Affichage des articles dont le libellé est lovecraft. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est lovecraft. Afficher tous les articles

lundi 5 septembre 2022

Par dela le mur du sommeil, H.P.Lovecraft

 Ca fait un petit moment que je n'ai pas lu Lovecraft. J'ai ce recueil qui traine non loin de ma table de chevet depuis quelques mois et il est temps de le sortir de la PAL.

Par delà le mur du sommeil, H.P.Lovecraft

Editeur : Folio SF
Collection : SF
Année de parution du recueil : 2002
Titre en VO : /
Année de parution en VO : /
Nombre de pages : 333

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles
- Vous aimez les ambiances bien sombres

A ne pas lire si :
- Vous aimez les dialogues

Présentation de l'éditeur : 

" Je t'en dirai davantage plus tard - à présent j'ai besoin d'un long repos. Je te parlerai des horreurs interdites qu'elle m'a fait pénétrer - des horreurs séculaires qui suppurent encore aujourd'hui dans des coins perdus, entretenues par quelques prêtres monstrueux. Il y a des gens qui savent sur l'univers des secrets que nul ne devrait connaître, et qui sont capables de choses que nul ne devrait pouvoir faire. J'y étais plongé jusqu'au cou, mais c'est fini. A présent, je brûlerais ce maudit Necronomicon et tout le reste... "

Mon avis

Bon, premier point, j'ai regardé la liste des nouvelles avant de lire le recueil et j'ai été déçue de me rentre compte que je ne serais pas complétement dans la Contrée du Rêve malgré le nom de la première nouvelle. Le recueil reprend donc une seule nouvelle de cette période, une des "histoires macabres" et le reste du mythe de Cthulhu. 

Passons à présent aux nouvelles. Sur les cinq présentes, je n'en ai lu que quatre puisque j'ai déjà lu Le monstre sur le seuil (qui a été traduit par la Chose sur le seuil dans le recueil du lien). Comme toujours, on va les passer une par une.

On commence donc avec la nouvelle éponyme du recueil, Par-delà le mur du sommeil. On y découvre l'histoire de Slater, un montagnard simple d'esprit qui, durant son sommeil, a de violente crise. L'une d'elles où il va tuer ses voisins, le conduira dans un asile. Un des interne qui le suit va essayer de percer le mystére qui entoure Slater, ses crises et l'étrange créature qui le possède. Autant le dire, heureusement qu'elle est courte, cette nouvelle. Je n'ai pas du tout accroché. A vrai dire, je m'y suis même ennuyée et je l'ai trouvé plate.

Heureusement, elle est suivie par les rats dans les murs que j'ai aimé découvrir. Dans une ambiance très gothique, nous suivons l'histoire d'un homme aux prises avec la mémoire de ses ancêtres alors qu'il restaure la vieille demeure familiale. La nouvelle, bien que classique dans son ensemble m'a filé parfois un peu froid dans le dos. Elle est sombre, assez angoissante et sa fin, même si attendu, m'a bien plut.

Elle est suivie par le Monstre sur le seuil que je n'ai donc pas relu. Je vous laisse cliquer sur le lien plus haut si vous voulez voir mon avis dessus.

On continue avec Celui qui hantait les ténèbres. Dans celle-ci, nous allons suivre Robert Drake, écrivain de son état et surtout fasciné par une église ayant abritait un sombre culte. Forcément, le gars va aller l'explorer et sa visite va libérer celui qui hante les ténèbres. Tout comme pour les rats dans les murs, j'ai adoré l'ambiance qui se dégage de la nouvelle. Il faut dire que les descriptions des lieux y sont pour beaucoup. Ca reste là aussi classique, mais avec Lovecraft, c'est normal (après tout, les nouvelles ont été écrite entre 1919 et 1940).

On finit donc avec l'Affaire Charles Dexter Ward qui est plus une novella qu'une nouvelle d'ailleurs. L'affaire fait partie des plus longs récits de l'auteur et j'avais un peu peur de m'y ennuyer au vu du style de Lovecraft. Eh ben, pas du tout. La novella nous explique comment le pauvre Charles Ward a petit à petit sombré dans la folie. Pour cela, il faut remonter 157 ans en arrière, lorsque son ancêtre, Jospeh Curwen tenta d'appeler d'étranges forces sur Terre. Franchement, c'est prenant du début à la fin. Je n'ai pas vu les pages passées. Toujours d'une mouture très classique, la novella fonctionne parfaitement avec une fin qui n'étonne personne (on la vu venir de loin) et une partie un peu plus horrifique que le reste.

