lundi 28 septembre 2020

La Cité Corrompue, Six of Crows, tome 2, Leigh Bardugo

J'ai mis un moment à recevoir ma commande où se trouvait ce second tome (j'ai mis deux semaines pour recevoir le mail d'arriver de la commande à ma librairie alors qu'elle y était depuis déjà cinq jours)(mais c'est pas grave, j'ai quand même eu mes livres et c'est l'essentiel). Et dès que je l'ai eu, je me suis jetée sur ce second tome pour savoir comment ça se finit toute cette histoire.

La Cité Corrompue, Six of Crows, tome 2, Leigh Bardugo

/!\ Je vais spoiler /!\. 

Editeur : Le livre de poche
Collection 
Année de parution : 2018
Titre en VO : Six of Crows, book 2: Crooked Kingdom 
Année de parution en VO : 2016
nombre de pages : 650

A lire si : 

- Vous aimez quand on vous mène un peu en bateau
- Les flashback ne vous font pas peur
- Vous voulez plein de rebondissement

A ne pas lire si : 

- Vous n'aimez pas les flashback
- Vous voulez quelque chose de linéaire

Présentation de l'éditeur : 

Après avoir réussi à s’enfuir du Palais des Glaces, Kaz et ses compagnons se sentent invulnérables. Un revirement de situation va cependant changer la donne d’une partie mortelle que devront jouer les jeunes prodiges du crime. Alors que les grandes puissances Grisha s’organisent pour leur mettre la main dessus, Kaz imagine un plan, entre vengeance et arnaque, qui leur assurera la gloire éternelle en cas de réussite, et provoquera la ruine de leur monde s’ils échouent.

Mon avis

Après une fin des plus mouvementée dans le premier tome, il était temps de replonger dans l'univers de Six of Crows et de ses arnaqueurs. Surtout que cette fois, on ne va pas bouger de Ketterdam. Mais avant tout ça, on se rappelle un peu où en est (ce que le roman ne fait pas vraiment d'ailleurs, nous plongeant direct dans le vif du sujet). Kaz et les autres ont réussi leur coup, ils ont ramené Kuwei à Ketterdam comme on le leur a demandé. Mais Van Eck réussit l'exploit de doubler Kaz en kidnappant Inej. Un affront que Brekker ne peut pas supporter. Il lui faut reprendre le dessus et mener le mercurien à sa perte. 

Moi qui aime les intrigues politiques, les coups à l'envers et les retournements de situation, j'ai été clairement plus que servi avec cette Cité Corrompue (rien qu'avec le titre, c'était à prévoir, hein). Parce qu'outre la vengeance de Kaz Brekker, que se soit contre Van Eck ou Pekka Rollins (et finalement contre lui-même), on se retrouve aussi avec les Shus venus capturer les Grishas restant à Ketterdam pour en faire des armes et les dits Grisha prêts à pas mal de chose pour récupérer Kuwei, mort ou vif d'ailleurs. Tout ce petit monde va donc s'affronter d'une manière ou d'une autre dans Ketterdam, promettant ainsi au lecteur un certain nombre de rebondissements. Et je peux vous dire que pour certains, je n'ai pas tout vu venir (pour d'autres, j'ai compris comment fonctionne les plans de monsieur Brekker, alors du coup, c'est plus facile). 


Mais sur ce tome-ci, je crois vraiment que c'est l'évolution des personnages qui m'a le plus touché. Je m'étais déjà bien attaché à la plupart d'entre eux lors du premier tome. Je m'attendais donc à les aimer encore plus et, ce fut effectivement le cas. Mais surtout, j'ai trouvé que tous, mais vraiment tous, évoluait énormément dans ce tome. A commencer par Kaz. Le chef de gang gagne encore un peu plus en profondeur et, enfin, on se penche un peu plus sur ses relations avec les autres. Et j'ai aimé ce que j'ai vu de ce cher Kaz, mais vraiment. On le découvre soudain plus humain, avec ses doutes mais surtout ses phobies (et cette scène dans la salle de bain !). Vraiment, le personnage que l'on découvre dans ce second tome est des plus intéressant et je comprends pourquoi il est temps aimer. Quant à mes chouchous, à savoir Wylan, Mathias et Nina, je n'ai pas été en reste, surtout avec Wylan (je l'aime beaucoup ce petit en fait). Mais là où j'ai été plus surprise, c'est avec Jesper qui ne m'avait pas plus marqué que ça lors du premier tome. Là, j'ai découvert un autre Jesper qui m'a bien plus touché. Reste Inej. Pas que j'ai du mal avec elle. C'est autre chose. Je l'aime beaucoup mais je ne saurais vous dire pourquoi, je la trouve régulièrement trop effacée. En fait, j'apprécie les interactions qu'elle a avec les autres, sa fonction de "conscience" pour la plupart d'entre eux, mais je trouve qu'elle disparait trop facilement derrière cette fonction-là. Or, Inej, c'est plus que ça et c'est dommage qu'on ne s'en rende pas toujours compte. 

