lundi 23 février 2015

La Cabane aux Loups, Sainte Marie des Ombres, tome 0, Sophie Dabat

Bragelonne a sorti cette petite nouvelle sur l'univers de Sophie Dabat dans la collection Brage (collection ne réunissant que des nouvelles). L'occasion pour moi de me replonger dans cet univers en attendant le prochain tome.

La Cabane aux Loups, Sainte Marie des Ombres, tome 0, Sophie Dabat

Editeur : Bragelonne
Collection ; Brage
Année de parution :2015
Format : epub

A lire si:
- Vous connaissez la série
- Vous voulez un texte court

A ne pas lire si :
- Vous ne connaissez pas la série

Présentation de l'éditeur : 

Fêter Noël quand on a ni famille, ni foyer, ni fric, galère. Encore plus quand on est une sainte en goguette traquée partout et par tout le monde.
Lily Turner, alias sainte Marie des Ombres, était bien partie pour s'offrir un énième réveillon bien pourri dans son camion... quand elle va recevoir un cadeau inattendu.

Mon avis :

Avant toute chose, un avertissement. Il ne faut pas lire cette nouvelle si vous ne connaissez pas la série dont elle est issue, sinon, vous perdrez beaucoup de chose (des références, un contexte, un univers même).

 La Cabane aux loups ne mérite pas du tout le nom de tome 0.  Si l'action de la nouvelle se déroule effectivement avant les évènements du tome 1, l'histoire reste bien à part. Je la vois plus comme un cadeau aux lecteurs de la série que comme une introduction à celle-ci. Ce n'est absolument pas une critique négative que je fais sur ce point, juste que je préfére le dire afin que certain lecteur ne soit pas pris au déparvu. Effectivement, ici, l'auteure considère que nous connaissons le background de notre héroïne et donc ne l'explique pas. En même temps, en moins de trente pages environ, ça aurait été dur tant l'univers est complexe à la base. Mais revenons donc à la nouvelle.

Nous voilà donc à la veille de Noël, une fête qui n'est pas vraiment du gout de notre héroïne à la base. IL faut la comprendre, elle n'a plus de famille, vit dans une situation précaire et n'aime au final pas grand monde (la Marie dans toute sa splendeur quoi). Alors qu'elle décide de se rendre en Bretagne à la base, elle s'arrête près du parc du Gévaudan, vu que celui-ci est fermé pour les vacances annuelles. Et elle n'y trouve que de bonnes surprises. Alors, oui, pas la trace d'une ombre, pas celle de gros méchant fanatique, juste Lily/Marie et Cullan dans une nature qui semble avoir repris ses droits. C'est un moment de grâce, digne des contes de Noël, un moment de calme pour la jeune femme qui n'en connait pas vraiment. Bref, c'est beau sans tomber dans le fameux conte de Noël prout-prout gnangnan, à l'image de Lily.

Au final, la nouvelle reste tout de même trop courte et avec un tout petit gout de déception pour moi (je voulais voir Lily et Curran avec les loups, mais vraiment quoi). J'ai trouvé tout ce que j'aime chez la jeune femme (et tout ce que certain n'aime pas du coup, oui, Lily reste toujours vulgaire, c'est comme ça qu'elle est bien). Bref, une nouvelle sympa mais à ne pas prendre si l'on a pas lu au moins un tome de la série.



Ch3val de Troi3 , Eric Nieudan

Ce petit epub de la collection Snark me faisait envie depuis sa sortie. J'ai profité de l'op de Bragelonne pour me le prendre et ce n'est que maintenant que je le lis. J'aurais pas du attendre si longtemps.

Ch3val de Troi3 

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez un monde où les réseaux sociaux ont pris le pouvoir
- Vous voulez du cyberpunk
- Vous voulez un petit côté thriller techno

A ne pas lire si :
- Vous êtes allergique à tout ce qui touche l'informatique.

Présentation de l'éditeur :

Worg est hyperconnecté: maître es réseaux, Messie geek pour costards paniqués, il règle tous vos problèmes à distance.
Worg est un technomade: libre, sans attache, ou presque.
Jusqu'à ce qu'il se penche sur une disparition incongrue et des perturbations de son braincast... et déchaîne les foudres meurtrières d'une corp' trop bien renseignée.

Mon avis :

J'avoue que Ch3val de Troi3 pourrait faire peur à ceux qui ne s'y connaisse pas en terme technique. Eric Nieudan en use et abuse, donnant par la même une véritable contenance à son histoire et à son univers. Pourtant, si toi, lecteur, tu n'y pipes rien en terme de flux, de cast, de serveur ou autre, pas de soucis, tu comprendras tout autant que les autres de quoi il retourne (c'est un peu comme en SF spatiale quoi, si tu sais pas ce qu'un terme technique de vaisseau veut dire, tu fais comme si et tu continues sans en être gêné). Et pour tout dire, je me suis plus plongée dans l'histoire elle-même que dans les termes techniques. D'ailleurs parlons un peu de l'histoire.

Worg bosse en indépendant comme consultant. Il vit connecter au réseau en permanence, suivant des centaines de flux d'information pour se tenir au courant de tout et n'importe quoi. On découvre rapidement que le jeune homme n'est pas tout blanc, son passé non plus d'ailleurs, comme une bonne partie de ceux qui vivent comme lui à Dolph, état-cité indépendant en Irlande. Un jour, voilà qu'il se fait pirater pas mal de ses comptes perso pendant une descente des autorités contre Dolph. Rapidement, il va faire le lien entre les deux, sans toutefois vraiment comprendre et sa parano va prendre le dessus.

