Affichage des articles dont le libellé est Coup de Cœur. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Coup de Cœur. Afficher tous les articles

mercredi 24 mai 2023

Il est grand temps de rallumer les étoiles, Virginie Grimaldi

 J'avoue, j'ai besoin de feel-good en ce moment. Et Madame Grimaldi est bien connu pour ça. D'ailleurs, moi, j'avais bien aimé le Parfum du bonheur est plus fort sur la pluie. Et puis, il est grand temps( faisons court) a tout de même était nommé livre préféré des français par france 2. 

Il est grand temps de rallumer les étoiles, Virginie Grimaldi

Editeur : Fayard
Collection : 
Année de parution : 2018
Format : epub

A lire si : 
- Vous voulez une belle histoire familiale
- Vous aimez les road trip

A ne pas lire si : 
- Emotionnellement vous êtes quand même un peu fragile

Présentation de l'éditeur : 

Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers. Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l’observe depuis la bulle dans laquelle elle s’est enfermée. À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère. Elle cherche de l’affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l’amour. Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire. Le jour où elle apprend que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.

Mon avis

Je reste persuadée qu'il y a des moments dans notre vie ou un roman va plus nous parler qu'à un autre. C'est une des raisons que je lis finalement peu de roman de littérature blanche. Parce que ce n'est jamais vraiment le bon moment. ll est grand temps traine dans ma PAL depuis au moins deux bonnes années, si ce n'est plus. Il me faisait envie, à chaque fois que je le voyais dans le kindle. Mais je ne l'ai jamais ouvert jusque là. Ce n'était pas le moment. Qu'est-ce qui a fait que là, ça l'était ? Je ne sais pas trop. Mais il fallait que je le lise.

Anna à 37 ans. Epuisée par la vie, le boulot, et tout ce qui va autour, elle ne fait plus que croiser ses filles au petit déjeuner. Sa routine est bien forgée, tellement qu'elle ne voit pas ce qu'il se passe autour d'elle. Or, quand son patron la vire pour faire bosser sa maitresse, qu'elle se rend compte que son ainée, Chloé refuse de vivre ses rêves pour l'aider et que sa cadette est harcelée, rien ne va plus. Au bord du gouffre, autant psychologique que financier, elle prend une décision qui devrait changer leur vie, à toutes les trois. Elles partent en camping-car, direction la Scandinavie. De ce voyage, elle espère beaucoup et il va se révéler peut-être plus merveilleux que ce qu'elle ne le pensait, et cela malgré les disputes, les incidents et les surprises.

Je ne vais pas vous mentir, ceci est un coup de cœur. Un de ces livres que j'ai eu du mal à lâcher, qui m'a fait passer du rire aux larmes, qui m'a émerveillé. Il y a quelque chose dans les mots de l'autrice, dans la façon qu'elle a de voir le monde autour d'elle, de parler de la famille, qui me plait, beaucoup. C'était déjà le cas dans le Parfum de la pluie, d'ailleurs. Vous savez, il n'y a pas besoin d'écrire à la manière des auteurs que l'on dit "grands" ou "classiques" pour toucher les gens. Et ça, madame Grimaldi, elle l'a bien compris. Dans ce roman, elle use aussi bien de la voix d'Anna, que du blog de Chloé, sa fille ainée, ou du journal intime de Lily, la cadette. Les trois voix sont différentes, modernes et m'ont parlé, personnellement. Assez pour que je ressente ce que les trois ressentent. Et pour moi, c'est vraiment quelque chose d'important.

Il y a de très belles choses dans ce roman. Un road-trip qui ne me déplairait pas de faire (mais comme Anna, je suis sujette aux crises d'angoisses, et ça me stresse trop), l'amour entre la mère et ses filles, à la fois si simple et si compliqué, les histoires des autres camping caristes qu'elles rencontrent durant leur voyage. Il y a aussi des choses moins sympa ; le père qui monte les filles contre leur mère, la raison de leur séparation, les ennuis d'Anna, Chloé qui cherche à ce qu'on l'aime à tout prix, Lily qui préféré les cailloux plutôt que parler aux gens etc... En réalité, il y a beaucoup de point qui m'ont fait penser à ma propre vie, ou à celle d'un proche, par exemple. C'est pour moi, la grande magie de Virginie Grimaldi, ça.

Franchement, je ne saurais comment vous décrire parfaitement ce roman. Juste, sachez que je vais l'offrir à ma maman, parce que je crois vraiment qu'il lui parlera autant qu'à moi. Parce que c'est une histoire de mère et de fille. Je ne sais pas s'il aura vraiment réussi à rallumer les étoiles chez moi, mais en tout cas, il va faire parti de ces romans qui vont me rester. 

lundi 16 janvier 2023

La Maison des Epines, Rozenn Illiano

 Bonne année !

Pour tout vous dire, la Maison des Epines n'est pas le premier roman que je lis cette année, mais je vous épargne un nouvel avis sur la Mer sans Etoiles d'Erin Morgenstern (tout comme j'ai arrêté de le faire pour le Cirque des Rêves). Il n'en reste pas moins que c'est la première lecture et que si je me fie à elle, mon année 2023 ne devrait pas être mauvaise niveau lecture.

La Maison des Epines, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : 
Année de parution : 2023
Format : mobi

A lire si : 
- Vous aimez les ambiances un brin gothique
- Vous n'avez pas peur de plonger dans les rêves (ou les cauchemars)
- Vous avez apprécié le mime d'Erèbe.

A ne pas lire si :
- Un jour, je trouverais peut-être une raison. Mais pas aujourd'hui.

Présentation de l'autrice

Ne réveillez pas ce qui dort sous la Maison des Épines…
Novembre 1900. Mime au cœur brisé, Sonho assiste à la fin du légendaire cirque Beaumont, qui ferme ses portes après des décennies à sillonner les routes d’Europe. Le cirque représentait tout pour lui – sa maison, sa famille, ses rêves. Sa mission, aussi, confiée à la troupe par sa fondatrice : le père de cette dernière avait prophétisé la venue d’un orphelin qui changerait le monde, un enfant que Sonho espérait plus que tout retrouver.
Résigné, perdu, le mime abandonne tout derrière lui. Il suit alors sa sœur Augusta, qui souhaite ouvrir un orphelinat afin de mettre les enfants du cirque à l’abri. Et quoi de mieux que la demeure dont elle a hérité de ses ancêtres pour y installer tout ce petit monde ? Situé au cœur d’une forêt non loin de Londres, le domaine de Blackthorn Hill ressemble à un paradis.
Mais comme dans toutes les vieilles bâtisses, l’on y croise des ombres et des rumeurs, des mystères insondables, des vérités qu’il ne faut surtout pas exhumer. Que cache la Maison des Épines ? Quels secrets renferme-t-elle, ainsi protégée par son armée de prunelliers ? Qu’y a-t-il derrière cette porte fermée à clef dans le sous-sol ?

Mon avis

Un jour, sur twitter, Rozenn a parlé du mime d'Erèbe (que je n'avais alors pas encore lu) et de ce que pourrait être son histoire. Elle disait qu'elle finirait par l'écrire, mais pas de suite. Alors, j'ai attendu, parce que je savais que cette histoire-là allait me plaire. L'année dernière, j'ai eu l'occasion de recroiser Blackthorn Hill aux grès des pages d'un roman qui ne sera peut-être pas publié et l'envie de lire cette histoire-là c'est faite plus forte. J'ai eu de la chance, Rozenn a finit par se pencher dessus et par écrire la Maison des Epines. 

Nous voici en 1900. Le cirque Beaumont (que nous avons donc déjà croisé dans Erèbe) est de retour en Angleterre après plusieurs années passées aux USA. Mais la joie n'est pas là. Endeuillé par la mort de plusieurs d'entres eux lors du voyage retour, rien ne va. Le cirque se brise, petit à petit. Lorsque Grace, sa directrice, meurt à son tour, les membres se séparent, pas toujours dans la bonne entende. Augusta et Sonho partent pour Blackthorn Hill, la résidence familiale. Isaac, leur frère, et d'autres, tentent de continuer à faire vivre le cirque. Mais que se soit d'un côté comme de l'autre, rien n'est simple. 
A Blackthorn Hill, demeure entouré de Prunellier, quelque chose s'éveille. La maison cache quelque chose et Augusta et Sonho vont avoir bien du mal à découvrir quoi. A Londres, Isaac va découvrir Mary, une marcheuse de rêve qui tente de fuir son père. Et si tout était lié, la maison, Mary et surtout cette étrange prophétie de l'enfant-clé qui a tant couté à la famille de Sonho ? 

Je crois vraiment que j'ai quelque chose avec les romans de la partie "Rêve" du Grand Projet. J'aime tous les romans que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, hein, mais dès qu'on part sur le Rêve, il se passe forcément quelque chose. J'aime ces romans-là plus que tout et j'aurais bien du mal à expliquer pourquoi. Il y a l'ambiance, déjà. Il serait facile de dire qu'ils sont oniriques, et en plus, ça serait presque faux. Parce que le rêve de l'autrice, surtout ici, n'est pas forcément très sympathiques. On est plus proche du cauchemars la plupart du temps. Mais attention, pas d'horreur à proprement parler. Non, les cauchemars de la Maison des Epines explorent le rêveur, tirent leur puissance et leur substance de ce qu'il ressent. Il y a un certain côté introspectif, nostalgique et mélancolique dans les rêves du Grand Projet. Une ambiance qu'on retrouve déjà dans Erèbe et qui, ici, est plus développée. Or, vous le savez, je suis extrêmes attachée aux ambiances et ici, elle m'a beaucoup plus.

