Affichage des articles dont le libellé est coup de coeur. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est coup de coeur. Afficher tous les articles

vendredi 12 mai 2023

Eleanor Oliphant va très bien, Gail Honeyman

 C'est marrant, j'ai vu passé plusieurs fois ce roman depuis sa sortie, je ne me suis toujours dit qu'il pourrait être sympa et je n'ai jamais sauté le pas. Jusqu'à maintenant. Il a fait parti de mes prises du mois dernier à la médiathèque, avec Normal People et la Fraternité que j'ai donc moyennement apprécié. Allais-je encore être déçue ? C'est ce que nous allons voir.

Eleanor Oliphant va très bien, Gail Honeyman

Editeur : Fleuve
Collection 
Année de parution : 2017
Titre en VO : Eleanor Oliphant is Completely Fine
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 432

A lire si : 
- Vous aimez les personnages principaux atypiques
- Vous aimez votre dictionnaire (partout, juste que j'ai ajouté plein de nouveaux mots dans ma liste de mots nouveaux)

A ne pas lire si : 
- Vous ne voulez pas de discours à la première personne

Présentation de l'éditeur : 

Éleanor Oliphant est un peu spéciale.
Dotée d'une culture générale supérieure à la moyenne, peu soucieuse des bonnes manières et du vernis social, elle dit les choses telles qu'elle les pense, sans fard, sans ambages.
Fidèle à sa devise "Mieux vaut être seule que mal accompagnée", Éleanor évite ses semblables et préfère passer ses samedis soir en compagnie d'une bouteille de vodka.
Rien ne manque à sa vie minutieusement réglée et rythmée par ses conversations téléphoniques hebdomadaires avec "maman".
Mais tout change le jour où elle s'éprend du chanteur d'un groupe de rock à la mode.
Décidée à conquérir de l'objet de son désir, Éleanor se lance dans un véritable marathon de transformations. Sur son chemin, elle croise aussi Raymond, un collègue qui sous des airs négligés, va lui faire repousser ses limites.
Car en naviguant sur les eaux tumultueuses de son obsession amoureuse et de sa relation à distance avec "maman", Éleanor découvre que, parfois, même une entité autosuffisante a besoin d'un ami...

Mon avis

Je le dis souvent, il y a des livres, ce sont des évidences dès les premières pages. Ben lui, il en fait parti. Et cette évidence, elle est restée jusqu'à la toute dernière page. Oui, j'ai aimé Eleanor Oliphant va très bien. J'ai beaucoup aimé même. A tel point que oui, c'est un coup de cœur. 

Eleanor est une femme de trente ans. Elle vit seule, travaille au même endroit depuis neuf ans, n'est pas forcément très sociable, a d'ailleurs du mal à se soucier de vernis social, dit tout haut ce qu'elle pense et se débrouille très bien comme ça. Faut dire que sa vie est des plus routinières, semaine travail, jeudi, coup de téléphone de maman, vendredi début du week-end et de la prise de Vodka pour le faire passer, puis ça recommence. Jusqu'au jour où elle va tomber amoureuse d'un chanteur de rock, puis à celui, tout aussi proche, où elle va rencontrer Raymond, le nouveau de l'informatique. A partir de là, Eleanor va essayer de se transformer. Mais avant de devenir le papillon qu'elle aimerait, elle va devoir se confronter à la chenille qu'elle est.

Eleanor est un personnage complexe. Elle n'a aucun skill social, mais une grand culture. Elle se moque de ce qu'on peut penser d'elle, que se soit en bien ou en mal. En fait, elle ne se rend pas toujours compte de ce qui l'entoure et des paroles blessantes qu'elle ou qu'on lui dit. A vrai dire, depuis son enfance et l'incident, elle vit comme déconnecter de ce monde, millimétrant son planning à la seconde prêt. Alors, forcément, quand quelque chose vient gripper son engrenage, ça fait des vagues. D'abord, il y a ce chanteur, dont elle pense être amoureuse. Pour lui, pour lui plaire, elle est prête à beaucoup de chose, même à véritable socialiser avec les autres (ce qui amène des moments fort amusant à lire, mais je suppose fort embarrassant pour la personne qu'elle a en face d'elle). Mais c'est surtout sa rencontre avec Raymond, jovial informaticien qui va tout changer. Avec lui, elle va découvrir ce que c'est que d'avoir un ami, et des gens qui l'apprécient. Un véritable changement que l'on voit venir sur toute la première partie du roman.

La psychologie d'Eleanor, sa manière d'être, est traitée avec humour souvent mais pas légèreté. Eleanor ne va pas si bien que ça, mais elle ne le voit pas. Sa mère la dévalorise dès qu'elle l'a au téléphone, elle se dévalorise aussi toute seule. C'est un personnage finalement fragile, qui a beaucoup de mal à comprendre les émotions qui la traversent. Elle m'a beaucoup touché, surtout que sur quelques points, je me suis reconnue en elle. J'ai aussi beaucoup aimé Raymond, cet homme qui semble si différent d'elle et qui pourtant va devenir son ami. Côté personnages secondaires, c'est aussi pas mal, avec une panoplie couvrant un peu tout ce que l'on peut trouver dans la vie de tous les jours autour de nous.

Et puis, il y a l'histoire en elle-même. C'est agréable d'avoir ce genre de roman lumineux mais finalement pas trop. La seconde partie (qui prend environ le tiers de fin) est tout de même difficile à lire, puisque c'est elle qui va nous en apprendre plus sur Eleanor et son passé. Mais même là, il y a toujours une touche de lumière, de légèreté. 

J'ai vraiment eu un coup de cœur pour ce roman. Il n'est parfois pas simple à appréhender mais il est merveilleux. Je l'ai finis avec un grand sourire et quelques larmes aux yeux aussi. Vraiment, un bouquin formidable.

mercredi 10 mai 2023

Lettres de Sang, Rozenn Illiano

 Je ne résiste que rarement à un nouvel Illiano. Cette fois, elle me promet société secréte, mystère et vampire, puisque nous voilà de retour dans le Cercle, que nous avions déjà pu voir dans Elisabeta (qui était d'ailleurs mon premier roman de l'autrice). Et puis, franchement, rien que la couverture me faisait baver (elle est juste trop belle, non ?)

Lettres de Sang, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : 
Année de parution : juin 2023
Format : epub

A lire si 
- vous aimez les histoires de vampires qui changent de l'ordinaire
- Vous adorez les sociétés secrètes et leur mystère

A ne pas lire si :
- Y a pas de raison 

Présentation de l'éditrice

Première étape : obtenir la vie éternelle.
Deuxième étape : changer les lois des immortels.
Voilà le plan de Jez, conservatrice aux archives du Cercle, la société vampirique qui se cache dans toutes les strates de notre monde. Sarcastique et accro aux chaussures, elle travaille à la restauration de lettres anciennes – parfois écrites avec du sang – et s’efforce de se faire passer pour une employée obéissante et dévouée, ce qu’elle n’est pas vraiment.
En réalité, elle n’a qu’une seule idée en tête depuis la mort tragique de ses parents : obtenir réparation, pour eux mais aussi pour tous les humains que le Cercle a exploités au cours des siècles. Et pour cela, elle est prête à tout. Même à devenir un vampire à son tour.
Sauf qu’un jour, tout s’effondre. Des dissidents renversent les dirigeants du Cercle, bouleversant l’existence des mortels comme Jez. Elle risque de perdre son travail, son quotidien et, surtout, sa quête… Car sans coupables à punir, comment rendre justice à sa famille ?
C’est compter sans Virgile, le leader des dissidents, qui déboule aux archives avec son cynisme et son sans-gêne, et qui agace Jez au-delà du raisonnable. La mort dans l’âme, elle s’apprête donc à changer de vie – fuir les vampires pour toujours, prendre un autre nom, oublier ses fantômes.
Mais Virgile a accès aux dossiers classifiés du Cercle. Une occasion unique pour Jez de retrouver ceux qui ont fait du mal à ses parents. Jusqu’où ira-t-elle pour obtenir la vérité ?

