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mercredi 3 février 2016

La Troisième Marche, Transoxiane, épisode 2, Guillaume Vissac

En juin, j'avais découvert cette série chez Walrus et le premier épisode m'avait fait un très bon effet. Il était donc temps de voir si effectivement la série était aussi bien que je le pensais. 

La Troisième Marche, Transoxiane, épisode 2, Guillaume Vissac

Editeur : Walrus
Collection : Série
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si 
- Vous avez aimé le premier tome
- Vous voulez un roman qui sorte de l'ordinaire
- Vous n'avez pas peur d'être parfois un peu perdu

A ne pas lire si 
- Vous voulez quelque chose de linéaire

Présentation de l'éditeur : 

Sitôt qu'Alexeï débarque dans la ville-monde de Vazmba, le marcheur sent que quelque chose ne tourne pas rond en Transoxiane. L'hôtel Malvenu, où il prend ses quartiers, est peuplé d'une foule de personnages aussi inquiétants qu'hétéroclites. Pire, il semblerait qu'on attende sa venue. Comment dès lors retrouver Lune Louise, cette mystérieuse jeune femme dont le prénom lui a été soufflé jusque dans l'infra-monde par Misère Balkaï et qui semble courir un grand danger ? Car le loup rouge, que chacun redoute, rôde dans les couloirs en attendant son heure : celle de tuer l'inconnue qu'Alexeï a pour mission de secourir. Pendant ce temps, de l'autre côté du monde, Misère mène l'enquête autour d'une étrange femme recluse dans son appartement et dont personne ne voit jamais le visage. Les deux histoires seraient-elles les extrémités d'un même fil ?

Mon avis

Il va être compliqué de faire un avis sur ce livre. J'ai beaucoup aimé, mais vraiment. Par contre, je ne sais pas par où commencer mon avis. Il faut dire que si l'épisode un était assez linéaire et surtout là pour nous faire prendre connaissance de l'univers et de ses personnages, ce n'est plus forcément le cas pour celui-ci. Guillaume Vissac part du principe qu'on a pris connaissance de tout cela et donc peut mener son histoire comme il l'entend.  Sur ce point-là, il n'a pas tord du tout. Après tout, c'est son histoire à lui. Par contre, c'est assez déroutant pour le lecteur qui s'était peut-être un peu trop habitué à la manière de la raconter du premier épisode.

Nous partons directement sur les traces d'Alexeï. Il est dans une ville inconnue, dans un hotel inconnu où pourtant on semble l'attendre. A la recherche de Lune Louise, il semble encore plus perdu que le lecteur. Côté Misère, même si on se doute que ce que vit Alexeï vient d'elle, j'avoue avoir mis un petit moment pour bien tout comprendre. Surtout que ses chapitres sont courts et finalement peu nombreux par rapport à ce qu'il se passe en Transoxiane.  Alors, oui, ça déroute, mais en même temps, c'est tout de même là le charme de la série. On se perd, on découvre, on se pose des questions. Finalement, on se sent comme Alexeï ou Misère, à rechercher ce qu'il se passe avec le peu de données que l'on a au départ. 

Le changement d'univers en Transoxiane nous permette de découvrir une ville à la pointe de la technologie mais en même temps assez flou. La ville n'est pas le centre de l'aventure d'Alexeï, elle n'en est que le décors. Il faut dire que tous les lieux qu'il va fouler ne semble finalement n'être que cela, des décors en carton pâte. L'important, ce sont les gens croisés. Et encore. Une fois encore Alexeï reste dans le flou et le lecteur avec lui, durant un bon moment. Seule Lune Louise, étrange jeune femme qui doit mourir sous les yeux du monde, semble avoir une réelle substance. En découvrant qui ou ce qu'elle est, nous commençons à comprendre ce qu'il se passe.

Parce que pour une fois, il ne faut pas trop compter sur Misère. La shamane, toujours aussi laconique, s'occupe bien d'une affaire, mais nous avons un peu de mal à voir le rapport concret entre celle-ci et l'aventure d'Alexeï. Il y en a bien un, je vous rassure et nous le découvrons petit à petit, en remontant la piste en même que Misère. C'est marrant, par rapport au premier épisode, en fait, nous sommes à l'envers. Nous découvrons la trace puis le pourquoi de celle-ci. Cette manière de suivre le cours de l'histoire est donc un peu perturbante mais terriblement prenante. On veut forcément comprendre, savoir. Et cela fonctionne, puisqu'on lit le roman quasi d'une traite.

Les personnages n'y sont pas pour rien non plus. Misère, toujours égale à elle-même, me plait de plus en plus. C'est un personnage assez bourrue, très brut, loin de l'image de l’héroïne super fortiche qui s'entend avec tout le monde. Alexeï est dans le même genre, mais avec bien plus d'interrogation. Quant à ceux qui les entoure, ils sont souvent mystérieux en Transioxane, parfois un peu trop d'ailleurs. Côté Misère, on retrouve les habitants de la Rouille, ou encore son commendataire (à qui jurait bien foutu des baffes). Moins mystèrieux que les Transioxanais (?), ils m'ont semblé parfois finalement être anecdotiques (mais cela vient aussi du fait qu'on les voit moins souvent).

Et puis, il y a l'écriture de Guillaume Vissac. Elle aussi déroute parfois par la construction des phrases. Mais cette manière d'écrire colle tellement bien avec le récit et l'univers. J'avoue que si cela avait été écrit de manière plus "conventionnelle", je n'aurais pas trouvé autant d’intérêt à la chose. C'est vraiment un tout, le ton, le phrasé, l'action et l'univers. L'un ne pourrait pas aller sans l'autre.