Et puis, il y a, enfin, Ketterdam. Vous savez à quel point j'aime les villes, surtout quand elles deviennent plus qu'un simple décors. Ketterdam, c'est l'âme de ce second tome. C'est la mère patrie pour Kaz, la terre d'exil de bien d'autres personnages, la ville du mal, celle de l'espoir aussi. J'ai été ravie de vraiment la découvrir cette fois, surtout avec les yeux de ceux qui la connaissaient. Je n'ai pas été déçue par son ambiance, la manière dont elle engloutit ses habitants. On comprend mieux en la découvrant comment on peut en arriver à devenir un Kaz Brekker ou un Jan Van Eck, comment deux hommes que tout opposent sont le miroir l'un de l'autre. C'est vraiment une ville qui m'a plu, pas forcément que j'aurais envie de découvrir (quoique), mais qui est complexe et parfaitement en accord avec le reste.

Bon, je pense que vous l'avez compris, j'ai beaucoup beaucoup aimé et ce second tome et la duologie en entier. Je m'y attendais un peu mais peut-être pas à ce point. Et comme dit lors de l'avis du premier tome, il est sûr que j'irais refaire un tour dans le Grishaverse (j'ai cru comprendre qu'il faudrait que je lise d'abord Grisha avant de lire King of Scar (ce qui m'ennuie, parce qu'il y a Nina dans le second)).

lundi 21 septembre 2020

Un manoir en Cornouailles, Eva Chase

Les Cornouailles font parties des endroits que je veux visiter un jour. Ma passion pour les légendes Arthuriennes n'y sont pas pour rien. Du coup, je suis littéralement attirée par le mot dès que je le vois. Et c'est comme ça que ce Manoir est arrivé dans ma PAL. Ca, et la mention de Daphné du Maurier aussi. Bon par contre, il a fallu attendre que ma mère le finisse avant de me plonger dedans.

Un manoir en Cornouailles, Eva Chase

Editeur : 10/18
Collection : /
Année de parution : 2019
Titre en VO : Black Rabbit Hall 
Année de parution en VO : 2015
Nombre de pages : 430

A lire si 
- Vous aimez les huis-clos
- Vous aimez les histoires et secret familiaux
- Vous n'êtes pas dérangés par deux lignes de temps

A ne pas lire si 

Présentation de l'éditeur : 

Cornouailles, 1968. Pencraw, un grandiose manoir en ruine dans lequel les Alton élisent domicile l’été. Le temps semble s’y être arrêté et défile sans encombre. Jusqu’au drame qui vient bouleverser leurs vies et arrêter le temps à jamais.
Cinquante ans plus tard, avec son fiancé Jon, Lorna roule à la recherche du manoir des Lapins noirs, cette maison où elle a séjourné enfant. Elle rêve d’y célébrer son mariage. Tout dans cette vieille demeure l’appelle et l’attire. Mais faut-il vraiment déterrer les sombres mystères de ce manoir en Cornouailles ?
Eve Chase nous entraîne dans une passionnante spirale unissant deux femmes séparées par les années, mais que la force de l’amour et le poids des secrets réunissent en une seule voix, mélancolique et entêtante.

Mon avis

Comme je le disais, dès que ça parle Cornouailles, je me jette dessus. Mais si en plus de ça, ce roman-ci parle d'un manoir et d'un mystère. On comprend mieux du coup l'allusion à Du Maurier sur la quatrième de couverture de l'édition 10/18 même si, avouons-le, le lien ne se fait pas tout de suite (Nous vous attendez pas à un roman dans la lignée de Rebecca par exemple, même si, finalement, certain point paraissent identique). Ici, le mystère ne repose pas sur une première femme étrangement décédée, ni sur des apparitions tout aussi étrange. Non, c'est une histoire de famille avec tout ce que ça peut impliquer.

En 1968, première ligne temporelle du roman, nous découvrons la famille Alton par l'intermédiaire d'Amber, la fille ainée de la famille. Elle est la narratrice de cette ligne et c'est par ses yeux que nous découvrons la petite famille unie autour de la mère, Nancy et du manoir des Cornouailles, le Manoir des Lapins Noirs. Là-bas, la vie est calme, paisible, comme arrêté. Mais durant Pâques 1968, le drame arrive, Nancy décède suite à un accident de cheval alors qu'elle était partie à la recherche de Barney, le plus jeune des fils. Pour palier l'absence de la mère, et sous la pression de la société, le père finit par ramener à Noël celle qui deviendra la belle-mère des enfants, Caroline, ainsi que son fils, Lucian. Petit à petit, Caroline tente d'effacer le souvenir de Nancy du manoir et de la vie des Alton, se battant régulièrement contre Toby, le jumeau d'Amber. De son côté la jeune fille est partagée entre son frère et Lucian, dont elle tombe petit à petit amoureuse.

De nos jours, Lorna et Jon vont se marier. Ils cherchent la maison de leur rêve pour la cérémonie, ou plutôt celle de Lorna, qui veut à tout prix que cela se passe en Cornouailles. Lorsqu'elle tombe sur Pencraw, le manoir aux Lapins Noirs, elle sait que c'est là qu'elle veut se marier. Elle est attiré par la maison. Petit à petit, elle va découvrir que Pencraw et elle sont liés. Et que tout à à voir avec ce qu'il se passe en 1969 (alors non, je ne spoile pas, hein, on s'en doute depuis le début, sinon, il n'y aurait pas deux lignes temporelles).

