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mardi 7 décembre 2021

Fable, Adrienne Young

 Je viens de me rendre compte que je n'ai pas encore fait l'article sur Fable ni sur le génial Milady de Winter alors que ça fait plus d'une semaine que j'ai finis le roman (et que j'ai presque fini celui en cours). Le NaNo m'aura vraiment perturbé. Bref, c'est donc partie pour Fable.

Fable, Adrienne Young

Editeur : Wednesday Books
Collection : /
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 368

A lire si : 
- Vous aimez les voyages en mer
- Vous voulez une histoire avec plein de secret

A ne pas lire si :
- Vous voulez être surpris.

Présentation de l'éditeur : 

As the daughter of the most powerful trader in the Narrows, the sea is the only home seventeen-year-old Fable has ever known. It’s been four years since the night she watched her mother drown during an unforgiving storm. The next day her father abandoned her on a legendary island filled with thieves and little food. To survive she must keep to herself, learn to trust no one and rely on the unique skills her mother taught her. The only thing that keeps her going is the goal of getting off the island, finding her father and demanding her rightful place beside him and his crew. To do so Fable enlists the help of a young trader named West to get her off the island and across the Narrows to her father.
But her father’s rivalries and the dangers of his trading enterprise have only multiplied since she last saw him and Fable soon finds that West isn't who he seems. Together, they will have to survive more than the treacherous storms that haunt the Narrows if they're going to stay alive.
Welcome to a world made dangerous by the sea and by those who wish to profit from it. Where a young girl must find her place and her family while trying to survive in a world built for men.

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir (le nombre de fois que j'ai du écrire cette phrase en presque dix ans de blog)(on fêtera ça en février d'ailleurs, j'arrive toujours pas à y croire dites donc) mais j'ai failli lacher le roman au bout de trois chapitres. Je n'y arrivais pas. Je ne sais si c'était la fatigue, le fait que je lis rarement en VO sur papier ou juste que le début était laborieux. Mais j'avais tellement envie de le lire que j'ai continué. Ai-je eu bien fait ? Oui, je crois. 

Le roman est un Young-Adult fantasy tout ce qu'il y a de plus classique. Fable vit depuis quatre ans sur Jeval. Abandonnée par son père, elle doit lui prouver qu'elle est capable de survivre dans "the Narrows", un bout de mer pour le moins hostile. Alors qu'elle a réussit à récolter assez d'argent pour se payer un passage vers le port d'attache de son père, elle doit fuir rapidement Jeval. C'est comme ça qu'elle s'embarque au bord du Marigold qu'elle connait bien pour vendre ses marchandises à son capitaine, West. Mais son passage n'est pas de tout repos. Déjà, l'équipage ne veut pas forcément d'elle à bord, de plus, West a pas mal de secret qu'il aimerait bien qu'elle ne découvre pas. Tout comme elle, d'ailleurs. Or, nous le savons tous, les secrets, ce n'est jamais très bon.

On va commencer par le plus gros problème du roman pour moi, les dits secrets. Le livre se base dessus. Or, pour le lecteur, il n'y en a finalement pas beaucoup. On sait ce que Fable cache à West et, tout comme elle, on apprend rapidement ce que lui lui cache. Or, je trouve qu'on perd du coup un peu tout le sel de l'aventure. Je veux dire, West sait depuis le début qui elle est et le lecteur le ressent (et se demande par la même occasion comment ça se fait qu'elle non). De même, savoir ce que West trafique enlève une partie du mystère planant sur le Marigold Le roman est en fait vachement prévisible. Je n'ai pas été surprise sauf à la fin et encore, je dois avouer que si on y repense bien, je m'y attendais quand même un peu à cette fin. 

Mais si je me plains d'avoir compris rapidement ce qu'il arriverait à Fable et West, le roman n'en reste pas moins super à lire. Adrienne Young a écrit une histoire d'aventure passionnante. Bon, que j'adore la mer, les voyages en voilier et les grosses tempêtes (même si on n'en a qu'une ici) aident surement beaucoup. Mais il y a un sacré paquet de rebondissement qui, même si on se doute du déroulement, fait que l'on tourne les pages sans même s'en rendre compte (une fois passer donc les trois premiers chapitres pour ma part). Fable est un personnage plutôt agréable à suivre, tout comme l'équipage du Marigold. D'ailleurs, je dois bien dire que j'ai beaucoup aimé Fable qui ne passe pas son temps à se plaindre de sa vie (même si elle le fait parfois) et qui fait tout pour aller de l'avant. J'aurais peut-être voulu voir un peu plus souvent West qui est tout de même là pour former l'autre moitié du couple principal et qui finalement s'éclipse parfois un peu trop devant son équipage et plus particulièrement derrière Willa (qui de toute façon, mérite bien sa place).

Au final, j'ai bien aimé. Il lui manque un peu plus de mystère à mon gout pour être parfait et peut-être une histoire bien moins prévisible. Ce sera pas la lecture de l'année (ni un coup de coeur), on est d'accord, mais ça va pas m'empêcher de lire le second tome dès que je pourrais.  

vendredi 16 avril 2021

Le dragon de Glace, Grisha, tome 2, Leigh Bardugo

 J'avance plutôt pas mal dans ma lecture de Grisha. J'ai fini le tome deux entre midi et deux et je ne tarderais normalement pas à lire le troisième (moi qui avait prévu de lire autre chose entre les deux, c'est raté, je compte toujours finir mon intégrale avant l'arrivée de la série sur Netflix).

Le dragon de Glace, Grisha, tome 2, Leigh Bardugo

Edition : France Loisir
Collection : /
Année de parution : 2020
Titre en VO du tome 1: The Grisha, book 2 : Siege and storm
Année de parution en VO : 2013 pour le tome 2
Nombre de pages : 1152

a lire si 
- Vous aimez le Young-Adult peut-être pas si youg que ça

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas trop de romances

Présentation de l'éditeur 

Le royaume de Ravka est une terre maudite, divisée par le Shadow Fold, une épaisse nappe de ténèbres peuplée de monstres sanguinaires.
Jeune apprentie cartographe, Alina y est envoyée en mission avec son ami Mal pour accompagner de puissants magiciens, les Grisha. Alors qu’ils sont attaqués par d’horribles créatures, elle les repousse en émettant une déferlante de lumière.
Dès lors, son destin prend une autre tournure : Alina est l’Invocatrice de lumière, celle qui pourrait vaincre le Shadow Fold. Pour cela, elle doit rejoindre les Grishas et apprendre à maîtriser ce don qu’elle ignorait posséder.
Mais dans la capitale, les pièges sont nombreux...

Mon avis

Le premier tome finissait avec une Alina en fuite, seulement aidé par Mal. Les deux jeunes gens ont quitté Ravka, prit la mer et se sont réfugiés le plus loin possible de leur pays et surtout du Darkling. Mais rien n'est simple dans la vie (et surtout dans les romans). Alors qu'ils pensent réussir à couler une vie presque tranquille, ils sont rattrapés par leur ennemi. Un ennemi qui a se révèle bien plus puissant que ce qu'il n'était jusque là. Son passage dans le Fold semble avoir décuplé ses pouvoirs. Il arrive d'ailleurs facilement à bout d'Alina et l'embarque avec lui sur un baleinier à la recherche d'un second amplificateur, le dragon de glace. Alors qu'il est sur le point d'obtenir ce qu'il veut, il est contré par le capitaine du Baleinier qui se mutine contre lui et ses Grishas, embarquant avec lui Mal et Alina. 

Ce second tome de Grisha commence plutôt sur les chapeaux de roues, comme le premier d'ailleurs. Il va continuer comme ça durant une bonne partie, le temps que l'on découvre le dragon de glace et surtout le capitaine corsaire Sturmhond, qui n'est autre que le second fils du roi de Ravka, le prince Nikolai. A partir de là, dès qu'Alina revient en Ravka et plus précisément au Little Palace, le livre recommence à prendre son temps, parfois un peu trop à mon gout. Je l'ai trouvé lent, plus que le premier. Peut-être parce que maintenant, on connaît l'univers. Heureusement pour moi, cette partie-là est axée sur quelque chose que j'aime beaucoup, les intrigues, les complots et les préparatifs de guerre. Ici, j'ai été servie avec Nikolai et la cour de Ravka. Il est juste dommage qu'Alina se tienne un peu trop à l'écart de tout ça, et ne nous en montre pas autant que je l'aurais voulu. La jeune femme est pourtant au centre de tout, que se soit la stratégie mise en place par le prince pour sauver son pays, l'adoration que lui vaut plusieurs réfugiés qui, grâce à l'Apparat, la pense Sainte, ou encore les intrigues de court n'ayant rien à voir avec la guerre contre le Darkling mais tout avec Nikolai et son frère, qui se livrent une guerre froide pour remporter le trône de Ravka. Il se passe beaucoup de chose dans le roman, parfois peut-être un peu trop. Mais connaissant déjà l'univers de l'autrice, je me doute que rien n'est laissé au hasard. Et c'est effectivement le cas. Pourtant, l'impression de lenteur ne m'a pas quitté durant une bonne moitié du roman. Moitié qui a été sauvé par les personnages.