Tout comme les personnages. Je connaissais déjà Sonho (que j'avais retrouvé un peu avant le début de ma lecture, puisque j'ai relu Erèbe en fin d'année et que je ne l'avais pas encore fini en commençant la Maison des Epines) et je dois dire que le découvrir bien plus ici m'a plu. C'est un personnage comme l'autrice (et moi) l'aime, cassé, déboussolé souvent, mais qui essaie, malgré tout de vivre. Parfois, il m'a fait pensé à Oxyde pour tout vous dire. Et puis, il y a sa famille, Augusta, Isaac, les gens du cirque, Little Jack, Anabel, la petite Alma. Ils sont tous reliés entre eux, formant une véritable famille avec les bons et mauvais moment. l'alchimie entre eux est juste parfaite, sans en faire trop. J'ai eu un peu plus de mal par contre avec la jeune Mary, peut-être parce qu'elle est extérieure au cirque, je ne sais pas trop.

Mais si j'ai adoré la partie 1900, que dire de l'autre partie, celle qui se découvre entre les deux ? Celle qui relie le tout à Erèbe et aux autres marcheurs de rêve ? On se retrouve quelque décennies plus tôt, en compagnie d'Arthur, le grand-père d'Augusta. Lui et Oonagh, sa meilleure amie, cherchent à découvrir ce qui est enfouie sous la maison. J'aime beaucoup les retours dans le passé comme ça. Pas la première fois que l'autrice le fait et j'apprécie avoir plusieurs chronologies. Surtout, j'aime comme les deux se mélangent, l'un fournissant la matière à l'autre et inversement. C'est encore plus présent ici avec un joli hommage à la Mer sans Etoiles (amusant d'ailleurs de les avoir lu tous les deux quasi en même temps et d'être tombé sur cet hommage alors que j'étais dans le bon passage de la Mer)(c'est d'ailleurs pas la seule réf à l'oeuvre d'Erin Morgestern et j'adore, parce que j'aime énormément Erin Morgenstern). C'est aussi dans cette partie, plus précisément, qu'on découvre le lien entre Erèbe et la Maison des Epines, et donc entre les trois familles concernées. Mais, ne vous en faites pas, pas besoin d'avoir lu le premier pour comprendre le second.

Enfin, je dois vous avouer quelque chose. J'ai pleuré en lisant la Maison des Epines. La faute à l'un des thèmes du roman, que je connaissais. La faute à la période aussi (mes fins d'années sont marqués par le deuil et le souvenir). J'ai failli refermé le livre et me dire tant pis, Rozenn comprendra que je ne puisse le lire avant sa sortie. Et puis, en réalité, j'ai continué, et je crois qu'il s'est passé quelque chose. Une sorte de lueur dans la douleur que je partage avec les personnages. Je n'arrive pas à l'expliquer et je sais que ça a fait beaucoup dans ma perception du roman. Alors, oui, d'habitude j'essaie d'être la plus objective possible, mais pas ici. J'ai eu besoin d'en parler parce que ça fait aussi partie de ce que j'ai pu ressentir dans ma lecture, c'est aussi ça qui a fait que j'ai aimé. On le sait, il y a des livres qui font du bien. Je ne suis pas sûre que ce soit l'idée première de la Maison des Epines. On ne va pas se mentir, il n'est pas feel-good, ce roman à la base. Il est sombre, mélancolique, nostalgique, il fait parfois peur et moi, il m'a fait pleurer. Et il m'a fait du bien. 

La Maison des Epines fait parti de ces romans qui m'ont marqué. Il rejoint le mon panthéon personnel des romans de Rozenn Illiano avec Erèbe, Onirophrénie et Migdnight City (tiens, tous avec des rêveurs, y a un truc, je vous dit). C'est une merveille, autant dans l'intrigue, le style (oh, j'en ai pas parlé, mais j'ai adoré les passages à la seconde personne, rare mais très intense), les personnages que par ses thèmes. Il y a un truc assez lumineux finalement. En plus, comme toujours, il y a l'avantage d'être lu seul. 


mardi 4 octobre 2022

Meute, Karine Rennberg

Je ne vais pas faire durer le plaisir, et je suis sûre que vous vous en doutez. Un bouquin qui parle de loups, ça fait toujours mouche chez moi. Et ici, c'est un immense coup de cœur. Surement celui de l'année en fait.

Meute, Karine Rennberg

Editeur : ActuSF
Collection : Bad Wolf 
Année de parution : 2022
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez les histoires de loups
- Vous voulez un récit sombre
- Vous voulez être bousculé dans vos habitudes

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez rien de violent.

Présentation de l'éditeur : 

Roman atypique lycantrope, Meute suit Nathanaël, Val et Calame. Si le premier est un loup-garou né de la violence et la solitude, le second est un humain à qui l'on a volé la voix alors que le troisième est un loupiot traumatisé, incapable d'accéder à la moindre autonomie. Ce récit fantastique est avant tout celui d'une tranche de vie, de ce moment où tout bascule entre le noir et la lumière. 

Mon avis : 

C'est marrant, mais j'ai tellement vu le roman à sa sortie que j'ai hésité à le lire. Je dis que c'est marrant parce que premièrement, il y a un loup sur la couverture, deuxièmement, ça parle de loups. Vous me connaissez pour savoir que rien que ça suffit à me faire prendre un bouquin. Mais j'ai hésité et je ne sais toujours pas pourquoi. Mais j'ai fini par le prendre, en numérique (et il y a donc de forte chance pour qu'il vienne rejoindre plus tard ma bibliothèque physique) et même là, je ne l'ai pas lu de suite. Mais c'est enfin chose faite et je regrette presque de ne pas l'avoir lu plus tôt. Parce qu'il n'a fallu que deux chapitres, même pas, pour que je sois happée dans le roman.

Il faut dire que l'autrice a trouvé le moyen de nous faire entrer dedans, brillant et à la fois très casse gueule si c'est mal fait : la narration à la seconde personne du singulier. Pour moi, à la base, cette narration, c'est celle des livres dont vous êtes le héros, que j'ai pratiqué étant jeune. Autant dire que je pars de loin et que ça faisait longtemps que j'étais pas tombée dessus. Parce qu'ils sont rares les auteurs qui osent faire ça. Mais imaginez donc le faire avec trois personnages et toujours ce "tu" pour chacun d'eux. Eh ben ça fonctionne à mort ici. Outre le fait que je me suis sentie de suite investi dans l'histoire, je n'ai ressenti aucun mal à savoir avec qui "j'étais" au moment de ma lecture entre Val, Nath ou Calame. C'est vraiment là que Karine Rennberg a été brillante : on reconnait les personnages sans le moindre problème. Ils sont tous les trois assez différents les uns des autres (bon pour Calame, c'était pas non plus compliqué) pour qu'on les différencie mais surtout pour qu'on arrive à s'attacher aux trois sans le moindre problème (du moins pour moi). 

D'ailleurs on en parle des personnages ? Comme je le disais donc, je me suis attachée aux trois, et pas forcément pour les mêmes raisons, ou alors peut-être bien que si. L'autrice a décidé de nous montrer des personnages complets, dans toutes leurs forces mais surtout leurs faiblesses. Nath et Val sont deux mercenaires. Le premier est un loup-garou, rattaché à peu prés à une meute au début du roman. Il finira par la quitter et va se retrouver bien malgré lui alpha pour le jeune Calame, un loupiot complètement traumatisé. Le second est un "simple" être humain, muet suite à une grave blessure. Il est le coéquipier de Nath depuis leur enfance et va tout faire pour le soutenir dans sa nouvelle vie. Les deux ont une relation basé sur la confiance et j'ai adoré les voir interagir ensemble. Le troisième, c'est donc Calame, gamin totalement traumatisé par Ceux en blanc (on finira par découvrir qui ils sont par la suite). Il ne supporte aucun contact, aucune nourriture salée non plus et semble ne réussir à s'épanouir qu'en peignant. C'est sa rencontre avec Nath, puis avec Val qui va l'aider, très lentement, à sortir de son trauma.

Et alors que l'autrice aurait pu nous dépeindre le monde violent dans lequel ils vivent tous les trois, les traques, les batailles, le sang et tout ce qui va avec, elle va surtout s'attacher à nous montrer la vie dans la maison blanche, tous les petits moments normaux, où les trois vont cohabiter, apprendre à mieux se connaitre (surtout pour Calame) et finalement, juste vivre. Et franchement, c'est juste génial. Parce que même si on a des passages ultra dur niveau violence (les combats d'arène, quelques raids, etc...) ce n'est pas l'important. Du tout. Non, l'important, c'est la formation de l'étrange meute qu'ils vont créer, tous les trois. Parce que la véritable histoire de Meute, elle est là, dans les relations qui vont se nouer entre les personnages. C'est ça qui m'a emporté, clairement. Les voir vivre, s'adapter, essayer, parfois échouer mais toujours le faire avec une certaine bienveillance qui tranche tellement avec le monde dans lequel ils évoluent. Il y a énormément de douceur dans ce roman, bien plus que ne le laisse penser son environnement en fait.

Voilà, pour toutes ses raisons, et d'autres encore (les personnages secondaires, les émotions partagées…) j'ai aimé ce roman. J'espère vraiment que vous l'apprécierez autant que moi. 

vendredi 5 août 2022

L'Ombre dans la pluie, Rozenn Illiano

 Oui, encore un livre de Rozenn ! Quand on aime on ne compte pas, et ce n'est donc pas avec celui-ci que je vais arrêter. L'Ombre de la pluie fait partie de ces romans qui m'attirent direct avec un combo couverture-titre impeccable. De la pluie, un corbeau/corneille, du sombre. Tout pour me plaire. Et l'intérieur est à l'image de tout cela.