J'ai adoré la ligne du passé pour plusieurs raisons. Déjà pour son ambiance. Elle a un côté doucereux, nostalgique, empreint de non-dits et de silence. Même si Amber est entourée de sa famille, elle reste seule, trop vieille pour rester avec Barney et Kitty, les deux plus jeunes Alton, s'éloignant de plus en plus de son jumeaux tandis que Caroline prend plus de place dans leur vie. Tout est raconté avec une certaine justesse, une écriture qui n'en fait jamais trop, jamais peu. On se voit dans la tête d'Amber, bien trop jeune pour supporter le poids que le décès de sa mère lui a collé sur les épaules. Et puis, soudain, il y a l'espoir, la lumière et avec elle les ombres. Parce qu'il n'y a pas d'ombre sans lumière et inversement. Lucian est les deux et leur histoire lui fait autant de bien que de mal, à cause de Toby. Toby est peut-être le personnage qui finalement me parle le plus dans ce roman. Le garçon totalement dépassé que personne n'écoute, que tout le monde craint. Il a un côté presque attendrissant que je ne saurais vraiment expliquer. Peut-être sa partie trop rebelle et tout le côté fragile que cela révèle en lui. 

Et puis, il y a Caroline, la belle-mère qui m'a aussi marqué. Caroline qui marque d'ailleurs quelle que soit l'époque, puisqu'elle est l'un des personnages a apparaitre dans les deux lignes temporelles. Caroline que l'on voit comme la méchante belle-mère en 1969 et dont on ne peut que se demander les vrais motivations de nos jours. C'est le genre de personnage ambigus que j'adore. Caroline, c'est la femme qui retrouve son premier amour mais qui doit composer avec la défunte femme de celui-ci. Or, elle ne sait pas comment s'y prendre. Elle est égoïste (ça se ressent beaucoup à la manière dont elle traite son propre fils), pourrie et en même temps, elle ressemble presque à une enfant qu'on a laissé de côté et qui se venge de ça. Vraiment les personnages de la ligne du passé ont tous cette subtilité, ce petit truc qui fait qu'ils sont intéressant à suivre, qu'on les plaindrait presque tous, même Caroline.

Or, ça, on ne le retrouve pas dans la ligne présent. Bien sûr, Lorna a une histoire pas forcément toute simple avec la disparition de sa mère, son adoption, les questions qu'elle se pose sur ses deux points. Mais elle n'a pas l'épaisseur d'Amber par exemple. Le fait qu'elle ne soit pas narratrice mais personnage point de vue n'y est peut-être pas pour rien. Son histoire à elle y perd beaucoup, je trouve. Sans parler du fait qu'il n'y a finalement que elle qui existe dans cette partie avec Caroline. Les autres personnages, Jon ou Endellion sont assez peu exploités au final. Et puis, forcément, on se doute rapidement du lien entre Lorna et les évènements de 1969. Et si finalement, cette ligne-là clôture d'une jolie manière l'histoire du Manoir aux Lapins Noirs (oui, j'ai eu les larmes aux yeux, à la fin, que se soit dans la partie passé ou dans la partie présent), elle reste pour moi peut-être un peu de trop (elle n'apporte de réponse que sur la fin)

Au final, ce n'est pas tout à fait un coup de cœur mais presque. J'ai adoré l'ambiance du roman, ce côté assez mystérieux que fait planer les révélations de la partie présent sur la partie passé, ce manoir hanté par Nancy Alton et les non-dits. Il y a effectivement un minuscule côté Rebecca dedans mais pas comme on le pense. C'est un livre passionnant, à lire avec un bon thé au coin du feu (je rêve d'avoir une cheminée) sous un plaid (et ça même s'il se passe en grande partie en été). Je recommande vraiment (et ma maman aussi d'ailleurs !)

mardi 15 septembre 2020

Tomme 1, Fromages et Ténèbres, tome 1, Mell Jemsef et Fanny Damiens

J'ai pris ce roman lors de je ne sais plus quelle opération où le titre est apparu et a fait tilt dans ma tête. Pas parce que, comme je l'ai appris avant de le lire, c'est le titre d'une quête du Witcher 3 (auquel je n'ai donc jamais joué), mais parce que ça parle fromage. Comme quoi, parfois, il en faut peu...

Tomme 1, Fromages et Ténèbres, tome 1, Mell Jemsef et Fanny Damiens

Editeur : Edition Sharon Kena
Collection : 
Année de parution : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez l'humour déjanté
- Vous voulez des enquêtes policières
- Vous voulez du fantastique

A ne pas lire si :
- Vous voulez un ouvrage qui se prend au sérieux

Présentation de l'éditeur : 

– Dans une contrée lointaine…
– C’est pas si loin, c’est à six heures de chez toi. 
–T’as déjà passé six heures dans un bus ? Bon, je disais...vivait une jeune fille. Un jour, elle libéra un dragon de la prison dans laquelle il était enfermé depuis deeees siècles ! Mais la créature maléfique allait avoir besoin de la jeune fille pour l'aider à rassembler ses pouvoirs…
– Tu racontes mal ! Laisse-moi faire ! « En Auvergne, un psychopathe sur deux attend de recevoir l’étincelle qui le fera basculer du côté du crime. Au FBI-2, les enquêteurs mangent de la truffade à tous les repas… A qui profite ce business ! Et euh… »
– Non mais, n'importe quoi !
– Bon, j'abrège ! Crimes, enquêtes, fromages, dragon, pucelle... Voici leur histoire !
– Ta-dam ! »

Mon avis

Avouez que cette quatrième de couverture vous donne envie. Personnellement, je l'ai trouvé tellement étrange et absurde que je me suis dit qu'il me fallait le roman. Je sais pas, ça m'a parlé de suite. Et comme j'ai enchainé pas mal de livre "sérieux" (j'entends par là pas vraiment humoristique), je me suis dit qu'il était temps de le sortir de la PAL (où il ne sera pas resté très longtemps finalement).