Comme je le disais donc, l'univers de Ch3val de Troi3 est particulièrement bon. On y entre sans le moindre problème et cela dès le départ. C'est un très bon point vu que la novella va vite du à son format mais aussi à l'histoire qui flirte avec le thriller par son enchainement d'évènement. Rien n'est lassé au hasard ici. Si à un moment donné on se demande ce que vient faire le flux de l'ex-copine de Warg ou sa rencontre avec Oleg dont on entendra presque plus parler à un moment donné, on peut être sur que tout cela va revenir à un moment ou un autre. Et que dire de Worg lui-même, personnage ultraconnecté donc mais absolument pas déconnecté des réalités de la vie, ce qui le rend encore plus attachant. Les autres personnages ne sont d'ailleurs pas en reste, offrant une panoplie de personnalités riches et plutôt bien exploitées.

L'informaticienne en moi a adoré le livre, je tiens à le dire, même si moi, je ne code pas et pire j'use peu des réseaux sociaux. La lectrice en moi a tout autant aimé. Il faut dire que Ch3val de Troi3 a tout pour me plaire. Un monde informatisé où les gens sont ultra connectés mais n'en oublie pas forcément la vraie vie en communauté et ses enjeux, un personnage principal physiquement loin de l'idée qu'on se fait du geek de base et pas du tout lourd, une intrigue qui tourne autour de l'informatique mais qui met aussi en avant les rapports humains. Bref, une novella intelligente qui casse les idées reçues sur le monde des informaticiens au sens large du terme et des geeks.

Le temps du Twist, Joel Houssin

Après un passage en fantasy avec la Roue du Temps, je me tourne vers la SF en livre papier (et en numérique aussi d'ailleurs, mais ça, c'est pour tout à l'heure). J'ai sorti de la PAL mon dernier livre pris de la mini-collection rock de chez Folio, dont faisait également parti La Mort Peut Danser et Armageddon Rag

Le temps du Twist, Joel Houssin

Editeur : Folio 
Collection : SF
Année de parution : 1990
Nombre de pages : 304

A lire si :
- Vous aimé Led Zeppelin
- Vous voulez un monde futuriste qui sort de l'ordinaire
- Vous rêvez de revivre (ou vivre) les années 70

A ne pas lire si :
- Alcool et défonce ne vous dise rien
- Vous n'aimez pas le rock

Présentation de l'éditeur : 

L'alcoolisme comme rempart contre le virus qui menace de faire de vous un zombi, ce n'est gai qu'un temps. Pour le jour de ses seize ans, Antonin Hofa a prévu deux choses : goûter — enfin ! — aux joies du sexe et se suicider. Les amis du club des taudis humains y vont de leurs cadeaux, mais c'est d'un loup-garou fan de Led Zeppelin qu'Antonin reçoit le plus imprévisible : une buick Electra qui entraîne toute la bande dans le Londres des années 70. Du moins en apparence. Car dans ce Londres les hippies sont des fous sanguinaires, une Nouvelle Eglise répand son poison et, comble d'horreur, le Led Zeppelin ne semble pas promis à la formidable épopée qui fut la sienne ! Les plans de survie, le club ne connaît que ça. Mais comment twister le temps pour rendre les « seventies » à leurs grands mythes ? That is the question...

Mon avis :

Bienvenu dans un monde où le retrovirus Zapf a pris le controle, transformant les habitants en zombi. Pour survivre et ne pas être infecté, une seule solution, boire, beaucoup mais alors beaucoup d'alcool. C'est dans ce monde que l'on rencontre Antonin Hofa, le jour de ses seize ans. Le jeune homme vit une crise existentielle et décide donc qu'après s'être bien saoulé, il va enfin perdre son pucelage et après ça, se suicider. Programme qu'il compte réellement tenir. Mais cela était sans compter ses amis. Déjà, la fille promise ne semble pas du tout être intéressée par lui. Ensuite, voilà qu'il a comme cadeau du nouveau membre du groupe une Buick Electra. Et cette voiture n'est pas comme les autres. Améliorée avec des composants à l'origine douteuse, elle va transporter le club des taudis humains à Londres lors du tout premier concert de Led Zeppelin. Mais rien ne se passe comme prévu. Le groupe n'existe pas et pire le club des taudis va être séparer. Certains vont rentrer à leur époque et d'autres vont rester avec pour mission de tout remettre en ordre. 

Autant le dire, le Temps du Twist foisonne d'idées, certaines très bonnes, d'autres peut-être moins. Cela donne un vrai bordel, plutôt joyeux mais malheureusement pour moi souvent pas assez exploité. Ainsi le monde du futur me parait vraiment intéressant, avec son "médicament" (l'alcool donc) pour ne pas virer zombi, ses hors-jeux dont on n'apprendra finalement rien et les loups-garou qui le peuplent, fruit des amours d'une personne saine et de zombis. Malheureusement nous n'y resterons pas longtemps, pas assez en tout cas pour bien le découvrir. Les seventies (plutôt d'ailleurs la fin des années 60) ont l'air bien barrés mais là non plus finalement nous n'en avons qu'un avant-gout. Heureusement par contre que le voyage dans le temps, lui, est réellement exploité. J'aime l'idée du fait que ce qu'il se passe dans le passé réecrit le futur et encore plus l'analogie avec un disque dur (on se refait pas, hein, informaticienne jusqu'au bout). Et pourtant, le tout mélangé comme ça donne une impression de gros bordel et surtout que trop de pistes sont laissés de côté et trop de questions sans réponse. Dommage, vraiment dommage.

Outre point dommage, les personnages. Autant le dire, au début, ils m'ont pour la plupart amusé. Et puis, après, ça s'est un peu gâté. Déjà Antonin, protagoniste principal pensant plus au sexe qu'au reste. Si ça passe bien au départ, ça finit juste par gonfler. Mais vraiment. Ensuite les deux réellement intéressants sont sous exploités. D'abord 42-Crew (référence au Guide du Voyageur ?, je suppose oui), pirate informatique qui lui va retourner dans le futur pour essayer de contrer ce qu'il s'y passe tout en aidant ceux rester dans le passé. Quel dommage qu'il ne soit pas là plus longtemps et souvent. Ensuite Orlando, le loup-garou et fan de Led Zeppelin, qui finalement n'est là que pour la force brute alors qu'il faut pas déconner, il aurait tellement plus à donner. Pour les autres, à vrai dire, ils ne servent au final pas à grand chose.

