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lundi 4 octobre 2021

La Tempête, William Shakespeare

 C'est en écoutant la fantaisie symphonique The Tempest de Tchaïkovski que je rédige cet article. Je suis tombée amoureusement de la musique en l'écoutant la semaine dernière pendant que je lisais la pièce. D'ailleurs, je dois vous avouer beaucoup plus apprécié la musique que l'oeuvre écrite...

La Tempête, William Shakespeare

Editeur : Domaine public
Collection : /
Année de parution :
Titre en VO : the tempest
Année de parution en VO : vers 1611
Format : AZW

A lire si 
- Vous aimez les pièces de théâtre
- Vous voulez du fantastique 

A ne pas lire si :

Présentation de l'éditeur 

Au retour du mariage de la princesse Claribel avec le roi de Tunis, le vaisseau du roi de Naples, Alonso, qu'accompagne son fils Ferdinand, est pris dans une tempête et s'échoue sur une île habitée par un monstre, Caliban, et par un esprit aérien, Ariel. L'ancien duc de Milan, Prospéro, naguère évincé du trône par son frère Antonio, y vit depuis douze ans : or c'est lui qui a magiquement provoqué la tempête...

Mon avis

Je ne sais pas si vous vous souvenais, mais je mettais mise en tête il y a un bon moment (en 2014 je crois) de lire la plupart des grandes œuvres de Shakespeare. Ainis, j'ai lu cette année-là Hamlet, puis en 2018, je mettais pencher sur Macbeth. Roméo et Juliette, quant à lui, traine dans ma PAL papier depuis un moment. J'aurais voulu être un peu plus assidue dans ma résolution, mais que voulez-vous, j'ai trop de chose à lire. Mais depuis quelques temps, la Tempête vient me hanter. Il faut dire que le texte est souvent cité, que la pièce a inspiré beaucoup d'auteur. Que ça s'appelle la Tempête et que j'aime ce mot et ce qu'il peut représenter. Que la musique de Tchaïkovski est juste géniale. Bref, il fallait que je le lise. 

Il s'avère qu'à l'inverse de la plupart des autres œuvres fort connus du Shakespeare, je ne savais pas grand chose de celle-ci. C'est marrant, parce que c'est peut-être l'une des plus connues (si on enlève Roméo et Juliette, je pense) et que finalement, ben c'est pas celle dont on parle le plus il me semble. Elle comporte pourtant des thèmes des plus intéressants, la vengeance, la famille, l'amour, la rédemption et le pardon. Oui, ce sont des thèmes chers au Barde que l'on retrouve aussi dans d'autres de ses pièces. Personnellement, ce sont surtout des thèmes qui me parlent beaucoup et que j'aime énormément. On n'est que rarement déçu avec eux. Ils promettent généralement pas mal de rebondissements.

C'est le cas ici. On commence avec la fameuse tempête qui donne son nom à la pièce et qui entraine l'échouage du navire du Roi de Naples, Alonso, sur les côtés d'une île perdue en méditerranée. Or, ce n'est pas n'importe quelle île, ni même une tempête ordinaire. L'endroit est la demeure forcée de Prospero, l'ancien duc de Milan, et de sa fille Miranda. C'est lui qui a envoyé Ariel, l'esprit du Vent, détruire le vaisseau. Mais au lieu de tuer tout le monde (ça aurait trop rapide, vous me direz), Prospero et Ariel décident de disperser les occupants du navire aux quatre coins de l'île. Ainsi, Ferdinand, le fils d'Alonzo, va rencontrer Miranda dont il va tomber amoureux. Alonzo, qui croit son fils mort, se trouve avec Gonzalo (un courtisan), Sébastien (son frère) et Antonio (le frère de Prospero). Les deux derniers complotent d'ailleurs pour tuer Alonzo afin que Sébastien prenne sa place sur le trône napolitain. Et enfin, Stephano, l'intendant ivrogne et Trinculo, le bouffon, rencontrent Caliban, fils d'une sorcière et esclave de Prospero, qui tente sans y parvenir, à fomenter une rébellion contre Prospero. Le tout finit par une réunion de tout le monde et un Prospero finissant par pardonner les affronts qui lui ont été fait.

L'idée de partager en trois fils narratif cette histoire était particulièrement bonne. Cela permet rapidement de mettre en place le comique de la pièce (plus particulièrement sur le fil Stephano/Trinculo/Caliban je trouve) mais aussi de différencier les divers thèmes de la pièce. Pour Ferdinand et Miranda, parlons amour, pour Alonzo et ses courtisans, se sera donc la trahison en particulier. Ca permet aussi de rythmer la pièce et de ne pas ennuyer le lecteur. C'est vraiment un très bon point, surtout que, personnellement, je trouve que lire du théâtre peut vite devenir ennuyeux. Par contre, je trouve que nous avons un peu trop de personnages du coup. Je me suis un peu perdue, ne me souvenant plus de qui était qui (surtout dans le fils Alonzo, où en plus de lui, Gonzalo, Sébastien et Antonio, on ajoute deux autres courtisans). 