Dès que j'ai lu la première page, j'ai su que ça allait le faire entre lui et moi. Faut dire que commencer un roman par les paroles d'Isabelle a les yeux bleus, chanson culte des Inconnus (pour ceux qui connaissent pas, je vous laisse le lien du clip de la chanson avec interview du groupe), il fallait le faire. Ça donne direct le ton. Nous voici dans un roman où les autrices ont décidé de se faire plaisir et de faire plaisir aux lecteurs. Bon, par contre, si vous êtes nés après les années 80, je ne dis pas que vous allez tout comprendre. Ce n'est pas mon cas et forcément, j'ai kiffé.

Blue Dovergne est une étudiante qui n'en fout pas une. Chose qui énerve passablement son directeur de thèse qui l'envoie visiter les caves de Saint Nectaire de la région, pour y trouver des informations pour sa thèse. Bon grés, mal grés, elle obéit. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'en plein milieu des grottes, elle va libérer Tyrofob, un dragon millénaire, emprisonné dans une meule de fromage depuis des siècles. Or, le dragon cherche ses sept fragments de pouvoir, fragments qui ont pour effet de dévoiler aux être humains leurs pires pulsions. Blue n'a d'autre choix que d'aider le dragon à les retrouver, surtout si elle ne veut pas mourir. Ainsi, le duo va commencer à enquêter sur les pires crimes de l'Auvergne avec l'aide de Virgile, un policier local.

Le roman se divise donc en diverses enquêtes (trois pour être précise) à la recherche des fragments de Tyrofob. Chacune d'elles met en avant une ville auvergnate et son patrimoine. C'est une chose que j'apprécie, ayant passé un peu de temps l'été par là-bas durant pas mal d'année (coucou les cures pour l'asthme), et aimant particulièrement découvrir de nouvelles légendes et autres. Ainsi la première enquête se place à Gannat et nous parle de Sainte Procule, la seconde est à Thiers et concernera la coutellerie et la dernière est un peu plus fantastique, puisque nous aurons à faire aux fées. On ne s'ennuie pas et les trois enquêtes sont assez différentes les unes des autres pour ça (même si on reste sur un schéma similaire dans leur résolution). D'ailleurs, si le roman ne se prend pas toujours au sérieux, les enquêtes, elles le sont assez, sérieuse. Je veux dire par là qu'elles sont réfléchies, que rien ne manque et qu'on ne se retrouve pas avec une résolution trop facile. 

Ce côté sérieux, style série américaine, est contrebalancé par l'humour mordant des autrices et les références à la culture des années 80 et 90. J'ai souvent ricané durant ma lecture. Il faut dire que leur humour est assez proche du mien sur bien des points et ça aide pas mal. C'est souvent bien vu, bien placé et tellement inattendu parfois que je n'ai pas pu m'empêcher de m'esclaffer. Je peux vous dire que ça fait un bien fou. Surtout, l'humour est plutôt bien dosé à mon gout. Il est là pour que les autrices se fassent plaisirs mais sans jamais être de trop ou trop lourd (quoique). Moi qui ne soit pas une fan inconditionnelle des livres humoristiques, je me suis régalée ici.

Et forcément, les personnages ont aussi une bonne place dans ce qui a été un coup de coeur (oui, voilà, je l'ai dit). Déjà, ils ont tous un nom ayant rapport avec du fromage (on reste dans la thématique tout le long, c'est génial), ensuite, ils sont tous plus barré les uns que les autres. Blue est une jeune femme qui se définie comme une geek légérement asociale (et qui plus est, vierge, comme Tyrofob le fera remarquer de manière fort peu élégante). C'est le genre d'héroïne à qui ont peu facilement s'identifier. Le dragon est un être psychopathe qui ne pense qu'à lui, complètement à la ramasse sur les subtilités du langage de nos jours (monsieur ne comprend pas les métaphores par exemple), a une peur bleu de n'importe quel fromage et s'avère complètement dingue de Blue alors qu'il veut la tuer. A côté d'eux, Virgile, le policier, semble presque normal. Il contrebalance le duo et n'hésite pas à mettre en boite Tyr dès qu'il peut (et surtout dès que l'autre ne le fait pas). Ce trio fonctionne bien et j'avoue avoir hâte de connaitre la suite pour voir comment ça va se dérouler entre eux (parce qu'on en apprend à peine un peu sur Virigile et je suis sure qu'il a un rôle plus important que ça à jouer dans le truc). Quant aux personnages secondaires, ils sont à l'image du livre, souvent délurés et particulièrement succulent. 