Mon avis

Avant toute chose, sachez que vous n'êtes pas obligé d'avoir lu Elisabeta et sa suite Sinteval pour lire les Lettres de Sang, même si celui-ci en est un spin-off et qu'on retrouve des personnages rencontrés dans les deux autres. C'est un one-shot et il se lit parfaitement en tant que tel (non parce que bon, perso, j'ai oublié beaucoup de chose d'Elisabeta depuis ma lecture, et ça ne m'a clairement pas dérangé). Maintenant que c'est dit, passons à l'histoire.

Jez est conservatrice dans les Archives du Cercle, la société vampirique de l'univers de Rozenn. Elle y est petite main, pas une immortelle donc, mais une humaine travaillant pour eux. Si elle parait bien sous tout rapport, en réalité, elle mène sa petite enquête sur la mort de ses parents. Jez souhaite de tout coeur obtenir réparation, et elle est prête à beaucoup de chose pour ça. Mais quand les Dissidenti renversent les dirigeants du Cercle, tout change pour elle. Elle risque de tout perdre d'un coup. Heureusement (ou pas, c'est à voir) pour elle, Virgile, le chef des rebelles, a d'autres idées en tête. Peut-être qu'en l'aidant, elle va pouvoir aussi exercer sa vengeance…

Rozenn Illiano n'aime pas les histoires de vampires et c'est pour cela qu'elle a crée le Cercle, sa société vampirique. J'aime beaucoup la manière dont celui-ci fonctionne. Les vampires de Rozenn sont liés au Cercle, un sorte d'entité magique qui leur permet de rester planqués des êtres humains, mais en contrepartie d'être d'une certaine manière plus faible qu'eux et qui les garde aussi sous la coupe de ceux qui le supporte et du Vatican. Lors de la révolution des Dissenti, le Cercle flanche. Si les immortels veulent continuer à vivre en paix, ils leur faut trouver une solution pour le maintenir. Sauf que si les rebelles veulent continuer à vivre avec le Cercle, ce n'est pas le cas de tout le monde dans leur société. Comme partout, on a toujours plusieurs groupes, dont certains plus privilèges que d'autres sur bien des points. En fait, les vampires sont comme les humains, on se retrouve avec plusieurs classes sociales. 

Ce roman dénonce d'ailleurs, d'une certaine manière, ce problème là et surtout les castes dites privilégiées. Jez, notre héroïne à la langue bien pendue, est une petite main, presque une moins que rien pour beaucoup de vampires, surtout qu'en plus elle est humaine. Elle se retrouve aux prises des autres, des privilégiés, de ceux qui se foutent pas mal des petites mains et de ce qui peut leur arriver. Il en va finalement de même pour Virgile, qui, bien qu'immortel, doit faire avec un autre groupe, comportant beaucoup d'anciens et qui ne souhaite pas voir sa révolution réussir, ni le Cercle maintenu. En fait, tous les deux veulent bouger les choses, abolir les privilèges. 

Ce n'est pas le seul thème du roman. Il y a aussi celui de la vengeance. Jez veut découvrir pourquoi on a refusé à son père l'immortalité, et pour ça, elle pense être prête à tout. Or, ce n'est jamais si simple, n'est-ce pas ? Surtout que chez l'autrice, les personnages sont très nuancées et si la vengeance semble être la bonne chose à faire pour Jez, elle va vite se rendre compte que ce n'est pas si simple que ça à supporter par la suite. 

Et puis, il y a tout le côté mystérieux du Cercle et de son organisation. C'est un truc que j'adore, moi. Les secrets, les confréries, les guerres, les troubles, des archives qui recelent des réponses pour qui sait chercher dedans. Autant vous dire que moi, j'étais bien à mon aise (sauf sur un passage clef du roman, sur lequel on peut mettre un beau TW et qui finalement bien géré (ça ne tombe ni dans le trop gore ni dans le porno)). Avec ça, on ajoute Jez et Virgile, deux personnages qui se ressemblent, aussi grande gueule et sarcastique l'un que l'autre, des persos secondaires attachants (beaucoup aimé Gladys) et des méchants (parce que oui, ici on a de "vrais" méchants) qui font flipper.

Au final, j'ai adoré. Mais vraiment. C'était si bien à lire, si entrainant aussi. Ce roman a clairement tout pour lui (et pour moi surtout). Franchement, je ne peux que vous le conseiller (attention par contre, c'est, comme souvent pour moi un SP, il ne sort qu'en juin, dans trois éditions, la numérique, la de luxe et la normale, comme toujours avec Rozenn).

lundi 17 avril 2023

Bloodmarked, Legendborn, tome 2, Tracy Deonn

 Il est sorti depuis un moment et je le lis pile à temps avant sa sortie en VF (le 10 mai, et oui, lui, je vais me le prendre aussi en VF comme son prédécesseur). J'avais adoré le premier tome, qui me hante toujours d'ailleurs, et j'avais très hâte de retrouver Bree, Selwyn et tous les autres. Autant vous dire que je n'ai pas été déçue.

Bloodmarked, Legendborn, tome 2, Tracy Deonn

Editeur : Simon Schuster books
Collection : 
Année de parution : 2022
Format : AZW

A lire si : 
- Vous avez aimé le tome 1
-Vous aimez les (grosses) revisites des légendes arthuriennes
- Vous voulez une héroïne noire écrite par une autrice noire
- Vous aimez l'urban fantasy

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à une revisite légère des légendes arthuriennes

Présentation de l'éditeur : 

The shadows have risen, and the line is law.
All Bree wanted was to uncover the truth behind her mother’s death. So she infiltrated the Legendborn Order, a secret society descended from King Arthur’s knights—only to discover her own ancestral power. Now, Bree has become someone new:
A Medium. A Bloodcrafter. A Scion.
But the ancient war between demons and the Order is rising to a deadly peak. And Nick, the Legendborn boy Bree fell in love with, has been kidnapped.
Bree wants to fight, but the Regents who rule the Order won’t let her. To them, she is an unknown girl with unheard-of power, and as the living anchor for the spell that preserves the Legendborn cycle, she must be protected.
When the Regents reveal they will do whatever it takes to hide the war, Bree and her friends must go on the run to rescue Nick themselves. But enemies are everywhere, Bree’s powers are unpredictable and dangerous, and she can’t escape her growing attraction to Selwyn, the mage sworn to protect Nick until death.
If Bree has any hope of saving herself and the people she loves, she must learn to control her powers from the ancestors who wielded them first—without losing herself in the process.