Mais aussi étrange que cela puisse paraitre, avec tous les points négatifs que je viens de donner, j'ai adoré ce livre. Pas parce que je suis fan de Led Zeppelin, ce n'est pas le cas (j'aime les écouter mais voilà quoi), mais parce que le livre se veut déjanter et c'est vraiment ce qu'il est. Du coup, on en oublie vite les petits détails qui font qu'il aurait pu être vachement meilleur pour moi pour rester dans le côté "déconne" du truc. Il n'empêche que beaucoup d'idées qui en sortent sont juste énormes (l'alcool pour ne pas devenir zombi, c'est juste trop WTF) et que l'intrigue fonctionne plutôt bien. 

Au final, je regrette le trop plein d'idée pas assez exploitées, tout comme certains personnages. Cela ne m'a pas empêché de passer un bon moment de lecture, déjanté comme j'aime bien. Et pour finir, je répondrais à la question faut-il connaitre Led Zeppelin pour apprécié le livre ? Pas forcément, parce que finalement, ça aurait pu être un autre groupe de rock, mais par contre, c'est une bonne occasion pour les découvrir.



 

jeudi 19 février 2015

Tombeau et Pâtés de Sable, La Balance Brisée, tome 1,5, Lise Syven

Parce que définitivement, je n'ai pas la patience d'attendre demain pour avoir enfin mon tome 2, Phénoménale, parce que c'est Syven, parce qu'en plus il est gratuit jusqu'à la fin de la semaine, je me suis jetée sur ce tome 1,5 de la Balance Brisée.

Tombeau et Pâtés de Sable, La Balance Brisée, tome 1,5, Lise Syven

Editeur : Castelmore
Collection : Novella
Année de parution : 2015 (aujourd'hui d'ailleurs)
Format : epub

A lire si :
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous aimez bien les histoires qui ne rentrent pas forcément dans l'histoire de la série
- Vous aimez les novella

A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup beaucoup de magie et de gros sort qui casse tout
- Vous voulez de la grosse bestiole 

Présentation de l'éditeur : 

Les vacances d'été commencent pour Elie et sa famille.
Au programme : camping en Bretagne. L'occasion de se faire de nouveaux amis et de passer de bons moments au calme après une année mouvementée.
Au calme ? Pas si sûr....

Mon avis : 

Ce tome se situe donc entre le tome 1, Subliminale et le tome 2, Phénoménale. C'est une novella qui pourrait presque être indépendante, puisqu'elle parle très peu de ce qu'il s'est passé dans le 1 (d'ailleurs, l'auteure nous fait un petit résumé avant). 

Après l'année scolaire d’Élie qui fut riche en rebondissement et pas des plus calmes, la voilà en vacances avec son frère Karl et sa tante Mag. Vacances bien mérités pour tous d'ailleurs. Mais la jeune fille s'ennuie, ne trouvant pas de jeunes de son âge avec qui s'amusait. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Erwan, le fils du propriétaire du château voisin du camping, et surtout qu'elle se rende compte qu'il y a un sortilège dans la vieille chapelle du château...

Première chose à savoir, ce n'est pas parce que c'est une novella que Syven fait dans le simple. L'histoire n'est pas si simple qu'elle le parait de premier abord et s'inscrit parfaitement dans la série avec sa magie et ses secrets. Les terres bretonnes sont d'ailleurs un formidable endroit pour cela, même si pas de magie celte ici. Non, ça parle plus seconde guerre mondiale et chevalier, et c'est tout aussi intéressant que si on parlait de lutins et de fées. Et puis, ça permet aussi aux jeunes qui l'auront cela de voir un des rôles qu'avaient certains résistants durant la seconde guerre.  Même si l'histoire ne tourne pas qu'autour de cela, je trouve vraiment que c'est une bonne idée de le mettre en avant, tout comme mettre en avant le patrimoine de la Bretagne (un jour j'irais, promis juré). 

Seconde chose, les personnages sont toujours aussi bons. J'aime toujours autant Élie, Karl et la tante Mag. Ils font tellement "vrais" tous les trois. Pour les autres personnages, ils sont moins développés mais cela ne les empêchent pas de fonctionner tout autant. Et puis, pour tout dire, ça m'a fait penser à mes vacances, où je rencontrais des gens, je traine avec eux durant une ou deux semaines, sans en savoir beaucoup plus sur eux. Élie n'en connaitra surement pas plus sur ses copains de vacances que moi sur les miens à l'époque.

Troisième chose, la magie est présente mais n'envahit pas tout le livre. C'était déjà une chose que j'appréciais dans le tome 1. Oui Élie est subliminale, comme son frère, comme sa tante, comme Erwan mais aucun n'use de ses pouvoirs pour tout et n'importe quoi. Mieux, Élie, en vacance, semble ne presque pas y penser. Cela ne va pas dire qu'il ne va pas y en avoir, loin de là, mais on reste bien dans la continuité de Subliminale et la jeune fille ne s'est pas d'un coup transformé en super sorcière. Puis, j'aime bien moi, quand elle et son frère se servent de leur tête ! Comme quoi, la magie, ça peut être cool, mais réfléchir c'est pas mal aussi.

Au final, je dirais que là, j'ai hâte d'être à demain, avec mon Phénoménale dans les mains (tout comme j'ai hâte d'être en mars (mois de mon anniversaire en plus) pour lire la suite des aventures de Siwes dont j'ai préco le dernier tome). Cette novella est parfaite pour attendre entre les deux tomes, elle est rafraichissante (comme le temps en Bretagne)(non parce que 23 degrés en juillet, c'est pas les 30 que je peux avoir le même mois dans mon sud quoi...), bien écrite et permet de retrouver des personnages que j'adore.

mercredi 18 février 2015

Seuls, Mathias Moucha

Après un livre assez décevant en numérique, je me plonge dans un des ceux de la collection Snark qui jusque là ne m'a jamais déçu. 

