lundi 20 décembre 2021

La couleur de l'Acier, Loredan, tome 1, K.J. Parker

 Je crois que j'ai pris ce roman il y a un moment lors d'une opération spéciale de Bragelonne. Je ne sais plus si j'avais alors lu la quatrième de couverture ou si c'était à cause de sa couverture que je l'avais pris. Il n'empêche que j'ai aussi acheté le second tome et qu'il était peut-être temps de me lancer dans l'aventure. Une aventure qui aura été quelque peu longue, je dois l'avouer... Il m'aura fallu un bon mois pour finir le roman et j'ai failli l'abandonner quelques fois.

La couleur de l'Acier, Loredan, tome 1, K.J. Parker

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2011
Titre en VO : the Fencer Trilogy, book 1: Colours In The Steel
Année de parution en VO : 1998
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les romans choraux
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si :
- Vous aimez savoir où vous allez.

Présentation de l'éditeur : 

 Bardas Loredan se sent bien fatigué... Il a beau savoir se battre comme personne, les duels sont éprouvants et les affaires bien maigres. même pour un avocat qui plaide en maniant le fleuret. Et voilà que les terribles tribus des plaines se rassemblent : une gigantesque attaque est imminente. En tant que vétéran, l'un des survivants d'une escouade mythique, Loredan est directement concerné : c'est à lui qu'on a confié la défense de Périmadei, la Triple Cité que l'on prétend imprenable. Ajoutez à cela les espions de tous poils, les luttes intestines et tout récemment une malédiction qui lui tombe sur la tête. Pour résister au plus grand siège de tous les temps, il va lui falloir plus que du courage.

Mon avis

Je crois qu'en lisant la quatrième de couverture, je me suis dit que j'allais lire un truc qui ressemble de près ou de loin à du Gemmel. Un vieux guerrier pas loin de la retraire, une ville assiégée et quelques espions. En tout cas, la quatrième y ressemblait quand même un peu. De loin. De très loin. Comme quoi, parfois, on peut se faire avoir même en ayant la bouteille que j'ai en matière de fantasy (par contre, ma lecture m'a fait pensé que ça fait des années que j'ai pas lu de Gemmel et ça me manque un peu quand même)(va falloir y remédier à un moment). Mais parfois, ce genre d'erreur peut s'avérer des plus sympathiques (parfois non, on ne va pas se mentir). Or, malgré ce que j'ai pu marqué en introduction quant à mes possibles abandons du roman, j'ai plutôt apprécié ce que j'ai lu. Juste que, ça a été un peu compliqué et long.

Il faut dire que dans ce premier tome, K.J. Parker nous entraine à la suite de plusieurs personnages durant pas mal de temps. Or, mon édition est compliqué à lire sachant qu'il n'y a pas la moindre séparation entre deux points de vue. Du coup, je me suis souvent retrouvée perdue, ne sachant pas qui je suis et quand je le suis. C'est quelque chose que je n'aime pas du tout. Autant, ne pas savoir qui je suis de prime abord ne me dérange pas de base si je sais que j'ai changé de point de vue, autant là, ça a mit un gros frein à ma lecture. Cher Bragelonne, si un jour vous tombez sur mon avis, ça serait sympa pour les prochains lecteur de revoir votre fichier pour que ce genre de problème n'arrive pas. Non, vraiment, c'est quelque chose que je n'apprécie pas du tout et ça a vraiment failli me faire arrêter plus d'une fois. Enfin, passons au fond à présent.

Périmadei est une cité prospère. Construite en plein milieu d'un delta, elle bénéficie grandement de ce que la mer lui apporte tout en étant protégée des attaques venant de la terre. Depuis des années, elle n'a d'ailleurs jamais été attaqué ni vaincue (tu m'étonnes). Forcément, son peuple s'est un peu relâché. Elle n'a pas d'armée à proprement parler, vit dans le faste (du moins ceux qui le peuvent) et s'enorgueille d'être la meilleure. Bref, c'est une cité de fantasy comme on peut en croiser souvent, construite sur trois niveaux et à la richesse plutôt mal répartie mais bien présente. C'est aussi la cité où pour régler un procès, les avocats se battent entre eux tout à fait légalement et où la magie n'en est pas tout à fait une. Un écrin presque parfait pour un univers des plus sympathiques donc. Et justement, j'ai adoré l'univers en question. Parce qu'il est dans les normes de la fantasy classique sans tout à fait l'être. Alors, oui, on reste tout de même bien enfermé dans la triple Cité presque tout le long de l'histoire mais elle a beaucoup à offrir. 

Côté personnes, ça se gâte un peu. Il y a en beaucoup et parfois, on se demande un peu pourquoi ils font ce qu'ils font. Parker est parfois un peu confus dans leur histoire. Tout tourne autour de Bardas Loredan, avocat de son état, ancien militaire et futur colonel de la cité. L'homme est vieux (enfin, il doit avoir quoi, la quarantaine et encore, je ne suis pas sûre), cynique et particulièrement désabusé par la vie. Il est le "héros" de l'histoire. Enfin, héros... si on veut quoi. Disons que c'est le personnage principal. Face à lui, on trouve Temrai, fils de chef de clan, qui voue une haine profonde à la cité tout en l'admirant. Je trouve dommage que le jeune homme, comme la plupart des personnages à part Loredan, ne soit pas plus développé. C'est d'ailleurs, du coup, un des gros problèmes du roman pour moi. Les personnages sont là, ils sont plutôt interessant mais ils restent peu développés. J'ai souvent eu l'impression que finalement, on suivait des ombres. En plus de ça, il m'est souvent arrivé d'avoir l'impression qu'aucun d'eux, ni même l'auteur, ne savait vraiment où ils allaient. Un sentiment qui pourtant se révèle faux, comme je le découvrirais vers la fin du roman. Tout est lié d'une manière ou d'une autre.

Mais si les personnages ne m'ont pas vraiment interpelé, ce n'est pas le cas du style de Parker. Parce que nous sommes loin de la grandiloquence que nous pouvons avoir dans de la fantasy classique. Ici, nous avons pas mal d'humour, de cynisme. La plume est vivante et finalement, si on oublie le problème de mise en page, ultra agréable à lire. C'est vraiment quelque chose que j'ai aimé, tout comme l'univers. J'ai aussi adoré lire sur plusieurs pages comment forger une épée (l'auteur le fait plusieurs fois, en donnant chaque fois un peu plus d'explication, je trouve ça génial) ou même une arme de siège. Bon, moi, perso, j'ai beaucoup aimé, mais je suppose que ça pourrait en réputer certains par contre (par exemple, j'ai clairement sauté des passages où nous avons toute une liste d'article pouvant être acheté par les clercs). 

Au final, je sors plutôt mitigée de ma lecture. Il y a vraiment du bon mais il y a aussi des choses qui ont tendance à ne pas me plaire de base (et je ne parle pas de la mise ne page). J'aurais apprécié pouvoir m'attacher un peu plus aux personnages, or ce ne fut pas le cas. J'espère que ça va s'arranger avec le second tome (je l'ai, je le lirais donc).

L'homme qui mit fin à l'histoire, Ken Liu

 Cela fait un petit moment que je n'ai pas lu de novella de la collection Une heure lumière du Bélial. J'ai réussi à mettre la main sur celle qui me faisait le plus envie depuis le début de la collection et franchement, elle valait vraiment le coup.

L'homme qui mit fin à l'histoire, Ken Liu

Editeur : Le Bélial
Collection : Une heure lumière
Année de parution : 2016
Titre en VO : The man who ended history : a documentary
Année de parution en VO : 2011
nombre de pages : 112

A lire si :
- Vous aimez les formats courts
- Vous voulez une novella ressemblant à un documentaire

A ne pas lire si : 
- Vous voulez une histoire rectiligne

Présentation de l'éditeur :

Futur proche :
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges, plus de secrets d'état.
Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes... L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupations américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire.

Mon avis

Avant toute chose, il faut savoir que oui, l'unité 731 a bel et bien existée. Ce n'est malheureusement pas une invention de son auteur. On est dans le même ordre d'idée que ce qu'il se passait dans les camps de concentration Nazis. Je vous conseille de faire un tour sur le net et les livres d'histoires pour découvrir un peu tout ça (attention, âme sensible s'abstenir, c'est particulièrement effrayent et gore, même dans la réalité (surtout dans la réalité en fait)). J'ai personnellement découvert l'unité 731 avec ma lecture. Il es probable que le fait d'être européenne y soit pour quelque chose. Nous avions nos propres atrocités dans notre passé (les camps de concentration). Il n'empêche que outre être une oeuvre de science-fiction, la novella de Ken Liu est un peu plus que ça. Elle sert aussi le devoir de mémoire mais nous y reviondrons.

Parlons d'abord un peu de la forme de la novella. Ici, comme le dit si bien le titre en VO (en VF aussi, mais pas sur la couverture, le terme "un documentaire" apparait sur le titre en haut des pages), nous lisons un documentaire. Vous savez, comme les films, où l'on va interviewer des scientifiques tout en montrant des images de reconstitution. Ainsi, petit à petit, Ken Liu met en place son propre documentaire. Nous, nous en lisons finalement la retranscription, aidé en cela par des didascalies bienvenues, nous présentant les divers protagonistes de l'histoire, des scientifiques, des politiques ou encore des personnes ayant utilisé la machine à remonter dans le temps. Forcément, cette forme-là a un véritable impact sur ce que nous lisons, peut-être plus que si nous avions eu une novella linéaire avec une personne allant dans le passé. 

