mercredi 26 août 2020

L'Apprenti, Le Porteur de Mort, tome 1, Angel Arekin

Le dernier pavé de l'été (enfin, non, mais j'ai décidé de lire le Ken Follet plus vers la fin automne en fait) est fini. J'avais très envie de lire cette saga depuis un petit moment et je suis plutôt contente de cette découverte.

L'apprenti, Le Porteur de Mort, tome 1, Angel Arekin

Editeur : Le livre de poche
Collection : Fantasy
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 792

A lire si
- Vous aimez les romans initiatiques
- Vous voulez un héros insolent
- Vous appréciez avoir deux narrateurs

A ne pas lire si :
- Vous voulez comprendre les enjeux de la saga de suite
- Vous n'aimez pas les parties initiatiques
- Vous voulez une romance toute mignonne

Présentation de l'éditeur 

À 17 ans, Seïs Amorgen est nommé pour intégrer la plus grande confrérie du royaume d’Asclépion. S’il accepte, il deviendra l’un des guerriers les plus éminents de la monarchie. S’il refuse, il restera le gamin frivole et arrogant qui fraye avec les bandits de sa ville natale. Alors que l’ombre du Renégat s’étend sur sa terre d’origine, Seïs va devoir prendre la décision qui bouleversera sa vie et, bientôt, il devra faire face à ses propres démons.

Mon avis

Comme je le disais, ça faisait un petit moment que le Porteur de Mort m'avait tapé dans l'oeil. Et puis, c'est comme tout, trop de bouquin, pas assez de temps. Jusqu'à ce que je tombe sur cette belle couverture bleue à la librairie et qu'il poppe plusieurs fois sur mon fils instagram. Une fois, deux fois. Et puis, hop, il est passé dans ma bibliothèque. Le tout sans trop savoir de quoi ça allait parler réellement. Oui, je sais, ça m'arrive souvent ça, j'aime bien les surprises. 

Le livre commence par une scène assez forte nous présentant les deux héros du roman alors qu'ils sont encore enfants, Naïs et Seïs. En quelques pages, on commence déjà à comprendre ce qui va les lier tous les deux. Leur relation n'est pourtant pas totalement le fils conducteur de ce premier tome (il semblerait qu'elle le soit dans les tomes suivants). Et en quelques pages, j'ai su que j'allais beaucoup apprécié Seïs et un peu moins Naïs, chose qui s'est d'ailleurs confirmé au fur et à mesure de ma lecture. Suite à ce premier chapitre, on commence à entrer un peu plus dans le vif du sujet et à découvrir l'univers du Porteur de Mort. Un univers fantasy qui semble plutôt vaste et qu'on n'effleure pour l'instant que très peu. Ainsi, on découvre qu'Asclépion, le royaume où vivent nos personnages, a longtemps été divisé. Il ne doit son union qu'aux Tenshin, un groupe de guerrier immortel. Or depuis quelques temps, un ancien Tenshin, le Renégat, revient sur le devant de la scène. Le royaume n'est donc pas encore en guerre mais cela ne serait tarder. C'est dans cette ambiance que les Tenshin relancent les élections pour trouver un apprenti. Et c'est là que notre histoire commence réellement.

Seïs est inscrit par son frère Fer à l'élection afin de le calmer un peu. Or contre toute attente, il est choisi pour devenir apprenti. A sa suite, nous découvrons un peu plus les Tenshins mais aussi les aspects un peu plus politique du pays. Enfin, du moins, on commence à l'effleurer. Parce que les tribulations de notre ami Seïs prennent quand même pas mal de place, et comme c'est un parfait petit con la plupart du temps... Bref, on comprend rapidement pourquoi j'ai apprécié ses parties à lui, politique, connerie et compagnie. C'est aussi celui des deux persos principaux à évoluer le plus. Son arc a été celui que j'ai préféré, pour son narrateur (Seïs est arrogant, impatient, forte de tête et en même temps fragile et peu sûr de lui sur pas mal de point), ses personnages secondaires (les divers Tenshins que nous croisons sont des plus sympathiques, l'arrivée de Daphnis est parfaitement exploitée...) et son histoire. Pourtant, d'habitude, les passages initiatiques ont tendance à me saouler rapidement. Ici, ce n'a pas été le cas, grâce au caractère du héros (même si on tombe sur des phases de "mais pourquoi moi ?", le choix d'avoir un petit con comme narrateur aide à les faire passer)(vous savez à quel point ces passages m'énervent à la base).

L'arc de Naïs, par contre, m'a beaucoup moins plus. Face à son cousin, elle est trop lisse. Avoir deux narrateurs aussi à l'opposé est une bonne idée, mais il manque un je ne sais quoi à Naïs pour avoir la même importance que Seïs. Déjà, sa partie, m'a un peu moins intéressé. Elle reste à Macline où elle évolue presque comme si de rien n'était. Alors, oui, il lui arrive pas mal de chose, mais finalement, elle en ressort toujours comme cette bonne vieille Naïs. J'ai eu du mal à la voir évoluer. Ensuite, les personnages secondaires de sa partie sont peu exploités. Il faut attendre la fin pour que Brenwen prenne enfin de l'importance par exemple (et cesse d'être une sorte de love interest faisant pâle figure face à Seïs), les frères de Seïs sont un peu passé à la trappe, tout comme ses parents (alors qu'il semble bien que la famille aura un rôle important par la suite). C'est un peu dommage à mon sens. Son arc devient parfois un peu ennuyeux alors qu'on pourrait y découvrir ce qu'il se passe hors de l'univers assez fermé des Tenshins. Surtout, pour l'instant, je me demande pourquoi avoir scinder le roman en deux arc avec deux narrateurs différents. Je suppose que l'explication viendra plus tard.

