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jeudi 6 octobre 2022

Le livre jaune, Michael Roch

 De Michael Roch, je connais surtout les textes pulps qu'il a fourni à Walrus (la maison d'édition me manque d'ailleurs, j'aimais énormément ce qu'elle proposait)(et ça même si la plupart des auteurs et de leurs ouvrages ont retrouvé une maison). Il était temps que je m'attaque à ces autres textes et c'est donc chose faite avec ce Livre Jaune qui n'est pas du tout comme je le pensais.

Le livre jaune, Michael Roch

Editeur : Mü
Collection :  /
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 142

A lire si : 
- Vous aimez l'univers Lovecraftien
- Vous aimez l'introspection 

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à de l'horrifique (à cause du Roi en jaune)

Présentation de l'éditeur : 

Un pirate s’échoue sur les rivages de Carcosa, la Cité d’Ailleurs. Persuadé d’être mort, il est amené au Roi en jaune, hanté par le souvenir de ses amours. Ce dernier lui propose de revenir à la vie s’il parvient à le débarrasser de sa malédiction.

Mon avis

Autant le dire de suite, je n'ai pas lu ce à quoi je m'attendais. Et c'est peut-être tant mieux. En fait, je ne sais pas trop quoi penser de ma lecture à cause de ça. Le problème vient de la quatrième de couverture qui met l'accent sur Carcosa et le Roi en Jaune. Les deux proviennent d'un recueil de nouvelles de fantastique et d'horreur de  Robert W. Chambers. Lovecraft y fait souvent allusion, et on retrouve dans ses textes Hastur, le roi en jaune ou le signe jaune. Il n'a pas été le seul d'ailleurs à y faire allusion, on retrouve certains point et personnages des nouvelles de Chambers chez d'autres. Souvent, c'est dans un registre plutôt horrifique d'ailleurs. Donc, pour moi, on allait avoir une novella allant dans le même sens. Ca me paraissait logique. Bon, il s'avère que la logique et moi, ça fait souvent deux et que Michael Roch a prit un tout autre parti, tout aussi intéressant.

Sauf que, le truc, c'est que je ne sais pas comment vous décrire tout ça. Déjà, je ne m'amuserais pas à en faire un résumé comme je le fais d'habitude parce que ça serait gaché votre lecture. Ensuite, j'ai comme l'impression que le texte ne sera pas tout à fait le même pour chaque lecteur. L'auteur nous entraine vers une certaine introspection avec son histoire. Ce n'est pas juste celle de ce pirate qui va tenter de revenir à la vie . Non, c'est une sorte de conte philosophique qui va entrainer le lecteur à se questionner sur plusieurs notions, l'amour, la vie, la mort mais aussi l'enferment, la solitude et j'en passe. Du coup, le récit se fait intime, aussi bien pour son personnage principal que pour le lecteur. Et j'avoue que parfois, j'ai eu un peu de mal à suivre les concepts que l'auteur met en avant. Par contre, comme souvent avec ce genre de texte, l'état d'esprit du lecteur entre en compte et je n'avais peut-être pas la concentration nécessaire. 

Mais si je n'ai parfois pas été d'accord avec ce que voulait dire l'auteur, je dois avouer que j'ai adoré sa plume. Clairement, pour moi, c'est un des gros points forts du roman. Le récit est poétique, enlevé, rythmé comme il faut. C'est super sympa à lire et je regrette presque de ne pas l'avoir fait à voix haute. Et je ne parle même pas de la richesse du langage. Franchement, ce sont quasiment 150 pages maitrisé de bout en bout qu'on lit là. Et vu le voyage que l'on va suivre, c'est des plus agréables. On entre dans l'onirisme sans toutefois se perdre dans le récit. Non, vraiment, la maitrise est là. Peut-être parfois un peu trop, rendant parfois le récit trop linéaire pour moi surtout dans les parties purement onirique. Mais ce n'est qu'un détail, vraiment.

Et puis, il y a l'univers de la novella et les références qui s'y trouvent. Bien entendu, il y a Chambers, avec le Roi en jaune, Carcosa ou encore le signe jaune (qui sépare les diverses parties du texte)(d'ailleurs, il n'y a pas de partie un à ce texte, chose que je trouve plutôt amusante en fait)(pour moi, c'est parce que la partie un, c'est la mort du capitaine). Mais il n'y a pas que ça et je suis sûre que j'en ai raté un paquet mais forcément, on retrouve Lovecraft, Dante aussi. Et puis il y l'identité de notre pirate qui m'a forcément bien fait plaisir (je n'en dirais pas plus mais ceux qui me connaissent doivent savoir pourquoi) et qui font apparaitre sa figure sous une autre lumière plutôt appréciable, je dois dire.

Au final, ce fut une découverte intéressante. Je pense que je le relirais dans quelques temps, pour mieux le comprendre. Je pense d'ailleurs qu'il fait parti de ces textes qui ont besoin d'être relu pour mieux les appréhender.

jeudi 28 avril 2022

Le temps Fut, Ian McDonald

 Dès que je vois un livre de la collection une heure lumière à la médiathèque, je me jette dessus. C'est donc ainsi que le Temps Fut a débarqué dans ma PAL alors même que je n'ai pas lu la quatrième de couverture. De toute façon, pour le moment, aucun livre de la collection ne m'a déplu. Je vois pas pourquoi ça arriverait.