Forcément, cette forme influe grandement sur le fond. Nous avons des passages où les scientifiques, plus particulièrement Akemi Kirino, épouse et collègue de Evan Wei (l'homme qui créa la machine), nous explique le fonctionnement de leur invention et ces implications. Puis, nous avons ceux de quelques personnes ayant pu retourner dans le passé. Nous découvrirons alors qu'il ne s'agit pas là de scientifique mais de membres des familles des victimes de l'unité 731. Nous trouverons aussi des interviews de politique, japonais et chinois ou encore, d'ancien membre de l'unité. Le tout semble parfois formé un discours un peu décousu mais ce n'est pas le cas. 

Car, petit à petit, Ken Liu demande à son lecteur de s'interroger sur le passé. Est-il bon d'y revenir de cette manière là ? De ne pas laisser ce précieux passé entre les mains de scientifiques mais entre celui des concernés, des victimes et de leurs parents ? Le cas de l'Unité 731 est particulier puisqu'elle n'a été reconnu que très tard (en 2002). Jusque là, les gens savaient mais n'en disaient rien ou presque. La période est sombre, dans tous les sens du terme. Or, dans la novella, ce ne sont ni des scientifiques, ni des historiens qui y "retournent". Ce sont des descendants des victimes qui vont, petit à petit, retrouver des pans entiers de leur histoire. Or, on se doute à quel point cela peut être important pour eux de savoir (moi-même, j'avais dans ma famille un survivant de Dachau qui n'a jamais voulu en parler, nous n'avons pas la moindre idée de ce qu'il a pu vivre là-bas). L'auteur nous interroge donc sur l'Histoire est la manière dont nous devons l'appréhender, sur notre rapport avec elle. 

L'homme qui mit fin à l'histoire est une oeuvre sur le négationniste, la mémoire, notre rapport à l'Histoire et à ses atrocités, mais aussi sur le "roman national" (je n'aime pas ce terme mais je n'ai pas trouvé mieux) ou encore les relations diplomatiques. Sous couvert de SF, c'est en fait un roman historique que nous avons là avec toutes les questions que nous pouvons nous poser sur l'éthique de tel voyage dans le temps et sur ce que l'homme pourrait y trouver finalement. 

Je dois avouer que je ne ressors pas tout à fait tranquille de cette lecture que j'ai, par ailleurs, beaucoup aimé. Un certain nombre de questions se bouscule dans ma tête et je crois bien que l'auteur a réussi son pari avec moi. Bon, il faut dire qu'il avait un bon terrain (oui, je sais, j'essaie toujours de faire des avis sans parler vie privée mais que voulez-vous, parfois, ce n'est pas toujours possible) puisque j'ai bien connu un survivant de Dachau et que ces questions-là, sur l'éthique en Histoire m'intéressèrent particulièrement (j'ai toujours été passionnée par l'Histoire, je dois bien l'avouer). Du coup, je recommande fortement cette novella qui se lit sommes toute rapidement et qui ne laissera pas indifférent.

mercredi 15 décembre 2021

Sorcery of Thorns, Margaret Rogerson

 Voilà un bon moment que j'avais envie de lire ce roman. Avec son arrivée dans une édition grimoire trop belle, je me tâtais encore plus pour l'acheter. Eh puis, finalement, je l'ai trouvé à la médiathèque. Je me suis dis que ça serait quand même pas mal de l'emprunter avant de me décider à l'acheter (spoiler : je vais donc plus que probablement l'ajouter à ma bibliothèque)

Sorcery of Thorns, Margaret Rogerson

Editeur : Bragelonne
Collection : Big Bang
Année de parution : 2020
Titre en VO : Sorcery of Thorns
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 570

A lire si 
- Vous aimez la magie

A ne pas lire si :
-

Présentation de l'éditeur : 

Tous les sorciers sont maléfiques. Elisabeth, élevée au milieu des dangereux grimoires magiques d'une des Grandes Bibliothèques d'Austermeer, le sait depuis son plus jeune âge. D'ailleurs, peu de temps après le passage à la bibliothèque du sorcier Nathaniel Thorn, un des ouvrages se transforme en monstre de cuir et d'encre, semant mort et destruction. Et c'est Elisabeth qui se retrouve accusée de l'avoir libéré. Forcée de comparaître devant la justice à la capitale, elle se retrouve prise au cœur d'une conspiration vieille de plusieurs siècles.
Bien malgré elle, elle n'a d'autre choix que de se tourner vers son ennemi Nathaniel, et son mystérieux serviteur, Silas.
Car ce ne sont pas seulement les Grandes Bibliothèques qui sont en danger, mais le monde entier... et face à ce terrible complot, Elisabeth va devoir remettre en question tout ce qu'elle croyait jusqu'ici, y compris sur elle-même.

Mon avis

Je ne me souviens plus de ce qui m'a attiré en premier sur ce livre. La couverture ? Les Grandes Bibliothèques ? Le fait de le voir partout à un moment donné ? Il n'empêche que je voulais le lire, influencée par une tonne d'avis positif et de belles images. Il était d'ailleurs dans ma wishlist numérique, en VO. Tomber dessus à la médiathèque était donc une aubaine. J'allais pouvoir découvrir Elisabeth.

Elisabeth est une jeune orpheline de seize ans qui a grandit dans la Grande Bibliothèque d'Austermeer. Depuis enfant, on lui a appris que la sorcellerie était maléfique et qu'il fallait à tout prix l'éviter. Elle s'apprête à devenir gardienne, seul rempart entre les maléfices des grimoires et l'humanité. Mais son destin va être totalement chamboulé. L'un des ouvrages retenu dans la bibliothèque se transforme en monstre et sème la mort et la destruction jusqu'à ce qu'elle l'arrête. Malheureusement, elle va être accusé de sa libération et conduite à Pont-l'Airan pour y être jugée. Là-bas, elle va découvrir une conspiration contre le royaume et les Grandes Bibliothèques. Aidée par le sorcier Nathaniel et le démon de celui-ci, Silas, elle va tout faire pour sauver le monde.

Commençons par le commencement, à savoir l'univers du roman. Margaret Rogerson a créé un monde où la sorcellerie existe mais est fortement contrainte. Les sorciers n'ont plus le droit de garder les grimoires jugés dangereux, ni certains objet l'étant tout autant. Leur influence sur le monde est pourtant bien présente et les familles de sorciers font partis de la noblesse et des décisionnaires. Mais si les grimoires ont été interdit, ils n'ont pas été détruit pour autant, car ils peuvent toujours servir. Pour contrer l'influence néfaste des vieux grimoires, les Grandes Bibliothèques et leurs gardiens ont été mis en place voilà plusieurs siècles. Là-bas, on apprend aux orphelins qui deviendront un jour gardien que la sorcellerie et les sorciers sont mauvais, et cela même s'ils doivent collaborer avec eux. Ce sont donc deux mondes bien différents qui cohabitent et qui le font en presque parfaite harmonie. J'ai beaucoup aimé le fait qu'Elisabeth, du coup, découvre en même temps que nous ce qu'il se passe hors des Grandes Bibliothèques. C'est d'un coup tout un univers bien différent de celui des vieux grimoires qui lui saute aux yeux et qui l'émerveille autant qu'il la terrifie. De même, j'ai aimé la véritable impression de chez soi qu'on ressent lorsqu'elle se trouve dans une des Bibliothèques, que se soit celle d'Austermeer, de Pont-l'Airan ou même la salle de travail de Nathaniel rempli de bouquin. 

Elisabeth est une héroïne que j'ai beaucoup apprécié. Forcément, son amour pour les livres n'y est pas pour rien, puisque je le partage avec elle. Surtout, c'est une demoiselle qui sait ce qu'elle veut et qui va tout faire pour arriver à se faire entendre. Elle regarde le monde avec autant d'innocence que possible sans toutefois être complétement naïve. J'ai aimé voir son évolution, la voir découvrir la magie au côté de Nathaniel et comprendre que tout n'est pas tout blanc ou noir. A ses côtés, nous avons donc Nathaniel Thorn, sorcier de son état dont la famille est connue pour ses pouvoirs nécromantiques. Il est cynique, charmeur, le parfait petit con en fait face à Elisabeth. Mais tout comme pour la jeune femme, il va apprendre petit à petit. Le lecteur lui, va découvrir un jeune homme hanté par l'héritage familial et par ses propres peurs. Je vous avoue que sur certains points, il est un peu trop dans le cliché (le héros ténébreux au passé trouble) mais il n'en reste pas moins agréable à découvrir (puis moi, j'aime bien les héros torturés). D'ailleurs, sur ce point, il rejoint un peu son démon, Silas. Je préféré ne pas trop en dire sur lui pour ne pas trop trop spoiler. Par contre, je dois bien dire que j'ai trouvé l'antagoniste un peu en dessous par rapport à nos deux héros et même à certains personnages secondaires. Je ne sais pas, il est trop prévisible en fait. 

L'histoire aussi, est prévisible. Mais étrangement, ça ne m'a pas dérangé. Oui, j'ai compris certaines choses rien qu'en regardant la carte. Non, je n'ai pas été surprise par la plupart des évènements. Ni par la manière dont Elisabeth s'en sort. Sur ce point, Sorcery of Thorns est un livre Young-Adult fantasy assez classique. Mais le tout est, pour moi, parfaitement ficelé, entre moment calme, action et révélation. L'équilibre est bon et donne envie de toujours continuer sa lecture. On ajoute à une histoire parfaitement ficelée, un style des plus agréables, des moments forts amusant (Nathaniel qui se moque d'Elisabeth au début de leur collaboration par exemple, les piques de Silas à son maitre etc...) et aussi pas mal d'émotion. D'ailleurs, j'apprécie beaucoup que la romance, mise en avant sur la quatrième de couverture, soit ultra douce et très peu invasive.

