jeudi 28 avril 2022

Le temps Fut, Ian McDonald

 Dès que je vois un livre de la collection une heure lumière à la médiathèque, je me jette dessus. C'est donc ainsi que le Temps Fut a débarqué dans ma PAL alors même que je n'ai pas lu la quatrième de couverture. De toute façon, pour le moment, aucun livre de la collection ne m'a déplu. Je vois pas pourquoi ça arriverait.

Le temps Fut, Ian McDonald

Editeur : Le Bélial
Collection : Une heure Lumière
Année de parution : 2020
Titre en VO : Time Was
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 144

A lire si :
- Vous aimez les enquêtes (mais pas forcément policière)
- Vous aimez les voyages dans le temps

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose qui ne soit pas prévisible

Présentation de l'éditeur : 

Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d’un confrère. Un recueil, Le Temps fut, qui s’avère vite d’une qualité littéraire au mieux médiocre… En revanche, ce qui intéresse Emmett au plus haut point, c’est la lettre manuscrite qu’il découvre glissée entre les pages de l’ouvrage. Pour le bouquiniste, tout ce qui peut donner un cachet unique et personnel à un livre est bon à prendre. Il se trouve ici en présence d’une lettre d’amour qu’un certain Tom adresse à son amant, Ben, en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale. Remuant ciel et terre – et vieux papiers – afin d’identifier les deux soldats, Emmett finit par les retrouver sur diverses photos, prises à différentes époques. Or, la date présumée des photos et l’âge des protagonistes qui y figurent ne correspondent pas… Du tout.

Mon avis : 

Vous le savez, j'aime la collection une heure lumière. J'aime les novellas, les formats courts mais pas trop non plus. J'aime aussi beaucoup les couvertures d'Aurélien Police. Bref, je regarde rarement les quatrième de couverture de cette collection, préférant avoir la surprise de ce que je lis. Cette fois, me voilà embarquer à la suite D'Emmett Leigh, bouquiniste, qui vient de dénicher un recueil de poèmes plutôt mauvais  mais où se cache une lettre manuscrite. Il va chercher qui sont les deux correspondants. Ce dont il ne se doute pas, c'est qu'il va bien retrouver leur trace mais à des dates qui ne semblent pas du tout correspondre à l'âge que devrait avoir Tom et Ben, les deux amants de la lettre... 

Vous voulez quel est le défaut de cette novella ? Son format. C'est couillon quand même. Mais pour moi, elle aurait peut-être mérité un peu plus de pages, et quelques explications moins abrupte, plus particulièrement du côté de Tom et Ben. Parce que, tout comme Emmett, je me suis un peu attaché à ce couple, que l'on découvre lors de rare chapitre narré par Tom. Or, de part le format, l'auteur va vite sur certain point que moi, lectrice, j'aurais voulu voir un peu plus développés. Mais c'est le jeu. Parce qu'à côté de ça, j'ai plutôt apprécié.

J'ai aimé suivre Emmett, suivre son enquête pour découvrir qui étaient Tom et Ben, puis juste qui ils sont et pourquoi on les retrouve dans divers conflits à des âges qui ne correspondent pas du tout. J'ai apprécie que cette quête se mêle aussi à sa vie privée, que l'on découvre un peu plus l'homme et pas juste le bouquiniste. En 150 pages, c'était pas donné. L'auteur a su faire ça avec brio, ne nous laissant pas juste avec une étrange enquête. Par contre, il a moins su le faire du côté de Tom, comme je le disais dans le paragraphe précédent, mais je pense que c'était aussi voulu, garder un certain mystère pour ne pas tout dévoiler. Or, il en devoile tout de même pas mal et j'ai su la fin après avoir lu une dizaine de pages. Ça, il me semble que finalement, c'est aussi fait exprès, en un sens. Ça ajoute un peu de piment à la nouvelle, puisqu'on se demande comment Emmett va comprendre, et quand aussi. Il est juste un peu plus long à la détente que son lecteur. 