Le temps Fut, Ian McDonald

Editeur : Le Bélial
Collection : Une heure Lumière
Année de parution : 2020
Titre en VO : Time Was
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 144

A lire si :
- Vous aimez les enquêtes (mais pas forcément policière)
- Vous aimez les voyages dans le temps

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose qui ne soit pas prévisible

Présentation de l'éditeur : 

Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d’un confrère. Un recueil, Le Temps fut, qui s’avère vite d’une qualité littéraire au mieux médiocre… En revanche, ce qui intéresse Emmett au plus haut point, c’est la lettre manuscrite qu’il découvre glissée entre les pages de l’ouvrage. Pour le bouquiniste, tout ce qui peut donner un cachet unique et personnel à un livre est bon à prendre. Il se trouve ici en présence d’une lettre d’amour qu’un certain Tom adresse à son amant, Ben, en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale. Remuant ciel et terre – et vieux papiers – afin d’identifier les deux soldats, Emmett finit par les retrouver sur diverses photos, prises à différentes époques. Or, la date présumée des photos et l’âge des protagonistes qui y figurent ne correspondent pas… Du tout.

Mon avis : 

Vous le savez, j'aime la collection une heure lumière. J'aime les novellas, les formats courts mais pas trop non plus. J'aime aussi beaucoup les couvertures d'Aurélien Police. Bref, je regarde rarement les quatrième de couverture de cette collection, préférant avoir la surprise de ce que je lis. Cette fois, me voilà embarquer à la suite D'Emmett Leigh, bouquiniste, qui vient de dénicher un recueil de poèmes plutôt mauvais  mais où se cache une lettre manuscrite. Il va chercher qui sont les deux correspondants. Ce dont il ne se doute pas, c'est qu'il va bien retrouver leur trace mais à des dates qui ne semblent pas du tout correspondre à l'âge que devrait avoir Tom et Ben, les deux amants de la lettre... 

Vous voulez quel est le défaut de cette novella ? Son format. C'est couillon quand même. Mais pour moi, elle aurait peut-être mérité un peu plus de pages, et quelques explications moins abrupte, plus particulièrement du côté de Tom et Ben. Parce que, tout comme Emmett, je me suis un peu attaché à ce couple, que l'on découvre lors de rare chapitre narré par Tom. Or, de part le format, l'auteur va vite sur certain point que moi, lectrice, j'aurais voulu voir un peu plus développés. Mais c'est le jeu. Parce qu'à côté de ça, j'ai plutôt apprécié.

J'ai aimé suivre Emmett, suivre son enquête pour découvrir qui étaient Tom et Ben, puis juste qui ils sont et pourquoi on les retrouve dans divers conflits à des âges qui ne correspondent pas du tout. J'ai apprécie que cette quête se mêle aussi à sa vie privée, que l'on découvre un peu plus l'homme et pas juste le bouquiniste. En 150 pages, c'était pas donné. L'auteur a su faire ça avec brio, ne nous laissant pas juste avec une étrange enquête. Par contre, il a moins su le faire du côté de Tom, comme je le disais dans le paragraphe précédent, mais je pense que c'était aussi voulu, garder un certain mystère pour ne pas tout dévoiler. Or, il en devoile tout de même pas mal et j'ai su la fin après avoir lu une dizaine de pages. Ça, il me semble que finalement, c'est aussi fait exprès, en un sens. Ça ajoute un peu de piment à la nouvelle, puisqu'on se demande comment Emmett va comprendre, et quand aussi. Il est juste un peu plus long à la détente que son lecteur. 

J'ai apprécié le style, aussi. Bon, j'avoue que parfois, ça m'a semblé un peu déséquilibré. Je ne sais pas comment vous dire ça mieux. On a des passages parfois très lent, un peu long et puis, d'un coup, pouf, tout se dévoile ou presque. J'ai lu les dernières pages dans coup là où parfois, je me suis un peu ennuyée au début (mais ennuyée n'est pas tout à fait le bon mot). A côté de ça, il y a un côté parfois poétique plutôt bien vu, surtout quand on passe de l'histoire d'amour entre Tom et Ben aux horreurs de la Guerre qu'ils sont obligés de vivre plusieurs fois.

Enfin, il y a donc la fin, que j'ai vu venir mais que j'ai apprécié lire. J'avais envie de voir comme l'auteur s'en sortait avec ses voyages dans le temps, un thème que j'apprécie assez. Comment il allait faire pour gérer les paradoxes et les lignes de temps. C'est toujours interessant à découvrir et ici, je ne suis pas déçue (même si, une fois encore, j'aurais voulu en apprendre un peu plus).

Pour finir, j'ai donc apprécié ma lecture. Le livre n'est pas parfait, il aurait mérité quelques approfondissement pour moi mais franchement, c'était vraiment sympa à lire. Encore une fois, la collection ne m'a pas déçue. Je pense même que je vais me pencher un peu plus sur l'auteur que je ne connaissais pas du tout jusqu'à présent.

mercredi 20 janvier 2021

Les Nombreuses vies de Stephen Leeds, Légion, Intégrale, Brandon Sanderson

 Alors que je me morfonds sur le fait que le quatrième tome des Archives de Roshar sort ce mois-ci  mais que je n'en suis qu'au troisième et qu'en plus, faudra que j'attende pour le quatrième afin de ne pas dépareiller ma collection, je me lance dans une autre lecture Sandersonnienne, l'intégrale de Légion. C'est une histoire qui me faisait de l'oeil depuis bien longtemps et je suis ravie de pouvoir enfin la lire.

Les Nombreuses vies de Stephen Leeds, Légion, Intégrale, Brandon Sanderson

Editeur ; Le livre de poche
Collection : fantasy
Année de parution : 2020
Titre en VO : The Many Lives of Stephen Leeds
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 505

A lire si 
- Vous aimez les personnages atypiques
- vous voulez des enquêtes un peu à la Sherlock Holmes.

A ne pas lire si :
- vous n'aimez pas le format novella

Présentation de l'éditeur :

« Je m’appelle Stephen Leeds et je suis parfaitement sain d’esprit. Mes hallucinations, en revanche, sont complétement cinglées. »

Stephen Leeds, surnommé Légion, est un être multiple : très intelligent, il peut apprendre n’importe quoi en très peu de temps, mais extériorise tous ses savoirs sous forme d’hallucinations, qui sont autant d’aspects de lui-même. Il vit reclus dans une grande maison, entouré de ces nombreuses entités hallucinatoires, toutes dotées de compétences hautement spécialisées. Il est riche, car il loue ses services à qui peut se les payer.