Parce que oui, les personnages, ça restent le point fort de l'autrice. Alina, ici, est bien plus interessante que dans le premier tome. Elle commence à peine à comprendre ce qu'elle représente pour le peuple Ravka, ainsi que pour les dirigeant du royaume. Elle est plus que l'Invocatrice de Lumière. Elle est aussi un symbole. Mais elle ne veut pas forcément de cette charge, bien trop lourde et qui l'éloigne de Mal. De plus, alors qu'elle se soit dans ses responsabilités, le Darkling lui apparait régulièrement, la faisant douter de sa propre santé. J'ai aimé cette Alina qui oscille entre la femme forte commandant la Seconde Armée (ou essayant du moins) et celle qu'elle est réellement, hantée par son destin, par le Darkling. Par contre, j'ai beaucoup moins apprécié la manière dont évolue sa relation avec Mal. En fait, l'évolution est en elle-même est assez logique. Juste que Mal passe vraiment pour un gros con (pardon). Sa jalousie (que l'on a déjà vu au tome un) augmente (et on comprend pourquoi facilement) et il se comporte vraiment comme un idiot. Du coup, la relation entre les deux devient pour le moins toxique, plus particulièrement pour Alina et n'arrange en rien la jeune femme. Enfin, passons sur les petits nouveaux, et plus particulièrement sur Nikolai. Comment vous dire. Nikolai, pour moi, c'est un petit con. Donc forcément, je l'apprécie beaucoup beaucoup. C'est un personnage qui est tout en apparence, tout en vantardise mais qui cache pas mal de chose. Autant dire que j'ai de suite apprécié (et que j'ai très très hâte de pouvoir lire la série qui lui est consacré pour la peine). J'ai aussi pas mal apprécié revoir David et Zoya, ainsi que Genya. Et puis, forcément, il y a le Darkling qu'on ne voit pas assez à mon gout. 

Au final, je trouve dommage que le roman se concentre peut-être un peu trop sur la romance, que se soit la relation entre Mal et Alina qui s'envenime quand même pas mal ou les avances des princes et l'attirance pour le Darkling. Le roman a beaucoup à apporter dans la série, il soulève quelques questions, apporte de rares réponses mais se focalise parfois trop sur les sentiments amoureux de son héroïne. Certains passages auraient pu être plus développé (la partie avec le dragon de glace, tellement rapide que je me demande encore pourquoi on a donné son nom à ce tome en français (les titres VO sont tellement mieux)), la fin, qui me semble presque bâclée (et en même temps qui nous laisse avec tellement de questions sur l'avenir des personnages dans le troisième tome). Pourtant, malgré ça, j'ai aimé. Bon moins que le premier tome. Mais ça fait souvent ça dans les trilogies. J'espère que le troisième tome sera mieux.

Oh, j'allais oublier. Ce tome est suivi d'une petite nouvelle du point de vue de Genya qui se déroule lors des premiers pas d'Alina au Little Palace dans le premier tome. C'est une nouvelle assez courte mais plaisante qui permet de peut-être un peu mieux comprendre la positon de la jeune Grisha face au Darkling mais aussi à Alina. 

mardi 9 mars 2021

Aurora Burning, Aurora Squad, tome 2, Amie Kaufman et Jay Kristoff

 J'avais apprécié ma lecture du premier tome avec, toutefois, un petit bémol sur le côté un peu trop jeunesse pour moi. Il n'empêche que j'avais aimé ma lecture et que je voulais savoir ce qu'il se passerait par la suite. (ah, et ouis, je lui mets le titre en VO, parce que je trouve nul de pas l'avoir fait en VF et de simplement l'appeler Aurora Squad 2)(mais ce n'est que mon avis, hein)

Aurora Burning, Aurora Squad, tome 2, Amie Kaufman et Jay Kristoff

Editeur : Casterman
Collection : 
Année de parution : 2021
Titre en VO : Aurora Cycle, book 1: Aurora Burning
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 528

A lire si :
- Vous voulez de la SF Youg Adult
- Vous voulez de l'humour
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si : 
- Vous voulez quelque chose d'un peu plus "mature"

Présentation de l'éditeur : 

La moitié de la galaxie est aux trousses du désormais célèbre escadron 312 accusé de terrorisme galactique aggravé. Tous ne veulent qu'une chose - ou plutôt qu'une personne : Aurora, qui attire la convoitise des escouades gouvernementales autant que des groupuscules les plus extrémistes de l'espace parmi lesquels le pire d'entre eux, le Tueur d'Etoiles... sans oublier la propre soeur de Kal et son armée sanguinaire. Si le jeune Syldrathi et Aurora se sont enfin avoués leur Attirance, la jeune fille doit consacrer toute son énergie à maîtriser son pouvoir au plus vite au prix d'un sacrifice auquel elle est loin d'être prête. Au beau milieu du véritable chaos où essaient de survivre les membres de l'escadron, une révélation de taille va rebattre les cartes pour Ty et ses amis.

Mon avis

Bon, on va pas se mentir, ce tome deux possède pour moi le même défaut que le premier. Il est trop "jeunesse" à mon gout. Enfin, défaut. Ca en est un pour moi parce que je ne suis pas la cible concernée de prime abord. Par contre, je le trouve un peu plus "mature" que son prédécesseur sur plusieurs points. 

Nous reprenons sur les chapeaux de roues à Emerald City après les évènements de la fin du premier tome. L'ambiance n'est pas au beau fixe (doux euphémisme quand on sait comment ça a fini) et rien n'est fait pour que ça s'arrange. Pourtant, une petite lueur d'espoir apparait. Les chefs de la Legion d'Aurora, bien qu'en apparence contre notre escadron 312, leur ont fait un cadeau se trouvant dans la banque de la station. Bon, connaissant notre petit groupe, s'ils récupèrent le dit cadeau, c'est au prix de pas mal de mésaventures. Pire encore, ils font la connaissance de la soeur de Kal, Saedii, templier des Invaincus. Une Saedii qui a très envie de retrouver son frère et de le ramener à la maison (si on peut parler de maison). Alors que l'escadron tente de comprendre les pouvoirs d'Aurora et de retrouver l'Arme dont elle est la Gachette, il vont aussi devoir faire face aux Invaincus et aux organismes terrestre sous la coupe du Ra'haam. 

Bon, autant le dire, on ne s'ennuie pas durant notre lecture. Dès les premiers chapitres, l'action est là et, connaissant la malchance de notre escadron, elle va rester tout le long du roman. Ca donne un récit assez cinématographique, je trouve. C'est particulièrement visuel et agréable à lire. Je trouve juste dommage qu'il n'y est pas assez de bataille spatiale (bon, on en a deux quand même, mais une seule est vraiment vécu en vol par l'escadron, durant la première, ils subissent plus qu'autre chose hein). Mais surtout, le livre est bourré de secret et autres révélations qui font grandir les personnages. Bon par contre, on repassera pour certaines révélations qui ne m'ont absolument pas surprise. Je m'attendais à presque toutes. Surtout que les trois grosses révélations arrivent à plus de la moitié du roman et qu'elles vont entrainer une fin quelques peu stressante pour tout le monde (et quelle fin ! vivement le troisième tome pour savoir ce qu'il va se passer suite à ça).

Dans le premier tome, je regrettais beaucoup que les personnages soient des stéréotypes de ce que l'on peut trouver dans ce genre de SF. Dans ce second tome, on garde une partie des stéréotypes (surtout sur les premiers chapitres en fait) mais les personnages évoluent déjà un peu plus que dans le premier. En même temps, les galères, ça fait pas mal grandir. Il n'empêche que commencer à les voir sortir de leur rôle, forcés de le faire d'ailleurs, c'est vraiment pas mal. je les appréciais déjà pas mal, là, je les trouve encore mieux. Sans parler de l'alchimie entre eux tous qui fonctionne toujours aussi bien. J'aime la façon dont les membres de l'équipage se parle, se voit entre eux. Il y a un côté très famille (souvent mis en avant d'ailleurs et on finit par comprendre pourquoi c'est si important pour la plupart d'entre eux) qui me plait. Bien aimé aussi certain rapprochement entre certain membre de l'équipe. Quant au couple phare, je dois dire que là aussi, leur évolution est intéressante (même si pas franchement surprenante).

Au final, j'ai beaucoup apprécié, plus que le premier en tout cas. Ca reste une bonne petite série SF pour adolescent (et plus). Et vu la fin, je dois dire que je suis assez impatiente d'être en 2022 pour avoir la suite.





lundi 23 novembre 2020

Skyward, tome 1, Brandon Sanderson

Vous le savez, j'adore Sanderson. A tel point que je suis en train d'essayer de rattraper mon gros retard sur ses publications. J'ai quelques uns de ses romans dans ma PAL (la seconde partie de Fils-de-Brume et l'intégrale de Légion). Mais pour le moment, on va surtout s'interesser à l'une de ses dernières sorties, de la SF plutôt Young-Adult, j'ai nommé le premier tome de Skyward.

Skyward, tome 1, Brandon Sanderson

Editeur : Le livre de poche
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en Vo : Skyward
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 704 (absolument pas assez si vous voulez mon avis...)

A lire si :
- Vous voulez du Young-Adult qui flirte gentiment avec l'adulte
- Vous aimez les IA un peu bizarre
- Vous voulez des phases de vol passionnantes

A ne pas lire si :


Présentation de l'éditeur : 

Installés sur la planète Détritus depuis des décennies, les derniers survivants de l’espèce humaine tentent de résister aux attaques répétées des Krell, un mystérieux peuple extraterrestre. Dans ce monde rythmé par les batailles spatiales, les pilotes sont vénérés comme des héros et font frissonner les nouvelles générations prêtes à en découdre. Parmi eux, Spensa rêve depuis l’enfance de piloter son propre vaisseau et de prouver son courage.
Car elle est la fille d’un lâche. Son père, l’un des meilleurs pilotes de la Force de Défense Rebelle, a été exécuté lors de la bataille d’Alta après avoir déserté le combat, et cet héritage pourrait bien coûter à Spensa sa place au sein de l’école de pilotage.
Plus que jamais déterminée à voler, elle redouble d’effort pour trouver sa place au sein d’une escouade de pilotes et convaincre sa hiérarchie que la lâcheté n’est pas héréditaire. Sa découverte accidentelle d’un vaisseau depuis longtemps oublié pourrait bien changer la donne…

Mon avis

Ca ne se voit pas trop par ici parce que j'en lis très peu ces dernières années, mais j'adore la SF, encore plus quand on a des vaisseaux et des batailles spatiales. Le seul truc, c'est que j'en trouve finalement très peu. Alors, forcément, quand un de mes auteurs préférés se lance dans le genre, je ne peux que le lire. Et autant vous dire que la pression était forte pour Sanderson sur ce bouquin-là. Parce que je voulais un roman qui m'entraine, que je ne puisse pas lâcher et qui me ferait rêver aux étoiles. A-t-il gagné ce pari avec moi ? 