Au final, je suis tombée complétement sous le charme de l'univers et d'Elisabeth. J'ai vraiment adoré ma lecture. C'est un roman dans lequel je me vois bien replongé. Ce fut un jolie coup de cœur que je recommande vraiment. 

mardi 7 décembre 2021

Fable, Adrienne Young

 Je viens de me rendre compte que je n'ai pas encore fait l'article sur Fable ni sur le génial Milady de Winter alors que ça fait plus d'une semaine que j'ai finis le roman (et que j'ai presque fini celui en cours). Le NaNo m'aura vraiment perturbé. Bref, c'est donc partie pour Fable.

Fable, Adrienne Young

Editeur : Wednesday Books
Collection : /
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 368

A lire si : 
- Vous aimez les voyages en mer
- Vous voulez une histoire avec plein de secret

A ne pas lire si :
- Vous voulez être surpris.

Présentation de l'éditeur : 

As the daughter of the most powerful trader in the Narrows, the sea is the only home seventeen-year-old Fable has ever known. It’s been four years since the night she watched her mother drown during an unforgiving storm. The next day her father abandoned her on a legendary island filled with thieves and little food. To survive she must keep to herself, learn to trust no one and rely on the unique skills her mother taught her. The only thing that keeps her going is the goal of getting off the island, finding her father and demanding her rightful place beside him and his crew. To do so Fable enlists the help of a young trader named West to get her off the island and across the Narrows to her father.
But her father’s rivalries and the dangers of his trading enterprise have only multiplied since she last saw him and Fable soon finds that West isn't who he seems. Together, they will have to survive more than the treacherous storms that haunt the Narrows if they're going to stay alive.
Welcome to a world made dangerous by the sea and by those who wish to profit from it. Where a young girl must find her place and her family while trying to survive in a world built for men.

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir (le nombre de fois que j'ai du écrire cette phrase en presque dix ans de blog)(on fêtera ça en février d'ailleurs, j'arrive toujours pas à y croire dites donc) mais j'ai failli lacher le roman au bout de trois chapitres. Je n'y arrivais pas. Je ne sais si c'était la fatigue, le fait que je lis rarement en VO sur papier ou juste que le début était laborieux. Mais j'avais tellement envie de le lire que j'ai continué. Ai-je eu bien fait ? Oui, je crois. 

Le roman est un Young-Adult fantasy tout ce qu'il y a de plus classique. Fable vit depuis quatre ans sur Jeval. Abandonnée par son père, elle doit lui prouver qu'elle est capable de survivre dans "the Narrows", un bout de mer pour le moins hostile. Alors qu'elle a réussit à récolter assez d'argent pour se payer un passage vers le port d'attache de son père, elle doit fuir rapidement Jeval. C'est comme ça qu'elle s'embarque au bord du Marigold qu'elle connait bien pour vendre ses marchandises à son capitaine, West. Mais son passage n'est pas de tout repos. Déjà, l'équipage ne veut pas forcément d'elle à bord, de plus, West a pas mal de secret qu'il aimerait bien qu'elle ne découvre pas. Tout comme elle, d'ailleurs. Or, nous le savons tous, les secrets, ce n'est jamais très bon.

On va commencer par le plus gros problème du roman pour moi, les dits secrets. Le livre se base dessus. Or, pour le lecteur, il n'y en a finalement pas beaucoup. On sait ce que Fable cache à West et, tout comme elle, on apprend rapidement ce que lui lui cache. Or, je trouve qu'on perd du coup un peu tout le sel de l'aventure. Je veux dire, West sait depuis le début qui elle est et le lecteur le ressent (et se demande par la même occasion comment ça se fait qu'elle non). De même, savoir ce que West trafique enlève une partie du mystère planant sur le Marigold Le roman est en fait vachement prévisible. Je n'ai pas été surprise sauf à la fin et encore, je dois avouer que si on y repense bien, je m'y attendais quand même un peu à cette fin. 

Mais si je me plains d'avoir compris rapidement ce qu'il arriverait à Fable et West, le roman n'en reste pas moins super à lire. Adrienne Young a écrit une histoire d'aventure passionnante. Bon, que j'adore la mer, les voyages en voilier et les grosses tempêtes (même si on n'en a qu'une ici) aident surement beaucoup. Mais il y a un sacré paquet de rebondissement qui, même si on se doute du déroulement, fait que l'on tourne les pages sans même s'en rendre compte (une fois passer donc les trois premiers chapitres pour ma part). Fable est un personnage plutôt agréable à suivre, tout comme l'équipage du Marigold. D'ailleurs, je dois bien dire que j'ai beaucoup aimé Fable qui ne passe pas son temps à se plaindre de sa vie (même si elle le fait parfois) et qui fait tout pour aller de l'avant. J'aurais peut-être voulu voir un peu plus souvent West qui est tout de même là pour former l'autre moitié du couple principal et qui finalement s'éclipse parfois un peu trop devant son équipage et plus particulièrement derrière Willa (qui de toute façon, mérite bien sa place).

Au final, j'ai bien aimé. Il lui manque un peu plus de mystère à mon gout pour être parfait et peut-être une histoire bien moins prévisible. Ce sera pas la lecture de l'année (ni un coup de coeur), on est d'accord, mais ça va pas m'empêcher de lire le second tome dès que je pourrais.  

mardi 30 novembre 2021

La Suite Apocalyptique, The Umbrella Academy, tome 1, Gerard Way, Gabriel Bà et Dave Stewart

 L'avantage d'aller (enfin) à la médiathèque, c'est que, clairement, je peux me faire plaisir avec les bande dessinée, manga, romans graphique et comics. La sélection est pas forcément ultra énorme mais y a du vraiment pas mal. Comme les trois tomes de The Umbrella Academy. J'adore la série Netflix et je voulais depuis un moment découvrir le matériel de base de celle-ci.

La Suite Apocalyptique, The Umbrella Academy, tome 1, Gerard Way, Gabriel Bà et Dave Stewart

Editeur : Delcourt
Collection : COntrebande
Année de parution : 2019 (pour cette édition deluxen 2009 pour l'édition normale)
Titre en VO : The Umbrella Academy: Apocalypse Suite
Année de parution en VO : 200/8
Nombre de pages : 224

A lire si
- Vous aimez les comics
- Vous voulez une histoire de super-héros un peu originale
- Vous aimez la série Netflix (ben oui, ça aide)

A ne pas lire si 
- Vous voulez quelque chose qui prend son temps

Présentation de l'éditeur :

Lorsque 43 enfants naissent de femmes qui ne montraient aucun signe de grossesse, Sir Reginald Hargreeves en adopte sept dans l'espoir de sauver l'humanité. Les enfants grandissent, leurs exploits au sein de l'Academy se succèdent, comme les crises familiales... jusqu'à la dissolution du groupe. Les années passent avant que les membres de cette famille dysfonctionnelle se retrouvent autour de la tombe de leur père adoptif et se déchirent à nouveau.

Mon avis

On va pas se mentir, ce n'est pas juste parce que j'ai aimé la série que j'ai pris Umbrella Academy. Le nom du scénariste (et créateur) y est pour beaucoup. J'aime énormément tout l'univers qui tourne autour de My Chemical Romance, plus particulièrement autour des deux derniers albums du groupe, The Black Parade et Danger Day (qui est le prémices d'ailleurs d'un autre comics de Way, the True Live of the Fabulous Killjoys)(et comme j'adore l'album, je compte bien l'acquérir un jour celui-ci). Gerard Way n'est pas juste un chanteur, il a d'abord fait des études dans l'art et plus particulièrement dans l'industrie du comics. Il sait donc ce qu'il fait lorsqu'il met en place le dossier pour the Umbrella Acadamy. Ce n'est d'ailleurs pas son premier comics, il a déjà tenté l'aventure plus jeune. Il est interessant de savoir cela pour oublier un peu l'image de chanteur de Way. On a affaire à quelqu'un qui sait ce qu'il fait ici, qui a déjà travaillé dans ce domaine. Mais passons donc à ce premier tome.


Pour ceux qui connaissent la série Netflix, pas d'inquiétude, le pitch est le même. En 1989, 43 enfants naissent en même temps alors que leurs mères n'étaient pas du tout enceintes. Sir Reginald Hargreeves va alors adopter sept de ces enfants et va les éduquer pour qu'ils empêchent l'apocalypse. Tout se passe à peu prés bien durant leur enfance jusqu'à ce que, comme souvent dans les familles, les conflits et autres crises familiales finissent par séparer tout le monde. Il faut attendre plusieurs années, et la mort de Sir Reginald pour que la famille se retrouve une nouvelle fois...


S'il y a une chose que j'aime dans ce comics, c'est qu'il a beau parlé de super-héros et d'apocalypse, ce n'est finalement pas tout à fait le thème principal. Non, ça, c'est là pour le décors. L'important, ici, se sont les relations entre les membres de l'Academy. Nous avons là une famille totalement composée qui a bien du mal à composer justement avec les divers egos. C'est pour moi l'un des points forts du comics (et de la série aussi d'ailleurs). l'autre point, c'est l'utilisation des flashback pour que le lecteur puisse comprendre ce qu'il se passe. Les dits flashback ne sont pas intrusifs et surtout servent toujours à quelque chose. Ainsi, vous comprendrez pourquoi on peut voir les enfants se battre contre la Tour Eiffel (oui oui) puis un Gustave Eiffel zombi-robot au début du premier chapitre et que cela n'est ni gratuit ni juste pour présenter les membres de l'Academy. L'exercice aurait pu se révéler ultra casse-gueule, ce n'est pas le cas ici et ça fait plaisir. L'histoire gagne en profondeur et elle en a besoin. Car s'il y a un défaut que je pourrais donner sur ce premier tome, c'est bien qu'il va un peu trop vite. 