En parlant personnages, je dois bien dire que j'ai bien aimé les principaux. Prospero est un maitre d'œuvre qui n'est pas sans rappeler parfois un Pantalon de la commedia dell'arte lorsqu'il est avec Miranda et Isabelle (avec Miranda en Isabelle et Ferdinand en Léandre). C'est un personnage complexe qui apparait dans toutes les scènes ou presque, souvent accompagné d'Ariel, l'esprit du Vent qui apporte la touche fantastique à la pièce. Antonio est aussi plutôt sympathique à suivre (si on peut dire) dans sa manière de mener Sébastien sur le chemin de la trahison. Quant à Miranda et Ferdinand, ils sont tellement mignons qu'on ne peut que les apprécier. Par contre, j'ai eu une petite déception à cause de Caliban, que je voyais plus démoniaque que ça et qui finalement est juste dans un rôle de bouffon.

Finalement, j'ai beaucoup apprécié ma lecture et je comprends pourquoi la Tempête fait partie des références de maints auteurs. C'est une pièce complexe, mêlant drame et humour. Je la trouve particulièrement efficace, même si pour moi, il lui manque peut-être le côté plus tragique d'un Romeo et Juliette ou d'un Hamlet (mais c'est quelque chose de voulu, vous me direz). Maintenant, j'ai juste très envie de voir une de ses adaptations (il n'en existe pas des masses en films d'ailleurs, mais on y trouve quand même un film de l'âge d'or de SF ultra connu, le Planète Interdite de 1956).

vendredi 9 mars 2018

Macbeth, William Shakespeare

Bon, je crois que ce livre-là était le plus vieux de ma PAL sur l'Iphone. Il y végétait depuis plus de quatre ans. Il était peut-être un peu temps que je le lise...

Macbeth, William Shakespeare

Editeur : Domaine public
Collection : /
Année de parution : 2010
Titre en VO : Macbeth
Année de parution en VO : vers 1623
Format : epub

A lire si : 
- Vous voulez une pièce assez courte
- Vous aimez les longs dialogues

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à du très sanglant.

Présenation de l'éditeur : 

Le général écossais Macbeth revient du combat où il a vaillamment défendu son seigneur Duncan quand, en pleine lande, trois sorcières apparaissent et lui annoncent qu'il deviendra roi. Lorsque Duncan lui rend visite pour le récompenser de sa bravoure, Macbeth, hanté par la prédiction des sorcières et poussé par sa femme, tue son hôte et s'empare du pouvoir. En proie au remords, le couple sombre peu à peu dans la folie...

Mon avis

J'ai enfin lu Macbeth, donc. Une pièce que je voulais lire depuis longtemps et que les aléas de la vie (ou plutôt trop de livres que je veux lire) ont fait qu'il a poireauté quatre ans dans ma PAL. L'avantage, c'est qu'il est assez court à lire, du coup, j'ai rattrapé son sommeil de quatre ans en peu de jours. Par contre, je dois avouer que sans être totalement déçue, je suis un peu désappointée par la pièce. Peut-être parce que j'en ai tellement entendu parler que je voyais autre chose. 

Pour cette pièce, Shakespeare va s'inspirer de l'histoire écossaise (en modifiant un peu pour des raisons politiques celle-ci) et s'attaque donc à Macbeth, qui prit le pouvoir par la force après avoir assassiner le roi. Dans sa pièce, il le fait donc après avoir entendu la prédiction de trois sorcières et poussé par sa femme, Lady Macbeth, avide de pouvoir.

Comme je le disais, la pièce est courte. Bien plus qu'Hamlet que j'ai pu lire en 2014. On y retrouve quelques thèmes en commun d'ailleurs, comme la folie, la mort, les fantômes. Mais qui dit plus court ne veut pas dire moins interessant. Loin de là. D'ailleurs, il est assez intense, le Macbeth. L'action se déroule rapidement mais avec des dialogues où chaque réplique est un véritable petit monologue. A tel point que parfois, c'est tout de même assez contraignant à lire (surtout quand le personnage parle à deux autres sans que ceux-ci ne répondent pendant trois pages). 