Mon avis

Comme je le disais, ça faisait un petit moment que j'avais envie de lire l'histoire de Légion. Bon, déjà parce que c'est un Sanderson, mais surtout que j'avais très envie de voir comment il allait faire d'un personnage souffrant d'un trouble de la personnalité comme la schizophrénie (salut le mot que je ne vais écrire qu'une fois parce que je sais pas l'écrire). 

Si vous êtes amateur de Marvel, vous devez déjà connaitre un Légion. Dans l'univers des X-men, les multiples personnalités du mutant possède chacune un de ses pouvoirs. Il ne peut donc les utiliser que s'il est investi par la personnalité les possédant. Dans l'idée, c'est un peu la même chose pour Stephen Leeds, le monsieur Légion de Sanderson. Chacune de ses personnalités (une bonne cinquantaine) possède un domaine de compétence. Sauf que lui n'est pas investit par elle. Non, il les imagine comme des personnes bien réelles, avec qui il communique et interagit. Il s'est parfaitement qu'elles ne sont pas réelles, cela ne l'empêche pas de le faire. Ce qui amène parfois à des situations assez étranges, quand des personnes réelles se trouvent dans la même pièce que lui par exemple. Mais attention, d'après lui, Stephen n'est pas fou (il explique plusieurs fois pourquoi) et sa schizophrénie semble être un "syndrome" allant avec une mémoire absolue et une grande capacité d'absorption des connaissances. En gros, Stephen est un génie qui compartimente ses connaissances en plusieurs aspects. Et grâce à ça, il loue ses services comme détective à qui peut se le permettre. 

C'est ainsi d'ailleurs que les trois novellas de l'intégrale s'articule autour d'une enquête. Dans la première, lui et ses aspects partent à la recherche d'un ingénieur et de son appareil photo révolutionnaire, capable de montrer le passé. Dans la seconde, c'est une histoire encore plus SF, où ils partent à la recherche d'un corps contenant des données des plus importantes. La troisième par contre est un peu plus personnelle pour Stephen et ne peut pas vraiment être lu sans les deux précédentes pour comprendre la psychologie de Leeds durant celle-ci. Car finalement, c'est surtout autour de lui et de son mental qu'on va se concentrer. Et c'est l'aspect que j'apprécie particulièrement. Je ne dis pas que les enquêtes ne sont pas interessantes, loin de là. J'ai adoré les suivre, surtout qu'elles ont chacune des sujets que j'apprécie assez, science, technologie et éthique. 

Mais avouons que les personnages restent le plus interessant. J'aime le traitement des aspects/hallucinations de Stephen. Je trouve ça plutôt bien foutu et intelligent. Les aspects ont réellement une personnalité bien différente chacun. J'ai adoré découvrir Ivy, Tobias, J.C., et les autres. Ils ont chacun un rôle bien défini, le remplisse parfaitement et interagisse de manière presque naturelle avec leur environnement (si celui-ci fait semblant de les voir et d'interagir avec eux). La plupart d'entre eux savent parfaitement qu'ils ne sont pas vraiment réels et pourtant, ils ont des familles, vivent leurs petites vies, partent en vacances etc... comme vous et moi. Tout cela semble parfaitement clair dans la tête de Stephen et plus particulièrement depuis Sandra. Or Sandra est un personnage dont nous ne savons quasiment rien si ce n'est qu'elle a aidé Stephen (et qu'il en est peut-être amoureux vu dont il en parle) durant les deux premières novellas. Elle est là, prend énormément de place (plus que les aspects parfois) mais on ne sait rien d'elle. Autant dire que son arrivée dans la troisième novella nous permet de mieux comprendre Stephen et ce qu'il se passe. Et puis, il y a Stephen, sa manière de voir le monde, à la fois réel et imaginaire, à s'intégrer au réel. Il ne voit pas forcément le monde comme une personne typique et ça fait un peu tout le sel de l'histoire. 

Je ne voudrais pas trop en dire pour ne pas spoiler les trois novellas et surtout la dernière. Du coup, je vais m'arrêter là. Mais si vous aimez les enquêtes policières bien menées, les personnages un peu particulier (les aspects ont une personnalité bien définis dont ils ne sortent jamais (ou presque), ainsi JC, par exemple est le marine de base comme on peut se l'imaginer), les dialoguent bien sentis, l'humour et une autre manière de voir les troubles de la personnalité (ici, ça aide le protagoniste, en faisant une sorte de super-héros), lisez cette intégrale (ou même juste une des novellas)(mais pas la dernières, les Illusions Dangereuses qui a besoin des deux autres pour moi). 

samedi 14 novembre 2020

Captive, Cindy Van Wilder

J'adore les écrits de Cindy Van Wilder, et ça, depuis les Outrepasseurs. Alors, lorsqu'elle a proposé en précommande sur sa newsletter sa dernière novella, je me suis dit, c'est parti. Dès que j'ai eu fini mon livre en cours, je me suis jetée dessus. 

Captive, Cindy Van Wilder

Editeur : Cindy Van Wilder
Collection : /
Année de parution : 2020
format : mobi

A lire si :
- Vous aimez bien Alice aux Pays des Merveilles
- Vous voulez frissonner un peu

A ne pas lire si :
- Vous aimez beaucoup Alice aux Pays des Merveilles 
- Vous n'aimez pas quand il y a de la violence

Présentation de l'éditeur :

Passer de l’autre côté du Miroir ne donne pas toujours accès au Pays des Merveilles…
Addie, jeune Londonienne, est brutalement enlevée un soir d’octobre. Propulsée dans un univers étrange, à la merci de créatures menaçantes qui la considèrent comme une « expérience », elle va devoir trouver le moyen de s’en sortir.
Pour elle-même comme pour son enfant à naître.

