lundi 29 mars 2021

Les Orphelins du Royaume, Grisha, tome 1, Leigh Bardugo

 Après ma super découverte de Six of Crows et l'arrivée très très prochaine de la série Shadow and Bone sur Netflix (très très hâte), il me fallait bien découvrir la première série du Grishaverse. J'ai donc demandé à mon grand frère de me commander la superbe intégrale de chez France Loisir pour mon anniversaire. Bon, elle est arrivée avec deux semaines de retard mais c'est pas grave. Parce qu'il m'a fallu juste un jour et demi pour lire le premier tome, les Orphelins du Royaume

Les Orphelins du Royaume, Grisha, tome 1, Leigh Bardugo

Edition : France Loisir
Collection : /
Année de parution : 2020
Titre en VO du tome 1: The Grisha, book 1: Shadow & Bone
Année de parution en VO : 2012 pour le tome 1
Nombre de pages : 1152

a lire si 
- Vous aimez le Young-Adult peut-être pas si youg que ça

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas trop de romances


Présentation de l'éditeur 

Le royaume de Ravka est une terre maudite, divisée par le Shadow Fold, une épaisse nappe de ténèbres peuplée de monstres sanguinaires.
Jeune apprentie cartographe, Alina y est envoyée en mission avec son ami Mal pour accompagner de puissants magiciens, les Grisha. Alors qu’ils sont attaqués par d’horribles créatures, elle les repousse en émettant une déferlante de lumière.
Dès lors, son destin prend une autre tournure : Alina est l’Invocatrice de lumière, celle qui pourrait vaincre le Shadow Fold. Pour cela, elle doit rejoindre les Grishas et apprendre à maîtriser ce don qu’elle ignorait posséder.
Mais dans la capitale, les pièges sont nombreux...

Mon avis

Commençons par le plus simple, le livre objet. Je voulais absolument cette édition (alors que j'ai Six of Crows en poche). Je l'ai vu plusieurs fois sur instagram et franchement, elle me faisait grave de l'œil. Effectivement, en vrai, elle est magnifique. Enfin, la couverture, parce que l'intérieur aurait peut-être mérité un papier plus épais et quelques fioritures de plus sur les titres. Il n'empêche que les parties dorées sur les bois du cerf, le titre et les fioritures sur les coins sont super belles (par contre, sur le titre, ça s'efface et c'est drôlement moins cool)(C'est d'ailleurs le second livre qui me fait le coup, le premier étant le Prieuré de l'Oranger chez de Saxus). A présent, passons au premier tome.

Je vous avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Bien que nous ayons un aperçu de certains personnages dans la Cité Corrompue, il n'y avait pas de quoi faire un gros spoiler (peut-être sur les autres tomes par contre, mais pas sur le premier). En tout cas, je ne m'attendais pas à être directement en vue du Shadow Fold à tenter de comprendre dans quoi je me retrouvais. Bon, ce n'est pas la première fois que l'autrice me faire le coup et j'apprécie assez ne pas avoir à me taper plusieurs chapitres d'explication de l'univers, surtout que les dites explications arrivent ici quand il le faut et de manière fort naturelle, une chose des plus appréciables. 

Bref, me voilà donc à la suite d'Alina Starkov, une simple cartographe de la première armée qui arrive devant le Shadow Fold, un territoire de Ravka totalement pris dans les ombres, peuplé de créatures terrifiantes, et coupant le royaume en deux. Lors de sa traversée, les skiffs vont être attaqués par des créatures. Afin de sauver son meilleur ami Mal, Alina va déclencher un étrange pouvoir dont elle ne connait absolument rien. Cet évènement va alors changer sa vie. Elle passe d'apprentie cartographe à Grisha sous la protection du Darkling, le Grisha le plus important du royaume. Un changement qui ne se fait pas dans la félicité et qui va l'entrainer vers des contrées bien plus dangereuse que le Fold.

Ce premier tome est donc là pour nous présenter une bonne partie des personnages et surtout la situation actuelle en Ravka (si comme moi, vous avez lu Six of Crows avant, vous savez ce qu'il va se passer par la suite pour le royaume). J'ai rapidement apprécié Alina, personnage de prime abord assez timide mais n'ayant pas du tout sa langue dans sa poche. Elle a une force incroyable, surtout quand on voit tout ce qui lui arrive. Une force qu'elle semble d'ailleurs tenir de Mal, son meilleur ami. Si on ne le voit pas trop durant une bonne partie du roman, il n'est jamais totalement absent. C'est un personnage que j'ai aussi apprécié même si j'ai parfois eu envie de le secouer un peu. D'ailleurs, c'est quelque chose que j'ai voulu faire avec certain autres. Beaucoup de personnages sont sous l'emprise du Darkling et font tout pour lui plaire. Chose qui a tendance à un peu m'énerver. Par contre, je dois avouer que j'ai beaucoup mais alors beaucoup aimé le Darkling. Le côté ténébreux surement (et le fait que je le vois parfaitement dans les traits de Ben Barnes aussi). Non, en fait, c'est surtout son caractère et son histoire qui en font un personnage ambigu comme je les aime.

Et puis, je dois bien avouer que l'univers est passionnant (mais je le savais déjà). J'aime les jeux politiques que l'on commence à peine à entrevoir, la menace du Shadow Fold sur le monde, la manière dont les Grishas sont vus par la multitudes et dont eux voient la dite multitude. On retrouve facilement dedans ce que j'ai apprécié dans Six of Crows, peut-être en un peu moins complexe, mais je pense que c'est dû au fait qu'Alina soit la narratrice et que nous n'en sommes qu'au premier tome sur trois. Mais on a déjà les grandes lignes.

