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lundi 26 décembre 2022

La marque du fleuve, Mercy Thompson, tome 6, Patricia Briggs

 Je continue gentiment à lire les Mercy Thompson (va falloir que je retourne à la médiathèque par contre pour en récupérer). 

La marque du fleuve, Mercy Thompson, tome 6, Patricia Briggs

Editeur : Bragelonne
Collection : poche
Année de parution : 2012
Titre en VO : Mercedes Thompson, book 6: River Marked
Année de parution en VO : 2011
Nombre de pages : 378

A lire si : 
- Vous aimez les premiers tomes

A ne pas lire si : 
- Vous voulez voir la meute

Présentation de l'éditeur : 

Avec toutes leurs responsabilités, Mercy et Adam n’ont pas une minute à eux. Alors quand ils parviennent enfin à prendre quelques jours de vacances dans ce charmant camping au bord de la Columbia, ils n’ont qu’une idée en tête : être au calme et ensemble. Mais le repos est de courte durée pour les amoureux, car une menace rôde dans les eaux troubles du fleuve et Mercy est la seule à pouvoir la contrer.
Une mission qui pourrait bien jeter une lumière nouvelle sur les origines de la jeune femme…

Mon avis

Le roman commence tranquillement avec une Mercy allant rendre visite à Stefan, son ami vampire, que nous n'avons pas vu depuis le tome 4, la Croix d'ossements. Le pauvre est bien mal en point et il faut bien quelqu'un pour le remettre sur les rails. Mais attention, Stefan ne fait qu'une courte apparition en réalité et le roman se concentre surtout sur Adam et Mercy, en pleine lune de miel. Parce que oui, nous assistons à leur mariage (un court chapitre finalement, tout ce que j'apprécie en fait). Nos deux amoureux se rendent dans le bassin de la Columbia pour passer une semaine de camping (dans un camping six étoiles, tout de même et juste pour eux). Malheureusement pour eux, ils se sont légèrement fait avoir par les faes. Mais s'il n'y avait que ça... Dans la Columbia, un monstre s'est réveillé et il a faim... Mercy et Adam vont devoir l'affronter, avec l'aide de natifs de la région et surtout, celle de Coyote. 

Je suis ravie que l'on sorte un peu des faes, vampire et loups-garou (même si j'aime les loups, hein) pour enfin découvrir un peu plus les racines de Mercy. On sait qu'elle a des origines amérindiennes, que son père serai un natif blackfeet, mais finalement, c'est assez peu. De même, depuis le début, l'autrice nous fait penser qu'elle est peut-être la seule changeuse. Or, on va découvrir que ce n'est pas le cas, il existe d'autres changeurs, pas forcément coyote d'ailleurs. On en profite aussi pour découvrir deux trois choses sur les natifs du bassin de la Columbia. J'aime beaucoup quand les auteurs se penchent sur les cultures et passés des endroits où ils situent les romans. Ici, je suis ravie, comme quoi l'urban fantasy c'est très sympa aussi pour ça. Mais revenons à Mercy. La jeune femme va faire surprenante découverte sur qui elle est et ses origines. Je n'en dirais pas plus, disons que je suis finalement peu étonnée de ce que l'on va apprendre. Je m'attendais un peu à quelque chose de la sorte pour tout dire.

J'ai pas mal apprécié aussi "l'enquête" de Mercy dans ce tome. Autant dans le tome précédent, j'avait eu l'impression que le coup de la fae qui en veut à la jeune femme était juste là parce qu'il fallait avoir un ennemi quelque part, autant là, elle prend déjà un peu plus sens. Surtout, elle n'est pas éclipsé ni par la lune de miel de Mercy et Adam, ni par ce que l'on va découvrir. Mieux encore, elle permet d'en connaitre un peu plus sur les natifs de la région (et comme je l'ai dit plus haut, j'apprécie beaucoup). Et puis, avoir une créature comme la diablesse du fleuve a affronté n'est clairement pas de tout repos, surtout quand notre plus grand allié est un loup-garou qui ne peut pas s'approcher de l'eau.

Enfin, j'avoue que mon cœur de midinette a beaucoup aimé découvrir la lune de miel de Mercy et d'Adam. Décidément, j'aime particulièrement le couple qu'ils forment tous les deux. Et ici, loin de la meute et des Tri-cities, c'est encore plus sympa à voir (bon par contre, l'attitude surprotectrice d'Adam, pourtant parfaitement expliqué, m'a parfois fait grincer des dents). Du coup, ce fut une lecture des plus agréable, qui m'a occupé une journée complète (oui, je lis les Mercy très vite).  

mercredi 14 décembre 2022

Le grimoire d'Argent, Mercy Thompson, tome 5, Patricia Briggs

 Je me suis rendue compte que la médiathèque avait tous les tomes de Mercy Thompson. Du coup, je me suis dis que ça serait sympa de reprendre la série. Bon, je ne m'étais pas rendue compte que j'avais lu le tome 4 en 2014... Etonnement, ma mémoire ne m'a pas joué de tour cette fois et j'ai remis tout et tout le monde très vite.

Le grimoire d'Argent, Mercy Thompson, tome 5, Patricia Briggs

Editeur : Bragelonne
Collection : poche
Année de parution : 2010
Titre en VO : Mercedes Thompson, book 5: Silver Borne
Année de parution en VO : 2010
Nombre de pages : 2010

A lire si : 
- Vous aimez les premiers tomes

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur : 

Mercy Thompson vient de passer les deux derniers mois à tenter d'échapper aux griffes de la Reine des vampires. Et maintenant le chef des loups-garous de la ville a besoin de son aide.
Un grimoire renfermant les secrets des faes vient d'être découvert et le monde est sur le point d'apprendre à quel point ces derniers sont impitoyables... et dangereux.
Mercy ne cracherait pas sur quelques jours de vacances...

Mon avis

Je me demande toujours pourquoi les quatrièmes des Mercy ne ressemblent jamais vraiment à ce que l'on trouve dans le roman lui-même. On a tous les éléments mais rien ne va. Enfin bref... 

Mercy se remet toujours assez difficilement de son viol, survenu dans le tome trois, si je ne me trompe pas. Adam fait avec et se montre prevenant avec elle. Leur couple avance, se met de plus en plus place. Seul problème, toute la meute n'est pas d'accord et une partie va faire en sorte que la vie de Mercy devienne un enfer. Et s'il n'y avait que ça. Samuel perd le goût de vivre. Voulant se suicider, son loup prend le contrôle, ce qui n'est pas une bonne nouvelle. Enfin, Phinéas, le fae que Mercy a déjà aider, disparait et une autre fae s'en prend à la jeune femme. Bref, comme toujours, rien n'est calme dans les Tri-cities et Mercy va avoir à faire.

