mardi 31 août 2021

Journal d'écrivain, Virginia Woolf

Vous devez le savoir, j'aime beaucoup les oeuvres de Virginia Woolf. J'en ai quelques unes à mon actif (sept sur le blog au moment où j'écris ces lignes). C'est une autrice que j'admire beaucoup. Lire une partie de son journal était donc tout indiqué pour moi (et maintenant, j'espère vraiment pouvoir en lire plus, sachant que sont édités ces journaux d'adolescence mais aussi une intégrale de ceux adultes (même si pour eux, j'ai un doute sur l'intégralité justement))..

Journal d'écrivain, Virginia Woolf

Editeur : 10/18
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en VO :A Writer's Diary
Année de parution en VO : 1953 
Nombre de pages : 576

A lire si :
- vous aimez l'autrice qu'est Virgina Woolf
-Vous aimez les journaux intimes

A ne pas lire si :
- Vous voulez l'intégralité des journaux de Woolf

Présentation de l'éditeur : 

Sa vie durant, Virginia Woolf a tenu un journal. Des 26 volumes qui ont fini par le composer, son mari Leonard Woolf a choisi d’extraire certains passages, notamment centrés sur son travail d’écrivain et de critique littéraire, mais pas seulement. En résulte un livre débordant de vie et d’une passion difficile à contenir, et qui mêle anecdotes, réflexions sur l’écriture, confessions intimes, mais aussi considérations amères sur un monde lacéré par la guerre ; le livre d’un écrivain porté par « l’insatiable désir d’écrire quelque chose de valable avant de mourir ; le sentiment dévorant de la brièveté et de la fièvre de la vie. »  A mi-chemin entre la littérature et la vie, ces pages offrent le portrait le plus direct et le plus fascinant d’un immense auteur, et de son époque.

Mon avis

Virginia Woolf se suicide en mars 1941. Quelques années plus tard, son mari, Leonard Woolf publie ses journaux d'écrivain, des extraits de ses journaux intimes qu'il a coupé pour ne froisser personne et garder à la postérité ce qui a fait de sa femme l'écrivaine qu'elle était. Ce sont donc ces extraits qui emplissent les 576 pages de cet ouvrage qui commence lors de la rédaction de Nuit et Jour et se finit quelques jours avant le 28 mars 1941. 

Il m'est assez dur de vous parler de ces journaux. Bien qu'ils nous permettent de voir ce que fut la vie de Virginia Woolf, ils sont trop centrés sur l'écriture pour en dégager réellement une vision de la personne qu'elle fut. Par contre, pour l'écrivaine, il n'y a pas de soucis. Et je dois dire que j'ai aimé cette femme, beaucoup, passionnément. Virginia n'était pas une autrice se reposant sur ses lauriers. Elle avait ses doutes, ses espoirs, sa santé vacillante, ses piliers etc... Même après des années et des années d'écriture, et de succès, elle doutait toujours d'elle et remettait toujours son travail en question. Rarement elle s'est reposée sur ses lauriers. Et je peux vous dire que voir la grande Virginia Woolf souffrir du syndrome de l'imposteur même après avoir publié un livre à succès fait énormément de bien. La voir capable de rebondir tout autant. Il est aussi agréable de découvrir son travail sur les articles qu'elle écrivait pour le Times et autres revues ainsi que sur les divers essais qu'elle a produit. C'est tout aussi intéressant que ces romans et nouvelles.  Et les deux sont finalement complémentaires.

Les journaux sont aussi l'occasion de connaitre un peu plus l'autrice et la femme derrière celle-ci. Même si Leonard Woolf a coupé beaucoup des journaux de son épouse, il a gardé beaucoup de moments de vie, des rencontres, des impressions de vacances, des promenades aussi ou encore les raids sur Londres durant la seconde guerre mondiale. Petit à petit, le portrait de celle qu'elle était apparait. On retrouve la Virginia dépressive, malade mais aussi la femme qui croquait la vie comme elle venait. Celle qui aimait sa famille plus que tout, tout comme le clan d'amis qu'elle et Leonard s'était crée. Et puis, il y a la relation avec Leonard, son époux. Je savais que celle-ci était platonique mais j'ai aimé lire tout le respect qu'ils avaient l'un pour l'autre, l'amour qu'ils avaient. Niveau couple goal, ils se posaient bien là tous les deux.

