Il était peut-être temps que je me lance dans les livres "adultes" de monsieur Gaiman. Pour se faire, j'ai choisi American Gods, qui m'intriguait depuis un moment.
American Gods, Neil Gaiman
Edition : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2014 pour cette édition-là, 2002 pour la première française
Titre en Vo : American Gods
Année de parution en Vo : 2001
Nombre de pages : 599
A lire si :
- Vous voulez voir des dieux parcourir notre monde
- Vous ne voulez pas forcément un livre très porté sur la religion
- Vous aimez les road-trips
A ne pas lire si :
- Vous voulez une véritable guerre entre anciens et nouveaux dieux
- Vous voulez voir les dieux vraiment en action
Présentation de l'éditeur :
Dans le vol qui l'emmène à l'enterrement de sa femme tant aimée, Ombre
rencontre Voyageur, un intrigant personnage. Dieu antique, comme le
suggèrent ses énigmes, fou, ou bien simple arnaqueur ? Et en quoi
consiste réellement le travail qu'il lui propose ? En acceptant
finalement d'entrer à son service, Ombre va se retrouver plongé au sein
d'un conflit qui le dépasse : celui qui oppose héros mythologiques de
l'ancien monde et nouvelles idoles profanes de l'Amérique. Mais comment
savoir qui tire réellement les ficelles : ces entités légendaires
saxonnes issues de l'aube des temps, ou les puissances du consumérisme
et de la technologie ? A moins que ce ne soit ce mystérieux M. Monde...
Mon avis :
Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec cet American Gods. Enfin pas tout à fait. Lorsque j'ai lu Des Choses Fragiles, j'ai pu avoir un aperçu d'Ombre, le héros d'American Gods dans la novella qui clôture le recueil. Du coup, je savais un peu à quoi m'en tenir, mais pas vraiment tout de même (et je redis ce que j'avais dis à l'époque, la novella ne spoile en rien le livre).
Neil Gaiman m'a cette fois entrainé en Amérique, dans un livre pour adulte plus sombre et peut-être un peu moins fantastique que ce qu'il fait lorsqu'il écrit plus pour la jeunesse. Pour autant, on reste sur ce qu'il sait faire de mieux, conter une histoire et nous embarquer dans un univers bien à lui, même si résolument ancré dans le notre. D'ailleurs, j'ai eu l'impression bien souvent que l'histoire en elle-même n'était qu'un petit pretexte pour dépeindre l'amérique telle que lui l'a voit. Mais avant cela, parlons un peu de l'histoire et des personnages.
Ombre, que nous rencontrons lors de sa dernière semaine de prison, sera notre guide durant le road trip de presque 600 pages que nous allons suivre. Alors qu'il sort de prison avec un peu d'avance suite au dècés de sa femme, il va faire la rencontre d'un étrange vieillard qui va l'embaucher pour devenir son garçon de course. N'ayant plus grand chose à faire de sa vie, qu'il va découvrir un peu détruite, il va finir par accepter. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que Voyageur est un dieu et que celui-ci l'entraine dans une guerre entre les anciens dieux et les nouveaux, ceux que les hommes vénèrent à présent. Les deux vont parcourir les Etats-Unis pour rallier les anciens dieux entre eux. Ce voyage va être l'occasion pour Ombre de faire un point sur sa vie et pour nous de découvrir l'immensité des USA et de ce qu'il peut s'y passer.
Au niveau des personnages, j'ai été un peu déçu par Ombre, je dois le dire. Il est censé être le porteur de l'histoire, pas forcément en héros, mais il est présent tout le long. Or, j'ai eu le plus grand mal à l'apprécier. Par rapport aux autres, je l'ai trouvé effacé. Il faut dire qu'avec comme compagnons de voyage des dieux assez haut en couleur, il fait bien sombre. En parlant de Dieux, même si Voyageur ne m'a pas si plu que cela, les autres que nous rencontrons sont vraiment interessant. Chacun d'eux essayent de s'adapter à ce monde en changement comme il peut, tout en gardant ce qui fait d'eux des dieux. On retrouve alors des personnes a qui la vie n'a pas fait de cadeau. Beaucoup sont devenus fous, ou même se sont suicidés,d 'autres sont des SDF, des marginaux, d'autres ont à peu près réussi leur conversation et encore. Au final, les dieux nous offrent une vision plutôt complète des américains, d'un extrême à l'autre, comme on peut généralement les voir, nous autres européens.
D'ailleurs, il n'y a pas que par les personnages que l'Amérique nous est moderne nous est peinte. Le road trip en lui-même va nous faire aller d'un bout à l'autre, découvrant ainsi de beaux paysages, des endroits "sacrés" et des petites villes bien comme il faut (style Wisteria Lane quoi) où rien n'arrive ou encore des grandes villes comme Los Angeles. Bien qu'on ne passe généralement que peu de temps dans les divers endroits, on les découvre sous un autre jour et surtout on découvre que tout, même le plus paisible, cache sa part d'ombre. Mais surtout, Gaiman va se servir de tout cela pour parler de la mythologie américaine, de son folklore, de ses origines. Alors, c'est vrai que du coup, on l'histoire semble être là surtout pour ça et franchement, ce n'est pas pour me déplaire au final. Parce que même si Gaiman n'est pas américain, il parle des USA d'une manière plaisante et qui donne à croire qu'il sait vraiment ce qu'il raconte, même si Lakeside n'est pas forcément vrai ou que le Centre choisi n'est pas le bon, par exemple.
Mais je dois bien avouer que l'aspect que j'ai le plus apprécié dans ce American Gods, s'est vraiment la manière dont les dieux sont arrivés en amérique, dont ils ont vécu tout cela, et surtout comme les mythologies nordiques, égyptiennes, hindoues ou africaines pour ne citer qu'elles se sont intégrées dans la culture américaine au fur et à mesure des arrivages de colons. Les quelques scènes qui clôturent certains chapitres sur cela sont passionnantes, même si parfois plutôt glauque. On se rend bien compte du mélange de culture de ce pays-là, à cette échelle. Sous couvert de fantastique, Gaiman offre vraiment une vision que j'ai apprécié de ce mélange-là, de ce qui fait que le folklore américain semble si étendu et si vaste.
Au final, même si l'histoire de fond est sympathique, ce n'est pas vraiment elle que je retiens du livre, ce sont plutôt toutes les petites histoires qui l'entourent et la fond grossir. J'ai beaucoup apprécié l'incursion chez les dieux, dans leur monde, le mélange entre réalité et rêve que cela offre, celui où l'on se demande où est vraiment la limite. Et puis, l'écriture de Gaiman m'a une nouvelle fois emportée, j'aime cet auteur et sa manière d'écrire.
Je parle un peu plus de la fameuse guerre entre les dieux et sur ce que je pense des "nouveaux dieux" sur les Tribulations, par ici
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