Mon avis

On commence pour le petit avertissement qui va bien, je vais spoiler le tome un (j'ai pas le choix, désolée). A la fin de celui-ci, Nick disparaissait, enlevé par son père et le Kingmage de celui-ci. Bree, elle, a découvert qu'elle était le scion d'Arthur Pendragon, son ancêtre ayant été violée par un ancien descendant d'Arthur. Elle est la seule à pouvoir manier Excalibur et son éveil annonce Camlann, la bataille contre les Shadowborn. Malheureusement pour elle, elle n'est pas vraiment du gout des régents de l'Ordre : trop inconnue, trop noire, trop dangereuse aussi. Bien décidés à ne pas la faire roi, ils ne trouvent rien de mieux que de la kidnapper et l'enfermer. En même temps, ils accusent Selwyn de trahison, l'enfermant lui aussi. Mais c'est sans compter sur Alice, William et les lieges fidèles au scion d'Arthur. Libre, Bree va essayer d'en découvrir toujours plus sur elle, et surtout ses pouvoirs. Elle va aussi essayer de retrouver Nick, et de faire en sorte que Sel ne succombe pas à ses démons.

Il y a toujours plein de chose à dire sur les romans de la série. Déjà, l'histoire suit son cours, se penchant sur l'héritage de Bree et sa magie. Je dois bien dire que tout ce qui relève du passé familial de Bree m'a pas mal touché. Je me rends compte aussi (surtout) d'à quel point l'esclavagisme a des répercussions sur les afro-américains de nos jours. On a beau le savoir, ça fait toujours quelque de le découvrir écrit par une personne concernée. D'ailleurs, sur ce point, je rappelle que je suis blanche, et française, je ne lirais jamais ce roman comme pourrait le lire des femmes noires. Alors, oui, ça me marque beaucoup et que je me sens particulièrement ignorante sur tout ça (tous les livres peuvent nous éduquer, perso, Legendborn fait parti de ceux-là pour moi). On le sent dans ce tome a sa manière de réagir face à Arthur, ou encore aux régents. Mais aussi dans la dernière moitié du roman, quand elle en découvre bien plus sur ce qui fait le titre du roman (dont je ne vais pas parler pour pas spoiler).

Niveau légende Arthurienne, on en voit un peu plus, puisqu'elle a accès aux souvenirs d'Arthur. J'aime bien la vision qu'à l'autrice de tout ça. Elle arrive à rendre la Table et l'ordre presque ancré dans notre propre histoire (d'ailleurs, lisez les notes à la fin du roman, qui éclaire pas mal sur sa vision). Surtout, elle s'approche assez de ce que l'on peut connaitre, de la vision chevalier comme dans les romans de Chretien de Troyes (bon perso, j'ai tendance à voir Arthur et sa table ronde bien plus vieux que ça, mais ça reste une certaine interprétation du mythes). J'apprécie aussi la manière dont elle se sert de ses souvenirs, dont les pouvoirs de Bree lui permettent certaines choses. Du coup, on mêle passé et présent dans un ensemble cohérent qui permet aux lecteurs de mieux comprendre l'Ordre et les scions.

Enfin, il y a tout l'aspect relationnel. Si dans le tome un, la romance entre Bree et Nick avait un peu pris le pas sur les autres personnages, ce n'est plus le cas ici. Alice prend bien plus de place, pour mon plus grand plaisir. Seule a ne pas avoir de pouvoir, elle n'en reste pas moins la BFF de Bree et surtout une fine observatrice. On voit aussi bien plus William, que j'avais déjà bien apprécié dans le premier tome. Et puis, il y a Selwyn. Bon, je ne vais pas vous mentir, je l'aime beaucoup de base. Je l'aime encore plus maintenant. Il gagne vraiment en profondeur dans ce tome. L'absence de Nick à ses cotés y fait sûrement beaucoup. Il devient le protecteur de Bree, son ami. Leur relation évolue, et ça fait du bien de voir Sel un peu moins confiant en lui.

Au final, j'ai beaucoup aimé ce tome. Peut-être un tout petit peu moins que le premier, mais vraiment beaucoup quand même. Et franchement, vu la fin, j'espère vraiment qu'il va y avoir un troisième tome (parce qu'on ne peut pas en rester là, hein). 

lundi 12 décembre 2022

Les Hurlements Noyés, Stanley n'est pas mort, tome 1, Malone Silence

 Je suis Malone Silence depuis un bon moment sur tweeter et j'ai enfin pu m'offrir son tout premier roman, Les Hurlements Noyés il y a peu. J'ai mis un certain temps à le lire, parce qu'il le demande vraiment ce temps, et j'ai clairement beaucoup aimé. 

Les Hurlements Noyés, Stanley n'est pas mort, tome 1, Malone Silence


Editeur : Malone Silence
Collection : 
Année de parution : 2022
Format : AWZ

A lire si : 
- Vous voulez un roman inclusif
- Vous voulez un roman très axé sur la psychologie de ses personnages

A ne pas lire : 
- Vous n'aimez pas la violences sous ses diverses formes

Présentation de l'éditeur : 

Le monde rend malade. A vingt-huit ans, Stanley Ellington se débat dans un océan de traumatismes. Il sort le nez de l’hôpital psychiatrique sans savoir s’il est prêt à affronter la vie, telle qu’elle l’attend. Au fond de son cerveau se tapissent toujours ses pires ennemies : sa dépression, et ses capacités médiumniques. Ce don qui n’en est pas un, cette malédiction qui suscite fascination, terreur ou envie.
Pour Allison Griggs, cette envie a depuis longtemps tourné à la convoitise. Elle aussi attend Stanley, affûtant ses couteaux dans le secret d’une forêt qui change sans cesse de visage. Et les enjeux du vol des dons de Stanley dépassent largement ces deux âmes, les dernières dont le monde souhaite la rencontre.
C’est l’histoire de gorges qui ont trop crié, de cœurs broyés, de hurlements assourdis et de solitudes qui se fracassent les unes contre les autres. Parfois, de l’espoir qui subsiste, naît une relation bancale embellie par la sincérité. Parfois, il semble que l’empathie et l’humanité aient une chance de l’emporter. Mais au-dehors, l’Apocalypse menace d’éclater, et les chiens ne cessent de hurler.

Mon avis 

Les hurlements noyés n'est pas un roman à prendre à la légère. Du tout. Je préfère le dire dès maintenant, Stanley, le héros souffre de dépression et l'auteurice ne nous épargne pas grand chose à ce sujet. D'ailleurs, iel ne nous épargne pas grand chose sur d'autres sujets qui peuvent être autant de Trigger Warning (dans l'idée, il est sujet ou l'on retrouve mention de violence, violence conjugale, viol, mutilation et d'autres, mais il y a aussi des scènes assez graphiques de violence). Même si d'habitude, ça ne me dérange pas vraiment de lire ce genre de sujet, j'avoue qu'ici, j'ai parfois été mal à l'aise devant ce que j'ai pu lire, parce que ça fait vraiment "vrai".  Il y a une raison à ça, le vécu de son auteurice et la manière dont iel raconte son histoire.