J'attends donc de voir la suite de ce Porteur de Mort pour voir où tout cela va me mener. Pour l'instant, j'aime beaucoup Seïs et son arc narratif, moins celui de Naïs. Peut-être qu'une fois qu'ils seront réunis, la donne changera. J'ai apprécié le style et ce que l'on commence à voir de l'univers du Porteur de Mort (malgré le pavé qu'est ce premier tome, on voit finalement peu de chose, je trouve). J'ai très envie de lire la suite pour voir un peu comme ça va se passer.




mardi 25 août 2020

Le Navigateur sur les Mers du Destin, Elric, tome 3, Michael Moorcock

 J'ai beaucoup de mal en ce moment à lire sur le Kindle. Déjà parce que les pavés de l'été me prennent pas mal de temps et qu'ils sont tous super prenant, ensuite, parce qu'il est de plus en plus mal en point (et qu'il faudrait vraiment que je le change mais j'ai toujours d'autres dépenses qui passent avant). Le fait que son écran soit de plus en plus clair sur le bas me dérange de plus en plus. Et malheureusement, mes lectures en pâtissent. C'est le cas de ce troisième tome d'Elric, que j'ai fait traîner plus que de raison.

Le Navigateur sur les Mers du Destin, Elric, tome 3, Michael Moorcock

Editeur : 12 21
Année de parution : 2014
Titre en VO : Elric, book 3: The Sailor on the Seas of Fate 
Année de parution en VO : 1974
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez le format nouvelle
- Vous voulez plein de combat
- Vous voulez voir Stormbringer à l'oeuvre

A ne pas lire si :
- Vous voulez des textes longs
- Vous voulez autre chose que des combats à tout va

Présentation de l'éditeur :

Recruté par un mystérieux capitaine aveugle, le prince albinos s'embarque sur un navire nimbé d'une étrange brume... Aux côtés de nombreux guerriers, il devra affronter deux redoutables sorciers venus d'une autre dimension qui dévoraient l'énergie de son univers

Mon avis

Me voilà donc arriver à la fin des aventures du jeune Elric. Le prochain tome concernera donc la saga principale des aventures du prince albinos. Autant dire que j'ai un peu hâte. En attendant, que nous réservé donc ce troisième tome ? Déjà, il s'agit non pas d'un roman mais de trois nouvelles. Elles sont bien entendu reliées entre elles, déjà par le côté voyage en mer mais aussi par des fils fort tenus. Et malheureusement, elles n'ont pas la même qualité.

On commence avec Cap sur le futur, la première nouvelle. Alors qu'Elric est acculé, un mystérieux navires lui apparaît dans la brume. Il grimpe à bord, vu qu'il y est attendu (j'adore comme Elric fait rapidement confiance à n'importe qui, ça finira par le perdre cette histoire). Lui et trois autres hommes, Erekosë, Corum et Hawkmoon, sont là pour défaire une fratrie de sorcier. Cette nouvelle est l’occasion de mettre en branle tout le multivers créé par Moorcock avec ses champions éternels. On y trouve tout ce qui fait la bonne vieille high fantasy façon donjon et dragon. Et on s'y ennuie pas mal en fait. A part la première partie, la découverte du navire et son étrange environnement, c'est fade et sans goût. Et malheureusement, ça n'a pas aidé le reste de ma lecture.

Dans Cap sur le présent, Elric quitte le navire du premier récit dans une autre dimension que la sienne. Il y fait la rencontre de Smiorgan, qui le suivra dans la dernière aventure. Les deux hommes vont prendre sous leur protection une jeune femme apeurée. Arrive alors le protagoniste de l'histoire, le comte Saxif d'Aan, un ancêtre d'Elric. L'homme est persuadé que la femme n'est autre que celle qu'il a aimé et tué voilà de cela bien longtemps. Commence alors un bras de fer entre Elric, qui a juré protection à Vassliss, et le comte, qui détient le moyen de faire sortir le prince de la dimension présente.
Nous sommes sur une sorte de conte (pas de fée, ne nous y trompons pas) ici et ça fonctionne plutôt pas mal. C'est le genre de récit qui va fort bien avec notre jeune Elric, un peu onirique avec un côté assez mélancolique. Il a l'avantage de relever le niveau par rapport au texte précédent (même s'il m'a fallu un moment pour m'y mettre vraiment)

Enfin, le troisième texte, Cap sur le passé, nous entraîne vers un continent perdu où se trouverait les racines des Menilbonéens. En compagnie de Smiorgan et du Duc d'Avan qui les a récupéré suite à Cap sur le présent, va donc partir à la recherche d'une mythique cité où les Dieux de la Loi et ceux du Chaos auraient eu conciliabule quelques 10 000 ans plus tôt. L’intérêt de la nouvelle, c'est clairement de voir Stormbringer faire ce qu'elle veut (ce qu'on avait pas vu jusque là). Sinon, ça reste, comme pour Cap sur le futur, un assemblage de péripéties sans grand intérêt. C'est dommage parce qu'on y perd les considération du prince albinos et ses introspections qui, elles, sont plutôt sympathiques à lire.