J'ai apprécié le style, aussi. Bon, j'avoue que parfois, ça m'a semblé un peu déséquilibré. Je ne sais pas comment vous dire ça mieux. On a des passages parfois très lent, un peu long et puis, d'un coup, pouf, tout se dévoile ou presque. J'ai lu les dernières pages dans coup là où parfois, je me suis un peu ennuyée au début (mais ennuyée n'est pas tout à fait le bon mot). A côté de ça, il y a un côté parfois poétique plutôt bien vu, surtout quand on passe de l'histoire d'amour entre Tom et Ben aux horreurs de la Guerre qu'ils sont obligés de vivre plusieurs fois.

Enfin, il y a donc la fin, que j'ai vu venir mais que j'ai apprécié lire. J'avais envie de voir comme l'auteur s'en sortait avec ses voyages dans le temps, un thème que j'apprécie assez. Comment il allait faire pour gérer les paradoxes et les lignes de temps. C'est toujours interessant à découvrir et ici, je ne suis pas déçue (même si, une fois encore, j'aurais voulu en apprendre un peu plus).

Pour finir, j'ai donc apprécié ma lecture. Le livre n'est pas parfait, il aurait mérité quelques approfondissement pour moi mais franchement, c'était vraiment sympa à lire. Encore une fois, la collection ne m'a pas déçue. Je pense même que je vais me pencher un peu plus sur l'auteur que je ne connaissais pas du tout jusqu'à présent.

Braises de Guerre, Gareth L. Powell

 On reste dans le space opéra avec ce Braises de Guerre. Bon, par contre, on oublie tout le côté SF feel good et positive de Becky Chambers...

Braises de Guerre, Gareth L. Powell

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2021
Titre en VO : Embers of War
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 480

A lire si :
- Vous aimez les romans choraux
- Vous voulez des IA bien devellopées

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les romans choraux trop rapide
- Vous voulez de vrais difficultés

Présentation de l'éditeur :

Après la guerre, la bataille pour la paix commence…
Le Chien à Problèmes est un croiseur lourd, construit pour semer la violence. Doué de conscience, c’est aussi une adolescente dégoûtée par le rôle qu’elle a joué dans le génocide d’une planète entière.Le Chien, reconverti dans le sauvetage des naufragés spatiaux, et sa capitaine, Sal Konstanz, reçoivent l’ordre de venir en aide aux éventuels survivants d’un paquebot en perdition au cœur d’un système contesté. De l’épave émerge une poétesse dissimulée sous une fausse identité pour échapper à l’horreur de la guerre, Ona Sudak. À quelques années-lumière de là, Ashton Childe, un agent des services secrets mis au placard, fait équipe avec un membre d’une faction adverse pour partir à la recherche de la rescapée.Tous risquent de se retrouver, bien malgré eux, au cœur d’un conflit qui menace d’embraser à nouveau toute la galaxie.

Mon avis

Ce roman avait tout pour me plaire. On se retrouve quelques années après une terrible guerre éclair qui a ravagé une planète complète en quelques minutes. Nous découvrons alors le Chien à Problèmes, ancien vaisseau de guerre devenu vaisseau de sauvetage pour le compte de la Maison de la Récupération. Sa capitaine faisait partie de l'autre camps, chose qui n'a de toute façon plus la moindre importance. Puis, nous passons à Ona Sudak, poétesse de son état sur un navire de croisière qui se fait attaquer. Enfin, nous découvrons Ashton Childe, un espion mis au placard qui cherche à tout prix à dégager de là où il se trouve et qui ne tarde pas à être exaucé. Tout semblait bien se préparer pour avoir un récit des plus sympathiques, une bataille pour la paix, comme l'annonce la quatrième de couverture. Une sorte de Gagner la guerre mais version Space Opéra peut-être. Bref, j'aurais dû me régaler à lire ça.

Vous l'aurez compris, ce n'est pas le cas. 