Comment vous décrire les hurlements noyés ? C'est un premier roman qui tape fort, dans l'horrifique, dans le psychologique et dans l'imaginaire de sae lecteurice. C'est un roman qui reste après lecture, parce qu'il est perturbant sur bien des points, parce qu'il a aussi un côté étrangement lumineux sur d'autre. Les personnages qui le peuplent sont fascinants à suivre, nous entrons directement dans leur psyché, nous apprenons à les aimer, à les détester, à avoir peur pour eux etc... Malone Silence use du flux de pensée à la manière d'une Virginia Woolf et iel fait ça parfaitement. C'est un des points que j'ai beaucoup aimé. Déjà parce que j'aime ce genre, mais surtout parce qu'ici il est parfaitement utilisé, je trouve. Je veux dire, nous voilà directement dans l'esprit, les pensées des personnages. Ils ont tous leur voix, leur manière de vivre, de penser et il n'est quasiment pas possible de se tromper sur celui que nous suivons au moment de la lecture. Ce n'est pas toujours facile à mettre en place, ça. Là, c'est bien géré et ça nous immerge toujours plus.

Autre chose de marquant, ensuite, ce sont les thèmes abordés dans le roman. Nous en avons quelques uns, pas des plus simples, comme la dépression, le deuil, la mort, le suicide, l'emprise physique et mentale etc... Tout cela pourrait donner un roman très sombre, et il l'est. Oh, oui, les Hurlements Noyés est sombre. Et dur. Or, étrangement, et même si nous sommes forcément pris par tout ça, même si nous tremblons pour qu'Allison ne trouve pas les membres de la Famille enfuis ou Stanley, même si nous tremblons à l'idée que Stanley ne finisse par tout laisser tomber, nous gardons espoir. Pour moi, un personnage y est pour beaucoup là-dedans, à savoir Vicky. Ne pensez pas qu'elle respire la joie de vivre, ce n'est pas le cas. Elle aussi à ses démons. Mais c'est pour moi le personnage le plus lumineux du bouquin, celle qui finalement comprend peut-être le mieux Stanley, la moins intéressée par ses pouvoirs et ce qu'il peut offrir. 

Un autre personnage que j'ai beaucoup aimé, c'est Allison, qui est l'antagoniste. Allison, c'est un peu la somme de tout les maux que l'on peut trouver. La Lumière de la Famille (la Famille, j'ai oublié de le préciser, étant une secte) apparait comme une femme au-dessus de tout, les sentiments, les autres êtres humains, elle-même. Et pourtant, pourtant Allison a une certaine fragilité. Bon, il faut creuser très profond pour la voir. En fait, Allison n'est pas le seul personnage comme ça, dans un sens, ielles le sont tous-tes, mais chez elle, ça ressort encore plus je trouve. Et puis, bien sûr, il y a Stanley, a qui j'ai eu envie de faire des câlins (de loin par contre) presque tout le roman. Il a ses traumatismes, son pouvoir, son empathie, sa gentillesse. Sous la dépression qui prend beaucoup de place, on y trouve un personnage qui ne se définie que par ça. Autant dire qu'il est rare de tomber sur ce genre de personnage là. D'habitude, comme pour Allison d'ailleurs, on tombe plus sur un bon vieux cliché (le dépressif qui n'a de goût pour rien ni personne, qui se fiche du monde autour de lui parce que La Dépression, ou l'antagoniste qui n'a pas le moindre sentiment et qui se fiche de tout et tout le monde), ici, rien de tout cela donc, et des personnages finalement plus vrais que nature (le fait l'auteurice connaisse la dépression n'y est pas pour rien, soyons bien d'accord). 

Je pense que je vais finir là mon avis, parce que sinon, je vais spoiler (il y a des passages dont j'aimerai bien parlé un peu plus, l'interlude entre Stan et Vicky sur le toit ou la première confrontation entre Stanley et Allison, mais ça pourrait spoiler je crois). Je finirais donc en vous disant que clairement, j'ai aimé. Le roman est prenant, exigeant aussi. Il n'est pas à mettre entre toutes les mains, ça je l'accorde. Mais si vous pouvez le lire, lisez-le (d'ailleurs, la liste des TW se trouve sur le site de l'auteurice).

dimanche 20 novembre 2022

Un souvenir de Lumière, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan & Brandon Sanderson

 Ceci va être un avis un peu particulier de la Roue du Temps. Il n'y aura pas de résumé, enfin pas complètement. Il va être bourré de spoiler. Il va surtout parler de la série, de moi, de notre rapport. Bref, je viens de finir plus de vingt ans de voyage et je crois que ça va être compliqué. 

Un souvenir de Lumière, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan & Brandon Sanderson

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2022
Titre en VO : The Wheel of Time, book 14: A Memory of Ligh
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 1028

A lire si : 
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

Au champs de Merrilor, les dirigeants de toutes les nations sont réunis pour soutenir Rand Al'Thor ou, au contraire, l'empêcher de briser les sceaux de la prison du Ténébreux. La Chaire d'Amyrlin, Egwene, pense que c'est pure folie. D'autres y voient le dernier espoir de l'humanité.
En Andor, les Trollocs ont conquis Caemlyn. Dans le rêve des loups, Perrin affronte Tueur. A Ebou Dar, Mat va rendre visite à Ton, son épouse Seanchanienne devenue l'Impératrice Fortuona.
Alors que tourne la Roue du Temps, la fin d'Âge approche et l'Ultime Bataille décidera de l'avenir du monde.

Mon avis

VOus savez, j'ai refermé le livre il n'y a pas une demie-heure. D'habitude, j'attends au moins le lendemain pour écrire mon article. J'attends que les émotions retombent, j'attends d'être sûre de ce que je vais dire. D'habitude, ça ne fait pas des années que j'attends la fin d'une série. Ça ne fait pas non plus presque vingt cinq ans que je l'ai commencé, la dite série. La Roue du Temps, ce n'est pas juste une série de plus dans ma bibliothèque. Ça ne l'a jamais vraiment été, je crois. Dès le début, j'ai tellement accroché à cette histoire (enfin, à son second tome, puisque je n'ai lu le premier que quelques années après (et surtout après avoir lu les tomes deux, trois et quatre)(je raconte tout ça je ne sais plus trop où d'ailleurs, peut-être sur le blog ou sur insta)). J'ai donc ouvert ce Souvenir de Lumière dès son achat (le jour de sa sortie) et je me suis lancée dedans. Petit bout par petit bout. C'est marrant, alors que je voulais lire cette fin, enfin savoir comment l'Ultime Bataille allait se passer, j'ai pris mon temps. Je l'ai un ou deux chapitres par soir en semaine, un peu plus le week-end. Je n'avais pas tant que ça envie de quitter tous ces personnages. Alors, j'ai pris tout mon temps. Et j'ai dit au revoir à Rand, Egwene, Mat, Nyneave et tous les autres. Pas adieu, parce que je vais les retrouver, forcément. Juste au revoir. Et savoir enfin comment tout cela se finit.

