ai continué ma lecture en me demandant ce qui allait se passer pour cette famille d'américains  "de base". Ce n'est pas forcément une saga familiale qui restera longtemps en mémoire mais elle est plutôt rafraîchissante. Bref, une lecture agréable, parfaite pour l'été (enfin, je trouve) et plutôt divertissante.

jeudi 19 juillet 2018

L'étrange cas de l'homme mécanique, Burton et Swinburne, Mark Hodder

La dernière grosse Op de Bragelonne n'aura pas été des plus fructueuses pour moi, beaucoup de livres déjà en ma possession et beaucoup qui ne me disait rien du tout (bref, en cinq jours, je n'ai pris que neuf livres, c'est pas énorme). Mais elle aura eu l'avantage d'augmenter ma collection des livres du mois du Cuivre et d'avoir la suite des aventures de Burton et Swinburne. Que demander de plus ? (si je sais, un peu plus de séries complètes durant le mois du cuivre par exemple, surtout dans les diptyques et triptyques).

L'étrange cas de l'homme mécanique, Burton et Swinburne, Mark Hodder

Editeur : Bragelonne
Collection : mois du cuivre
Année de parution : 2015
Titre en VO : Burton & Swinburne, book 2: The Curious Case of the Clockwork Man
Année de parution en VO : 2011
Format : AWZ

A lire si :
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous voulez des personnages ayant réellement existé
- Vous aimez les uchronies

A ne pas lire si :
- Vous aimez quand ça va vite.

Présentation de l'éditeur :

Sir Roger Tichborne : perdu en mer. Le voici de retour pour revendiquer la fortune familiale. Mais est-ce bien lui ? Pour les classes supérieures, c’est de toute évidence un habile escroc ; pour les ouvriers de Londres, c’est le héros du peuple… Mais pour Burton, il est avant tout au centre d’un complot visant à escamoter de légendaires diamants connus sous le nom d’Yeux de Nga. L’enquête le mènera sur le domaine maudit des Tichborne… et à la rencontre du fantôme d’une sorcière !
Entre un manoir hanté et les rues de Londres secouées par des émeutes, de l’Amérique du Sud à l’Australie, d’un incroyable vol de bijoux à une possible révolution, Burton et Swinburne affrontent de terribles forces pour mettre un terme à une conspiration qui menace l’Empire britannique. Leur enquête aboutit sur un final étonnant qui les verra combattre les morts, un ennemi à naître, et entrevoir le passé préhistorique et le futur déchiré par la guerre !

Mon avis

Je ne sais pas si tu te rappelles, lecteur, mais j'avais plutôt apprécié le premier tome de Burton & Swinburne qui nous offrait une uchronie partant du postulat que Victoria était assassinée au début de son règne. Le premier tome nous présentait donc cet univers et ses personnages. Avec l'affaire de Spring Heeled Jack, on découvrait donc que le monde avait emprunté un chemin B dans sa destinée et que tout avait changé. Mais à quel point, me diras-tu ? Et bien, ça, on va commencer à le découvrir dans ce second tome.

Comme pour son prédécesseur, L'étrange cas (oui, je réduis, ça fait long comme titre tout de même) se sert autant de son uchronie que de ce qu'il a pu se passer dans notre ligne temporelle. C'est quelque chose que j'avais déjà beaucoup apprécié et que je continue à apprécier dans ce second tome, même si j'avoue que là, j'étais un peu moins au courant de la fameuse histoire Tichborne qui sert de point de départ à l'histoire. Il n'empêche que j'ai vite trouvé mes marques et que j'ai été ravie de retrouver un Sir Richard Burton égal à lui-même.

Il se passe pas mal de chose dans ce roman mais en même temps, j'ai eu l'impression qu'il était plutôt lent à se mettre en place. Ce n'est pas particulièrement gênant grâce aux personnages tous assez loufoques en leur genre (mention spéciale à Herbert Spencer). Ils sont le gros point fort de ce roman même si certains n'apparaissent pas assez à mon goût (j'ai trouvé Swinburne effacé dans ce tome par rapport au premier). Il est toujours aussi sympathique de se rendre compte qu'on garde une trace de véracité dans les caractères des personnages ayant réellement existé (et il y en a un bon paquet, à vous de tous les trouver)(pire que les pokemons).