Je l'avais déjà signalé dans mon avis sur le tome précédent, mais s'il y a une chose que j'apprécie vraiment dans les Mercy, ce sont les conséquences des traumatismes qu'elle, ou d'autres, ont pu subir. Rien n'est pris à la légère. Mercy a toujours des syndromes post traumatique suite au viol qu'elle a subit. Cela continue de se voir et influe sur sa manière d'agir. Elle n'est pas la seule dans ce cas, puisqu'un autre personnage, qui arrive plus tard à aussi des trouble post traumatique. Je trouve intéressant d'avoir des personnages qui ne sont pas des supers héros, malgré les pouvoirs qu'ils possèdent. Après, oui, parfois, la guérison des traumatismes va un peu vite mais ils sont là et on ne les oublie pas. C'est comme ça qu'on se retrouve du coup avec un Samuel qui n'en peut plus, après des siècles vie et sûrement pas mal de chose plus ou moins agréable à vivre. 

D'ailleurs, si je commence par ça, c'est vraiment parce que c'est ce qui m'a le plus marqué dans ma lecture. Alors, oui, il y a cette histoire de fae qui va s'en prendre à Mercy pour récupérer un certain bouquin, mais ce n'est pas l'essentiel. Ca, c'est juste là pour qu'on ait un peu d'action, je crois. Briggs passent beaucoup de temps sur les personnages et leur relation. Il y a bien sûr celle de Mercy et Adam, forcément mise en avant. J'aime la confiance qu'ils ont l'un en l'autre. Avec les problèmes de la meute, le fait qu'une partie de ces problèmes soient de la "faute" de Mercy (du moins pour certains), leur couple aurait pu exploser. A la place, c'est tout l'inverse. Il y a aussi, forcément, l'amitié entre Mercy et Samuel, qui va la pousser à tout faire pour l'aider, à s'inquiéter pour lui. Samuel laisse la place à son loup, ce qui nous permet aussi de mieux comprendre la relation entre l'humain et le loup. Il y a aussi les liens de meute et puis d'autre, plus vieux. J'apprécie énormément voir les personnages mit en avant comme ils le sont ici. 

Et puis, franchement, le tome est vraiment très sympa à lire (et rapide aussi)(j'avais oublié que ça se lisait aussi vite les Mercy). Le rythme en fait un page-turner, vu qu'il se passe toujours quelque chose entre les problèmes de la meute, la fae qui s'en prend à Mercy ou les conséquences de la prise de commande par le loup de Samuel. Je me suis rappelée du coup pourquoi j'appréciais tant la série il y a huit ans et je suis vraiment contente de l'avoir repris. 

lundi 28 novembre 2022

Mexican Gothic, Silvia Moreno-Garcia

 Ce roman a pas mal fait parlé de lui depuis sa sortie. Il me faisait pas mal envie du coup, surtout que beaucoup y on vu des attaches Lovecraftiennes. Or, vous le savez, j'aime bien Lovecraft moi. J'ai fait en sorte de ne pas lire les avis des uns et des autres et me voilà à présent avec le mien. On y va ?

Mexican Gothic, Silvia Moreno-Garcia

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2022
Titre en VO : Mexican Gothic
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 360

A lire si : 
- Vous aimez les huis-clos
- Vous appréciez les femmes qui ne se laissent pas faire
- Vous voulez effectivement quelque chose qui se rapproche de Lovecraft

A ne pas lire si :
- Vous voulez du pur Lovecraft

Présentation de l'éditeur : 

Après avoir reçu un mystérieux appel à l’aide de sa cousine récemment mariée, Noemí Taboada se rend à High Place, un manoir isolé dans la campagne mexicaine. Elle ignore ce qu’elle va y trouver, ne connaissant ni la région ni le compagnon de sa cousine, un séduisant Anglais.
Avec ses robes chic et son rouge à lèvres, Noemí semble plus à sa place aux soirées mondaines de Mexico que dans une enquête de détective amateur. Elle n’a pourtant peur ni de l’époux de sa cousine, un homme à la fois troublant et hostile, ni du patriarche de la famille, fasciné par son invitée… ni du manoir lui-même, qui projette dans les rêves de Noemí des visions de meurtre et de sang.
Car High Place cache bien des secrets entre ses murs. Autrefois, la fortune colossale de la famille la préservait des regards indiscrets. Aujourd’hui, Noemí découvre peu à peu d’effrayantes histoires de violence et de folie.

Mon avis

Je n'aime pas des masses quand on me dit "tu vas voir, c'est un mix entre tel et tel auteur à la sauce ça". J'ai tendance, dans ce cas, à me faire beaucoup trop d'idée sur un texte. Alors forcément, quand on me dit que je vais avoir du Lovecraft, à la sauce des sœurs Brontë et dans les années cinquante, j'ai quand même du mal à voir les liens. Et pour tout dire, en commençant le roman, j'ai continué à ne pas voir tous les liens. Disons que, perso, je n'aurais pas mis une telle phrase d'accroche, mais que voulez-vous, ça fait vendeur. Bref, passons sur ce point. 

Noemi est la fille d'un riche d'affaire de Mexico. Sa vie, elle la passe à dans les soirées mondaines, les magasins et aux bras de charmants jeunes hommes. Mais, suite à une lettre étrange provenant de sa cousine Catalina, elle doit se rendre à High Place, manoir isolé dans la campagne mexicaine. Là, elle va mener l'enquête pour son père, découvrir ce qu'il se passe. Or, High Place n'a rien de charmant, c'est même plutôt l'inverse et Noemi va rapidement comprendre que quelque chose ne va pas. En découvrant l'histoire familiale, emplie de violence et de folie, elle va mettre le doigt sur quelque chose de bien pire que ce qu'elle n'aurait jamais imaginé.

Par où commencer ? L'introduction a l'histoire m'a paru un peu farfelue. Je ne pense pas que dans les années cinquante, un père envoie sa fille mener une enquête comme celle qui est confié à Noemi. Ca m'a parut un peu étrange, mais soit. Ca donne aussi une indication importante dans le roman, les femmes ont un place importante. Parce que là où on se retrouve avec un roman gothique dans un manoir bien flippant, on va surtout avoir une histoire de femmes. Pour tout dire, pour moi, le roman est un roman féministe avant tout. Et ce début en est la preuve. Ce n'est pas la seule, du tout, mais pour le reste, il vous faudra découvrir l'histoire des Doyle. On est vraiment sur un patriarcat dominant et des femmes qui vont, à leur façon, tenter de s'en débarrasser, du moins, de celui des Doyle. 

Une histoire que j'ai adoré découvrir en même temps que Noemi. High Place fait parti de ces lieux que j'adore, sombre, délabré, gothique à souhait et plein d'Ouroboros dans la déco. Il a un côté vieux manoir anglais (la famille étant anglaise, hein) qui n'est pas pour me déplaire. Son histoire est forcément liée à celle de la mine d'argent, à présent désaffectée, qui le jouxte. C'est un endroit typiquement Lovecraftien, qui  n'est pas sans rappeler la demeure des Rats dans le mur par exemple. D'ailleurs, si ici ce ne sont pas des rats qui vivent dans les murs, il y a bien quelque chose que je vous laisse découvrir. Il en va de même pour une partie des habitants, d'ailleurs. Les Doyle pourraient très bien faire un tour dans les nouvelles de Lovecraft, ou même de Poe. Ils ont ce côté bien dérangeant et froid tout en restant pourtant parfaitement humain que j'aime. A côté d'eux, Noemi fait presque biche égarée, du moins si on oublie son caractère bien trempée. L'autrice joue beaucoup sur cela, la différence entre une Noemi très vivante, au sang chaud et la famille Doyle, plus particulièrement Virgil, le mari de Catalina, et sa sœur. 