Autre point, j'ai adoré les personnages (que du coup, je connaissais déjà quand même un peu)(alors, attention, il y a quelques différences entre la série et le comics, que se soit dans certains pouvoirs (ceux de numéro 2) ou dans leur comportement). J'ai par contre du mal à me débarrasser de l'image que je peux avoir d'eux à cause de la série (une des raisons qui font que je préfère généralement lire avant de voir). Du coup, oui, j'avoue, je suis déçue de ne pas avoir retrouver totalement Klaus façon série. Heureusement, le design des personnages est assez différents pour que je finisse par dissocier les deux.

On en vient du coup aux crayons de Gabriel Bà, dessinateur brésilien. Je connais fort peu les dessinateurs outre atlantique (déjà que j'ai du mal avec les francophones...) et n'ai pas réellement de point de comparaison. Pour tout vous dire, j'ai aimé, et ça c'est complètement subjectif. J'aime beaucoup son trait que je trouve dynamique, allant à l'essentiel et plutôt sympathique. Même si je n'ai pas mis de planche le prouvant, j'adore vraiment sa manière de voir la Ville et le Manoir Hargreeves. Surtout, dans les grandes planches avec combats, explosition et autres, j'ai toujours su quel personnage j'avais devant moi. Et ça, franchement, c'est vraiment bien. En plus de ça, la couleur, signé par Dave Stewart se marie parfaitement au dessins. J'aime bien le côté parfois un peu "brouillon" de celle-ci, quand elle semble un peu décalé par rapport au line.

Enfin, l'édition que j'ai lu, façon deluxe donc, présente les deux premières histoires de l'Academy. La première n'est pas des plus intéressantes et ne comporte que deux planches. La seconde l'est bien plus, présente les membres de l'Academy plutôt adolescent au prise avec le magicien du meurtre. Ainsi dans Le passé n'en a pas fini avec toi…, on commence avec Rumeur devant le corps sans vie de Rumeur... Si le magicien du meurtre et son assistance ont bien quelque chose à voir là-dedans, il s'avère qu'ils ne sont pas les seuls.. Puis, on finit avec des croquis préparatoires et les explications de Gerard Way sur la création des personnages, de l'univers et de ce premier tome. Moi qui adore savoir comment se créer un univers, j'ai été ravie de retrouver ces pages. 

Au final, ce fut une belle découverte. Je suis ravie d'avoir pu découvrir le comics, surtout que j'adore la série. Je compte bien poursuivre la découverte avec les deux autres tomes parus (il me semble qu'un quatrième serait en préparation depuis l'année dernière ou quelque chose comme ça). 

mardi 23 novembre 2021

Jeux de Masques, Fils-des-Brumes, cycle deux, tome 2, Brandon Sanderson

 Je continue tranquillement ma découverte du second cyle de Fils-Des-Brumes que j'avais un peu mise de côté suite à la publication du tome 12 de la Roue du Temps. Mais il était temps de retrouver Wax et Wayne dans leurs aventures.

Jeux de Masques, Fils-des-Brumes, cycle deux, tome 2, Brandon Sanderson

Editeur : Le livre de poche
Collection : Fantasy
Année de parution : 2017
Titre en VO : Shadows of Self: A Mistborn Novel
Année de parution en VO : 2015
Nombre de pages : 576

A lire si :
- Vous avez aimé la trilogie Fils-des-Brumes
- Vous aimez les ambiances Steampunk
- Vous voulez un héros qui ne soit pas jeune

A ne pas lire si :
- Vous voulez retrouver les héros de la trilogie originelle
- Vous vous attendez à retrouver l'ambiance Western du premier

Présentation de l'éditeur : 

Wax Ladrian, l’ancien justicier revenu des Rocailles, prépare son mariage avec Steris. C’est compter sans la révolte qui gronde partout dans la ville : conditions de travail pénibles, industrialisation effrénée, corruption des élus… Le chaos domine bientôt le territoire et, lors d’une réunion, tous les barons du crime, dont le propre frère du gouverneur, sont massacrés. Malgré le danger, Wax, aidé de son dèle acolyte, Wayne, et de Marasi, la brillante demi-sœur de Steris, qui a intégré a police, est bien décidé à découvrir ce qui se cache derrière ces événements.

Mon avis

Rappelez-vous, j'avais été un tout petit peu déçue du premier tome de ce second cycle. Je le trouve trop simple par rapport au premier cycle. Par contre, j'avais plutôt apprécié Wax, Wayne et Marasi même si je trouvais que l'auteur avait un peu trop abusé avec les stéréotypes du genre Western. Il n'en restait pas moins agréable à lire. C'est pour cette raison que je n'y suis pas allée à reculons sur ma lecture de ce tome-ci. Parce que je savais que j'allais retrouver un auteur que j'adore et des personnages qui m'avaient plus.

Dans ce Jeux de Masque, nous retrouvons donc Wax à Elendel. Il y prépare son mariage avec Stéris tout en faisant régner les lois pour aider les constables de la ville. Mais si tout semble aller pour lui, ce n'est pas le cas pour la ville elle-même. La corruption règne, le peule grogne. Petit à petit, Elendel vacille vers le chaos. Dans tout ce gros foutoir, tous les barons du crime sont soudains assassinés en même temps lors d'une réception. Parmis, eux, le frère du gouverneur de la ville. Un gouverneur qui n'est autre que la prochaine cible. Wax, Wayne ainsi que Marasi et son constabulariat vont tout faire pour que la ville n'éclate pas en mille morceaux.

Si j'avais eu du mal avec le côté ultra stéréotypés de l'histoire et des personnages dans l'Alliage de la Justice, ce n'est plus le cas ici. Parce qu'à partir de ce tome, nous avons un "vrai" second cycle de Fils-des-Brumes. Il n'est pas question ici d'un tome pour "s'amuser" comme a pu l'être l'Alliage. Jeux de Masques est le début de la trilogie du second cycle (parce que oui, même si pour le moment, trois romans ont déjà été publié, il en manque encore un qui clôturera réellement le second cycle). Eh ça se sent. Les dynamiques que Sanderson avaient mise en place entre Wax et Wayne sont toujours là mais bien plus développées. Il est interessant de découvrir un peu plus les deux personnages principaux surtout qu'ils s'émancipent du côté un peu trop Laurel et Hardy que je leur trouvais dans le premier tome. J'apprécie finalement beaucoup Wayne, qui nous montre enfin tout son potentiel. Il en va de même pour Marasi qui, si elle n'oublie pas avoir été la demoiselle en détresse du premier tome (tout comme Stéris d'ailleurs), va prendre son destin en main, si je puis dire. La voir s'épanouir dans son boulot de constable mais aussi la voir démêler pas mal de situation assez compliqué fait du bien. A côté deux, les personnages plus secondaires sont plutôt bien caractérisés aussi et offre au roman un peu plus de profondeur. Et en plus de ça, on voit le retour d'un personnage que j'aime beaucoup dans Fils-des-Brumes cycle un. Vraiment, si j'avais eu un peu peur en lisant l'Alliage qui me semblait si différent de ce que j'ai eu l'occasion de lire de l'auteur, ici, ce sentiment à complètement disparu. 

Il ne va de même pour l'intrigue. On commence enfin à vraiment appréhender ce nouveau cycle dans toute sa splendeur. On a enfin une intrigue à la hauteur du cycle, mêlant enquête, divinité et passé. On garde en fond les découvertes faites lors de l'Alliage de la Justice (qui sur ce point, aura permet de tout mettre à plat pour un lecteur ne connaissant pas forcément le premier cycle), l'ombre du vieux Ladrian et de son organisation et on part sur du complexe comme je peux l'aimer. Il n'y a pas forcément de gros complot ni même de grosses batailles (je trouve que ça manque un peu d'allomancie aussi). Par contre, on entre vraiment dans l'univers pour moi, bien plus qu'avec l'Alliage. Sans vouloir trop en dire, on va en découvrir finalement un peu plus sur ce qu'il a pu arrivé à un certain peuple après le catacendre. 

Au final, je suis ravie de retrouver tout ce que j'aime dans le premier cycle des Fils-des-Brumes ici, même si, il faut l'avouer, pour moi, on reste un peu en déça (mais c'est l'une de mes séries préférées, du coup, je ne suis pas toujours objective avec). Je suis impatiente de voir où tout cela va nous mener dans ce monde un peu plus industriel qu'est à présent Scadrial. Je trouve par contre juste un peu dommage que l'on est perdu le côté plus western mis en place dans l'Alliage de la Justice.

Oh, et avant de finir, j'ai failli oublier de vous parler de la nouvelle que l'on trouve à la fin du livre: Jak l'Allomancien et les fosses d'Eltania. Je l'ai trouvé vraiment bien foutue et assez hilarante. Disons que pour qui aime les notes de bas de pages, elle est juste géniale. Les dites notes en font toute la saveur. On se retrouve à suivre Jak, un allomancien pas loin d'Indiana Jones en beaucoup moins bon et beaucoup plus baratineur. En soit, ses aventures n'ont pas grand chose d'extraordinaire. Par contre, elles sont annotés par son intendant et là, ça devient bien plus amusant. Je vous laisse découvrir tout ça. 

jeudi 18 novembre 2021

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, Emil Ferris

 Je me suis inscrite à la médiathèque de ma ville. Du coup, je compte en profiter pour lire plein de BD, manga et roman graphique (que je n'achète pas pour cause de place et de fond). Et le premier que je voulais lire depuis longtemps, c'est celui-ci, Moi, ce que j'aime, c'est les monstre d'Emil Ferris qui me faisait envie depuis si longtemps.