J'ai vraiment du mal à écrire un avis sur ces journaux. Je pense que je vais tout simplement m'arrêter ici. C'est une œuvre particulièrement intime et je pense que la relation entre le lecteur et Virginia Woolf influe beaucoup sur la manière de la voir. Le fait d'être moi-même écrivaine me l'a fait voir peut-être d'une autre manière qu'un autre lecteur. Ce fut une lecteur des plus passionnantes que je recommande vraiment à tout ceux qui aiment Virginia Woolf

lundi 30 août 2021

Pirates ! La légende du drapeau noir, Julie Proust Tanguy

 Je retrouve avec un grand plaisir l'écriture de Julie Proust Tanguy que j'avais déjà eu l'occasion de découvrir avec le génial Sorcières ! chez les Moutons Electriques. Cette fois, elle nous embarque à la suite des pirates de tout bord pour  nous faire découvrir le mythe mais surtout l'histoire derrière celui-ci.

Pirates ! La légende du drapeau noir, Julie Proust Tanguy

Editeur : Les Moutons Electriques
Collection : la bibliothèque des miroirs
Année de parution : 2016
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les essais
- Vous aimez les pirates 

A ne pas lire si 
- Vous ne vous intéressez pas aux pirates dans la culture
- Vous voulez un historique complet de l'âge d'or

Présentation de l'éditeur : 

Long John Silver, Barbe Noire, Jack Sparrow… Jambes de bois, perroquets, rhum, trésors… Autant d’images qui tissent, dans nos esprits, la figure du pirate. Étonnante vitalité que celle de ce rufian qui, de l’Antiquité à nos jours, s’est toujours illustré dans nos imaginaires, quel qu’en soit le support d’expression !
Jadis barbare, hors-la-loi, source de terreur et de cruauté ; aujourd’hui, symbole de liberté, de résistance et d’aventure. Comment expliquer une telle évolution ?
Embarquez sous le pavillon noir pour découvrir les distorsions de la légende de ces bandits qui, après avoir parcouru les sept mers, hantent désormais le cyber-espace…

Mon avis

Quitte à me répéter, j'adore cette collection des Moutons Electriques. C'est le quatrième ouvrage que je lis et franchement, c'est toujours un gros plaisir. Cette fois, nous voici donc sur le thème des Pirates ! un thème qui m'intéresse tout particulièrement pour plein de raisons différentes. J'ai longtemps hésité à le prendre en numérique (j'avais peur que comme pour les versions poches ou Space Opera !, il n'y ai pas d'image) et puis finalement, j'ai franchi le pas, ne le trouvant jamais en librairie. Je vous rassure, si vous aimez les images, et sur un thème comme la piraterie autant dire qu'on peut en avoir des sympas, cet ebook en a (il me semble qu'il est sorti plus tard que celui de Space Opera !, ceci expliquant surement cela). Mais passons au texte, si vous le voulez bien.

Le pirate fait rêver et ça depuis des siècles. Il faut dire que sa figure a été romancé depuis bien des années et que ses rêves de liberté et d'aventure en font fantasmer plus d'un (moi la première, on va pas se mentir). Or, derrière les mythes littéraires et cinématographiques, il y a l'histoire (comme toujours, vous me direz). Et celles des pirates n'est pas toute jeune puisqu'on commence à en entendre parler durant l'antiquité. Les premières occurrences se situent à peu prés à l'époque d'Homère, soit vers le huitième siècle avant JC. D'ailleurs, Ulysse est le parfait exemple du pirate de l'époque. Ainsi, on découvre ce qu'était le pirate à l'époque, l'homme qui va tenter de trouver fortune par tous les moyens ou presque. Puis, petit à petit, le pirate a changé, devenant un brigand sans foi ni loi craint de tous, à celui que nous connaissons un peu plus à notre époque. Il a aussi parcouru toutes les mers et est connu sur tous les continents. D'ailleurs, Julie Proust Tanguy consacre un chapitre sur les pirates asiatiques, chose plutôt agréable.