Braises de guerre a, pour moi, un gros défaut, celui d'être choral. L'auteur a voulu avoir plusieurs point de vue, ça peut se comprendre. Son oeuvre se veut ambitieuse. Elle l'est d'ailleurs. Mais je n'ai pas accroché à sa manière de faire. Le fait que les personnages s'expriment tous à la première personne déjà ne m'a que peu plu. Le problème étant qu'à part le Chien à Problème et son mécanicien, les autres personnages ont une voix interchangeable. S'il n'y avait pas les noms écrits en début de chapitres, j'aurais pu confondre Ona Sudak et Childe ou encore Konstanz. C'est un point qui m'a dérangé dès le départ. L'autre point, c'est clairement la longueur des chapitres. Ils sont bien trop courts. Certains ne font que deux pages et, hop, on passe à un autre personnage. Ça a eu pour effet, de mon côté, d'avoir du mal à les comprendre, à les apprécier même. J'ai eu l'impression de survoler la chose la plupart du temps.

Or, cette impression n'est pas du qu'à ça. Et c'est là que ça blesse vraiment. Ça va trop vite, comme les chapitres. Pourtant, le roman fait quand même presque 500 pages. Mais l'auteur explique peu les choses, passe du temps sur des trucs parfois insignifiants et sait peut-être trop où lui veut en venir. Du coup, ça bloque de mon côté. J'ai trouvé des facilités qui ne m'ont pas forcément plu (Childe est bloqué pour trois semaines ? on va régler ça avec un exo squelette, le Chien n'a plus d'arme, pas grave, quand il va en avoir besoin, il va lui-même les fabriquer, d'ailleurs, une IA aussi puissante et quasi vivante au sens humain du terme, c'est un peu gros aussi). Le truc, c'est que ça donne une impression de toute puissance à nos personnages et que j'ai eu du mal à voir les problèmes pour eux. 

Pourtant, à côté de ça, il y a du bon tout de même dans ce Braises de guerre. Il y a ce côté "la guerre est peut-être fini, il nous reste encore une bataille à gagner pour que tout le monde soit en paix" que j'aime beaucoup de base. J'ai apprécié les personnages du Chien, tellement humaine quand elle le veut et si froidement mécanique quand il le faut, celui de sa capitaine, Sally Konstanz qui se retrouve là alors qu'elle sait que c'est sa dernière chance pour pas mal de chose et qui fait tout ce qu'elle peut pour y arriver. Même Preston, jeune médecin souffrant de pas mal de trouble, m'a touché (plus que celui d'Alva Clay, sorte de grosse brute du vaisseau parce qu'il en faut bien une). 

Alors que cela fait déjà une petite semaine que j'ai fini le roman, je me demande tout de même si ce n'est pas moi qui est manqué le rendez-vous. Je souffre depuis quelques temps d'une sorte de panne de lecture où tout ce qui me tombe sous les yeux ne me dit rien du tout. Est-ce que j'apprécierai mieux ce roman lors d'une relecture ? C'est tout à fait possible. Mais pour le moment, je reste dubitative devant ma lecture. Je n'ai pas tout à fait apprécier et elle me laisse un petit coup amer, je dirais. Voilà bien longtemps que je ne me suis pas retrouvée comme ça face à un livre fini. 

L'espace d'un an, Les Voyageurs, tome 1, Becky Chambers

 Juste après avoir fini Apprendre, si par bonheur, je me suis lancée dans l'autre livre de Chambers qui trainait dans ma PAL numérique. J'espérais avoir le même coup de foudre, ou presque, que pour la novella. On va voir si ce fut le cas.
PS : encore une fois, je suis à la bourre dans mes avis (cette dixième année de blog ici est une catastrophe à ce niveau, je trouve)(j'ai trois avis en retard quand même). Du coup, ce ne sera pas parfait parfait...

L'espace d'un an, Les Voyageurs, tome 1,  Becky Chambers

Editeur : l'Atalante
Collection : la dentelle du cygne
Année de parution : 2016
Titre en VO : The long way to a small angry planet
Année de parution en VO : 2014
Format : AZW

A lire si 
- Vous n'aimez pas les gros conflit armés
- Vous voulez des personnages divers et variés (aussi bien en terme d'espèce que de culture)

A ne pas lire si :
- Vous souhaitez des péripéties violentes.