Mon avis

Je parlais en introduction des Outrepasseurs, et pour tout dire, nous n'en sommes pas tout à fait très éloigné. Si Captive ne se déroule pas dans le même univers, on y retrouve un élèment en commun qui n'est pas pour me déplaire et que je sais plutôt bien maitrisé par l'autrice. Bienvenu chez les fées, ces créatures cruelles et avides qui vivent de l'autre côté du miroir. Et mieux encore, d'après ce que j'ai compris, Captive n'est que le début de ce nouvel univers (j'ai hâte hâte de voir ce que ça va donner). Mais passons donc à la novella en elle-même.

Premier chose qui marque, et que je trouve super, ce sont les triggers warnings. Je fais parti des personnes qui apprécient savoir ce que je vais trouver dans un roman, surtout si ça touche certains points, certaines formes de violence. Alors, oui, je sais, trouver du sang, des meurtres et tout ça ne me dérange pas forcément dans un roman, par contre, lire un viol alors que je ne suis pas préparée, ou des scènes de tortures peu ragoûtantes, je suis moins pour. Sans parler du fait que certaines situations peuvent renvoyer le lecteur à sa propre souffrance. Du coup, avoir des avertissements (ici avant chaque chapitre, c'est aussi faisable avant le roman en lui-même comme le font les Editions de Saxus par exemple), je trouve ça particulièrement top. Et j'aimerai bien le voir plus souvent.

Addie est une jeune londonienne qui a déjà vécu l'enfer avec un compagnon violent. Elle s'en est sortie, à refait sa vie avec Idriss, est tombée enceinte. Tout va pour le mieux pour elle, loin de son ex, loin d'une vie dont elle ne voulait pas. Mais voilà qu'un soir d'Octobre, son passé lui revient méchamment à la gueule. Son ex s'est vengé, la livrant à une étrange organisation. Tout tourne soudain au cauchemar pour elle. On la fait passer à travers un miroir et la voilà dans un univers sombre et menaçant où le maitre des lieux la considère comme une expérience... Terrifiée, elle va pourtant tout tenter pour sauver son enfant à naitre.

Cindy Van Wilder nous livre une novella parfaite pour la saison. L'ambiance y est des plus flippantes, surtout, qu'à l'instar d'Addie, nous passons une bonne partie de notre lecture dans le noir, à entendre, entr'apercevoir, ressentir les mêmes choses qu'elle. Nous sommes plongés dans l'horreur avec elle, et ça fonctionne vraiment très très bien. L'univers dépeint n'a rien à voir avec Alice aux Pays des Merveilles et en même temps... Je trouve que ça correspond finalement assez à ce que l'on pourrait y trouver. Après tout, ne sommes nous pas chez les fées ? Avec l'autrice, on se doute bien qu'on n'a pas à faire à de gentilles créatures ailées et toutes mignonnes. Non, ce sont celles des vieilles légendes, celles de la Chasse Sauvage, des Cours souterraines, des elfes cruels. Personnellement, ce sont celles que je préfère et j'en suis plus que ravie. 

Mais surtout, ce qui m'a plus, c'est Addie. Addie et la manière dont elle va vivre tout ça, dont elle va s'en sortir. Parce qu'une fois passé de l'autre côté, elle va changer, forcément. Addie, ce n'est pas la femme forte qui affronte les choses droit dans les yeux. Non, elle est comme moi, comme vous. Elle n'a rien demandé, a peur plus qu'à son tour, est en détresse, est la victime de son histoire, pas son héroïne.  Elle fait partie de ces femmes que l'on n'entend encore que trop peu. Qui finisse par disparaitre même derrière le nom de leur meurtrier ou kidnappeur. D'ailleurs, l'autrice rend hommage à certaines victimes dans sa préface, que ce soit des personnes dont l'histoire a été effacé derrière celle de leur meurtrier ou simplement celles dont on n'entend pas ou trop peu parler. 

J'ai vraiment beaucoup aimé ce que j'ai lu. Je savais que ça me plairait (j'aime ce qu'écrit Cindy Van Wilder, j'aime aussi beaucoup la personne pour la suivre sur twitter). J'ai tout apprécié et j'en redemande encore (je pense que je pourrais être exaucée dans quelques temps, et j'en suis ravie). C'est une novella vraiment plaisante à lire (et flippante un peu aussi) et qui en plus, peut-être lu sur AO3 mais encore en le demandant à l'autrice (je vous met la page de Captive sur son site, pour plus de clarté la dessus). 

mardi 28 janvier 2020

L'ange de Nyckos, Eve Terrellon

J'ai quelques lectures bien entamées sur Wattpad mais beaucoup sont des textes en cours ou alors non fini et qui semble un peu abandonné par leur auteur (triste absolument pour certains). Par contre, j'ai fini l'ange de Nyckos, une novella fort sympathique. 

L'ange de Nyckos, Eve Terrellon

Editeur : Eve Terrellon
Collection : /
Année de parution : /
Format : Wattpad 

A lire si :
- Vous voulez un texte court
- Vous aimez l'ambiance des ateliers de peintre du quatrocento
- Vous voulez de la romance M/M

A ne pas lire si : 
- Vous voulez des scènes explicites

Présentation de l'autrice

Salvatore Gecatti, peintre renommé de la Florence du Quattrocento, est fasciné par son dernier modèle. La beauté du jeune homme n'a pourtant d'égale que sa froideur à son égard. Ainsi est-il stupéfait de découvrir la nature du pari engagé par celui-ci, auprès d'un de ses pires concurrents.

Mon avis

Si j'ai mis ce texte-là dans ma liste à lire sur Wattpad, c'est à grâce à Cindy Van Wilder qui en a parlé il y a quelques temps (et qui l'a aussi dans sa liste de lecture). Je sais que si elle a apprécié, il devrait en être à peu près de même pour moi (j'avoue suivre ses recommandations surtout en matière de lecture LGBT, elle tape souvent fort juste). Je suis ravie de l'avoir fait. 