Mais on va pas se mentir, le plus gros du livre va nous parler des pirates de l'âge d'or (durant le 17ième siècle) et surtout de la romantisation du mythe. Et, je ne vais pas vous mentir non plus, c'est la partie que j'ai le plus appréciée. J'aime l'Histoire, hein, mais j'aime encore plus voir comment la culture se l'approprie. Et sur les pirates, c'est du grand art mais vraiment. Au départ, les auteurs vont se servir des pirates à des fins utopiques. Dufoe fera un formidable travail là-dessus, n'oubliant ni la liberté (Libertalia est une hymne à celle-ci ainsi qu'une parfaite utopie), ni les figures féminines du mythe (un chapitre est consacré à Anne Bonny et Mary Read par exemple). Et puis, petit à petit, le mythe a pris le pas, à commencer par l'Île au trésor de Stevenson puis le fabuleux Hook de Barrie (alors, je vous le dit de suite, Hook, c'est mon pirate chouchou de tous les temps, il est forcément fabuleux) ou encore, plus proche de nous, Les Aventuriers de la Mer de Hobb ou Des Horizons rouges sang de Lynch (les deux que j'aime beaucoup beaucoup). Et puis, bien sûr, on va parler films et séries pour parfaire le tableau. D'ailleurs, on va parler de l'un de mes films préférés de pirate (si on oublie Hook de Spielberg, hein), à savoir l'Île aux pirates. Et bien sûr, des Pirates des Caraïbes qui cristallisent tellement bien le pirate comme nous le voyons de nos jours.

Je dois dire que je me suis régalée à lire cet essai. C'est clair, maitrisé et joliment illustré aussi. J'ai été ravie d'en découvrir un peu plus sur les pirates et la vision que nous en avons. L'évolution du terme est passionnante, tout comme celle de la "littérature" du mythe. Pour moi, c'est encore une belle réussite chez les Moutons Electriques. Cette collection est vraiment super pour comprendre certains aspects de la pop-culture de manière ludique et agréable.

Escaping from Houdini, Kerri Maniscalco

 Je suis une nouvelle fois en retard. Je ne sais pas pourquoi, j'ai complètement zappé de faire l'entrée pour ce roman alors que je l'ai beaucoup aimé. On va donc rattraper le retard, surtout que ça fait un peu plus d'une semaine que je l'ai fini...

Escaping from  Houdini, Kerri Maniscalco

Editeur : Little, Brown and company
Collection : James Patterson book
Année de parution : 2018
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez aimé les deux premiers tomes
- Vous voulez un huis-clos nautique
- Vous aimez les cirques

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les illusions
- Vous voulez de la véracité historique

Présentation de l'éditeur : 

Audrey Rose Wadsworth and her partner-in-crime-investigation, Thomas Cresswell, are en route to New York to help solve another blood-soaked mystery. Embarking on a week-long voyage across the Atlantic on the opulent RMS Etruria, they’re delighted to discover a traveling troupe of circus performers, fortune tellers, and a certain charismatic young escape artist entertaining the first-class passengers nightly. 
 But then, privileged young women begin to go missing without explanation, and a series of brutal slayings shocks the entire ship. The strange and disturbing influence of the Moonlight Carnival pervades the decks as the murders grow ever more freakish, with nowhere to escape except the unforgiving sea. It’s up to Audrey Rose and Thomas to piece together the gruesome investigation as even more passengers die before reaching their destination. But with clues to the next victim pointing to someone she loves, can Audrey Rose unravel the mystery before the killer’s horrifying finale?

Mon avis

J'aime beaucoup cette série de Kerri Maniscalco. J'ai apprécié les deux premiers tomes et j'avais hâte de lire celui-ci (ainsi que Becoming the Dark Prince, nouvelle du point de vue de Thomas se passant à la fin de ce roman dont je ne parlerai presque pas pour ne pas spoiler le lecture)(Juste, je m'attendais à autre chose, un Thomas un peu plus égal à la vision que j'en ai finalement). Ce tome se passe directement après le second, Hunting prince Dracula. L'oncle d'Audrey Rose a invité la jeune femme et son compagnon à le suivre à New York, chose qu'ils ont, bien entendu accepté. Les voilà donc à bord du RMS Etruria, où ils vont fêter la nouvelle année. Mais, comme on s'en doute, rien ne se passe comme prévu. Alors que le Moonlight Carnival offre sa première performance du voyage, la voisine de table d'Audrey Rose est assassinée. Elle n'est que la première d'une liste qui va mettre les nerfs de nos héros à rude épreuve. Et s'il n'y avait que ça ! Liza, disparue brusquement de Londres, est elle aussi sur le bateau, suivant le jeune Harry Houdini dont elle est tombée amoureuse. Grace à elle, Wadsworth va pouvoir se rapprocher des membres du Moonlight Carnival, et plus particulièrement de Méphistopheles, le monsieur Loyal énigmatique et diablement charismatique.