Au final, j'ai adoré ma lecture. Son seul défaut reste sa rapidité. J'aurais bien passé plus de temps avec Blue et Tyr. J'espère me prendre la suite rapidement, parce que je veux savoir comment ça va se passer entre nos deux héros. Et puis, on a besoin, vraiment, de livre comme ce Tomme 1 de Fromages et Ténèbres, qui ne se prend pas au sérieux et qui fait un bien fou. 

samedi 12 septembre 2020

L'Ours et le Rossignol, Winternight, tome 1, Katherine Arden

Vous savez quoi ? Instagram est une source sans fin de souhait livresque. C'est pire que les blogs ou Livvradict. Si ça permet de faire de jolies découvertes, ça n'arrange pas du tout mon porte-monnaie. Bref, c'est donc sur Bookstagram que j'ai découvert cette série et que j'ai eu envie de la lire.

L'Ours et le Rossignol, Winternight, tome 1, Katherine Arden

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2020
Titre en VO : The Bear and the Nightingale
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 464

A lire si 
- Vous aimez les contes russes
- Vous aimez l'hiver

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à un conte sauce disney
- Vous n'aimez pas l'hiver

Présentation de l'éditeur : 

Au plus froid de l’hiver, Vassia adore par-dessus tout écouter, avec ses frères et sa sœur, les contes de Dounia, la vieille servante. Et plus particulièrement celui de Gel, ou Morozko, le démon aux yeux bleus, le roi de l’hiver. Mais, pour Vassia, ces histoires sont bien plus que cela. En effet, elle est la seule de la fratrie à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l’appel insistant des sombres forces nichées au plus profond de la forêt. Ce qui n’est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales.

Mon avis

J'avoue que j'aurais pris ce roman même sans Bookstagram en le voyant dans ma librairie. La couverture est juste trop trop belle (forcément, c'est une Aurélien Police). Et en plus d'être belle, elle va parfaitement avec l'intérieur du roman. On y retrouve toute l'ambiance de l'histoire en un seul coup d’œil. Elle a vraiment un côté très féerique, très conte. Bref, je l'aime beaucoup beaucoup. Et j'aime aussi beaucoup beaucoup ce début de trilogie.

Nous voici donc en Russie, en plein hiver. Dounia, vieille nourrice, raconte le conte de Gel aux enfants. Cette même nuit, Marina, l'épouse de Piotr lui annonce qu'elle est à nouveau enceinte, qu'elle veut cette fille et qu'elle veut qu'elle soit comme sa grand-mère. Or, la dite grand-mère était considérée comme une sorcière, une femme capable de voir les esprits. Et cela finit par arriver. Elle met au monde Vassilissa, dite Vassia, puis meurt. Ce que nous allons suivre, c'est l'histoire de Vassia, la fille capable de voir les esprits, la sorcière, la fille de l'Hiver.

Vassia, c'est la petite fille qui fuit les activités qu'on lui impose pour se rendre dans la forêt ou jouer avec ses frères, c'est celle que tout le monde aime mais que quand même il lui faudrait un modèle maternel pour être une "vraie" fille. Alors, Piotr va chercher une épouse à Moscou et les ennuis vont commencer. Il va ramener, plutôt contraint d'ailleurs, Anna, la fille du Grand-Prince que l'on dit folle. En fait, tout comme Vassia, elle voit les esprits, mais dans son esprit, ils sont les démons, là où Vassia les voit pour ce qu'ils sont. Il va aussi ramener un cadeau pour Vassia, un magnifique pendentif venant de Gel lui-même, la plaçant sous sa protection. Mais Dounia cache le cadeaux et Anna, comme les Belle-mères des contes, ne supportent pas Vassia. L'arrivée du père Konstantin, le nouveau prête du domaine, ne va rien arranger. Dans la forêt, l'Ours s'éveille et avec lui la peur et la mort. 

Le roman devient un immense conte russe où folklore et légende viennent se mêler. Il n'y a pas besoin de connaitre les contes ou le nom des esprits et dieux de la mythologie russe et plus particulièrement slave pour suivre. L'autrice a étudié la littérature russe et a vécu à Moscou. Elle connait un minimum son sujet et cela se sent. On ne se contente pas des contes les plus connues (Ivan et le loup n'est que nommé par exemple, tout comme Vassilissia la Belle). D'ailleurs, on en retrouve quelqu'un dans ce que vit Vassia elle-même. Concernant le Folklore, il est présent et pas qu'un peu donc. On retrouve forcément le Domovoï, l'esprit des maisons slaves, mais aussi une Roussalka ou encore le Liéchi (esprit de la forêt) et quelque autre. On ajoute à ça qu'une bonne partie se déroule l'hiver. Cela donne une merveilleuse ambiance au roman, assez froide et en même temps belle et poétique.

On ajoute à cela des personnages qui ne sont pas totalement cliché. Vassia est un savant mélange entre l'héroïne de conte et la jeune femme "normale". On retrouve en elle la fille un peu à l'écart du monde, celle qui n'est pas apprécié par sa belle-mère, qui n'est pas tout à fait belle mais qui a ce petit truc qui fait qu'on se retourne vers elle. Et puis, finalement, on se rend vite compte que Vassia, si on exclut le fait qu'elle voit les esprits, c'est une jeune femme comme les autres, peut-être à peine plus sauvage. C'est surtout quelqu'un de très lucide. Konstantin, lui, est un prête qui peint des icônes. Il voue sa vie à Dieu et à sa religion jusqu'à ce qu'il rencontre Vassia et Anna (Anna qui semble être un double miroir de sa belle-fille au final). A partir de là, rien ne va plus aller. Il va faire peur aux villageois, se sentir attirer par Vassia, sera frustré à mort par bien des choses et finira par se détourner sans s'en rendre compte de sa propre foi. Mais à côté de ça, je trouve que certains personnages auraient mérité d'être un peu plus développé, comme les frères de Vassia (il semble qu'on en sera plus sur Sacha dans le tome suivant) ou son père. Je sais bien que si on garde la notion de conte, ça reste finalement assez normal. Mais j'aime quand tout est devellopé. 