L'Ombre dans la pluie, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : 
Année de parution : 2021
Format : mobi

A lire si : 
-Vous aimez les ambiances sombres et la pluie.
- Vous n'avez pas peur de vous frottez aux fantomes et autres esprits.
- Vous aimez Oxyde

A ne pas lire si : 
-

Présentation de l'éditrice :

Parfois, les regrets nous hantent aussi sûrement que les fantômes…
Oxyde est un clairvoyant, un sorcier aux multiples pouvoirs qui s’avère aussi puissant que paumé. Il vit à Paris et bosse pour un patron de boîte de nuit mafieux à qui il rend de nombreux services ésotériques – et pas toujours légaux.
Un jour de novembre, son ami Edgar, prêtre et exorciste, lui parle d’une vieille affaire, celle d’une jeune religieuse possédée morte dix ans plus tôt. Ils ont échoué à la sauver et ne se sont jamais pardonné cet échec. Oxyde surtout, qui n’en a gardé aucun souvenir.
Aujourd’hui, Edgar y voit une occasion unique de réparer leurs erreurs. Mais l’esprit ne se laisse pas chasser ; pire, il réveille des blessures oubliées et des démons qu’Oxyde avait réussi à endormir au prix d’innombrables sacrifices. Cette enquête surnaturelle au cœur de Rome parviendra-t-elle à éteindre ses regrets, ou au contraire attisera-t-elle la magie incontrôlable qu’il possède et qui l’a toujours effrayé ?
Fantômes, secrets ancestraux et sœurs exorcistes, suivez l’Ombre dans la pluie !

Mon avis

Vous voulez un roman pour commencer dans le Grand Projet de l'autrice où l'on voit directement ce cher Oxyde ? Le voici. L'ombre dans la pluie est clairement une entrée pour ça. Parfaite ? Je ne saurais dire. Je trouve que le Phare aux Corbeaux remplit un peu mieux cette place parce qu'Oxyde n'en est pas le personnage principal et qu'Agathe et Isaah sont moins présent que lui par la suite (du moins pour l'instant, j'espère toujours les revoir un peu plus que sur quelques lignes)(d'ailleurs Agathe fait une infime apparition ici, sachant que le Phare et l'Ombre se passe presque au même moment de ce que j'ai compris). Mais ceci n'est que ce que j'en pense, vu que j'ai quand même eu l'occasion de lire plusieurs livres du Grand Projet. D'ailleurs, L'Ombre dans la pluie se place dans la partie très urban fantasy du projet, avec le Phare, mais aussi Town (qui devrait être réécrit) ou encore Onirophrénie (qui se trouve aussi dans ce que j'appelle moi la partie Rêve du Grand Projet). Bref, passons au roman.

Le Père Aidan a été appelé pour vérifier un cas de possession. Lorsqu'il se rend sur les lieux, il découvre une femme possédée par un esprit déclamant plusieurs noms, dont celui du père Auguste et de ses apprentis, Joseph (qui est l'un des noms d'Oxyde) et Edgar. Connaissant un peu le cas, il va demander conseil à l'un des concernés, Edgar, pour mener l'exorcisme. Le jeune homme, devenu prêtre y voit l'occasion de réparer les erreurs que lui et Oxyde,  ont pu commettre dix ans plus tôt. Mais la nouvelle tentative tourne court elle aussi. Pire, le collège des Exorciste s'en mêle et amène Angela, la possédée à Rome. Mais surtout, tout cela a réveillé chez Oxyde pas mal de blessures. Pour aider Angela et tenter d'avoir des réponses sur un passé qui lui échappe encore et toujours, il va partir avec Edgar pour Rome.

Autant vous le dire de suite, j'aime énormément Oxyde et ça depuis la première fois où j'ai croisé sa route. C'est un personnage complexe, clairvoyant de son état (sorcier presque tout puissant dans l'univers de Rozenn), il a eu une enfance apparemment pas simple, a vécu pas mal de merde, a vendu son âme (avec son nom et ses souvenirs) et puis, il a eu la chance de rencontrer le père Auguste, le premier à avoir enfin cru en lui en plus de son jumeaux astral, Elias. Oxyde prend d'ailleurs ce nom juste après la rencontre avec Auguste lorsque celui-ci décide de le prendre comme apprenti. C'est aussi à ce moment qu'il va faire la connaissance d'Edgar, un sorcier lui aussi. S'il commence à rééquilibrer son Karman, il n'en reste pas moins violent et complètement perdu. Dix ans plus tard, il est plus calme mais reste tout aussi paumé. Sans souvenir, sans identité première (parce qu'il a lui-même forgé Oxyde mais qu'il ne sait toujours pas qui il est réellement), il reste un danger, du moins, c'est ce qu'il pense et qu'on lui répète souvent. Alors, oui, pour lui, comprendre l'esprit qui hante Angela et qui le hante aussi d'une certaine manière, ce serait un grand pas. 

L'ombre dans la pluie, c'est donc avant tout une histoire de mémoire. Celle qu'a perdu Oxyde, celle qui se cache dans les souvenirs de l'entité qui a prit possession d'Angela. Ce sont ces recherches qui vont nous conduire à Rome, et puis à l'exorcisme final. Rozenn Illiano va, petit à petit, faire resurgir les mystères et les indices. Elle fait ça d'une main de maitre. D'ailleurs, si j'ai vu deux trois choses avant qu'elles ne se passent, d'autres me sont un peu passé sous le nez, comme la révélation finale sur l'entité (je m'y attendais pas complètement en fait, alors que les indices étaient pourtant bien là). Le roman est aussi une histoire de rédemption, je trouve, pour certains personnages. Mais je crois que le tout va avec la mémoire et la perte. Que se soit Oxyde, Edgar ou Aidan, ou même certaines Soeurs (j'ai beaucoup apprécié les soeurs et leur rôle ici), tous sont à la recherche d'un pardon qu'eux seuls peuvent se donner. Comment souvent, il faut passer par certaines épreuves et ici, elle est de taille. Mais surtout, les personnages n'affrontent pas tout ça seul, même si parfois, ils tentent de n'en faire qu'à leurs idées. Ils s'entraident, quoiqu'il arrive. On en a un bel exemple avec la bromance entre Oxyde et Edgar. C'est deux là vont si bien ensemble, perturbés par leur pouvoir, s'aimant comment des frères et surtout, toujours là l'un pour l'autre. Aidan aussi comprendra que seul il ne peut rien, ni contre l'esprit, ni contre le vatican qui se place sur son chemin. 

Le tout est porté par une ambiance qui colle parfaitement au thème pour moi. Chez l'autrice, c'est toujours quelque chose qui m'émerveille, les ambiances. Il n'y a qu'à voir celle d'Erèbe par exemple, ou d'Onirophrénie. Ici, c'est froid, pluvieux, sombre. Il y a un côté très cinéma et film d'exorcisme quand on lit l'Ombre dans la Pluie. Ça m'a assez rappelé l'ambiance de l'Exorciste, pas la partie horrifique avec la petite fille possédée, mais les autres plans, comme celui de l'affiche. D'ailleurs, en parlant de partie horrifique, ici, il n'y a rien de gore dans les rites d'exorcisme. Je veux dire, on ne va pas voir de tête qui tourne ou autre jet de vomi et insanités. Ça reste violent, les esprits ne se laissant pas faire (ce qui peut se comprendre) et il y a du sang et des blessures, voire pire, ça peut être spectaculaire mais ce n'est jamais gore et le roman n'est pas un roman horrifique. Ce point, pour moi, c'est un gros plus. Même si j'apprécie l'horreur et qu'on pense souvent à ce thème avec des exorcistes, j'apprécie en fait que ce ne soit pas ici ce qui donne le ton du roman. C'est du fantastique qui donne une grande place à l'être humain, au regret et aux souvenirs. 

Une fois encore, je suis sous le charme des écrits de Rozenn Illiano (et j'ai enchaine ces derniers mois, puisqu'il y a aussi eu un roman dont je ne vous ai pas encore parlé). Sa plume a vraiment quelque chose de particulier. Un je ne sais quoi qui fait que je plonge toujours direct dans ses histoires avec un bonheur immense. Son Grand Projet (tiens au fait, je sais pas si je l'ai déjà dit, mais c'est le titre de sa saga, pas juste un moyen de la définir) s'étoffe et me plait de plus en plus. J'aime trouver les liens et connexions (on en voit quelqu'unes ici mais ça reste soft et vraiment, vous pouvez lire l'Ombre dans la Pluie sans le moindre problème si vous ne l'avez pas encore lu). L'Ombre prend une belle place dans mon petit palmarès des romans de Rozenn (pas très loin d'Erèbe et Onirophrénie, je pense). 

En conclusion : n'hésitez pas à le lire. Il sort le 30 Aout en trois formats, le classique, l'édition de luxe et la numérique (qui a Oxyde (coeur sur lui, vraiment) sur sa couverture, tandis que les deux papiers ont la couverture avec la corneille)(je précise quand même, on ne sait jamais)


mardi 7 juin 2022

Onirophrénie, Rozenn Illiano

 Avant toute chose, merci à l'autrice pour le service presse. Je n'en demande presque jamais voire, jamais, mais là, j'ai pas pu résister. Il faut dire que déjà, j'adore les romans de Rozenn et qu'Onirophrénie me fait de l'œil depuis très longtemps. Et puis, cela permet, à mon humble niveau, de la faire connaitre un peu plus. Alors, je joins l'utile (la faire connaitre un peu plus) à l'agréable (pouvoir la lire et avoir un nouveau coup de coeur). C'est parti.

