On reste dans le space opéra avec ce Braises de Guerre. Bon, par contre, on oublie tout le côté SF feel good et positive de Becky Chambers...
Braises de Guerre, Gareth L. Powell
Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2021
Titre en VO : Embers of War
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 480
A lire si :
- Vous aimez les romans choraux
- Vous voulez des IA bien devellopées
A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les romans choraux trop rapide
- Vous voulez de vrais difficultés
Présentation de l'éditeur :
Après la guerre, la bataille pour la paix commence…
Le Chien à Problèmes est un croiseur lourd, construit pour semer la violence. Doué de conscience, c’est aussi une adolescente dégoûtée par le rôle qu’elle a joué dans le génocide d’une planète entière.Le Chien, reconverti dans le sauvetage des naufragés spatiaux, et sa capitaine, Sal Konstanz, reçoivent l’ordre de venir en aide aux éventuels survivants d’un paquebot en perdition au cœur d’un système contesté. De l’épave émerge une poétesse dissimulée sous une fausse identité pour échapper à l’horreur de la guerre, Ona Sudak. À quelques années-lumière de là, Ashton Childe, un agent des services secrets mis au placard, fait équipe avec un membre d’une faction adverse pour partir à la recherche de la rescapée.Tous risquent de se retrouver, bien malgré eux, au cœur d’un conflit qui menace d’embraser à nouveau toute la galaxie.
Mon avis
Ce roman avait tout pour me plaire. On se retrouve quelques années après une terrible guerre éclair qui a ravagé une planète complète en quelques minutes. Nous découvrons alors le Chien à Problèmes, ancien vaisseau de guerre devenu vaisseau de sauvetage pour le compte de la Maison de la Récupération. Sa capitaine faisait partie de l'autre camps, chose qui n'a de toute façon plus la moindre importance. Puis, nous passons à Ona Sudak, poétesse de son état sur un navire de croisière qui se fait attaquer. Enfin, nous découvrons Ashton Childe, un espion mis au placard qui cherche à tout prix à dégager de là où il se trouve et qui ne tarde pas à être exaucé. Tout semblait bien se préparer pour avoir un récit des plus sympathiques, une bataille pour la paix, comme l'annonce la quatrième de couverture. Une sorte de Gagner la guerre mais version Space Opéra peut-être. Bref, j'aurais dû me régaler à lire ça.
Vous l'aurez compris, ce n'est pas le cas.
Braises de guerre a, pour moi, un gros défaut, celui d'être choral. L'auteur a voulu avoir plusieurs point de vue, ça peut se comprendre. Son oeuvre se veut ambitieuse. Elle l'est d'ailleurs. Mais je n'ai pas accroché à sa manière de faire. Le fait que les personnages s'expriment tous à la première personne déjà ne m'a que peu plu. Le problème étant qu'à part le Chien à Problème et son mécanicien, les autres personnages ont une voix interchangeable. S'il n'y avait pas les noms écrits en début de chapitres, j'aurais pu confondre Ona Sudak et Childe ou encore Konstanz. C'est un point qui m'a dérangé dès le départ. L'autre point, c'est clairement la longueur des chapitres. Ils sont bien trop courts. Certains ne font que deux pages et, hop, on passe à un autre personnage. Ça a eu pour effet, de mon côté, d'avoir du mal à les comprendre, à les apprécier même. J'ai eu l'impression de survoler la chose la plupart du temps.
Or, cette impression n'est pas du qu'à ça. Et c'est là que ça blesse vraiment. Ça va trop vite, comme les chapitres. Pourtant, le roman fait quand même presque 500 pages. Mais l'auteur explique peu les choses, passe du temps sur des trucs parfois insignifiants et sait peut-être trop où lui veut en venir. Du coup, ça bloque de mon côté. J'ai trouvé des facilités qui ne m'ont pas forcément plu (Childe est bloqué pour trois semaines ? on va régler ça avec un exo squelette, le Chien n'a plus d'arme, pas grave, quand il va en avoir besoin, il va lui-même les fabriquer, d'ailleurs, une IA aussi puissante et quasi vivante au sens humain du terme, c'est un peu gros aussi). Le truc, c'est que ça donne une impression de toute puissance à nos personnages et que j'ai eu du mal à voir les problèmes pour eux.
Pourtant, à côté de ça, il y a du bon tout de même dans ce Braises de guerre. Il y a ce côté "la guerre est peut-être fini, il nous reste encore une bataille à gagner pour que tout le monde soit en paix" que j'aime beaucoup de base. J'ai apprécié les personnages du Chien, tellement humaine quand elle le veut et si froidement mécanique quand il le faut, celui de sa capitaine, Sally Konstanz qui se retrouve là alors qu'elle sait que c'est sa dernière chance pour pas mal de chose et qui fait tout ce qu'elle peut pour y arriver. Même Preston, jeune médecin souffrant de pas mal de trouble, m'a touché (plus que celui d'Alva Clay, sorte de grosse brute du vaisseau parce qu'il en faut bien une).
Alors que cela fait déjà une petite semaine que j'ai fini le roman, je me demande tout de même si ce n'est pas moi qui est manqué le rendez-vous. Je souffre depuis quelques temps d'une sorte de panne de lecture où tout ce qui me tombe sous les yeux ne me dit rien du tout. Est-ce que j'apprécierai mieux ce roman lors d'une relecture ? C'est tout à fait possible. Mais pour le moment, je reste dubitative devant ma lecture. Je n'ai pas tout à fait apprécier et elle me laisse un petit coup amer, je dirais. Voilà bien longtemps que je ne me suis pas retrouvée comme ça face à un livre fini.
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