Au final, c'est un premier tome des plus intéressants, qui nous plonge directement dans la série. Je n'ai pas eu le coup de cœur attendu (à cause de la romance un peu trop présente pour tout vous dire) mais j'ai été presque. J'ai très très hâte de me lancer dans le second tome à présent.



mercredi 24 mars 2021

Procrastination, Les annales du Disque-Monde, tome 27, Terry Pratchett

 Vous le savez, tous les ans, en mars, je lis un Prachett en hommage à l'auteur. Cette année, je m'y suis prise pile le jour de sa mort (et accessoirement de mon anniversaire...) et j'ai commencé Procrastination. Bon, j'ai pris mon temps pour le lire (c'était de circonstance) et je dois bien dire qu'il fait déjà parti de mes préférés.
 
Procrastination, Les annales du Disque-Monde, tome 27, Terry Pratchett

Editeur : Pocket
Collection : fantasy
Année de parution : 2010
Titre en VO : Thief of time
Année de parution en VO : 2001
Nombre de pages : 448

A lire si 
- Vous aimez le cycle de la Mort
-Vous voulez quelque chose de léger (mais pas tant que ça au final)

A ne pas lire si

Présentation de l'éditeur : 

Le temps est une ressource qu’il faut gérer, chacun le sait.
Sur le Disque-monde, c’est le boulot des moines de l’Histoire, qui l’emmagasinent, le prélèvent où on le gaspille (par exemple sous la mer : de combien de temps a besoin une morue ?) et le redistribuent à de gros consommateurs comme les villes où l’on en manque toujours.
Mais la fabrication de la première horloge du monde vraiment précise donne le départ d’une course contre... disons la montre pour Lou-tsé et son apprenti Lobsang. Parce qu’elle va arrêter le temps. Et ce ne sera que le début des ennuis.
Procrastination (voir dictionnaire) s’est assuré la participation de héros et de canailles, de yétis, d’artistes martiaux et de Ronnie, le cinquième cavalier de l’Apocalypse (qui a quitté le groupe avant qu’il devienne célèbre).

Mon avis

La dernière fois que j'ai (re)lu une Annale avec la Mort, c'était en 2018 et c'était le Père Porcher, parfait roman pour la saison hivernale (et surement mon préféré même s'il n'est pas toujours parfait). La Mort et Suzanne me manquaient un peu. Et c'est avec une certaine émotion que j'ai entamé ce tout dernier tome du cycle de la Mort. Oui, le dernier. Après lui, la Mort n'a plus de roman qui lui soit consacrés (d'ailleurs, je me rends compte que j'ai aussi fini le cycle des sorcières il y a un moment de ça (en 2014 en fait, mais n'ayant pas fini le cycle de Tiphaine, ça m'a moins perturbé)). Mais revenons à notre tome.

Le boulot des Moines de l'Histoire est simple. Ils se doivent de gérer le temps afin que tout colle. Ainsi, ils peuvent emmagasiner, prélever voire même gaspiller du temps pour le bien de l'Histoire du Disque-Monde. Tout se déroule comme prévu jusqu'au jour où Dame Ligion apparait à Anck-Morpock, chez Jérémie, le meilleur horloger de la Guilde. Elle a une mission bien précise pour lui, construire une horloge de verre capable de donner l'heure précise. Or, cette horloge a déjà été créée une fois et a causé l'arrêt complet du temps. Lout-tsé, l'un des moines de l'Histoire et son apprenti Lobsang partent donc pour la capitale afin d'arrêter l'horloge de verre. Dans le même temps, la Mort, sentant. l'apocalypse arriver, charge sa petite fille Suzanne de retrouver le fils du Temps afin d'empêcher la fin du monde, tandis que lui part chercher les autres cavaliers. 

Bien que faisant parti du cycle de la Mort, j'ai trouvé le personnage assez peu présent. Comme souvent depuis Accroc du Roc, c'est surtout Suzanne qui se trouve au centre de l'histoire. Pas pour autant qu'on en oublie notre squelette à la robe noire préférée. Notre ami part à la recherche des autres cavaliers de l'apocalypse pour mener la dernière (ou pas, surtout que ce n'est pas la première dans l'histoire du Disque-Monde) chevauchée. Or, aucun n'en a vraiment envie. Et pour cause, en prenant forme humaine, ils se sont humanisés. C'est quelque chose que l'on a l'habitude de voir avec la Mort, moins avec ses collègues. Et encore moins avec les Contrôleurs de la réalité. Car oui, qui dit Mort, dit généralement Contrôleurs de la réalité. Et j'avoue que si je les trouve régulièrement un brin ennuyeux, ici, ce ne fut pas le cas. Les voir prendre forme humaine et expérimenter ce que ça fait alors qu'ils sont toujours persuadés d'être un tout, c'est assez fun en fait. Autant dire que là, ils m'ont particulièrement bien fait rire. Mais surtout, je trouve la réflexion sur ce qui fait l'humain des plus intéressantes avec ces différentes entités que sont les cavaliers ou les Contrôleurs. Ca m'a fait un peu penser au thème que l'on trouvait dans les Petits Dieux (que bien sûr, je n'ai pas chroniqué ici encore)(un jour, j'arriverai à avoir toutes les Annales sur ce blog) ou même dans le Père Porcher avec la création des Dieux par les Mages. 

A côté de ça, nous avons donc Suzanne, Lobsang et les autres personnages qui tentent de sauver le Temps. Pratchett s'attaque alors à la réécriture de l'Histoire. Ce n'est pas aussi incisif que ce qu'il a l'habitude de faire. Disons que le thème se prête moins à la critique. Mais ce n'est pas grave. Pratchett s'en tire toujours merveilleusement bien. J'ai adoré ses explications sur la manipulation du temps par les moines de l'Histoire. Et surtout, ça m'a évoqué les voyages dans le temps de la science-fiction sans les gros écueils des paradoxes temporels d'une belle manière (en gros, dans Procrastination, il est dit que les gens ne se rendent pas compte que si, si, ça ça a déjà été vécu, ou du moins, ils font en sorte de ne pas s'en rendre compte).  En tout cas, ça fait de Procrastination un tome plutôt léger alors même qu'il est parfois moins amusant que d'autres tomes.