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, Emil Ferris

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Collection : 
Année de parution : 2018
Titre en VO : My Favorite Thing Is Monsters, book 1 
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 416

A lire si :
- Vous aimez les romans graphiques
- Vous voulez des illustrations faites au style bille
- Vous aimez les histoires de monstres mais pas que

A ne pas lire si 
- Vous aimez n'avoir qu'une histoire dans un tome
- Vous voulez des monstres mythologiques

Présentation de l'éditeur :

Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s'embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants. Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak. (Monsieur Toussaint Louverture)

Mon avis

Ca faisait très longtemps que je voulais lire ce roman graphique. Il y a eu une grosse hype à sa sortie, autant pour son style que ses thèmes. Le tout devait me plaire, j'en étais persuadée. A chaque fois que je le croisais en librairie, j'hésitais à le prendre. Je l'ai feuilleté plein de fois sans franchir le pas, parce que malgré la qualité du truc, y mettre 35€ ça me dérangeait un peu. Alors quand je les vu à la médiathèque, je me suis dis que c'était l'occasion. 

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres est une œuvre complexe. Elle mêle beaucoup de chose, le roman noir, le fantastique, la biographie, la satire sociale... On va suivre la jeune Karen Reyes, héroïne de dix ans de l'œuvre, juste après le meurtre d'une de ses voisines, Anka Silverberg, le jour de la Saint Valentin. Elle s'est mise en tête de découvrir la vérité sur ce meurtre. Pour cela, elle va devoir en découvrir plus sur les habitants de son quartier de Chicago mais aussi les secrets de sa propre famille, tout en supportant le harcèlement de ses "camarades" d'école. Autant le dire, ce premier tome est dense et c'est peut-être son plus gros défaut. Il veut trop en dire, parce qu'il y a finalement beaucoup à dire, part parfois dans des digressions intéressantes mais peut-être pas toujours utile à l'histoire. J'ai adoré me plonger dans les divers aspects de l'histoire mais je me suis régulièrement retrouvée perdue. C'est là, pour moi, le gros défaut du roman. Heureusement, le livre est bien découpé et, même si je me suis souvent perdue, j'ai toujours réussi à retomber sur mes pas. 

De plus, j'ai beaucoup aimé suivre Karen. C'est un personnage appréciable, une enfant qui a du mal à trouver sa place dans le monde. Elle aime les créatures fantastiques, pense être un loup-garou (elle est d'ailleurs dessinée comme telle tout le long du roman graphique). Elle est naïve mais pas trop non plus, curieuse, loyale. Elle vit avec sa mère, atteinte d'un cancer, et son grand frère, petit caïd du quartier. Leur relation a tous les trois est touchante et offre un peu de normalité et de douceur dans un monde qui s'embrase autour d'elle. L'autre personnage qui ressort, c'est Anka Silveberg dont on va découvrir la jeunesse en allemagne. Et autant dire que rien ne fut simple pour elle. L'histoire est à la fois touchante et terrible.

Le tout est parfaitement illustré. Tout est fait au stylo bic et franchement, ça veut le coup d'oeil. Entre les planches originales, mélange de gothisme, roman noir et comic, on retrouve aussi des reproductions d'œuvres connues franchement bien réalisées. Quand on sait qu'en plus de ça, l'autrice fut quelques années avant la parution du roman (et sa réalisation) atteint d'une maladie qui l'a laissé partiellement paralysée sans la possibilité de dessiner pendant longtemps (on apprend d'ailleurs, qu'elle a forcé le destin, allant jusqu'à scotcher un stylo à ses doigts pour pouvoir dessiner), autant dire que la création des illustrations fut épique (on est en plus de ça sur quelques 800 pages faites à la main donc). J'ai vraiment eu un coup de cœur pour les planches.

Au final, il est dommage que le récit aille parfois un peu trop dans tous les sens à mon gout. C'est souvent touchant, ultra beau et techniquement incroyable. C'est un texte qui montre que les monstres ne sont finalement pas toujours ceux que l'on croit et que tout n'est pas aussi simple qu'on aimerait bien le croire. Je suis contente d'avoir enfin pu le lire, même s'il ne fut pas le coup de cœur que j'avais espéré.


mercredi 10 novembre 2021

Erèbe, Rozenn Illiano

 Rozenn Illiano, que certains connaissent peut-être plus sous le nom d'Onirography, est une de ces personnes que j'admire beaucoup, pour plein de raison. C'est aussi une autrice dont je suis le travail depuis bien longtemps, lorsqu'elle et moi étions sur le même forum de ball jointed dolls. Déjà, à cette époque, son univers me parlait énormément. La réédition d'Erèbe, en version longue, et son arrivée prochainement en numérique, était une occasion pour me plonger dans le récit qui m'intriguait le plus (et regretter, je l'avoue, de ne pas l'avoir acheté en format papier, chose qui devrait être réparer d'ici peu, il me le faut dans la bibliothèque).
Oh, au fait, la version numérique d'Erèbe sort en décembre. Il est disponible pour ceux qui sont inscrit sur Netgalley (c'est ainsi que j'ai pu le récupérer). La version papier, elle, est disponible en deux éditions, la normale et la de luxe.

Erèbe, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : /
Année de parution : 2021
Format : AZW

A lire si 
- Vous aimez la neige et les ambiances victorienne
- Vous aimez rêver

A ne pas lire si :
- Il n'y a pas la moindre raison de ne pas le lire

Présentation de l'éditrice :

 Paris, 1888. Jeune fille de bonne famille, avide de liberté, Lisbeth se sent piégée dans une vie dont elle ne veut pas. Sa mère est morte quand elle était enfant, son père est froid et autoritaire, une étrange malédiction accable sa famille depuis toujours… Alors que l’automne s’installe, des songes enchanteurs troublent son morne quotidien : elle entre dans un monde envahi par l’hiver éternel, un ailleurs où trône un splendide château blanc peuplé d’un unique habitant, Elliot, qui lui en apprend plus sur son pouvoir naissant, celui des rêves. Ainsi, chaque nuit, ils explorent Érèbe et ses merveilles, comme dans un conte de fées. Mais les contes de fées, tout comme les rêves, peuvent vite tourner au cauchemar, et les malédictions rattrapent toujours ceux qui cherchent à les fuir…

Mon avis

Sur instagram, je disais qu'il était étrange que mes séries préférées soient toujours de la bonne grosse fantasy avec guerre, complot, meurtre et grosse bataille alors que lorsqu'on parle de mes one-shot préférés, c'est toujours des romans où l'atmosphère fait tout. Ce n'est pas pour rien que j'aime par dessus le Cirque des Rêves (allez plus qu'un mois et demi et c'est la relecture) ou encore la Mer sans Etoiles (je ne sais toujours pas quand le relire, lui, c'est énervant, je n'arrive pas à trouver le moment idéal dans l'année). Et qu'Erèbe est devenu un énorme coup de cœur. Parce qu'Erèbe a la même aura qu'eux pour moi. C'est un roman intemporel, poétique, onirique et tellement prenant. Bref, c'est The coup de Cœur de l'année pour moi.

Et comme c'est un coup de cœur, c'est toujours compliqué d'en parler. Parce que je ne sais jamais par où commencer, ni comment vous faire comprendre à quel point le livre m'a touché d'une manière ou d'une autre. D'ailleurs, pour tout vous dire, j'ai commencé à écrire cet avis il y a quatre jours. je ne trouve pas mes mots, c'est un peu casse-bonbons. 

Erèbe nous entraine en 1888. De part sa date, le roman est chronologiquement le premier du Grand Projet (il est même peut-être celui, pour le moment, qui relate les plus vieux évènements de celui-ci). Il sort aussi un peu du dit GP pour la même raison. Erèbe, on peut dire que c'est une romance victorienne, ça change de la branche vampirique du GP ou de celle plus post-apo. En même temps, c'est un truc que j'aime beaucoup dans le dit GP de l'autrice, pouvoir lire des genres différents tout en restant dans le même univers, ultra vaste et des plus passionnants. Mais je vais peut-être éviter de trop parler du Grand Projet surtout si je ne veux pas spoiler certaines choses (il y a des liens évidant forcément avec certains des ouvrages que j'ai déjà lu). Revenons à Erèbe.

Erèbe fait parti de la branche du rêve (branche que je n'avais pas encore vraiment exploré sauf avec Quand le soleil s'éteint qui en parle un peu). Nous y suivons Lisbeth St John et Elliot Valentine. Au début du roman, la première découvre qu'elle est une marcheuse de rêve et qu'elle peut rejoindre un monde où tout ou presque est en blanc et noir. Ce monde, c'est Erèbe, le monde du Vide. Elliot, lui, s'y trouve depuis plus longtemps qu'elle. Il a façonne cet univers en grande partie, y construisant un magnifique château (inspiré du Château de la Mothe-Chandenier, dont l'autrice fait partie des co-propriétaire)(c'est marrant parce que le dit château est dans mes épingles Pinterest depuis très longtemps pour un projet de roman). Là, dans ce monde dont ils sont les gardiens, les deux jeunes gens vont se rapprocher. Mais c'est sans compter les animosités entre leurs deux familles et les secrets qui les rongent.

Comme je le disais, la première chose de marquante dans le roman, clairement, c'est son ambiance. Dès le départ, j'ai été happé dedans. Il y a dans le roman quelque chose d'onirique, forcément, mais surtout un mélange de nostalgie et de mélancolie assez prenant. C'est beau aussi beau que le monde du Vide tel que les deux jeunes gens le façonnent. Forcément le style de Rozenn Illiano aide beaucoup. Il a quelque chose de très poétique dans sa manière d'écrire. Cela rend le roman plus prenant encore. Surtout que tout repose vraiment sur la partie onirique du roman. Parce qu'il faut avouer que si vous vous attendez à beaucoup d'action, ce n'est pas le cas (comme avec une grande partie des romans du GP d'ailleurs). Sur ça, les non-dits entre les deux familles et les visions du passé et du futur qui parsèment le roman. Il est souvent compliqué de bien placé des visions du futur, surtout quand celui-ci est proche de l'action en cours (et que le roman les englobe plusieurs chapitres plus tard dans son présent). Ici, l'autrice y arrive fort bien, augmentant la tension petit à petit. Les visions d'Elliot n'ont rien de paradisiaque et franchement, j'ai pas mal stressé avec lui.