Détritus est peut-être la seule planète où vivent encore les humains. Ceux-ci sont les rescapés du Rebelle et de sa flotte, écrasées là depuis 80 ans. Depuis, l'humanité tente de survivre comme elle peut dans les cavernes de la planètes. Jusqu'à ce qu'elle construise Alta, seule ville à la surface. A partir de là, les Krell, d'étranges extra-terrestre, les prennent comme cible. Pour survivre, les humains se lancent dans des batailles spatiales de plus en plus mouvementé. Les pilotes deviennent des héros et les jeunes générations sont prêtes à en découdre. C'est d'ailleurs le cas de Spensa, qui rêve d'être pilote depuis son enfance. Or, la jeune femme est surtout la fille du Lâche, seul pilote ayant déserté le combat lors de la bataille d'Alta (chose qui lui voudra d'être abattu par ses coéquipiers pour faire exemple). Elle doit tout faire pour convaincre les autres qu'elle n'est pas comme son père et que sa place est bien dans le ciel.

Nous voilà donc à suivre la jeune Spensa, dix-sept ans, des rêves pleins la tête, un passé familial des plus complexe et une envie fracassante de faire ses preuves. La jeune femme est une vraie tête brulée, élevé à coup d'histoire sur les héros d'antan. Elle n'a peur de rien ni personne. Mais voilà, elle reste la fille du lâche et ça lui colle à la peau. Elle fait tout pour ne pas être considérée comme une lâche, elle aussi. C'est comme ça qu'on se retrouve avec une Spensa forte tête, qui en veut à tout le monde. Une vraie tête à claque en fait. Or, c'est là que le personnage est ultra intéressant. Spin (son indicatif) va extremement évolué dans ce premier tome. Sanderson a un certain don pour rendre ses personnages particulier, ça fonctionne aussi ici. La jeune femme va évoluer, que se soit grâce aux amitiés qu'elle va construire avec les membres de son escadrille (amitié plus ou moins longue à se former d'ailleurs), à M-Bot, le vaisseau à l'IA particulièrement bavarde qu'elle va découvrir ou à ce qu'elle va découvrir du passé de son père. Là où généralement, on passe d'un personnage plutôt "banal" qui surpasse ses peurs, Sanderson nous offre un personnage qui va justement finir par les accepter et les intégrer à qui elle est. 

D'ailleurs, cette acceptation fait parti des thèmes récurrents de presque tous les personnages du roman. M-Bot, l'IA du vaisseau que va trouver Spin, doit apprendre à accepter ce qu'il est devenu, à se montrer aussi plus humain. Les membres de l'escadrille Vers les Etoiles vont devoir faire avec la peur qu'enduit les combats, celle de perdre des amis, des proches. Le deuil vint aussi prendre sa place. Celui de Spin pour son père, pour ses rêves aussi d'une certaine manière, pour ses amis. Parce que le roman a beau être du Young-Adult, il n'est pas tout rose et la guerre reste la guerre. Spin va l'apprendre très vite, perdant des coéquipiers dès sa première sortie en tant que cadette. L'acceptation du deuil et celui des peurs fait en réalité partie du même processus qu'on ne voit finalement pas assez souvent dans ce genre de roman.

Mais ne vous inquiétez pas. Malgré des thèmes qui restent assez sombre le roman n'a rien de déprimant. Et ça, c'est surtout grâce à M-Bot, qui reste le personnage qui m'a fait le plus rire tout le long du roman. Il faut dire que sa personnalité est quelque peu endommagé et que sa reconstruction (tiens, un autre thème du roman d'ailleurs, pas que pour le robot) le rend peut-être un peu cinglé à la vue des autres. De même, et sans le vouloir, Spin est un personnage qui en fait souvent trop et qui apporter ainsi une petite touche d'humour (surtout lorsqu'elle débite de grandes tirades guerrière).

Et enfin, il y toute la partie pilotage et combat. Non parce que bon, c'est quand même l'un des sujets et pas des moindres du roman. J'aurais été super déçue si ça n'avait rien rendu. Ce n'est pas le cas. L'auteur s'est un peu renseigné et ça se sent. Je me suis vraiment vue dans le cockpit avec Spin. Les phases de vol, que se soit celles des simulations ou les vraies, sont toutes pour le moins impressionnantes. Quant aux combats, ils font réalistes. Surtout, ses phases prennent une bonne partie du roman, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Je pense que je vais m'arrêter là pour cet avis même si je pourrais parler de ce livre pendant un bon moment encore. Je pense que vous l'aurez compris, c'est encore un coup de cœur pour moi. C'est un bon roman de science-fiction. C'est aussi un bon roman plutôt Young-Adult avec des thèmes plutôt appréciable qu'on ne voit peut-être pas assez souvent pour moi. J'ai maintenant très très hâte d'avoir la suite.

lundi 27 avril 2020

Dans la Maison, Philip Le Roy

Durant le confinement, Rageot a eu la bonne idée de mettre certain de ses livres en accès libre sur NetGalley durant à peine une heure, certain jour. Dans la Maison en fait parti. Et surtout, il faisait parti des livres qui me faisaient envie dans la liste proposée. Alors, j'ai essayé, et c'était plutôt pas mal.

Dans la Maison, Philip Le Roy

Editeur : Rageot
Collection : /
Année de parution : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les films comme Scream ou The Ring
- Vous avez envie de vous faire peur

A ne pas lire si
- Vous n'aimez pas quand il y a trop de personnages
- Vous êtes seul, la nuit, dans une maison qui grince (ou qu'il fait un orage)

Présentation de l'éditeur :

Huit lycéens d’une section Arts Appliqués ont l’habitude de faire la fête le samedi soir dans une maison de campagne isolée. Pour changer, l’un d’eux propose d’organiser une soirée frissons. Le but du jeu : effrayer les autres, et les faire boire. Mais avec des ados aussi créatifs, les bonnes blagues laissent bientôt la place à des mises en scène angoissantes. L’ambiance devient pesante. Et quand un orage éclate, le groupe se retrouve coupé du monde. Bientôt, des bruits étranges retentissent dans la maison, des pierres surgissent de nulle part, un garçon disparaît, puis une fille… La soirée bascule dans un huis clos horrifique.

Mon avis

Quand j'étais ado, j'adorais les films d'horreur dit Slasher. J'en ai vu quelques uns et, si certains me faisaient plus rire qu'autre chose, d'autres m'ont fait pas mal flippé (mais ce fut plus rare). Avec le temps, j'ai arrêté de m'intéresser à ce genre de film (trop de films, trop de point commun entre eux et j'en passe) et à tout ce qui concerne d'ailleurs les films d'horreur/gore. Mais de temps en temps, j'aime bien me faire peur. Il est rare, à part certain Stephen King (et encore, ça fait longtemps qu'il ne me fait plus flipper comme lorsque j'étais jeune), que je trouve un bouquin qui me fasse vraiment peur.  Dans la Maison y est presque arrivé.

Huit lycéens se donnent rendez-vous dans une maison de campagne bien isolée pour faire la fête. C'est une habitude chez eux, histoire de décompresser de la semaine. Mais cette fois, l'un d'eux propose un jeu plutôt simple en apparence. Se faire peur, et à chaque fois qu'on réussi, faire boire les autres. Un petit jeu presque innocent, nous en conviendrons (attention, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé). Mais quand les jeunes vont trop loin dans la blague, picolent trop et que des bruits bizarres commencent à se faire entendre, l'ambiance n'est soudain plus à la rigolade. Ils ne sont peut-être pas seuls dans la maison. Et cela va tendre à se confirmer avec les disparitions soudaines des membres du groupe. 

Ce livre a tout, ou presque, d'un bon vieux Slasher. Un groupe de jeunes dans une grande baraque, une fête, de l'alcool, des événements étranges. Si on oublie les fameuses règles de ce genre, on y est. L'auteur nous embarque d'ailleurs assez rapidement dans une ambiance lourde et pesante, d'abord à coup de blagues pas forcément drôles pour se faire peur, puis petit à petit, en y ajoutant la colère des éléments, des légendes urbaines et des tensions entre les jeunes. Vraiment, rien que pour cette ambiance-là, le roman est bien foutu. Les tours sont écrit de telle manière à paraitre presque réel (il faut dire que l'auteur use et abuse de cliffhanger, faisant ainsi monter la pression) et quand l'élément mystérieux, né des légendes urbaines, arrive, on stresse autant que le groupe d'ami.

Pour rajouter à l'ambiance, on peut aussi compter sur des éléments de la pop-culture plus que présent. Bien sur, les films d'horreur sont bien représentés, que ce soit par dans les dialogues ou même dans les tours que les jeunes se jouent entre eux. La musique est là, avec des titres de notre époque. On retrouve aussi des citations de livres, d'oeuvres d'art contemporaine. Le tout donne une impression de réalité encore plus forte au roman. C'est presque comme si nous y étions.

Mais si l'ambiance fonctionne à mort, j'ai eu plus de mal avec les personnages. Déjà, ils se ressemblent finalement tous. Malgré quelques différences, j'ai eu du mal à me souvenir de qui était qui, surtout quand ils sont tous, ou presque présent. Au fur et à mesure, les disparaissons aidant, on commence enfin à s'attacher un peu plus aux restants. Il faut dire que les derniers sont peut-être aussi les plus intéressant pour plein de raison et qu'on ne s'étonne pas trop non plus de voir qui en fait partie (mais on s'éloigne tout de même des règles des Slashers). C'est vraiment un point qui m'a un peu dérangé, vu que j'apporte souvent beaucoup d'importance aux personnages.