Mais à vrai dire, ce n'est pas sa longueur ou sa complexité à suivre qui m'a dérangé le plus. Comme souvent avec ce genre d'oeuvre, c'est l'image que j'avais pu m'en faire. J’espérais, en fait, trouver un Macbeth et une Lady Macbeth tombant dans la folie et que le lecteur verrait mieux cette folie-là. En fait, ça va très vite et c'est même presque anodin.Je trouve ça vraiment dommage, parce que je la voyait bien, la Lady Macbeth, ses mains sanglantes et sa folie. Sauf qu'on ne voit qu'un tout petit épisode de somnambulisme. De même, pour Macbeth, il ne verra qu'une fois le fantôme de Branquo avant de devenir fou. Mais après, je suppose que cela vient de la vision que j'avais de l'oeuvre et non de l'oeuvre en elle-même.

Macbeth reste passionnant à lire malgré cela. Shakespeare réussissait parfaitement à comprendre les moeurs de son époque, à critiquer pas mal mais aussi à flatter les politiques. C'est sur cette partie-là que je trouve toujours ses pièces passionnantes. Alors, effectivement, je ne suis pas une experte en histoire anglaise, mais ça me permet aussi de m'instruire un peu plus.

Au final, j'ai donc apprécié ma lecture même si je m'attendais à autre chose. Je regrette que la folie ne soit pas aussi présente que dans Hamlet (où elle est feinte le plus souvent d'ailleurs) mais j'ai adoré tout ce qu'il se passe autour, les intrigues, les scènes des sorcières... Peut-être attendrai-je un peu moins avant de lire un nouveau Shakespeare.

mercredi 18 octobre 2017

Les Liaisons Dangereuses, Choderlos de Laclos

Je me suis enfin lancé dans la lecture du classique de la littérature épistolaire qui me faisait grave envie depuis des années. Et j'ai beaucoup aimé (oui je mets fin direct au suspens).

Les Liaisons Dangereuses, Choderlos de Laclos

Editeur : Une oeuvre du Domaine Public
Collection : /
Année de parution : 2011
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez l'épistolaire
- Vous aimez les intrigues amoureuses

A ne pas lire si :
- Vous voulez du sexe
- Vous n'aimez pas les lettres

Présentation de l'éditeur :

La jeune Cécile Volanges quitte son couvent pour faire l’apprentissage du monde et épouser le comte de Gercourt, mais une de ses parentes, la marquise de Merteuil, entend profiter de ce projet de mariage pour se venger d’une infidélité que lui a faite autrefois Gercourt. Elle charge donc son complice, le vicomte de Valmont, de pervertir Cécile avant ses noces. Mais loin de Paris, dans le château de sa vieille tante, Valmont s’est de son côté mis en tête de séduire la dévote présidente de Tourvel, et une idylle bientôt se noue entre la « petite Volanges » et le jeune Danceny.

Mon avis

Les Liaisons Dangereuses c'est un peu Le grand Classique de la littérature épistolaire du 18° siècle. C'est un livre qui a beaucoup fait parler de lui et qui maintes fois fut adapté à la télévision ou au cinéma. Et je ne l'avais pas encore lu. Voilà qui est réparé.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Les Liaisons Dangereuses sont les jeux auxquels se livrent deux libertins, le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil pour passer le temps. Anciens amants devenus amis, ils se lancent de temps à autres quelques défis. C'est ainsi que commence d'ailleurs les Liaisons Dangereuses. Voulant se venger d'un ancien amant, la marquise va échaffauder tout un plan pour défleurer la future épouse, la jeune Cécile Volanges. Pour cela, Merteuil va demander de l'aide (si on peut dire) à Valmont. Mais celui-ci a d'autre préoccupation en la personne de la présidente de Tourvel.

J'aime beaucoup le genre épistolaire (même si j'en lis peu, je l'avoue). J'apprécie ne pas avoir de narrateur afin de me faire une opinion toute personnelle des personnages rien qu'à leur écrit. Seul problème, souvent, les voix se mélangent. Laclos réussit le tour de main d'avoir un certain nombre de correspondants (Valmon, Merteuil, Cécile, la Président de Tourvel, Danceny, la mère de Cécile, et quelques autres) dont les voix sont parfaitement reconnaissables. Sans lire qui écrit la lettre, j'étais capable de le deviner rapidement. Les caractères de chacun apparaissent dans leur écrit de manière subtiles et j'adore (forcément hein). D'ailleurs, je trouve assez sympathique de n'avoir pris aucun des personnages en grippe alors que j'aurais très bien pu (parce que par exemple Cécile et Danceny sont quand même bien niais la plupart du temps).