Au final, j'ai eu un peu de mal avec ce Navigateur sur les Mers du Destin. Il a de bonnes idées, deux nouvelles qui se lisent plutôt pas mal mais franchement, ce n'est pas, et de loin, le meilleur tome d'Elric. C'est assez dommage parce qu'il a un côté bien plus sombre que les deux précédents et qu'il aurait pu être, pour moi, bien meilleur. Il a un petit quelque chose qui m'a plu, plus particulièrement dans la seconde nouvelle. Malheureusement, ça ne fait pas tout et il pâtit réellement d'un premier texte ennuyeux et peu intéressant. 

dimanche 16 août 2020

Rouille, Floriane Soulas

 J'ai énormément entendu parler de Rouille à sa sortie. J'ai longtemps hésité à le prendre et puis, je suis tombée dessus par hasard à la librairie. Du coup, ne résistant que peu à une couverture d'Aurélien Police puis à un résumé promettant du Steampunk à foison, j'ai fini par craquer.

Rouille, Floriane Soulas

Editeur : Pocket
Collection : Fantasy
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 432

A lire si 
- Vous aimez le Steampunk
- Vous voulez une enquête dans les bas-fond parisien

A ne pas lire si :
- Vous voulez de la romance
- Vous ne voulez pas de lecture un peu sombre

Présentation de l'éditeur : 

1897, Paris. Violante est amnésique. Elle ne sait plus qui elle est ni d'où elle vient. Ses uniques indices sont son pendentifs, fait d'une étrange gemme, et son prénom. Placée dans une maison close, les Jardins Mécaniques, elle devient Duchesse, la plus courue des prostituées, dont s'entiche le comte de Vaulnay, énigmatique promoteur ayant fait fortune sur la lune. Lors d'une escapade pour percer le secret de son identité, elle retrouve sa seule amie morte, atrocement mutilée. Violante s'aperçoit vite qu'elle est la dernière d'une série de prostitutée ou d'enfants des rues dont les cadavres n'intéressent personne. La police ne semble pas même se préoccuper de cette nouvelle drogue, la rouille, qui fait rage dans les bas-fond de la capitale. Il ne reste à Violante qu'à mener sa propre enquête.

Mon avis

En tapant la quatrième de mon édition ici, je me suis dit qu'on ne pouvait pas faire plus simpliste comme résumé. On y trouve presque tous les éléments principaux du roman, Violante et son amnésie, le comte de Vaulnay, les meurtres, la rouille... Mais par contre, il manque énormément de chose. Bon, en même temps, soyons d'accord, c'est un résumé qui est là pour donner envie de lire le bouquin et il y arrive plutôt pas mal. Et en plus de ça, il me permet de ne pas en faire un vu qu'il est assez explicite. On va pouvoir entrer dans le vif du sujet.

Rouille et moi, c'est quelque chose d'assez étrange. Dans le peu de story insta que j'ai fait sur lui (je l'ai lu en une journée), j'ai mis en avant le coup de coeur que j'avais eu pour son ambiance Steampunk (qui n'est peut-être pas ma préférée mais qui est parfaitement dosée à mon gout). Il m'a un peu fait pensé à celui de Confessions d'un automate mangeur d'Opium. Mais si j'ai aimé son univers, j'ai eu un peu plus de mal avec certaines petites choses dont on va parler plus tranquillement (idem pour l'univers d'ailleurs). Du coup, oui, j'ai apprécié ma lecture, elle était bienvenue après les quelques pavés de l'été, elle a été divertissante mais pas totalement intriguante. Ce n'a pas été un coup de coeur, mais ça aurait pu. Et je vous explique pourquoi.

Rouille est un premier roman publié. Je suis toujours assez indulgente sur les premiers romans publiés. Je ne sais pas pourquoi. J'ai tendance à moins y voir les défauts ou à les minimiser. Disons que souvent, je vois plutôt les qualités à la lecture. La plus grande des qualités de Rouille, clairement, c'est son ambiance, le côté Steampunk bien présent et ce côté un peu sale des bas-fond parisien. C'est une ambiance que j'apprécie beaucoup (mais ça vous le savez très bien) et qui sert le récit. On nous vend du Steampunk, on a du Steampunk. L'uchronie qui permet d'avoir cette ambiance est par contre peu développée. Ce n'est pas elle qui compte (on apprend au détour d'une phrase que nous sommes sous Napoléon IV par exemple) et ça ne me dérange pas tant que ça, personnellement. Par contre, j'ai été un peu plus déçue de ne pas voir le Paris du roman en mode plus "voyage touristique". A part la Ferraille, immense décharge où vivent les enfants perdus, on ne voit finalement que peu les trois autres quartiers, la Souricières où vit Violante, la Foire (qui apparait sur quelques pages mais pas assez à mon gout) et finalement le Dôme. Mais encore une fois, cela ne désert pas forcément l'intrigue. Disons que c'est mon côté touriste qui me fait dire ça. Bref, l'ambiance m'a énormément plu et j'étais prête à me jeter à la suite de Violante pour découvrir ce qu'il se passait réellement.