Il n'en reste pas moins que j'ai quand même un peu flippé en refermant mon livre, tard le soir (ma maison est vieille, elle fait du bruit, et puis y a plein d'ombres). Du coup, pour moi, le roman a parfaitement fonctionné. Il est vraiment bien foutu et agréable à lire. Bref, si vous avez envie de vous faire un peu peur, n'hésitez pas à le lire.

mercredi 19 février 2020

Aurora Squad, Cycle Aurora, tome 1, Amie Kaufman et Jay Kristoff

J'ai répondu aux sirènes d'instabook en achetant ce livre. Faut dire qu'on en a entendu bien parler, que la couverture était sympa et que certaines le vendent fort bien. Et puis, comme je n'arrive pas à trouver Illuminae chez ma libraire (faudrait peut-être que je pense à le lui commander aussi...), je me suis dis pourquoi pas en tombant dessus. Oui, je suis assez faible face à un bouquin.

Aurora Squad, Cycle Aurora, tome 1, Amie Kaufman et Jay Kristoff

Editeur : Casterman
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en VO : Aurora Cycle, book 1: Aurora Rising
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 514

A lire si :
- Vous voulez de la SF Youg Adult
- Vous voulez de l'humour
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si : 
- Vous voulez quelque chose d'un peu plus "mature"

Présentation de l'éditeur : 

2380, quelque part dans la galaxie. Tyler, jeune pilote prometteur, est impatient de former l'escadron de ses rêves. Alors qu'il sort faire un tour dans l'espace pour se calmer les nerfs avant l'Affectation, il tombe nez à nez sur un vaisseau disparu depuis des années. A bord, Aurora, une jeune fille cryogénisée depuis 200 ans... Commence pour Tyler une odyssée dangereuse où il devra protéger Aurora de ceux qui la traquent pour une raison inconnue. Et diriger une bande d'anti-héros fantasques et courageux, insolents et sarcastiques... Et si le sort de l'humanité dépendait de sept têtes brûlées à l'humour ravageur ?

Mon avis

Comme je le disais, j'ai succombé à instabook pour le choix de ce roman. Il me fallait quelque chose d'un peu léger pour passer le cap de la fin du Fou et de l'Assassin, c'est tombé sur lui. Et pour ce qui est du léger, j'ai été pas mal servi. J'ai été aussi bien servi en space opera avec bataille, vol et découverte de planète étrange. Du coup, oui, je suis ravie d'avoir lu ce premier tome mais par contre, je lui ai trouvé un petit défaut (qui n'en ai finalement pas tout à fait un). On y va ?

Tyler Jones est le meilleur élève de sa promotion. Destiné à devenir Alpha, il attend avec impatience le jour de l'Affectation pour se choisir la meilleure équipe possible. Sauf qu'incapable de dormir la nuit avant, il va se défouler dans l'Ellipse (dans l'espace quoi). Un appel de détresse va alors changer toute sa vie. Il va découvrir un vaisseau qui a disparu depuis plus de deux siècles. A son bord, Aurora, seule survivante. Son sauvetage va faire rater l'Affectation à Tyler qui va se retrouver avec une équipe dont il n'a pas voulu la moitié. Mais pire que ça, leur première mission va se révéler bien pire que ce qu'il aurait pu le penser. Aurora est la cible d'une agence gouvernementale. Tyler et son équipe vont tout faire pour comprendre qui elle est et pourquoi on lui en veut.

Le roman commence sur les chapeaux de roue avec le sauvetage d'Aurora alors que Ty pense plus à son Affectation qu'à autre chose et qu'il est sur le point de se noyer. Ce premier chapitre donne directement le ton du roman et c'est à partir de lui que j'ai su, que 1, j'allais avoir du mal à le lâcher, 2, j'allais quand même le trouver un défaut, il est un peu trop "jeunesse" pour moi. Avantage, je savais donc à quoi m'en tenir. Inconvénient, je savais à quoi m'en tenir et j'ai été rarement vraiment surprise par les décisions des personnages. 

Parlons d'ailleurs des dits personnages. L'équipe 312 de la Légion Aurora est composé de six corps de métiers, l'Alpha, l'As, la Négociatrice, la Cellule Grise, le Mécanicien et le Gros Bras. Autant dire que ça influence du coup beaucoup les caractères des personnages. Ainsi, Tyler est le chef charismatique, sa jumelle Scarlett devient la Négociatrice Charmeuse (et collectionneuse de petit copain), Cat, l'As, est casse-cou et sûre d'elle (et amoureuse de son chef), Finn le mécano est un alien possède un exosquelette à tendance un peu geek, Zila, la Cellule Grise est une sociopathe à l'intelligence remarquable et enfin, Kal est violent mais pas que. Heureusement, sous leur dehors un peu trop stéréotypé, ils ont des nuances agréables mais un peu trop peu développé pour moi (sauf pour Kal, peut-être).  Pour Aurora, il en va de même sur une bonne partie du roman, elle est la fille paumée qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Je garde tout de même en tête qu'il s'agit d'un premier tome. Il y a bien une évolution des personnages, même si minime pour certains. Je suppose qu'on en verra un peu plus avec le tome suivant. Et puis, s'ils sont quelques peu stéréotypés, le groupe fonctionne plutôt bien. Les interactions entre eux sont régulièrement teintées d'humour et de sarcasmes. Ils n'hésitent pas à se moquer des uns des autres et même d'eux-même. La dynamique est bien présente et ça fait du  bien. Du coup, on s'attache à ce petit monde sans aucun problème et pas mal de monde pourra se reconnaître dans au moins un d'eux.

En ce qui concerne l'histoire, elle est finalement assez "banale" sur de la SFFF, un peu dans le style fantasy à prophétie mais dans l'espace. Cela ne l'empêche pas d'offrir des passages bien sympathiques, une bonne dose d'action et un peu de romance. C'est par contre vraiment à ce niveau que je trouve le roman un peu trop jeunesse pour moi. Là où il aurait pu avoir quelques surprises et des passages plus développés, les auteurs jouent plutôt sur les stéréotypes de leurs personnages (oui, Scarlett est une séductrice, mais faut-il vraiment que lorsqu'elle est en avant, il faut que ça tourne autour de ça la plupart du temps ? ). C'est un peu dommage, parce que du coup, je me doute de ce qu'il va se passer par la suite. Pourtant, ça reste addictif. Même en sachant qu'il allait se passer telle ou telle chose, je n'ai pas pu m'empêcher de tourner les pages. 

Au final, c'est donc une lecture agréable, avec de la bonne petite SF de base dedans. C'est agréable à lire, pas trop prise de tête et divertissant à souhait. Le genre de lecture que j'apprécie la plupart du temps en fait. Alors, oui, c'est un peu trop "jeunesse" pour moi, mais en même temps, ça fait aussi le charme de la lecture (pis on est jamais trop vieux pour lire du YA). Je me suis bien amusée à lire ce premier tome et je lirai le suivant sans problème (surtout que même si on va pas se mentir, c'est ultra prévisible, j'aime bien cette petite bande moi)


mercredi 12 décembre 2018

Ici et Ailleurs, la Magie de Paris, tome 3, Olivier Gay

Bon ben voilà, j'ai fini la Magie de Paris. Et je suis un peu triste quand même. Parce que j'ai beaucoup aimé la série et que je me suis pas mal attachée à Chloé et à Thomas. Mais toute bonne chose a une fin et je vais laisser partir ces deux-là. 

Ici et Ailleurs, la Magie de Paris, tome 3, Olivier Gay

Editeur : Castelmore
Collection : /
Année de parution : 2018
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez une héroine qui ne se laisse pas marcher dessus
- Vous aimez les livres de capes et d'épées
- Vous voulez de l'humour

A ne pas lire si :


Présentation de l'éditeur : 

La suite des aventures de Chloé, Thomas et David qui se retrouvent dans l'univers parallèle des démons qu'ils combattent sur terre.

Mon avis

Les derniers tomes des séries que j'aime sont toujours très compliqués à lire. Parce que j'aimerais que ça dure longtemps et en même temps, je veux à tout prix savoir. Alors, je me force à lire lentement et ça ne marche jamais. Du coup, je finis par râler quand je finis parce que je dois quitter des personnages que j'adore. Bref, ça a été le cas pour cet Ici et Ailleurs. J'ai ralé comme un putois de l'avoir fini hier soir. Et en même temps, j'étais contente d'avoir le fin mot de la fin. Mais parlons un peu de ce dernier tome.

Je ne sais pas si je vais réussir à ne pas spoiler, du coup, je préviens que ça risque d'arriver. 

Suite aux événements du second tome, Chloé, Thomas, David, Cassandre et Nour (oui, oui, Nour) se retrouvent parachutés dans l'univers des Goules.Un univers différent du notre par bien des aspects. Pourchassés par les Goules, ils vont devoir comprendre ce qu'est et surtout d'où vient la magie pour pouvoir rentrer chez eux et surtout pour mettre un terme à tout ce qu'il se passe depuis le début. On se doute que rien n'est simple, forcément.