Seuls, Mathias Moucha

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous avez envie d'un thriller fantastique sans le coté policier
- Vous voulez avoir un peu la trouille pour les personnages
- Vous n'avez pas peur qu'il y ait des morts

A ne pas lire si :
-  Vous ne voulez pas d'histoire un peu trop surnaturelle
- Vous voulez un roman long

Présentation de l'éditeur :

Mathieu pensait faire un aller-retour express en République tchèque : le temps de régler les affaires de son grand-père, tout juste décédé, et peut être de boire une bière dans une pivnice typique de Prague avec son frère, son neveu et un ami. Mais à peine a-t-il mis le pied dans le village sinistre de ses ancêtres que l’escapade tourne au cauchemar.
De la Bohême profonde aux vieilles rues de Prague, de l’antique Sumer à la Vienne impériale, des Cathares aux armées nazies, Mathieu suivra un chemin jalonné d’épouvantables découvertes.
Un voyage avec pour compagnons la peur, la mort et une vieille paire de lunettes.

Mon avis 

Ce que j'aime dans la collection Snark de Bragelonne, c'est qu'on tombe toujours sur des livres courts qui sortent un peu de l'ordinaire. C'est le cas de Seuls, qui a tout à la base d'un thriller bien sympa et qui est un peu plus que ça. 

Seuls commence doucement. Mathieu part pour la République Tchèque avec un ami, son frère et son neveu pour régler la succession de son grand-père. Après une petite visite touristique de Prague, les voilà parti pour la maison du grand-père, dans un village légèrement paumé et loin de presque tout. Que cela ne tienne, ils ne comptent pas vraiment y passer des lustres, juste faire un petit inventaire, voir s'ils veulent récupèrer un truc ou deux puis hop, retour à Paris. Tout aurait pu très bien se passait. Et tout allait d'ailleurs plutôt bien, si ce n'était la découverte de vieilles lunettes et les évènements qui vont en découler. Rapidement, nous allons plonger dans l'horreur à cause de ces lunettes (je ne vous dis pas pourquoi, je vous laisse découvrir).

 C'est à partir de ce moment que le fantastique, l'horrifique (mais qui ne fait qu'un peu frisonner par contre) va se pointer. Mathieu et les autres vont alors essayer de comprendre ce qu'il leur arrive afin de se sortir du pétrin. Ils vont donc enquêter sur ce que faisait le grand-père avec ces lunettes et découvrir que tout cela remonte à bien plus loin, très loin même puisqu'on va parler de plusieurs siècles avant JC... Et lorsqu'enfin, ils semblent touché au but, voilà qu'ils se découvrent poursuivi par des hommes qui en veulent aux lunettes.

L'histoire m'a énormément plu. Entre le mystère des lunettes, ce qu'il arrive aux personnages et les découvertes qu'ils font, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. On a vraiment envie de savoir, de connaitre le fin mot de l'histoire. Les personnages sont plutôt complexes, surtout pour Mathieu et son frère Stéphane (je regrette juste que Daniel semble n'avoir qu'une place au final anecdotique tout comme Eva). Ils évoluent de manière très rapide face à ce qui leur arrive, on passe de personnes normales à hommes en fuite avec tout ce que cela comporte. Entre leur perte de répère, la volonté de survivre coute que coute, ils vont devenir l'opposé de ce qu'ils étaient et on les comprend parfaitement.

Et il y a aussi l'ambiance. Déjà, nous voilà en République Tchèque où les gens parlent tchèque, ben oui. Mathieu et son frère aussi, ce qui, pour eux facilite grandement les choses. Du coup, Mathias Moucha nous offre des paroles en tchèque (avec la traduction en note de bas de page, pas de soucis) et surtout signifie bien lorsque ça parle tchèque par des dialogues en italique. Ainsi, on se trouve, je trouve, particulièrement bien plongé dans l'atmosphère. On y rajoute un pays que je ne connais pas avec la plupart de ses spécificités (et j'avoue peut-être aussi quelques clichés des campagnes des ex pays soviet). Et ça, c'est quelque chose de franchement appréciable, ce dépaysement qui se conjugue parfaitement avec la tension qui peut naitre de l'aventure. 

 
Au final, même si je l'ai trouvé parfois un peu trop rapide (mais c'est un court roman, il ne fait pas 500 pages non plus), j'ai vraiment beaucoup aimé ce que j'ai lu. J'ai pas mal flippé avec les personnages, j'ai aimé la dimension horrifique, puis plus ésotérique mêlant le thriller comme un peu le connaitre et j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ma lecture. Je savais que je pouvais compter sur un livre de Snark pour me remonter un peu le moral après ma dernière lecture !

lundi 16 février 2015

Les Lances de Feu, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan

Et me revoilà avec le tome 14 de la Roue du Temps. Je reprends un peu ma relecture, même si je suis un peu en avance par rapport aux sorties de Bragelonne pour la série (ils en sont au tome 6, je viens donc de finir les deux qui forment le 7).

/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.

Les Lances de Feu, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2008
Titre en Vo : A Crown of Swords
Année de parution en VO : 1996
Nombre de pages : 616


A lire si :
-Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous voulez du mystère, des complots, de la magie...
A ne pas lire si
- Vous ne voulez pas de livre initiatique
- Vous n'aimez pas que les personnages soient dispersés dans le monde

Présentation de l'éditeur :

" Il se redressa en se tenant l'épaule, glissant le long de la colonne qui avait stoppé son vol plané. Peut-être avait-il quelques côtes cassées. Autour de la Grande Salle du Soleil, quelques nobles s'efforcèrent de regarder ailleurs. Seul Dobraine, secouant sa tête grise, observa Rand arpentant la salle du trône à grandes enjambées. - Je traiterai les Aes Sedai comme je veux ! hurla Rand. Tu entends, Perrin ? Comme je veux ! - Tu viens de les livrer aux Sagettes, gronda-t-il en réponse. Tu ne sais même pas si elles dorment dans la soie ou si on leur a tranché la gorge ! Tu n'es pas le Créateur ! Rand rejeta la tête en arrière en rugissant de rage. - Je suis le Dragon Réincarné ! cria-t-il. Peu m'importe comment on les traite ! Elles méritent le cachot ! " 

Mon avis

Attention, lecteur, je vais spoiler, beaucoup, beaucoup, sur les tomes précédents surement mais surtout sur celui-là ...  Alors c'est parti.