J'ai aussi beaucoup aimé les ambiances que va créer l'autrice tout au long du roman. Il y a bien sûr tout ce qui concerne High Place qui m'ont fait adoré l'endroit, ou encore le cimetière, bien flippant avec son brouillard. Mais on a aussi toute les évocations des années cinquante, les robes de Noemi, les tenues des personnages, leur manière de faire aussi. Tout comme il y a une grande différence entre le tempérament de Noemi et les Doyle, il y en a une aussi dans les lieux. High Place est très gothique, Mexico ou même le village non loin du manoir, sont très fifties. Cela permet vraiment de faire ressortir les lieux et les histoires. Le style de l'autrice y est aussi pour quelque chose, forcément. J'ai aimé la manière dont elle met l'accent sur les différences entre son héroïne et le manoir. Enfin, il y a bien sûr, tout le surnaturel. Et là, l'autrice s'en donne à cœur joie, tout dans le subtil. Ca commence lentement, quelques bruits dans le manoir, des plaintes, et puis on va crescendo, mettant les nerfs de Noemi et du lecteur a rude épreuve.

Au final, j'ai beaucoup aimé. Le roman se lit assez vite et je trouve que sa longueur est d'ailleurs parfaite à mon goût. Sous l'aspect fantastique gothique, on trouve un discours qui se rapproche assez d'un certain féminisme, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je pense que je vais aller voir un peu ce que l'autrice a pu écrire d'autre (Mexican Gothic est le premier traduit en français, mais pas son premier roman) parce que j'ai bien bien accroché. 





dimanche 20 novembre 2022

Un souvenir de Lumière, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan & Brandon Sanderson

 Ceci va être un avis un peu particulier de la Roue du Temps. Il n'y aura pas de résumé, enfin pas complètement. Il va être bourré de spoiler. Il va surtout parler de la série, de moi, de notre rapport. Bref, je viens de finir plus de vingt ans de voyage et je crois que ça va être compliqué. 

Un souvenir de Lumière, La Roue du Temps, tome 14, Robert Jordan & Brandon Sanderson

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2022
Titre en VO : The Wheel of Time, book 14: A Memory of Ligh
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 1028

A lire si : 
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

Au champs de Merrilor, les dirigeants de toutes les nations sont réunis pour soutenir Rand Al'Thor ou, au contraire, l'empêcher de briser les sceaux de la prison du Ténébreux. La Chaire d'Amyrlin, Egwene, pense que c'est pure folie. D'autres y voient le dernier espoir de l'humanité.
En Andor, les Trollocs ont conquis Caemlyn. Dans le rêve des loups, Perrin affronte Tueur. A Ebou Dar, Mat va rendre visite à Ton, son épouse Seanchanienne devenue l'Impératrice Fortuona.
Alors que tourne la Roue du Temps, la fin d'Âge approche et l'Ultime Bataille décidera de l'avenir du monde.

Mon avis

VOus savez, j'ai refermé le livre il n'y a pas une demie-heure. D'habitude, j'attends au moins le lendemain pour écrire mon article. J'attends que les émotions retombent, j'attends d'être sûre de ce que je vais dire. D'habitude, ça ne fait pas des années que j'attends la fin d'une série. Ça ne fait pas non plus presque vingt cinq ans que je l'ai commencé, la dite série. La Roue du Temps, ce n'est pas juste une série de plus dans ma bibliothèque. Ça ne l'a jamais vraiment été, je crois. Dès le début, j'ai tellement accroché à cette histoire (enfin, à son second tome, puisque je n'ai lu le premier que quelques années après (et surtout après avoir lu les tomes deux, trois et quatre)(je raconte tout ça je ne sais plus trop où d'ailleurs, peut-être sur le blog ou sur insta)). J'ai donc ouvert ce Souvenir de Lumière dès son achat (le jour de sa sortie) et je me suis lancée dedans. Petit bout par petit bout. C'est marrant, alors que je voulais lire cette fin, enfin savoir comment l'Ultime Bataille allait se passer, j'ai pris mon temps. Je l'ai un ou deux chapitres par soir en semaine, un peu plus le week-end. Je n'avais pas tant que ça envie de quitter tous ces personnages. Alors, j'ai pris tout mon temps. Et j'ai dit au revoir à Rand, Egwene, Mat, Nyneave et tous les autres. Pas adieu, parce que je vais les retrouver, forcément. Juste au revoir. Et savoir enfin comment tout cela se finit.

Un Souvenir de Lumière est donc le dernier tome de la Roue du Temps en VF. C'est le tome de l'Ultime Bataille, et autant le dire de suite, je pense qu'il n'aurait pas été pareil s'il avait été écrit par Robert Jordan. J'aime énormément Sanderson, j'aime énormément la vision qu'il a des batailles et la manière dont il les mène dans ses livres. Mais quelque chose m'a légèrement dérangé. Peut-être parce que le roman n'est qu'une immense bataille mené sur trois fronts différents et qu'autant le dire, rien ne va pour nos héros. Peut-être juste parce qu'il manque une chose que j'aime tellement chez Jordan et qu'on retrouve parfois peu chez Sanderson, la contemplation. Alors oui, je sais, contempler un champs de bataille n'aurait pas été un truc super. Surtout que durant une bonne partie du roman, le camps de nos héros est particulièrement malmené. Sur ce point, Sanderson est terriblement efficace. On ressent le désespoir, la haine, l'acharnement, les blessures et le goût du sang. Pas de soucis. J'ai tremblé, j'ai serré les dents, j'ai (faillit) pleurer souvent. Mais il m'a manqué un peu de lumière dans tout ça. De vrais moment de grâce comme Jordan arrivait à en mettre même dans le pire des moments. Je me demande aussi, comme souvent en lisant les trois dernières tomes, seuls que j'ai de chez Bragelonne, si ça ne vient pas du traducteur. J'ai beau râlé sur Hilling et Rosemblum, j'ai du mal avec le côté trop moderne de leur successeur. Je suis trop habituée à mes vieilles traductions, je crois.