Ce dernier tome est une parfaite conclusion à l'histoire. Même si j'avoue que j'aurais préféré peut-être (je ne suis pas encore tout à fait sure de moi sur ce point) que l'univers des Goules nous reste un peu plus mystérieux. Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis non plus. J'ai aimé le découvrir. J'ai adoré voir ce monde qui s'inspire énormément de la mythologie égyptienne (ça m'a rappelé à quel point j'adore cette période et que ça fait longtemps que je ne m'y suis plus intéressée), les révélations qui découlent de ce voyage sont importantes pour le reste du récit (et m'ont fait comprendre rapidement que la dite petite phrase que Chloé n'avait pas percuté au tome 2 était bien importante, comme je le sentais), l'évolution des personnages alors qu'ils sont loin de Paris est importante aussi. Sauf que j'aime le mystère et j'aimais que les Goules restent mystérieuses pour Chloé. Bref, je suis partagée sur ce passage dans l'autre monde juste parce que j'aurais bien aimé moins en savoir. C'est paradoxal quand même. Mais si j'oublie mes envie de mystère, je dois bien dire que ce nouvel univers est bien intégré à la série et que finalement, si on l'avait vu plus souvent, j'aurais moins râlé (mais j'aime râlé et si l'auteur a décidé que c'était ainsi c'est que ça devait l'être, point). 

Et puis, surtout, ce passage met en lumière un personnage qui était resté en retrait jusque là. J'ai dit dans les précédents avis que les personnages secondaires étaient bien foutues mais un peu trop en retrait. Et bien, Nour arrive sur le devant de la scène. Alors, oui, on ne va pas voir Célia ou la mère de Chloé par exemple, mais on va pouvoir se pencher sur Nour et le personnage est carrément intéressant dans ce tome, là où elle était clairement effacée dans les précédents. Et elle n'est pas la seule à prendre plus de place. C'est aussi le cas de Cassandre que l'on va enfin apprendre à un peu plus connaitre. Par contre, je regrette un peu la mise en arrière de David. Dommage qu'on n'arrive pas à le découvrir un peu plus, comme sa mage. Par contre, la relation entre Thomas et Chloé va prendre un nouveau tournant dont je me doutais et qui arrive de manière particulièrement douce et finalement très logique. Un changement qui ne va pas se répercuter tant que ça sur leur attitude à tous les deux (et ça, c'est plutôt cool, je dois bien le dire) et qui annonce de grands moments de fous rire (sans spoiler, les deux derniers phrases de la série).

En parlant de fous rire, je crois que je n'ai jamais autant souris voire même rigolé carrément depuis longtemps avec un livre. C'est quelque chose que j'ai vraiment adoré dans la saga, le fait que les personnages semblent incapables de rester sérieux cinq minutes alors que la situation est quand même souvent bien désespéré. Entre les références qui n'arrivent jamais comme un cheveu sur la soupe, les piques entre les personnages (mention spéciale à Thomas qui a l'art et la manière de me faire rire) et la vision de Chloé, il va forcément arriver un moment dans le chapitre où je vais devoir me retenir de rire (et franchement, ça a été compliqué de ne pas rire comme une folle parfois)(mais mon Chéri pense déjà que je suis folle, je ne voulais pas lui permettre de le croire encore plus).

Je crois qu'il est temps de finir cet avis. J'ai tellement aimé la série que je sais ne pas être objective dans mes avis. Mais ce n'est pas grave, hein, je ne suis pas là pour l'être, objective. Bref, La Magie de Paris est une excellente série Young-Adult/jeunesse. Elle mêle tant de chose que j'adore que je ne peux pas le dire autrement. Et ce dernier tome ne fait que rajouter à mon impression (mais la mythologie égyptienne quoi). Bref, si vous ne l'avez pas déjà lu, foncer dessus, c'est du bon (et en plus, c'est français (et du sud)(et le sud, c'est la vie)(dit donc la sudiste).

mercredi 13 juin 2018

Tortues à l'infini, John Green

Le dernier Green ne me laissait pas totalement indifférente sans pour autant m'attirer. Disons que si j'ai adoré Nos étoiles contraires (dont finalement, je préfére l'adaption)(chose tellement rare chez moi que ça mérite d'être dit), la Face cachée de Margo m'avait plus mais finalement pas tant que ça (avec le recul, je m'en rends un peu plus compte que lorsque j'ai écrit l'avis). Et puis, il a attéri dans ma PAL, alors autant le lire.

Tortues à l'infini, John Green

Editeur : Gallimard
Collection : /
Année de parution : 2017
Titre en VO : Turtles All The Way Down
Année de parution en VO : 2017
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez le Young-Adult
- Vous voulez une histoire finalement assez mignonne

A ne pas lire si :
- Vous voulez une vraie enquête

Présentation de l'éditeur : 

Aza, seize ans, n'avait pas l'intention de tenter de résoudre l'énigme de ce milliardaire en fuite, Russell Pickett. Mais une récompense de cent mille dollars est en jeu, et sa Meilleure et Plus Intrépide Amie Daisy a très envie de mener l'enquête. Ensemble, elles vont traverser la petite distance et les grands écarts qui les séparent du fils de Russell Pickett : Davis.
Aza essaye d'être une bonne détective, une bonne amie, une bonne fille pour sa mère, une bonne élève, tout en étant prise dans la spirale vertigineuse de ses pensées obsessionnelles.
Aza, Daisy, Davis, trio improbable, trouvent en chemin d'autres mystères et d'autres vérités, celles de la résilience, de l'amour et de l'amitié indéfectible.

Mon avis

J'avoue ne pas trop savoir par quoi commencer pour cet avis. J'ai plein de choses qui me viennent en tête. Le livre est mignon, l'héroïne plutôt sympathique dans son genre mais je m'attendais à mieux, à autre chose, je dirais. En fait, je ne sais pas trop. Tortues à l'infini n'est pas un mauvais livre, mais il n'est pas bon non plus. En fait, plus je lis de Young-Adult (et plus particulièrement les recommandations de Cindy Van Wilder sur Twitter et les auteurs français), plus je trouve que les "stars" de ce genre ne me font pas rêver avec leurs romans. Disons aussi qu'à mon âge, je ne cherche pas forcément ce qui va faire rêver la midinette de quinze-seize ans, mais un vrai discours derrière l'histoire.

Tortues à l'infini a un vrai discours, je ne dis pas le contraire. Il nous parle des TOCs (trouble obsessionnel convulsif), de la manière dont il affecte la vie d'Aza, l'héroïne du roman, de la perte d'un être cher (ici, le père), de l'amitié aussi. Il le fait à la manière de John Green, sans trop en faire mais sans non plus entrer dans les détails. Mais avant de parler de ce que j'aurais voulu voir et qui finalement me chiffonne un peu, parlons du roman.

Aza Holmes a seize ans, vit avec sa mère, souffre de pensées intrusives. Sans ses problèmes de santé, elle serait presque une jeune fille normale. Elle a son tout petit groupe d'amis, dont Daisy, autrice de fan-fiction sur Star Wars et Mychal, futur artiste. Jusque là, si on omet qu'elle se perd souvent dans des pensées dévastatrices pour elle, tout va bien. Jusqu'au jour où un homme d'affaire milliardaire disparaît. Daisy se met en tête de récupérer la récompense pour quiconque aura des infos et envoie Aza, sa meilleure amie, renouer avec Davis, le fils du milliardaire. Aza se fait un peu prier et puis finalement, elle va se laisser convaincre, et va commencer sa relation avec Davis. Oui, parce que c'est un peu le fond du sujet, bien plus que l'enquête pour retrouver le père du jeune homme (on n'y reviendra qu'à la fin). En fait, le fond du sujet, ce sont bien les relations qu'Aza a avec elle-même et les autres. On plonge dans les affres de l'adolescence avec les premiers amours, les premières grosses disputes entre amis et j'en passe. Et puis, dans tout ça, il y a la maladie d'Aza qui vient encore un peu tout compliqué.

Alors, oui, c'est toujours mignon les premiers amours. Oui, les héroïnes comme Aza ne sont pas très fréquentes et pour les personnes ayant des troubles comme elle, c'est plutôt cool de pouvoir lire son point de vue (même si je le trouve trop peu explicite, enfin, je sais pas trop comme dire ça, disons que Green a voulu la rentre toujours plus sympathique là où il aurait pu nous montrer un peu plus ce qu'elle ressent). Mais il manque deux trois choses pour moi. On y va ?

Déjà, on nous vent une enquête qui n'est pas là, ne sert que de prétexte pour mettre Aza en relation avec Davis. En fait, ça m'a un peu chiffonner de passer la première partie du roman à chercher ce qu'il a pu arriver à Pickett puis de l'oublier complètement parce qu'Aza se met en "couple" avec Davis. Ensuite, Aza a une maladie mentale (qui n'est jamais nommé d'ailleurs) mais elle ne sert finalement là aussi que de prétexte pour mettre en scène les personnages. Comme je le disais, c'est cool d'avoir ce genre de personnage-là mais j'aurais aimé qu'on entre plus dans le vif de ce sujet-là. Et enfin, il y a aussi les discours que tiennent tous ces jeunes de seize ans qui semblent en avoir souvent vingt de plus. Je veux bien qu'on puisse être mature, mais là, c'est un peu trop. Du coup, on perd tout de même pas mal de fraîcheur. Enfin, un dernier défaut pour moi, qui vient, il faut le dire, de mes précédentes lectures. Où est la diversité ? Green évolue dans un monde entière blanc et hétéros. Je n'ai rien contre mais ça m'a fait un peu étrange. C'est qu'on s'habitue vite à avoir des personnages plus diversifiés. J'ai eu l'impression de revoir les mêmes personnages que dans la Face cachée ou Nos étoiles contraires. A vrai dire, j'ai presque eu l'impression de lire la même histoire que dans les deux autres et ça, ça fait un peu mal. 