Dans le tome précédent, nous avions laissé Mat, Elayne, Nynaeve,, Aviendha Juilin et Thom à Abou Dar, Rand à Cairhien (ou Caemlyn, je ne sais plus pour le coup, c'est qu'il voyage souvent le monsieur) avec Min et Perrin, et Egwene à Salidar. Dans ce tome, pas d'Egwene, pas une seule fois, si ce n'est des allusions à elle, pas beaucoup de Perrin non plus (ce qui ne me dérange pas du tout) mais par contre beaucoup de Mat (pour ma plus grande joie). Allons-y donc pour un résumé de tout ça.

Partie résumé, tu peux sauter si tu veux.

A Ebou Dar, les filles sont toujours à la recherche de la coupe des Vents aidé en cela par Mat qui ne compte pas les lâcher d'une semelle. En allant s'excuser auprès du jeune homme pour ne pas l'avoir remercier à Tear (tome 6, ça remonte quand même), l'aubergiste chez qui vit Mat les prend pour des fugitives de la Tour Blanche et les mène à la Famille. Elles vont découvrir que la dite Famille se compose de femmes pouvant canaliser, souvent des irrégulières ou des renvoyées de la Tour. A leur retour au palais de Tylin, Elayne va en profiter pour prendre le dessus sur les autres Aes Sedai. Pendant ce temps, Nyneave retourne voir les femmes du peuple de la mer. Ce qui était sans compter sur cette chère Moghedien qui va lancer une barre de Malefeu sur la barque qui la conduit au Raker. Heureusement pour elle, Lan la sauve, venant à peine d'arriver dans la ville. Pendant ce temps là, Rand envoie Perrin à perpette après une bonne grosse dispute au sujet des Aes Sedai qu'il a livré aux Sagettes Aielles. Puis, avec Min, il va aller visiter un camp "ennemi", celui de Caraline Damodred, non loin de Cairhien. Et rien ne se passe comme prévu puisque Padain Fain s'y trouve aussi. Leur affrontement tourne mal pour Rand qui se trouve à nouveau blessé et dans un sale état. Heureusement, il est ramené par Min et Cadsuane à Cairhien et soigner par une jaune et un Asha'man. Et on repart un peu à Abou Dar où enfin les femmes et Mat trouvent la coupe des Vents avec l'aide de la Famille. Sauf qu'ils sont attaqués par l'Ajah Noire (ça faisait longtemps). Après une dure bataille, ils regagnent le palais. S'en suit une discussion entre les Aes Sedai, les femmes de la Famille, celles du Peuple de la Mer et Mat qui tourne à l'avantage de celui-ci. Ainsi tout le monde se prépare à partir sauf que bien sur, Olver disparait, Mat part à sa rechercher et voilà les Seanchans qui arrivent. Du côté de Rand, après s'être remis, il part affronter Sammael en Illian. Et je m'arrête donc là (et si tu as tout compris à ce que je raconte, tu as le résumé quasi complet de ce tome).

Fin de la partie résumé.

Si la Couronne d'Epée manquait un peu d'action à mon gout, autant dire, que comme souvent, le second tome qui permet de former un tome complet VO, lui équilibre tout cela. Il y a beaucoup d'action dans ce tome, et cela avec n'importe quel personnage. On ne s'ennuie pas du tout. Autant le dire, ça se bat à tout va, que se soit physiquement ou par parole (Elayne s'affirmant face aux autres Aes Sedai par exemple). Mais surtout, cette fois, on voit réellement l'importance d'être Ta'veren pour deux d'entre eux (puisque Perrin, le troisième n'apparait que sur un seul chapitre). Je trouve que cela se voit particulièrement avec Mat, qui arrive à ses fins sans vraiment le vouloir ou qui malheureusement pour lui se retrouve dans d'étranges situations. Avec Rand, on se demande plus si ça vient du fait qu'il le soit ou qu'il est le Dragon Réincarné, la plupart du temps.

Bon  par contre, un truc qui me chiffonne un peu, c'est le fait que Jordan arrive toujours à faire passer une femme amoureuse pour une écervelée, même quand à la base ce sont des femmes fortes et indépendantes. Autant jusque là, l'histoire entre Nynaeve et Lan avait ce côté mature et parfaitement "normal", autant là, Nynaeve ressemble à une gamine de douze ans fasse à un Lan toujours égal à lui-même. J'avoue, j'ai pas compris. Tout comme je n'ai pas trop compris Min qui fait pareil, même si on le sentait venir depuis quelques tomes. Bref, c'est vraiment un des défauts des histoires d'amour chez Jordan qui ne me gênait pas ado mais qui maintenant m'ennuie un peu. Heureusement pour moi, Mat arrive toujours avec ses histoires de femme et me redonne le sourire. 
 
Et donc au final, Les Lances de Feu (d'ailleurs, j'aurais inversé les deux titres entre la Couronne d'Epées et celui-ci, ça aurait été plus juste, je trouve) est un bon tome comme je les apprécie. Avec son prédécesseur, il met bien en place ce que je considère la seconde partie de la Roue du Temps, à savoir qu'enfin, nous ne sommes plus dans la partie iniatique et que les choses sérieuses commencent vraiment.
 



Le Dernier des cinqs Trésors, Les Carnets de Cerise, tome 3, Joris Chamblain et Aurélie Neyret

En allant chercher le cadeau pour la saint valentin de Chéri, je n'ai pas pu m'empêcher de repartir aussi avec le tome 3 des Carnets de Cerise, petite série B.D. que j'aime énormément.