Voilà donc pour les nouvelles. Au final, j'ai plutôt apprécié le recueil dans son ensemble. J'ai adoré la novella, que je souhaitais lire depuis longtemps et qui était même mieux que ce que je pensais. Je n'ai pas tout aimé, je fais toujours un énorme tri dans ce que je lis de lui (on oublie pas que c'était pas l'auteur le plus cool du monde, c'est un raciste notoire (et ça se sent bien bien, comme dans Par delà le mur du sommeil) qui se rapprochait de l'idéologie fasciste) mais il reste un maitre dans le genre et ces quelques nouvelles nous le prouvent encore. Après, on peut lui reprocher un certain manque de modernité du au fait que les nouvelles ont maintenant une centaine d'années mais quand on s'attaque à Lovecraft, on se doute un peu de la chose. Personnellement, j'aime beaucoup ses textes et sa manière de décrire ce qu'il s'y passe et je ne suis pas encore prête à m'arrêter de le lire (mais que ça aurait été mieux si l'auteur lui-même avait été moins lui…)



mardi 15 janvier 2019

Polaris et autres nouvelles, H.P. Lovecraft

J'ai ce petit recueil de nouvelles depuis un moment dans ma PAL et je n'avais pas vraiment trouvé le temps de le lire. Mais j'apprécie beaucoup Lovecraft et je voulais vraiment découvrir la partie sur le Rêve de son oeuvre. Du coup, me voilà à plonger dans les Rêves dès début 2019.

Polaris et autres nouvelles, H.P. Lovecraft


Editeur : Librio
Collection : Imaginaire
Année de parution : 2010
Titre en VO : Polaris
Année de parution en VO : de 1918 à 1922
Nombre de pages : 74

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles à ambiance
- Vous ne voulez pas vous faire trop peur mais un peu parfois

A ne pas lire si
- Vous voulez être surpris

Présentation de l'éditeur :

Rêve ou réalité : il est parfois difficile de faire la différence entre les deux, et cet état flottant est loin d'être une expérience agréable. Le héros de Polaris voit en songe, chaque nuit, une cité au nom céleste, Olathoé. Ses visions se précisant toujours davantage, il attend le sommeil avec impatience pour retrouver le pays de ses rêves. Il se plaît à découvrir ses paysages et ses habitants, au point de redouter le moment où il se réveillera pour se replonger dans le cauchemar de la réalité. Polaris et les autres nouvelles de cette anthologie présentent un monde cher à Lovecraft, empreint de mystère et d'onirisme, où le lecteur se perd dans les "contrées du rêve".

Mon avis

Polaris
La première nouvelle du recueil qui porte son nom est assez courte. Elle introduit parfaitement le cycle des Rêves de Lovecraft pour moi. Le narrateur nous décrit ce qu'il voit la nuit depuis sa fenêtre, les constellations, les planètes et surtout l'étoile polaire qui rayonne étrangement pour lui.Vient ensuite la description d'un rêve récurent chez lui. Bien que la nouvelle soit courte, elle entraîne directement le lecteur à se demander où commence le rêve et où s'arrête la réalité. On arrive même à se poser la question de quelle partie est réellement le rêve. Lovecraft arrive à nous perturber en rendant les deux très réelles.

La Quête d'Iranon
Maintenant que nous avons découvert le monde des Rêves avec Polaris, passons directement à celui-ci sans plus se soucier (ou presque) du Rêveur. Le jeune Iranon cherche la cité de sa naissance dont il serait d'ailleurs prince. Une cité où règne la joie, la musique et la beauté. Pour la trouver, il parcourt le monde de cité en cité. Mais jamais il n'arrive à se poser. C'est une nouvelle empreinte de nostalgie et (forcément me direz-vous) de rêverie dont la fin ne m'a pas tant surprise que ça mais qui fonctionne plutôt pas mal.

