mardi 21 mars 2017

Confessions d'un Automate Mangeur d'Opium, Fabrice Colin & Mathieu Gaborit

Dernier livre lu la semaine dernière, je vois le bout du tunnel des avis en retard. Je suis restée dans le Steampunk avec ce livre qui me faisait envie depuis un petit moment et que je me suis offert lors de la dernière ou avant dernière opération de Bragelonne. 

Confessions d'un Automate Mangeur d'Opium, Fabrice Colin & Mathieu Gaborit

Editeur : Bragelonne
Collection : Le mois du Cuivre
Année de parution : 2013
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une histoire bien steampunk avec pour cadre le Paris de l'exposition universelle de 19889.
- Vous voulez un récit à deux voix

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les héroines trop tout
- Vous n'aimez pas les livres un peu trop comtemplatifs

Présentation de l'éditeur

Paris, 1899... L'industrie, portée par la force de l'Éther, a révolutionné le monde. Le ciel bourdonne de machines volantes, les automates sont partout qui agissent au service des hommes, hommes qui communiquent entre eux par téléchromos d'un continent à un autre. Dans cette ville moderne où s'ouvre une éblouissante Exposition Universelle, une jeune comédienne, Margo, aidée de son frère psychiatre, enquête sur la mort mystérieuse de son ex-maîtresse et d'un singulier personnage créateur de robots...
Écrites à deux mains par deux jeunes auteurs incroyablement doués, ces Confessions d'un automate mangeur d'opium sont un bonheur d'imagination et de virtuosité littéraire, à découvrir au plus vite.

Mon avis

Comme je le disais, cela faisait un moment que j'avais envie de lire Confessions (on va abréger, le titre est tout de même assez long). Il faut dire que j'apprécie les écrits de Fabrice Colin et que j'avais bien aimé la seule nouvelle lue de Mathieu Gaborit (antho Reines et Dragons des Imaginales 2012). Et puis, c'est du Steampunk français, et je sais que je vais y trouver autre chose que dans le Steampunk américain. 

L'histoire commence par un étrange prologue avant de partir sur les deux personnages principaux, Margo et son frère Théo. Et entre le dit prologue et le début du roman, on se pose quand même beaucoup la question du lien entre les deux. C'est quelque chose que j'aime bien, mais qui brouille quand même bien les pistes. Parce qu'on se demande ce que vient faire une actrice et un aliéniste à Paris avoir avoir rencontré un soldat dans un port. Mais revenons à Margo et Théo qui vont occuper alternativement le devant la scène et à leur propre histoire.

Alors qu'elle triomphe dans le rôle de Juliette, la jeune femme va découvrir la mort de sa meilleure amie. Celle-ci s'est ou a été jeté d'un aérocab en plein vol. Aérocab qui s'est ensuite fait la malle. Margo ne veut pas croire à un suicide et en parle à son frère, qui lui penche plutôt pour cette thèse là. Mais voilà que la jeune femme va se faire quelques ennemis en se rendant chez le père de son amie. L'aventure commence alors réellement, entre kidnappings, enquête et recherches scientifiques. Parce que Margo avait bien raison, son amie a bien été assassinée. Mais ce que l'on va découvrir pourrait tout changer. Un homme a réussi à créer un automate pensant et celui-ci, fruit d'expérience pas vraiment catholique est devenu fou...

J'ai adoré l'histoire et ses rebondissements. Il faut dire que miss Margo a le chic pour s'attirer les ennuies. Et que c'est finalement l'une des rares choses que j'ai apprécié en elle. Oui, je l'avoue le personnage ne m'a pas si plu que ça. Ce n'est vraiment pas le genre de perso que j'apprécie, trop tout. Pleurnicheuse, boudeuse, râleuse, têtue... il n'y a aucune demi-mesure avec elle. Heureusement, Théo relève un peu le truc même si lui aussi n'est pas sans défaut. Peut-être son esprit scientifique aurait-il fait pencher la balance de son côté pour moi. Je trouve extrêmement dommage de ne pas avoir réussi à m'attacher plus que cela aux personnages. Et je ne parle pas des secondaires, presque inexistant à part Franz, l'aide de Théo. Surtout que certains auraient, de mon point de vue, pu être bien plus intéressants si plus exploités (Lazare ou dix-neuf par exemple). 

C'est encore plus dommage que j'ai beaucoup apprécié l'histoire en elle-même. Elle intègre des thèmes comme la quête de l'immortalité, la folie et les dangers de la technologie de manière intelligente et j'ai plutôt apprécié la manière dont les deux auteurs les traitent.Le traitement des automates, utilisés d'abord pour des taches simples puis de plus en plus développé jusqu'à devenir des être pensant m'a fait pensé à ce que l'on peut trouver en SF sur les androïdes.  De même, l'ambiance plus retro-futuriste que steampunk d'ailleurs m'a beaucoup parlé. J'ai aimé suivre Margo et Théo dans ce Paris fin 1880, que se soit sur la seine, dans les rues ou même dans l'exposition universelle bien que finalement nous ne la voyons que très peu. De plus, les descriptions, que ce soit des lieux ou des personnages sont vivantes et plutôt pleine de poésie (plus particulièrement lorsque Margo est narratrice, ce qui me ferait presque dire que Colin est derrière elle, j'ai parfois eu l'impression de me retrouver dans Arcadia). Je trouve d'ailleurs qu'il se dégage des passages de Margo une certaine mélancolie qu'on ne trouve pas avec Théo (et c'est là que je trouve dommage de ne pas avoir réussi à accrocher avec elle, j'aurais surement encore plus apprécié).

Au final, j'aurais aimé ce livre mais pas ses personnages. Du coup, si j'ai aimé l'ambiance et l'histoire, je suis restée sur ma faim à cause d'eux. Est-ce parce que finalement ces Confessions d'un Automate Mangeur d'Opium était une sorte de premier tome (il est dit dans la préface que les auteurs ont songé à un second tome, sans avoir le temps malheureusement de s'y mettre) ? Je ne saurais le dire. Il reste tout de même un bon livre steampunk/retro-futuriste que je recommande aux amateurs du genre.

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