Présentation de l'éditeur :

Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, fuit sa famille de richissimes escrocs. Elle est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l’espace, où elle apprend à vivre et à travailler avec des représentants de différentes espèces de la galaxie : des reptiles, des amphibiens et, plus étranges encore, d’autres humains. La pilote, couverte d’écailles et de plumes multicolores, a choisi de se couper de ses semblables ; le médecin et cuistot occupe ses six mains à réconforter les gens pour oublier la tragédie qui a condamné son espèce à mort ; le capitaine humain, pacifiste, aime une alien dont le vaisseau approvisionne les militaires en zone de combat ; l’IA du bord hésite à se transférer dans un corps de chair et de sang…

Mon avis

Lorsque Rosemary s'engage sur le Voyageur, un tunnelier, elle ne sait pas trop à quoi s'attendre. Elle quitte son petit cocon martien pour la première fois et elle fait ça en cachette et sous une fausse identité (on comprendra pourquoi par la suite). Elle va alors découvrir un tout autre univers, celui des voyages au long cour pour creuser les trous de vers permettant de voyager plus vite dans l'espace. Elle va aussi découvrir l'équipage, multi-espèce et avec eux, toute l'étendue de leur diverse culture. Elle a un an pour cela, le temps de rejoindre leur prochaine destination à côté d'un système où la guerre ne s'est pas tout à fait arrêter.

Becky Chambers m'avait déjà prouvé qu'elle était capable de créer de beaux personnages dans sa novella. Mais elle en était restée aux humains à ce moment, puissant dans la diversité de notre propre espèce pour que l'équipage. Là, elle passe à la vitesse supérieure. Elle va se servir de notre imaginaire, et du sien, pour créer de nouvelle espèce (rien de folichon en soit, on retrouve des reptiles, des aliens ressemblant à des humains, des amphibiens et autres) et les faire cohabiter. Car c'est bel et bien de cette cohabitation dans le tunnelier que l'histoire nous parle. Au fur et à mesure de l'avancée du Voyageur vers sa destination, nous allons découvrir ses membres, leur espèce et leur culture, les uns après les autres, et c'est particulièrement interessant à lire.

Une fois encore, Chambers parle de tolérance, de paix et d'amitié/amour profond. Encore une fois, elle fait ça de manière naturelle. Ses personnages sont parfait tel qu'ils sont et leurs interactions agréable à lire, même lorsqu'on tombe sur les plus grincheux. Les quelques arrêts du Voyageur pour ravitaillement permettent aussi de découvrir d'autres facettes de l'univers et de lancer telle ou telle discussion sur une espèce ou un pan culturel propre à celle-ci. Rien ne semble forcé et c'est agréable à lire. Sur ce point, Chambers a encore une fois fait fort pour moi. 

Surtout, elle a développé un véritable univers passionnant à découvrir que nous ne faisons finalement qu'effleurer avec nos personnages. Ça reste parfois assez simple, ce n'est pas toujours éloigné de ce qu'il se fait déjà en matière de space-opéra mais ça foisonne de détails intéressant à découvrir et qui pourrait, dans certain cas, se rapprocher un peu de ce que l'on voit déjà sur notre bonne vieille planète bleue.

Mais, parce que ça ne pouvait pas être complètement parfait, un point me dérange. S'il est agréable de suivre les membres de l'équipage du Voyageur et de découvrir l'univers qu'ils parcourent, il manque, pour moi, un fils conducteur. J'ai en fait eu l'impression de lire plusieurs nouvelles, regroupées dans le même ouvrage grâce à leurs personnages. Je crois surtout que le côté tranche de vie n'est pas tout à fait fait pour moi. J'aurais apprécié avoir un vrai fils rouge, pas juste l'idée d'une destination lointaine. J'aurais pu me douter que ça se passerait ainsi, surtout après ma lecture d'Apprendre, si par bonheur, qui fonctionne un peu de la même façon (mais qui garde un fils rouge, lui, dû à la manière dont il se présente). J'avoue que ça m'a un peu manqué.