J'ai particulièrement apprécié ce tome pour plusieurs raisons. La première, clairement, c'est pour le Moonlight Carnival. J'aime beaucoup les ambiances cirques, magies et illusions dans les romans. Je trouve que ça leur donne un petit côté féérique appréciable. Et puis, qui n'a pas envie de se perdre dans les illusions savamment orchestrées ? Audrey Rose doit sûrement penser comme moi. Elle va doucement se perdre dedans alors qu'elle "infiltre" le Moonlight Carnival pour essayer de comprendre en quoi il peut être impliqué dans les évènements se passant sur le RMS Etruria. IL faut dire que Méphistopheles n'y va pas vraiment de main morte avec elle. Le jeune Ringmaster (que je préfère ce nom à notre fameux monsieur Loyal) a tout pour plaire. Mystérieux, charismatique, charmant quand il veut, il drague sans le moindre problème notre chère Wadsworth. Les paillettes aveugles surement un peu trop la jeune femme qui finit par se laisser prendre au piège du cirque. Assez en tout cas pour que sa relation avec Thomas ne soit menacé. 

D'ailleurs, parlons-en des relations. Si nous avions l'habitude de presque toujours voir Thomas et Audrey Rose ensemble, ça change un tout petit peu ici et tout ça grace à Mephisto. L'ajout de ce personnage n'a que du bon pour moi. Il est le petit truc qui met du piment dans la vie de notre héroïne et dans celle du lecteur. Mais attention, hein, notre Wadsworth est amoureusement de son Creswell et ce n'est pas un illusionniste qui la fera changer d'avis. Enfin, si on veut. On ajoute à ses problèmes de coeur, l'arrivée de sa cousine et les problèmes de celle-ci. Mais Liza reste Liza et sa présence est toujours bénéfique pour Audrey Rose. Quant à son oncle, il est quasi inexistant (cet homme a surement un énorme potentiel mais il n'est jamais vraiment utilisé). En ce qui concerne Thomas, je dois avouer que je suis déçue de ne pas l'avoir vu plus souvent. Je l'aime énormement et vraiment, j'ai adoré ses apparitions mais il n'est vraiment pas assez présent (ce qui est normal vu l'évolution de l'histoire côté Audrey Rose qui reste la narratrice). Heureusement que j'avais Becoming the Dark Prince pour le retrouver un peu plus longtemps.

Au final, c'est un tome que j'ai donc beaucoup mais alors beaucoup aimé. Toute la partie forensic (à force de le lire en anglais, j'en ai oublié le mot français dite donc) est bien présente, on assiste à nouveau à quelques autopsies bien sympathique (attention quand même à ceux qui n'aiment pas ça) et puis, il y a toute cette ambiance mystérieuse que j'affectionne beaucoup. J'espère vraiment que le dernier sera tout aussi bon.

jeudi 19 août 2021

Héros Malgré eux, Firefly, tome 1, James Lovegrove

 J'aime beaucoup beaucoup la série Firefly de Whedon et je regrette toujours autant qu'il n'y ait eu qu'une seule saison. Enfin, une seule, si on veut. Whedon, comme avec le Buffyverse, a utilisé les comics et les novellisation pour faire vivre un peu plus sa série. Nous sommes ici sur le premier roman d'une petite série de plus, qui se déroule après la série TV. Mais qu'est-ce que ça donne ?

Héros Malgré eux, Firefly, tome 1, James Lovegrove

Editeur : Ynnis
Collection :
Année de parution : 2020
Titre en VO : Firefly, book 1 : Big damn hero 
Année de parution en VO : 2018 
Format : AZW

A lire si :
- Vous connaissez la série (et le film Serenity)

A ne pas lire si 
- Vous ne connaissez pas la série (ou ne l'avait pas aimé)

Présentation de l'éditeur : 