Et c'est là qu'entre le roman et moi, on a eu quelques problèmes. Pas insurmontable, vu que le tout fonctionne plutôt bien et que j'ai même eu du mal à lâcher le livre. Comme quoi, on peut ne pas être totalement d'accord avec ce qu'écrit un auteur et aimer quand même ce qu'il a fait. Mais allons-y. Premier point, les tropes utilisés. L'héroïne amnésique à la recherche de son identité avec pour seul indice un étrange médaillon, disons que c'est un peu vu et revu. Sur le coup, j'ai même pensé à un Princesse Sarah à la sauce Steampunk. On remplace le pensionnat par une maison close, et hop, on y est (d'ailleurs, la rivale de Violante se nomme Livia, pas très loin de cette chère Lavinia). Bon, j'exagère peut-être un petit peu mais j'y ai pensé. Ensuite, le fait qu'elle mène l'enquête après la mort de sa seule amie, c'est aussi un trope vu et revu (on revient d'ailleurs sur Confessions d'un automate mangeur d'opium). Mais ça fonctionne bien ici. Sauf que si ça fonctionne, c'est à cause d'un autre problème à mes yeux. Les personnages ne vont pas tout à fait avec ce qu'ils devraient être. 

Pour rappel, Violante est une prostituée vivant dans une maison close. Elle y a atterrit après avoir été trouvé par Léon, le grand manitou des bordels de la Souricières. Pour une habitante de maison close, une femme normalement en bas de l'échelle sociale de cette société là, elle a des libertés assez étranges. Violante se permet de tenir tête à Léon mais aussi à Madeleine, la mère maquerelle. Alors, qu'elle leur rapporte à mort et qu'ils la laissent peut-être un peu plus tranquille que les autres, pourquoi pas. Mais disons que c'est un peu trop gros. Et puis, franchement, un proxénète de la réputation de Léon qui en fait est un mec avec un coeur gros comme ça, c'est un peu étrange aussi. Surtout qu'on peut le voir comme le gros bourrin qu'il devrait être (sa manière de traiter certaines choses, dont la mort de Satine, ou un passage dans un certain cimetière par exemple) et après, il fait des minauderies avec Violante, presque comme un père ou un frère affectueux. Quant au dernier personnage principal, Jules, il est peut-être un peu trop tendre pour ce qu'il se passe (par contre, j'ai adoré qu'il soit inventeur de gadget pour Léon, il donne un côté un peu espionnage, style James Bond à l'histoire). Et pourtant, si on oublie un minimum ces incohérences, les personnages sont plutôt bien foutus. J'ai aimé Violante, sa forte tête, sa détermination. J'ai apprécié Jules et son côté protecteur. Quant aux antagonistes, j'ai eu un peu plus de mal avec l'idée d'une sorte de Jack l'Eventreur s'en prenant aux prostituées et certains ficelles sont trop faciles de leur côté. 

Enfin, passons à l'intrigue. Si elle m'a été souvent prévisible, elle est agréable à suivre. La recherche du meurtrier qui va se coupler à celle du créateur de la rouille est bien menée. On ne s'ennuie pas une seconde à suivre nos trois apprentis enquêteurs. C'est d'ailleurs plutôt sympathique d'avoir des intrigues qui se rejoignent rapidement et qui ne nous mène pas vers d'innombrables mauvaises pistes (par contre, j'avoue qu'en avoir au moins une, de fausse piste, ne m'aurait pas déplu). De plus, l'intrigue met en valeur l'ambiance et ça, j'adore. Quand je dis qu'on nous vend réellement du Steampunk et pas juste trois boulons et un peu de vapeur, je ne vous mens pas. 

Au final, oui, Rouille a des défauts. Floriane Soulas ne va pas toujours au fond des choses, elle a utilisé des tropes vus et revus mais elle a réussi à y mettre sa patte et une ambiance merveilleuse. Elle a un style clair, limpide et surtout qui va droit au but, sans trop de fioritures (et des descriptions passionnantes, ce qui n'est pas toujours le cas dans les premiers romans). Alors, du coup, je lui pardonne volontiers les défauts de Rouille, surtout qu'au final, le roman est assez addictif, j'ai eu du mal à le lacher. Alors, bon, ce n'est certes pas un coup de coeur mais ça reste un bon roman. Si vous voulez une bonne ambiance Steampunk avec une intrigue plutôt agréable à lire, lisez Rouille.

vendredi 14 août 2020

Le Fléau, tome 2, Stephen King

 Je suis malade depuis le début de la semaine. Ce qui est couillon vu que c'est aussi ma dernière semaine de congés. Maudit rhume. Et en plus de ça, je dois avouer que la tête en compote ne pas aidé pour finir le Fléau (déjà que la semaine chez les beaux-parents à forcément ralenti le rythme de lecture...). Mais j'en suis finalement venu à bout. 