Mais revenons au roman lui-même. Je savais à peu prés à quoi m'attendre. On va pas se mentir, le livre est sortit il y a déjà dix bonnes années en VO et dans une bonne partie du monde. Des spoilers, j'en ai vu. Je savais ce qu'il allait se passer dans les grandes lignes. Est-ce que je m'attendais à tout ? Non. Pas vraiment. C'était intense, c'est vrai. Jordan et Sanderson ne nous épargne pas grand chose. Le roman commence au champs de Merrilor, où Rand réussit, tant bien que mal, à enfin mettre Egwene de son côté (peut-être trop rapidement à mon goût d'ailleurs), puis, il est décidé de combattre le mal sur trois front, à Caemlyn, alors que la ville est prise par les Trollocs (un symbole tout ça), en Kandor, où les pays sont déjà sous l'emprise des armées des Ténèbres et enfin, à Shayol Ghul. Mais rien ne va. Les Réprouvés mettent des bâtons dans les roues des armées du Dragon Réincarné et tous les fronts reculent. Il faut l'intervention de Mat, et des Seanchaniens, pour que l'espoir renaisse d'un coup. Mais là, encore, il a beau être l'un des meilleurs stratèges de cette troisième Ère, il galère bien lui aussi. Autant que Perrin, à la recherche de Tueur dans le monde des loups, ou que Rand lui-même face au Ténébreux. Tous, absolument tous, vont se montrer héroïque. Nous sommes à la toute fin, il est temps de tout donner. Et c'est ce que les personnages vont faire, souvent à leur propre manière, parfois jusqu'à la mort (certaines m'ont vraiment fendue le coeur, je dois vous l'avouer (non je ne dirais pas lesquelles, parce que ça spoile beaucoup trop)). Et tout ça pour permettre à Rand de vaincre, de tuer le Ténébreux. 

J'ai fini le livre avec une boule à la gorge. J'étais fière de Rand, d'Egwene, de Perrin, de Mat, des autres. J'étais heureuse de voir la manière dont tout cela finit. Je trouve d'ailleurs cette fin fort bien, à l'image de la Roue elle-même. Cela, même si je trouve que certains arcs ont été fini bien vite (pour Fain par exemple, je ne m'attendais pas à ce que j'ai lu, idem pour Tueur finalement, ça va trop vite sur la fin). Cette fin, ce dernier tome, aurait probablement pu être un peu mieux, même à mes yeux. Il a des défauts, des fins d'arcs trop rapidement, des morts que je n'aurais pas voulu, des défauts dans la traduction (je reviens toujours à la même chose chez Mallé, mais sans déconner, il peut pas faire attention aux noms ? Les inversions entre Elayne et Egwene quand on parle d'Elayne depuis déjà vingt paragraphes, ça suffit quoi. On retrouve la même chose avec Rand, Mat et Perrin (encore plus chiant, si vous voulez mon avis) ou même entre Rand et un Réprouvé, c'est lourd à la fin)(au prix où on paie le roman, on espère tout de même que le traducteur est relu à un moment).

Et à présent, je me sens vide. J'ai fini. Enfin. Et je me sens vide. Une fin quasi parfaite, quelques larmes pour certains personnages et un sourire couillon sur le visage. Voilà, j'ai fini la Roue du Temps. Et ce fut une aventure énorme. Mais ce n'est qu'une fin parmi d'autres, n'est-ce pas ? Parce que la Roue tourne toujours (et que je dois la finir en VO et que oui, je la relirais, bien entendu, en VF). Au revoir, Rand et les autres. A bientôt.

mercredi 2 novembre 2022

L'héritage de Richelieu, Philippe Auribeau

 Ca faisait un moment que je voulais découvrir cette suite des Lames du Cardinal. J'aime beaucoup la trilogie de Pevel et, vraiment, cette suite me faisait envie. En même temps, j'ai toujours un peu peur des reprises et je crois que c'est pour ça que j'ai tardé à lire ce fameux héritage. 

L'héritage de Richelieu, Philippe Auribeau

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 456

A lire si : 
- Vous avez aimé les Lames de Pevel (et surement le jdr, mais je n'y ai jamais joué)
- Vous voulez une aventure de cape et d'épée avec des dragons

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur : 

Retrouvez, pour la première fois réunie dans son intégralité, une aventure des Lames du Cardinal écrite par Philippe Auribeau et inspirée de l’univers créé par Pierre Pevel.
1643. Richelieu est mort, Louis XIII aussi. Mazarin préside désormais aux affaires de la France. Dans l’ombre, les redoutables dragons poussent leurs pions.
Mais Richelieu a légué à son successeur son plus formidable atout : les Lames du Cardinal, une troupe de bretteurs et d’aventuriers qui a déjà mis les dragons en échec par le passé. Reformées autour du comte de Clément-Lefert, les Lames se lancent sur la piste d’un trafic sans précédent de substances draconiques, susceptible de mettre à mal le trône de France…

Mon avis

Les reprises d'univers par d'autres auteurs peuvent être à double tranchant, un peu comme la fanfiction en fait. On a envie de bien faire, de montrer notre vision de l'œuvre originale et parfois, on va trop loin, on se rate et le lecteur n'apprécie pas. Parfois, ça fonctionne aussi bien que l'œuvre de base, des fois même mieux, et là, c'est bingo. Le problème, c'est que le lecteur, souvent, prend des gants avant de se lancer. Il garde en tête le matériel de base, parfois un peu trop d'ailleurs. J'avoue que c'est mon cas. J'ai tendance à avoir toujours en tête la base et il faut vraiment que ça soit bien pour que j'en sorte. Auribeau a un avantage certain avec son Héritage, il connait l'univers pour y avoir travaillé dessus lors de l'adaptation en jeu de rôle. Il sait ce que les lecteurs attendent de son roman et c'est ce qu'il va leur donner.

Richelieu est mort. On aurait pu croire qu'il en serait de même pour les Lames, mais non. Le cardinal a laissé sa meilleure arme à son successeur. Pourtant, au début du roman, les Lames de Clément-Lefert sont dissoutes, et leur capitaine peut prêt à reprendre son rôle. Sauf que Mazarin a besoin d'eux pour démanteler un nouveau complot de la Griffe Noire. Si Clément-Lefert dit non, ce n'est pas le cas du reste des Lames. Mais le trafic de stupéfiant n'est que l'arbre qui cache la forêt...

Première chose avec cet Héritage, il faut découvrir les nouvelles lames. Celles que nous connaissions ne sont plus là, laissant la place à un nouveau groupe. Un groupe plutôt intéressant d'ailleurs avec des personnage forcément haut en couleur. Il fallait bien ça pour remplacer le premier groupe. Ainsi, on trouve l'Architecte, jeune homme capable de pondre un plan compliqué en quelques minutes, Gribouille, ancien franciscain qui s'est bien éloigné de dieu on va dire, Da'Kral, un drac rouge et enfin, la fratrie Horville composé de Simon et d'Eléonore. Le tout finalement bien mené par le comte de Clément-Lefert, vieil homme sur le déclin niveau santé. J'avais un peu peur de me retrouver avec des personnages ressemblant aux premières lames et ce n'est pas le cas, ce qui me rassure. Ces Lames-ci sont moins nobles, moins militaires aussi (on rappelle qu'on a une baronne, un chevalier, un mousquetaire ou encore un garde du cardinal aussi dans les premières Lames), mais tout aussi sympathique à suivre. Je dois avouer que j'ai vite eu mes préférences (l'Architecte, et cela même si on ne le voit pas dans les sept parties que compte cette intégrale, Eléonore, Clément-Lefert aussi), mais je les ai tous apprécié. La troupe me semble fort bien fonctionner et aucun personnage ne prend vraiment le pas sur l'autre.  Chose intéressante, on va, petit à petit, rencontrer des personnages que l'on connait déjà. C'est une chose attendue, forcément, pour cette suite. Ainsi, certaines Lames reviennent, parfois pour quelques pages, parfois un peu plus. Ca faisait partie de mes attendes, je ne suis pas déçue. 