Inspiré de la série télévisée Firefly, créée par Joss Whedon, ce roman met en scène les aventures de l'équipage du vaisseau spatial Serenity. Transporter une cargaison depuis la planète Perséphone jusqu'à un client impatient aurait dû être un travail de routine pour l'équipage du Serenity. Dieu sait que le capitaine Mal Reynolds a besoin d'argent, comme d'habitude, en partie pour assurer la maintenance du vaisseau spatial. Seulement voilà, le mystérieux client n'est autre que Badger, et ses transactions notoirement suspectes ne laissent rien augurer de bon. Il s'avère que la cargaison est remplie d'explosifs pouvant exploser à tout moment.... Juste avant le décollage, Mal disparaît. Alors que la cargaison devient de plus en plus volatile, et que les croiseurs étatiques de l'Alliance commencent à s'intéresser à la contrebande en cours, il appartient au premier lieutenant de Serenity, Zoë, de choisir entre le sauvetage de son capitaine et celui de son équipage...

Mon avis

Figurez-vous que je cherche depuis que j'ai pris le livre si je n'ai pas déjà lu un roman de l'auteur. Le nom me parlait beaucoup. C'est en regardant enfin sur Livraddict, presque une semaine après avoir fini le livre (oui, je suis toujours en retard, mais c'est le dernier avis à l'être) que je me suis rendu compte que je l'avais déjà croisé. James Lovegrove se trouve dans ma PAL pour le premier tome des Dossiers Cthulhu et il a déjà eu un article ici, pour Royaume Désuni (en 2015) que je n'avais pas tant aimé que ça. Bref, je sais enfin pourquoi le nom me parlait autant. Mais comme ce n'est pas du tout le sujet de cet avis, passons et revenons à ce Héros malgré eux.

Ce roman se déroule après la série télévisée. Et les deux premiers chapitres sont là pour nous faire des rappels absolument pas discret de certains épisodes. Nous sommes sur Perséphone, (là où Mal acheta une robe pour Kaylee) (le rappel de cet épisode est clairement là pour rien, je tiens à le dire), le jour de l'Alliance. Mal et l'équipage, à court de liquidité, comme bien souvent, font affaire avec Badger (et on en profite pour rappeler les évènements de l'épisode 5, Sains et Saufs) pour livrer une cargaison dangereuse sur une planète minière. Le capitaine en profite aussi pour essayer de gagner un second contrat. Mais ça va mal tourné, comme toujours. Mal est enlevé, l'Alliance se pointe pour mettre la mains sur River Tam et Zoe va devoir prendre le commandement du Serenity si elle ne veut pas que tout parte encore plus en cacahouète. Mais, on le devine, tout va continuer à se compliquer.

Le roman ferait un bon épisode de Firefly, sur ce point, je n'ai rien à redire. S'il lui manque l'aspect visuel, avec les mimiques des personnages ou les décors (ça pèche un peu sur les descriptions, je dois dire), on est vraiment sur une aventure à la Firefly (heureusement, me direz-vous). On y retrouve l'humour de la série (quoique là encore, pour Mal par exemple, il manque vraiment la gestuelle de Nathan Fillon pour s'y croire vraiment), l'action et les situations de crises. Il s'ancre parfaitement dans l'univers, rappelant donc les anciens épisodes et nous entrainant dans le passé de Mal alors que celui-ci se trouve sur Shadow un peu avant de rejoindre les Browncoats. C'est un épisode qui fait suite à l'épisode 12, le Message. J'apprécie qu'il mette en avant le pasteur Book ainsi que le jeune Mal. Bien entendu, les autres ne sont pas en reste même si je trouve que Kaylee, Tam et Simon sont en retrait (chose qui arrive malheureusement souvent aussi dans la série).

Malheureusement, le roman souffre d'être si attaché à sa série de base. Il en fait trop par la rappeler, ramenant des souvenirs (la fameuse robe de Kaylee par exemple, ou les conséquences de l'attaque du train de l'épisode 2) qui risquent de perdre le lecteur néophyte. De plus, pour moi, les divers rappels sont bien souvent inutiles et ne sont là que pour les fans (j'en fais parti, mais perso, ça m'a un peu saoulé de les voir revenir si souvent et souvent pour ne pas faire avancer plus que ça notre histoire). Si je suis ravie d'avoir un roman Firefly, j'aurais aussi voulu pouvoir faire découvrir la série par ce biais. Ce ne sera pas le cas (par contre, il existe une novellisation du film Serenity, qui elle pourrait permettre un lecteur de découvrir l'univers)(il faudrait que j'y mette la main dessus un de ces jours).