D'ailleurs, je n'ai encore rien dit des personnages (j'en suis à me demander si je ne vais pas vous garder ça pour une prochaine relecture (Erèbe, je me vois bien le relire tous les mois de novembre) mais non. J'ai adoré Lisbeth, sa force face à tout ce qui lui tombe sur le coin du nez mais aussi sa naïveté lorsqu'elle découvre tout ce qu'elle peut faire en tant que marcheuse et surtout lorsqu'elle découvre Erèbe. Lisbeth accompagne si bien le lecteur dans cette découverte là. J'ai encore plus aimé Elliot parce qu'il est tourmenté. Lui sait beaucoup de chose, sur le passé mais surtout sur l'avenir. Il n'a pas la moindre idée de comment arranger les choses alors qu'il le souhaite plus que tout. Forcément, c'est le genre de personnage que j'aime, tiraillé entre ce qu'il ressent et ce qu'il doit faire. Quant aux personnages secondaires, ils sont tous aussi intéressant les uns que les autres, amenant à l'histoire encore plus de profondeur. Et quel plaisir de découvrir un peu plus Victoria St John que j'ai rencontré la première fois sur le blog de sa créatrice.

J'ai encore du mal à tout vous dire, mais là, une semaine après ma lecture, je suis toujours dedans. Erèbe, j'ai eu de suite envie d'y replonger. Le seul roman qui m'a fait ça jusque là, c'est le Cirque des Rêves. Je crois que ça vous donne un indice sur combien le livre a pu me marquer. Je n'ai qu'une hâte, me replonger dans Erèbe, rapidement (et pour ça, je compte bien me payer prochainement une de ses version papier). Franchement, je n'ai qu'une chose à vous dire, lisez Erèbe. 

vendredi 5 novembre 2021

La fille de la Tour, Winternight, tome 2, Katherine Arden

 L'année dernière, à peu prés à la même époque, je lisais le premier tome de la série de Katherine Arden, L'Ours et le Rossignol. J'étais clairement ultra emballée et, si on oublie les quelques longueurs de l'histoire, cela avait été un quasi coup de coeur. Du coup, j'étais plus qu'enthousiaste à l'idée de replonger dans les contes de fées de la Rus' d'Arden.

La fille de la Tour, Winternight tome 2, Katherine Arden

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2021
Titre en VO : Winternight book 2, the Girl in the Tower
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 507

A lire si :
- Vous aimez les contes russes
- Vous aimez l'hiver

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à un conte sauce disney
- Vous n'aimez pas l'hiver

Présentation de l'éditeur : 

La cour du grand-prince, à Moscou, est gangrenée par les luttes de pouvoir. Pendant ce temps, dans les campagnes, d’invisibles bandits incendient les villages, tuent les paysans et kidnappent les fillettes. Le prince Dimitri Ivanovitch n’a donc d’autre choix que de partir à leur recherche s’il ne veut pas que son peuple finisse par se rebeller. En chemin, sa troupe croise un mystérieux jeune homme chevauchant un cheval digne d’un noble seigneur. Le seul à reconnaître le garçon est un prêtre, Sacha. Et il ne peut révéler ce qu’il sait : le cavalier n’est autre que sa plus jeune sœur, qu’il a quittée il y a des années alors qu’elle n’était encore qu’une fillette, Vassia.

Mon avis

Vassia a quitté sa maison natale, est à trouvé refuge pour un temps dans la forêt, en compagnie de son cheval, Solovei, et de Morozko, le dieu du froid et de la mort. Mais, éprise de liberté, elle veut voir le monde. Elle part donc, allant où Solovei la mène, déguisée en garçon pour ne pas attirer plus l'attention. Or, la campagne moscovite est en proie à des attaques des Tatars, qui pillent et volent les fillettes des villages. Vassia va se retrouver dans un des villages pillés et, n'écoutant que son coeur, elle va partir à la recherche des fillettes. C'est comme cela qu'elle va découvrir le camps des pilleurs mais aussi, une fois les filles récupérées, retrouver son frère Sacha, qui lui se trouve avec le Grand-Prince Dimitri. Afin de préserver la jeune femme, ils vont continuer à faire croire à tous qu'elle est Vassili, le frère de Sacha. C'est sous cette identité qu'elle va mener les hommes de Dimitri vers le camps des pilleurs et leur permettre de les vaincre. Portée en héros, la voilà qui rentre à Moscou, y retrouve Olga, pas vraiment heureuse du subterfuge mais aussi le père Konstantin. Il faut alors tout faire pour que personne ne découvre qui est vraiment Vassili mais aussi pour empêcher la ville d'être mise à feu et à sang par l'ennemi.

La fille de la Tour, tout comme son prédécesseur, fait la part belle au conte de fée. Il est d'ailleurs construit comme l'un d'eux. Avec l'héroïne qui se déguise en homme pour accomplir un grand exploit avant de tomber dans les bras du héros. Enfin, pas tout à fait, et on va le voir par la suite. C'est une chose que j'avais déjà apprécié dans le premier tome, cette façon qu'à l'autrice de se servir des contes et de les arranger à sa sauce pour en faire quelque chose de plus moderne. Car ici, le prince est loin d'en être un et les apparences sont toujours particulièrement trompeuses. Vassia n'est pas non plus une princesse d'ailleurs et elle est loin de le devenir. Ce rôle là, il est dévolu à une autre. 

Vassia, elle, reste la sorcière, la fille de l'Hiver que nous connaissons bien. Elle n'a rien perdue de son intensité, de cette espèce de sauvagerie (pas dans le sens méchante, hein). Elle veut aller par le monde pour gagner une liberté que les femmes de son époque n'ont pas. Face à elle, on va découvrir Olga, sa soeur, épouse d'un prince. Olga est un personnage qu'on a peu vu dans le premier tome, puisque rapidement mariée et envoyée à Moscou. On la découvre beaucoup plus ici. C'est une femme qui a sut faire avec ses carcans. Enfermée dans sa tour, elle ne se laisse pas abattre, elle a appris la politique et sait s'en servir. Ainsi quand elle se retrouve nez à nez avec sa sauvageonne de soeur, déguisée en homme, elle voit de suite le désastre où tout cela risque de les mener, à l'inverse de Vassia, finalement très naïve sur ce point. Mais surtout, on découvre une mère prête à tout pour défendre sa famille, que se soit ses enfants, dont la jeune Maria, qui ressemble beaucoup à Vassia, ou son futur enfant à naître. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié par sa complexité. D'ailleurs, Sacha lui ressemble finalement beaucoup à Olga. Lui aussi ferait tout pour sa famille mais aussi pour Dimitri, dont il est l'ami le plus proche. Du coup, l'arrivée de Vassia va lui imposer un dilemme dont il va avoir beaucoup de mal à se dépêtrer. Un autre dans le même cas, c'est bien Morozko. Le dieu de l'Hiver se découvre bien plus humain qu'il ne le devrait au contact de Vassia. C'est une évolution à laquelle je m'attendais forcément et je suis ravie de voir comment Katherine Arden a mis ça en place. La relation entre Vassia et lui n'est pas toute rose. Les deux ont bien dut mal à se comprendre et à comprendre l'autre aussi. C'est quelque chose qui n'est finalement pas couru d'avance, surtout qu'aucun n'ose vraiment avoué ses sentiments à l'autre.

Et puis, avec d'aussi beaux personnages, que se soit du côté des protagonistes ou des antagonistes (eux, j'en ai pas forcément parlé parce que je ne veux pas trop vous spoiler. Même si, j'avoue que pour un, on se doute depuis sa première apparition qu'il va pas être un allié), nous avons aussi un style très proche des contes de fées qui nous embarque directement dans les froides contrées de la Rus'. Non, vraiment, quand j'ouvre le roman, bien au chaud sous mon plaid, je sens l'odeur des forêts, celle de la neige qui vient de tomber et puis, la chaleur des maisonnettes à ablutions et le rire des tchiotis, les esprits du folklore russe. Presque, si je tourne la tête, je peux apercevoir Morozko à côté de moi, qui me regarde avec ses yeux aussi clairs que de la glace.

Bref, vous l'avez surement compris, c'est, cette fois, un vrai coup de coeur. Que j'ai aimé suivre Vassia dans ce second tome. Il possède tout ce que j'avais aimé dans le premier, les longueurs en moi. C'est vraiment un roman merveilleux, qui nous entraine dans un univers pas forcément féérique mais en tout cas pas loin. Bref, lisez la série (moi j'attends qu'il fasse vraiment froid pour lire le dernier tome qui est déjà dans ma PAL)

jeudi 4 novembre 2021

Capturing the Devil, Kerri Maniscalco

 Voilà, j'ai fini la série Stalking Jack the Ripper avec ce dernier tome, le quatrième. Et je suis à la bourre pour écrire mon avis dessus puisque ça fait déjà presque une semaine... Bon, entre temps il y a eu le weekend et le début du NaNo. J'ai deux chroniques de retard, je vais essayer de me mettre à jour rapidement...

/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.