Passons à présent à l'histoire. Le mélange cape et épée et fantasy fonctionne toujours aussi bien. Personnellement, j'adhère complétement et je rêve de trouver plus de romans dans ce genre. J'avoue par contre que la période Mazarin et régence de Louis XIV n'est pas tout à fait celle que je connais le mieux et je suis un peu perdu avec les quelques noms de noble que l'on retrouve (en plus de ça, on trouve bien moins de personnages littéraires, ceux que j'avais apprécié aussi dans la trilogie originale). Auribeau a su tiré parti de cela en ne mêlant quasiment pas la cour à l'histoire et les quelques nobles que nous croisons sont assez connu pour ne pas aller fouiller dans les manuels d'histoires. Surtout, il va amener son intrigue hors de Paris, nous entrainant vers Saint-Malo par exemple ou faisant un retour au Mont des Chatelaines (où va se dérouler une bonne partie de l'intrigue). J'y trouve pourtant à redire, j'avoue que j'aurais peut-être préféré ne pas revenir au mont. J'adore l'intrigue que l'on suit et la manière dont le mont est utilisé. Mais je trouve que c'est trop utilisé le matériel de base. J'aurais voulu plus de nouveauté, un autre lieu, peut-être (mais dans ce cas, l'apparition d'Agnes aurait été moins percutante, et on aurait pu eu Reynault d'Ombreuse). C'est compliqué de m'expliquer sur ce fait, disons que c'est un ressenti plus qu'autre chose.

Enfin, parlons du format. Si j'ai lu l'Héritage de Richelieu d'une traite, puisque j'ai récupéré l'intégrale à la médiathèque, il a d'abord était édité en série (j'ai d'ailleurs le premier épisode dans la PAL de ma liseuse depuis un bon moment...)(je vais pouvoir l'en sortir, tiens). Cela se ressent dans la lecture, puisque le roman se divise en sept partie, toute comprenant une histoire indépendante dans l'histoire (souvent pour mettre en avant un personnage d'ailleurs). Ca fonctionne bien (j'ai tenté de m'arrêter les trois premiers jours pile à la fin d'une partie, après, j'étais en congés et malade, j'ai tout lu d'un coup) et ça donne vraiment très envie de continuer. De plus, l'écriture d'Auribeau est vraiment très sympa. Le rythme est là, les péripéties aussi. Il manque peut-être un peu d'émotion entre les personnages à mon gout. Le tout en fait un page-turner très sympa à lire.

Et donc, j'ai adoré ma lecture. Je suis ravie de voir que l'auteur a su se servir de la trilogie de base tout en réussissant à en sortir pour écrire sa propre histoire. C'est vraiment une bonne suite pour moi, qui n'en fait pas trop dans la ressemblance (malgré le passage au mont) et qui arrive carrément à vivre par elle-même. Bref, malgré quelques défauts déjà évoqué, c'est une réussite de mon côté. 

lundi 11 juillet 2022

Bane & Shadow, l'Empire des Tempêtes, tome 2, Kelley J. Skovron

 Le challenge SFFF de cette année a remis sur ma route l'Empire des Tempêtes. Voyant que le premier tome était dans les recommandations du mois, je me suis dis que ça serait pas mal de continuer la série, surtout que j'avais bien aimé le premier tome (enfin, surtout sa seconde moitié, j'avais quand même eu du mal avec la première)(ce dont mon cerveau ne se souvenait pas, comme quoi, on oublie vite l'ennuyeux). 

Bane & Shadow, l'Empire des Tempêtes, tome 2, Kelley J. Skovron

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2018
Titre en VO : Empire of Storms Trilogy, book 2: Bane and shadow
Année de parution en VO : 2017
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez aimé le premier tome
- Vous voulez de la fantasy qui reste assez classique

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas que les personnages soient éparpillés.
- Vous n'aimez pas la violence

Présentation de l'éditeur : 

Aux mains des biomanciens, Red se transforme peu à peu en assassin impitoyable. Et le jeune homme, qui s’implique de plus en plus dans les affaires du palais, s’aperçoit que la fréquentation des nobles n’est pas exempte de danger…
Alors qu’elle traque les navires impériaux sous l’identité d’un pirate légendaire, Hope, désormais connue sous un autre nom, découvre que les biomanciens mènent des expériences plus effroyables encore que le massacre des habitants de son village.
Tandis que leurs ennemis font régner la terreur à travers l’empire, Hope et Red s’efforcent de jouer leurs nouveaux rôles, mais ils dansent sur la corde raide et ignorent encore le prix qu’il leur faudra payer…

Mon avis

Comme je le disais en introduction, dans mes souvenirs, j'avais adoré le premier tome, Hope & Red. Bon, il s'avère que ça n'avait pas été tout à fait le cas mais presque. J'avais oublié jusqu'à ce que je relise l'avis que j'avais pu faire il y a deux ans (quoi déjà ???) que je n'avais pas tant apprécié que ça la première partie du roman. Heureusement que j'ai donc relu le dit avis alors que j'avais bien entamé ce second tome.

Nous commençons un an après la fin de Hope & Red. La jeune femme a prit le commandement du Chasseur de Kraken, et sous le nom de Bane la Terrible, traque les navires impériaux. C'est durant un abordage, qu'elle va découvrir que les biomanciens mènent une nouvelle expérience, pire que toutes les autres, sur Lumière d'Aube, bien à l'abris des regards. Horrifiée et toujours animée par sa vengeance, elle décide de mettre fin à tout ça. Mais pour ça, il lui faut plus d'hommes et quoi de mieux que Cercle Paradis pour trouver une armée ? Pendant ce temps, Red, lui, se trouve à Pierrecime dans le palais impérial. Il passe le plus clair de son temps avec le prince Leston dont il est rapidement devenu ami. L'autre partie, il est avec les biomanciens qui font de lui l'assassin parfait. Il espére toujours pouvoir les combattre de l'intérieur et compte bien profiter de l'arrivée d'une ambassadrice étrangère pour les mettre encore plus à mal. Mais pour ça, il va d'abord devoir comprendre Shadow, un assassin impitoyable... 