Une autre chose que j'ai apprécié et dont je n'ai pas encore parlé, c'est la religion et les mythes. Vassia vit dans un monde où les gens sont chrétiens (orthodoxe plus précisément) mais où ils croient encore aux esprits de la nature et des maisons. Ainsi les deux cohabitent et aucun ne semble prévaloir sur l'autre. Cela se voit dans la demeure de Vassia avec ses icônes bien présentes et les offrandes au Domovoï par exemple. Mais, c'est aussi une époque où les vieilles croyances commencent à disparaitre. Ainsi, Anna pense que les esprits qu'elle voit sont des démons qui lui veulent du mal. L'arrivée de Konstantin à Lesnaïa Zemlia, le  village de Vassia, va tout changer. On va se retrouver avec une dualité entre les deux croyances qui n'a rien de bon. J'ai aimé la manière dont tout cela est mené par l'autrice. Jamais elle ne va mettre l'un en avant plus que l'autre dans les croyances de Vassia. Les deux sont importants. J'apprécie beaucoup ce message, cette manière de voir (mais je pense que ça vient tout bonnement de ma propre spiritualité)(du coup, le roman fait partie de ces livres de fantasy, à l'instar de Terremer de Le Guin, qui nourrissent mon moi intérieur).

Au final, c'est un presque coup de coeur. Presque parce que je le trouve parfois un peu lent, surtout vers le début. J'ai aimé son ambiance, son folklore, ses personnages. C'est une magnifique découverte et j'attends à présent impatiemment que le second tome sorte en poche (la série est finie en GF, chez Denoël). N'hésitez surtout pas à plonger dans cette forêt russe, vous ne serez pas déçu !


lundi 7 septembre 2020

La Traque, L'éveil de l'Ombre, tome 1, Tiphaine Levillain

J'ai récupéré cet ebook il y a quelques temps et j'étais pressée de le lire. Je suis l'autrice sur instagram et j'apprécie faire un tour sur son blog. Du coup, j'avais très envie de la découvrir.

La Traque, L'éveil de l'Ombre, tome 1, Tiphaine Levillain

Editeur : Tiphaine Levillain
Collection : /
Année de parution : 2020
Format : AZW

A lire si 
- Vous aimez les road-trip
- Vous voulez du mystère

A ne pas lire si :
- Vous aimez quand ça prend son temps

Présentation de l'éditeur 

 Jill est chasseuse d’Ombre : elle piste, traque et tue les démons qui parcourent le monde, en échange de quoi elle se trouve sous la protection de la Lumière. Sa vie suit une routine solitaire bien huilée et millimétrée dans laquelle elle se plaît… jusqu’à ce qu’elle capte la trace d’un nouvel ennemi. Ce dernier prend alors un malin plaisir à la mener par le bout du nez de ville en ville, du Canada au Montana. Jill doit désormais apprendre à travailler en équipe pendant que les sombres révélations s’enchaînent.

Betty est aux anges : elle a la chance de participer à un chantier archéologique non loin de Londres en compagnie d’Andrea, sa meilleure amie, et de Thomas, l’homme qu’elle aime secrètement depuis des années. Tout bascule quand elle déterre un coffre contenant une étrange sphère noire. Deux influences extérieures tentent de la manipuler et elle décide finalement de la ramener chez elle. Lorsque Thomas se fait posséder par un démon et dérobe la sphère noire, Betty plaque tout pour essayer de le retrouver et de le sauver à temps.

Deux chemins, deux routes, deux avenirs incertains. Les choix que feront Jill et Betty pourraient bien déterminer qui sortira vainqueur de cette guerre entre l’Ombre et la Lumière…

Mon avis

Je ne savais pas trop vers quoi j'allais en prenant ce roman. Je suis l'autrice depuis peu et elle avait déjà sorti le roman à ce moment-là. Mais, je pense qu'à force vous me connaissez, entre la couverture bien mystérieuse et des démons, je ne pouvais pas résister. Et j'ai eu bien fait. 

La traque nous entraîne à la suite de Betty et Jill, deux jeunes femmes que tout semble opposé. Betty est londonienne, étudiante en archéologie et amoureuse de son meilleur ami. Alors qu'elle, Thomas  et Andrea, une copine, participe à des fouilles, elle va trouver un coffre contenant une étrange sphère noire. Sans trop comprendre ni comment ni pourquoi, elle vole le coffret et le ramène chez elle. A partir de là, rien ne va plus. Thomas se fait posséder, elle découvre alors que les démons existent et qu'elle fait partie d'une ancienne famille de Chasseurs d'Ombre. Pour sauver Thomas, elle va devoir découvrir qui elle est et suivre la sphère. Or, la dite sphère, portée par le jeune homme, se barre au Canada où vit Jill Parker. Jill est une chasseuse d'Ombre, descendante d'une lignée importante et ultra connue. Elle aime la vie routinière et solitaire qu'elle mène. Jusqu'au mariage de sa meilleure amie. Outre sa rencontre avec Niklas, attirant chasseur dont elle ne sait finalement pas grand chose, elle va se lancer à la poursuite de la sphère dès que celle-ci va mettre un pied dans son territoire. Les trois chasseurs d'Ombre vont alors avoir fort à faire pour empêcher l'Ombre et ses démons de gagner la guerre.