Onirophrénie, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : /
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 352

A lire si :
-Vous avez déjà lu Tueurs d'Ange de l'autrice (enfin, c'est pas obligatoire, mais disons que ça vous permettra de un, pas vous le spoiler, deux, mieux comprendre certains points)
- Vous aimez les romans en pleine apocalypse

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur :

Un jour de janvier, une tempête cataclysmique s’abat sur le monde. La lumière descendue du ciel ravage la Terre et lance un funeste compte à rebours, à la fin duquel il ne restera plus rien. Par chance, les marcheurs de rêves l’avaient prédit grâce à leur pouvoir si particulier, et la plupart d’entre eux ont pu se mettre à l’abri.
Comme eux, Lili survit à la catastrophe. Mais pour un temps seulement : son don ne lui obéit plus depuis longtemps. Démunie et tourmentée, elle rencontre alors Fañch, un adolescent jeté à la rue en raison de son homosexualité. Ensemble, ils errent au hasard, à la recherche d’une destination peut-être, d’un but, au gré de leurs failles et de leurs blessures?; des douleurs qui, tour à tour, font avancer ou reculer, paralysent, donnent de l’espoir ou découragent. Qu’espérer, en réalité, quand il n’y a que la fin au bout de la route ?

Mon avis

Onirophrénie : “Syndrome caractérisé par la présence d’un état confusionnel avec cauchemars, impression d’irréalité, désorientation, associé à des troubles sensoriels et à des troubles métaboliques (Méd. Biol. t.3 1972)”.

Comme je le disais, Onirophrénie me faisait de l'œil depuis un moment. Déjà parce qu'il a une couverture de fou, signée, comme toujours par Xavier Collette. C'est une de mes préférées du Grand Projet (avec celle d'Erèbe et d'Hiver et d'Ombres). Ensuite, parce que j'avais beaucoup aimé Tueurs d'Ange (et Oracles aussi, ensuite, je n'ai pas pu finir de lire la série, mais c'est pas grave parce qu'elle va être réécrite cette année) et que le roman en est une sorte de spin-off. Mais surtout, il y a Lili, son pouvoir déréglé et tout le mystère qui l'entoure pour moi. Lili, je sais que c'est l'un des perso préféré de l'autrice, je sais qu'elle est importante et elle m'intrigue. Mais vraiment. Alors, je me suis jetée dans le roman, et je n'en suis ressortie que quelques jours plus tard, avec une sensation étrange, du vide mais pas que. Je ne pourrais pas vraiment vous expliquer, mais effectivement, connexion il y a eu entre Lili et moi, entre Fañch et moi aussi. Et finalement, ça donne que je vais en chier pour donner mon avis. Parce que je m'arrêterais bien à un simple : ceci est un énorme coup de coeur, mais je sens que vous en voulez quand même un peu plus.

Lili se réveille en pleine nuit, le 18 janvier 2016, suite à un rêve où une voix lui crie de faire attention. Juste à temps pour éviter de se faire écraser par les débris du mur de sa résidence. Cette nuit-là, une tempête sans précédent détruit tout. Et pour cause, le 18 janvier 2016 sonne le début de l'apocalypse. L'humanité n'en a plus que pour 600 jours avant que les anges ne la détruise complètement. Or, Lili le sait, ça, car elle est une Marcheuse de Rêves, elle est capable de voyager dans les rêves mais aussi d'y voir passé et futur. Alors qu'elle ne semble pas vraiment savoir ce qu'elle va faire de ces derniers jours, elle va rencontrer Fañch, un ado de dix sept ans. Les deux décident de rejoindre Paris, pour retrouver la mère du gamin et peut-être d'autres marcheurs de rêves. Commencent alors pour eux le voyage qui les mènera au bout de ces 600 jours. 

Comme je le disais, j'ai beaucoup aimé Lili. Lili, elle est pleine de faille : dépressive, absolument pas optimiste, solitaire... C'est un peu le personnage type de Rozenn (elle m'a fait pensé à Ana, mais aussi (vous ne la connaissez pas encore) à Isabelle (dans Inéluctable qui sort en aout)), ceux que j'aime beaucoup chez elle. Elle ne fait que très peu confiance aux autres, elle s'enferme en elle-même, parle peu, encore moins de ses pouvoirs et passe pas mal de temps à se dénigrer, surtout en ce qui concerne son oniromancie. Mais  côté de ça, quand elle finit par accorder sa confiance, elle le fait pleinement, sans rien attendre en retour. Fañch, lui, est un gamin solaire, presque toujours de bonne humeur, optimiste comme pas possible malgré ce qu'il a pu vivre jusqu'à la. Leur duo fonctionne tellement mais tellement bien. J'ai aimé voir leur amitié naitre, grandir. Petit à petit, la relation semble devenir quelque chose de très proche d'une relation de fratrie et c'est juste beau. Parce qu'ils ont leur failles, parce qu'ils font avec, qu'ils se protègent et s'épaulent quoi qu'il arrive. Parce qu'il ait bien question d'amour entre eux, de celui qui pourrait presque tout renversé et surtout qui pourrait bien les aider à guérir, l'un comme l'autre. Onirophrénie, c'est aussi ça comme histoire, plus que celle de la fin du monde annoncée. C'est une histoire d'êtres humain. On le voit très bien avec le duo principal mais pas que. Lili et Fañch vont croiser plusieurs groupes, des personnes qui tentent d'aller de l'avant aux premiers jours de l'apocalypse, encore plein d'espoir quant à la suite, des fanatiques religieux doublés de militaires qui n'en ont que le nom, des personnages qui vont chercher à les aider, d'autres à les détruire à cause des pouvoirs de Lili. On finit par retrouver tout le microcosme qu'on attend dans le genre apocalypse/postapo mais avec la sensibilité de son autrice. Ainsi, on s'attache à beaucoup de monde, alors même que l'on se doute que leur futur va s'éteindre très rapidement, d'une manière ou d'une autre. 

D'ailleurs, cette sensibilité, on la ressent beaucoup dans les divers évènements. Rozenn ne s'attarde jamais sur l'action elle-même mais plus sur ses conséquences. Le plus intéressant, reste la psyché des personnes, ceux qu'ils ressentent. Onirophréhie est un texte à la première personne, nous entrons directement dans les doutes de Lili. Personnellement, j'adore ça, quand on entre vraiment dans la tête du personnage. Après, ça peut paraitre des fois répétitifs (Lili peut parfois tourner en boucle sur certaines choses) et lents pour des lecteurs qui n'ont pas l'habitude. Lili et Fañch vivent pourtant beaucoup de péripétie et le roman est loin d'être lent ou sans "action" (dans le sens truc qui fout l'adrénaline parce qu'il faut courir). Alors, oui, on voit très peu les Anges (qui restent les ennemis) et quand ça arrive, ça ne dure pas des plombes. Non, comme dans Tueurs d'anges, d'ailleurs, la violence n'est pas forcément spectaculaire ou fantastique. Elle est bien plus humaine. Elle se cristallise dans le beau-père de Fañch qui l'a foutu à la rue parce que le garçon est homosexuel, dans les militaires qui vont s'en prendre à lui pour les mêmes raisons, dans la dépression de Lili et sa propre manière de se voir durant des années, 

Enfin, j'ai adoré pouvoir relier le roman à d'autres. C'est quelque chose que je n'aurais pas pu faire il y a quelques années, à la sortie du roman, parce que je n'aurais pas eu le bagage pour. Mais franchement, c'est toujours génial de voir les liens. Alors, forcément, il y a ceux avec Tueurs d'Anges et Town, puisque le roman en est un spin-off (mais franchement, j'aime pas le mot, pour moi, Onirophrénie est bien plus que ça) mais il y a aussi des liens avec d'autres romans, dont d'Hiver et d'Ombres (et j'ai eu une réponse à une de mes questions sur la fin du roman, ce qui du coup, me convient parfaitement. De même, j'ai eu un éclairage différent sur un personnage de Town que je n'avais pas du tout imaginer comme un marcheur de rêve du passé (et ça change un peu tout ce que j'ai pu croire sur lui en fait, ce qui en soit est génial, mais me déroute un peu).

Au final, c'est donc un gros coup de coeur. Pour Lili et Fañch que j'ai hâte de retrouver (watch me lire les nouvelles sur Lili dispo sur le site de Rozenn), pour ce moyen-là de tenter de vivre jusqu'à la fin. Et comme il faut en finir avec cet article, je n'aurais plus qu'une dernière chose à dire, la même qu'à chaque fois, lisez Rozenn Illiano.

vendredi 6 mai 2022

Illuminae, série complète, Amie Kaufman & Jay Kristoff

 J'ai lu la série complètement en un gros weekend. Du coup, je me suis dit que ça sera quand même bête de faire trois avis différent surtout que, si j'y réfléchis bien, je serais quand même pas mal répétitive. Alors, c'est parti pour un avis global !