Autant dire que par rapport au premier tome, on entre direct dans le vif du sujet et qu'on ne le quitte pas avant les dernières lignes. Si je m'étais un peu ennuyée durant ma lecture de Hope et Red, ce ne fut pas du tout le cas ici. Il y a bien trop à lire et à découvrir pour ça. Comme si l'autrice avait voulu se faire pardonner d'un début un peu trop long. Du côté d'Hope, ça n'arrête pour ainsi dire pas une seule seconde. La jeune femme est toujours menée par sa vengeance même si celle-ci semble avoir pris un nouveau tournant. En prenant le nom de Bane la Terrible, elle fait revivre une légende, celle du Défenseur des opprimés. Or, la légende est peut-être un peu trop grande pour elle. Petit à petit, on va voir Hope doutait, non pas de ce qu'elle fait mais bien d'elle-même. Et si elle n'était pas celle qu'elle montre, qui est-elle réellement ? D'ailleurs, cette question ne s'adresse pas qu'à elle.  Ce second tome est un tome sur la recherche d'identité. Ronce aussi passe par là. Le retour à Cercle Paradis n'est pas de tout repos pour elle. Elle va en baver mais va aussi se révéler à elle-même pour devenir la Rose Noire, reprenant une partie de son ancien plus un petit ajout qui en dit long. Et Red dans tout ça ? Et bien lui aussi à un beau problème d'identité. Red, depuis le début, a toujours eu du mal à savoir qui il est. Les manigances des biomanciens sur lui ne l'aident absolument pas. Il lui faudra redécouvrir qui il est pour mettre un terme à tout ça (d'ailleurs, sans trop en dire, j'ai beaucoup aimé la manière dont il le fait, même si c'est un peu court).  Cette quête identitaire va donc être une sorte de fils rouge de ce tome et elle n'est que la suite de ce qu'on a déjà pu voir dans le premier (et probablement une partie de ce que nous aurons dans le troisième et dernier tome). Ce n'est pas toujours un thème très simple et on pourrait avoir peur de quelque répétitions vu qu'il est dirigé par trois des personnages (un peu plus, il en passe presque tous par là, mais c'est vraiment Hope, Red et Ronce qui changent le plus là), ce n'est pas le cas, les trois aillant une trajectoire bien différentes. D'ailleurs, je me demande bien comment l'autrice va s'en servir et de quelle manière seront réunis les trois persos.

Mais l'histoire ne se contente pas de ces quêtes d'identité (même si elles sont en premier plan). Avec les biomanciens, il est toujours question d'éthique et de transhumanisme poussé à son point le plus dangereux. Ici, on va aller jusqu'à parler de nécromancie d'ailleurs. Ici aussi, d'ailleurs, c'est quelque chose qu'on a déjà vu dans le premier tome et que l'autrice ne fait qu'explorer un peu plus. J'apprécie la cohérence dans ce cas-là, on ne part par sur une autre voix comme ça peut parfois arriver dans une trilogie. On va aussi avoir un début de confrontation entre mécanique et biologie avec les appareils à moteur qu'amène Nea avec elle. Il est d'ailleurs dommage qu'on n'en sache pas encore plus ou qu'il n'y est pas de réelle confrontation entre les deux. Je suppose que ça aurait peut-être fait un peu trop dans un roman qui est déjà bien plein (et j'espère que l'autrice garde ça pour le troisième tome, ça donnerait quelque chose de pas mal surtout quand on découvre que l'Empire des Tempêtes semblent sur bien des points très en retard sur les autres pays (que la plupart des habitants de l'Empire ne connaissent même pas de nom). Franchement, quand je commence à me faire des idées comme ça sur le prochain tome, c'est que clairement, j'ai adoré ma lecture.

Pour finir, j'ai donc aimé, beaucoup beaucoup. Merci au challenge SFFF de cette année pour m'avoir remis la série sur les rails (non parce que sinon, y a de forte chance qu'elle soit toujours dans ma wishlist hein). Même s'il me manque encore un tome, je dois bien dire que la série fait partie pour l'instant de celle que j'ai vachement apprécié (et cela malgré la lenteur de la partie initiatique du premier tome et l'utilisation d'un langage argotique qui ne m'inspire toujours pas totalement (même si c'est allé beaucoup mieux là dessus sur ce tome)). J'espère vraiment que je ne vais pas attendre deux ans de plus pour finir la série (mais j'ai une pal monstre en numérique, ça va pas être coton à vider)(déjà en train de me demander si je vais pas me relancer dans un défi perso "finis tes séries" avant d'en commencer d'autres). 

lundi 4 juillet 2022

Les Tours de Minuit, La Roue du Temps, tome 13, Robert Jordan et Brandon Sanderson

 Bon, autant le dire, cet avis va être compliqué. Il va spoiler aussi, comme toujours avec la Roue du Temps (parce que comme toujours, y aura un résumé)(mais surement plus court que d'habitude d'ailleurs). bref, on va commencer direct, sans trop d'introduction (parce que je sais pas quoi dire de plus)(oui, ça m'arrive parfois).

/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.

Les Tours de Minuit, La Roue du Temps, tome 13, Robert Jordan et Brandon Sanderson

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2022
Titre en VO :  The Wheel of Time, book 13: Towers of Midnight
Année de parution en VO : 2010
Nombre de pages : 929

A lire si : 
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.
Alors que des hordes de Trollocs déferlent de la Flétrissure, les premières secousses de l’Ultime Bataille ébranlent une partie du monde. Les sceaux de la prison du Ténébreux faiblissant de plus en plus, la Trame elle-même menace de se détisser.
Hanté par les fantômes de son passé, Perrin est dans une impasse. Pour en sortir, il devra dominer le loup qui est en lui. Sinon, il se perdra à jamais dans la folie qui a déjà détruit plus d’un homme aux yeux jaunes.
Avec ses alliés, Mat se prépare au défi le plus risqué de sa vie. Car la tour de Ghenjei l’attend avec ses secrets, ses dangers… et ses surprises.
Le dénouement approche. Il est temps de jeter les dés.

Mon avis

Je vais commencer cet avis par l'habituel résumé. C'est une habitude sur la Roue de Temps, je crois même que c'est la seule série où je m'attèle à le faire réellement, mais avec une série si longue et qui a mit si longtemps à trouver sa conclusion en VF, il le fallait bien. Bref, c'est parti (juste une chose, j'ai tendance à utiliser certains vieux termes des traductions de Hilling ou Rosemburg, ne vous inquiétez donc pas)(je le fais aussi quand je lis, d'ailleurs)

Comme toujours, je spoile, et si vous ne voulez pas savoir ce qu'il se passe, je vous conseille de sauter cette partie. Quand vous reverrez apparaitre du rouge dans le texte, c'est que j'aurais fini le résumé (vous pouvez donc passer tout ce qui est entre les deux parties rouges si vous ne voulez pas lire le résumé)