Le Fléau, tome 2, Stephen King

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2010Titre en VO : The Stand
Année de paurtion en VO : 1978
Nombre de pages : 764

A lire si : 
- Vous aimez les scénarios catastrophes
- Vous n'êtes pas hypocondriaque
- Vous aimez quand l'auteur prend le temps de poser son univers

A ne pas lire si :
- Vous ne supportez pas l'actualité du moment (Covid et second vague)

Présentation de l'éditeur : 

Il a suffi que l'ordinateur d'un laboratoire ultra-secret de l'armée américaine fasse une erreur d'une nanoseconde pour que la chaîne de la mort se mette en marche. Le Fléau, inexorablement, se répand sur l'Amérique et, de New York à Los Angeles, transforme un bel été en cauchemar. Avec un taux de contamination de 99,4 %.
Dans ce monde d'apocalypse émerge alors une poignée de survivants hallucinés. Ils ne se connaissent pas, pourtant chacun veut rejoindre celle que, dans leurs rêves, ils appellent Mère Abigaël : une vieille Noire de cent huit ans dont dépend leur salut commun. Mais ils savent aussi que sur cette terre dévastée rôde l'Homme sans visage, l'Homme Noir aux étranges pouvoirs, Randall Flagg. L'incarnation des fantasmes les plus diaboliques, destinée à régner sur ce monde nouveau.
C'est la fin des Temps, et le dernier combat entre le Bien et le Mal peut commencer.

Mon avis

Le tome un du Fléau marquait l'arrivée de la Super-Grippe et le début de l'exode pour les rares survivants. Certains allaient rejoindre Mère Abigaël, représentant le clan "du bien", d'autre partaient pour Las Vegas agrandit les rangs derrière Randall Flagg, l'homme noir, le diable, le clan "du mal" donc. Dans le tome deux, tout le monde est à sa place, de chaque côté des Rocheuses. Il est temps de créer un monde post-catastrophe. Deux visions se font forcément face. Flagg ne voit pas les choses comme les gens de la Zone Libre de Boulder. D'ailleurs, la première moitié du livre se concentre sur la dite Zone Libre où l'on retrouve Fran, Stu, Tom, Nick, Larry et d'autres. 

Je dois avouer que j'ai trouvé ce tome bien plus lent que le premier et parfois un peu trop d'ailleurs. Toute la partie se passant à Boulder, soit un peu plus de la moitié du roman, se concentre sur comment faire naitre une société des cendres de l'ancienne. Je ne dis pas que ce n'est pas interessant, ça l'est. Mais c'est long. Pendant des pages, on a beaucoup de bla-bla sur l'organisation de la Zone et finalement peu d'action. Heureusement que King en profite pour continuer à étoffer ses personnages. Ainsi les relations entre eux évoluent. Fran se met avec Stu, Larry commence à comprendre qu'il n'est pas le sale type qu'il pense être, Glen fait en sorte de prévenir tout le monde sur ce qu'il va se passer. D'un autre côté, là où tout le monde semble bien gentils, on se retrouve avec un Harold en roue libre, de plus en plus attiré vers le côté Flagg de la force. Heureusement qu'il est là, d'ailleurs, sinon, je crois que je me serais un petit peu ennuyée. Harold est un personnage qu'on adore détester, le petit con de première qui n'est en fait pas si con que ça. J'ai aimé son évolution, le voir petit à petit sombrer pour finalement rejoindre le camp de Flagg. A côté de lui, Nadine, qui fera comme lui, étant la fiancée de l'homme noir, m'a presque paru insipide. Sa folie ne m'a pas totalement convaincue. 

Et puis, il y a l'événement qui semble presque ne pas en être un, comme si King avait voulu, finalement, enlever un peu de la partie mystico-religieuse de son roman. Vers le quart du roman, la vieille femme disparait. C'est un événement sans l'être. Sa disparition permet à l'auteur de mettre en place une sorte de démocratie qui n'a pas à craindre la main d'un quelconque Dieu dans ses décisions. Ça lui permet de mettre en place son comité spécial sans trop de problème religieux derrière. C'est interessant, surtout quand on sait à quel point les gens croient en la vieille femme. Pourtant, cette disparition, qui dure un bon moment, ne semble presque émouvoir personne. Il faut pourtant attendre le retour de mère Abigaël pour passer enfin à la seconde partie du roman, bien plus interessante à mon gout. 

La seconde partie du roman s'intéresse à ce qu'il se passe de l'autre côté des Rocheuses, du côté de Las Vegas donc. Et là, tout change. Les personnages sont torturés (au sens propre et figuré d'ailleurs), l'ambiance est plus travailleuse, plus malsaine aussi. Sauf qu'on se rend compte que les hommes et femmes qui s'y trouvent sont, ben, pour la plupart, comme ceux de la Zone Libre. Il y a bien sûr quelques vrais méchants, mais pour la plupart, King les présente de la même manière que ceux du côté de Boulder. Et personnellement, c'est quelque chose que j'ai apprécié. On perd un peu le côté ultra manichéen du roman qui m'avait dérangé dans le premier tome. Bon, on ne le perd pas non plus complètement, mais c'est déjà mieux. 