La Malédiction qui s'abattit sur Sarnath
La Malédiction... nous raconte comment la ville de Sarnath à sombrer dans l'oubli suite à une malédiction, du moins, elle nous raconte comment la ville a grandi suite à la destruction de sa voisine puis a été détruite suite à la malédiction du Dieu de la dite voisine. C'est une nouvelle très descriptive qui ne m'a pas tant touché que ça. Surtout qu'elle semble particulièrement convenue. En reste l'écriture de Lovecraft, capable de poser des ambiance sans le moindre problème et d’entraîner le lecteur sur quelques pages sans l'ennuyer (alors que ça pourrait comme histoire)

Hypnos
De ce que j'ai cru comprendre, Hypnos ne fait pas vraiment partie du cycle des Rêves de Lovecraft mais plus de la période Histoires Macabres. Je suppose qu'elle se trouve dans ce recueil parce qu'elle parle aussi de rêves (ou de cauchemars, tout dépend de là où l'on se place hein...). Bref, dans Hypnos, le narrateur nous raconte comment lui et son ami, suite à une étrange expérience dans le monde des Rêves, s'empêchent de dormir pour ne pas revivre leur effroi. Une fois encore, ce qui fait la force de la nouvelle c'est clairement la manière dont Lovecraft pose l'ambiance. Parce qu'en fait, on ne lit pas grand chose de réellement ultra flippant à la base, vu qu'on ne sait pas ce qu'il se passe. Par contre, l'ambiance joue beaucoup sur nos peurs et ça, moi, je trouve ça génial. Après, par contre, soit je m'habitue trop, soit les fins de Lovecraft sont ultra prévisibles...

Les Chats d'Ulthar
J'attendais avec une certaine impatience de tomber sur des chats dans une des nouvelles des Rêves. Il est connu que Lovecraft les a utilisé plusieurs fois dans ses nouvelles. Bon, ce n'est pas que j'ai été déçue de la nouvelle, c'est juste que comme d'habitude, j'ai imaginé plein de chose mais que finalement, c'était tout simple. La nouvelle est efficace, elle pose son ambiance sans le moindre problème mais elle est tellement prévisible...

Les Autres Dieux
Voilà la nouvelle à laquelle j'ai le moins accroché dans le recueil. Je ne sais pas si c'est parce que je l'ai lu alors que nous avions les beaux-parents sur facetime ou juste que j'ai eu un peu plus de mal avec elle, mais voilà, je ne me souviens pas de grand chose dessus, si ce n'est le sentiment de ne pas avoir tout compris (et je l'ai lu hier soir, hein...). Enfin, elle a l'avantage d'introduire Kadath et de parler des Dieux du monde de Lovecraft.

Le Témoignage de Randolph Carter
La dernière nouvelle du recueil est étrange. Elle introduit un des personnages récurent de l'univers de Lovecraft, Randolph Carter. Sauf que ce témoignage nous plonge direct dans l'action sans qu'on ne comprenne trop ce qu'il a pu se passer. Petit à petit, on va découvrir ce qu'il s'est passé et comment Carter a perdu la trace de son ami Harley Warren. On découvre que celui-ci, à l'aide d'un étrange livre, a ouvert une porte vers l'inconnu. Petit à petit, l'horreur monte jusqu'à la fin (prévisible une fois encore). Et même si j'ai trouvé la nouvelle étrange, je dois dire que cette introduction à l'histoire de Carter et surtout ce premier aperçu (pour moi en tout cas) du Necronomicon (qu'il faut que je finisse de lire, un an après l'avoir reçu, ça serait pas mal) et de ce qu'il renferme m'a plu.


Ma première incursion dans les Contrées du Rêve se sont donc parfaitement déroulées. Il faut dire que j'ai l'avantage d'apprécier la manière dont Lovecraft écrivait. J'aime comment il pose ses ambiances, petit à petit, sans trop en faire. J'ai apprécié aussi le mélange rêve/réalité de certaines des nouvelles, tout comme les parties presque fantasy d'autres. Au final, mon seul problème avec la plupart de ces nouvelles, c'est généralement leur fin, trop prévisible pour moi. En tout cas, il est sûr que je retournerai dans les Contrées du Rêve pour en découvrir plus.

lundi 9 novembre 2015

La couleur tombée du ciel suivi de la Chose sur le seuil, H.P. Lovecraft

J'ai acheté ce livre en même temps que l'Appel de Cthulhu que j'ai lu cet été. J'ai beau aimé Lovecraft, je préfère espacer mes lectures, parce que mine de rien, elles sont tout de même angoissante.