Enfin, moins amusant. Disons qu'il ne l'est pas comme les autres. Ici, le comique va reposer sur quelques situations (l'Abbé et ses problèmes de réincarnation, la régle numéro un...) mais surtout sur certaines alliances. Voir Suzanne, toujours aussi sarcastique et pragmatique (une vraie enseignante à l'ancienne) s'allie avec une Dame Ligion, Contrôleuse de la réalité complètement barrée suite à son transfert dans un corps humain, à quelque chose d'assez amusant (Dame Ligion et les autres Contrôleurs sont de toute manière très amusant dans ce tome). Et puis, on retrouve aussi quelques personnages déjà bien connus qui ajoutent leur petit grain de sel dans tout ça (Nounou, je t'aime, même si tu es un peu en dessous de ce que tu fais d'habitude).

Au final, j'ai beaucoup mais alors beaucoup aimé ce tome. Comme je le disais, il grimpe direct dans mes préférés des Annales. Le seul défaut que je lui trouve, c'est sa fin et encore, c'est parce qu'elle est pleine de promesse qu'on aura jamais (Franchement, Suzanne et Lobsang, j'aurais voulu lire ça).




mardi 23 mars 2021

Hunting Prince Dracula, Kerri Maniscalco

 Il était temps de retourner voir ce qu'il se passe du côté d'Audrey Rose Wadsworth après ses aventures avec Jack the Ripper. J'avais beaucoup aimé le premier tome, à voir si c'est aussi le cas pour le second.

Hunting Prince Dracula, Kerri Maniscalco

Editeur : Little, Brown and company
Collection : James Patterson book
Année de parution : 2017
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez le folklore transylvanien
- Vous voulez une héroïne en avance sur son temps

A ne pas lire si : 
- Vous voulez que la réalité historique colle vraiment à la version romancée
- Vous voulez beaucoup de suspense
- Vous n'aimez pas la vue du sang

Présentation de l'éditeur : 

Bizarre murders are discovered in the castle of Prince Vlad the Impaler, otherwise known as Dracula. Could it be a copycat killer... or has the depraved prince been brought back to life? Following the grief and horror of her discovery of Jack the Ripper's true identity, Audrey Rose Wadsworth has no choice but to flee London and its memories. Together with the arrogant yet charming Thomas Cresswell, she journeys to the dark heart of Romania, home to one of Europe's best schools of forensic medicine...and to another notorious killer, Vlad the Impaler, whose thirst for blood became legend. But her life's dream is soon tainted by blood-soaked discoveries in the halls of the school's forbidding castle, and Audrey Rose is compelled to investigate the strangely familiar murders. What she finds brings all her terrifying fears to life once again.

Mon avis

Comme je le disais en intro, j'avais apprécié ma lecture du premier tome de la série, Stalking Jack the Ripper. J'avais très envie de voir ce qu'il allait se passer par la suite pour Audrey Rose et Thomas, surtout vu le titre fort alléchant de ce second tome. 

Nous commençons le voyage à bord du mythique Orient Express. Audrey Rose et Thomas se rendent à Brasov, plus particulièrement au Bram Castle, le château du prince Dracula pour y suivre les cours de l'académie royale de médecine légale. Mais, alors qu'ils ne sont plus très loin de leur destination, un homme est retrouvé mort, plus précisément empalé devant leur compartiment. Forcément, les rumeurs sur un potentiel retour de Vlad l'Empaleur, mort depuis plusieurs siècles pourtant, se font entendre. Et si celui qui a donné naissance à la légende du Prince Dracula était réellement immortel ? C'est ce que nos deux jeunes gens vont tenter de découvrir, surtout que les meurtres se succèdent au château.

j'ai beaucoup apprécié deux choses dans le roman. La première, c'est la psychologie d'Audrey Rose. J'avoues que j'avais un peu peur de comment j'allais la retrouver. Sans trop spoiler, la fin de Stalking Jack the Ripper ne pouvait pas la laisser comme une fleur. C'était traumatisant et ça ne devait pas passer comme ça. Kerri Maniscalco a prit le parti de faire en sorte que ça ne soit pas le cas pour mon plus grand soulagement. Audrey Rose ne va pas bien. Ce qui est normal dans son cas. Qu'elle fasse tout pour le cacher aux autres, et finalement, à elle-même, est plutôt normal quand on connait le caractère de la jeune femme. Plus intéressant, cela conditionne aussi le rôle de Thomas dans le roman. Il est plus protecteur envers elle, jusqu'à parfois aller un peu loin (comme lorsqu'il prévient l'un de leur professeur de son état, ce qui finira par se savoir en plein milieu d'une classe). Audrey Rose est vu comme une petite chose fragile par presque tout le casting masculin (l'autre parti la prend pour une folle hystérique). Connaissant le caractère de la demoiselle, ça ne passe pas toujours très bien. Vraiment, c'est appréciable de la voir se débattre pour montrer au monde qu'elle n'est pas une chose fragile qu'il faut épargner, et ça, malgré tout ce qu'elle a pu (et continue du coup) à vivre. 

La seconde chose que j'ai apprécié, c'est de voir mise en avant une bonne partie du Folklore roumain avec le Prince Dracula, les Strigoi et tout le reste. Même si tout n'est pas totalement exact (toujours appréciable les explications en fin de roman sur les "erreurs" que l'autrice a commise), je trouve qu'on en parle pas assez. Or, j'aime beaucoup tout ce qui tourne autour du mythe vampirique en roumanie. C'est toujours très intéressant, surtout que nous en avons souvent une vision ultra romanesque dut à Bram Stoker et à son Dracula. L'autrice, ici, oublie toute la partie romanesque et romantique de la chose pour nous offrir une ambiance pesante particulièrement efficace. Le château de Bram m'a particulièrement plu pour ça. Il est mystérieux, pleins de coins sombres et terrifiants. C'est le lieux parfait pour ce tome. En plus de ça, certaines descriptions de lieux ou de situation font fortement froid dans le dos (le lieu de la "révélation finale" est assez impressionnant en soi par exemple).