Au final, Transoxiane est vraiment une bonne série, que certain trouveront peut-être un peu compliqué à aborder mais qui en vaut vraiment la peine. Parce que comme souvent chez Walrus, c'est une petite perle une fois qu'on l'a découvert. Et ce second épisode en est bien la preuve.

mercredi 3 juin 2015

Barbe Bleue, Transoxiane, tome 1, Guillaume Vissac

Au moment de sa sortie chez Walrus, Transoxiane ne m'avait pas tant interpellée que ça. Faut dire que j'avais trop d'epub à lire et que je n'avais pas non plus trop envie de commencer une nouvelle série... Sauf que comme toujours avec Walrus, je ne pouvais que tomber dans le bouquin et apprécier.

Barbe Bleue, Transoxiane, tome 1, Guillaume Vissac

Editeur : Walrus
Collection : Série
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une histoire avec deux mondes
- Vous voulez un truc qui sorte de l'ordinaire
- Vous voulez un truc qui pourrait ressembler à Neverwhere de Gaiman (c'est Walrus qui le dit, et je suis assez d'accord)

A ne pas lire si :
- Vous voulez une héroîne qui entre dans les clous

Présentation de l'éditeur :

Misère Balkaï n’est pas une chamane de contes de fées ou de légendes africaines : c’est une traceuse, capable de retrouver ceux qui ont disparu en parcourant les paysages tourmentés de la Transoxiane, notre monde intérieur. Ces transes mystiques lui permettent de subsister comme d’autres font de petits boulots. Un endroit abrité pour dormir, quelques grammes de junkfood, un peu d’herbe pour mieux faire glisser son esprit en Transoxiane, Misère n’a pas beaucoup de besoins,même si la vie ne lui a pas fait de cadeaux.
Quand Maude, une adolescente solitaire et amatrice de jeux en ligne, disparaît sur le chemin du collège, certains pensent à une fugue. Misère, elle, sait entendre les âmes : elle sent que la jeune fille est prisonnière quelque part, mais où ? Grâce à quelques affaires personnelles glanées chez la mère, la chamane piste la trace de Maude en utilisant la peau d’une vieille connaissance. Mais cette région de la Transoxiane réserve de dangereuses surprises : labyrinthes, faux-semblants et dents aiguisées, Misère Balkaï devra une fois de plus composer avec les ombres… au risque d’y laisser sa peau.

Mon avis :

Comme je l'ai dis dans mon intro, Transoxiane ne m'avait pas forcément marqué au moment de sa sorite. J'avais trouvé la couverture chouette, la quatrième aussi mais j'avais tellement de série en cours que bon, j'avais un peu laissé tomber. Et puis, j'ai réduit mon nombre de série et je suis allée faire un tour sur le catalogue de Walrus, et je suis retombée dessus. J'ai relu la quatrième et je me suis  dit pourquoi pas. J'ai eu raison.

Transoxiane, c'est l'histoire de Misère Balkaï (j'adore son prénom), une shamane. Pas dans le style indienne à tresses et plumes dans les cheveux. D'ailleurs, elle n'est pas shamane mais traceuse. Elle voyage en Transoxiane, notre monde intérieur. Et pour ce premier épisode, elle y va pour retrouver une jeune fille disparue. Ce qui aurait pu être un simple épisode de présentation devient rapidement un peu plus. 

On ne va pas découvrir Transoxiane ni les personnes qui la peuplent, non, on va le vivre, dans la peau d'Alexei, une vieille connaissance de Misère. Peau dont elle s'empare pour faire son voyage. Du coup, l'effet est un peu étrange. On se retrouve balancer dans un monde qu'on ne connait pas et dont nous n'avons pas les règles. Comme Alexei, nous voilà perdu, avec seulement les indications de Misère lorsqu'elle revient de son voyage. Et encore, elle est plutôt laconique comme femme. Mais je trouve que c'est aussi là le charme de Transoxiane. On découvre, on se perd, un peu comme dans l'esprit d'un autre quoi.

Et puis, il y a Misère et Alexeï. Misère, je l'ai aimé de suite. Je ne saurais trop dire pourquoi, surement sa façon d'aller droit au but, d'économiser ses mots, de faire. Mais mon chouchou, c'est bien Alexeï, le jeune homme dont elle prend la peau. Il est aussi paumé que nous dans ce monde étrange et il a un petit quelque chose qui le fait passer pour une chose fragile alors que ce n'est pas vraiment le cas. Faut dire aussi que ce que nous raconte Misère sur lui a de quoi émouvoir. Les autres personnages sont aussi bien sympa, à l'image de Misère. Ce sont des marginaux, des personnes à qui la vit n'a pas forcément fait de cadeau mais qui sont soudés entre elles. Les habitants de la Rouille forment un groupe plutôt soudé.

Enfin, il y l'histoire de ce premier épisode, qui mélange donc le monde intérieur ou se trouve prisonnière la fille et un jeu vidéo. Le mélange des deux semblent presque invraisemblable au début, mais ça fonctionne parfaitement. On retrouve alors rapidement l'idée de l'esprit d'un autre. Tout comme avec l'emplacement de la prison de la fille. J'ai aussi apprécié la manière dont notre monde et celui de Transoxiane se reflètent. Ce n'est pas au point de "ce qu'il se passe dans un se passe dans l'autre", mais on retrouve facilement les similitudes.

Au final, j'ai trouvé que l'univers était juste génial, comme les personnages. Je me suis laissée entraîner dans ce premier épisode rapidement pour ne plus en sortir. Tout fonctionne très bien avec moi et j'ai pris un énorme plaisir à lire. J'espère que le second épisode sera tout aussi bien (déjà sorti). Bref, Transoxiane me semble être une série qui dépote !