Au final, le roman s'inscrit donc fort bien dans la continuité de la série. Il est plutôt bon sur ce point, et permet vraiment de continuer l'aventure avec les membres du Serenity. Il souffre parfois de son style (un peu trop "scolaire", je dirais) mais se laisse lire, un petit sourire aux lèvres. Mais il est vraiment fait pour les connaisseurs. Un lecteur qui n'a jamais vu la série risque de se sentir perdu dedans alors même que le roman est fait pour être lu indépendamment (c'est faux, et on le savait hein). Il n'empêche que je m'offrirai bien les deux tomes suivants.

lundi 16 août 2021

Le héros des siècles, Fils-des-Brumes, tome 3, Brandon Sanderson

 Je suis un peu en retard sur mes avis. j'ai été en vacances durant une semaine chez mes beaux-parents, et j'ai un peu eu la flemme d'écrire par ici. On va donc rattraper un peu tout ça, et on commence avec le dernier tome de la trilogie d'origine de Fils-des-Brumes.

Le héros des siècles, Fils-des-Brumes, tome 3, Brandon Sanderson

Editeur : Le livre de Poche
Collection : fantasy
Année de parution : 2013
Titre en VO : Mistborn, book 3 : The Hero of Ages 
Année de parution en VO : 2008
Nombres de pages : 998

A lire si :

- Vous avez aimé les tomes 1 et 2
- Vous aimez les personnages assez complexes
- Vous voulez plus d'action que dans le tome 2

A ne pas lire si :

- Vous voulez du "vrai" voyage initiatique, au sens premier du terme

Présentation de l'éditeur : 

Pour mettre fin à la tyrannie, Vin a tué le Seigneur Maître.
Mais en essayant de fermer le Puits de l’Ascension, elle a laissé s’échapper une des formes maléfiques de l’Insondable. Depuis, ses Inquisiteurs et les brumes font toujours plus de victimes, tandis que les cendres qui tombent du ciel sont devenues incroyablement lourdes, menaçant d’ensevelir le pays et d’affamer les hommes. Vin et l’empereur Elend Venture espèrent sauver ce qui peut encore l’être. Mais pour cela, ils devront découvrir les derniers secrets du Seigneur Maître : l’ultime cachette d’atium, le plus puissant métal des Fils-des-Brumes, et l’identité du Héros des Siècles.

Mon avis

A la fin de ma lecture du tome deux, j'étais déjà un peu moins en larme que la première fois que j'ai pu le lire. A peine, hein. Ça reste un tome qui me met dans tous mes états. Mais au moins, l'avantage c'est qu'on sait comment ça se passe en relecture. Ça a un avantage, c'est que pour ce tome-ci, je n'ai pas été aussi étonnée que la première fois (surtout pour la fin là aussi). Par contre, j'ai pu me pencher un peu plus sur certain point. Car ce troisième tome de Fils-des-Brumes est particulièrement dense mais surtout, il permet d'entrer réellement dans le Cosmere. Mais avant d'en arriver là, revoyons un peu ce qu'il se passe dans ce troisième tome.

La Chute du Seigneur-Maître ne s'est pas fait dans la douceur, comme on a pu le voir dans le second tome. Vin a libéré Ravage, une entité considérée comme mauvaise en atteignant le puit de l'Ascension. Elle a aussi failli perdre Elend, qui, au lieu de mourir, est devenu lui aussi un Fils-des-Brumes. Tous les deux font tout ce qu'ils peuvent pour sauver Scadrial. Toujours à la recherche de l'Atium du Seigneur-Maître, ils découvrent des grottes renfermant des provisions et, plus important, des instructions sur ce qu'ils doivent faire suite à sa mort. C'est ainsi, ajouté à ce que TeenSoon a pu dire à Vin, qu'ils apprennent à contrôler les Koloss mais aussi qu'ils permettent à leur peuple de vivre encore malgré l'invasion de la cendre et la maladie des Brumes. Nous commençons le roman un an après l'ascension de Vin. Il ne reste plus que deux cachettes à trouver, une à Urteaux, l'autre à Fadrex. Il ne reste surtout plus beaucoup de temps avant que Ravage n'arrive à ses fins...