Outre les voix ultra reconnaissables et surtout tellement bien faite pour cerner les personnages, il y a aussi ce ballet entre les personnages. J'adore voir la mise en place du plan de Merteuil et Valmont et comment les autres le ressentent. Je dois être un tant soit peu sadique dans l'âme, je l'avoue. Mais franchement, les deux libertins sont terribles avec les autres et cela pour notre plus grand amusant au final. Par contre, même si j'adore les voir tournés en bourrique, j'aurais apprécié que certaines "victimes" se rendent compte qu'un truc ne va pas. Qu'elles soient moins naives. Par exemple que madame de Tourvel qui va pendant un bon moment resisté à Valmont se doute un peu de ce qu'il est ou que Danceny se doute bien qu'il y a un truc de bizarre sur certaines lettres de Cécile qui ont été en fait dicté par Valmont ou Merteuil.

Au final, j'ai donc vraiment beaucoup apprécié ce roman épistolaire. Je savais que j'apprécierais et ce fut réellement le cas. J'ai beaucoup aimé les plans tout de même assez délirants pour certains du Vicomte et de la Marquise, l'opposition bien réelle de la Présidente de Tourvel, la naïveté des deux jeunes amoureux et surtout, surtout la manière dont tout est parfaitement mis en place. Une dernière chose, le nombre de non-dit ou de manière de dire les choses sans les dire sont aussi particulièrement sympathiques. Et puis, juste un mot sur la fin, pourquoi faut-il toujours que les innocents gagnent ? (et que Merteuil se retrouve du coup représenter en vile sorcière et non en femme égale à l'homme sur pas mal de point ?)(pour le féminisme on repassera sur ce roman, vu que la seule femme qui prend son destin en main sans avoir besoin d'un homme pour lui tenir la dite main devient moche et s'exile...)

mardi 7 juin 2016

Vingt ans après, Alexandre Dumas

J'avais beaucoup aimé les Trois Mousquetaires. A tel point que j’enchaîne plutôt rapidement, surtout quand on sait l'écart que je peux mettre entre plusieurs tomes avec sa suite, Vingt ans après. Et que je pense qu'il ne se passera pas beaucoup de temps avant que je ne lise le Vicomte de Bragelonne. 

Vingt ans après, Alexandre Dumas

Editeur : Domaine Public
Collection : /
Année de parution : 1845 pour l'originale
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez aimé les Trois Mousquetaires
- Vous voulez de l'aventure

A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup de personnages féminins
- Vous voulez un livre simple à lire

Présentation de l'éditeur : 


Le lecteur des Trois Mousquetaires retrouvera dans Vingt Ans après ses héros favoris : Athos, Porthos, Aramis, ainsi que le gai, lucide et subtil d'Artagnan.
La Fronde et la Révolution d'Angleterre servent de cadre à leurs exploits, qui les mettent aux prises avec Mazarin et avec Cromwell. Roman historique ou roman de cape et d'épée ? 


Mon avis

Il peut paraitre compliquer de retrouver des personnages que l'on a apprécié alors qu'ils ont évolué, pris de l'âge et ne sont plus forcément ceux qu'on avait aimé. Les suites où il se passe autant de temps entre deux tomes se doivent d'être cohérente et surtout de nous offrir une véritable évolution. Est-ce le cas pour ce Vingt ans après ?

Le cardinal de Richelieu est mort, idem pour sa Majesté Louis XIII. Son fils, Louis XIV n'a que douze ans et Anne d'Autriche assure la régence. La fronde guette dans Paris. C'est donc dans une atmosphère assez brûlante que l'on retrouve d'Artagnan, toujours mousquetaire et au service du roi. Enfin, plus précisément à celui de Mazarin, premier ministre de la régence. Afin de préserver son pouvoir, le cardinal rallie à lui le gascon qui espère de son côté rallier ses trois amis qu'il a perdu de vue. Mais si d'Artagnan reste auprès de Mazarin et du roi, ce n'est pas le cas de tous. Athos, qui a reprit son nom et son titre vit paisiblement à Bragelonne, Aramis est devenu Abbé. Mais surtout, ils sont tous deux fronteurs. Pendant ce temps Porthos se range du côté du gascon espérant ainsi enfin devenir baron.

Autant le dire, l'intrigue, les intrigues plutôt, de ce vingt ans après sont complexes. Entre la Fronde et la Révolution d'Angleterre, nous sommes brinquebalés dans les aventures de nos mousquetaires, suivant des liens fortement tissés entre les divers événements. On ne s’ennuie pas vraiment durant la lecture, même si comme pour les Trois Mousquetaires, la mise en place de tout cela est un peu longuette. On retrouve ce qui a fait la force du premier livre avec des personnages passionnants et des aventures qui le sont tout autant. 