Un Souvenir de Lumière est donc le dernier tome de la Roue du Temps en VF. C'est le tome de l'Ultime Bataille, et autant le dire de suite, je pense qu'il n'aurait pas été pareil s'il avait été écrit par Robert Jordan. J'aime énormément Sanderson, j'aime énormément la vision qu'il a des batailles et la manière dont il les mène dans ses livres. Mais quelque chose m'a légèrement dérangé. Peut-être parce que le roman n'est qu'une immense bataille mené sur trois fronts différents et qu'autant le dire, rien ne va pour nos héros. Peut-être juste parce qu'il manque une chose que j'aime tellement chez Jordan et qu'on retrouve parfois peu chez Sanderson, la contemplation. Alors oui, je sais, contempler un champs de bataille n'aurait pas été un truc super. Surtout que durant une bonne partie du roman, le camps de nos héros est particulièrement malmené. Sur ce point, Sanderson est terriblement efficace. On ressent le désespoir, la haine, l'acharnement, les blessures et le goût du sang. Pas de soucis. J'ai tremblé, j'ai serré les dents, j'ai (faillit) pleurer souvent. Mais il m'a manqué un peu de lumière dans tout ça. De vrais moment de grâce comme Jordan arrivait à en mettre même dans le pire des moments. Je me demande aussi, comme souvent en lisant les trois dernières tomes, seuls que j'ai de chez Bragelonne, si ça ne vient pas du traducteur. J'ai beau râlé sur Hilling et Rosemblum, j'ai du mal avec le côté trop moderne de leur successeur. Je suis trop habituée à mes vieilles traductions, je crois.

Mais revenons au roman lui-même. Je savais à peu prés à quoi m'attendre. On va pas se mentir, le livre est sortit il y a déjà dix bonnes années en VO et dans une bonne partie du monde. Des spoilers, j'en ai vu. Je savais ce qu'il allait se passer dans les grandes lignes. Est-ce que je m'attendais à tout ? Non. Pas vraiment. C'était intense, c'est vrai. Jordan et Sanderson ne nous épargne pas grand chose. Le roman commence au champs de Merrilor, où Rand réussit, tant bien que mal, à enfin mettre Egwene de son côté (peut-être trop rapidement à mon goût d'ailleurs), puis, il est décidé de combattre le mal sur trois front, à Caemlyn, alors que la ville est prise par les Trollocs (un symbole tout ça), en Kandor, où les pays sont déjà sous l'emprise des armées des Ténèbres et enfin, à Shayol Ghul. Mais rien ne va. Les Réprouvés mettent des bâtons dans les roues des armées du Dragon Réincarné et tous les fronts reculent. Il faut l'intervention de Mat, et des Seanchaniens, pour que l'espoir renaisse d'un coup. Mais là, encore, il a beau être l'un des meilleurs stratèges de cette troisième Ère, il galère bien lui aussi. Autant que Perrin, à la recherche de Tueur dans le monde des loups, ou que Rand lui-même face au Ténébreux. Tous, absolument tous, vont se montrer héroïque. Nous sommes à la toute fin, il est temps de tout donner. Et c'est ce que les personnages vont faire, souvent à leur propre manière, parfois jusqu'à la mort (certaines m'ont vraiment fendue le coeur, je dois vous l'avouer (non je ne dirais pas lesquelles, parce que ça spoile beaucoup trop)). Et tout ça pour permettre à Rand de vaincre, de tuer le Ténébreux. 

J'ai fini le livre avec une boule à la gorge. J'étais fière de Rand, d'Egwene, de Perrin, de Mat, des autres. J'étais heureuse de voir la manière dont tout cela finit. Je trouve d'ailleurs cette fin fort bien, à l'image de la Roue elle-même. Cela, même si je trouve que certains arcs ont été fini bien vite (pour Fain par exemple, je ne m'attendais pas à ce que j'ai lu, idem pour Tueur finalement, ça va trop vite sur la fin). Cette fin, ce dernier tome, aurait probablement pu être un peu mieux, même à mes yeux. Il a des défauts, des fins d'arcs trop rapidement, des morts que je n'aurais pas voulu, des défauts dans la traduction (je reviens toujours à la même chose chez Mallé, mais sans déconner, il peut pas faire attention aux noms ? Les inversions entre Elayne et Egwene quand on parle d'Elayne depuis déjà vingt paragraphes, ça suffit quoi. On retrouve la même chose avec Rand, Mat et Perrin (encore plus chiant, si vous voulez mon avis) ou même entre Rand et un Réprouvé, c'est lourd à la fin)(au prix où on paie le roman, on espère tout de même que le traducteur est relu à un moment).

Et à présent, je me sens vide. J'ai fini. Enfin. Et je me sens vide. Une fin quasi parfaite, quelques larmes pour certains personnages et un sourire couillon sur le visage. Voilà, j'ai fini la Roue du Temps. Et ce fut une aventure énorme. Mais ce n'est qu'une fin parmi d'autres, n'est-ce pas ? Parce que la Roue tourne toujours (et que je dois la finir en VO et que oui, je la relirais, bien entendu, en VF). Au revoir, Rand et les autres. A bientôt.

vendredi 18 novembre 2022

Midnight City, Rozenn Illiano

 Midnight City avait une sacré aura pour moi avant même de le lire. C'est peut-être l'un des romans les plus documentés de Rozenn Illiano puisque son univers lui a servi dans son activité de bijoutière, pour créer des énigmes et encore plein d'autres choses. C'est simple, j'avais l'impression de le connaitre avant même de l'avoir lu, chose assez étrange. Or, ce genre de chose, ça peut être à double tranchant, comme on s'en doute. Est-ce que ça a été le cas ici ? C'est ce qu'on va voir.

Midnight City, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : /
Année de parution : 2022 
Format : mobi

A lire si : 

- Vous voulez de l'onirisme 
- Vous voulez des héros qui n'en sont pas tout à fait.

A ne pas lire si :

Présentation de l'éditrice 

Deux mondes, deux héros, deux rêves… Un seul cauchemar.
Écrivain inconnu, Samuel rencontre le succès par hasard, et son existence change du jour au lendemain – pas forcément pour le mieux, d’ailleurs. Introverti et grand timide, il se plie à sa nouvelle célébrité sans rechigner, rêvant pourtant de retrouver la quiétude de son anonymat, jusqu’à ce qu’il perde toute inspiration.
Dans la Cité de Minuit, ville plongée dans la nuit et le songe, Cyan se languit de son ancienne vie : magicien du rêve, il protégeait les siens et affrontait les cauchemars. Mais depuis un terrible accident qui lui a pris tout ce qu’il aimait, il a perdu son pouvoir, et s’avère désormais piégé dans un morne quotidien qu’il voudrait fuir plus que tout.
Un jour, tout change. Un énigmatique mécène vient à Samuel, lui offrant ressources et tranquillité afin de pouvoir écrire de nouveau ; le Temps s’arrête au cœur de la Cité de Minuit, plongeant ses habitants, les Nocturnes, dans un étrange sommeil de pierre, dont Cyan est mystérieusement épargné.
Les cauchemars se réveillent, les peines d’autrefois quittent l’Abyme dans lequel elles avaient été oubliées, et Samuel et Cyan, à un monde de distance, devront se mesurer à leurs ombres.