Mais revenons peut-être à l'histoire un moment. Elle commence doucement cette histoire avec une histoire de noble disparu en mer et qui revient comme si de rien n'était. Or, personne ne veut croire que le Requérant est bien qui il dit être, encore moins le reste de la famille (histoire de pognon et tout ce qui va avec). Mais voilà que le type, qui  ne ressemble en rien au fameux disparu, réussit à se mettre tout le monde dans la poche. Comment, pourquoi ? Il s'avère que tout à rapport avec un cambriolage de diamant noir et le futur (il est toujours question de futur dans Burton & Swinburne j'ai l'impression). Et comme dans le premier tome, certains éléments ne seront compris que bien plus tard dans le livre (ce qui peut parfois être assez déroutant, il faut bien l'avouer)(mais quand on a l'habitude de la chose, on a surtout envie d'avancer pour savoir ce que l'auteur va faire de telle ou telle chose). Je trouve toujours génial de voir à quel point certain auteur arrive à mettre en place leur histoire en disséminant autant d'indice un peu partout.

Et j'en arrive malheureusement au petit point négatif pour moi de ce tome-ci, sa lenteur durant plus de la moitié du livre et sa fin trop mais vraiment trop rapide. Ce problème vient aussi de ce que je disais juste au dessus, il y a trop d'élément un peu partout dans le livre. Or, pour réussir à arriver à la fin, il faut bien tout mettre en place. Mais cette fois, il y a trop de chose et du coup, le rythme du récit en prend un coup. Même si on ne s'ennuie pas, c'est long à se mettre en place. Même parfois un peu trop. Oui, il y a pas mal de longueur, soit dans la présentation de certains personnages, soit dans celle de certains lieux. Et puis, d'un coup d'un seul, alors qu'il ne reste que deux bons gros chapitres (d'après monsieur Kindle, il faut bien une bonne demi-heure par chapitre) et tout s’enchaîne trop rapidement, jusqu'à finalement laisser le lecteur (moi du moins) sur sa faim. C'est que vu comme c'était parti, je me sentait bien de passer quelques heures de plus pour avoir le dénouement. 

Malgré ce petit défaut, j'ai passé un très bon moment en compagnie de Burton et de tous les autres personnages gravitant autour de lui. Et je ne parle même pas de l'ambiance bien steampunk comme je l'aime (tiens, j'en ai pas parlé d'ailleurs) avec toutes ses machines, ses inventions (pas forcément toutes mécaniques d'ailleurs), cette vapeur et ces personnages ayant réellement existé. Bref, c'est peut-être un peu en dessous du premier tome pour moi, mais ça reste toujours aussi sympathique à lire.

mardi 10 juillet 2018

Mythologie Viking, Neil Gaiman

Si je fus incollable sur les mythologies grecques, romaine (oui bon, à part les noms, c'est quasi les mêmes) ou égyptiennes, je ne me suis jamais réellement penché sur les mythes nordiques. Je les connais, je connais les principaux dieux mais pas forcément leurs histoires. Alors quand monsieur Gaiman propose de les faire découvrir, je dis pas non.