Pour les personnages, je dois bien dire que j'ai apprécié l'évolution de nos quatre amis, surtout qu'elle n'était pas si facile à mettre en place. Ils sont égaux à eux-même sans toute fois l'être réellement. En fait, ils ont vieillis, sont devenus un peu plus sage mais garde l'âme d'aventurier qu'ils avaient. Et surtout, il y a cette amitié qui prend le dessus sur tout, même sur les divergences politiques. Les retrouvailles entre eux sont merveilleuses. La bromance est particulièrement présente et souvent émouvante. Il semble que rien ne pourrait l'entacher, et c'est le cas. Il en va de même avec les laquais de ces messieurs, toujours présents et surtout toujours si utiles. Grimaud par exemple prend énormément d'importance. Quant aux nouveaux, on découvre le vicomte de Bragelonne, fils naturel d'Athos ou encore Mordaunt, le fils de Milady, deux jeunes gens qui chacun de leur manière vont mener la vie dure à Athos et ses amis.  Mon seul regret pour les personnages restent une nouvelle fois les femmes. Elles sont encore moins présentes que dans les Trois Mousquetaires.

Quant à l'histoire, comme je le disais, elle nous mène dans un Paris frondeur mais aussi une nouvelle fois en Angleterre durant la révolution. Si le complot politique prend une grande part, je suis un peu déçue de ne pas avoir retrouver plus de bataille que ça. Le bastion de Saint-Gervais et son exploit m'ont un peu manqué. Mais les plans pour sauver le roi Charles I d'Angleterre sont finalement bien passionnant, un peu plus d'ailleurs que ce qu'il se passe à Paris.

Et puis, il y a cet aspect plus pessimiste que les Trois Mousquetaires. Vingt ans après présage déjà de la disparition de la noblesse d'épée en France. Tout se joue sur le plan politique et la guerre n'est plus vraiment "la solution" (comme si ça l'avait été de toute façon...). Ainsi nos quatre compères ne sont plus reconnus pour ce qu'ils sont. Ils semblent même devenir gênant, ne pensant presque que par les armes. C'est le début de la fin pour toute une partie de la noblesse. Cela se voit beaucoup avec Athos, qui de plus en plus ne veut plus tirer l'épée ou encore avec Mazarin qui préfère le subterfuge et la politique à la guerre (un Mazarin bien pâle face au Richelieu de Dumas d'ailleurs). C'est donc les prémisces de la fin d'une époque que Dumas nous conte, et cela de manière fort agréable finalement.

Pour conclure, j'ai encore été une fois embarquée dans les aventures de d'Artagnan et des Mousquetaires (même s'ils ne le sont plus vraiment d'ailleurs). J'apprécie vraiment ce mélange de capes et d'épées, de politique et d'intrigues qui ne laissent pas vraiment de temps mort à ses lecteurs même si parfois, je dois avouer l'avoir trouvé un peu moins bon (de pas grand chose) que son prédécesseur. 


lundi 4 avril 2016

Les Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas

Mon envie de classique continue et grâce à Pierre Pevel et à Griffont, je me suis lancée dans les Trois Mousquetaires de Dumas.

Les Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas

Editeur : Domaine Public
Collection : /
Année de parution : 1844 pour l'édition d'origine
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez de l'aventure
- Vous voulez une histoire dans l'Histoire
- Vous voulez des personnages haut en couleur

A ne pas lire si :
- Vous voulez un livre sans intrigue
- Vous voulez des beaucoup de personnages féminins

Présentation de l'éditeur : 

Le roman raconte les aventures d'un Gascon désargenté de 18 ans, d'Artagnan, monté à Paris faire carrière afin de devenir mousquetaire. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au premier ministre, le Cardinal de Richelieu et à ses agents, dont la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche.

Mon avis

Voilà, j'ai trente ans depuis peu et enfin, j'ai lu Les Trois Mousquetaires. Enfin, j'ai lu Dumas. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? C'est un peu la question que je me suis posée à la fin de ma lecture. Peut-être parce que je croyais connaitre l'histoire (j'ai compté, j'ai vu pas moins de sept adaptations depuis que je suis enfant(films, série, animé...)). Peu-être aussi parce que c'est un classique et que je n'avais pas forcément envie de m'y frotter (vous connaissez ma "peur" des classiques maintenant). Et puis, il y a eu Pevel et son personnage principal du Paris des Merveilles. Bon en fait, il y a eu Pevel tout court. Ca avait commencé avec les Lames du Cardinal, et Griffont est venu refaire venir l'envie de lire ce roman-là (et les deux qui vont après). Et j'ai enfin sauté le pas. J'ai lu les Trois Mousquetaires. Et je voulais plus m'arrêter.