Par contre, si j'ai apprécié tout particulièrement ces deux points (et n'oublions pas Thomas Creswell non plus, qui fait tout le charme du livre à lui tout seul), il n'est pas exempt de défaut. Et le premier, comme pour Stalking Jack the Ripper, c'est bien le manque de suspense. C'est un point que j'avais déjà soulevé. On se doute trop vite de ce qu'il va se passer et de qui est à l'origine de tout ça. Une fois encore, je trouve ça un peu dommage même si c'est tout de même un peu mieux amené que dans le premier tome. Heureusement, le style de l'autrice, et les réparties de ses personnages effacent rapidement le défaut (même si, du coup, y a moins de mystère). 

Au final, ce fut une bonne lecture. Le roman souffre des mêmes défauts que son prédécesseur, ce que je regrette un peu. Après, je ne trouve pas ça dérangeant. Oui, ça manque un peu de mystère, mais tout le reste est là. Et puis, y a Thomas (je vous ai dit que j'aimais beaucoup Thomas ?). Bref, je vais bientôt me lancer dans le troisième tome et ça, les yeux presque fermés.


vendredi 19 mars 2021

Le Neveu du Magicien, le Monde de Narnia, tome 1, C.S. Lewis

 Sur Bookstagram, je me suis inscritte au Readathon Narnia de @premiers_chapitres et @romy_read. Je n'ai pas lu la série depuis la sortie de l'intégrale en 2005 et j'avoue que je n'en garde pas forcément un super souvenir. Peut-être parce que j'avais lu les sept tomes les uns à la suite des autres. Je me suis dis que la relire en lecture commune, ça pouvait pas mal le faire (surtout que maintenant, j'ai quand même plus de bille pour l'analyser)

Le Neveu du Magicien, le Monde de Narnia, tome 1, C.S. Lewis

Editeur : Gallimard
Collection : Jeunesse
Année de parution : 2005
Titre en VO :The Chronicles of Narnia 
Année de parution en VO : 1998
Nombre de pages : 869

A lire si :
- Vous voulez de la fantasy jeunesse

A ne pas lire si :
-Vous voulez un roman long
- Vous n'aimez pas le manque de nuance


Présentation de l'éditeur :

Guidés par le Lion Aslan, découvrez dans son intégralité la saga fantastique du grand romancier, ami de Tolkien.
Grâce à la langue limpide et énergique de C. S. Lewis, à son génie du suspense, l’univers du "Monde de Narnia", où s’accomplissent conflits héroïques et quêtes magiques, peut séduire un large public, quel que soit son âge.

Mon avis

Comme lors de ma lecture de Terremer, je vais diviser mon intégrale par roman. Je trouve ça plus pratique, surtout que les collègues du readathon et moi-même lisons un livre par moi (on est donc partie pour sept mois sur Narnia). On commence avec le premier livre par ordre chronologique de l'histoire de Narnia, mais pas dans celui de parution par contre. Il a été le sixième livre, publié en 1955 (soit cinq ans après le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire magique que l'on lira le mois prochain). 

Le neveu du magicien se penche donc sur la création de Narnia. Tout commence avec l'arrivée de Digory dans le voisinage de la jeune Polly. Les deux enfants s'entendent rapidement et passent leurs vacances ensemble. En passant d'une maison à l'autre par un passage "secret" dans les combles, ils se retrouvent dans le laboratoire de l'oncle de Digory. Or, l'oncle Andrew est un sorcier, surement le dernier sur terre et il a trouvé un moyen d'envoyer des personnes dans un autre monde. Surtout, il a besoin de cobayes. Rien de mieux que deux enfants pour ça, non ? Usant de tromperie, il envoie d'abord Polly, puis Digory à sa suite. C'est ainsi que les deux enfants vont se retrouver dans le bois entre les mondes, puis à Charn, monde au soleil mourant. Là-bas, poussé par la curiosité (qui est un vilain défaut...), Digory va réveiller Jadis, la puissante sorcière...

Le neveu du magicien se présente comme un livre jeunesse fantasy somme toute assez classique. Deux jeunes héros, une méchante sorcière et un monde à sauver (bon, et à créer aussi ici). Sur ce point, rien de bien folichon, on reste dans le classique (ce qu'on fera d'ailleurs, si je ne me trompe pas, dans la plupart des tomes de Narnia). Forcément, ça fonctionne, surtout que Lewis a un style facile à lire, plein d'humour et entrainant. 

Côté personnage, même si on tombe parfois dans la facilité, ils sont plutôt sympathiques. J'ai adoré Polly et sa répartie. Elle fait partie de ses héroïnes qui n'ont pas froid aux yeux et pas la langue dans leur bouche surtout. Face à un Digory régulièrement crétin (surtout quand il se retrouve face à Jadis) et à un oncle Andrew pas mieux, elle fait vachement plaisir. De même, j'ai adoré Jadis. Elle est tellement méchante, sans le moindre sentiment, froide etc... C'est une méchante sans nuance (elle est méchante, point) mais avec une classe folle je trouve. D'ailleurs, le sans nuance est quelque chose que je regrette un peu dans ce tome-ci. Je veux dire que les personnages n'évoluent quasi pas, si ce n'est Digory (en même temps, c'est le héros de l'histoire, heureusement que lui évolue). 