Mon avis

La première fois que j'ai eu envie d'avoir ce romand dans les mains, il voyageait. C'était en 2019 et il n'en existait qu'un seul exemplaire. Un seul livre, format papier, qui passait donc de lecteur en lecteur. J'aurais voulu avoir cet exemplaire entre les mains, le destin en a décidé autrement. L'expérience tourna court, malheureusement. L'autrice décida alors de l'éditer et de le faire connaitre par des voix plus "normale". Cette année, Midnight City ouvre une nouvelle page à son histoire, puisqu'il débarque en numérique et à droit à une seconde édition papier. Et franchement, un conseil, ne le ratez pas. C'est une pépite.

Bon, j'ai beaucoup de mal à organiser ce que je veux dire pour ce roman. C'est rare quand ça m'arrive, mais ça arrive. Le truc, c'est que Midnight City m'a parlé. Beaucoup, énormément. Il m'a fait me questionner sur certains points, m'a conforté sur d'autres. Il a réveillé de vieux rêves et aussi quelques cauchemars, il faut l'avouer. C'est un roman comme on n'en croise pas beaucoup, un de ceux qui va rester longtemps. Alors, oui, c'est compliqué d'en parler et de la faire comme je fais d'habitude. Parce que le truc, c'est que Midnight City interroge le métier d'auteurice, beaucoup, et que je suis moi-même autrice (même si j'en parle jamais ou presque ici). Ca a beaucoup d'importance ici. Je n'ai pas lu Midnigth City comme une simple lectrice. L'écrivaine en moi a beaucoup absorbé ce que j'ai lu. Je me suis émerveillée devant les descriptions de la Cité de Minuit, et je me suis perdue dans les méandres de mes propres pensées en suivant Sam. Vous la voyez du coup la difficulté ? Elle est là, et je ne sais toujours pas comment vous parlez du roman (j'avais cru qu'en écrivant ça, ça se débloquerait, mais non). Bref, du coup, on va y aller comme d'hab et puis on verra bien donc.

Samuel est auteur. Son premier roman publié, les Larmes D'Aquarius est un best-seller. Forcément, on lui demande toujours à quand le second. Sauf que le succès d'Aquarius semble avoir tari la source de l'inspiration. Sam n'y arrive plus. Il n'écrit plus, la page reste blanche, quoiqu'il fasse. Jusqu'à sa rencontre avec Adam Remington. L'homme lui propose de devenir son mécène. S'il hésite, Sam finit par accepter. Et à peine cela fait, il recommence à écrire. Mieux, il reprend enfin Midnight City, un roman qu'il pensait ne jamais écrire. Ailleurs, quelques parts dans les rêves peut-être, la Cité de Minuit s'arrête d'un coup. ses habitants figés. Seul Cyan, le pilote de l'Oniropostale semble ne pas être atteint par cette étrangeté. Il est peut-être le seul à pouvoir se confondre aux cauchemars qui se réveillent et à sauver la Cité. 

Le roman ne se divise pas totalement en deux. On va beaucoup plus suivre Samuel, dans la vie est basculé par l'arrivée d'Adam. Sam, c'est un presque monsieur tout  le monde. En fait, s'il n'y avait le succès de son roman, il continuerait tranquillement sa petite vie, allant sur son forum d'écriture où il est modo, bossant la journée dans un atelier de sérigraphie. Sam, c'est vous, c'est moi, un mec qui vit sa passion dans son coin ou presque et qui d'un coup se retrouve sur le devant de la scène. Et là, c'est la dégringolade. Alors qu'il pensait vivre son rêve, ça se transforme en fait en cauchemar. Il perd l'inspiration. Jusqu'à l'arrivée d'Adam donc. Or, si tout lui revient, les rêves, les cauchemars et l'envie d'écrire, cela ne se fait pas sans heurts. Sam se questionne beaucoup, un point qu'il a en commun avec beaucoup de personnages de son autrice, et par là même, il va questionner l'autrice en moi. Je me suis beaucoup reconnue dans les questionnements de Sam, et ceux de Roya, son amie, aussi. Les deux ont une certaine vision de l'écriture, pas toujours commune d'ailleurs. J'ai tellement aimé suivre leurs échanges, me voir dans l'un ou dans l'autre suivant les cas. Et puis, forcément, je les ai aimés, eux. Et Remington aussi. Parce qu'ils ne sont pas tout blanc, ou tout noir. Parce que même Remington n'est pas un "méchant" alors qu'il est l'antagoniste de Samuel. Même lui, je crois que je l'ai compris. D'ailleurs, il fait parti ces personnages que j'aime parce qu'ils sont presque normaux et qu'il n'y a qu'une chose, parfois infime, qui peut les faire basculer. Ce qu'il fait, il ne le fait pas par méchanceté. C'est un besoin qu'il a, quelque chose qui le fait vivre et que, peut-être des fois, il ne contrôle pas tout à fait.

Et pendant que Sam se bat contre ses démons, que Roya essaie de le maintenir à flot tout en faisant de même, on va découvrir Cyan, la Cité de Minuit et les Nocturnes. La Cité de Minuit et son ambiance onirique, m'a beaucoup fait penser à Erèbe (et vous savez à quel point j'aime le livre et le monde). Elle a un côté victorien qui n'est pas du tout pour me déplaire et elle éveille grandement l'imagination. Mais surtout j'aime beaucoup ce qu'elle représente (aussi bien en tant qu'autrice que lectrice d'ailleurs). Sur ce point, j'ai très envie d'en parler ici mais je pense que ce n'est pas l'endroit. Je crois que je préfére largement vous laisse découvrir ce qu'est la Cité de Minuit, et vous faire votre propre opinion dessus. Alors, oui, du coup, je ne vais pas en dire beaucoup, mais vraiment, découvrez Cyan, la Funambule et les autres Nocturnes, leurs rêves et leurs cauchemars par vous-même. Vous ne serez pas déçu de ce voyage-là. On y retrouve toute la magie de la plume de l'autrice, les descriptions magnifiques, l'onirisme aussi. Chose que l'on trouve aussi dans la partie "Samuel" mais en moins "beau" ou merveilleux. 

J'ai lu le roman lentement, prenant mon temps pour le faire. J'ai dû le poser parfois parce qu'il me parlait trop et que j'avais besoin de réfléchir à ce que j'ai lu. J'ai lâché le roman avec une méchante poussière dans l'œil. Oui, j'avoue, j'ai pleuré en le refermant. J'étais émue. J'étais émue parce que la fin est parfaite pour le roman et que j'étais heureuse pour les personnages. Ce n'était pas de la tristesse, mais de la joie. Bien entendu, Midnight City est un coup de cœur. 