Oui, lecteur, j'ai aimé les Trois Mousquetaires. Comment ne pas apprécier ? Alors oui, il faut passer les quelques cent premières pages qui semblent un peu longues à se mettre en route. J'avoue. L'arrivée de d'Artagnan à Paris est un poil longue. Dumas installe ses personnages, son univers. Il prend son temps pour que le lecteur ne soit pas perdu au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire. Et puis, d'un coup, tout s’accélère et nous voilà réellement embarqué dans l'histoire aux multiples aventures. Dès l'histoire des ferrets de la reine, en passant par le siège de la Rochelle puis par Bethune, on suit d'Artagnan et ses amis dans de folles aventures, les uns plus dangereuses que les autres. Ca ne s'arrête pas pour notre plus grand bonheur. Pour le mien surtout avec le mélange d'intrigues politiques, amoureuses, de secrets bien gardés (même si forcément, on les connait), Dumas mélange tout ce que je peux aimer dans un roman. Et cela avec un bon rythme, quelque chose de très théâtral aussi (on comprend mieux pourquoi il y a eu autant d'adaptation). Rien qu'avec cela, il est difficile de s'ennuyer en lisant le roman.

Mais il n'y a pas que cela. Il y a surtout les personnages. Ils sont pour la plupart assez stéréotypés, même beaucoup. En fait, c'est aussi cela qui en fait leur force (j'aurais jamais cru dire ça un jour tiens). Ces stéréotypes sont fait pour que le lecteur reconnaisse de suite le personnage en question, mais aussi pour les rendre finalement plus humain, plus vivant. Tous, que se soient les mousquetaires, d'Artagnan, les valets, les nobles ou les bourgeois, sont fait ainsi. Et on s'attache du coup facilement à notre héros au grand cœur, à ses amis, même le taciturne Athos,  on déteste tout aussi vite Richelieu ou Milady de Winter.  D'ailleurs parlons-en de Milady, seule femme à avoir un vrai rôle dans le roman. J'avais déjà beaucoup aimé son personnage dans les multiples adaptations vues, mais là, je dois dire que j'ai encore plus aimé. Elle est l'incarnation même du mal mais pas que. Elle est l'ancêtre de Cercei Lannister, et même elle lui arrive à la cheville. J'ai aimé ce personnage qui se sert de ce que la nature lui a donné pour parvenir à ses fins sans vouloir utiliser des armes masculines. Bon d'acccord, elle s'en sert pour faire le mal, mais tout de même. Après, il est dommage qu'elle soit le seul personnage féminin intéressant parmi tous ces hommes (Constance est une cruche, il n'y a pas à dire et la reine n'est pas forcément mieux le peu qu'on la voit). 

Enfin, Dumas est un conteur particulièrement bon. Malgré l'âge du roman et les expressions utilisées datant de bien plus longtemps, tout est parfaitement clair, limpide. Comme je le disais, c'est aussi très théatral, très visuel. Les combats se déroulent sans la moindre anicroches (pour le lecteur), les scènes plus calmes aussi. D'ailleurs, il dose très bien les moments forts avec les moments plus calmes, permettant aux lecteurs de reprendre son souffle. Sans parler de son narrateur qui s'immisce dans l'histoire, et devient par la même occasion un autre personnage du livre. Enfin, l'humour est toujours bien présent, chose que j'apprécie beaucoup.

Au final, vous l'aurez compris, j'ai aimé, beaucoup beaucoup beaucoup. J'ai hâte de lire la suite (Vingt ans après et le Vicomte de Bragelonne) et même les autres livres de monsieur Dumas. 



mercredi 27 août 2014

Hamlet, William Shakespeare

Il y a quelques temps de ça, je téléchargeai sur ma liseuse deux pièces de Shakespeare, Hamlet et MacBeth avec la ferme intention de les lire rapidement. Comme rapidement semble ne pas faire parti de mon vocabulaire lorsqu'il s'agit de ma PAL, j'ai donc mis quelques deux ans avant de me lancer enfin dans Hamlet...