La couleur tombée du ciel suivi de la Chose sur le seuil, H.P. Lovecraft

Editeur : Points
Collection : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : The color out of space / The thing on the doorstep
Année de parution en VO : 1927 pour la Couleur et 1933 pour la Chose
Nombre de pages : 144

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles longues
- Vous voulez avoir peur mais pas trop tout de même

A ne pas lire si :
- Vous voulez de l'horreur gore
- Vous n'aimez pas tout ce qui peut être angoissant

Présentation de l'éditeur :


« La singularité de cet homme-là n’est pas moindre : la littérature vient là et se renverse. De Lovecraft, nous savons les livres de sa bibliothèque, la Remington 1906, la date de ses brouillons. Mais nous commençons tout juste à prendre en compte, dans notre lecture, l’essor des villes, le rôle des magazines, la montée des idéologies dans l’après de la Grande Dépression, ou le bouleversement qu’induisent les sciences. »
- François Bon
Né aux États-Unis en 1890 et mort en 1937, Howard Phillips Lovecraft est considéré aujourd’hui comme l’un des écrivains d’horreur et de science-fiction les plus importants du XXe siècle.


Mon avis 

Ce petite recueil, avec une nouvelle traduction des oeuvres qui le composent par François Bon, comporte deux nouvelles, assez longues l'une comme longue. Il commence avec la Couleur tombée du Ciel, nouvelle monobloc et finit donc par La Chose sur le Seuil, nouvelle composée en sept chapitres. Il contient aussi des notes sur les deux nouvelles. Commençons donc par le premier récit.

La Couleur tombée du Ciel

Un ingénieur des eaux vient non loin d'Arkhman pour vérifier l'emplacement du prochain barrage. Afin de finaliser son rapport, il se rend dans la plaine foudroyée, un endroit particulièrement lugubre qui lui laisse un bien mauvaise impression. Voulant savoir ce qu'il a pu s'y passer, il va recueillir le témoignage d'un habitant. Celui-ci lui raconte alors qu'un météore est tombé, presque cinquante ans plus tôt, et que suite à celle, une famille entière est devenue folle. Petit à petit, l'horreur s'installe. 

Comme souvent avec Lovecraft, la tension naît d'un épisode qui aurait pu arriver dans la vie. Un météore s'écrase, cela arrive parfois. Sauf que celui-ci va empoissonné la terre et l'eau alentour. Vous me direz, celle arrive aussi. C'est sans compter sur le génie de Lovecraft qui va y ajouter cette touche de surnaturel bien flippante. Ainsi, le météore semble être le vecteur d'un agent extra-terrestre qui va petit à petit rendre folle toute une famille mais aussi tout son environnement. On ajoute à cela le fait que le récit soit en fait un récit de second main pour croire que tout cela n'est qu'une espèce d'hallucination collective. Mais là aussi, Lovecraft arrive à surprendre tout le monde sur la fin.

La nouvelle est plutôt dense à lire, sans la moindre interruption, mais particulièrement interessante par sa construction. Je dois bien dire que c'est pour le moment celle qui m'a le plus plut de Lovecraft (même si je n'en ai au final que très peu lu, hein).

La chose sur le seuil

Cette nouvelle-là est un peu plus classique dans l'horreur, je dirais. Disons surtout que nous y plongeons rapidement et qu'elle ne vient pas d'un élément "commun", mais bien parce qu'elle prend forme dans le fantastique à l'état pur, tout en gardant pourtant ce petit côté presque normal. Nous allons découvrir ici pourquoi le narrateur a tiré six balles dans le crane de son meilleur ami. Si le tout début nous donne la couleur, il faut attendre un peu avant d'avoir les réponses. Lovecraft pose son ambiance, nous parle d'Arhkman, de sa bibliothèque universitaire, de son Necronomicron, tout cela en introduisant le personnage d'Edward Derby et sa femme Asenath. Rapidement, on bascule donc dans l'ésotérisme et dans le mythe de Cthulhu. 

Chose que j'ai apprécié dans cette nouvelle, c'est de découvrir ce qu'il se passe au fur et à mesure. Je n'ai pas eu ce truc de me dire "je m'en doutais", avant que les choses n'arrivent, parce que c'est tellement bien amené qu'on n'en doute pas vraiment. Si Lovecraft nous offre la clef de sa nouvelle au milieu de celle-ci (échange de corps, manipulation et autres...), elle n'en reste pas moins angoissante tout le long. Surtout qu'à la fin, on se pose quand même des questions sur la santé mentale du narrateur et sur son identité. 

Le tout est parfaitement bien mené donc, avec une structure narrative efficace (comme souvent avec Lovecraft) et ce qu'il faut d'ambiance gothique et fantastique. Une nouvelle fois, je suis émerveillée par la manière dont l'auteur réussi à faire douter son lecteur, à tel point que je me suis carrément replongée dans le début de la nouvelle après l'avoir fini. La Chose sur le seuil prouve une fois de plus le talent de Lovecraft, malgré quelques défauts qui sont plus dut pour moi à l'époque de l'écriture (le rôle de la femme par exemple...) qu'à l'écriture en elle-même. 