Mais connaissant un peu mieux le monsieur que lorsque j'ai pu le lire la première fois, je me suis penchée un peu plus sur la signification de l'histoire. Pour la petite histoire, Lewis était un universitaire et surtout un apologète (en gros, un type qui cherche à fournir une justification rationnelle aux prétentions de véracité de la foi chrétienne). Narnia se base sur la religion chrétienne et quand on sait ça, il y a pas mal de chose qui nous saute aux yeux, surtout dans ce tome. Ainsi, Jadis est reine d'un monde qui se meurt à la lumière rouge et inquiétante (salut les Enfers...), Narnia est créé quasi à partir de rien par un magnifique lion qui donne la parole à des couples d'animaux (ça fait un peu arche de Noé cette histoire), mieux encore, un pommier y pousse dans les fruits sont d'une certaine manière interdite. Franchement, je me suis assez amusée à voir comment il utilise les mythes fondateurs du christianisme mais aussi ceux du folklore anglais (la marraine de l'oncle Andrew est une certaine madame Lefay qui n'est autre que l'un des noms de la fée Morgane). 

Au final, cette première relecture du cycle m'a un peu réconcilié avec le souvenir que j'en avais. Ca reste un livre jeunesse agréable et j'apprécie encore plus ma lecture en y cherchant les parallèles avec le christianisme et la double lecture qu'on peu du coup en faire (ce que les plus jeunes (et les moins jeunes, j'avais 19 ans lors de ma première lecture apparemment) ne voient pas forcément).

lundi 15 mars 2021

La Mécanique du Diable, Philip Pullman

 Nous connaissons tous Philip Pullman grâce à sa géniale trilogie A la croisé des Mondes (que je compte relire dans l'année d'ailleurs, si j'ai le temps). On le connait un peu moins pour ses autres oeuvres, dont ce petit conte parfaitement illustré par Xavier Colette.

La Mécanique du Diable, Philip Pullman

Editeur : Flammarion
Collection : Jeunesse
Année de parution  : 2020
Titre en VO : Clockwork or all wound up
Année de parution en VO : 1996
Nombre de pages: 120

A lire si : 
- Vous aimez les contes
- Vous aimez les horloges

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas les textes manichéens

Présentation de l'éditeur : 

Demain, l'horloge de la ville doit s'enrichir d'un nouvel automate. Mais l'arrivée du célèbre docteur Kalmenius, génie de l'horlogerie, marque le début d'une abominable nuit... Sa présence semble en effet entraîner une série d'incidents de plus en plus inquiétants. La mécanique du temps serait-elle dictée par une logique diabolique ?

Mon avis

Je risque, pour une fois, d'être assez concise sur mon avis. Il faut dire que le roman est court (120 pages) et que je ne veux pas trop en raconter non plus pour ceux qui veulent le découvrir. C'est un conte pour la jeunesse, facile à lire et avec une belle atmosphère un peu angoissante et délicieusement steampunk (tu m'étonnes, ça parle d'horloge mais pas que). 

Mais avant de passer à l'écriture, parlons d'abord de ce qui m'a fait acheter le livre, les illustrations de Xavier Colette. J'ai déjà parlé de lui dans certain de mes avis, puisqu'il signe quelques couvertures présentes dans ma bibliothèque (celles de la Balance Brisée de Lise Syven chez Castelmore, toutes celle de Rozenn Iliano, le Paris des Merveilles de Pierre Pevel etc...). J'aime beaucoup son travail et j'étais plus que ravie de pouvoir ajouter la Mécanique du Diable à ma petite collection. Les illustrations sont en noir et blanc, prennent une page complète et fournissent parfaitement une ambiance sombre allant avec le texte. 

Un texte qui se présente donc comme un conte. On y suit tout d'abord le jeune Karl, apprenti horloger dont la présentation du chef d'œuvre doit avoir lieux le lendemain. Mais rien ne va pour lui. Il n'a rien fait, absolument rien et sait qu'il va être la risée de tout le monde. En même temps, nous découvrons Fritz, écrivain de son état. Sa nouvelle histoire n'est pas finie, mais que cela ne tienne, il improvisera bien quand il le faudra...  Or, son histoire semble se télescoper avec la réalité.

On se trouve donc avec un récit un peu angoissant (pas trop non plus, ça reste du jeunesse, c'est pas flippant flippant) un peu à la Edgar Poe. J'ai aimé l'ambiance, parfaite pour la tranche d'âge auquel le conte est destiné à la base (les 10-13 ans) et comme je le disais, les illustrations aident beaucoup en cela. Après, j'ai eu un peu de mal avec les personnages, parce qu'ils sont, pour moi, trop stéréotypé (le méchant qui fait rien, la gentille fillette au cœur gros comme ça, le vieil homme bien mystérieux etc...). Mais c'est aussi dû au format du texte.

Heureusement, la Mécanique du diable n'est pas qu'une simple histoire d'âme vendu au diable (d'ailleurs, coucou le passage avec Faust dans les dialogues). C'est un peu plus que ça. On y trouve une réflexion sur le travail (on arrive à rien si on ne s'y met pas comme il faut), sur le métier d'écrivain aussi. Mais ça reste très manichéen comme conte, chose qui m'aura légèrement dérangé, surtout avec la jolie morale qui va bien (il faut être gentil et bien travaillé si tu ne veux pas mal finir). 