L'histoire se déroule durant le Quattrocento, ce siècle qui a vu naître les grands peintres de la Renaissance italienne. C'est d'ailleurs l'un d'eux (fictif) que l'on va suivre durant cette novella. Salvatore Gecatti est donc peintre. Son travail est apprécié de tous, et plus particulièrement de Laurent de Médicis. Nous le découvrons dans son atelier, finissant sa dernière toile d'après modèle. Un modèle qui ne le laisse pas indifférent. Mais Sandro ne semble en avoir que faire de lui, et bien pire, il se retrouve au milieu d'un pari engageant les pires concurrents de Salvatore. 

J'ai apprécié beaucoup de chose dans cette novella. Déjà, l'ambiance. Même si j'aurais voulu peut-être un peu plus voir l'ambiance des ateliers de peinture (nous y passons beaucoup de temps), j'ai aimé celle de cette Renaissance Italienne où tout n'est que beauté et volupté (du moins dans cette sphère-là). Le style de l'autrice y est pour beaucoup, je trouve. Elle décrit son texte comme s'il s'agissait d'une peinture ou d'une sculpture. C'est fort agréable à lire.

Les personnages ne sont pas en reste non plus. J'ai beaucoup apprécié Salvatore, notre ami peintre. Il a une sensibilité, que se soit artistique ou humaine, qui m'a touché. Sandro est un peu plus froid, mais il n'est pas en reste non plus, surtout vers la fin de la nouvelle.J'aurais aimé qu'il soit moins effacé pendant un bon moment mais en même temps, si ce n'était pas le cas, la nouvelle ne fonctionnerait pas aussi bien. J'ai aimé lire la manière dont Salvatore le voit, comme il reste à l'écart alors qu'il meurt d'envie de faire plus que le peintre. Leur relation se battit petit à petit, et s'il faut le pari que contracte Sandro pour vraiment les voir se rapprocher, c'est fait de manière subtile, sans à coup. Je veux dire, ça ne tombe pas d'un coup comme ça (ce qui aurait pu vu le court format). 

Reste un petit défaut pour moi, une fin un peu trop prévisible et conventionnelle. Un peu trop rapide aussi. En quelques pages, je me suis prise d'affection pour Salvatore et Sandro et je l'ai aurai bien suivi encore un peu. 

Au final, j'ai donc beaucoup apprécié cette novella et j'en redemande encore. J'ai vu que l'autrice a publié d'autres textes sur Wattpad, il est donc possible que j'aille y faire un petit tour. 

mardi 20 novembre 2018

Retour sur Titan, Stephen Baxter

Après un difficile mais instructif second tome du Deuxième Sexe, j'avais envie de lecture courte et peu prise de tête. Quoi de mieux qu'une novella de la géniale collection une Heure-Lumière pour ça ? Surtout quand la dite novella, tu ne l'a choisi que parce qu'elle fait partie de cette collection.

Retour sur Titan, Stephen Baxter

Editeur : Le Belial
Collection : Une Heure-Lumière
Année de parution : 2018
Titre en VO : REturn to Titan
Année de parution en VO : 2010
Nombre de pages : 157

A lire si : 
- Vous voulez de la SF qui se lit vite
- Vous avez envie d'un peu d'aventure mêlée à un peu de science aussi

A ne pas lire si : 
- Vous ne voulez que de l'aventure
- Vous aimez être particulièrement surpris
- VOus n'aimez pas la hard SF


Présentation de l'éditeur : 

Année 3685. L'humanité a essaimé à travers le Système solaire et un nouvel âge d'or s'offre à elle. Une renaissance qui doit beaucoup à un homme, Michael Poole, ingénieur brillant dont les inventions ont joué un rôle crucial dans l'expansion humaine. Mais Poole voit plus grand. Plus loin. Or pour cela il lui faut des ressources à la mesure de sa démesure - une manne qu'il pourrait bien dénicher sur Titan, l'un des derniers lieux encore inexplorés du Système.
Quitte à s'aventurer dans les entrailles glacées du satellite de Saturne... et y découvrir l'impensable.

Mon avis

Voici donc le troisième texte de la collection une Heure-Lumière que je lis et encore une fois, il m’entraîne dans un autre courant de la SF par rapport aux deux autres. C'est quelque chose que j'apprécie beaucoup dans cette collection, outre ses sublimes couvertures d'Aurelien Police, la diversité de ce qu'on y trouve. Cette fois, je me penche donc sur le cas Stephen Baxter. Je suis partie un peu à reculons vu que le seul livre que j'ai lu de lui a, 1° était écrit à deux avec Sir Pratchett, 2° m'avait laissé avec l'impression d'être passée totalement à côté. Du coup, j'avoue que je ne savais pas sur quoi j'allais tomber, si ce n'est de la SF. 

Il s'avère, si on regarde la page wikipedia et certaines avis sur ce Retour sur Titan, qu'il fasse parti d'un cycle que je n'ai absolument pas lu où Michael Poole, l'un des personnages de cette novella, tient un rôle important. Mais à vrai dire, cette appartenance-là n'est pas si importante que ça pour lire la novella. On peut très bien ne pas avoir lu le cycle (qui n'est pas encore traduit entièrement en français, pour info) pour lire Retour sur Titan. Et ça, c'est cool. Pas besoin d'avoir lu au moins un autre roman du cycle pour savoir où l'on va. 

Mais passons à la novella elle-même. Michael Poole, ingénieur de renom, a de grand projet pour l'humanité. Après avoir compris comment se servir des trous de ver, il a besoin de financement pour son nouveau projet. Or, pour ça, il compte bien utiliser Titan, la lune glaciale de Saturne. Mais voilà, la loi de la sentience le lui interdit. Que cela ne tienne, il va monter une expédition clandestine pour découvrir ce que le satellite à lui offrir. Pour mettre tous les atouts dans sa poche, il va contraindre Jovik Emrys, gardien de la sentience véreux, à venir avec lui et son équipe. Mais le voyage ne va pas être de tout repos. Du tout.