Illuminae, série complète, Amie Kaufman & Jay Kristoff

Editeur : Casterman
Collection :
Année de parution ; entre 2016 et 2018
Titre en VO : The Illuminae Files
année de parution en VO : entre 2015 et 2018
Nombre de pages : 607 pour le 1, 670 pour le 2 et 631 pour le 3

A lire si : 
- Vous voulez de la SF young-adult
- Vous voulez d'un format qui sort un peu de l'ordinaire

A ne pas lire si :

Présentation de l'éditeur 

(je ne mets que celle du premier tome par contre)
Ce matin de 2575, lorsque Kady quitte Ezra, elle croit avoir vécu le pire moment de sa vie. L’après-midi, sa planète est attaquée par une entreprise interstellaire sans foi ni loi — BeiTech. Obligée de fuir, Kady embarque sur le vaisseau Hypatia, Ezra sur l’Alexander. Très vite, Kady soupçonne les autorités de leur cacher la vérité. Avec l’aide d’Ezra, elle pirate le réseau informatique de leur flotte, accédant ainsi à des données confidentielles qui mettent en cause leur propre état-major. Alors qu’ils sont toujours traqués par BeiTech, l’Intelligence Artificielle censée les protéger se met à agir d’une façon étrange...

Mon avis

Le mois dernier, j'ai eu une sorte de panne de lecture. J'ai enchainé des livres plutôt gros et pas toujours aussi passionnant que je l'aurais voulu (coucou Braises de Guerre). A chaque fois que je regardais ma PAL, je ne voyais rien qui pourrait me sortir de là. J'ai beaucoup trop de pavés à lire en fait. C'est donc pour ça que je suis allée à la médiathèque et que j'ai pris... un autre pavé : le premier tome d'Illuminae. Oui, on ne se refait pas. Mais c'est du Young Adult et ça se lit vite. Peut-être un peu trop. Une journée, c'était plié. J'ai râlé et comme j'étais en vacances, j'ai pu aller le lendemain me prendre le deux et le trois, que j'ai donc lu dans la foulée. Je peux vous dire que ça faisait longtemps que j'avais pas enchainé trois romans sur trois jours. Bref, je pense que vous l'avez compris, j'ai beaucoup aimé.

Il faut dire qu'Illuminae a un truc pour lui qui  ne pouvait que me plaire : son format. Si ça s'appelle Illuminae Files en VO, c'est pas pour rien. On commence le livre par une sorte d'interview des deux protagonistes principaux. C'est ainsi que l'on apprend que le jour à Kady a plaqué Ezra, leur colonie a été attaqué et détruite. Plusieurs mois plus tard, une mystérieuse société, Illuminae, a compilé plusieurs documents, des interviews, des retranscription de caméra, des conversations numérique etc... afin de mettre toute la lumière sur cette histoire. C'est cela que nous allons lire. J'ai adoré l'idée, surtout que jusqu'à maintenant, je ne crois pas être déjà tombé sur ce genre de compilation sur trois volumes entier. J'avoue qu'en ouvrant le second tome, je me suis demandée si j'allais toujours autant apprécié cette manière de présenter les évènements. La réponse est oui. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j'ai même pris plaisir à découvrir de nouvelles pages, comme le journal d'Hanna dans le second tome (mais ma préférence reste aux pages des attaques spatiales vu par AIDAN)(J'aime tellement AIDAN en fait).

Ensuite, il y a eu les personnages. Enfin, pas tous. Hanna, par exemple, l'héroïne du second tome, m'a beaucoup moins plus que Kady ou Asha (celle du troisième). Elle est trop parfaite pour moi, je crois. Pas un mauvais personnage d'ailleurs, juste qu'elle est trop forte, trop intelligente, trop tout. Les six personnages principaux (un couple par livre) ne sont pas des superhéros, ce sont des ados qui n'ont rien demandé à la base et qui font tout pour survivre. Ils utilisent chacun leurs compétences et leur expérience de la vie (bon, ça reste des ados, elle est pas non plus super développée). Surtout, je les ai tous trouvé très touchant dans leurs manières de faire. Et puis, il y a AIDAN. AIDAN, c'est l'intelligence artificielle de l'Alexander, l'un des deux vaisseaux à fuir la colonie. Dans le tome un, il est aussi l'antagoniste. J'ai toujours un petit faible pour les IA dans les romans de SF qui en ont. Il y a quelque chose de génial avec ces personnages. Ici, AIDAN commence à ressentir des sentiments, il devient petit à petit humain et j'adore son évolution. C'est un perso totalement ambigu et franchement bien foutu. 

Et puis, il y a l'histoire. Attention, je vais spoiler, si vous ne voulez pas savoir, merci de passer cette section là.  Le premier tome nous entraine à la suite de Kady et Ezra, l'une sur l'Hypatia, l'autre sur l'Alexander. Les deux vaisseaux fuient en direction d'Heimdall, la station de saut qui permettra de sauver les rescapées de l'attaque de la colonie. Ils ont à leur suite un vaisseau ennemi et à leur bord, une IA qui pète légèrement un câble. Forcément, le voyage n'est pas de tout repos. Surtout quand, dans le tome deux, on suit Hanna, fille du capitaine de l'Heimdall et Nik, neveu d'un chef de la mafia, alors que la station de saut est attaquée afin d'empêcher que le monde sache ce qu'il s'est passé dans le un (une intrigue intéressante sur les trous noirs et les univers possibles y est d'ailleurs mise en place). Enfin, suite à la disparition d'Heimdall, les survivants du tome un et ceux du second repartent vers Kerenza, espérant y trouver un vaisseau permettant les sauts. On suit alors en parallèle ce qu'il se passe côté Kady, Ezra, Hanna et Nik mais aussi la vie sur une Kerenza envahie avec Asha et Rhys (avec donc une partie résistance plutôt sympathique) fin du spoiler.

Au final, donc, j'ai adoré. Mais vraiment. Je crois que j'ai pas eu de coup de cœur pour ce genre de trilogie depuis Hunger Games. D'ailleurs, je n'avais pas lu aussi vite une trilogie Young Adult depuis Hunger Games (que j'ai très envie de relire d'ailleurs). C'était original dans la forme, avec une histoire vraiment prenante et des personnages supers. Bref, à lire, vraiment.

vendredi 8 avril 2022

Apprendre, si par bonheur, Becky Chambers

 Ca fait un moment que ce petit roman/novela traine dans ma PAL. Je cherchais le bon moment pour le sortir et voilà qui est fait. Bon, par contre, j'ai lu le livre il y a une semaine et je n'ai pas eu le temps de venir mettre mon avis ici. Je m'excuse par avancer s'il est un peu laconique.

Apprendre, si par bonheur, Becky Chambers

Editeur : L'Atalante
Collection : La dentelle du cygne
Année de parution : 2020
Titre en VO : To Be Taught, If Fortunate
Année de parution en VO : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez un format court
- Vous voulez quelque chose de doux
- Vous aimez suivre des scientifiques

A ne pas lire si :
- Vous voulez des affrontements

Présentation de l'éditeur

Quatre personnes, quatre planètes : un groupe d’astronautes part en mission pour explorer des planètes susceptibles d’abriter la vie.
Hommes et femmes, trans, asexuels, fragiles, déterminés, ouverts et humains, ils représentent la Terre dans sa complexité.
Au fil des ans et des atterrissages, ils découvrent des animaux étranges, de « simples » bactéries, et les dilemmes éthiques de l’explorateur bienveillant mais forcément intrusif.
Observer, c’est influencer. Exister, c’est agir.
Il faut savoir jusqu’où aller trop loin ; pour rencontrer l’Autre, il faut le mettre en danger.

Mon avis

Je ne le dirais jamais assez, je ne lis pas assez de science-fiction et, surtout, pas assez de SF positive. J'ai tendance à me tourner vers les oeuvres plus "négatives" de la SF, celles où l'humanité a pris cher, où la Terre a ou va disparaitre, où l'espoir n'est pas ultra présent de base et où il faut survivre face à l'adversité quoiqu'il se passe. Il est vrai qu'elles sont plus faciles à trouver, les auteurs ont été de grands pessimistes quant à l'avenir de notre planète (et ils n'ont pas eu totalement tord si on en croit les rapports de plus en plus alarmants du GIEC par exemple). Or, parfois, lire quelque chose de foncièrement positif, ça fait un bien fou. C'est le cas d'Apprendre, si par bonheur.

Nous découvrons le journal de bord d'Ariadne, technicienne pour la mission Lawki 6. Elle et ses trois compagnons ont été envoyé pour explorer un groupe de planète susceptibles d'accueillir la vie. Ce n'est pas leur première mission ensemble, ils se connaissent tous très bien et ils comptent bien remplir leur mission avec toute la rigueur scientifique dont ils sont capables et en étant le moins intrusifs possible pour les populations et écosystème qu'ils vont rencontrer.

Je dois avouer qu'au début, je me suis quand même demander comment Becky Chambers allait réussir à ne pas rendre ce journal de bord monotone. C'est vrai, quatre personnages, tout aussi sympathique les uns que les autres et qui vivent en bonne harmonie depuis ce qui semble être plusieurs missions, quatre planètes à explorer qui potentiellement pourraient nous valoir les mêmes gestes de la part de nos explorateurs… Ca aurait pu être ennuyeux. Ca ne l'est pas. Mais alors pas du tout. 

Déjà parce que les personnages sont complexes, comme peut l'être l'humanité. Leurs relations le sont tout autant. Amis, amants, collègues, ils sont tout ça à la fois. Leur petite communauté fonctionne sur un respect mutuel de l'autre, comme une vraie famille. J'ai aimé suivre leur interaction, que se soit lorsqu'ils sont tous en train de cogiter sur ce qu'ils ont découvert ou dans des moments plus intimes comme par exemple lorsqu'ils se réveillent suite au voyage. D'ailleurs, j'aime beaucoup les réveils, où Ariadne explique les modifications auxquelles ils ont droit, pourquoi et à quoi ça peut lui faire penser.  C'est un aspect que j'aime beaucoup, cette sorte de nostalgie bienveillante qu'Ariadne porte à ses expériences d'enfants et à la Terre. 