Mythologie Viking, Neil Gaiman

Editeur : Pocket
Collection : fantasy
Année de parution : 2018
Titre en VO : Norse mythology
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 288

A lire si :
- Vous voulez une première approche de la mythologie viking
- Vous appréciez les talents de conteurs de Neil Gaiman

A ne pas lire si :
- Vous voulez du Gaiman pur et dur
- Vous pensez que les dieux nordiques sont comme dans les Marvels

Présentation de l'éditeur :

L’univers de Neil Gaiman est nourri par les légendes nordiques. Il revient à ses sources et nous raconte enfin la grande saga des dieux scandinaves qui l’ont inspiré pour son chef d’oeuvre American Gods. De la genèse des neuf mondes au crépuscule des dieux et l’ère des hommes, ils reprennent vie : Odin, le plus puissant des dieux, sage, courageux et rusé ; Thor, son fils, incroyablement fort mais tumultueux ; Loki fils d’un géant et frère d’Odin, escroc et manipulateur inégalable… Fières, impulsives et passionnées, ces divinités mythiques nous livrent enfin ici leur passionnante – et très humaine – histoire

Mon avis

Comme je le disais, plus jeune, je me suis penchée sur un certain nombre de mythologie, disons les plus proches de chez nous, la gréco-romaine (plus particulièrement la branche grecque pour tous dire) et l'égyptienne (période je veux, j'exige ma croisière au bord du Nil en relisant les Ramses de Jacq)(j'avais une douzaine d'année donc environ)(et si je n'exige plus, je rêve tout de même encore de faire cette croisière)(mais ce n'est pas le sujet). Je me suis vaguement penché sur les celtes peu après et puis plus rien. Les dieux, les mythes, tout ça, à vrai dire j'en avais peut-être un peu assez. Ça a duré un petit moment comme ça et puis, on n'oublie pas vraiment ces premiers amours, je me suis replongée un peu dans tout ça. C'est à ce moment que je me suis dis qu'il me manquait une "grande" mythologie européenne à mon arc, celle des vikings, des gens du nord. Je connais un peu, mais pas trop. Ca tombe donc bien. Et pour commencer cet apprentissage, rien de mieux que de la vulgarisation (plus longue introduction à un livre que j'ai écrite là).

Gaiman n'est pas un novice dans la mythologie nordique. Il s'en est déjà inspiré pour American Gods par exemple ou encore il me semble pour Sandman (qu'il faut réellement que je lise)(des années que je me dis ça et toujours pas sauter le pas). De plus, le monsieur apprécie la série Thor de Marvel, celle-là même qui lui a fait connaitre les dieux vikings. Il avoue dans la préface avoir lu les Eddas. Cela fait de lui non pas forcément un spécialiste mais un homme qui sait tout de même de quoi il parle et cela est appréciable. Tout comme est appréciable le fait qu'il aime ce qu'il raconte. Il a décidé de ne pas tout raconter mais de ce que "contenter" des histoires majeures. En 288 pages sur l'édition de poche, il va de la naissance des dieux à Rakgnarok et on ne s'ennuie pas une seconde.

Pour ce livre (je ne dirais pas roman, ce n'en est pas vraiment un), Gaiman oublie un peu son propre style. Il devient conteur, mais un conteur assez neutre, je dirais. Il perd un peu de sa patte si spéciale pour que le lecteur ne retienne finalement que les histoires des Ases (les dieux nordiques donc). Ce n'est pas réellement un problème. Disons que du coup, pour ceux qui veulent du pur Gaiman, il y aura un peu de déception. Pourtant, malgré cette neutralité, on arrive à retrouver l'auteur dans certains passages. Et puis, je ne le dirais jamais assez, Neil Gaiman est un véritable conteur d'histoire, il passe parfaitement bien en Skald (poète nordique).

Si le style Gaiman est là sans l'être, les histoires de cette mythologie viking sont des plus sympathiques à lire, surtout qu'elles sont assez différentes au final des autres mythologies. Ici, pas de héros humains, nous restons entre Dieux, plus particulièrement entre Ases (il existe deux races de dieux, les Ases et les Vanes). On découvre Odin, Thor, Loki et les autres grâce à leur aventures. Des aventures choisies avec soin dans toutes celles connues de nos jours puisque petit à petit, elles vont nous permettre de comprendre comment arrive Ragnarok, l'apocalypse viking. On découvre alors des dieux pas forcément très malin (Thor est un crétin en puissance la plupart du temps), sages mais pouvant se montrer cruel (hello Odin) ou encore malin, vicieux mais pas si mauvais que ça (Loki est sûrement, toutes mythologies confondues, le dieu le plus complexe et intéressant que j'ai rencontré). Ne manque que les déesses, pas assez représentées pour moi (on ne voit Sif que lorsqu'elle perd ses cheveux, Freya lorsqu'un Géant veut l'épouser (deux fois en plus de ça), ou Frigg pour sauver son fils (ce qu'elle n'arrive pas à faire)). Tout cela est fort bien écrit, avec une touche d'humour appréciable quand il y en a besoin (c'est là qu'on retrouve la patte Gaiman en fait).