Hamlet, William Shakespeare

Editeur : Une Oeuvre du Domaine Public
Collection : /
Année de parution : 2010 pour cette édition numérique
Titre en VO : Hamlet
Année de parution : 1603

A lire si :
- Vous aimez le théatre
- Vous aimez les tragédies
- Le "français ancien" (tout comme l'anglais ancien) ne vous gène pas

A ne pas lire si :
- Vous voulez un amour pur

Présentation de l'éditeur : 

Pour mener à bien sa vengeance sans éveiller les soupçons, Hamlet feint la folie. Lorsque le fantôme de son père lui révèle que Claudius, souverain actuel et frère du défunt roi, est le meurtrier de celui-ci, on s'attend à une stratégie ingénieuse, d'autant que le prince semble plein de courage, d'insolence et d'esprit. Or, durant quatre actes, il ne commet qu'un seul meurtre, conséquence d'une erreur de perception. À la fin de la pièce, il venge son père, mais in extremis. Hamlet est une tragédie intérieure, presque intime, dont le rythme est motivé par les hésitations du héros qui donnent lieu à des scènes superbes de grandeur pathétique, car elles disent l'aspiration de l'homme à la liberté et au repos, malgré l'enfermement obsessionnel auquel l'existence le condamne. Tragédie du doute, voyage dans un esprit qui ne rêve que d'immatérialité mais ne parvient pas à prendre son envol, Hamlet, pièce mélancolique, nous invite à un saut existentiel.

Mon avis :

D'Hamlet, je garde un vague souvenir du film de Kenneth Branagh, mais vraiment très vague, puisque vu lorsque j'étais à peine ado. Bien sur, je connais les répliques, du moins les deux cultes, à savoir "être ou ne pas être" et "il y a quelque chose de pourri dans l'Empire du Danemark". Pas de quoi, donc, dire que je connaissais l'histoire, même si celle-ci me semble familière. D'ailleurs, j'en avais une vision un peu faussé quant à Hamlet et Ophélia, c'est pour dire.

Lire une pièce de théâtre est souvent bien moins interessant qu'en voir une, puisqu'il manque tout le jeux d'acteur, mais personnellement, cela ne me gène pas du tout. Au moins, je me concentre sur les paroles, et non sur les actes. Bon j'avoue que parfois, cela peut devenir ennuyeux. Surtout ici où le texte ressemble à de l'ancien français, avec parfois des tournures de phrase qui nous semble incohérente à nous, pauvre lecteur des années 2010. Pourtant, si on oublie ce détails, on se laisse rapidement embarqué dans l'histoire. 

Cela n'est pas vraiment compliqué tant Shakespeare réussit rapidement à parler complot, politique, folie, amour, honneur et mort. De quoi en faire une super production à l'époque mais aussi maintenant d'ailleurs. En moins d'un acte, on est embarqué là-dedans et bien que même sans l'avoir lu on connait forcément la fin, on a envie de savoir comment tout cela arrive. Et puis, à force, lecteur, tu le sais, moi dès qu'on parle complot et folie, je ne suis que joie. Surtout que de la folie, on en trouve pas mal, avec Hamlet d'abord, dont la folie est parfois feinte, avec Ophélia ensuite, qui va devenir folle. Les relations entre les personnages tourneront autours de ce thème plus celui de la vengeance, à croire que tout le monde veut se venger de tout le monde dans Hamlet.

Chose aussi fort intéressante dans cette pièce, ce sont toutes les critiques de l'auteur pour sa société et pour celle des théatres de l'époque. Alors, oui parfois, les allusions faites peuvent ne pas sauter de suite aux yeux. Heureusement (ou pas d'ailleurs des fois), les notes de bas de pages du traducteur aide vraiment à mieux comprendre. Tout comme j'ai apprécié que souvent, elles expliquent la traduction elle-même, ou donne une autre traduction tout à fait possible. Cela permet aussi de mieux comprendre le texte et les paroles et gestes de certains personnage ou de mettre en parallèle certains vers. Seul problème, comme les notes sur cette édition numérique se trouvent juste après les tirades qui les concernent, on perd parfois le fils. Ce qui fait que j'ai fini par abandonner leur lecture rapidement, dans après, j'avais du mal à me remettre dans le bain.

Au final, j'ai aimé Hamlet, histoire que je redécouvrais alors que je ne l'avais jamais lu (mais en même temps, Hamlet inspira tant de monde qu'entre les films, les musiques, les opéras, les pièces, les mangas et autre livres, on fini par connaitre l'histoire. J'ai été agréablement surprise de voir comme je me méprenais sur Ophélia (moi qui la voyait comme une autre Juliette, j'avais un peu tord quand même), mais surtout de voir qu'Hamlet était un personnage particulièrement complexe, comme je les aime.

mercredi 10 octobre 2012

Le portrait de Dorian Grey, Oscar Wilde

Il m'aurait fallu plus d'un mois pour lire ce livre. Un mois où j'ai du vouloir l'abandonner quasiment chaque semaine. Pourtant j'ai continué, même si ce n'était pas vraiment dans la joie.