Capturing the Devil, Kerri Maniscalco

Editeur : Little, Brown and company
Collection : James Patterson book
Année de parution : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez aimé les premiers tomes
-Vous voulez beaucoup de romance

A ne pas lire si 
-Vous voulez une enquête qui prenne tout le roman

Présentation de l'éditeur :

Audrey Rose Wadsworth and Thomas Cresswell have landed in America, a bold, brash land unlike the genteel streets of London. But like London, the city of Chicago hides its dark secrets well. When the two attend the spectacular World's Fair, they find the once-in-a-lifetime event tainted with reports of missing people and unsolved murders. 
Determined to help, Audrey Rose and Thomas begin their investigations, only to find themselves facing a serial killer unlike any they've encountered before. Identifying him is one thing, but capturing him---and getting dangerously lost in the infamous Murder Hotel he constructed as a terrifying torture device---is another. 
 Will Audrey Rose and Thomas see their last mystery to the end---together and in love---or will their fortunes finally run out when their most depraved adversary makes one final, devastating kill?

Mon avis

J'attendais beaucoup de ce tome. Il faut dire qu'il s'attaque à un des premiers serial killer américain, j'ai nommé H.H. Holmes, propriétaire du Murder Hotel (si vous suivez American Horror Story, c'est précisément l'hôtel qui a inspiré la saison Hotel). L'histoire de Holmes est sanglante et, malheureusement aussi, pas mal interessante. L'homme aurait tué plus de 200 personnes, dont une grosse majorité dans l'hôtel qu'il ouvra durant l'exposition universelle de 1893 (oui, l'autrice ici a prit quelques libertés avec la réalité, elle l'a déjà fait et explique d'ailleurs pourquoi à la fin des tomes concernés). Je m'attendais du tout coup à quelques choses d'un peu plus sanglant et perturbant, d'une enquête qui mettra les nerfs d'Audrey Rose à rude épreuve. 

J'ai donc commencé le roman pleine d'espoir. On commence l'histoire à New York avec les préparatifs, enfin, du mariage d'Audrey Rose et de Thomas. Car, oui, elle a finit par accepter suite à la rencontre entre son père et son fiancé. Durant les dits préparatifs, Audrey Rose va lire les journaux de son frère et découvrir qu'il n'était pas le seul à opérer sous le nom de Jack L'Eventreur. Une découverte qui les pousse à croire que le meurtrier a pris l'Etruria avec eux pour se rendre en Amérique et continuait tranquillement son oeuvre. Mais, le mariage ne va pas bien se passer. Thomas semble déjà être fiancé à une autre. Autre qui va débouler durant la cérémonie, suivi, quelques jours plus tard du père de notre prince des ténèbres. Thomas ne semble pas avoir beaucoup de choix. Les fiançailles ont été arrangé sans son accord et rien ne semble pouvoir les briser. Enfin, ça, c'est sans compter la grand-mère d'Audrey Rose, une femme que nous ne verrons pas assez souvent à mon gout. Pour échapper à son retour en Angleterre, Thomas va suivre Audrey Rose et son oncle à Chicago, où Jack semble s'être rendu. Là-bas, les disparitions inquiétantes de femme vont les mettre sur la voie...

Même si j'aime beaucoup les romances, et que oui, on ne va pas se mentir, je lis la série aussi pour ça, j'ai trouvé que toute la partie préparatif de mariage, mariage, révélation sur les fiançailles arrangés etc est trop longue. On passe quand même comme ça un bon tiers du roman avec à peine quelques révélations concernant les journaux de Nathaniel Wadsworth. J'ai eu peur que ça ne prenne tout le livre jusqu'à ce que nous deux amoureux partent pour Chicago. Après tout, même si j'aime voir Audrey Rose et Thomas ensemble, et qu'ils sont particulièrement mignons tous les deux, je ne lis pas la série pour avoir autant de pages parfumé à l'eau de rose. La partie Chicago n'y échappe pas totalement mais elle permet au moins de se remettre dans le bain, un bain pas aussi sanglant que je l'aurais cru. En même temps, à bien y réfléchir, maintenant que j'ai lu la série entière, ce n'est pas si étonnant que ça.

Depuis le début, Kerri Maniscalco use des meurtres pour mettre en avant toute la partie "forensics" de son histoire (et ici, nous avons quelques autopsies) mais surtout les sentiments de son héroïne. Or, Audrey Rose est, et ça peut se comprendre, de plus en plus perturbée par ce qu'elle vit et a vécu. Depuis l'automne où Jack the Ripper a fait son apparition dans sa vie, rien ne va vraiment pour elle. Elle a été poursuivie, manipulée, prise pour cible plusieurs fois. Sans la présence de Thomas à ses côtés, je pense qu'elle aurait sombré depuis un bon moment. Et c'est vraiment sur ça que se penche l'autrice. Se retrouver face à Jack une nouvelle fois ne peut pas la laisser indemne. De même, découvrir que Thomas est à la merci complète de son père, n'aide pas le jeune homme. Dans ce dernier tome, il leur faut tout leur amour pour réussir à se relever de leurs épreuves. 

Attention, ici je spoile : Et la dernière épreuve n'est pas des moindres. Le diable de la Citée Blanche n'est autre que l'autre Jack the Ripper. Je trouve cette idée particulièrement bien foutu. Et surtout, c'est là que l'on voit que l'autrice a fait ses recherches. Cette idée, elle n'est pas la seule à l'avoir eu. Dans la vrais vie, des gens l'ont pensé. Certains points, certaines coïncidences, y ont aidé. Holmes se trouvait à Londres durant les crimes du Ripper, certains modes opératoires se ressemblent...  Se servir de ça pour finir sa série, pouvoir reconfrontrer Audrey Rose a son pire cauchemar était tellement une bonne idée. Sur ce point, je dis un grand bravo à l'autrice (même si pour ça, elle a dut un peu trafiquée la chronologie pour le bien de sa série).

Finalement, je trouve que ce tome termine parfaitement la série complète. Oui, je le trouve un peu en dessous des autres. La faute a la romance bien trop présente dans le premier tiers du roman. Mais il permet de finir la boucle, que se soit dans les relations entre Audrey Rose et Thomas, ou dans leur enquête. On sent vraiment avec ce tome que tout était étudié depuis le début, que rien n'a laissé été au hasard. C'est une série que j'ai adoré suivre, vraiment. 

jeudi 21 octobre 2021

La Tempête Imminente, la Roue du Temps, tome 12, Robert Jordan et Brandon Sanderson

 Voilà, les onze années d'attente sont finies. Vous savez quoi ? Je suis encore sur un nuage et j'ai du mal à me remettre de ma lecture. Il y a plein d'émotions qui se bouscule dans ma tête, c'est à la fois très confus et juste génial. Je ne saurais vous dire. Je vais tenter de démêler tout ça comme je peux.

/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.

La Tempête Imminente, la Roue du Temps, tome 12, Robert Jordan et Brandon Sanderson

Editeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Année de parution : 2021
Titre en VO : The Wheel of Time, book 12: The Gathering Storm 
Année de parution en VO : 2009
Nombre de pages : 792
A lire si : 
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.
Avant l’Ultime Bataille, Rand lutte encore pour unifier des royaumes séparés par d’anciennes querelles, tout en s’efforçant de négocier une trêve avec les Seanchaniens. Autour de lui, ses plus fidèles alliés s’inquiètent. S’il continue à s’endurcir, vidé de toute émotion, aura-t-il la force d’âme requise, au mont Shayol Ghul, pour livrer son duel à mort contre le Ténébreux ?
À la Tour Blanche, prisonnière et à la merci des cruels caprices d’Elaida, Egwene s’acharne à miner le pouvoir de sa rivale. En aura-t-elle le temps, alors que l’attaque des Seanchaniens se profile ?
Si les Aes Sedai reculent, une défaite signerait la fin de leur fief millénaire… et sans doute de tous les espoirs du monde.

Mon avis

Bon, avant toute chose : Je vais spoiler, mais ça vous vous en doutez. Je vais aussi beaucoup parler de mon ressenti par rapport à ce tome, parce que, c'est le premier tome que je lis et qui ne soit pas traduit par Rosemburg ou Hilling, c'est aussi le premier des trois tomes écrit par Sanderson avec le scénarion de Jordan, parce que ça fait onze ans que je l'attends, parce que là, d'un coup, je ressens une espèce de gros vide étrange à me dire que je dois attendre six mois pour lire le 13 en VF (je me prévois, enfin, l'achat de la série en VO à partir de Noel si tout va bien, j'aurais toujours un truc à me mettre sous la dent)(et j'ai pas encore lu le fameux prologue inédit (une nouvelle que Bragelonne a édité en collab avec e.leclerc (vous pouvez le trouver en numérique là)). Bref, ça risque d'être long, je suis désolée (ou pas).

Onze ans. Presque l'âge de ma fille. Ca en fait des années n'est-ce pas ? Pendant neuf ans, j'ai pris le temps de relire la série. Un tome par an, a peu prés. Tout pour ne pas laisser cet univers loin de moi. Je l'ai lu, relu et encore relu. Mes tomes précédant ont les dos cassées, les pages jaunies, parfois quelques blessures de guerre. Ils trônent dans ma bibliothèque, fierté de celle-ci. La collection a commencé en 98 ou 99, je ne sais plus. C'est long pour une série, je dois bien l'avouer. Mais ça en valait la peine. Oh que oui. Alors, oui, j'étais pire qu'une enfant devant ses cadeaux le jour de son anniversaire lorsque j'ai pu mettre la main sur ce tome 12. Et puis, je me suis lancée. 