Au final, cette mythologie Viking est un bon point de départ pour qui veut en découvrir un peu sur ce panthéon-là. Ce n'est bien sur pas l'Edda mais on en apprend déjà pas mal (la création des mondes, la naissance des dieux et des hommes aussi, le Ragnarok). J'avoue que j'en aurais forcément voulu un peu plus, mais c'est déjà une bonne chose. Après, ce n'est pas tout à fait du Gaiman, ce qui pourrait en déranger certains. Personnellement, j'ai apprécié qu'il écrive sur ce panthéon, ça m'a permis de m'y plonger de manière peut-être un peu plus amusante que l'Edda (ok, j'ai prévu de lire l'Edda mais je voulais effectivement passer par du plus moderne avant)

mardi 3 juillet 2018

La vie parfaite, Silvia Avallone

Depuis ma découverte de l'autrice avec D'Acier, je suis son actualité. Comment j'ai pu raté la sortie de son dernier roman en avril ? Je n'en ai pas la moindre idée (enfin, si, le changement de rayon de ma libraire et le fait que je puisse m'y rendre bien moins souvent qu'avant n'aide pas). IL a fallu qu'elle aime une de mes photos de Marina Bellezza sur instagram pour que je m'en rende compte. Bref, retard rattrapé puisqu'il ne m'a fallu que deux petits jours pour lire cette vie parfaite.

La vie parfaite, Silvia Avallone

Editeur ; Liana Levi
Collection : /
Année de parution : 2018
Titre en VO : Da dove la vita è perfetta
Année de parution en VO : 2017
nombre de pages : 400

A lire si :
- Vous voulez de belles histoires
- Vous ne voulez pas que de bons sentiments
- Vous voulez de la poésie

A ne pas lire si :
- Lisez, point.

Présentation de l'éditeur

Adele monte dans le bus qui relie la cité des Lombriconi au centre de Bologne. Elle vient d'avoir 18 ans et part accoucher, seule. Parce que le père est un voyou égoïste, parce que là où elle vit tout le monde semble " né pour perdre ", parce qu'elle veut donner à son enfant la chance d'une vie meilleure, Adele est sur le point de l'abandonner. Dans son grand appartement du centre-ville, Dora, elle, n'est pas seule. Mais après des années de FIV ratées, son désir de maternité s'est transformé en obsession et mine son mariage. Entre ces deux femmes au seuil de choix cruciaux, il y a Zeno : le voisin d'Adele qui tous les soirs l'espionne depuis son balcon ; l'élève appliqué de Dora, qui connaît les frontières invisibles qui séparent la ville et les êtres. Et tous au fond cherchent la même chose. Un refuge, un lieu tranquille d'où l'on pourrait apercevoir, au loin, la vie parfaite.

Mon avis

Saches, lecteur, que je commence mon avis sans avoir encore rempli le A lire/A ne pas lire. Et quand ça arrive, c'est que j'ai beaucoup de chose à dire et que j'ai du mal à organiser ma pensée. Cela pour une bonne raison. J'ai aimé le livre, comme les précédents de l'autrice, je lui trouve quelques défauts, mais surtout j'ai du mal à en sortir. Il n'est peut-être pas aussi poignant pour moi que Marina Bellezza (qui me reste dans la tête deux ans après sa lecture quand même)(oui, ce roman-là fut une véritable claque) mais comme pour les autres, il marque et pas qu'un peu.