En suivant Vin, Elend et Ham vers Fadrex et en rejoignant Urteaux où se trouve déjà Spectre avec Allriane et Brise, le lecteur voit voler en éclat tout ce qu'il savait déjà, aussi bien des personnages que du monde. Sanderson, sur ce dernier tome, surprend toujours autant. Parce que qui aurait cru en lisant les deux premiers tomes à l'évolution juste génialissime de Spectre à Urteaux ? Franchement, le petit gars que personne ne comprenait dans le premier tome devient ici l'un des personnages majeurs de ce troisième tome. J'aimais déjà beaucoup le jeune homme, je peux vous dire que maintenant que je relis le livre, je l'aime encore plus. Son évolution est en fait ultra bien maitrisée et finalement pas si étrange que ça. Tout comme celle des autres personnages, à commencer par Saezd (que j'ai personnellement toujours considéré comme l'un des personnages principaux, au même titre que Vin), dont les doutes, la souffrance et les peurs sont partis à part entière de lui. Il faut forcément qu'il les expérimente pour découvrir qui il est réellement. Un peu plus spectaculaire, c'est l'évolution d'Elend. Alors, oui, forcément, le fait de devenir un Fils-des-Brumes aide beaucoup. Mais tout comme pour Vin, le voir enfin  devenir ce qu'il est vraiment fait du bien. Oh, ni l'un ni l'autre ne sont parfait, loin de là, mais leur évolution les rend foncièrement meilleur.

Et puis, comme je le disais, on entre en plein dans le Cosmere. A l'époque de ma première lecture, je ne connaissais même pas le terme. J'étais alors loin de me douter de ce que cela nous donnerait par la suite. Je n'avais pas vu ce qu'était Ravage et Sauvegarde. Forcément, après les Archives de Roshar, c'est un peu plus simple. Et autant vous dire que c'était là depuis le début (chose que Sanderson a d'ailleurs confirmé, le Cosmere a toujours été présent, depuis le début). Je dois dire que je suis vraiment époustouflée par tout ça. Cette relecture m'aura permis de faire plusieurs liens que je n'avais pas encore vu parce que forcément, ça faisait longtemps que j'avais lu Fils-des-Brumes lorsque j'ai commencé Roshar. 

Au final, j'ai été plus que ravie de relire toute la première trilogie. J'aime énormément celle-ci, surement parce qu'elle a été mon entrée dans l'univers de Sanderson et parce qu'elle fut une sorte d'électrochoc pour moi. J'aime Vin et la bande, j'aime voir à quel point l'auteur réussit toujours à me subjuguer alors même que je n'ai plus l'effet de surprise. J'adore relire mes passages préférés et en découvrir de nouveaux sur lesquels je ne m'étais pas assez attardé. Et maintenant, j'ai très hâte de m'attaquer à la seconde période (dont j'ai déjà lu le premier tome il y a un long moment de ça) et découvrir comment se sont passés certaines choses (je me suis spoilée un truc toute seule comme une grande, maintenant, je veux comprendre ce qu'il s'est passé pour en arriver là où je me suis spoilée)

lundi 2 août 2021

Les notes de Sang, Corinne de Vailly

 J'ai ce roman numérique depuis un moment dans ma PAL depuis un petit moment. Ne sachant pas quoi lire après ma grosse période SF et ne voulant pas en relire de suite (mais j'avoue, je suis repartie dedans depuis hier), je me suis dit qu'il était temps de le sortir.

Les notes de Sang, Corinne de Vailly

Editeur : Edition du 38
Collection : du fou
Année de parution : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez du steampunk

A ne pas lire si : 
- Vous aimez quand il y a beaucoup de dialogue

Présentation de l'éditeur : 

À Londres, en 1850, meurt un légendaire violoniste tsigane. Peu après, par une froide journée pluvieuse, la communauté des «Fils du vent» se retrouve au cimetière. Après l'enterrement, on abandonne un violon sur la tombe du défunt, et un jeune homme s'en empare. Selon une légende tsigane, cet instrument de musique aurait été fabriqué avec des ossements humains. Hawthorne Lambton, maître horloger, convoite ce violon qui, il en est convaincu, a le pouvoir de lever la malédiction qui pèse sur sa famille de génération en génération. Et l'on s'enfonce peu à peu dans les bas-fonds de la capitale anglaise, où machines à vapeur et êtres surnaturels font la loi.