Le récit de la découverte de Titan oscille entre aventure et hard SF. Un mélange que j'apprécie personnellement. J'apprécie énormément le côté Hard SF, surtout que Baxter s'appuie sur des données scientifiques pour la plupart vérifiées (la composition de Titan par exemple, ou encore les trous de ver (bon, pour eux, c'est un peu plus compliqué, sachant qu'ils sont surtout des représentations mathématiques). C'est toujours super passionnant à lire pour moi. Encore plus lorsque cela sert un récit qui se tourne finalement aussi pas mal vers l'aventure à la Jules Verne. Parce que oui, Baxter semble vouloir rentre ici un petit hommage à ce genre de littérature que l'on ne trouve plus réellement de nos jours (ce que je déplore, sachez-le). La découverte de Titan me fait penser aux récits de Verne avec ces rebondissements et sa partie scientifique. 


Mais si j'ai aimé ces deux aspects de l'histoire, je dois bien dire que j'ai eu un peu plus de mal avec les personnages. Je les ai trouvé un peu trop caricaturaux. Jovik, le narrateur, est cynique à souhait. Poole et son collègue ne pensent qu'à la science, oubliant tout ce qu'il se passe autour d'eux. La seule femme de l'expédition aurait pu être un personnage sympa si elle n'était pas là pour n'être que la conscience de Poole et surtout si elle n'avait pas la subtilité d'un poids lourds quant à la fin du récit (dont je ne dirais rien pour ne pas spoiler).


Autre chose, si effectivement, j'ai adoré le côté aventure de l'histoire, je l'ai trouvé tout de même peu originale dans son déroulement. Les rebondissements sont sympas mais on s'y attend à trois lieux. Ça n'enlève pas grand chose à l'histoire pour moi, parce que ça reste tout de même super sympa à lire, surtout mêlé aux explications scientifiques. Par contre, ça peut en déranger certains. Tout comme le côté Hard SF.

Au final, cette courte lecture m'aura bien plus. Même si Baxter n'est pas un conteur hors pair, je dois bien dire que j'apprécie ce Retour sur Titan. Ça se lit vite, j'ai appris un ou deux trucs (et ça, ça n'a pas de prix pour moi) et j'ai très envie de lire le fameux cycle de Xeelees du coup. Je trouve juste dommage que le récit soit un peu trop téléphoné sur certains points (mais cette fin quoi, on aurait peut-être pu faire moins manichéen peut-être). 

vendredi 8 avril 2016

Spin, Nina Allan

Cela fait un petit moment que j'ai cette novella dans ma PAL. Il était temps que je la sorte, surtout que ma libraire ne m'en a dit que du bien

Spin, Nina Allan

Editeur : Tristram
Collection : Souple
Année de parution : 2015
Titre en VO : Spin
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 85

A lire si :
- Vous voulez un texte court mais pas simpliste
- Vous voulez une réinterprétation d'un mythe

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de long

Présentation de l'éditeur :

Léila Vargas, la jeune héroïne grecque de Spin, quitte un jour son village natal pour s’établir dans la grande cité moderne d’Atollville. Extraordinairement sensible et douée, Léila excelle dans l’art de la tapisserie et des panoramas. Cette sensibilité, doublée d’une forme aiguë de clairvoyance, lui vient peut-être de sa mère, disparue quand elle était enfant. Dans le tourbillon de la vie citadine, Léila est abordée par une femme, Nashe Crawe, dont le fils Alkandros est frappé d’une maladie mortelle. Elle propose à Léila une importante somme d’argent, persuadée que ses dons lui permettront de « tisser un autre avenir » pour son fils... Réécriture du mythe d'Arachné et Athéna, le récit envoûtant de Spin est aussi une magistrale réflexion sur la création artistique et ses sortilèges.

Mon avis

J'aime bien les novellas, ça permet de lire quelque chose d'un peu plus long qu'une nouvelle sans être un roman, d'entrer dans un univers dans lequel on ne restera finalement pas trop longtemps et surtout de découvrir des auteurs plutôt sympa facilement. C'est donc un format que j'apprécie et dont je ne me lasse pas. Malheureusement, j'en lis finalement très peu, vu qu'on en trouve peu en format papier (et qu'en numérique, j'ai tendance à prendre de gros pavés). Alors, quand ma libraire m'a parlé de Spin (qu'elle m'a carrément mis dans les mains, comme souvent)(je crois qu'elle a compris que je n'arrivais pas à refuser ce genre de bouquin-là), je l'ai pris. 

Spin, c'est l'histoire de Léila Vargas, une jeune femme grecque ayant un don pour la broderie et la tapisserie. Elle quitte son village natal et ses souvenirs pour vivre sa vie à Atollville. Mais le passé la rattrape d'une étrange façon. Nashe Crawe, riche femme d'un tireur d'élite, lui demande d'utiliser ses dons pour sauver son fils en lui tissant un autre avenir. Des dons que Léila rejette et dont elle ne veut pas entendre parler.

La novella reprend le mythe d'Arachné (non je ne spoile pas, c'est quand même écrit dans la quatrième de couverture). Un mythe que je connais peu, je l'avoue. Elle mélange habilement le futur (décors holographique et j'en passe), le présent (les vieilles routes de la Grèce en bus) mais aussi le passé en la présence des Sybilles et des croyances mythologiques. J'ai beaucoup aimé ce mélange d'ailleurs, qui permet de ne pas se sentir trop perdu dès le départ. J'aime aussi que tout ne soit pas complètement moderne ou futuriste, permettant ainsi de bien reconnaître le pays et surtout sa culture. Une culture particulièrement présente dans ce texte puisqu'elle se base carrément dessus.