Silvia Avallone nous entraîne cette fois à Bologne (pour info, Marina se déroule à Biella où elle est née, D'acier à Piombino où elle a grandi et la vie parfaite à Bologne où elle vit), à la fois dans sa banlieue et dans les quartiers un peu plus chic de la ville. Elle va nous faire suivre deux femmes et leur entourage. La première, c'est Adele, 17 ans, qui vit aux Lombriconi, quartier style barre HLM, dans un petit appartement avec sa mère et sa sœur Jessica. Elle est pauvre, pense être née pour perdre. Suite à un rapport sans protection, elle tombe enceinte et ce fait larguer par son copain, petit caid qui se voit avec un avenir prodigieux dans la vente de drogue. La seconde, c'est Dora, la trentaine, handicapée, professeure et stérile. Son besoin d'enfant l'a fait plonger dans une terrible obsession qui pourrait lui coûter bien plus que son couple. Elles sont reliées toutes les deux par Zeno, le voisin d'Adele et l'élève de Dora. Un garçon solitaire, qui peu à peu va prendre de l'importance dans la vie de ces deux femmes.

Par où commencer ? IL est difficile de choisir. Disons par le thème général, celui qui se dégage le plus du livre, celui de l'exclusion. Un thème que l'autrice avait un peu abordé avec D'Acier et qu'elle va mettre en avant ici. IL y a celle des Lombriconi, des gens qui y habitent, des banlieusards. Adele et sa famille, Manuel, Zeno, Jessica ils sont tous des exclus. Pas seulement parce qu'ils vivent dans une banlieue sordide, mais parce que la vie n'est pas tendre avec eux, parce que, quoiqu'ils fassent, ils seront toujours des banlieusards, des moins que rien (du moins, c'est ce qu'ils pensent)(et qu'on veut bien leur faire penser aussi...). Il y a aussi les exclusions plus personnelles, comme pour Dora, à cause de son handicap ou Fabio son époux, qui adolescent était obèse. On se rend compte, au fur et à mesure de l'avancée du livre que ce thème-là a tellement de facette, de façon de se présenter, que presque personne n'y échappe réellement. Et pourtant. Pourtant, alors qu'on pourrait tomber dans le misérabilisme, dans la noirceur la plus totale, Silvia Avallone réussit, comme dans D'Acier, a donner des touches d'espoir à tous. C'est un des points forts de l'écriture de la jeune italienne, une des raisons qui fait que j'aime ses romans et ici, je la retrouve encore une fois.

Ensuite, il y a celui de la maternité, vu par les deux femmes et leur entourage. Du côté d'Adele, elle est non voulue, arrive trop vite, trop tôt. La jeune fille est complètement désespérée face à ce qui lui arrive. Le père s'en va, ne faisant rien d'autre que reproduire ce qu'elle a vécu avec son propre père (les pères d'Avallone sont souvent absents ou violents, j'ai remarqué), la laissant seule avec son gros ventre et ses incertitudes. A tel point qu'elle décidera de ne pas reconnaître l'enfant, de lui donner une vie meilleure que la sienne, une vie parfaite peut-être. Du côté de Dora, c'est une grossesse qui ne veut pas venir, c'est les FIV pendant cinq ans qui se soldent par un gros rien, le désespoir, la folie qui s'en suit. Et puis, ce petit espoir, celui de l'adoption et toutes les questions qui vont avec. Ici encore, l'autrice parle juste, ne cherche pas le beau ou l'incroyable. Non, elle va à l'essentiel, à ce que peut être la réalité de ces femmes, leurs doutes, leurs moment de joie, ceux de pleurs. 

Tout cela est porté par l'écriture (et la super traduction de Françoise Brun)(qui connait bien le style de l'autrice, puisqu'elle a traduit les précédents aussi) de Silvia Avallone. Un style entre le vulgaire, le "parler banlieue" et la poésie. C'est assez fort, surtout que ça porte des messages qui le sont tout autant. Mieux encore, ce mélange permet de ne pas se retrouver hors de la réalité de l'histoire. Il va tellement bien avec les personnages, avec leurs situations. C'est toujours un vrai plaisir de la lire.