Ensuite, il y a les explorations. Chaque planètes est différente de la précédente. On y découvre des espèces quasi comme les nôtres ou pas du tout. J'ai aimé lire l'enthousiasme de l'équipage face à leur découverte. J'ai aussi apprécié toutes les considérations éthiques par rapport à leur présence et à ce qu'ils peuvent ou doivent faire aussi bien pour leur sécurité que pour celles des écosystème qui les entoure. Mais surtout, il y a quelques choses de particulièrement positif dans la manière dont les explorations sont menées. L'équipe est toujours enthousiaste, toujours ravie (enfin presque) de pouvoir faire leur métier. Y a un truc de génial à les suivre là-dedans mais vraiment.

Pour finir, ce fut donc un coup de cœur bienvenu. J'ai adoré, vraiment. C'était doux, poétique aussi, très humain. C'est le genre de roman que tu refermes avec un certain espoir, une impression que tout n'est pas perdu. Bref, lisez-le, c'est bien.

lundi 7 mars 2022

Ceux qui restent, Sophie Castillo

 J'ai découvert Sophia Castillo avec sa trilogie de novella sur Wattpad (à savoir, sur le bitume, sous la cendre et tant que nous sommes vivants)(je n'arrive pas à me rappeler si j'ai écrits leur avis ici et surtout je ne trouve pas)(ce qui voudrait dire que je ne l'ai pas fait alors que je suis presque sûre que oui et ça m'énerve un peu). Elle a publié il y a peu Ceux qui restent qui n'est pas resté très longtemps ni dans ma Wishlist ni même dans ma PAL.

Ceux qui restent, Sophie Castillo

Editeur : Sophie Castillo
Collection : /
Année de parution : 2021
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les ambiances pesantes
- Vous voulez une protagoniste qui n'a rien de badass

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas les récits à la première personne
-Vous n'aimez pas les histoires de fantômes
- Vous possédez un ciré jaune 

Présentation de l'éditeur  

Et si le plus grand danger venait de l’intérieur ?
Après un road-trip à travers les États-Unis, Noah et Ava Seydi sont sur le point de regagner la France.
Mais quelques heures avant le départ prévu de La Nouvelle-Orléans, de violentes intempéries clouent soudain tous les avions au sol et les poussent à changer leurs plans.
Les jumeaux se rabattent alors sur le seul logement encore disponible en cette période d’Halloween : une vieille maison isolée qui fait froid dans le dos.
Ils n’ont pas le choix et font contre mauvaise fortune bon cœur.
IIs vont vite s’apercevoir qu’ils n’en sont pas les seuls locataires.

Mon avis

Sophie Castillo et moi avons quelques points commun : nous habitons dans le sud (à une cinquantaine de kilomètres environ d'ailleurs), nous aimons la SFFF et en écrivons (même si je suis plus branchée fantasy pour ma part) et puis sûrement bien d'autres je suppose (vu les références qu'on trouve dans le roman, je n'en doute même pas). Ava, sa protagoniste et moi, avons aussi des points communs dont un très gros : les troubles de l'anxiété généralisée. Alors forcément, il risquait d'y avoir une connexion entre le roman et moi. On ajoute à ça qu'il se passe en Louisiane, état qui me fait rêver depuis des années, qu'on a un huis-clos qui s'annonce passionnant et je me suis rapidement embarquée à la suite d'Ava et de son frère jumeau, Noah.

Nous les découvrons alors qu'ils doivent rentrer en France suite à un voyage à la Nouvelle-Orléans. Mais Gordon, un imposant cyclone va perturber leur plan. Obligés de trouver un abri, ils vont se retrouver dans une vieille maison coloniale, isolée de tout. Mais ce qui aurait pu être l'abri parfait pour se protéger de Gordon va devenir un véritable cauchemar... 

La première chose qui m'a marqué, forcément, c'est Ava. Déjà parce qu'elle est la narratrice et que ce sont ses mots que nous allons suivre. Ensuite, parce que dès le départ, je me suis reconnue en elle. Comme je le disais, nous avons quelques points communs elle et moi. Ses réactions, ce sont clairement les mêmes que les miennes à deux trois choses prêt. Ava a peur, pour beaucoup de chose. L'angoisse est toujours là, quoiqu'on fasse. Le moindre petit incident va la perturber. La foule ? idem. Alors imaginez-vous dès le début du roman dans un aéroport où l'on parle une langue que vous ne comprenez pas avec des gens qui commencent à s'exciter autour de vous. Perso, j'ai même trouvé Ava ultra courageuse là. Moi, à sa place, je serais déjà en train de faire une crise (mais il faut ajouter que je suis claustro et agoraphobe). Ce que j'ai apprécié, outre le fait qu'on se ressemble donc, c'est que rarement un auteur va mettre ce genre de personnage en avant comme ça. Je ne dis pas que ça n'existe pas, mais bien que je suis rarement tombée dessus. Ca peut d'ailleurs se comprendre, on peut vite tomber dans le perso super chiant qui se plaint et pleurniche tout le temps. Ici, Sophie Castillo évite cet écueil avec une Ava très anxieuse mais qui tente d'aller de l'avant. Elle est aussi épaulé par son frère jumeau, Noah. Bien moins angoissé qu'elle, plus pragmatique aussi, il sert de contrepoids par rapport à sa soeur. Il est la partie "normale" du duo, celui sur qui l'on peut se reposer. Noah, c'est le pilier d'Ava, celui qui sait comment la calmer, qui est toujours là.

Et autant dire qu'elle va en avoir besoin de son frère, notre Ava. Parce que la maison où ils se sont réfugiés est clairement angoissante. L'ambiance que met en place l'autrice petit à petit est prenante. Oh, vous n'allez pas avoir peur de suite, ne vous inquiétez pas. Mais tandis que Gordon fait son petit bout de chemin, vous allez sentir l'angoisse monter. Vous voyez un peu les romans de Stephen King, comme Sac d'os (qui fait une apparition d'ailleurs) ou Salem ou même Shining ? Ben voilà, Ceux qui restent, c'est un peu la même chose. Ca monte petit à petit sans jamais être gore ou complétement horrifique (même si ça arrive pour l'horreur). La maison joue un rôle important là-dedans (et elle existe en vrai)(et en moins hantée aussi), elle est elle-même un personnage de l'histoire, au même titre que les jumeaux et que les autres. J'apprécie beaucoup beaucoup quand les lieux ne sont pas juste là pour faire décoration et ici, dans ce huis-clos si oppressant, je suis ravie que ce soit le cas.

Mais il y a aussi autre chose qui m'a beaucoup marqué. Ceux qui restent ne raconte pas que cette histoire de maison hantée. C'est aussi une histoire de deuil. Là, ça devient compliqué d'en parler sans spoiler par contre. Comme son titre l'indique clairement, ceux qui restent parle, ben, de ce qui sont toujours là après un drame. Ca raconte comment on peut passer cette épreuve-là, de la difficulté de le faire. Ca raconte aussi la culpabilité que l'on peut éprouver et comment on finit parfois par s'y enfermer. Alors, oui, j'en ai déjà un peu trop dit mais c'est vraiment l'un des axes qui m'a profondément touché dans ce roman.

Je crois qu'on va pouvoir arrêter là pour l'article (mais j'ai pas parlé du ciré jaune, ni des références qui m'ont fait rire (la mite en pull over)). J'ai peur de trop en dire et de gâcher le plaisir à la lecture (et franchement, la fin est juste wahoo, j'ai rien vu venir alors que d'habitude, je vois ce genre de chose à vingt lieux). Ce fut un vrai coup de coeur, pour Ava, pour Noah, pour l'univers et tout le reste. J'espère pouvoir revenir dans l'univers de Sophie Castillo rapidement (et il y a de quoi faire sur Wattpad ou sur son site). 

Un dernier mot : lisez Ceux qui restent. Vous allez voir, c'est bien.

mardi 15 février 2022

l'Hiver de la Sorcière, Winternight, tome 3, Katherine Arden

 Je n'ai pas pu tenir plus longtemps. Je m'étais dis que je lirais le troisième tome de Winternight à la fin de l'hiver, juste pour faire durer la saison un peu plus. Et puis, non, je ne peux pas. J'ai trop aimé les premiers tomes pour atteindre. 

l'Hiver de la Sorcière, Winternight, tome 3, Katherine Arden

Editeur : Folio SF
Collection : .
Année de parution : 2021
Titre en VO : Winternight, book 3: The Winter of the Witch 
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 576

A lire si 
- Vous aimez les contes russes
- Vous aimez l'hiver

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à un conte sauce disney
- Vous n'aimez pas l'hiver

Présentation de l'éditeur : 

Moscou se relève difficilement d’un terrible incendie. Le grand-prince est fou de rage et les habitants exigent des explications. Ils cherchent, surtout, quelqu’un sur qui rejeter la faute. Vassia, avec ses étranges pouvoirs, fait une coupable idéale. Parviendra-t-elle à échapper à la fureur populaire, aiguillonnée par père Konstantin? Saura-t-elle prévenir les conflits qui s’annoncent? Arrivera-t-elle à réconcilier le monde des humains et celui des créatures magiques? Les défis qui attendent la jeune fille sont nombreux, d’autant qu’une autre menace, bien plus inquiétante, se profile aux frontières de la Rus’.