Les Sybilles, ces femmes capables de prédire l'avenir, ont été durant des années persécutées par le gouvernement. Lorsqu'elles étaient découvertes, elles étaient exécutées. C'est ce qui est arrivé à la mère de Léila, l'héroïne du roman. Elle ne la pas connue, ne sait pas grand chose d'elle et rejette son héritage. Car héritage il y a bien. La jeune femme est particulièrement douée pour la tapisserie et possède une très grande sensibilité, tout cela lui permet d'être plus qu'une simple brodeuse, mais une artiste. Sauf que pour elle, tout cela ne peut pas être du à de probable dons. Ce qu'elle fait est de l'art, juste de l'art. Un art qui n'a rien à voir avec une hypothétique magie. Pourtant, la rencontre avec une vieille femme qui semble avoir connu sa mère puis avec Alkandros, un jeune homme gravement malade va lui faire un peu changer d'avis. L'art, son art, va devenir bien plus que ce qu'il est. La vision sur l'art de l'auteure est particulièrement intéressante, surtout lorsqu'elle fait discourir Léila et Alkandros dessus. Le récit en devient un peu plus philosophique, ce qui personnellement ne me dérange pas du tout.

Mais il n'y a pas que ça de bien dans Spin. Il y a aussi l'écriture de Nina Allan. C'est très poétique, parfait d'ailleurs avec le thème de l'histoire. Si je déplore parfois un trop grand nombre de métaphores (pourtant toujours dans le thème), la musicalité du texte est aussi de l'art (on y revient toujours dans Spin). Le texte rejoint donc le style pour nous immerger un peu plus.

Au final, j'ai donc beaucoup aimé cette novella, simple au départ et qui finalement se révéler plus compliqué que ce que je ne pensais. J'ai adoré redécouvrir le mythe d'Arachné mais j'ai surtout aimé toute la réflexion sur l'art qu'il comporte. Une belle découverte.

lundi 28 janvier 2013

Gargouille, Gudule

On commence cette semaine avec la review de Gargouille de Gudule, soit le troisième livre que j'ai lu d'elle grace à l'opération 300k de Bragelonne.

Gargouille, Gudule

Editeur  : Bragelonne
Collection : Ombres
Année de parution : 2011 pour l'édition numérique, 1995 pour la première édition papier chez Fleuve Noir
Format : Epub

A lire si
- Vous aimez les histoires d'horreur
- Vous aimez les huit-clos

A ne pas lire si
- Vous voulez des personnages dévellopés
- Vous avez peur dans les vieilles ruines églisiastiques

Présentation de l'éditeur 

Des femmes quinquagénaires qui ont fréquenté le même internat, sont victimes d'une hallucination collective : la photo de leur classe de 7e les représente vieillies ou absentes pour les mortes. Elles se retrouvent avec peine, et retournent au couvent désaffecté où elles avaient fait leurs classes. Elles avaient promis solennellement de se retrouver quarante ans après, signant un parchemin de leur sang. Les souvenirs reviennent, et les regrets d'avoir martyrisé Marie-Rose, fillette coupable d'être amoureuse d'une sœur... Combien échapperont à la vengeance de Marie-Rose ?

Mon avis

Je crois que je suis définitivement fan de Gudule et de ses récits. Il m'en aura fallu trois, seulement trois pour en être sure. J'aime la manière dont cette auteure met en scène ses histoires. Gargouille ne déroge pas à la règle bien que je l'ai trouvé plus faible (de pas grand chose) aux deux précédents lus. 

Gargouille est donc l'histoire de plusieurs femmes dont le seul point commun a été d'être dans la même classe de 7ième. Un jour l'une d'elle retrouve une vieille photo de classe où toutes ses camarades sauf elle ont vieilli. Elle commence alors à vouloir réunir tout le monde pour refaire cette photo comme elles se l'étaient promis quarante ans plus tôt. Mais voilà, une fois dans leur vieux couvent/pensionnat, rien ne se passe comme prévu et nos quinquagénaires sont victimes d'un étrange spectre.

L'histoire est "coupée" en deux, si je puis dire. On suit d'abord les petites vieilles (enfin, elles n'ont que cinquante ans en même temps). Au fur et à mesure qu'on les découvre, chacune d'elle racontera un passage de son enfance au couvent des Ursulines. On découvre dans ces passages toute la cruauté dont sont capables des enfants de dix ans. Petit à petit, on se rend compte qu'elles avaient un souffre douleur, bien qu'on mette un moment à savoir de qui il s'agissait. On en vient à plaindre la pauvre enfant, victime de ses camarades, se retrouvant humiliée régulièrement. 

Mais l'horreur, la vraie, la sanglante (enfin la vraie, si on veut) arrive lorsque notre groupe d'amies se rend dans le couvent afin d'y passer la nuit avant de faire la photo. Petit à petit l'angoisse monte jusqu'au premier meurtre. J'ai eu l'impression d'ailleurs à un moment de lire un film dans le style de Scream (mort qui monte en puissance, on ne voit jamais le tueur...), jusqu'à l'apothéose, la rencontre entre les survivantes et leur souffre douleur, complétement folle et ayant fait un pacte avec le diable. 

J'ai beaucoup aimé la manière dont les meurtres sont mis en scène. Tous ont un rapport avec les supplices qu'a vécu Marie-Rose, ancienne souffre douleur, supplices que nous avons découvert grâce au retour dans les souvenirs de ses victimes. La petite fille qu'on était venu à plaindre de tous notre coeur durant les premiers chapitres devient un monstre odieux et pourtant, j'ai eu du mal à me dire qu'elle était la méchante de l'histoire, qu'elle devait payer pour ce qu'elle faisait. La vengeance de cette enfant est terriblement mais en même temps, on la comprend un peu. Nous avons tous été le souffre douleur de quelqu'un... 