Autre chose, je trouve que c'est le roman qui montre le plus ce que Rozenn fait, il parle aussi bien onirisme que "vie réelle". Il montre ces deux facettes importantes de son travail, le fait très bien et en plus de ça, même s'il a un tome deux, il se lit tel un one-shot. 







mercredi 24 août 2022

Une amitié, Silvia Avallone

 Je n'ai pas lu de roman hors SFFF depuis au moins un an (le dernier ouvrage qui n'en soit pas a été le journal d'écriture de Virginia Woolf, en aout de l'année dernière)(en roman pur, il faut remonter à janvier 2021). J'ai eu un peu peur de retourner à la littérature blanche et cela s'est vu au temps qu'une Amitié est restée dans ma PAL (je l'avais acheté le jour de sa sortie, en janvier de cette année) alors que j'adore l'autrice et ses précédents romans. Peut-être aussi parce que j'avais eu un peu plus de mal avec la Vie Parfaite, le roman précédent, que j'avais aimé mais qui n'avait pas eu le même impact que le si génial Marina Bellezza

Une amitié, Silvia Avallone

Edition : Liana Levi
Collection : Piccolo
Année de parution : 2022
Titre en VO :  un'amicizia
Année de parution en VO : 2021
Nombre de pages : 528

A lire si : 
- Vous voulez un roman sur les amitiés adolescentes
- Vous ne voulez pas forcément de quelque chose de beau

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas d'un roman à la première personne

Présentation de l'éditeur : 

Les amitiés de l’adolescence sont les plus fortes. On échange expériences, secrets et vêtements, tout en se projetant dans un futur rempli d’espoirs. Elisa et Beatrice, les deux héroïnes de ce roman, n’y font pas exception. Bien que leurs histoires familiales diffèrent totalement – la première a été élevée par une mère aimante mais fantasque et indifférente aux apparences, la seconde par une mère qui surinvestit le paraître et transforme sa fille en poupée Barbie –, elles ont noué un lien fusionnel. Et cela jusqu’au jour où un changement planétaire, Internet, fait irruption dans leur vie. Elisa continuera à faire partie du «monde d’hier», celui qui valorise les livres et la culture, tandis que Beatrice se lancera tête baissée dans l’aventure du «monde nouveau», celui qui pousse sur le devant de la scène influenceurs et réseaux. Et ces courants contraires les entraîneront vers des destins opposés.

Mon avis

S'il y a une chose qui me marque toujours dans les romans de Silvia Avallone, ce sont les débuts. L'incipit de Marina Bellezza me hante toujours et je pense que celui de une amitié restera tout aussi longtemps. L'autrice m'a happé alors même que je n'avais lu que deux phrases. Et elle ne m'a lâché que lorsque j'ai refermé le roman, à la fin de la page 528. Mais il faut dire que ce roman a quelque chose de particulier. Des relents de vécu, quelque chose que j'aurais bien mis de côté encore quelques années. Je crois d'ailleurs qu'on a toutes (et peut-être tous) vécu ça, ce genre d'amitié, à l'adolescence. Vous savez, une amitié qui prend le pas sur tout, qui éclipse tout et puis qui disparait, souvent brisé par l'une des deux parties pour une raison que personne ou presque ne comprends vraiment. Et bien, c'est cela que va raconter l'autrice dans ce roman. Il rejoint en cela son premier roman, d'Acier, qui avait pour fils rouge une amitié adolescente déjà. Mais d'Acier ne faisait que l'effleurer, parlant plus de la jeunesse de Piombino que juste des deux filles. Ici, Avallone va plus loin et raconte les années lycéennes de Béa et Elisa, de la naissance de leur amitié à sa fin et même un peu plus. 

Pour cela, elle nous place direct dans la peau d'Elisa. Elisa a quatorze ans lorsque sa mère la laisse chez son père, dans la ville cotière de T (alors, j'ai cherché, j'ai pas trouvé, mais elle se situe probablement non loin de Piombino puisque, comme elle, T a pour voisine l'île d'Elbe et la méditerranée). La séparation est déchirante. Elisa ne connait pas son père et elle doit faire face à l'abandon de sa mère et de son frère. C'est là qu'entre en scène Beatrice. Bea, c'est la fille pas populaire mais presque. C'est la belle, celle qui veut conquérir le monde et qui sait qu'elle peut y arriver. Elevée par une mère ancienne reine de beauté, elle ressemble à une poupée Barbie. Mais, à l'intérieur, Bea est bien plus que l'écervelée que les gens voient. Tous ou presque opposent les deux jeunes filles, et pourtant, suite au vol d'une paire de jean's, elles vont devenir amies. La vie, comme on l'apprend très tôt, finira tout de même par les séparer, Bea devenant la Rosetti, influenceuse avant l'heure et star des réseaux tandis qu'Elisa verra ses rêves de devenir écrivaine partir en fumée et deviendra prof à Bologne.

Comme je le disais, le roman me parle beaucoup. Parce que j'ai le même âge qu'Elisa (nous sommes née en 1986), parce qu'on parle de l'adolescence durant le début des années 2000 (sur ce point, j'ai parfois ris d'ailleurs, la mode italienne et française n'était pas si éloignée que ça et j'ai retrouvé quelques référence musicale)(faut dire qu'Elisa écoute the Offsprings ou Blink-182, comme j'ai pu le faire à l'époque). Mais surtout, je me suis identifiée à Elisa. Et là se pose un problème, comment vous parlez du roman sans parler de ça ? Oui, c'est compliqué. Mais Elisa, c'est la fille un peu à l'écart qui rêve d'écrire, celle qui reste dans l'ombre de son amie, qui quoiqu'elle fasse, n'en sort pas. C'est la "moche", la pas intéressante. Eblouie par l'autre, on ne la remarque pas, ou presque. Et elle, elle se complait dans ce rôle, ne se rend pas toujours compte de ce qu'il se passe. Bea, à ses côtés, c'est le soleil, celle sur qui on va se retourner. Alors, moi, ça m'a parlé, parce que j'ai été Elisa, en bien des sens. Pas pour tout, non plus. Mais, je l'ai comprise. Tout comme j'ai pu comprendre Bea sur la fin aussi. Parce qu'il ne faut pas croire, mais ces amitiés-là, elles deviennent toxiques pour les deux côtés, pas juste pour une des personnes. 

Et si nous suivons Elisa, si c'est pour elle que nous avons le plus d'empathie, elle n'en oublie pas non plus Bea. Parce que sous les apparences, Bea est aussi sensible que son amie. Elle a tout autant besoin d'elle qu'Elisa de Bea. C'est à travers les deux que nous allons expérimenter l'abandon, par la mère, d'abord, celle d'Elisa la laissant à T pour repartir à Biella, celle de Bea, qui semble ne voir que la "poupée" en sa fille et qui sera emportée par un cancer. Puis ceux des rêves et des aspirations mais aussi des illusions. Pour les deux jeunes femmes, ça se fait de manière souvent différentes, mais ça se fait. Et on a mal pour les deux tout le long du roman. Ce thème, celui de l'abandon et de sa perte va nous conduite des années 2000 à 2019. Et ça résonne forcément.

On ajoute enfin à tout cela l'écriture de Silvia Avallone et la traduction de Françoise Brun (qui la traduit depuis le début). Depuis d'Acier et ses premières armes, Avallone a fait évoluer son écriture tout en gardant ce que j'aime chez elle, cette modernité de ton avec cette jolie touche de poésie qui rend même les pires moments beaux. Cette vision sans fioriture de la jeunesse et des désillusions. 