Le Dernier des cinq Trésors, Les Carnets de Cerise, tome 3, Joris Chamblain et Aurélie Neyret

Editeur : Soleil
Collection : Métamorphose
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 86

A lire si :
- Vous voulez une belle histoire
- Vous aimez les héroïnes curieuses

A ne pas lire si :
- Vous voulez des personnages principaux plus âgés

Présentation de l'éditeur : 
"Il était une fois... Quand j'étais petite, je me suis fait la promesse que si un jour, j'avais un journal intime, il commencerait comme ça. Il était une fois... ben moi, Cerise ! J'ai dix ans et demi et mon rêve, c'est de devenir romancière. Mon truc à moi pour raconter des histoires, c'est d'observer les gens, imaginer leur vie, leurs secrets. On a tous un secret enfoui que l'on ne dit pas, qui fait de nous ce que nous sommes... En ce moment, avec les copines, on observe quelqu'un de vraiment mystérieux..."
Mon avis :

J'aime toujours autant lire les aventures de Cerise, cette jeune fille curieuse de tout et tellement attachante. Cette fois, nous voici à la veille de Noël. Dans les premières pages, celles toujours sous forme de carnet, Cerise nous explique qu'elle est au collège. Si elle semble apprécié cela, elle aimerait aussi pouvoir rester une petite fille, c'est d'ailleurs ce qu'elle demande au père Noël dans sa lettre. Elle nous donne aussi des nouvelles d’Élisabeth, la dame qu'elle a aidé dans Le livre d'Hector et nous présente Sandra, une jeune relieuse avec qui elle a fait quelques ateliers à la bibliothèque.

Pour tout dire, je pense que même Cerise ne s'attendait pas à avoir un mystère à résoudre lorsqu'elle rencontre la jeune femme. Ce n'est que lorsqu'elle se rend dans son atelier de reliure et qu'elle, Lyne et Erica vont l'aider à ranger une pièce servant de débarras que tout va commencer. Elles vont trouver le premier objet qui vont les faire partir dans une chasse au trésor ayant pour but, semble-t-il d'aider Sandra à retrouver de vieux souvenirs. Les trois amies ainsi que la jeune femme vont donc remonter petit à petit le passé pour comprendre ce qu'il a pu arriver à Sandra.

Comme toujours, l'enquête est particulièrement émouvante (oui, j'avoue de suite, j'ai eu la larme à l’œil très souvent, comme pour les tomes précédents d'ailleurs). Plus on découvre les divers trésors, plus on s'enfonce dans l'histoire de Sandra. Mais petit à petit, les souvenirs de Sandra vont lui faire mal et elle va se retrancher sur elle-même. Heureusement, elle va tout de même faire le dernier pas, celui qui la mènera au dernier des cinq trésors et surtout vers son passé et le pardon.

Et comme toujours encore, il n'y a pas que l'enquête qui compte dans un tome des Carnets de Cerise. Comme toujours, il y a l'aventure humaine pour cette petite fille qui apprend à grandir. Rabibochée avec sa mère, en phase avec ses copines, c'est du côté du passage à vers l'âge adulte, les peurs qu'il implique et les souvenirs qu'il fait remonter à la surface. Et puis, il y a la période des fêtes, ces fêtes mélancoliques où il manque forcément quelqu'un (heureusement que je n'ai pas lu le livre durant Noël, j'aurais juste pleuré à très grosses larmes sinon).

Au final, c'est encore un tome qui fait mouche avec moi. Je suis décidément carrément fan de la petite Cerise et de ses aventures. C'est toujours bien écrit et bien dessiné, avec un ton qui ne tombe jamais dans le mélo. Bref, une très bonne série qui j'espère vivra longtemps.

vendredi 13 février 2015

Royaume Désuni, James Lovegrove

IL m'aura fallu du temps pour finir cet ebook, mais alors, vraiment. J'ai même cru que j'allais y passer le mois. Pourtant, j'avais le temps de lire et il n'est pas l'un de plus gros que j'ai pu rencontré. 

Royaume Désuni, James Lovegrove

Editeur : Bragelonne
Collection :
Année de parution : 2013
Titre en VO : Untied Kingdom
Année de parution en VO : 2003
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une Angleterre dévastée
- Vous voulez du road-trip

A ne pas lire si :
- Vous voulez une grande aventure
- Vous n'aimez pas les parties qui se ressemblent trop

Présentation de l'éditeur : 

Sarajevo, Grozny… Londres ?
Dans une Grande-Bretagne mise au ban de la communauté internationale, bombardée au hasard, qui n’est plus que ruines, de minuscules communautés survivent tant bien que mal en s’accrochant aux traditions ancestrales et aux mythes qui structurent leur identité.
C’est dans cette Angleterre à la fois terrifiante et magique que l’instituteur Fen Morris va entreprendre un voyage afin de sauver celle qu’il aime…

Mon avis :

Dire que la quatrième de couverture me semblait des plus alléchantes. Mais vraiment. Une Angleterre dévastée, mise de côté pour une raison encore inconnues, des personnes essayant tant bien que mal de vivre, voire de survivre et un homme qui part pour sauver sa femme. Je m'attendais à plein de chose, des choses plutôt sympas d'ailleurs, ou pas. Un monde apocalyptique, un personnage qui doute surement, des rencontres surprenantes. Oui, tu vois, je peux avoir une imagination débordante quand je veux. Et pourtant, j'ai eu du mal, beaucoup de mal avec ce livre. Parce qu'il n'a pas répondu à ce que j'attendais de lui, déjà et puis pour plein d'autres petites choses.

Premier point, l'Angleterre du livre. Je la voyais vraiment dévastée et voilà qu'on arrive dans un petit village, qui certes n'a plus les mêmes commodités qu'avant mais qui fonctionne presque comme un village "normal", avec son école, son maire mais des magasins fermés et un système de troc. Bref, pour un pays qui a groûlé sous les bombes, rien de bien folichon. Et autant le dire, si ce n'est les routes défoncés, le manque de moyen et la capitale en fort mauvais état, on ne se rend pas forcément compte que le Royaume a été bombardé. Dommage, j'aurais voulu plus d'apocalypse, plus de dévastation. Oui, je suis comme ça, surtout quand on me vend du rêve en quatrième de couverture.