Au final, je ne me suis pas ennuyée en lisant le livre mais je n'ai pas non plus était emportée comme j'avais pu l'être par Nos étoiles contraires. Je n'ai pas vraiment ressenti d'émotion à ma lecture. J'ai bien aimé Aza, Daisy (quel dommage finalement qu'on ne la voit pas plus que ça, elle est pétillante à souhait) et Davis mais sans m'y accrocher plus que ça. Du coup, pour moi, c'est une petite déception alors qu'à vrai dire, je m'y attendais un peu (même problème de manque de profondeur que pour Margo et forcément ne sera jamais aussi  bien que nos étoiles). Ça se laisse lire mais ça ne reste pas. 

jeudi 28 septembre 2017

La Lune est à Nous, Cindy Van Wilder

Mon autrice belge préférée a encore frappé. A peine quelques mois après la sortie du quatrième tome des Outrepasseurs, elle revient avec un nouveau roman YA. Un roman qui comme vous allez le découvrir par la suite ne m'a pas du tout laissé indifférente.

La Lune est à Nous, Cindy Van Wilder

Editeur : Scrineo
Collection : /
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 377

A lire si : 
- Vous voulez des héros hors-normes
- Vous en avez marre de ne jamais réussir à vous identifier réellement aux personnages

A ne pas lire si : 
- Aucune raison de ne pas le lire.

Présentation de l'éditeur : 

Max et Olivia n’ont pas grand-chose en commun. Max, solitaire et complexé, peine à s’intégrer dans son nouveau lycée. Olivia, sociable et hyperactive, vient d’être recrutée par la très populaire chaîne YouTube « Les Trois Grâces » et s’investit dans le milieu associatif. Ils n’ont rien en commun, si ce n’est qu’ils sont en surpoids, et que le monde le leur fait bien payer. Lorsqu’ils se rencontrent, ils se comprennent instantanément. Et décident de réagir – chacun à sa manière. L’habit ne fait pas le moine, dit-on… Ni Max ni Olivia ne s’attend aux défis qu’ils vont rencontrer. Et si l’aiguille de la balance n’était pas le seul challenge ? Et s’il était possible de décrocher la lune, même après être tombé à terre… ?

Mon avis

Je tiens à vous avertir avant de commencer. Cet avis risque d'être décousu et surement un peu long. J'ai énormément de chose à dire sur ce livre. De très bonnes choses d'ailleurs. La Lune est à nous est un coup de cœur. Un de ces livres qui se lit en passant par trop d'émotion pour en sortir indemne. Je vais surement beaucoup parlé de moi, de mon ressenti ici. Parce qu'il faut bien le dire, Olivia et Max ont fait plus que me toucher. Ils m'ont rappelé beaucoup de chose. Trop parfois. 

Olivia est une étoile montante d'Instagram. Elle vient même d'être recruté par une chaine Youtube, les Trois Graces afin de remplacer l'une des membres. Dis comme cela, la vie semble lui sourire. Sauf qu'Olivia est noire, et grosse. Et ça, pour beaucoup ça ne passe pas. Son succès lui vaut toutes les jalousies, allant jusqu'au pire. Dès le début du roman, elle se voit confronter au harcèlement, que se soit sur les réseaux sociaux ou IRL. Max, lui, vient d'arriver en Belgique suite au divorce de ses parents. Mal dans sa peau, gros et homosexuel, il se replie sur lui-même. Jusqu'à ce qu'il rencontre Olive et se porte à son secours. Tous les deux vont affronter le monde et leur peur.

Cindy Van Wilder se penche dans ce roman sur un thème important, celui de la différence. Un thème qui me touche d'autant plus que ses deux personnages principaux sont gros. Comme moi. Qu'ils subissent leur corps et les injonctions de la norme, comme moi. Si à présent que je suis bien adulte, j'ai réussi à aimer la plupart du temps mon corps, à l'adolescence, c'était bien moins le cas (une série d'article sur mon blog perso explique un peu tout le chemin vers l'acceptation et l'amour de mon corps, elle se trouve là si ça intéresse). Et dès le début du roman, une boule s'est formée dans ma gorge, dans mon ventre aussi, à lire ce qui avait pu m'arriver, ce qui m'arrive encore. Autant dire que j'ai passé une bonne partie de ma lecture en apnée, les souvenirs resurgissant et les larmes aux yeux durant un bon moment. J'ai trouvé très dur de me retrouver confronter à ça. Dur mais tellement vrai en fait. Ce que subisse Olive et Max, à cause de leur poids, c'est ce que j'ai pu subir. Leurs réactions, en grande partie, ont été les miennes. Et rien que pour ça, le roman est génial, en fait. Ok, ce qui est remonté dans mon esprit ne l'était pas mais pouvoir enfin le lire, avoir des personnages qui me ressemblent, que c'est bon.

Et ce qui est encore mieux, c'est qu'il n'y a pas que les gros qui peuvent enfin s'identifier à un personnage. L'autrice a pris pour partie d'intégrer une bonne partie de la population non normée, soit non blanche, non hétéro et j'en passe. Max est homosexuel, tout comme Seb, Olivia est racisée tout comme Imane, sa meilleure amie mulsumane et portant le hijab, ou Joy, asiatique. Certains "cumulent", d'autres non. Mais tous sont particulièrement bien décrit, surtout au niveau "mental". Tous ont une situation compliquée par rapport à leur différence qu'ils gèrent plus ou moins bien. Il y a des discours que j'ai adoré sur cela (le meilleur c'est celui d'Imane sur son hijab et sa foi pour moi). J'ai réellement apprécié ce mélange qui reflète tant la société de maintenant. Mais surtout la solidarité qui se dégage du groupe d'amis. Une solidarité qui va les aider à un moment ou un autre à affronter ce qui leur tombe dessus. La Lune est à Nous, c'est une leçon de vie pour beaucoup. Une leçon de solidarité, de tolérance. 

Parce que si durant un bon moment, j'ai eu envie (ok, j'ai même pleuré pour de vrai) de pleurer à cause de mes souvenirs et de ce qu'il arrivait aux personnages, il y a ce message d'espoir qui resurgit de tout cela. Celui que j'aurais voulu entendre à l'époque de mon adolescence. Que j'existe, que j'en ai le droit, que personne n'a le droit de me dire qui je suis, ce que je dois faire. Que ma voix est aussi importante que celle des autres. Et putain, c'est beau.

Je sais pour la suivre sur Twitter que Cindy Van Wilder est très accrochée aux valeurs qu'elle partage dans ce roman, qu'elle s'y intéresse vraiment. Et cela se ressent du coup énormément. Comme se ressente ses lectures (elle parle d'Americanah (qu'il faut vraiment que je lise) ou encore de King Kong Theory dont le début va si bien à Olivia et ses amis). On retrouve aussi l'écriture inclusive qu'elle avait déjà expérimenté dans le quatrième tome des Outrepasseurs. Van Wilder est une autrice engagée et féministe qui n'hésite pas à faire passer ses idées par ses livres. Et qui le fait très bien. 

Sur Twitter et instagram, je l'ai déjà dit mais je le refais ici parce que pour moi, c'est important. Merci Cindy pour ce livre. Merci de l'avoir écrit, de redonner un peu de courage à toutes les personnes qui ne sont pas normés, de nous permettre enfin de nous identifier à des personnages, de voir que le monde n'est pas tout noir pour nous, que d'autres sont là pour nous soutenir. Merci d'avoir écrit ce livre. J'aurais voulu le lire quinze ans plus tôt, lorsqu'adolescente, je n'ai pas su répondre à ceux qui me brimaient, que se soit mes parents, les médecins, les autres adolescentes, les injonctions aux régimes, les "t'as pas ta place ici", "grosse vache" et j'en passe. Je sais que ce n'est pas juste un seul roman qui pourra changer notre société mais il peut y aider. Parce que notre voix compte, et parce qu'il est bon de le dire, de le faire comprendre, de se le rappeler. 

Les gens, lisez ce roman. Il le faut. Vraiment.

jeudi 18 mai 2017

Quelques pas de plus, Agnès Marot

J'avais beaucoup aimé I.R.L., sortie l'année dernière, et les thèmes qu'abordaient Agnès Marot à l'intérieur. Alors, j'avais très envie de lire ce Quelques pas de plus, surtout que son thème principal n'est que rarement traité que ce soit dans le Youg-Adult ou même en générale.

Quelques pas de plus, Agnès Marot

Editeur : Scrineo
Collection : Ados
Année de parution : 2017
nombre de pages : 329

A lire si :
- Vous voulez des personnages avec des handicaps invisibles
- Vous voulez de la représentation
- Vous voulez un chouette road-trip

A ne pas lire si :
- Vous voulez une histoire ultra compliquée.

Présentation de l'éditeur :

Sora vient d'apprendre qu'elle doit passer le reste de sa vie à béquilles. Son quotidien se résumera désormais aux cours au lycée et aux séances de kiné. Elle pourrait s'y faire si Kay, la grande soeur qui l'a quasiment élevée, tenait le coup ; mais cette dernière, qui a toujours été la plus forte des deux, est en pleine descente aux enfers. Alors Sora décide de prendre les choses en main et d'enfiler la cape de ces superhéros qu'elle aime tant. Objectif : changer sa vie. Son meilleur atout : l'héritage navajo laissé par sa mère. Un ancien pouvoir de guérison qui pourrait les sauver, elle et sa soeur.
Le problème, c'est qu'elles ne sont pas les seules à le chercher… et que leur rival est prêt à les suivre au bout du onde pour parvenir à ses fins.

Mon avis

Comme je le disais, j'avais très envie de lire ce Quelques pas de plus, surtout en sachant qu'il traitera de handicap, plus particulièrement de handicap invisible. C'est un sujet qui est peu voire même pas du tout abordé, du moins dans les livres qui "cartonnent". On le retrouve plus souvent dans des livres plus confidentiels. Or, le sujet mérite amplement d'être traité et quoi de mieux que les ados et jeunes adultes comme cible première ? Il fait parti de la représentation dans la littérature, chose qui les touche peut-être plus que les adultes et qui surtout leur permettra dans une certaine mesure de mettre des mots sur certaines choses.