Au final, oui, lecteur, j'ai eu un coup de coeur. Moins imposant que pour Marina Bellezza, je dois bien le dire, mais il est bien là. Ce troisième roman confirme le talent de l'autrice (fallait-il vraiment le confirmer ? je ne le pense pas et cela depuis D'Acier). C'est un roman génial sur la jeunesse des banlieues, sur les difficultés de la maternité (et de la paternité aussi avec le personnage de Fabio et les pères absents d'Adele, Manuel et Zeno), sur l'espoir aussi, celui qui découle d'un peu tout ça. Bref, lisez-le, lisez Silvia Avallone. 

lundi 2 juillet 2018

Carry On, Rainbow Rowell

Carry On fait partie des romans numériques que ma collègue de bureau m'a prêté (donné serait du coup un peu plus juste, je ne vais pas rentre un fichier que j'ai copié)(enfin il me semble). Bref, voulant découvrir l'autrice et voulant surtout une lecture "facile", je me suis lancée dedans sans me rendre compte qu'il aurait pu être peut-être préférable de lire Fangirl avant (d'ailleurs, pour ceux qui l'ont lu, est-ce vraiment préférable ou pas du tout ?)

Carry On, Rainbow Rowell

Editeur : 12/21
Collection :
Année de parution : 2017
Titre en VO : Carry On
Année de parution en VO : 2015
Format : Epub

A lire si : 
- Vous voulez un hommage aux sagas à Elus
- Vous n'avez pas envie de vous prendre trop la tête avec une saga justement
- Vous voulez un peu de romande gay

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas les fanfictions
- Vous voulez un livre dense

Présentation de l'éditeur : 

Simon Snow déteste cette rentrée. Sa petite amie rompt avec lui ; son professeur préféré l'évite ; et Baz, son insupportable colocataire et ennemi juré, a disparu. Qu'il se trouve à l'école de magie de Watford ne change pas grand-chose. Simon n'a rien, mais vraiment rien de l'Élu. Et pourtant, il faut avancer, car la vie continue...

Mon avis

Bon, comme je suis toujours très au fait de ce que les gens écrivent, j'ai complètement zappé le fait que Carry On découlait de Fangirl. Je n'ai pas lu Fangirl (ben oui, Carry on est mon premier Rowell) et franchement, j'ai pas trouvé ça totalement gênant. Sauf qu'il me manquait du coup quelque chose en tout début, c'est à dire un minimum de contexte. Parce que Simon Snow n'est pas que le héros de Carry On, il est celui de toute une saga que l'on commence à découvrir dans Fangirl, puisque l'héroïne de ce livre-là est une fan de la saga de Simon Snow. Mais est-ce que ça m'a tant dérangé que ça ? Ben en fait non. Parce que même s'il manque un peu de contexte, on entre finalement pas trop mal dans cette histoire et on y reste jusqu'à la fin sans problème.

Pourtant, avouons-le, c'était pas gagné d'avance. On se retrouve sur un one-shot qui est fictivement un dernier tome, des personnages qui se connaissent, ont vécu pas mal de chose ensemble et une histoire déjà bien avancé. Parce que oui, Rowell nous écrit là un dernier tome. Sans qu'on sache réellement ce qu'il a pu se passer avant donc si ce n'est quelques détails de ci de là. Et pourtant, pourtant, ça fonctionne. Parce que j'ai l'habitude des sagas ? Peut-être bien. Parce qu'on ne va pas forcément se focaliser sur ce qu'il a pu se passer et aller de l'avant ? Peut-être bien aussi. Surement parce qu'il ne faut pas oublier que Carry On est un hommage aux sagas à Elus (et plus particulièrement à Harry Potter à qui on pensera quand même un peu) et qu'en tant que tel, il fonctionne très bien. Car, oui, il ne faut pas prendre Carry On pour autre chose. C'est une fanfiction/hommage. L'autrice le dit d'ailleurs elle-même dans le petit mot de l'auteur à la fin du livre (d'ailleurs, chères maisons d'éditions, soyez cool, ne mettez pas "auteur" quand c'est une femme qui écrit). Si on garde en tête cela, alors la lecture prend un tout autre sens. 