Au final, c'est donc un nouveau coup de cœur. Presque à la hauteur de celui que j'ai pu avoir pour Marina Bellezza (déjà six ans que j'ai pu le lire et franchement, et je ne me le suis toujours pas sorti de la tête). Il a su me prendre aux tripes, me parler comme pas possible. Franchement, si vous ne connaissez pas Avallone, n'hésitez pas à le lire.


mercredi 17 août 2022

We Free the Stars, Sand of Arawiya, book 2, Hafsah Faizal

 Alors que de Saxus annoncé la publication prochaine du premier tome, le génial We Hunt the Flame, en VF, je me lançais dans le second tome avec une petite appréhension. Non pas que je n'aimais pas l'histoire, loin de là, juste que j'avais eu des problèmes avec son niveau de langue, légèrement plus compliqué que ce que je lis d'habitude en VO.

/!\ Je vais spoiler le tome précédent, We Hunt the Flame, et probablement celui-ci aussi /!\ 

We Free the Stars, Sand of Arawiya, book 2, Hafsah Faizal

Editeur : Farrar, Straus and Giroux
Collection : /
Année de parution : 2021
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez un monde d'inspiration arabique (basé sur le moyen-orient)
- Vous aimez les quêtes

A ne pas lire si 


Présentation de l'éditeur : 

The battle on Sharr is over. The dark forest has fallen. Altair may be captive, but Zafira, Nasir, and Kifah are bound for Sultan’s Keep, determined to finish the plan he set in motion: restoring the hearts of the Sisters of Old to the minarets of each caliphate, and finally returning magic to all of Arawiya. But they are low on resources and allies alike, and the kingdom teems with fear of the Lion of the Night’s return.
As the zumra plots to overthrow the kingdom’s darkest threat, Nasir fights to command the magic in his blood. He must learn to hone his power into a weapon, to wield not only against the Lion but against his father, trapped under the Lion’s control. Zafira battles a very different darkness festering in her through her bond with the Jawarat—a darkness that hums with voices, pushing her to the brink of her sanity and to the edge of a chaos she dare not unleash. In spite of the darkness enclosing ever faster, Nasir and Zafira find themselves falling into a love they can’t stand to lose…but time is running out to achieve their ends, and if order is to be restored, drastic sacrifices will have to be made.
Lush and striking, hopeful and devastating, We Free the Stars is the masterful conclusion to the Sands of Arawiya duology by New York Times–bestselling author Hafsah Faizal.

Mon avis

Je me suis lancée dans ma lecture toute contente de retrouver cet univers que j'avais apprécié l'année dernière. Par rapport au premier tome, j'ai une amélioration : mes problèmes de santé de l'époque m'ont un peu laché et surtout, je suis en congés. Mieux encore, comme je ne suis pas chez moi, je n'ai que mon Kindle pour lire et donc, je ne jongle pas avec une seconde histoire. J'aurais du faire ça pour le premier tome, parce que j'ai lu celui-ci en une semaine et surtout, j'ai quasiment tout compris sans trop me prendre la tête pour revenir sur certains paragraphes comme ça m'arrivait pour le premier tome. Et j'ai kiffé, mais vraiment.

On retrouve le Zumra après la bataille du Sharr. Altair est porté disparu, capturé par le Lion de la Nuit et Zafira, Nasir et Kifah se retrouvent à Sultan's Keep, bien déterminé à rendre la magie à Arawiya quoiqu'il en coute. Malheureusement pour eux, l'ennemi est puissant et ils n'ont que peu d'alliés et de ressources. Et c'est sans parler des problèmes internes que rencontre Nasir et Zafira. Lui doit apprendre à utiliser sa magie, à ne pas se laisser commander par elle. Pour Zafira, c'est un peu plus compliqué, depuis qu'elle est lié au Jawarat, sa santé mentale défaille, la poussant de plus en plus dans l'obscurité. Autant dire que rien ne va et que la victoire est loin, mais alors très loin d'être acquise.

J'aime particulièrement tout l'univers du roman. Je l'aimais déjà beaucoup dans le premier tome, ici, c'est une confirmation. J'adore son opulence, les décors (les palais donnent grave envie), mais surtout j'aime ce mélange de lumière et d'ombre qui l'on retrouve presque partout, que se soit justement dans les décors, dans l'histoire ou chez les personnages. Tout est calculé pour mettre en avant l'histoire et j'adore ça. Rien n'est laissé au hasard et j'adore ça. La construction du monde d'Arawiya est juste géniale pour moi et cela alors même que, finalement, on ne voit pas tout. Si on est longtemps rester dans le Sharr pour le premier tome, ici, on va surtout se focaliser sur Sultan's Keep, le palais royal, et un peu dans la campagne de Demenhur, le caliphat où vit Zafira au début de l'aventure. 

L'autre chose que j'ai apprécié, mais vraiment, ce sont les personnages et plus particulièrement la construction\consolidations des relations entre eux. Forcément, il y a la relation entre Nasir et Zafira. Tombés amoureux l'un de l'autre, ils ont pourtant beaucoup de mal à communiquer. IL faut dire que les évènements ne les aident pas des masses et que leurs passés respectifs ne sont pas simples. L'autrice construit leur relation petit à petit, les amène à se faire confiance l'un l'autre, à s'aider et s'épauler. J'aime beaucoup cette construction. D'ailleurs, c'est quelque chose que l'on retrouve avec les autres membres du Zumra. Quoiqu'il se passe, ils se font confiance autant que possible. Mais si je parle surtout des deux protagonistes principaux, c'est aussi parce que je les aime beaucoup et que j'ai aussi apprécié leur évolution. La romance en fait partie, forcément. Elle les nourrit. Mais il n'y a pas qu'elle. Zafira va sombrer au court du roman, sous l'emprise du Jawarat tandis que Nasir va apprendre à se servir de l'ombre qui l'entoure. On s'attend souvent à des héros parfait dans ce genre de roman, ce n'est pas le cas ici et les imperfections des deux m'ont plut. D'ailleurs, dans l'avis du premier tome, je parlais déjà des félures des personnages : "C'est d'ailleurs une chose récurrente ici, les personnages, qui ont tout pour être ultra fort, ont tous d'énormes fêlures.  Ce sont ces fêlures qui les caractérisent et qu'ils vont, tous autant qu'ils sont, tentés de réparer avec l'aide des autres." Mon avis à ce niveau n'a pas du tout changer.

Et puis, enfin, il y a la fin de l'histoire. Vont-ils tous réussir à faire revenir la magie ? A sauver les cœurs des Sisters of Old ? Le roman est bourré de rebondissement jusqu'à la fin et parfois, il m'est vraiment arrivé de douter sur ce qui allait se passer. C'est très bien mené, jamais répétitif et vraiment agréable à lire.

Au final, j'ai adoré cette lecture et j'en redemande. Malheureusement, la série ne comporte que deux tomes. Bon, il y a de fortes probabilités pour que je me l'offre en VF en septembre (il sort le 22 septembre chez de Saxus). Et puis, je vais attendre patiemment l'automne 2023 pour son prochain roman (qui va mêler légende Arthurienne, vampire et  Peaky Blinders, rien que ça)(purée, j'ai hâte).