Il y a beaucoup de chose que j'ai apprécié dans ce roman. Déjà, l'univers. L'Eveil de l'Ombre, c'est de l'Urban qui se déroule à notre époque. On s'y sent donc presque comme chez nous, si ce n'est la bataille qui se joue entre la Lumière et l'Ombre. Une bataille qui semble fort manichéenne et pas mal calqué sur la religion avec Dieu et ses anges, contre l'Ombre et ses démons. Or, ça, c'est en apparence. Un peu comme dans un Buffy contre les vampires où tout n'est pas blanc ou noir, la Traque présente un univers loin d'être binaire. Oui, nous avons des références presque biblique mais pas tout à fait. Personnellement, c'est le genre de chose que j'aime bien. Simple sans l'être. De quoi nous faire un peu réfléchir sans nous prendre la tête. Outre le fameux combat Lumière/Ombre, on retrouve aussi de la sorcellerie, offrant une sorte de troisième voix entre les deux (oui, enfin, pas tout à fait, mais presque).

Ensuite, il y a les personnages. Je m'attarde de plus en plus sur les faiblesses des personnages en ce moment. Je pourrais vous dire que Jill est une femme forte qui se bat dans un univers carrément monstrueux mais en fait, ben pas du tout. Oui, elle se démerde particulièrement bien une arme à la main, mais franchement ce n'est pas ce qui fait Jill. Moi, j'en ai surtout retenue ses faiblesses, sa solitude, son manque de confiance en soi et en les autres, sa fragilité. Et c'est ce que j'ai aimé chez elle, parce qu'elle est humaine avant tout (d'ailleurs, je parlais de Buffy un peu plus haut, mais c'est un peu la même chose, les deux personnages me plaisent justement parce qu'elles sont avant tout humaine et pas juste des badass girls). Il en va de même pour Betty. Pour Nicklas, c'est un peu plus compliqué. Déjà parce qu'à l'inverse de Jill et Betty, il n'est pas personnage point de vue. Cela l'entoure d'une certaine aura de mystère qu'il entretient plutôt bien. On ne le voit que par les yeux des deux jeunes femmes. Bon, j'avoue que ce qu'on en voit me plait beaucoup aussi. Mais je trouve que l'autrice en dit toujours ou trop ou pas assez sur lui et je ne sais trop sur quel pied danser.

Et puis, il y a l'histoire. En fait, la Traque est assez classique dans son genre. L'autrice n'invente rien, elle se sert de trope que tout le monde ou presque connait. Est-ce gênant ? Absolument pas. L'intrigue est agréable à suivre et pleine de surprise. J'ai apprécié le changement de point de vue entre Jill et Betty qui permettent de voir les choses de différentes manières, entre une Jill qui en sait trop (et finalement trop peu aussi) et une Betty qui découvre tout cet univers. Je regrette par contre que ça aille parfois un tout petit peu trop vite pour moi. Je pense surtout que pour ces points-là, j'aurais peut-être plus de réponse dans le second tome.

Au final, j'ai beaucoup aimé ce premier tome. Il est entraînant, surprenant, sombre, parfois amusant, souvent mystérieux. Il se lit particulièrement bien grâce à des personnages attachants. J'attends avec impatience le second tome à présent. 


mercredi 2 septembre 2020

Six of Crows, Leigh Bardugo

Tandis que la Neuvième Maison de l'autrice est en train d'inonder toute la sphère littéraire SFFF (en même temps, les éditions de Saxus ont fait un boulot de dingue dessus), je me lance enfin dans les écris de l'autrice et plus particulièrement dans son Grishaverse (univers regroupant déjà trois séries chez elle). Pour ça, j'ai choisi Six of Crows et son corbeau en couverture (je suis clairement influençable dès que je vois un corbeau).

Six of Crows, Leigh Bardugo

Editeur : Le livre de poche
Collection : 
Année de parution : 2017
Titre en VO : Six of Crows
Année de parution en VO : 2015
Nombre de pages : 576

A lire si 
- Vous aimez quand on vous mène un peu en bateau
- Les flashback ne vous font pas peur
- Vous voulez plein de rebondissement

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas les flashback
- Vous voulez quelque chose de linéaire

Présentation de l'éditeur : 

Ketterdam : une ville grouillante de malfrats où tout s’achète si on y met le prix. Ce principe, personne ne l’a fait autant sien que Kaz Bekker, dit « les Mains Sales ». Quand le voleur se voit offrir une mission impossible mais qui le rendra riche, il réunit son équipe : un soldat assoiffé de vengeance, un tireur d’élite accro au jeu, un jeune fugueur des beaux quartiers, une espionne défiant les lois de la gravité, et une Grisha aux puissants pouvoirs magiques. Six dangereux hors-la-loi seuls capables de sauver le monde – s’ils ne s’entretuent pas avant...