Second point, l'intrigue. A l'intrigue, elle partait bien elle aussi. Un homme à la recherche de sa femme. Mouais, sauf que la dite femme ne l'aime plus, qu'il se demande tout de même s'il va vraiment aller la chercher et que nous, on se demande pourquoi il le fait. On va donc partir avec Fen dans son road-trip, composé de trois parties. La première, il rencontre un gars qui vit seul dans sa locomotive. Le gars est légèrement fou du fait de la solitude. Ça se passe mal, Fen saute en route, il se casse une jambe. Plutôt chanceux, notre bonhomme est accueilli dans une étrange communauté qui vit au rythme de l'écriture. Ça pourrait être sympa s'ils ne prenaient pas la place de la communauté religieuse des livres de zombies. Bref, ça se passe mal une nouvelle fois, il se barre. Grande chance pour lui, voilà qu'il est à nouveau accueilli par une autre communauté, drôlement plus sympa. Il compte même s'y installer. Sauf que... Ben oui, ça se passe mal, il se casse. Et le schéma se répète sans cesse, jusque là fin. Du coup, autant le dire, on se doute très rapidement de ce que la suite va donner. 

Troisième point, Fen. Le personnage principal ne m'a pas plu. Pourtant au début, entre lui et moi, ça aurait pu coller. Mais dès la première mésaventure, s'en était fini. Fen n'a rien d'un héros, je n'en cherchais pas un mais je ne cherchais pas non plus une personne aussi antipathique. Rien ne m'a plu en lui au final. Le fait qu'il ne tire aucune leçon de ce qui lui arrive, le fait qu'il s’apitoie sur son sort, qu'il a bien cherché soit dit en passant la plupart du temps, bref rien ne va. Il aurait pourtant pu être bien ce personnage. Mais non, ça ne fonctionne pas avec moi, du tout et du coup, comme il occupe presque tout le livre, ben moi, je me suis ennuyée.

Et pourtant, j'ai lu le bouquin et j'ai tout de même trouvé du bon. En la personne de Moira, la femme de Fen, enlevée par une bande qui sévit dans Londres pour servir de catin à leur chef. Moira évolue durant tout le livre. Elle se pose des questions, comprend rapidement ce qu'il se passe, tire des leçons de ce qu'elle voit. J'ai aimé la voir évoluée dans ce monde qu'elle ne connait pas, reprendre petit à petit gout à la vie. D'ailleurs, j'ai largement préféré les moments chez les Bulldogs anglais que tout ceux que Fen va vivre. J'ai même eu l'impression que les personnages y étaient plus réfléchis, plus "profond". Heureusement donc qu'il y a ces passages où Moira devient la narratrice et où enfin, l'auteur nous montre un peu plus ce qu'il est décrit dans la quatrième.

Au final, déception pour moi à la lecture de ce livre. Déçue parce que je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais trouver dedans. Déçue parce que je n'ai pas accroché à la plupart de ses éléments, ni tout à fait à la manière d'écrire de son auteur (ou du traducteur, va savoir). J'ai pourtant fini de le lire, alors que plusieurs fois j'ai voulu arrêté la lecture, espérant juste qu'à un moment, ça allait changer. Ben non, pas même sur la fin. Dommage, son pitch était pourtant sympa.

jeudi 12 février 2015

Le Premier Amour, Véronique Olmi

Lorsque j'avais pris Bord de Mer de l'auteure, je voulais en fait prendre ce livre-là que ma librairie n'avait pas. C'était une façon de découvrir le style de Véronique Olmi avant de me lancer dans le Premier Amour dont Agnès me parlait si bien.

Le Premier Amour, Véronique Olmi

Editeur : Le livre de Poche
Collection : /
Année de parution : 2011
Nombre de pages : 281

A lire si :
- Vous voulez un petit road-trip (tout petit hein)
- Vous voulez une histoire d'amour

A ne pas lire si :
- Vous voulez des scènes hot
- Vous n'avez que faire des affres de l'adolescence ou de la cinquantaine

Présentation de l'éditeur :

Une femme prépare un dîner aux chandelles pour fêter son anniversaire de mariage. Elle descend dans sa cave pour y chercher une bouteille de vin, qu'elle trouve enveloppée dans un papier journal dont elle lit distraitement les petites annonces. Soudain, sa vie bascule : elle remonte les escaliers, éteint le four, prend sa voiture, quitte tout. [...]

Mon avis

J'ai volontaire coupé la quatrième de couverture du livre. Volontairement parce qu'ainsi vous le voyez comme Agnès, ma chère libraire qui me connait que trop bien, me l'a présenté ce livre. Elle n'a jamais voulu m'en dire plus, me disant que je n'avais qu'à le lire. J'aurais bien voulu te dire pareil, lecteur, mais tout de même, se serait un peu me foutre de toi, non ? J'aurais aussi voulu te dire que pour en savoir plus sur le style de Véronique Olmi, tu n'avais qu'à lire mon avis sur Bord de Mer, mais en fait, même ça, ça change assez. Alors, je vais essayer de faire un avis, surement court, sans trop en dévoiler.

Le premier amour est un livre qui se lit vite et facilement. Nous allons suivre cette femme qui plante tout le jour de son 25ième anniversaire de mariage, laissant son repas en plan alors qu'elle a galéré pour que tout soit parfait. Ce jour-là, elle part, suite à une découverte qui va bouleverser une partie de sa vie. C'est dans ce voyage, autant physique que dans sa mémoire que nous la suivrons durant les presque trois cent pages du livre.

Les chapitres sont assez courts alternant entre maintenant et le passé. Petit à petit, nous allons découvrir pourquoi, réellement, elle est partie comme ça, du jour au lendemain. Nous allons découvrir la femme qu'elle est et l'adolescente qu'elle a été, comment les deux parties de sa vie se rejoignent, comment elle est devenue celle qu'elle est à présent. Petit à petit, Emilie va nous raconter sa vie, qui ne fut et n'est toujours pas si simple.