Pourtant, cela ne m'a pas du tout empêché d'apprécie ma lecture. J'ai aimé suivre l'équipage du voyageur et, tout comme pour sa novella, je trouve que ça fait du bien un peu de SF positive comme ça (même si, ici, on se retrouve tout de même avec une guerre pas loin et quelques ennuis). Ce n'est malheureusement pas le coup de coeur que j'aurais voulu mais ça ne m'empêchera probablement pas de lire le second tome dans quelques temps.

vendredi 22 avril 2022

La Muse des Cauchemars, Laini Taylor

 En début d'année, j'ai lu le Faiseur de Rêves, le premier tome de la duologie de Laini Taylor. J'avais vraiment hâte de lire sa suite tellement j'ai amé le premier. J'ai finalement réussi à mettre la main dessus avant la fermeture pour travaux de ma librairie (allez c'est bientôt fini, je vais pouvoir y retourner dans pas longtemps). Et puis, j'ai attendu un peu pour le lire.

La Muse des Cauchemars, Laini Taylor

/!\ Je n'ai pas d'autre choix que de spoiler, un évènement de la fin du premier tome sert de point de départ pour celui-ci et à une certaine importance

Editeur : Gallimard Jeunesse
Collection : pole fiction
Année de parution 2021
titre en vo : Strange the Dreamer, book 2: Muse of Nightmares
Année de parution en VO : 2018
nombre de pages : 704

A lire si : 
- Vous aimez les livres oniriques
- Vous avez aimé le premier tome

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas d'un texte trop contemplatif

Présentation de l'éditeur 

Le rêve comme seul rempart contre la violence du monde
Il est un monde où hommes et femmes naissent avec un don précieux, dont seuls les plus puissants gagnent le droit de se servir en temps utile, mais toujours au nom de l'Empire. À respectivement seize et dix-sept ans, Nova et Kora rêvent du jour tant attendu où des envoyés à la peau bleue viendront enfin les enlever. Alors, seulement, elles pourront accomplir leur véritable destin.
Très loin de là, à travers l'espace et le temps, dans la mythique Cité oubliée – qu'après tant d'années, Lazlo Lestrange peut désormais contempler de ses yeux –, retentit une explosion qui fait basculer son monde et celui de Sarai. Leur avenir ne tient désormais plus qu'à un fil, celui que manipule par la seule force de son esprit une enfant cruelle et meurtrie. À la fois plus puissant et plus vulnérable que jamais, le jeune homme va devoir choisir : sauver celle qu'il aime ou bien tous les habitants de la ville interdite jusqu'au dernier.
Sans compter qu'un danger plus grave encore menace... Car l'oiseau blanc qui surveille la citadelle depuis toujours veille, et il est grand temps pour lui de passer enfin à l'action. Dieux, monstres, fantômes, mondes étranges et guerre totale, La Muse des cauchemars clôt avec maestria une série aussi poétique que haletante. Qu'on se le tienne pour dit : l'univers de Laini Taylor n'a pas fini de hanter nos rêves...

Mon avis

Je suis contente de ne pas avoir attendu trop longtemps après ma lecture du tome un pour me lancer dans ce second. Il faut dire que l'on reprend pile à la fin du premier, alors que Minya menace tout le monde sur le Séraphin. Tenant la non-vie de Sarai dans sa main, elle y voir enfin l'occasion de pouvoir descendre à Désolation pour se venger. Lazlo, nouvellement rejeton des dieux au pouvoir de forgeron, n'a pas beaucoup de choix devant lui. Ou il perd Sarai pour de bon, ou il obéit à Minya. Heureusement pour le couple, les autres rejetons trouvent un moyen de mettre l'enfant hors d'état de nuire pour un temps. Sauf que Minya n'est pas le seul danger… Alors que Lazlo découvre un peu plus ses pouvoirs, il ouvre un passage entre son monde et un autre et laisse l'entrée libre à une dangereuse pirate qui semble avoir une dent contre les enfants...

Comme vous le savez, j'ai adoré le premier tome. Il était poétique, onirique etc... J'ai aimé suivre Lazlo, découvrir Désolation. Et puis, il y a eu cette fin, et l'envie de découvrir le reste. Le reste, c'est un roman de rédemption et pas seulement pour les Rejetons des Dieux ou pour le Tueur de Dieux. Et franchement, réussir  mettre trois arc de rédemption dans un même roman, c'était pas mal, même si, au final, je me suis moins régalée à le lire que le premier tome. Pourtant, il avait tout pour me plaire, et il m'a plut, hein. Pour tout vous dire, le problème, c'est l'arc de Nova et Kora et tout ce qui s'en suit.