Mon avis

Comme je le disais, j'ai adoré les deux premiers tomes de Winternight. C'est une série qui me parle beaucoup, autant pour l'hiver que pour les esprits. Du coup, je me suis replongée dans l'histoire de Vassia le cœur léger et le sourire aux lèvres. Sourire qui a vite disparu au vu des premiers chapitres. Ne vous inquiétez pas, j'aime toujours autant, c'est surtout que les dits premiers chapitres sont assez durs. On se trouve pile poils après la fin de La fille dans la Tour. Moscou a été incendié, les tatars sont en fuites et Vassia, blessée, a retrouvé Olga dans le terem. Malheureusement, rien n'est fini. Mené par le père Konstantin, la foule veut sa mort. Après certains évènements dont je ne parlerais pas pour ne pas trop spoiler (sans déconner, c'est compliqué), elle est finalement sauvé par l'Ours, envoyé par Morozko. Mais ce geste a des conséquences. Libre, l'Ours va semer le chaos en s'alliant (si on peut appeler ça une alliance) à Konstantin. Pendant ce temps, Vassia va découvrir qui elle est...

Katherine Arden fait fort avec ce dernier tome. Mais vraiment. Le début est prenant, absolument terrible et plein de rebondissement. Je n'ai pas réussi à lâcher le livre pendant plus de trois cent pages et encore, c'est bien parce que je tombais de sommeil. On trouve dans cette première moitié tout ce qui a fait le charme du premier tome, l'Ours et le Rossignol. Une fois que Vassia se trouve dans le domaine de la Minuit, pas celui du Lac, c'est la magie du conte de fée qui prend vie sous nos yeux. Surtout, nous voici enfin de celle que je trouvais peut-être un peu trop absente, la Baba Yaga. J'attendais son arrivée avec grande impatience, persuadée qu'elle serait là, après tout Vassia porte le nom d'une des héroïnes de conte qui la rencontre. Elle n'a pas forcément un grand rôle (du moins dans le tome, pour l'histoire, c'est encore autre chose) et je suis déçue que la maison n'est pas de pates de poulet mais elle est bien là. Outre l'apparition de la Baba Yaga, c'est toute la partie "féérique" que j'ai aimé la-dedans. Surtout, elle offre un petit peu de répit à notre héroine. Parce que ça ne dure pas. La seconde partie nous ramène à quelque chose de plus terre à terre, l'invasion Tatare. Le roman rejoint alors l'Histoire. La touche féérique et conte est toujours là mais c'est surtout sur l'humain que se penche alors l'autrice.

Vassia, dans ce tome et plus que jamais doit trouver sa place. Elle se voit en réconciliatrice forcée entre païens et chrétiens, troisième entité entre Morozko (qu'on ne voit que trop peu) et son frère, Medved. Elle est toujours au milieu et cette situation ne lui plait guère. Surtout elle est si attachée à la Rus' que ses choix ne sont pas toujours bons. Elle parle souvent avec son cœur et parfois, ça lui joue des tours. Mais elle apprend de ses erreurs et tente, quoiqu'il se passe, de sauver la Rus', que se soit d'abord de l'Ours, puis des Tatars. A ses côtés, on trouve toujours un Sacha prêt à tout pour ses sœurs et son pays. Lui aussi est souvent tiraillé entre Vassia et Dimitri. Je l'ai trouvé tellement bon dans ce tome, il casse enfin cette impression de "saint" que j'avais de lui. Pour continuer dans la famille, je regrette un peu que l'on laisse finalement de côté Olga et Maria qui étaient pourtant si prometteuses (elles ont pourtant des rôles essentiels, mais elles n'apparaissent que peu). Un personnage que j'ai été ravie de vraiment découvrir, c'est Medved, l'Ours. Il a un rôle des plus importants et j'ai adoré qu'il ne soit pas maléfique, que, comme son frère, il soit tout en nuance. D'ailleurs, tous les personnages sont nuancés à merveille. Ni trop gentils, ni trop méchant, avec des motivations que l'on peut comprendre (ou pas) de chaque côté. 

Au final, j'ai été très triste en lisant le début du roman et puis à nouveau en lisant la fin. La série est tellement bien. Cette trilogie est à découvrir, surtout si vous aimez l'hiver, le froid, les vieilles légendes et les contes toujours joyeux. J'ai vraiment tout aimé dedans, l'ambiance, les personnages, la magie. C'est tellement beau et poétique à lire. Bref, un vrai coup de coeur.

lundi 3 janvier 2022

The true life of the fabulous Killjoys : California, Gerard Way, Shaun Simon, Becky Cloonan

Avant toute chose, bonne année à vous et tous mes voeux.
Cette année, on attaque la dixième année d'existence du blog (purée, déjà) et j'avoue en être très très fière (et contente). J'aurais pas cru tenir aussi longtemps. Mais je pense qu'on en reparlera en février (sauf si j'oublie d'ici là, ce qui est fort possible). 
En attendant, passons déjà dans le vif du sujet (vous savez que ça fait un moment que je ne fais plus d'article bilan par ici) et parlons donc de ce comic juste génial qu'est the True life of the fabulous Killjoys et de l'univers qui va avec (attention, je ne vais pas du tout être objective, pour pas changer).

The true life of the fabulous Killjoys : California, Gerard Way, Shaun Simon, Becky Cloonan

Editeur : Dark Horse
Collection : 
Année de parution : 2020 
Nombre de pages : 232

A lire si : 
- Vous aimez l'album Danger Days de My Chemical Romance
- Vous voulez un comic punk et dystopique

A ne pas lire si :
-

Présentation de l'éditeur : 

Years ago, the Killjoys fought against the tyrannical megacorporation Better Living Industries, costing them their lives, save for one--the mysterious Girl. Today, the followers of the original Killjoys languish in the Desert while BLI systematically strips citizens of their individuality. As the fight for freedom fades, it's left to the Girl to take up the mantle and bring down the fearsome BLI!

Mon avis

Parler de ce comic sans parler de Danger Days : The true lives of the fabulous killjoys de My Chemical Romance est quasi impossible, même si en vrai, ça peut le faire. Mais les deux sont tellement liés l'un à l'autre que franchement, ne pas en parler serait tellement dommage. J'ai connu l'existence du comic grace à l'album et aux clips. J'ai tellement aimé le visuel et l'histoire que raconte cet album que je voulais savoir s'il y a avait plus. Et effectivement, plus, il y a. Il y a d'abord ce comic-ci, comportant 6 chapitres et se passant après Danger Days, et un autre, National Anthem, se passant bien avant (que j'ai prévu de m'acheter dans l'année si tout va bien, probablement à mon anniversaire). 


Gerard Way et Shaun Simon ont imaginé the Killjoys voilà déjà pas mal d'année, vers 2008 environ. Il faudra attendre 2010 et le clip de Na Na Na (Na Na Na Na Na Na Na Na) pour en avoir un premier visuel, viendra ensuite celui de Sing. L'album et les clips nous racontent une partie de l'histoire des Fabulous Four et de the Girl, la fillette qui se trouve sous leur protection. A la fin du clip de Sing, nous assistons à la fin des Killjoys et à la fuite de the Girl. A cet instant là, nous connaissons finalement peu l'univers. On a une entreprise, BLI, qui a prit le contrôle de Battery City et qui force les habitants à l'obéissance, des draculoids (les personnages en blanc avec un masque de vampire) qui font régner la loi et les Killjoys qui se battent contre tout ça. 

Le comic se passe plusieurs années plus tard, probablement une dizaine je dirais. On retrouve the Girl vivant seule avec un chat noir dans le désert. Elle va rencontrer les Ultra V's, une bande de jeune gens voulant se montrer à la hauteur de leurs illustres ainés, les Fabulous Four. Menés par Val Velocity, ces nouveaux Killjoys accueillent la jeune fille et partent à l'assaut de Battery City, espérant réussir à contrer BLI. En parallèle, nous suivons Blue et Red, deux porno-droid vivant dans Bat City. Blue tente le tout pour le tout pour trouver un remède pour Red. N'y arrivant pas (merci l'administration pourrie), les deux vont faire en sorte de contrôler leur destinée. 


Bon là, forcément, je résume à mort. Parce qu'il se passe beaucoup de chose dans ces six chapitres, et ça, que ce soit côté the Girl ou côté Blue. Les deux permettent de vraiment découvrir tout l'univers Killjoys. Avec la première, on plonge réellement du côté des Killjoys, ces bandes de jeunes qui s'opposent à BLI et qui vivent dans le désert. On découvre des personnages sortant à peine de l'adolescence, en complète révolte et luttant aussi bien à grand coup de ray gun qu'en écoutant de la musique interdite et en faisant la fête. Le côté punk est totalement assumé et fait un bien fou dans l'univers très froid de la ville. Une ville que l'on découvre donc avec Blue et Red. Là-bas, règne en mettre BLI, entreprise qui veut donner aux gens la meilleure vie possible, sans stress, sans problème... Mais pour cela, elle bannit tout ce qui est sentiment, musiques ou couleurs. Tout est régit par BLI et si quelqu'un se rebelle, gare à lui. Les deux porno-droid vont fuir la ville, ou du moins essayer, afin de pouvoir contrôler leur vie et plus vraisemblablement leur mort. Finalement, que se soit d'un côté ou d'un autre, on se retrouve avec plus ou moins les mêmes thèmes, la liberté, sa recherche, le combat contre un régime oppressif mais aussi ce que le passé nous apporte et comment s'en servir sans toutefois faire les mêmes erreurs. 