Fille cadette de parents mariés suite à une promesse, elle découvre petit à petit la "vraie" vie, loin de ce que sa mère, dévote, à pu lui apprendre. Elle va aussi devoir prendre soin de sa grande soeur, trisomique, l'aider à affronter un monde qu'elle ne comprend pas forcément elle-même et puis, s'ouvrir aux autre, et surtout à l'amour. Elle  repensera à tout cela durant son road-trip qui la conduira à une destination qu'elle n'attend pas vraiment, au final.

Je ne parlerais pas forcément de la parti présent du récit, ça sera un peu trop spoiler, ce que je ne veux pas vraiment faire pour te laisser découvrir pourquoi elle part. Mais tout se regroupe parfaitement et les retours en arrières ne sont pas vain. Ils vont vraiment permettre de comprendre les faits et gestes d'Emilie après son départ, et peut-être même un peu avant.

Au final, l'histoire est belle, même si la fin est malheureusement pour moi trop fermée (d'ailleurs, j'aurais bien enlevé une cinquantaire de pages moi à cette fin). Le livre est frais, vivant, agréable à lire. La romance, puisqu'il y en a une (avec un titre pareil, il le fallait bien) ne prend pas toute la place et reste très très soft en fait. Bref, j'ai beaucoup aimé ce livre, bien moins noir que Bord de Mer et je continuerais surement à lire des livres d'Olmi, capable de passer d'un Bord de Mer déroutant et dérangeant à un Premier Amour frais et revigorant.

jeudi 5 février 2015

L'Autre comme Moi, José Saramago

J'ai pris ce livre parce que j'ai dans l'idée de voir le film adapté de son histoire. Je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais bien pouvoir lire. Et je dois bien dire que L'Autre comme Moi est un livre assez perturbant.

L'Autre comme Moi, José Saramago

 Editeur : Points
Collection :  /
Année de parution : 2006
Titre en VO : O Homem Duplicado
Année de parution en VO : 2002
Nombre de pages : 347

A lire si:
- Vous n'avez pas peur des phrases ultra longues
- Vous voulez une histoire qui se déroule lentement
- Vous voulez un peu de surprise mais pas trop non plus

A ne pas lire si : 
- Vous aimez quand les dialogues sont de vrais dialogues
- Vous aimez les livres aérés.

Présentation de l'éditeur : 

Tertuliano Maximo Afonso aperçoit dans un film son double parfait. Horrifié, il visionne d'autres vidéos qui confirment son intuition. Aidé de sa maîtresse, il part à la recherche d'Antonio Claro, cet autre lui-même. Mais deux êtres semblables ne peuvent coexister... Et du désordre de l'identité naît la tragédie

Mon avis :

En voilà un livre qui m'aurait fait suer durant plus de la moitié de ses pages. Suer non pas parce que l'histoire n'est pas intéressante, mais parce que c'est long. Long en tout. Long dans son déroulement, qui prend son temps. Arrivée à la moitié du livre, j'avais l'impression qu'il ne s'était presque rien passé pour Tertuliano Maximo Afonso. Long dans ses phrases qui prennent facilement une page entière, long dans ses dialogues qui ressemblent à un jour sans fin et dont je reparlerais. Bref, l'Autre comme Moi est long, très long et il peut vide devenir rébarbatif.

Il faut dire que son auteur, José Saramago, prix Nobel de littérature, a un style assez particulier que je n'avais jusque là pas vraiment vu (sauf dans une moindre mesure avec de Kerangal). Comme je le disais, les phrases sont longues, très longues. Elle regroupe à la fois les gestes, les pensées du personnage mais aussi ce que pense le narrateur de tout cela. Et souvent, on s'y perd un peu. Quant aux dialogues, ils furent ma bête noire durant tout le livre, ce sont des suites de phrases où le changement de narrateur se voit juste grace à une virgule et une Majuscule juste après. On ne sait jamais vraiment qui parle (du moins, au bout d'une demie page, on ne sait plus), ni comment il le fait. Je n'ai pas trouvé de sentiments dedans, juste une suite de mots qui perd rapidement de l’intérêt.

Pourtant, l'histoire me plaisait (même si la quatrième est un peu mensongère quant à l'aide de la maitresse...). Un prof d'histoire, un peu déprimé, se voit recommander un film par un collègue. Lorsqu'il le visionne, il découvre son double parfait dedans. Forcément, il va chercher qui il est et tout cela ne va pas bien tourner. Sauf que voilà, c'est vraiment trop long à se mettre en place. Quoiqu'on trouve dans cette mise en place des idées plaisantes, sur l'homme, sa façon de penser, d'agir. D'un livre qui aurait pu tourner vite au thriller, on passe surtout à un livre assez philosophique en soi et cela, sur le coup, ne me déplaisait pas. Certaines idées de l'auteur ont vraiment réussi à me faire réfléchir et je pense que c'était ce qu'il voulait. Il reste dommage ensuite que je n'ai pas tellement accroché à son style, même si je m'y suis habituée au bout de la moitié du livre et que du coup, ça allait bien mieux, ni avec ses personnages qui manquent cruellement, pour tous, de charisme.

En même temps, je me demande si écrit d'une autre manière, j'aurais plus apprécié ? Parce qu'il faut bien dire que si on enlève toutes les digressions de l'auteur, il ne reste plus grand chose du livre et de l'histoire, peut-être une centaine de pages et encore. Ce n'est finalement pas elle qui intéresse le plus, mais les réflexions qu'il fait à partir d'elle.

Pour finir, parce que j'avoue que je ne sais pas trop comment parler de ce livre déroutant, je ne saurais dire si j'ai aimé le lire ou pas. Ce fut presque une torture au début puis, je me suis vraiment plongée dedans, de manière bien plus facile et plaisante. 

Et enfin, j'en parle aussi ici, ici et (avec un exemple de dialogue pour la peine)