Au final, j'ai apprécié ma lecture mais sans plus. J'aime l'objet libre, les illustrations dedans, j'apprécie un peu moins la partie très "morale" de la chose. Il n'empêche que je compte bien le mettre dans les mains de ma fille dès que possible

mardi 9 mars 2021

Aurora Burning, Aurora Squad, tome 2, Amie Kaufman et Jay Kristoff

 J'avais apprécié ma lecture du premier tome avec, toutefois, un petit bémol sur le côté un peu trop jeunesse pour moi. Il n'empêche que j'avais aimé ma lecture et que je voulais savoir ce qu'il se passerait par la suite. (ah, et ouis, je lui mets le titre en VO, parce que je trouve nul de pas l'avoir fait en VF et de simplement l'appeler Aurora Squad 2)(mais ce n'est que mon avis, hein)

Aurora Burning, Aurora Squad, tome 2, Amie Kaufman et Jay Kristoff

Editeur : Casterman
Collection : 
Année de parution : 2021
Titre en VO : Aurora Cycle, book 1: Aurora Burning
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 528

A lire si :
- Vous voulez de la SF Youg Adult
- Vous voulez de l'humour
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si : 
- Vous voulez quelque chose d'un peu plus "mature"

Présentation de l'éditeur : 

La moitié de la galaxie est aux trousses du désormais célèbre escadron 312 accusé de terrorisme galactique aggravé. Tous ne veulent qu'une chose - ou plutôt qu'une personne : Aurora, qui attire la convoitise des escouades gouvernementales autant que des groupuscules les plus extrémistes de l'espace parmi lesquels le pire d'entre eux, le Tueur d'Etoiles... sans oublier la propre soeur de Kal et son armée sanguinaire. Si le jeune Syldrathi et Aurora se sont enfin avoués leur Attirance, la jeune fille doit consacrer toute son énergie à maîtriser son pouvoir au plus vite au prix d'un sacrifice auquel elle est loin d'être prête. Au beau milieu du véritable chaos où essaient de survivre les membres de l'escadron, une révélation de taille va rebattre les cartes pour Ty et ses amis.

Mon avis

Bon, on va pas se mentir, ce tome deux possède pour moi le même défaut que le premier. Il est trop "jeunesse" à mon gout. Enfin, défaut. Ca en est un pour moi parce que je ne suis pas la cible concernée de prime abord. Par contre, je le trouve un peu plus "mature" que son prédécesseur sur plusieurs points. 

Nous reprenons sur les chapeaux de roues à Emerald City après les évènements de la fin du premier tome. L'ambiance n'est pas au beau fixe (doux euphémisme quand on sait comment ça a fini) et rien n'est fait pour que ça s'arrange. Pourtant, une petite lueur d'espoir apparait. Les chefs de la Legion d'Aurora, bien qu'en apparence contre notre escadron 312, leur ont fait un cadeau se trouvant dans la banque de la station. Bon, connaissant notre petit groupe, s'ils récupèrent le dit cadeau, c'est au prix de pas mal de mésaventures. Pire encore, ils font la connaissance de la soeur de Kal, Saedii, templier des Invaincus. Une Saedii qui a très envie de retrouver son frère et de le ramener à la maison (si on peut parler de maison). Alors que l'escadron tente de comprendre les pouvoirs d'Aurora et de retrouver l'Arme dont elle est la Gachette, il vont aussi devoir faire face aux Invaincus et aux organismes terrestre sous la coupe du Ra'haam. 

Bon, autant le dire, on ne s'ennuie pas durant notre lecture. Dès les premiers chapitres, l'action est là et, connaissant la malchance de notre escadron, elle va rester tout le long du roman. Ca donne un récit assez cinématographique, je trouve. C'est particulièrement visuel et agréable à lire. Je trouve juste dommage qu'il n'y est pas assez de bataille spatiale (bon, on en a deux quand même, mais une seule est vraiment vécu en vol par l'escadron, durant la première, ils subissent plus qu'autre chose hein). Mais surtout, le livre est bourré de secret et autres révélations qui font grandir les personnages. Bon par contre, on repassera pour certaines révélations qui ne m'ont absolument pas surprise. Je m'attendais à presque toutes. Surtout que les trois grosses révélations arrivent à plus de la moitié du roman et qu'elles vont entrainer une fin quelques peu stressante pour tout le monde (et quelle fin ! vivement le troisième tome pour savoir ce qu'il va se passer suite à ça).

Dans le premier tome, je regrettais beaucoup que les personnages soient des stéréotypes de ce que l'on peut trouver dans ce genre de SF. Dans ce second tome, on garde une partie des stéréotypes (surtout sur les premiers chapitres en fait) mais les personnages évoluent déjà un peu plus que dans le premier. En même temps, les galères, ça fait pas mal grandir. Il n'empêche que commencer à les voir sortir de leur rôle, forcés de le faire d'ailleurs, c'est vraiment pas mal. je les appréciais déjà pas mal, là, je les trouve encore mieux. Sans parler de l'alchimie entre eux tous qui fonctionne toujours aussi bien. J'aime la façon dont les membres de l'équipage se parle, se voit entre eux. Il y a un côté très famille (souvent mis en avant d'ailleurs et on finit par comprendre pourquoi c'est si important pour la plupart d'entre eux) qui me plait. Bien aimé aussi certain rapprochement entre certain membre de l'équipe. Quant au couple phare, je dois dire que là aussi, leur évolution est intéressante (même si pas franchement surprenante).

Au final, j'ai beaucoup apprécié, plus que le premier en tout cas. Ca reste une bonne petite série SF pour adolescent (et plus). Et vu la fin, je dois dire que je suis assez impatiente d'être en 2022 pour avoir la suite.





vendredi 5 mars 2021

La Singularité Pandore, Essentia Hominis, tome 3, Benedict Taffin

J'avais beaucoup aimé les deux premiers tome d'Essentia Hominis, publié ici lorsque la série s'appelait encore Dimitri Hennessy. Il était temps que je retrouve ce cher baron dans une nouvelle aventure.

La Singularité Pandore, Essentia Hominis, tome 3, Benedict Taffin


Editeur : Benedict Taffin
Collection : 
Année de parution : 2018
Format : mobi

A lire si 
- Vous voulez un page-turner
- Vous voulez quelque chose qui pourrait être du James Bond mais en vachement mieux
- Vous voulez des personnages qui cachent bien leur jeu

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas quelques heures devant vous.