Mon avis

J'ai résisté pendant un bon moment avant de me plonger dans ce roman. J'avoue qu'il me faisait de l’œil depuis quelques temps, mais je n'avais pas tout à fait envie de me lancer dans une série plutôt jeunesse/YA, même si elle est courte. Mais là, le moment était venu. Alors, c'est parti (et je peux direct vous dire que je regrette un peu de ne pas avoir acheté sa suite en même temps que lui).

Bienvenue dans la somptueuse cité de Ketterdam. Enfin somptueuse, c'est peut-être le cas, mais en réalité, nous n'en serons pas grand chose. Parce que, comme dans toute cité marchande et prospère qui se respecte, le beau cache surtout les quartiers plus populaires où la pègre règne en maitresse. Et c'est là que nous allons rencontrons Kaz Brekker, le plus jeune chef de gang (enfin pas tout à fait, mais il tire les ficelles, donc c'est tout comme) de la ville. A pas même dix-huit ans, le jeune homme est un voleur hors pair et un cerveau incroyable. Sa réputation n'est plus à faire. Et c'est pour ça qu'on vient le chercher pour une mission suicide. Il doit retrouver un scientifique, créateur d'une drogue pouvant donner une force surhumaine à n'importe quel Grisha (des sortes de sorcier dans cet univers) afin de sauver le monde. Il va alors monter l'équipe parfaite pour cette mission et tout mettre en oeuvre pour la réussir (mes résumés sont toujours aussi clair dites donc...).

Je savais à peu prés à quoi m'attendre avec ce roman. Il est sorti depuis cinq ans et il fait toujours autant parler de lui. Il apparaît régulièrement sur mon fils instagram ou sur les blogs que je peux suivre. Je savais déjà, donc, qu'il avait beaucoup de chance de me plaire, et pas seulement à cause de son corbeau sur la couverture. Six of Crows, c'est pas mal d'action, des personnages à fort caractères, des manigances à tout va et une histoire qui tient plutôt bien la route, le tout menait par une écriture plutôt percutante, je dirais. En vrai, ne me manquait plus qu'à savoir si oui ou non, j'allais accrocher aux personnages, et plus particulièrement à Kaz, vu que c'est quand même lui qui est mis en avant dans les quatrième des diverses éditions. Sachez que oui, j'ai accroché avec lui et que non, il n'est pas l'unique narrateur du roman (et je dirais même qu'il n'est pas le principal narrateur en plus de ça). Et cette décision d'en faire le héros mais pas le narrateur principal, personnellement, j'aime beaucoup. Parce qu'on le découvre à travers les yeux des autres, ce qui le rend encore plus mystérieux que ce qu'il n'est. Ce qui permet aussi à l'autrice de distiller plus facilement les informations et d'induire en erreur aussi bien ses personnages que le lecteur.

C'est d'ailleurs quelque chose que j'ai beaucoup apprécié dans le roman. On ne sait presque jamais où on va vraiment. On s'en doute mais j'ai failli me faire avoir plusieurs fois (je me suis faite avoir une fois ou deux d'ailleurs). A presque chaque rebondissement, le lecteur peut être surpris. Après, je connais les ficelles et je n'ai pas toujours été surprise. Le personnage de Kaz est un manipulateur incroyable mais finalement prévisible sur certains points. D'ailleurs, les rares fois où il est perso point de vue, c'est pour ne pouvoir montrer les rares moments où il ne manigance pas tout (en plus d'avoir ses flashback, chose qui apparaît pour tous les personnages point de vue). 

Ce n'est pas le seul personnage que j'ai apprécié. Ils sont tous fort sympathique à suivre et j'ai eu un petit faible pour chacun d'eux (chose rare, surtout avec six personnages principaux). Bon, aller, j'ai quand même eu une petite préférence pour Wylan et le couple Nina et Mathias. Je trouve que Leigh Bardugo n'en a pas trop fait avec eux. Ils ont beaucoup de failles, des passés pas toujours simples et pas mal de secret aussi. Ce ne sont pas des super-héros même si certains sont plus forts dans certains domaines que d'autre. Par contre, je regrette parfois de trop nombreux flashback qui leur enlève quelques secrets et qui parfois sont un peu mal placé (disons plutôt mal identifié, il m'est arrivé de me demander ce qu'il se passait d'un coup parce que pas de séparation entre présent et passé).

Concernant l'intrigue, je n'ai dons pas été déçue vu les multiples rebondissements même si certains sont peut-être un peu trop téléphoné. Pour les personnages, l'équipe fonctionne parfaitement parce qu'ils sont assez différents pour avoir chacun leur place. Cela rend le roman agréable à suivre, même si je déplore les flashback parfois mal foutu (ils restent tous intéressant et sont là pour faire avancer l'histoire et les personnages mais j'aurais vraiment voulu les voir mieux séparé du reste (un saut de ligne en plus n'aurait pas fait de mal)). Et puis, il y a cette fin qui donne clairement envie de se jeter sur le second tome (que je n'ai donc pas dans ma bibliothèque, ce qui m'embête un peu quand même).

Du coup, ce Six of Crows est un presque coup de cœur qui me fait découvrir une autrice qui m'a l'air fort sympathique (et qui pourrait bien finir par me faire craquer pour la Neuvième Maison). Je pense me pencher un peu plus sur son cas et lire une bonne partie du Grishaverse (quand j'aurais le temps, ce qui n'est pas pour de suite)