Quelques pas de plus, c'est donc l'histoire de Sora et de sa soeur Kay. Sora, adolescente d'apparence normale mais qui va devoir vivre avec des béquilles et une cheville en vrac pendant toute sa vie. Un handicap que ne ressemble pas à un handicap, quelque chose que personne ne voit et qui d'ailleurs ne semble pas vraiment être reconnu comme tel par beaucoup de monde. Un handicap avec lequel elle doit apprendre à vivre. Mais alors qu'il semble qu'elle commence petit à petit à "se faire" à la situation, sa sœur ne souffrait pas d'un mal étrange, de crise d'angoisse, et de ce qui semble être un syndrome post-traumatique. Alors, pour la sauver, elle l’amène dans un road-trip en territoire navajo, là où se trouve leur racine, là où elle pourra redevenir elle-même.

Si parfois l'histoire tombe dans le trop simple, trop évident, elle n'en reste pas moins très agréable à lire. Agnès Marot a un style des plus agréables, fluides et ses personnages sont bien foutues. On suit sans le moindre problème Sora et Kay dans leur road-trip ainsi que durant les jours le précédant. Je dois dire que les paysages du grand Canyon et de ses environs donnent envie d'y aller. Les descriptions de l'autrice sont alléchantes à souhait (et je suppose proche de la réalité et surtout de ce qu'elle a pu ressentir en les visitant avec ses béquilles)(oui parce que le handicap de Sora est aussi celui de sa créatrice, mais on va y revenir).

Mais comme je le disais, j'ai surtout apprécié les thèmes du livre. A commencer par le handicap invisible. D'abord celui de Sora. Ici, l'autrice savait de quoi elle parlait, elle en souffre elle-même. Et cela se ressent. Parce que ce que dit Sora là-dessus est réel. Parce que la bonne femme du bus qu'on a tous envie d'égorger existe vraiment. Parce que les situations ne sont pas de l'invention pure et dure. Oui, Sora est handicapée, même si ça peut passer pour une simple entorse. Or elle va vivre avec, subir la douleur, subir les humiliations. Et elle ne va pas se laisser aller. Elle est capable d'être qui elle veut être, de réussir à faire à peu près tout ce qu'elle veut, même sur une jambe. La force de la jeune femme est communicative tant elle prend cela de manière positive la plupart du temps. Il y a aussi celui de Kay. Kay souffre d'un syndrome post-traumatique (nous en découvrirons la cause vers le milieu du roman). Si elle parait normale, si tout le monde voit en elle la jeune femme ordinaire, ce n'est absolument pas le cas. Or c'est aussi un handicap. Mais là où sa sœur se bat pour vivre avec la douleur, Kay finit petit à petit par sombrer, incapable de surmonter ses crises. Elle qui jusque là semblait la plus forte des deux va devoir compter sur sa petite sœur pour s'en sortir.

On retrouve ensuite en filigrane et avec l'origine des deux demoiselles, les thèmes du métissage, des différences de culture et de la suprématie blanche. Elles sont moitié française, moitié navajo. Métisses, elles semblent n'avoir de place nulle part dans les deux cultures. Trop foncé d'un côté, trop blanche de l'autre. Si elles se sentent opprimées, pas à leur place en France, elles se comportent de la même manière que les blancs arrivées en territoire navajos. Au final, sans réellement se penser supérieure, loin de là même, elles en arrivent tout de même à donner cette impression aux amérindiens. Ce genre de situation est assez fréquente dans la vie réelle et il est bon de rappeler aux gens que cultures différentes ne veut pas dire infériorité à une autre. Et c'est plutôt bien fait par ici.

Au final, voilà un livre qui mêle fantastique, légende amérindienne, handicap invisible et différence de culture de manière presque parfaite. On ne tombe pas du tout dans la surenchère, dans le pathos et c'est fort agréable. Pour ne rien gacher, le roman est rempli de référence pop-culture, super héros, série télévisée (charmed est peut-être un peu daté pour le coup, il me semble), roman et j'en passe. Pas tout à fait un coup de coeur mais presque. En tout cas, une bonne grosse mention spéciale pour son thème principal.

mercredi 15 février 2017

Celle dont j'ai toujours rêvé, Meredith Russo

Celle dont j'ai toujours rêvé a fait grand bruit bien avant sa sortie en France. IL s'agit du fameux If I Was Your Girl, roman LGBT américain. Cindy Van Wilder en a beaucoup parlé et j'avoue que c'est grâce à elle que j'ai a tout prix voulu le lire une fois sortie en France. Et j'ai eu raison. Merci beaucoup, Cindy !

Celle dont j'ai toujours rêvé, Meredith Russo

Editeur : Pocket Jeune
Collection : Territoires
Titre en VO : If I was Your Girl
Année de parution : 2017
Année de parution en VO : 2016
Nombre de pages : 306

A lire si :
- Vous voulez une belle histoire
- Vous voulez découvrir une héroïne qui change de ce que l'on voit d'habitude
- Vous voulez de la lecture LGBT mais pas que

A ne pas lire si :
- Il n'y aucune raison de ne pas le lire.

Présentation de l'éditeur : 

Amanda Hardy arrive dans un nouveau lycée. Comme beaucoup, elle souhaite avant tout s'intégrer. Mais malgré sa popularité, un secret l'empêche de s'ouvrir aux autres. Sa rencontre avec Grant remet tout en question. Il est le premier garçon qui parvient à lui faire baisser sa garde. Amanda comprend que pour être heureuse, elle doit se révéler, au risque de tout perdre.
Car le secret d'Amanda c'est qu'avant, elle s'appelait Andrew.

Mon avis

En prenant le livre, et malgré le super avis de Cindy Van Wilder, j'avais une grosse peur, celle de trouver un roman d'amour avec de bon gros clichés. C'est d'ailleurs ce qui me fait souvent hésiter sur les lectures de romance, encore plus lorsqu'elles sont LGBT. Je n'ai absolument rien contre les personnes LGBT+, juste que j'ai peur de trouver des clichés, genre l'homosexuel folasse (à quel moment les gens vont-ils comprendre que les gays ne sont pas tous des folles ? voire même qu'il y en a très peu ?). Et puis, il faut bien avouer qu'en France, on manque tout de même de bonnes histoires portant sur l'homosexualité, la bisexualité ou encore l'asexualité (là, je crois même qu'on touche le zéro). C'est bien dommage, parce que ce sont des sujets qui mérite d'être traité comme les autres. 

Celle dont j'ai toujours rêvé se présente comme n'importe quelle romance YA. Il en possède même pas mal de clichés, la jolie fille qui débarque dans une nouvelle ville, le beau garçon qui l'attire rapidement, l'histoire d'amour pas toujours facile entre deux adolescents, les sorties entre copines, le bal du lycée... Mais sous ses abords de simple romance, il cache bien plus. Il cache d'abord une héroïne magnifique. Amanda porte le roman, réellement et pas seulement parce qu'elle en est la narratrice. Il cache aussi une quête d'acceptation de soi bien menée, des thèmes pas facile à aborder aussi. Et tout cela repose sur les épaules de la jeune fille. 

Une Amanda qui ressemble à toutes les filles de son âge ou presque. Jolie, intelligente, aimant lire, un peu renfermée aussi. Une jeune fille avec de lourds secrets, surtout dans la région où elle vit. On l'apprend rapidement (encore plus en lisant la quatrième de couverture), Amanda est transsexuelle. Si elle est née garçon, elle s'est toujours sentie fille. Malheureusement, dans le sud de l'Amérique (pas que d'ailleurs, on tue des personnes trans juste parce qu'elles le sont dans de nombreux pays où c'est illégal, mais aussi dans des pays où la transsexualité est légale)(j'ai plus les chiffres en tête comme ça, mais faites une ou deux recherches sur le net, ça fait peur), la LGBTphobie est grande, très grande, et les personnes comme elle sont victimes des pires atrocités. Ainsi, Amanda a toute sa vie subit agressions verbales et physiques à cause de cela. Trois ans avant le début du roman, elle essayerait même de se suicider, se pensant anormale et surtout pensant qu'elle n'aurait jamais du être là. Sauvée de justement, sa mère lui permettra de faire sa transition, de passer de mâle à femelle et d'avoir la vie qu'elle veut, celle qui lui correspond. Mais même si Amanda a enfin le corps qu'il lui faut, ça ne va pas forcément mieux. Après une nouvelle agression, elle va aller vivre chez son père pour finir le lycée et peut-être commencer une nouvelle vie sans brimade. On se doute que cela ne va pas être simple.

Le roman met l'accent sur les relations d'Amanda. D'abord celle avec ses parents, seules personnes aux début à connaitre la vérité. Ces deux relations sont magnifiques. Celle avec la mère, on l'a découvre à travers les flashback de l'histoire d'Amanda. Cette femme va vivre au plus près les problèmes de sa fille, va lui faire confiance, va aussi devoir faire le deuil de son fils. Si la transition est dure pour Amanda, elle le saura aussi pour cette femme qui a vu son fils tenter de se suicider puis "disparaitre" pour "laisser la place" à une fille. Elle va remonter la pente avec sa fille, découvrir ce qu'est Amanda, prendre le temps d'accepter la nouvelle apparence de sa fille et surtout continuer à aimer son enfant, quelque soit son corps. Pour le père, absent depuis des années, c'est un peu plus compliqué. Honteux du comportement de son fils enfant et au début de son adolescence, il finira par divorcer de sa femme et ne plus les revoir. Ainsi, il n'est pas là après la tentative de suicide, ni durant la transition. Il va devoir apprendre à découvrir sa fille, à faire le deuil d'un fils lui-aussi. Si la relation est tendue au début, elle devient petit à petit tendre et il va se rendre compte qu'Amanda est son enfant. L'évolution est bien faite et m'a tiré quelques larmes. Amanda a clairement de la chance d'avoir des parents comme les siens.