Pour finir cet avis, j'ai beaucoup aimé ce petit recueil. Les deux nouvelles sont passionnantes, chacune à leur manière et surtout bien angoissante. Je suis toujours admirative de ces constructions, que se soit les nouvelles en elle-même ou bien celles des phrases. Bref, une nouvelle immersion dans le Mythe de Cthulu qui m'a plut et qui me donne toujours plus envie de découvrir le reste des écrits de l'auteur.

lundi 15 juin 2015

L'appel de Cthulhu, H.P. Lovecraft

Ma découverte de Lovecraft remonte à aout 2014 avec les Montagnes Hallucinées. Il fallait donc que je me replonge un peu dedans, surtout que les éditions Points rééditent quelques nouvelles de l'auteur. Et quoi de mieux que la nouvelle fondatrice du mythe de Cthulhu pour s'y remettre ?


L'appel de Cthulhu, H.P. Lovecraft

Edition : Points
Collection : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : The Call of Cthulhu
Année de parution en VO : 1928
Nombre de pages : 88

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles
- Vous voulez avoir peur mais pas trop non plus

A ne pas lire si :
- Vous pensez voir beaucoup de sang, beaucoup de monstres

Présentation de l'éditeur :

La terreur, l’horreur, l’informe du rêve, Lovecraft ne les éveille pas pour jouer. Il sait seulement que tout cela nous en disposons déjà, depuis l’enfance, ou dans l’inquiétude du quotidien. Il en est juste un formidable amplificateur.
Et c’est ainsi qu’il est temps de le lire : parce que s’y joue définitivement une bascule majeure de la littérature.

Mon avis

J'avoue, dès le début, que je m'attendais peut-être à autre chose de cette nouvelle. Il faut dire que dans mon imaginaire, l'appel de Cthulhu (dont je ne sais toujours pas prononcé le nom, malgré une tentative d'explication de prononciation dans le texte) avait quelque chose, non pas de plus horrifique mais disons de plus tentaculaire. J'imaginais que je verrais enfin la créature en chair et en os ou encore la découverte de la cité de R'Lyeh. Mais j'aurais du m'attendre à ce que j'ai lu.

Lovecraft ne fait pas dans l'horreur sanglant ni monstrueux. Lovecraft fait de l'horreur à ambiance. J'aime beaucoup sa manière de faire d'ailleurs. Si j'avais espéré voir Cthulhu en chair et en os, son appel m'a finalement bien plus fait peur. Parce qu'il est capable d'écrire des choses qui paraissent presque banale et de les rendre fantastique. Dans cette nouvelle, nous suivons les recherches d'un homme après de mystérieux événements suite à la découverte d'une statuette ignoble représentant Cthulhu et surtout à la découverte des rites allant avec. Ce n'est que petit à petit que l'ambiance prend cette tournure horrifique.

Si la nouvelle est particulièrement intéressante et que j'apprécie l'écriture de Lovecraft, j'ai aussi beaucoup apprécié la seconde partie de ce livre, à savoir une étude sur l'écriture de nouvelle fantastique par l'auteur lui-même. Il donne alors la manière dont lui écrit ses nouvelles, ce qu'il veut en faire et comment. Il met particulièrement l'accent sur l'ambiance, l'apparition du surnaturel et la réaction de ses personnages à celui-ci. Entrer dans les "mystères" de l'écriture est une chose que j'aime beaucoup et voir comment Lovecraft s'y prenait à quelque chose de passionnant. 

C'est deux parties, la nouvelle et l'essai, vont, je trouve, particulièrement bien ensemble. L'essai permet de comprendre la construction de la nouvelle, le déroulement de celle-ci et surtout la manière dont l'horreur et le surnaturel prend pieds dans celle-ci. 

Au final, j'ai adoré la nouvelle, même si elle ne correspondait pas à ce que je m'imaginais (à partir de quand visite-t-on R'Lyeh, si on le fait ?) et j'ai pris plaisir à découvrir la manière de travailler de l'auteur.

jeudi 14 août 2014

Les Montagnes Hallucinées, H.P. Lovecraft

Il fallait bien un jour que je lise du Lovecraft. Pourquoi si tard, je ne sais pas, peut-être parce qu'avant de trouver les Montagnes Hallucinées, je n'étais jamais tombée sur un de ses livres. Il parait qu'avec Lovecraft, soit on aime, soit on rejette tout en bloc. Apparemment, je fais partie de la première partie.