Présentation de l'éditeur : 

Une Intelligence Artificielle est née !
Mais l’un de ses composants est dans la nature.
Il est l’enjeu de sa liberté.
Une petite fille appelle à l’aide. Sa vie est liée à celle de l’IA.
Dimitri promet de venir à leur rescousse, mais a-t-il raison ? Ne risque-t-il pas de mettre en péril l’humanité ?
Après le code Minotaure et le génome Walkyrie, retrouvez le baron écossais dans de nouvelles aventures.
Un thriller de pure action ! Palpitant !

Mon avis

Alors que les deux premiers tomes avaient tendance à se baser surtout sur Dimitri et son passé, nous voilà dans la mère patrie de Roxane, l'Australie. Dimitri s'y est rendu pour retrouver l'une des opales de son grand-père. Suite à quelques péripéties, il reste encore un peu pour profiter de son voyage (tant qu'à faire). C'est alors que son ami Sam lui demande de lui rendre un service, ramener un étrange cube à la compagnie qui le fabrique. Là, il découvre que le dit cube est un Neuro, une sorte de cerveau informatique, et qu'il fait parti d'un ensemble permettant de faire vivre une IA. Et pas n'importe laquelle. Pandore, récemment libérée par un groupe de hacker, est une IA sentiente. Pas un programme expert, non, une vrai IA capable de penser et agir par elle-même. Il découvre en allant rendre le cube à son propriétaire que Pandore protège une petite fille, Kathy et que les deux sont en danger. Au même moment, Roxane entre en contact avec un vieil ami, chef du groupe de hackers ayant libérer Pandore. Il a besoin de son aide pour retrouver l'IA avant que celle-ci ne devienne incontrôlable. Forcément, les deux vont se retrouver et tout faire pour retrouver Pandore.

Peut-on parler du thème ? Si j'avais apprécié les deux premiers, la dépendance a toute forme d'informatique et la fin de celle-ci, puis le clonage. Le premier me parle forcément beaucoup de part mon métier, le second parce que je suis ultra curieuse. Mais là, comme vous dire, les IA sont quelque chose que j'adore dans la pop culture. Alors, j'avais très hâte de voir ce qu'allait en faire Benedict Taffin et comment elle allait tourner tout ça. Je n'ai pas été déçue. Pandore est une sorte de paradoxe. Le lecteur ne sait pas si elle finira comme Skynet (l'IA qui déclenche l'apocalypse dans Terminator)(d'ailleurs, je suppose grandement que Connor n'a pas été nommé comme ça pour rien) ou si elle aidera l'humanité d'une manière ou d'une autre. Ce doute plane tout le long du roman et est alimenté par les divers personnages. Dimitri voit forcément Kathy en elle, Roxane veut savoir si elle est vraiment sentiente et capable d'empathie, Kyle veut la voir comme gentille alors que son second l'imagine à la manière d'un Skynet. Quant à son créateur, Chris, il veut en faire une machine sous sa domination personnelle capable de faire ce que lui veut. Forcément, tous ses points de vue font augmenter la tension. En plus de ça, le roman se déroule quasiment sur une seule journée, et je peux vous dire qu'il s'en passe beaucoup.

Et puis, l'histoire permet de nous faire découvrir un peu plus Roxane. Elle qui était toujours un peu dans l'ombre prend beaucoup plus d'importance ici. Il faut dire que comme pour le Code Minotaure pour Dimitri, l'histoire de la Singularité Pandore se mêle étroitement avec le passé de notre chère hackeuse. Voir le passé et le présent de la jeune femme se télescopait comme il le fait ici est intéressant. Surtout quand elle essaie de démêler ce qu'elle peut ressentir, aussi bien pour Kyle, son amour de jeunesse, que pour Dimitri. Parce que oui, après le flirt poussé de Génome Walkyrie, nos deux protagonistes se rapprochent encore un peu plus (et franchement, j'aime beaucoup comment ça évolue entre les deux). D'ailleurs, en parlant de Dimitri, je l'ai trouvé plus sensible dans ce tome, un peu moins "james bondien" je dirais. Il reste toujours égal à lui-même mais il gagne un je ne sais quoi qui fait que je l'aime encore plus. J'ai aussi pas mal apprécié les personnages secondaires, avec une mention spéciale pour Lachlan et Becky. Je crois que le fait que le roman se penche beaucoup sur les relations, que se soit entre être humain ou entre humain et machine y est aussi pour beaucoup.

Au final, ce fut encore une très très bonne lecture, comme d'habitude avec Dimitri et Roxane, et surtout avec leur autrice. Je vous dirais bien que c'est mon tome préféré mais je dis ça pour tous lol. Il n'empêche que son thème est surement celui qui m'a pour l'instant le plus plu. Vivement le quatrième tome (et la nouvelle, n'oubions pas la nouvelle). 


mercredi 3 mars 2021

Justicière 2, les Archives de Roshar, tome 3, Brandon Sanderson

 J'ai fermé le livre hier soir. Je suis déjà en manque. C'est grave ? (la réponse est oui, c'est grave).