Forcément, les personnages font beaucoup dans le comic. Les auteurs ont décidé de ne pas se cantonner à la fille sans nom qui doit/peut sauver le monde ou aux deux droides. Non. Ils mettent en avant un Val Velocity dont la paranoia va croissante et va le pousser à faire quelque chose d'inexcusable, Vamos et Vaya (que j'imagine jumeaux mais en fait, on n'en sait rien) qui sont tous les deux les deux non-binaires, un couple lesbien (Red et Blue), un autre homosexuel, un personnage en fauteuil roulant (dr Death Defying) etc... On avait déjà un aperçu de cette diversité dans les clips (le personne de Party Poison, incarné par Way, est non binaire, on voit Death Defying etc...).  Cette représentation des minorités fait tout autant parti du récit que le reste (encore plus pour Korse, l'antagoniste des Fabulous Four que l'on va aussi suivre ici). Rien n'est fait au hasard, et surtout pas les personnages.

Le tout est mis en valeur par le travail de Becky Cloonan. Elle s'occupe du dessin et de la colo ici et c'est juste magnifique. Je suis vraiment fan de son boulot. Elle arrive à mettre en valeur tout l'univers créé par Simon et Way. Je peux passer des heures à regarder ses cases (et à m'en inspirer pour dessiner aussi parfois). D'ailleurs, toute cette édition est superbe. Entre le rose bien flash à l'intérieur, les entêtes de chapitres barrés par des phrases cultes du comic etc... C'est vraiment un objet qui me met de bonne humour (et malgré sa couverture quelque peu morbide quand même). De plus, j'ai (forcément diront certain) prit l'édition augmenté de croquis, explication et couvertures alternatives (on en retrouve par exemple de Gabriel Bà, le compère de Way pour Umbrella Academy). J'adore ce genre de bonus.

Au final, j'ai beaucoup beaucoup aimé (mais je pense que vous l'avez compris). Je suis clairement totalement fan de l'univers et j'adorerai le voir en film ou en série (ça donnerait un truc génial, à la fois punk, kitch et SF, je l'imagine de là, à l'image des clips). C'est une histoire qui se laisse vraiment lire, prenante, pleine de rebondissements et vraiment géniale (non je ne suis pas objective). C'est une oeuvre qui me donne envie de vous dire "Punk's not dead !"




mercredi 15 décembre 2021

Sorcery of Thorns, Margaret Rogerson

 Voilà un bon moment que j'avais envie de lire ce roman. Avec son arrivée dans une édition grimoire trop belle, je me tâtais encore plus pour l'acheter. Eh puis, finalement, je l'ai trouvé à la médiathèque. Je me suis dis que ça serait quand même pas mal de l'emprunter avant de me décider à l'acheter (spoiler : je vais donc plus que probablement l'ajouter à ma bibliothèque)

Sorcery of Thorns, Margaret Rogerson

Editeur : Bragelonne
Collection : Big Bang
Année de parution : 2020
Titre en VO : Sorcery of Thorns
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 570

A lire si 
- Vous aimez la magie

A ne pas lire si :
-

Présentation de l'éditeur : 

Tous les sorciers sont maléfiques. Elisabeth, élevée au milieu des dangereux grimoires magiques d'une des Grandes Bibliothèques d'Austermeer, le sait depuis son plus jeune âge. D'ailleurs, peu de temps après le passage à la bibliothèque du sorcier Nathaniel Thorn, un des ouvrages se transforme en monstre de cuir et d'encre, semant mort et destruction. Et c'est Elisabeth qui se retrouve accusée de l'avoir libéré. Forcée de comparaître devant la justice à la capitale, elle se retrouve prise au cœur d'une conspiration vieille de plusieurs siècles.
Bien malgré elle, elle n'a d'autre choix que de se tourner vers son ennemi Nathaniel, et son mystérieux serviteur, Silas.
Car ce ne sont pas seulement les Grandes Bibliothèques qui sont en danger, mais le monde entier... et face à ce terrible complot, Elisabeth va devoir remettre en question tout ce qu'elle croyait jusqu'ici, y compris sur elle-même.

Mon avis

Je ne me souviens plus de ce qui m'a attiré en premier sur ce livre. La couverture ? Les Grandes Bibliothèques ? Le fait de le voir partout à un moment donné ? Il n'empêche que je voulais le lire, influencée par une tonne d'avis positif et de belles images. Il était d'ailleurs dans ma wishlist numérique, en VO. Tomber dessus à la médiathèque était donc une aubaine. J'allais pouvoir découvrir Elisabeth.

Elisabeth est une jeune orpheline de seize ans qui a grandit dans la Grande Bibliothèque d'Austermeer. Depuis enfant, on lui a appris que la sorcellerie était maléfique et qu'il fallait à tout prix l'éviter. Elle s'apprête à devenir gardienne, seul rempart entre les maléfices des grimoires et l'humanité. Mais son destin va être totalement chamboulé. L'un des ouvrages retenu dans la bibliothèque se transforme en monstre et sème la mort et la destruction jusqu'à ce qu'elle l'arrête. Malheureusement, elle va être accusé de sa libération et conduite à Pont-l'Airan pour y être jugée. Là-bas, elle va découvrir une conspiration contre le royaume et les Grandes Bibliothèques. Aidée par le sorcier Nathaniel et le démon de celui-ci, Silas, elle va tout faire pour sauver le monde.

Commençons par le commencement, à savoir l'univers du roman. Margaret Rogerson a créé un monde où la sorcellerie existe mais est fortement contrainte. Les sorciers n'ont plus le droit de garder les grimoires jugés dangereux, ni certains objet l'étant tout autant. Leur influence sur le monde est pourtant bien présente et les familles de sorciers font partis de la noblesse et des décisionnaires. Mais si les grimoires ont été interdit, ils n'ont pas été détruit pour autant, car ils peuvent toujours servir. Pour contrer l'influence néfaste des vieux grimoires, les Grandes Bibliothèques et leurs gardiens ont été mis en place voilà plusieurs siècles. Là-bas, on apprend aux orphelins qui deviendront un jour gardien que la sorcellerie et les sorciers sont mauvais, et cela même s'ils doivent collaborer avec eux. Ce sont donc deux mondes bien différents qui cohabitent et qui le font en presque parfaite harmonie. J'ai beaucoup aimé le fait qu'Elisabeth, du coup, découvre en même temps que nous ce qu'il se passe hors des Grandes Bibliothèques. C'est d'un coup tout un univers bien différent de celui des vieux grimoires qui lui saute aux yeux et qui l'émerveille autant qu'il la terrifie. De même, j'ai aimé la véritable impression de chez soi qu'on ressent lorsqu'elle se trouve dans une des Bibliothèques, que se soit celle d'Austermeer, de Pont-l'Airan ou même la salle de travail de Nathaniel rempli de bouquin. 

Elisabeth est une héroïne que j'ai beaucoup apprécié. Forcément, son amour pour les livres n'y est pas pour rien, puisque je le partage avec elle. Surtout, c'est une demoiselle qui sait ce qu'elle veut et qui va tout faire pour arriver à se faire entendre. Elle regarde le monde avec autant d'innocence que possible sans toutefois être complétement naïve. J'ai aimé voir son évolution, la voir découvrir la magie au côté de Nathaniel et comprendre que tout n'est pas tout blanc ou noir. A ses côtés, nous avons donc Nathaniel Thorn, sorcier de son état dont la famille est connue pour ses pouvoirs nécromantiques. Il est cynique, charmeur, le parfait petit con en fait face à Elisabeth. Mais tout comme pour la jeune femme, il va apprendre petit à petit. Le lecteur lui, va découvrir un jeune homme hanté par l'héritage familial et par ses propres peurs. Je vous avoue que sur certains points, il est un peu trop dans le cliché (le héros ténébreux au passé trouble) mais il n'en reste pas moins agréable à découvrir (puis moi, j'aime bien les héros torturés). D'ailleurs, sur ce point, il rejoint un peu son démon, Silas. Je préféré ne pas trop en dire sur lui pour ne pas trop trop spoiler. Par contre, je dois bien dire que j'ai trouvé l'antagoniste un peu en dessous par rapport à nos deux héros et même à certains personnages secondaires. Je ne sais pas, il est trop prévisible en fait. 

L'histoire aussi, est prévisible. Mais étrangement, ça ne m'a pas dérangé. Oui, j'ai compris certaines choses rien qu'en regardant la carte. Non, je n'ai pas été surprise par la plupart des évènements. Ni par la manière dont Elisabeth s'en sort. Sur ce point, Sorcery of Thorns est un livre Young-Adult fantasy assez classique. Mais le tout est, pour moi, parfaitement ficelé, entre moment calme, action et révélation. L'équilibre est bon et donne envie de toujours continuer sa lecture. On ajoute à une histoire parfaitement ficelée, un style des plus agréables, des moments forts amusant (Nathaniel qui se moque d'Elisabeth au début de leur collaboration par exemple, les piques de Silas à son maitre etc...) et aussi pas mal d'émotion. D'ailleurs, j'apprécie beaucoup que la romance, mise en avant sur la quatrième de couverture, soit ultra douce et très peu invasive.

Au final, je suis tombée complétement sous le charme de l'univers et d'Elisabeth. J'ai vraiment adoré ma lecture. C'est un roman dans lequel je me vois bien replongé. Ce fut un jolie coup de cœur que je recommande vraiment.