Le portrait de Dorian Grey, Oscar Wilde

Eidtion : Une oeuvre du domaine public
Collection :/
Date de parution : 2009 pour l'édition numérique
Titre en Vo : The picture of Dorian Grey
Parution en Vo : 1891.
Format : Epub

A lire si :
- Vous aimez les longs dialogues
- Vous voulez connaitre un peu comment vivaient les aristocrates anglais du 19ième siècles

A ne pas lire si :
- Vous cherchez du fantastique pur et dur
- Vous pensez trouvé plus de décadence

Présentation de l'éditeur (récupérée sur l'édition de poche):

Le héros de l'unique roman d'Oscar Wilde doit rester éternellement jeune : son portrait seul sera marqué progressivement par le temps, les vices, les crimes, jusqu'au drame final. Dans ce chef-d'œuvre de l'art fin de siècle (1890), l'auteur a enfermé une parabole des relations entre l'art et la vie, entre l'art et la morale, entre le Bien et le Mal. Les apparences du conte fantastique, et du roman d'aventures, où le crime même ne manque pas, fascinent le lecteur ébloui par les dialogues étincelants de l'auteur de théâtre, les paradoxes de l'esthète, la phrase du poète. La tragédie vécue par l'écrivain, le bagne, le déshonneur, la mort prématurée laissent ainsi, lisse et pur, son roman unique.

Mon avis :

Comme dit dans l'introduction, j'ai eu beaucoup de mal avec ce livre. Je pense que j'en attendais beaucoup trop. J'avais une idée bien précise de ce que pourrait être ce livre, et cela m'a déçue.

En premier lieu, je voyais ce livre vraiment ancré dans le fantastique. En fait, pas vraiment. Le portrait de Dorian Gray change bien au fur et à mesure, mais nous voyons cette évolution que dans de rares passages. Pareil pour l'éternelle jeunesse de Dorian, elle ne nous apparait vraiment qu'une fois, vers la fin. Autant dire que j'ai été un peu déçue là-dessus. Personne ne semble se rendre compte qu'en vingt-ans (a peu près la durée que couvre le livre), il n'a pas du tout vieilli, pas même Lord Harry, son plus fidèle ami.

Ensuite, j'ai eu beaucoup de mal avec les personnages. Commençons par ce cher Dorian. En réalité, c'est juste un gamin horriblement influençable. Au tout début, il est juste jeune et joli, rien de plus. Après sa rencontre avec Lord Harry, il devient jeune et complètement sous l'influence d'Harry, puis se sera sous l'influence d'un livre et ainsi de suite. Finalement, Gray n'a aucune personnalité propre et cela en devient vite ennuyeux. Ensuite, il y a Harry, aristocrate ne croyant en rien sauf en lui. Ce type aurait pu être interessant si ce n'était son esprit un peu trop étroit pour moi. C'est tout de même lui qui façonne Dorian. Vient ensuite Basil, le peintre, celui qui fait le portrait de Dorian. Trop peu présent, il sert juste pour moi d'élément déclencheur. C'est bien dommage vu qu'il est le parfait contraire d'Harry. Malheureusement, seule sa mort aura une toute petite influence sur Dorian.

Une autre chose qui m'a déçue est le manque d'action. Alors, oui, des dialogues, on a en énormément, très long en plus et souvent on finit par se perdre dans qui parle. Mais de l'action, rien. Enfin, si elle se résume à : Dorian rencontre Lord Harry, Dorian rencontre Sybil Vane, Dorian se rend compte qu'il change et pas son portrait, Dorian devient un peu fou. Voilà, c'est tout. Je m'attendais aussi à plus de description de club anglais, d'Opiumerie, de maison close. Ben non, même pas. On sait que Dorian y va juste parce qu'il le dit ou que quelqu'un d'autre le dit. J'aurais vraiment voulu voir tout cela, plutôt que d'avoir d'interminable dialogue.

Voilà donc les trois gros points qui ne m'ont pas fait aimé le Portrait de Dorian Gray. A l'inverse, j'ai beaucoup aimé certains thèmes présents dans le livre. L'homosexualité, que l'on devine sans la voir et qui doit être plutôt rare dans un livre de cette époque, la dualité entre Dorian et son tableau qui représente celle entre le bien et le mal, l'art qui est très présent dans le livre. J'ai aussi aimé lire Wilde. Je trouve son écriture très belle même si parfois, il s'enfonce trop dans les descriptions (le chapitre qui explique les diverses passions de Dorian est d'un long...). 

Je sors donc finalement très mitigée de cette lecture. Beaucoup de point négatif pour quelques positifs. Mais je me dis que j'ai eu raison de continuer ma lecture. Après tout, c'est un classique et rien que le fait que Wilde nous dépeignent la société aristocratique de son époque m'a beaucoup plus. Pourtant, il est sur que ce n'est pas un livre que je relirais.