On commence avec l'inévitable résumé du tome, comme pour les autres. Comme toujours, je spoile, et si vous ne voulez pas savoir ce qu'il se passe, je vous conseille de sauter cette partie. Quand vous reverrez apparaitre du rouge dans le texte, c'est que j'aurais fini le résumé (vous pouvez donc passer tout ce qui est entre les deux parties rouges si vous ne voulez pas lire le résumé)

Egwene est toujours prisonnière dans la Tour Blanche et tient toujours tête à Elaida avec ses maigres moyen. Enfin, maigres, pas tant que ça. Elle gagne petit à petit la confiance de plusieurs sœurs et pas des moindres. Ainsi, elle découvre le petit groupe de sœurs chargé de trouver les sœurs noires. Elle va un peu leur mettre la pression et se les allier autant qu'elle le peut. Mais alors que tout semble plutôt bien avancer pour elle, un diner chez Elaida va mal tourner. Furieuse que sa prisonnière lui tienne tête, Elaida va l'agresser, la traiter de suppôt du Ténébreux et l'emprisonner. Tout pourrait se finir là si Egwene n'était pas aussi têtue que ce qu'elle l'est. Elle n'a pas tout fait pour rien et elle compte toujours réunir la tour. Même emprisonnée, elle continue son boulot. Jusqu'à ce que Silviana ne soit punie à sa place et qu'on la ramène dans sa chambre de novice. Là, l'attend Verin et ses révélations. Dans l'idée, je mettais spoilié seule celle-ci il y a quelques années. Je savais donc. Eh ben, ça n'enlève rien à la révélation. Verin va permettre une grande avancée pour Egwene. Mais elle ne va pas pouvoir la mettre de suite en action. Tuon, effrayée par ce qu'elle a vu de Rand, envoie ses troupes attaquer la Tour Blanche (et on s'arrête là pour pas trop en dire non plus)(surtout qu'on va en reparler plus bas)

Pendant ce temps, Gawyn (qu'on avait pas vu depuis trop longtemps) a rejoint le camp des Aes Sedai rebelles avec la ferme intention de "sauver" Egwene de celles-ci. Il va légèrement se raviser grâce à Siuan et Bryne. Rongeant son frein, il va nagiguer quelques temps dans le panier à crabes que reforment Romanda et Lelaine. Mais lorsque les Seanchaens attaquent, il suit sans poser la moindre question Siaun et Bryne (qui devient le lige de la première) pour sauver la jeune femme. 

Toujours pendant ce temps, coté Rand, rien ne va plus. Semirhage, prisonnière, en fait voir de toutes les couleurs aux Aes Sedai. Il faudra toutes les connaissances de Cadsuane pour commencer à la faire parler. Sauf qu'elle va finir par s'enfuir et avant de partir va laisser tenter de capturer Rand. Elle va lui glisser le collier de l'A'dam pour homme et le forcer à étrangler Min. Il ne sauvera la jeune femme qu'au prix d'un immense effort de volonté puis tuera définitivement la Réprouvée. Malheureusement, le mal est fait. Il ne fallait pas grand chose pour que Rand se ferme définitivement et Semirhage aura trouvé ce que sait. Suite à l'attaque, lui et sa troupe partent pour Bandar Eban. Mais là aussi, rien ne va. Greandel est introuvable, tout comme le roi de l'Arad Doman. Rand continue à se forger sa carapace qui ne va pas tarder à arriver à son maximum. Seule Nynaeve réussit encore à lui parler. Cadsuane est répudiée depuis l'attaque de Semirhage, il tient Min loin de lui pour ne pas la blesser encore.... Tout s'accéléré encore lorsqu'il finit par mettre la main sur le repaire de Graendal. Il utilise une nouvelle fois le Malefeu et détruit tout. Puis, il abandonne la ville, en proie à la famine pour retrouver Tear (et j'en dis pas plus sur la ligne de Rand pour le moment).

Pendant ce temps, côté Mat, il se trouve en difficulté dans une ville pour le moins étrange. Mais surtout, il se voit confier une mission par Verin qui lui permet de Voyager jusqu'à Caemlyn (cela, avant qu'elle n'aille rejoindre Egwene à la Tour). Quant à Perrin, il prend enfin de bonnes décisions. Malheureusement, je les trouve tous les deux assez effacé dans ce tome. Oh, et j'aillais oublier, Aviendha par enfin pour Ruidhean afin de devenir Sagette. Par contre, Elayne est comme qui dirait inexistante. 

Fin du résumé. Je vais continuer probablement à spoiler par contre, je suis désolée.

Comme je le disais plus haut. C'est le premier tome que j'ai pu lire de l'édition de Bragelonne (je ne compte pas Un nouveau Printemps, qui est un peu à l''écart de la série, se déroulant 20 ans auparavant). J'ai du me faire à la fois au fait que Sanderson avait écrit le livre en se basant sur ce que Jordan avait déjà fait mais aussi à une traduction qui me change réellement de celle de Hilling. Ce fut un peu déroutant mais en même temps fort agréable. Sanderson a une écriture plus moderne que Jordan. Il a su s'approprier le texte sans dénaturer ni la série ni les personnages. Surtout, il a dépoussiérait la dite série. On reconnait son style, la manière dont il mène ses personnages et son histoire. Il y a plus de tension (cela est du à sa manière de découper les différentes parties entre elles, là où Jordan accolait les chapitres d'un même personnage, Sanderson préfère les mélanger aux autres), plus de suspense entre les chapitres. Du côté de la traduction de Jean Claude Mallé, il y a vraiment une énorme différence avec celle de Hilling. C'est moderne. Il n'y a pas les fioritures d'Hilling pour rendre ça plus médiéval, les personnages se tutoient presque tous (là où avec Hilling, c'était vouvoiement obligatoire ou presque) etc... Surtout, on trouve beaucoup moins de fautes (je n'ai repéré qu'une fois un personnage nommé à la place d'un autre et à peine quelques coquilles). Franchement, moi qui hésite toujours à m'offrir tous les tomes chez Bragelonne, je commence réellement à me poser la question. Bon par contre, j'ai eu beaucoup de difficulté avec certains termes qui change vraiment (Réprouvé/Rejeté, Lige/Champion, Rétameur/Zingaro) pour d'autres par contre, j'ai eu bien moins de problème (Sagette/Matriarche, Sagesse/Sage-dame). Mon cerveau changeait les mots tout seul. 

J'ai adoré l'évolution d'Egwene et de Rand dans ce tome. Bon, ce sont les deux que l'on voit le plus souvent. On va commencer par Egwene. Je savais à quoi m'attendre avec elle puisque comme je disais dans le résumé, je m'étais spoilée toute seule une partie de l'intrigue, plus précisément celle avec Verin, il y a quelques années. Je ne m'attendais juste pas à ce que notre Amyrlin devienne aussi géniale, ni à ce que Verin, bien qu'égale à elle-même, soit finalement si héroique dans ce qu'il lui arrivait. Je sais déjà qu'Egwene est géniale. Mais là, elle arrive à son paroxysme, vraiment. Je me souviens encore d'Egwene a ses débuts dans la série, de la manière dont elle a grandit tout le long pour en arriver à ce qu'il se passe dans ce tome. Elle part quand même de loin notre Egwene. Dans ce tome, elle est juste magnifique, maitresse d'elle-même et surtout clairement Chaire d'Amyrlin. Pour Rand, c'est plus compliqué. Si pour certains personnages on arrive à la fin de leur évolution, ce n'est pas du tout le cas pour lui. D'ailleurs, il a plutôt tendance à sombrer là, et bien plus que d'habitude. Je vous raconte pas comment j'ai stressé pour lui de le voir dans l'état où il finit par se mettre. Les deux derniers chapitres de Rand ont été une vraie torture parce que lui aussi arrive à un paroxysme à ce moment-là et pas son meilleur. Et puis, en deux paragraphes, juste à la fin, il se passe un truc de dingue. Et alors que la tempête est de plus en plus imminente, on a cette lueur soudaine d'espoir (qui se voit encore plus dans l'épilogue du point de vue d'Egwene) qui a bien faillit me faire chialer comme une môme à minuit. 

Je reste par contre un peu déçue d'avoir si peu vu Perrin (oui, c'est moi qui dit ça) alors que je commençais à nouveau à l'apprécier et que la partie de Mat soit si courte. De même, ne pas voir Lan ou Elayne m'a fait un peu bizarre. Je suis habituée à lire au moins quelques passages avec eux dans les romans et là, rien du tout. En même temps, quand je vois le temps qu'il faut pour arriver à une Egwene au top de son personnage, je comprends parfaitement pourquoi A memory of Light fut divisé en trois tomes, dont celui-ci est le premier. Je m'attends du coup à quelque chose d'aussi bien pour le treizième (qui devrait sortir dans six mois environ)(putain ça va être long d'un coup).

Il a quelque chose de magique à lire enfin un tome tellement attendu. J'ai beau avoir lu et relu la plupart des tomes, je me suis trouvé devant quelque chose de neuf. Je ne sais pas comment bien expliquer ça. C'était nouveau et en même temps pas du tout. Mais surtout, j'ai pu ressentir une nouvelle fois toutes les émotions que j'avais eu lorsque j'ai lu mon premier tome de la Roue du Temps (qui pour rappel n'était pas le premier de la série, mais la première partie du second). Vous savez, ces sentiments qu'on aimerait effacé pour redécouvrir une œuvre qui nous est chère. Ben voilà, c'est ce qu'il s'est passé pour moi ici.

Je crois qu'il est temps de finir ici mon avis. Il est déjà bien long et pour tout vous dire, j'ai l'impression d'avoir dit peu de chose (la faute au résumé, je suppose). Mais j'ai peur de trop en dire (il y a tellement de chose qui ont fait battre mon petit cœur dans le dernier tiers du roman). Je crois bien que ce tome-ci est mon préféré de la série. Pas parce que c'est le dernier lu, pas parce que Sanderson et Jordan, mais vraiment parce qu'Egwene y est majestueuse (et que j'aime Egwene) et que franchement, en arrivait à cette fin alors que tout était si mal parti est juste trop bien (d'ailleurs, on remarque que du coup, mon tome préféré est un tome où Mat n'apparait que peu).