A la fin du tome précédent, la Tempête imminente, Egwene prenait le contrôle d'une Tour Blanche pas tout à fait unifiée mais pas loin, Mat se voyait confier par Tom qu'une certaine Aes Sedai était plus que probablement en vie mais dans un coin où il n'avait pas la moindre envie de retourner, Perrin avait récupéré sa femme et partait rejoindre Rand qui lui, n'allait pas forcément mieux. Elayne de son côté était devenue reine, Aviendha était partie pour Rhuidean afin de devenir une Matriarche et on sentait quand même bien que la Dernière Bataille était bientôt là. C'est donc absolument toute contente que je me suis jetée dans ce treizième tome, qui, en fait, fini de regrouper un bon paquet de protagoniste sur le même lieux. Et je vais aller un peu vite parce que finalement, si on ne compte pas les longueurs, ça va vite.
Rand redevient à peu prés lui-même et intégre les souvenirs de Lews Therin aux siens. Devenu réellement le Dragon Réincarné, sans la folie du saidin, il décide de briser les sceaux restant de la prison du Ténébreux. Mais pour ça, il doit rassembler ses alliés (et pas que) pour l'Ultime Bataille. Sauf que quand il annonce ses intentions à Egwene, elle le prend plutôt mal à décide de de liguer contre lui.
Perrin reprend la route de Caemlyn. Mais il va surtout croiser les Blancs Manteaux commandés par le Seigneur Général Galad. Forcément, ça se passe mal. Les Blanc Manteaux veulent la guerre, Perrin n'est pas tout à fait pour (mais pas non plus complétement contre). Il finit par y avoir un procès présidé par une Morgase qui vient de révéler son identité à tout le monde (enfin, c'est plutôt Galad qui le fait en la reconnaissant). Pendant ce temps, Perrin affronte aussi Tueur dans le Rêve du Loup. Malheureusement, ça ne tourne pas comme il l'aurait voulu et le voilà à apprendre à se servir du Rêve pour tenter de l'arrêter. 
Pendant ce temps Egwene a quelques soucis. Gawyn ne l'écoute pas et ça l'énerve, mais surtout Mesaane est quelques part dans la Tour, quettant le moindre faux pas. Après une énième dispute avec Gawyn, celui-ci part pour Caemlyn, bien décidé à ne plus avoir à faire avec elle. Malgré son départ, elle continue sur sa lancée et finit par tendre un piège à la Rejetée. Or, celle-ci n'est pas la seule à en avoir après elle. Les Seancheans ont laissé quelques surprises après leur attaque. Alors qu'elle se trouve dans le monde des Rêves pour passer un traité entre les femmes du Peuple de la Mer et les Matriarches, Mesaana et certaines soeurs Noires passent à l'attaque. Problème, Perrin est aussi là avec Tueur et un ter'angreal qui neutralise les Portails et tous tissages permettant de voyager. Et forcément, dans le même temps, les tueurs Seancheans vont s'en prendre à Egwene dans le monde réel. La Chaire d'Amyrlin réussira à vaincre Mesaana tandis que Perrin lui va enfin réussir à se débarrasser de Tueur (mais y perdra Sauteur pour de bon). Dans le monde éveillé, Gawyn réussira non sans mal à sauver sa bien aimée mais sera gravement blessé. Que cela ne tienne, à son réveil, elle va le lier à elle comme Champion.
Perrin, lui, va comprendre qu'on a voulu lui tendre un piège qui se retourne contre les Blancs Manteaux. Ni une ni deux, il va retourner les sauver, s'alliant ainsi Galad et ses hommes (au plus grand plaisir de Berelain qui semble avoir succombé au charme de Galad)
Du côté de Mat, le jeune homme est à Caemlyn où il doit toujours affronter le Gholam et surtout où il doit convaincre Elayne d'user des Dragons d'Aludra. La seconde partie est plutôt simple, la souveraine voyant tout ce que les armes peuvent lui apporter de bon. Pour la première, c'est un peu plus compliqué. Mais surtout, il prépare son départ pour la tour de Ghenjei où il devrait retrouver Moiraine mais aussi les Eelfins et Aelfins (qu'on a plus vu depuis le tome 4 (8 en ancien découpage VF). Rien ne se passe totalement comme Mat le prévoyait. Si Tom et lui arrive à sauver l'Aes Sedai, Mat y perd un oeil et un ami. 
Dans le même temps, Elayne réussit enfin à monter sur le trône de Cairhien après avoir un peu joué au Grand Jeu. 
Enfin, Aviendh arrive à Rhuidean et y découvre ce que pourrait bien être l'avenir pour son peuple.
On finit avec presque tout le monde sur la plaine de Merrilor, attendant l'Ultime Bataille

Fin du résumé. Je vais continuer probablement à spoiler par contre, je suis désolée.

Ok, le résumé a été long en fait… Et encore, j'ai pas tout tout raconté. Bref, vu la longueur de la chose, vous vous doutez qu'il se passe plein d'évènements dans ce tome. Et pourtant, j'ai réussi à le trouver long et lent. Pire, j'ai eu deux trois trucs qui m'ont dérangé durant ma lecture, chose qui, en fait, ne m'était jusque là jamais arrivé en lisant la Roue du Temps. Est-ce parce que j'arrive enfin à la fin de la série et que je m'attends à un truc assez exceptionnel ? Est-ce parce que ce tome-là précisément n'est en fait que la première partie du dernier tome de la série ? Je ne sais pas. Il est fort possible aussi que pour une chose, le fait que j'ai commencé la série en VO y soit pour quelque chose. 

La première chose qui m'a dérangé, et ça m'étonne encore moi-même, c'est la traduction. Alors oui, je sais, sur l'avis de la Tempête Imminente, je louais une traduction moderne et efficace, loin de ce à quoi j'étais habituée sur la série jusque là. Sauf que dans ce tome-ci, j'ai repéré quelques erreurs qui m'ont fait grincer des dents, tel le fait qu'on se retrouve souvent avec une Elayne appelée Egwene. J'avais déjà repéré cette faute dans le tome précédent, là ça arrive un peu trop à mon goût (surtout, dans des passages où franchement ça ne devrait pas arriver sachant qu'Elayne et Egwene ne se voient quasi pas dans le tome). Autre chose, certains termes ne m'ont pas toujours paru approprié ou alors étrangement utilisé (pourquoi forcément dire "raison sociale" quand on parle du nom d'une auberge ? Jordan n'aurait pas mis ça). Après, je me demande si j'ai eu plus de mal que la fois précédente parce que je suis passée à la VO. Il y a de forte chance pour que ce soit ça. Jean Claude Mallé est un bon traducteur mais je trouve que parfois, il s'éloigne un peu trop du style de Jordan. A moins que finalement, ce ne soit la faute de ce cher Sanderson (quoique même là, je trouve que Mallé est loin du style de Mélanie Fazi qui traduit habituellement l'auteur). Bref, il y a eu un truc et je n'arrive pas tout à fait à dire quoi.

Autre point qui m'a dérangé, c'est la longueur du truc. Je sais qu'à la base, les Tours de Minuit font partie intégrante de A memory of Light, le dernier tome et que, voyant que ça allait être ultra long, Sanderson a coupé le tome en deux. Nous avons donc là, en réalité, la première partie de A Memory, et ça se sent. Malgré énormément de péripétie pour presque tous les personnages, ça rame. Il faut dire qu'il ne se passe finalement pas grand chose du côté de Rand, d'Elayne et d'Aviendha. Or, si les chapitres Rand et Aviendha sont importants, ceux d'Elayne aurait pu être divisé par deux. Je peux comprendre que l'idée reste de mettre tout le monde en place, mais faut-il vraiment en passer par là ? Surtout qu'Elayne, devenue reine, m'insupporte presqu'autant qu'Elayne en tant que Fille-Héritière. Etrangement, alors que j'ai l'habitude de Jordan prenant son temps pour mettre son monde en place, là, ça m'a un peu saoulée. Peut-être suis-je trop impatiente ? C'est possible.