/!\ Je vais spoiler /!\

Justicière 2, les Archives de Roshar, tome 3, Brandon Sanderson

Editeur : Le livre de poche
Collection : orbit
Année de parution : 2021
Titre en VO : Oathbringer 
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 992 (et c'est toujours pas assez à mon gout)

A lire si :
- Vous aimez les grandes et longues saga
- Vous aimez quand ce sont les personnages qui portent l'histoire
- Vous voulez des personnages divers et variés

A ne pas lire si : 
- Vous voulez que ça aille vite 

Présentation de l'éditeur : 

Dalinar prit une profonde inspiration, s’efforçant de se calmer. La colère ne changerait rien à ce que le Père-des-tempêtes lui disait. Mais qu’est-ce qui le ferait alors ?
- Étiez-vous au courant de mes pouvoirs ? le questionna Dalinar. Saviez-vous que je pouvais guérir la pierre ?
- Je l’ai su une fois que vous l’avez fait, répondit le Père-des-tempêtes. Oui, une fois que vous l’avez fait, je l’ai toujours su.
- Savez-vous ce que je peux faire d’autre ?
- Bien entendu. Une fois que vous le découvrirez, je le saurai.
- Mais…
- Vos pouvoirs viendront quand vous serez prêts, pas avant, expliqua le Père-des-tempêtes. On ne peut ni les hâter, ni les forcer. Vous possédez le pouvoir qu’Ishar détenait autrefois. Avant qu’il soit le Héraut de la Chance, on l’appelait Celui-qui-lie-les-dieux. Il fut le fondateur du Pacte Sacré. Aucun Radieux n’est capable d’accomplir davantage que vous. Votre pouvoir est celui du Lien, qui unit les hommes et les mondes, les esprits et les âmes. Vos Flux sont les plus grands de tous, mais ils seront impuissants si vous cherchez à les manier uniquement pour le combat.

Mon avis

Je suis à deux doigts de faire aussi court que mon introduction. Gros gros coup de cœur. Encore. Toujours.

Sinon, on va faire ça de manière un peu plus sérieuse, avec spoils et tout et tout.  Non parce qu'il se passe tellement de chose dans ce tome. Un voyage, des morts, la vie, des faiblesses, de la force, tout ce qui fait le premier idéal des chevaliers Radieux et bien plus. 

Nous commençons avec l'équipe Kaladin, Shallan, Adolin et Elhokar à Kholinar. Et ça ne se passe pas bien du tout. La ville est assiégée par les Néantifères tandis qu'à l'intérieur, au moins deux Incréés s'en donnent à cœur joie. Notre petit groupe va tout faire pour sauver la reine, la cité et son peuple. A la suite d'un Elhokar enfin à la hauteur de son rôle, ils vont tout tenter et surtout le faire dans l'urgence. La ville est proche de tomber. Malheureusement, ils ne vont pas y arriver (parce que même si ce sont des héros, bien il leur arrive de faillir, ce qui est normal en fait). Elhokar n'aura même pas le temps de prononcer le premier idéal et les autres vont se retrouver plonger dans Shadesmar avec en plus l'étrange Azur, femme dont nous ne savons pas grand chose. 

Pendant ce temps, Dalinar continue son travail pour unir la coalition. Il galère toujours autant surtout qu'il commence à se souvenir de son passé effacé il y a longtemps par la Veillenuit. On va découvrir encore un visage de Dalinar qui ne le met pas particulièrement en valeur. Par contre, ça va permettre de donner un peu plus de place à Navani qui reste souvent dans son ombre. Ce que je trouve d'ailleurs dommage parce que j'aime bien sa vision de Roshar et de ce qu'il s'y passe. Et puis, leur alchimie fonctionne tellement bien à ses deux là. Par contre, je trouve dommage que l'auteur se focalise beaucoup sur le couple et un peu moins sur Jasnah et/ou Renarin qui sont restés avec eux. Bon, ce point va changer lors de la dernière partie.

Mais en attendant, on retourne à Shadesmar. Si j'ai parfois trouvé ce voyage là un peu long et souffrant de quelques lenteurs, il permet de passer beaucoup de temps avec Adolin qui se sent (et on le comprend) perdu et souvent inutile, Shallan qui a de plus en plus de mal à savoir qui elle est (mais qui est toujours soutenu par Adolin), un Kaladin qui revient dans ses travers (c'est con, j'adore Kaladin mais des fois, il m'énerve à toujours se prendre pour Caliméro) et les sprènes. J'aime les sprènes et les voir dans leur environnement c'est toujours sympathique. Leur interaction avec les autres change un peu. 

Et comme dans le premier tome de Justicière, on suit un peu le pont quatre et surtout on retrouve Szeth. L'assassin en blanc n'est pas mon personnage préféré du lot mais j'aime bien ses passages en point de vue. Surtout qu'on découvre avec lui un autre ordre de Radieux, les Clivecieux, dirigé par l'un des Héraults, Nale (par contre, faut s'y faire à ses changements de nom à lui et aux autres Héraults). 

Et puis, il y a la dernière partie. Et heu, comment vous dire ? Ben comme souvent, grosse bataille qu'on a pas tout  fait vu venir, grosse ambiance de fin du monde et trop de stress pour moi. J'ai fini le livre en apnée, comme d'hab. Mais surtout, enfin, tout le monde ou presque est réuni au même endroit. Ainsi ça permet de mettre (enfin) en lumière certains personnages qu'on ne voit pas assez. Comme Renarin (qui mérite tellement d'être mis en lumière justement) ou encore Lift qui ne faisait que quelques rares (mais fort remarquées) apparition. Et je vous parle même pas des implications de tout ce qu'il va se passer dans cette dernière partie (j'y passerais des heures en spéculation et je vous spoilerai trop).

D'ailleurs, je pourrais encore parler du trio Kaladin/Shallan/Adolin et des relations dans celui-ci (vous le savez, j'aime Adolin et Shallan mais le trio est tout aussi bon), de Renarin que j'adore vraiment beaucoup et qui devrait être plus souvent présent, de Dalinar qui est tellement un personnage génial depuis le début, de la technique de l'auteur, du fait que sans déconner, je veux retourner à Roshar la mainenant de suite. Mais je vais pas le faire. Parce que j'ai pas la place ici. 

Bref, c'est un gros coup de cœur, je ne le redirais jamais assez. Lisez Sanderson, lisez les Archives (et Fils-de-Brume)(que j'ai très envie de relire depuis un moment) et le reste de sa production.