Il y a aussi les relations avec les jeunes de son âge. Si elle va rapidement trouver des amies, elle va avoir un peu plus de mal avec les garçons, sauf Grant. Grant va devenir son petit copain assez rapidement et s'il lui cache bien quelques petites choses, elle est incapable de lui dire qu'elle est née garçon alors qu'elle se doute bien que cela aura de l'importance. Il en va de même pour Chloé, Anna et Layla. Elle n'ose pas leur dire la vérité par peur d'être une nouvelle rejetée. Cette peur du rejet, bien compréhensible, est omniprésente dans le roman, et pas seulement de la part d'Amanda d'ailleurs. Et si elle trouvera finalement une personne à qui le dire, Bee, elle s'en mordra les doigts au final. Mais le plus intéressant dans ses relations (outre l'histoire d'amour bien mignonne entre Amanda et Grant), c'est que les autres ne sont pas aussi normés qu'on voudrait bien le croire. Chloé est homosexuelle et n'ose pas l'avouer, Bee est bisexuelle et semble en jouer beaucoup... Il est intéressant de les voir interagir entre eux, de voir à quel point ils se cachent tous. Et puis, il y a la cruauté entre eux, la méchanceté qu'Amanda essaie d'éviter sans toujours y parvenir. Avec les adolescents, on va parler viol, agression, homophobie, violence en tout genre. Finalement, et malheureusement aussi, ce sont des adolescents ordinaires. Rien de spécial en eux, Mérédith Russo décrit parfaitement le lycée comme il l'est en réalité.

Je continuerais bien comme ça, je vous parlerais bien de cette scène vers le dernier tiers du roman et de ce qui va en découler, mais ça serait spoiler à mort l'histoire. Pourtant, ce qu'il va se passer par la suite est clairement important, pour Amanda et pour le lecteur, que celui-ci soit cisgenre ou pas. Disons juste que l'on va découvrir le pire de la LGBTphobie (ça fait deux fois que j'emploie ce terme sans même savoir s'il existe vraiment... Il existe ou il y a un équivalent ?). Cette épreuve-là va aussi ouvrir les yeux à pas mal de personne, dont Amanda qui va comprendre qu'elle peut être elle-même quoique les autres en pensent et surtout qu'elle peut s'aimer et être aimer. Un très beau message.

Pour finir cet avis déjà bien long, je vais essayer de conclure. J'ai adoré. J'ai eu un vrai coup de coeur. Parce que le sujet est compliqué mais bien traité, et cela surement parce que l'autrice est elle-même une personne transgenre. Le roman est remplie de message d'amour, de preuve d'amour magnifique. Amanda n'est pas seule, elle est entourée par ses parents malgré leur difficultés à la comprendre, par ses amies, qui seront toujours présentes pour elle, même lorsqu'elles vont apprendre qu'Amanda est née garçon (bravo les filles !). Parfois, oui, on tombe dans le cliché, parfois, on se dit que l'histoire d'Amanda est finalement loin de celle que vivent des personnes trans. Mais l'essentiel, c'est surtout que Celle dont j'ai toujours rêvé passe un message fort, celui de l'amour envers nous-même, celui de l'amour envers les autres. Ce n'est pas parce que son héroïne est trans qu'elle est différente d'une héroïne cisgenre, ce n'est pas parce qu'elle est trans qu'elle est différente des autres filles. Amanda, même si elle est née garçon, EST une fille, l'a toujours été. Et cela, c'est important.

Un dernier petit truc, j'ai beaucoup apprécié les liens à la fin du livre, pour diverses association venant en aide aux personnes LGBT, on y retrouve celle du refuge, celle de l'ANT (association nationale transcende), de l'espace santé trans et d'autres (en anglais, français, d'associations belges, française...). On y trouve aussi une note de l'auteure pour les cisgenre et les trans afin de mettre en garde que l'histoire d'Amanda est une histoire, qu'elle ne doit pas forcément servir de référence mais que si elle peut aider certains, alors tant mieux. 


jeudi 8 décembre 2016

En Proie au Rêve, Saving Paradise, tome 1, Lise Syven

J'ai mis le temps pour mettre la main sur ce nouveau roman de Syven. Parce que j'espèrai encore, après avoir fait une pub éhontée à ma libraire de La Balance Brisée, qu'elle aurait compris qu'il me fallait ce bouquin-là, qu'il le lui fallait. Si la dite pub a fonctionné pour la Balance Brisée, j'ai du être moins bonne avec Saving Paradise. Me reste encore un peu de temps avant la sortie du tome 2 pour continuer mon travail auprès d'elle. Oui, je suis têtue et j'aimerai bien trouver les livres que j'adore là-bas pour que d'autres puissent en profiter et que je n'ai pas à passer par la commande.

En Proie au Rêve, Saving Paradise, tome 1, Lise Syven

Editeur : Castelmore
Collection :/
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 380

A lire si :
- Vous voulez une histoire entre fantastique et thriller
- Vous voulez des personnages sympathiques et diversifiés
- Vous voulez un bon roman

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas quand ça peut sembler aller trop vite

Présentation de l'éditeur : 

Faustine Mésanger a tout prévu : l’amour, ce n’est pas pour tout de suite, priorité aux études. La jeune femme a de qui tenir : son père est un brillant chercheur de la Fondation du Griffon, une organisation non gouvernementale qui travaille sur une découverte médicale majeure.
Mais le destin tout tracé de l’étudiante bascule le jour où le laboratoire de la Fondation explose. Faustine est alors menacée de mort, au même titre que son père et ses collègues, et se retrouve placée sous protection rapprochée. Soudain, les examens de fin d’année semblent bien dérisoires…
Tandis que les attaques s’enchaînent, Faustine commence à perdre la raison : elle entend des voix et ses cauchemars la hantent. Même Nato Braye, son garde du corps, se met à douter de sa santé mentale.
Qui cherche à éliminer les membres de la Fondation du Griffon ?

Mon avis

Avec Syven, j'ai toujours l'impression de savoir à quoi m'attendre. Il faut dire que j'ai lu tous ses romans, toutes ses séries. D'ailleurs, c'est un peu grâce à elle qu'il y a 5 ans, je me suis remise à la lecture, avec son merveilleux Au Sortir de l'Ombre. Mais cela reste une impression, parce qu'elle arrive toujours à me surprendre. Mais vraiment. 

Après un roman et un diptyque plus adulte, une série plus jeunesse, elle se lance dans le Youg Adult avec toujours cette touche fantastique qui lui va si bien (la fantasy aussi d'ailleurs, il n'y a qu'à voir Les Chroniques de Sywen). Cette fois, nous voilà donc à la suite de Faustine Mésanger, jeune étudiante en droit dont la vie va basculer le jour où un attentat va être commis au travail de son père. Un père chercheur, proche de trouver enfin le vaccin contre le cancer. Mais l'attentat des locaux de la Fondation du Griffon n'était que le début et Faustine et son père vont vite se retrouver dans un engrenage de terreur qui va tout bouleverser.

Ce premier tome va assez vite. On rentre facilement dedans d'ailleurs, ce qui permet cette "vitesse". Syven sait parfaitement comment attraper son lecteur dès le départ et surtout comment le garder avec son histoire. 

Déjà, les personnages sont tous, même les secondaires, détaillés et bien caractérisés. Autre chose, ils sont aussi diversifiés, ainsi on retrouve un tahitien, un africain (rha, j'ai oublié la nationalité de Mdia) et j'en passe. Merci pour cette représentation d'un peu toutes les couleurs et pour leur culture, qui n'est absolument pas là pour faire genre mais bien pour caractérisé un peu plus le personnage et s'en servir pour l'histoire. J'ai beaucoup de mal lorsqu'on me dit que tel ou tel personnage est de telle origine et où cela finit soit en gros stéréotype ou alors, juste pour faire "tiens regarde, je mets un noir/asiatique/américain/quesaisjeencore mais c'est juste pour faire genre". Ce n'est absolument pas le cas ici et c'est génial.

En restant sur les personnages, je dois bien dire que j'ai accroché à presque tous. Faustine, bien sûr, jeune femme qui ne se montre pas super forte, super intelligente, super tout, mais plutôt comme une étudiante qui ne sait pas ce que lui réserve le lendemain et essaie de vivre (survivre même) alors qu'elle pense ne pas en avoir les moyens. Nato aussi m'a beaucoup plu, de part ses faiblesses mais aussi par sa force intérieure et ses attentions envers Faustine (puis ils sont chou ensembles). Mais j'ai aussi eu un gros faible pour Mdia, le commandant, et surtout Chevalier, coordinatrice de la Fondation, personnage mystérieux s'il en est.

Mais si les personnages font beaucoup, il y a aussi toute l'histoire derrière. Ben oui, on peut apprécier les personnages et pas le reste (ou l'inverse). Bon là, ce n'est pas le cas, hein. Parce que l'histoire est drôlement bien foutue, drôlement addictive aussi. Syven nous offre un super page-turner plein de mystère. Car si le Tumorex, le fameux vaccin contre le cancer, est au centre de l'aventure, il n'y a pas que lui. Je n'en dirais pas forcément plus, parce que se serait spoiler, et que spoiler c'est pas bien, mais c'est juste génial (je vous aide, hein ?). Et le tout est porté par l'écriture de Syven, toujours aussi efficace, que se soit dans les descriptions ou les dialogues. Et puis, finissons par la fin. Et ce purée de cliffhanger. Mais heu, c'est pas possible de laisser le lecteur comme ça ! Il n'y a pas à dire, je veux la suite (maintenant de suite, c'est possible ?)(non ? c'est sur ? faut vraiment attendre ?).

Au final, j'ai donc eu un coup de cœur pour ce premier tome qui allie tant de chose géniale. J'ai juste très hâte d'avoir la suite (septembre 2017 normalement, ça fait long quand même).