L'histoire de Nova et Kora, clairement, c'est l'histoire fondatrice du séraphin au dessus de Désolation. On découvre les origines des Dieux avec elle, ce qu'il s'est passé des siècles plus tôt et pourquoi et comment le séraphin s'est retrouvé au dessus de Désolation. En fait, j'ai aimé découvrir la genèse des dieux et la partie un peu SF de la chose (on retrouve des trous de vers par exemple). Là où j'ai moins aimé, c'est quand les deux lignes de temps se rejoignent. J'ai eu l'impression que c'était un peu forcé. Alors, oui, ça permet de mieux comprendre ce qu'il est arrivé à Minya, pourquoi certains évènements ont eu lieu mais ça me semble un peu tiré par les cheveux. Je ne serais pas l'expliquer.  Alors que, franchement, l'arc de Minya, lui, m'a vraiment plu et j'ai été déçue qu'il soit finalement trop court pour moi. Surtout que les deux sont géré de la même manière. Sarai entre dans leurs rêves (enfin cauchemars) pour mieux les comprendre puis grâce à ce qu'elle découvre tout le monde s'y met. Le truc, c'est que ça fonctionne bien avec Minya puisque Sarai la connait depuis toujours. Que sa sœur vienne mettre son nez dans ses rêves pour l'aider n'a rien d'étonnant. Ca l'est beaucoup plus lorsque Sarai entre dans l'esprit de Nova qu'elle ne connait pas. De même, j'ai aimé l'arc de Eril-Fane, qui, enfin, va pouvoir découvrir sa fille mais aussi, peut-être se libérer d'Isagol et de son passé. 

Je crois vraiment que ce que j'ai le plus apprécié, ce sont les évolutions des personnages. De tous. Parce que l'autrice n'en oublie pas un seul. Elle finit parfaitement son cycle, de manière finalement très positive pour tout le monde. Pour moi, c'est clairement une des forces du roman, et même de la duologie, l'évolution constante des personnages. Sans parler des arcs de rédemption, on trouve quand même un filleul d'or qui change complétement de point de vue sur ce qu'il est et ce qu'il pourrait être au contact des autres. En fait, le seul qui semble un peu perdu, c'est Lazlo. Il passe un peu au second plan dans ce tome, laissant la place à Sarai. Une Sarai qui, tout comme lui, doit réapprendre à se connaitre. On la découvre autrement. Forcément, vu son état, ses pouvoirs changent un peu, tout comme ceux de Lazlo. Mais, l'un comme l'autre, s'adaptent et continuent à se soutenir. 

Et puis, faut bien le dire, malgré le problème que je peux avoir avec l'arc de Nova, l'histoire est vraiment passionnante. Le livre, comme son prédécesseur est un vrai page-turners. Bon forcément, il continue à regrouper que des choses que j'apprécie mais dans une autre ambiance, je dirais. On est plus vraiment dans l'onirisme du premier mais en même temps, on ne s'en éloigne pas tant que ça. Bref, j'ai adoré (même si ce fut moins le coup de coeur que pour le Faiseur de Rêves).

PS : je m'excuse si l'avis semble un peu flou, ou pas complet ou autre. J'ai lu le livre il y a presque 20 jours et je n'ai pas écrit l'avis de suite. Du coup, c'est plus tout frais dans mon esprit...



vendredi 8 avril 2022

Apprendre, si par bonheur, Becky Chambers

 Ca fait un moment que ce petit roman/novela traine dans ma PAL. Je cherchais le bon moment pour le sortir et voilà qui est fait. Bon, par contre, j'ai lu le livre il y a une semaine et je n'ai pas eu le temps de venir mettre mon avis ici. Je m'excuse par avancer s'il est un peu laconique.