Rainbow Rowell a utilisé tous les codes ou presque de la "saga à Elus", la prophétie, l'Elu, le grand méchant bien mystérieux, la guerre qui se profile, les amis qui s'en vont et j'en passe. On retrouve facilement les grandes lignes de la plupart d'entre elles, et cela que se soit en fantasy ou en fantastique d'ailleurs. Du coup, on a souvent l'impression qu'elle en fait beaucoup mais alors beaucoup trop, surtout dans la caractérisation des personnages et certains passages "obligatoire" du livre. Mais en même temps, est-ce vraiment un mal ? A vrai dire, pas tant que ça, parce que si effectivement, elle s'en donne à cœur joie dans l'hommage un peu trop appuyé, elle arrive tout de même à mettre sa touche d'originalité. Et c'est cette touche d'originalité et de fraicheur que je retiens de cette lecture. Et plus particulièrement celle qu'amène les scènes entre Baz et Simon.

Oui, j'en arrive aux personnages. Si j'ai eu un peu de mal avec Penny qui ressemble trop à Hermione petite ou à d'autres personnages sidekick du héros, avec Agatha en petite amie (enfin ex petite amie) bien trop parfaite, j'ai clairement adoré Simon et Baz. Simon parce que malgré le fait qu'il soit l'Elu, il reste ultra rafraîchissant dans ce rôle. Le gars ne passe pas son temps à se dire "pourquoi moi" (bon ça lui arrive mais pas tout le temps tout le temps, puis je pense qu'il a eu le temps de s'y faire), ne cherche pas tant que ça a être ou ne pas être l'Elu (il l'est point, il fait avec) et surtout ne se sent pas tout puissant pour une raison ou une autre. Mieux, il doute, sait qu'il peut faire plus de dégâts que de bien. Bon par contre, c'est aussi souvent une belle tête à claque, mais j'aime bien les têtes à claque. Baz, lui, c'est le personnage un peu sombre, étrange, le gars bien mystérieux. Sauf qu'en fait, il est un peu plus que ça et c'est là que le personnage devient sympathique (et pas juste parce qu'en plus de ça, il est le love interest de Simon)(vu qu'il n'est pas juste un love interest). Je crois qu'il est le personnage qui m'a le plus touché là-dedans, parce qu'il est le plus "torturé" par l'histoire (on y va ? il est le méchant sans vouloir vraiment l'être, il est à l'écart des autres de par sa nature, ses parents voient très mal le fait qu'il soit gay, il est persuadé qu'il va mourir de la main de Simon et j'en passe). Et puis le duo qu'ils forment tous les deux est franchement sympathiques et pas si évident que ça au final.

Bon, finissons cet avis. J'ai donc apprécié Carry On qui finalement est un bon petit roman sans trop de prétention et plutôt réfléchi dans sa manière de rendre hommage aux sagas à Elu. Il a pas mal de défaut assez évident si on oublie que justement c'est un hommage (et c'est d'ailleurs sur ces points là que j'ai grave pensé à la Belgariade de Eddings). Mais en même temps, les dits défauts font tout son charme pour moi. Et puis, c'est sympa aussi d'avoir une romance MM qui même si elle fait parfois un peu cliché, reste plutôt pas trop mal écrite. Et donc, oui, j'ai aimé ma lecture parce qu'elle était comme je l'imaginais, fraîche, pas prise de tête et divertissante à souhait (et puis, elle m'a donné envie de relire de la fanfiction ce que je n'ai pas fait depuis des lustres).