Les Montagnes Hallucinées, H.P. Lovecraft

Editeur : J'ai lu
Collection : Science Fiction
Année de parution : 2007 pour mon édition
Titre en VO : At the mountains of madness
Année de parution en VO : 1936 

A lire si :
- Vous aimez le fantastique qui peut faire peur
- Vous aimez les villes en ruines
- Vous aimez les nouvelles à la premier personne

A ne pas lire si :
- Vous avez besoin de dialogue
- Vous voulez des sentiments nombreux

Présentation de l'éditeur :

Au cours d'une expédition en Antarctique, deux scientifiques mettent au jour, derrière une chaîne de montagnes en apparence infranchissable, les vestiges d'une ancienne cité aux proportions gigantesques. Pendant cinq ans, un vénérable professeur d'université devient la proie d'étranges visions. Cherchant à comprendre ce qui l'a «possédé», il découvre en Australie des ruines plus qu'antédiluviennes cachées au regard des hommes. En visitant les dédales et recoins de ces lieux maudits, tous vont observer des fresques évoquant l'arrivée sur Terre d'entités d'outre-espace. Et constater que la menace de les voir reprendre le contrôle de la planète existe toujours...

Mon avis

Les Montagnes Hallucinées est en fait composé de deux nouvelles, plutôt longues (d'ailleurs je dirais une novella et une longue nouvelle), celle dont le livre porte le nom et Dans l'Abime du Temps. Je me suis demandée si j'allais parler des deux nouvelles à la fois ou donner mon avis sur les deux. Au final, je pense que le mieux reste de faire un seul avis, sur les deux, tant elles semblent similaires dans leur structure. D'ailleurs cette similarité risque grandement de gèner ou décevoir certains, puisqu'on peut rapidement avoir l'impression de relire la même chose. Ce n'est pourtant pas le cas, les deux nouvelles sont très différentes au final l'une de l'autre.

Mais il faut bien dire qu'elle commence de la même manière et vont suivre une structure presque identique dans leur déroulement. Tout commence par un homme ayant vécu le pire et racontant son histoire pour empêcher que les personnes après lui ne fassent la même erreur. Les récits sont tous les deux à la première personnes et utilisent le même champs lexical de l'horreur pour parler de ce qu'ils ont vu. Cela va d'ailleurs donner petit à petit, une ambiance pas vraiment horrifique mais où la tension augmente petit à petit, à tel point qu'on a alors du mal à lâcher le livre (enfin que j'ai eu du mal).

Pourtant, il y a de quoi les trouver parfois longue, ces nouvelles. Lovecraft aime l'architecture et les sciences exactes, et cela se voit. Régulièrement, nous avons droit à de longues descriptions de citées anciennes, qu'elles soient en ruines ou non. Nous savons aussi parfaitement la date des évènements, les époques. Je dois dire que dans les Montagnes Hallucinées, j'ai été un peu perdu avec toutes les ères de la préhistoire qui permettent de dater la citée ou les roches. On peut ajouter à cela le fait qu'il n'y ait pas le moindre dialogue (mais vraiment quoi) et que le narrateur ne fait preuve généralement d'aucun sentiment, relatant juste des faits (je mens, souvent, il y a peur, juste peur quoi) et on pourrait rapidement trouver tout cela ennuyeux. Sauf que Lovecraft était un très bon auteur, sachant faire monter la pression et rendre un simple rapport passionnant. 

Pour ceux qui se demandent, par contre, ne pas avoir lu un autre Lovecraft, n'a pas été gênant pour moi. Parce que même si je n'ai jamais lu jusque là un livre du Maitre de Providence, je connaissais un peu son univers, surtout grace à Jesus VS Hitler de Neil Jomunsi ou encore au livre dont vous ètes le héros Plongé sur R'Lyeh de Loic Richard ou encore parce que Cthulhu fait tout de même parti de la culture pop (et puis, j'ai un coussin qui est fan, lui, ça aide aussi). De plus, à part des allusions au Necronomicon, on peut très bien ne rien connaitre sans que cela empêche la lecture des nouvelles.

Pour finir cet avis, je dois dire que j'ai carrément adoré lire ces deux nouvelles. J'ai aimé la montée en tension, le fait qu'avec toutes les données que nous donne l'auteur, on pourrait vraiment croire que c'est vrai. Je vais plus que surement continuer à lire du Lovecraft, en espérant pouvoir le faire dans l'ordre chronologique des parutions par contre.