Mais surtout, il y a Flagg. Flagg qui doute, qui s'énerve, qui fait tout ce qu'il peut pour redresser la situation. Alors même qu'il pensait que c'était tout ok pour lui, rien ne va plus. Et ça, même si on s'y attend depuis un moment (King est du genre à faire gagner les gentils même s'ils prennent mal dans la bataille), c'est extrêmement sympathique à lire. Et quand Flagg doute, c'est tout son monde qui fait de même, l'affaiblissant encore un peu plus et mettant en avant deux personnages, Lloyd et la Poubelle. Les deux sont à ses bottes pour des raisons forts différentes, et restent à ses côtés quoiqu'il se passe, et malgré ça malgré les doutes, les crises de leur patron ou leur propre connerie. Réellement, ce sont les personnages du côté Las Vegas qui m'ont finalement le plus touché dans leur manière d'être. Je ne sais pas, ils ont quelque chose de touchant, vraiment. 

Et puis arrive les cent cinquante dernière pages du livre et cette fin ultra téléphonée. La bondieuserie qui avait disparu avec Mère Abigaël revient au galop. J'ai vraiment beaucoup de mal avec cet aspect là du roman. Le coup de la Main de Dieu, ça craint. Tout était bien jusque là. D'ailleurs, sans ça, ça aurait continuer à être bien. La même fin mais sans parler de Dieu. Mais non, il fallait continuer dans le manichéen jusqu'à la fin. 

Au final, j'ai tout de même apprécié ma lecture, même si je l'aurais voulu bien moins manichéenne que ce qu'il est. J'ai adoré les personnages, la manière dont King les noue entre eux. Ce n'est pas mon King préféré (je crois que pour le moment, Sac d'Os et Shinning gagnent le haut du panier) mais il n'en reste pas moins un bon roman, gros pavé parfait pour l'été (et puis, il dédramatise pas mal la pandémie que nous traversons, je vous jure).

jeudi 6 août 2020

Déracinée, Naomi Novik

J'ai mis un temps fou à lire ce roman. Il faut dire qu'il est mal tombé. Lire de la fantasy en numérique alors que j'étais en pleine Voie des Rois en papier n'est pas une bonne idée (note pour plus tard, ne pas lire en numérique lorsque je commencerai la suite des Archives de Roshar). Du coup, je dois bien avouer que j'ai eu du mal à rentrer dans le roman et que je ne sais pas vraiment si je l'ai apprécié ou non.

Déracinée, Naomi Novik

Editeur : Pygmalion
Collection : /
Année de parution : 2017
Titre en VO : Unprooted
Année de parution en VO : 2015
Format : AZW

A lire si 
- Vous aimez les contes de fée
- Vous voulez de la magie

A ne pas lire si :
- Vous voulez une belle histoire d'amour

Présentation de l'éditeur :

Patiente et intrépide, Agnieszka parvient toujours à glaner dans la forêt les baies les plus recherchées, mais chacun à Dvernik sait qu'il est impossible de rivaliser avec Kasia. Intelligente et pleine de grâce, son amie brille d'un éclat sans pareil. Malheureusement, la perfection peut servir de monnaie d'échange dans cette vallée menacée par la corruption. Car si les villageois demeurent dans la région, c'est uniquement grâce aux pouvoirs du "Dragon". Jour après jour, ce sorcier protège la vallée des assauts du Bois, lieu sombre où rôdent créatures maléfiques et forces malfaisantes. En échange, tous les dix ans, le magicien choisit une jeune femme de dix-sept ans qui l'accompagne dans sa tour pour le servir. L'heure de la sélection approche et tout le monde s'est préparé au départ de la perle rare. Pourtant, quand le Dragon leur rend visite, rien ne se passe comme prévu...

Mon avis

Comme je le disais, j'ai mis longtemps à lire ce roman. J'ai lâchement laissé mon Kindle prendre la poussière pendant des jours et des jours entre chaque session de lecture, la faute à La Voie des Rois. Ces absences ont une influence certaine sur mon ressenti par rapport à cette lecture. Aurai-je le même avis si j'avais tout lu en quelques jours ? Je n'en suis pas totalement sûre. Mais passons.

Déracinée commence comme un conte de fée. Dans la vallée où vit Agnieszka, notre héroïne et narratrice, vit le Dragon dans sa tour. Oh, pas un vrai dragon. Non, il s'agit d'un sorcier, vivant là afin d'éviter que le Bois, une sombre forêt maléfique, n'avale tout sur son passage. Tous les dix ans, le sorcier vient prendre une fille pour l'amener dans sa tour. Lorsqu'elle en ressort, dix ans plus tard, la fille part de la vallée, comme si plus rien ne la rattacher. Au début du roman, le Dragon vient choisir une nouvelle fille. Alors que tout le monde pense que ce sera Kasia, la si forte, si intelligente Kasia, il choisit Agnieszka. La jeune fille n'a pas d'autre choix que de le suivre et de découvrir pourquoi le sorcier prend une fille de la vallée et ce qu'il se passe pour elle durant les dix ans où elle est enfermée dans la tour. 