Outre la vengeance de Marie-Rose, il y a aussi un aspect fantastique dut aux souvenirs enfermés dans le couvent, souvenirs qui expliquent l'état de la pauvre enfant. En effet, comme dans toutes bonnes histoires sur un endroit aussi fermé que celui-ci, des meurtres ont eu lieu bien avant notre histoire. Les spectres du passés prennent possession de Marie-Rose alors qu'elle est sévérement punie et la plonge dans la folie. J'ai par contre trouver dommage cette explication, bien trop courte et qui finalement, si elle n'avait pas été là, n'aurait pas manqué du tout.

Du coup, j'ai donc trouvé le livre un peu en dessous de ce que j'avais pu lire avant parce que je l'ai trouvé prévisible. Mais en même temps, c'est aussi le problème que je trouve souvent dans ce genre de littérature (ou même dans les films y ressemblant). Mais il reste un très bon livre, à ne pas lire le soir seule dans son lit et qui fait frissonner plus qu'on ne le voudrait.

lundi 21 janvier 2013

La Petite Fille Aux Araignées, Gudule

Suite à Dancing Lolita que j'ai vraiment beaucoup aimé, je me suis jetée sur la petite fille aux araignées qui m'a encore plus plu. 

/! \Spoiler
La Petite Fille Aux Araignés, Gudule

Editeur : Bragelonne
Collection : Ombres
Année de parution : 2011 pour l'epub, 2005 en livre chez Fleuve Noir pour la première parution
Format : Epub

A lire si
- Vous aimez les vieilles recettes de sorcière
- Vous n'avez pas peur des araignée

A ne pas lire si
- Vous avez déjà peur des acupuncteurs
- Vous ne voulez pas lire la détresse d'une petite fille

Présentation de l'éditeur

Miquette refuse de communiquer avec autrui, mais elle parle dans sa tête, se raconte... Elle raconte pourquoi elle élève des araignées, les nourrit de mouches qu'elle attrape en compagnie de Gogol, son « pote » mongolien, à l'hôpital où elle a fini par échouer... Elle raconte comment, un jour, sa mère a commencé à vieillir à toute allure pendant que sa tante rajeunissait. Elle raconte comment la première se retrouve finalement dans la tombe où devrait reposer la seconde... Comment son chien Titus, qu'on lui a enlevé, avait compris bien des choses, tout chien qu'il est... Elle nous confie le secret du contenu de cette poupée dont elle ne s'est jamais séparée... L'histoire de Miquette n'est-elle que la fabulation d'une petite fille traumatisée, ou a-t-elle pénétré dans un territoire où la magie vaudou se moque bien de la psychanalyse ?

Mon avis

Suite à ma lecture de Dancing Lolita, je me suis jetée sur la Petite Fille Aux Araignées du même auteur donc. Ici, adieu anticipation bonjour vie de tous les jours. Enfin si on veut. Miquette, l'héroine a onze ans et elle est en hôpital psychiatrique suite au décès brutal de sa mère. Traumatisée, elle ne parle plus, sauf à Gogol, son ami trisomique, et encore, avec les yeux seulement. Elle élève des araignées et nous raconte pourquoi.

Miquette a vu sa mère vieillir à une folle allure durant 10 semaines. Dix semaines durant lesquelles elle a fait de l'acupuncture, dix semaines durant lesquelles la tante Madeleine, elle a rajeuni. Jusqu'à l'inévitable, la mort de sa mère. La petite fille va nous raconter tout cela au fur et à mesure que monsieur Quiquequoi va lui poser des questions pour l'aider à sortir de sa "folie". On découvre alors une petite fille horrifiée par ce qu'il arrive à sa mère et qui ne sait que faire devant tout cela. Et on découvre à nouveau de quoi est capable l'espèce humaine pour rajeunir.

Car si la mère de Miquette veillit, s'est bien à cause de la tante Madeleine. Elle veut redevenir jeune et pompe à l'aide de l'acupuncteur dont elles sont toutes les deux amoureuses l'énergie vitale de sa nièce. Tant pis pour les conséquences que cela a sur la fillette et sa mère. Seul le chien Titus semble comprendre vraiment ce qu'il se passe. 

Au fur et à mesure, Miquette ne reconnait plus sa mère et va tenter de la faire rajeunir grâce à l'almanach des sorcières qu'elle a reçu à Noël et à son élevage d'Araignées. Mais sa mère meurt trop tôt. La tante Madeleine prend sa place pourtant Miquette compte toujours mettre son projet à exécution. Sauf que le jour J, elle vole à sa tante le dernier instrument qu'il lui faut et tout dérape. Titus tue Madeleine et Miquette est envoyée en hôpital psy. Pourtant, même là, elle continue, espérant toujours ressusciter sa mère.

Nous retrouvons une nouvelle fois le thème de la vieillesse et surtout de la recherche de la jeunesse en la présence de la tante Madeleine mais aussi dans la quête folle de Miquette pour ressusciter sa mère. Mais c'est surtout tout le mysticisme qui tourne autour de cette histoire qui m'a plu. Et puis, on se demande vraiment si tout cela peut être vrai ou si c'est juste une invention de la pauvre fillette. La réalité semble se mêlait au fantastique ou alors l'inverse. On a du mal à savoir ce qui est vrai ou non dans ce que nous raconte Miquette. Et puis on se met à espérer avec elle, alors qu'on sait très bien qu'elle n'y arrivera jamais. 

La fin du livre ne se finit pas si mal que cela. Enfin, si on veut. J'y ai pourtant trouvé une petite note d'espoir pour la petite fille. Pas pour sa quête, mais vraiment pour elle. Comme si elle allait pouvoir se sortir de là, portée par un mensonge lu dans un almanach. La fin reste tout de même déroutante, comme tout le roman. Gudule a vraiment le talent pour mener ses histoires de manière à ce que la tension monte petit à petit, que le lecteur se trouve complètement pris dans l'histoire et qu'il en sorte complétement dérouté, sans savoir si le coté fantastique existait vraiment ou si ce n'était que l'imagination d'une petite fille perturbée.