Apprendre, si par bonheur, Becky Chambers

Editeur : L'Atalante
Collection : La dentelle du cygne
Année de parution : 2020
Titre en VO : To Be Taught, If Fortunate
Année de parution en VO : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez un format court
- Vous voulez quelque chose de doux
- Vous aimez suivre des scientifiques

A ne pas lire si :
- Vous voulez des affrontements

Présentation de l'éditeur

Quatre personnes, quatre planètes : un groupe d’astronautes part en mission pour explorer des planètes susceptibles d’abriter la vie.
Hommes et femmes, trans, asexuels, fragiles, déterminés, ouverts et humains, ils représentent la Terre dans sa complexité.
Au fil des ans et des atterrissages, ils découvrent des animaux étranges, de « simples » bactéries, et les dilemmes éthiques de l’explorateur bienveillant mais forcément intrusif.
Observer, c’est influencer. Exister, c’est agir.
Il faut savoir jusqu’où aller trop loin ; pour rencontrer l’Autre, il faut le mettre en danger.

Mon avis

Je ne le dirais jamais assez, je ne lis pas assez de science-fiction et, surtout, pas assez de SF positive. J'ai tendance à me tourner vers les oeuvres plus "négatives" de la SF, celles où l'humanité a pris cher, où la Terre a ou va disparaitre, où l'espoir n'est pas ultra présent de base et où il faut survivre face à l'adversité quoiqu'il se passe. Il est vrai qu'elles sont plus faciles à trouver, les auteurs ont été de grands pessimistes quant à l'avenir de notre planète (et ils n'ont pas eu totalement tord si on en croit les rapports de plus en plus alarmants du GIEC par exemple). Or, parfois, lire quelque chose de foncièrement positif, ça fait un bien fou. C'est le cas d'Apprendre, si par bonheur.

Nous découvrons le journal de bord d'Ariadne, technicienne pour la mission Lawki 6. Elle et ses trois compagnons ont été envoyé pour explorer un groupe de planète susceptibles d'accueillir la vie. Ce n'est pas leur première mission ensemble, ils se connaissent tous très bien et ils comptent bien remplir leur mission avec toute la rigueur scientifique dont ils sont capables et en étant le moins intrusifs possible pour les populations et écosystème qu'ils vont rencontrer.

Je dois avouer qu'au début, je me suis quand même demander comment Becky Chambers allait réussir à ne pas rendre ce journal de bord monotone. C'est vrai, quatre personnages, tout aussi sympathique les uns que les autres et qui vivent en bonne harmonie depuis ce qui semble être plusieurs missions, quatre planètes à explorer qui potentiellement pourraient nous valoir les mêmes gestes de la part de nos explorateurs… Ca aurait pu être ennuyeux. Ca ne l'est pas. Mais alors pas du tout. 

Déjà parce que les personnages sont complexes, comme peut l'être l'humanité. Leurs relations le sont tout autant. Amis, amants, collègues, ils sont tout ça à la fois. Leur petite communauté fonctionne sur un respect mutuel de l'autre, comme une vraie famille. J'ai aimé suivre leur interaction, que se soit lorsqu'ils sont tous en train de cogiter sur ce qu'ils ont découvert ou dans des moments plus intimes comme par exemple lorsqu'ils se réveillent suite au voyage. D'ailleurs, j'aime beaucoup les réveils, où Ariadne explique les modifications auxquelles ils ont droit, pourquoi et à quoi ça peut lui faire penser.  C'est un aspect que j'aime beaucoup, cette sorte de nostalgie bienveillante qu'Ariadne porte à ses expériences d'enfants et à la Terre. 

Ensuite, il y a les explorations. Chaque planètes est différente de la précédente. On y découvre des espèces quasi comme les nôtres ou pas du tout. J'ai aimé lire l'enthousiasme de l'équipage face à leur découverte. J'ai aussi apprécié toutes les considérations éthiques par rapport à leur présence et à ce qu'ils peuvent ou doivent faire aussi bien pour leur sécurité que pour celles des écosystème qui les entoure. Mais surtout, il y a quelques choses de particulièrement positif dans la manière dont les explorations sont menées. L'équipe est toujours enthousiaste, toujours ravie (enfin presque) de pouvoir faire leur métier. Y a un truc de génial à les suivre là-dedans mais vraiment.

Pour finir, ce fut donc un coup de cœur bienvenu. J'ai adoré, vraiment. C'était doux, poétique aussi, très humain. C'est le genre de roman que tu refermes avec un certain espoir, une impression que tout n'est pas perdu. Bref, lisez-le, c'est bien.