Le plus gros défaut que j'ai trouvé au roman c'est sa lenteur de mise en place. Il faut attendre un moment avant qu'il ne se passe réellement quelque chose qui explique les agissements du Dragon. L'arrivée d'Agnieska à la Tour de celui-ci m'a parut duré une éternité. Ce début de roman met en place les personnages principaux de celui-ci mais, je ne sais pas, je ne suis pas sûre qu'il méritait d'être aussi long (toutes les parties où Agnieszka se plaint de ne pas être Kasia, où elle se compare à la si géniale Kasia... m'ont légèrement ennuyée on va dire et elles sont monnaie courantes jusqu'au second tiers du roman). Mais une fois qu'il se passe enfin quelque chose, j'ai commencé à un peu plus rentrer dans ma lecture.

Il faut dire que l'ambiance du roman m'a beaucoup plus. On y sent toute l'influence du Bois maléfique, on le sent qui s'étend, enfonce ses racines dans la terre de la vallée voire même plus loin pour continuer à vivre. La lutte entre lui et les hommes est prenante. Même lorsqu'on est loin du Bois, il est là, il guette. C'est quelque chose que j'ai pas mal apprécié. C'est un ennemi bien plus dangereux que s'il avait tout le long une forme humaine. Là, c'est contre la nature que l'homme se bat. Une nature contaminée, corrompue par quelque chose d'affreux dont on ne sait finalement pas grand chose (la révélation se fait vraiment au dernier moment et, si elle est finalement assez banale, m'a beaucoup plu). Et face à elle, les hommes n'ont que le Dragon, qui vieille comme il peut et les sorciers avant lui.  

Il y a quelques chose de très "Grimm" dans ce roman. Un conte de fée qui n'est pas là pour émerveiller les gens (comme Disney peut le faire en dénaturant les contes originaux) mais bien pour mettre en garde, pour effrayer même. La nature peut à tout moment reprendre ses droits si l'homme continue à lui faire du mal (le roman a quelque chose d'assez écologique en fait). Le Bois gagne du terrain petit à petit et s'agrandit et se défend/attaque dès qu'il se sent en danger. Pourtant, des hommes et des femmes restent à ses abords, vivent sous sa menace et tentent, non pas de l'apaiser, mais de vivre avec lui. Le Dragon et ses prédécesseurs, ne sont pas là pour l'éradiquer (ils pensent d'ailleurs que ce n'est pas possible), mais pour que les humains puissent vivre encore sans être submergé. Il faudra attendre l'arrivée d'Agnieszka et de ses pouvoirs plus porté par la nature que par les livres, pour que les choses changent. 

Une Agnieszka que j'ai finalement assez apprécié alors qu'elle m'insupportait au départ. Le personnage évolue d'une belle manière et devient peut-être la plus lucide de la galerie. J'ai apprécié la manière dont sa présence changer les autres. Elle, la maladroite gamine de la campagne, va petit à petit gagner la confiance du Dragon, le dérider et s'allier à lui pour comprendre plus que combattre le Bois. Mention spéciale aussi pour Kasia, qui fait honneur à son rôle de parfaite prétendante pour le Dragon, en aidant Agnieszka à tout moment. J'ai adoré la manière dont leur amitié est mise en place, dont elles ont besoin l'une de l'autre pour grandir. Cette Sismance m'a beaucoup plus. Et puis, il y a le Dragon. J'ai eu un  petit faible pour ce sorcier, totalement dépassé par ce qu'il lui arrive dès qu'il prend Agnieszka avec lui dans la tour. C'est un être qu'on nous présente comme dépourvu de sentiment, hautain, fier et qui se révèle être bien plus que ça. Les personnages secondaires ne sont pas en reste avec un prince près à tout pour arriver à ses fins et son sorcier qui n'est pas mieux que lui.

Et pourtant, malgré tous ses points forts, je ne sais toujours pas si j'ai apprécié réellement ma lecture. Je lui ai trouvé des longueurs, j'ai eu du mal à suivre quelques passages (il m'est même arrivé de revenir sur certaines pages parce que je ne me souvenais plus de ce que je venais de lire...). Je crois réellement que le livre est bon et que je l'aurai mieux apprécié si lu à un autre moment. Je pense d'ailleurs que je le relirais d'ici quelques temps, dans de bonnes conditions. Il n'en reste pas moins que j'ai été ravie de découvrir ce conte de fée au touche germanique (on y retrouve Baba Yaga par exemple).

lundi 3 août 2020

La Voie des Rois 2, les Archives de Roshar, Tome 1, Brandon Sanderson

Vous dire que j'étais pressée de lire cette seconde partie du tome 1 de la Voie des Rois serait un euphémisme. Après la découverte des personnages et de l'univers dans sa première partie, je n'avais qu'une hâte, en savoir plus. 