Mon avis

Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu de Steampunk (en mars avec La Mécanique du Diable, il me semble) et le genre me manquait pas mal. Alors, forcément, un livre qui me promet fog, machinerie en tout genre et musique tsigane, ça me faisait un peu de l'œil. Je me suis donc lancée dans ma lecture quasiment les yeux fermés, sûre que ça allait me plaire.

On commence donc le roman par un enterrement. La communauté des "Fils du vent" vient de perdre l'un de ses membres, un violoniste légendaire. Le jeune Mirko assiste à la cérémonie. A la fin de celle-ci, il découvre l'instrument du défunt sur la tombe et le prend avec lui. A partir de là, on va faire un petit retour dans le passé de quelques jours pour comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là puis pour savoir ce qu'il se passe par la suite. Car le violon est magique. D'après une vieille légende tsigane, il fut fabriqué à base d'ossements humains et sa musique permettrait de tout soigner, même les malédictions. C'est d'ailleurs pour cette raison que Hawthorne Lambton, chef de la confrérie des Freux et maître horloger, le cherche à tout prix. Et pour y mettre la main dessus, il est prêt à tout, même au pire.

L'ambiance du roman est juste géniale. On retrouve parfaitement les bas-fond londoniens comme on peut les imaginer, froid, humide, dangereux. Ici, il n'est clairement pas question de découvrir les beaux quartiers de la capitale. C'est plutôt agréable, surtout que lors de mes dernières incursions dans un Londres Steampunk, on était plutôt du côté des nobles et bourgeois de la ville (je pense à la Machine de Lord Kelvin ou encore à l'Homme Mécanique). On sent presque le fog nous entourer en lisant. J'aime beaucoup ces paysages sombres et humides, que se soit donc le quartier de St Giles par exemple ou les bords de la seine. Les dorures sont absentes, ne laissant place qu'à ce que l'humain peut supporter de pire. 

Une ambiance qui sert parfaitement le personnages de Lambton. Chose assez étrange, le "méchant" du roman est surement celui que nous voyons le plus. Et je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ce changement de point de vue. Mais il faut dire que Lambton est un personnage des plus intéressants : maitre horloger, inventeur de génie (automate, téléphone etc...), chef de bande organisé etc... C'est le genre de type à qui tout réussi. Ou presque. Parce que derrière tout ça, il y a surtout un homme désespéré qui cherche à briser la malédiction qui pèse sur sa famille et à sauver son fils. Du coup, malgré les horreurs qu'il est capable de perpétrer, il reste, jusqu'à un certain point, un personnage particulièrement humain (bon, il va sombrer dans la folie à partir d'un certain moment, du coup, cette humanité disparait quelque peu). C'est d'ailleurs un point intéressant dans ce roman, les méchants sont finalement les protagonistes les plus présents. Cela ne leur enlève pas leur méchanceté, mais j'ai beaucoup apprécié ce petit changement. 

A côté de Lambton, les autres personnages sont du coup un peu blafard. Mirko manque un peu de profondeur alors qu'il est le gentil et le héros de l'histoire. Il en va de même pour Toksana, qui aurait mérité deux trois chapitres de plus, surtout vu ce qu'il lui arrive (après la mort de son père, sa "protectrice" en fait une prostituée dans un établissement de bord de mer, dont elle n'est sauvée que grâce à fils de la dite protectrice et de Mirko). D'ailleurs, la pauvre est une véritable damzel in detress tout le long du roman, dommage pour le seul personnage féminin de celui-ci(je compte pas Lady Clare, la protectrice qui apparait encore moins). C'est un peu dommage que les deux personnages tsiganes du lot soit si effacés. Je ne parlerais même pas du policier qui mène l'enquête sur la mort du violoniste, il est là seulement pour faire un peu bouger un Lambton qui n'en n'a finalement pas tant besoin que ça.

Au final, j'ai aimé le roman malgré quelques personnages faiblards. Faut dire que j'ai tellement apprécié Lambton et son rôle que ça ne m'a pas beaucoup dérangé. L'ambiance est top, surtout si on aime le bon vieux steampunk avec des automates, du fog et un long sanglot de violon dans le fond. J'ai, personnellement, apprécié ma petite balade et il est fort possible que je retente le coup avec cette autrice et le second tome de la série (qui semble se passer avant et ne pas avoir les même personnages d'ailleurs).