De Michael Roch, je connais surtout les textes pulps qu'il a fourni à Walrus (la maison d'édition me manque d'ailleurs, j'aimais énormément ce qu'elle proposait)(et ça même si la plupart des auteurs et de leurs ouvrages ont retrouvé une maison). Il était temps que je m'attaque à ces autres textes et c'est donc chose faite avec ce Livre Jaune qui n'est pas du tout comme je le pensais.
Le livre jaune, Michael Roch
Editeur : Mü
Collection : /
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 142
A lire si :
- Vous aimez l'univers Lovecraftien
- Vous aimez l'introspection
A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à de l'horrifique (à cause du Roi en jaune)
Présentation de l'éditeur :
Un pirate s’échoue sur les rivages de Carcosa, la Cité d’Ailleurs. Persuadé d’être mort, il est amené au Roi en jaune, hanté par le souvenir de ses amours. Ce dernier lui propose de revenir à la vie s’il parvient à le débarrasser de sa malédiction.
Mon avis
Autant le dire de suite, je n'ai pas lu ce à quoi je m'attendais. Et c'est peut-être tant mieux. En fait, je ne sais pas trop quoi penser de ma lecture à cause de ça. Le problème vient de la quatrième de couverture qui met l'accent sur Carcosa et le Roi en Jaune. Les deux proviennent d'un recueil de nouvelles de fantastique et d'horreur de Robert W. Chambers. Lovecraft y fait souvent allusion, et on retrouve dans ses textes Hastur, le roi en jaune ou le signe jaune. Il n'a pas été le seul d'ailleurs à y faire allusion, on retrouve certains point et personnages des nouvelles de Chambers chez d'autres. Souvent, c'est dans un registre plutôt horrifique d'ailleurs. Donc, pour moi, on allait avoir une novella allant dans le même sens. Ca me paraissait logique. Bon, il s'avère que la logique et moi, ça fait souvent deux et que Michael Roch a prit un tout autre parti, tout aussi intéressant.
Sauf que, le truc, c'est que je ne sais pas comment vous décrire tout ça. Déjà, je ne m'amuserais pas à en faire un résumé comme je le fais d'habitude parce que ça serait gaché votre lecture. Ensuite, j'ai comme l'impression que le texte ne sera pas tout à fait le même pour chaque lecteur. L'auteur nous entraine vers une certaine introspection avec son histoire. Ce n'est pas juste celle de ce pirate qui va tenter de revenir à la vie . Non, c'est une sorte de conte philosophique qui va entrainer le lecteur à se questionner sur plusieurs notions, l'amour, la vie, la mort mais aussi l'enferment, la solitude et j'en passe. Du coup, le récit se fait intime, aussi bien pour son personnage principal que pour le lecteur. Et j'avoue que parfois, j'ai eu un peu de mal à suivre les concepts que l'auteur met en avant. Par contre, comme souvent avec ce genre de texte, l'état d'esprit du lecteur entre en compte et je n'avais peut-être pas la concentration nécessaire.
Mais si je n'ai parfois pas été d'accord avec ce que voulait dire l'auteur, je dois avouer que j'ai adoré sa plume. Clairement, pour moi, c'est un des gros points forts du roman. Le récit est poétique, enlevé, rythmé comme il faut. C'est super sympa à lire et je regrette presque de ne pas l'avoir fait à voix haute. Et je ne parle même pas de la richesse du langage. Franchement, ce sont quasiment 150 pages maitrisé de bout en bout qu'on lit là. Et vu le voyage que l'on va suivre, c'est des plus agréables. On entre dans l'onirisme sans toutefois se perdre dans le récit. Non, vraiment, la maitrise est là. Peut-être parfois un peu trop, rendant parfois le récit trop linéaire pour moi surtout dans les parties purement onirique. Mais ce n'est qu'un détail, vraiment.
Et puis, il y a l'univers de la novella et les références qui s'y trouvent. Bien entendu, il y a Chambers, avec le Roi en jaune, Carcosa ou encore le signe jaune (qui sépare les diverses parties du texte)(d'ailleurs, il n'y a pas de partie un à ce texte, chose que je trouve plutôt amusante en fait)(pour moi, c'est parce que la partie un, c'est la mort du capitaine). Mais il n'y a pas que ça et je suis sûre que j'en ai raté un paquet mais forcément, on retrouve Lovecraft, Dante aussi. Et puis il y l'identité de notre pirate qui m'a forcément bien fait plaisir (je n'en dirais pas plus mais ceux qui me connaissent doivent savoir pourquoi) et qui font apparaitre sa figure sous une autre lumière plutôt appréciable, je dois dire.
Au final, ce fut une découverte intéressante. Je pense que je le relirais dans quelques temps, pour mieux le comprendre. Je pense d'ailleurs qu'il fait parti de ces textes qui ont besoin d'être relu pour mieux les appréhender.
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