La Voie des Rois 2, les Archives de Roshar, Tome 1, Brandon Sanderson

Editeur : Le Livre de poche
Collection : Orbit
Année de parution : 2017
Titre en VO : The Stormlight Archive, book 1: The Way of Kings, part 1
Année de parution en VO : 2010
Nombre de pages : 990

A lire si :
- Vous aimez les grandes et longues saga
- Vous aimez quand ce sont les personnages qui portent l'histoire
- Vous voulez des personnages divers et variés

A ne pas lire si : 
- Vous voulez que ça aille vite 

Présentation de l'éditeur :

« Je me souviens des jours avant l'Ultime Désolation. Avant que les Hérauts ne nous abandonnent, et que les Chevaliers Radieux se retournent contre nous. Des jours où la magie était encore de ce monde, et l'honneur dans le coeur des hommes. Aujourd'hui nous surveillons quatre personnes. Le premier est un chirurgien qui est devenu soldat dans une guerre brutale. Le deuxième est un assassin qui pleure en tuant. La troisième est une jeune femme dont la robe d'étudiante abrite un coeur de voleuse et de traîtresse. Le dernier est un prince dont les yeux se sont ouverts sur le passé, tandis que son appétit pour la guerre décroît. Le monde changera. La magie des anciens jours sera de nouveau la nôtre. Ces quatre personnes sont la clé. L'un d'entre eux nous aidera. Et l'un d'entre eux nous détruira. »

Mon avis

Il va être compliqué de parler de cette seconde partie du premier tome sans en spoiler le tout. Alors, bon, j'avertis donc, je risque fortement de spoiler. D'ailleurs, pour mieux lire cet avis, je vous conseille d'aller d'abord lire ou relire, celle de la première partie.

Nous reprenons exactement là où nous avions laissé nos personnages (ce qui me fait dire que pour le second tome,  le Livre des Radieux, je ne couperais peut-être pas ma lecture avec un autre bouquin au milieu). Sanderson a lui-même coupé son tome en deux. Il le fait durant une des parties, fournissant une fin en cliffhanger plutôt bien pensé (prenez-en de la graine les éditeurs qui coupent les romans en deux sans réfléchir)(est-ce que l'on sent mon aversion pour cette pratique sur les éditions de la Roue de Temps ??). Du coup, la reprise de la lecture en est facilité. Un arc est fini, un autre commence. 

Dans ce tome, l'auteur ne change pas une équipe qui gagne. Nous retrouvons en personnages principaux Kaladin, Shallan et Dalinar, toujours suivi par Syl, Adolin, Jasnah, les membres du pont quatre et Navani. Nous les connaissons à présent assez pour que ça aille un peu plus vite. Pourtant, nous sommes toujours sur le premier  tome à la découverte de Roshar et de ceux qui l'habitent. Il est interessant de voir l'évolution des personnages dans cette partie, plus particulièrement celle de Kaladin et de Dalinar. Les deux hommes se retrouvent une nouvelle fois pas loin du bord du gouffre (autant métaphoriquement que physiquement d'ailleurs) et leur nature profonde se révêle petit à petit. J'adore voir de quelle manière l'auteur met tout ça en place. C'est tellement bien foutu et on y voit un certain parallèle entre les deux. Par contre, côté Shallan, je dois dire que je suis un tout petit peu déçue. On ne la voit pas assez et pourtant, il se passe énormément de chose de son côté aussi. J'espère qu'elle sera plus présente dans le second tome. Mais le plus interessant reste, pour moi, la manière dont évolue aussi les personnages secondaires du roman. Si on se concentre sur les trois premiers, ce qui semblent normal au vu de ce qui leur arrive, Sanderson n'en oublie jamais ceux qui les entourent. Ainsi, on découvre un peu plus Navani par exemple et je dois dire que j'ai hâte de la voir aux côtés de Jasnah, sa fille. De même, Sadeas prend plus d'importance et devient le parfait antagoniste bien détestable (ce qui finalement manquait un peu à la première partie).

Outre les personnages, c'est toute l'histoire qui fait soudain un gros bon en avant. Alors, forcément, je ne vais pas trop en dire. C'est la partie à ne pas vraiment spoiler. Il n'empêche que l'on commence à comprendre pourquoi on s'intéresse tant à Shallan, Dalinar et Kaladin et que ça promet pour la suite. Je ne parlerai même pas des révélations de la fin. Autant, on se doute grandement de ce que sont nos trois comparses depuis le début (sinon, ils ne seraient pas les héros, n'est-ce pas), autant certaines choses me sont passées sous le nez sans que je ne me rende totalement compte jusque ce que je le lise (alors que d'un coup, beaucoup de chose on fait sens). Si vous deviez retenir une chose des écrits de l'auteur, c'est ça, il est capable de mettre des indices partout sans qu'on ne s'en rende compte sur le coup et puis PAF ! grosse révélation qui vous fait dire "ah ben oui, mais en fait, il le dit depuis le début !".  Oui, ça m'arrive assez souvent avec lui en fait. 

Je crois que je n'en dirais pas plus pour cette seconde partie à part qu'elle est bien épique, qu'on a une bataille fort sympathique à suivre (et fort angoissante aussi pour nos personnages) et que niveau complot de camps, on est aussi pas trop mal servi. Elle regroupe vraiment tout ce que je peux apprécier en fantasy et même plus encore. Quant au premier tome dans son entièreté, j'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé. Sanderson est un auteur sur qui je sais pouvoir compter et il ne me déçoit absolument pas. Cette Voie des Rois est fantastique à tous les niveaux. Dire que je vais devoir attendre un peu avant de lire le Livre des Radieux (j'aimerai le lire pour l'automne/hiver, histoire d'avoir un peu de temps devant moi pour voir arriver la traduction du quatrième tome qui lui sort en VO cet automne).