Mais malgré ces deux points noirs, j'ai adoré ma lecture. J'ai adoré voir Perrin prendre le contrôle de ce qu'il est (même si ce fut long, mais avec lui, on a l'habitude, hein). C'est marrant parce que Perrin est loin d'être mon perso préféré de la série. Or, depuis le tome précédent, j'ai l'impression de retrouver en plus mature le Perrin du début, celui que j'apprécié (avant Faile, que je n'aime toujours pas). On finit quasiment l'arc commençait dès le premier tome avec les Fils de la Lumière mais aussi avec les loups. Il fait parti des personnages ayant le plus évolué pour moi alors même que j'avais l'impression qu'il stagnait depuis des lustres. J'aurais aimé voir plus souvent Egwene mais le peu où elle apparait, elle est la parfaite Amyrlin, celle qu'elle a toujours été. Je l'aime beaucoup et la voir enfin liée à Gawyn m'a fait énormément plaisir (j'ai détesté qu'elle se dispute avec lui, j'avoue). Il en va de même avec Nynaeve qu'on ne voit pas assez, tout comme Lan (on aurait peut-être pu éviter quelques passages d'Elayne pour en avoir plus de Lan ou de Nynaeve...). Et puis, il y a Mat. Je ne suis jamais objective avec lui, mais là, je suis ravie de voir aussi se finir l'arc Eelfins et Aelfins pour lui (enfin je pense) et encore plus de le voir sauver l'une de mes Aes Sedai préférée (comment elle m'avait manqué elle !).

En fait, on sent bien que beaucoup de liens ont fini de se mettre en place, qu'il est temps de se tourner vers l'Ultime Bataille. Rand est prêt. Il est peut-être même le seul à l'être. Si on ne le voit finalement que peu, son influence est bien présente. Pour les autres, le doute est encore là. Egwene va-t-elle finir par se dresser contre lui ? Que va-t-il se passer pour Aviendha après son passage à Rhuidean (on ne la voit que là mais franchement, j'ai adoré ce passage qui pose plein de question sur l'avenir) ? La mise en place, bien qu'ultra trop longue à mon gout est importante et, finalement plutôt bien menée. Il faut dire qu'il avait pas mal de boulot, le Sanderson, avec le nombre d'arc qu'avait pu ouvrir Jordan au fil des tomes (si on en referme un peu, d'autres restent encore ouvert, comme celui de la Tour Noire (qui annonce du lourd, je crois) par exemple).

Au final, je sors de ma lecture avec un étrange sentiment qui ne m'était jamais arrivé sur la Roue du Temps. Je suis ravie de continuer la saga, d'arriver à sa fin, de voir ce qu'il se passe pour ces personnages que j'aime tant et en même temps, y a un truc qui va pas, et j'arrive pas à mettre le doigt dessus. Et si c'était justement parce que j'arrive à la fin ? Vous savez, une sorte de sentiment d'impatience et en même temps une non envie (et ça malgré les années d'attente) de ne pas y arriver ? Etrange et presque déplaisant sentiment en fait. 


lundi 28 février 2022

Le sang sur la lame, les Epée de glace, tome 1, Olivier Gay

 J'avais lu, il y a un moment de ça le premier tome de la Main de l'Empereur que j'avais beaucoup apprécié. Alors, retrouver Rekk le boucher me faisait très envie et j'avait dans ma PAL ce premier tome du second diptyque où il apparait. Du coup, je me suis lancée (alors que j'aurais pu récupérer le second tome de la Main de l'Empereur, hein...)(on remerciera pas les opé Bragelonne qui me font faire n'importe quoi :) )

Le sang sur la lame, les Epée de glace, tome 1, Olivier Gay

Editeur : Bragelonne
Colleciton : fantasy
Année de parution : 2015
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez lu la main de l'empereur (mais c'est pas obligatoire, et ça c'est bien)
- Vous voulez un protagoniste qui n'a rien d'un enfant de choeur

A ne pas lire si :
- Les petits jeunes qui se plaignent, c'est pas votre truc
- Vous n'aimez pas la violence

Présentation de l'éditeur :

Dans sa jeunesse, l'empereur Marcus mena de nombreuses guerres et étendit son territoire avec l'aide d'un combattant et général hors pair, Rekk. Ses méthodes impitoyables et sa propension au massacre contribuèrent à pacifier les provinces et à annexer les jungles de Koush, au sud - mais provoquèrent également la haine du peuple. Afin de s'attirer leurs bonnes grâces, l'empereur exila donc Rekk le Boucher aux confins de l'empire. Vingt ans plus tard, Marcus est vieux et malade. Il n'a qu'un fils, Theorocle, qui lui cause plus de souci que de fierté. Les familles nobles intriguent dans l'ombre pour préparer sa succession. Quant à Rekk, ce n'est plus qu'un nom avec lequel les mères effraient leurs enfants le soir.

Mon avis

J'étais vraiment contente de pouvoir retrouver Rekk dans une nouvelle aventure. C'est un personnage qui m'avait beaucoup marqué dans la Main de l'Empereur. Sauf qu'on commence le roman sans lui. A la place, nous suivons le jeune Malhin, jeune garde un peu imbue de sa personne et Shani, servante complètement effacée. Les deux vont se lier d'amitié à Deria Froideval, jeune noble nouvelle arrivée au palais impérial. Malheureusement, Deria est assassinée et son amitié pour les deux jeunes gens va leur poser quelques problèmes. Voyant que personne ne fait rien pour retrouver le coupable, ou pour avertir le baron Froideval, ils vont partir pour la baronnie. Ce n'est que là, après un voyage loin d'être de tout repos qu'ils vont découvrir qui est le père de Deria.

Commençons par le commencement, j'ai eu du mal avec Malhin et Shani. Les deux jeunes gens sont plutôt sympathiques mais qu'est-ce qu'ils se plaignent. Bon, après, faut les comprendre, ils se retrouvent embarqués dans un truc qui les dépasse. Lui tente de jouer les héros, fanfaronnant devant les filles pour ensuite se prendre une belle rouste (par Deria ou par Rekk). Elle est trop effacée et je ne parle même pas de sa propension à se victimiser. Par contre, j'ai apprécié qu'elle évolue, même si lentement. Au moins, elle, elle le fait, ce qui n'est pas le cas de Malhin (qui aurait pu être un personnage bien plus intéressante à mes yeux). Heureusement, d'autres personnages sont à leur côté, dont Rekk. Dans ce premier tome, il est d'abord absent, jamais nommé à part par son titre. J'ai beaucoup apprécié le semblant de mystère qui pèse sur lui (parce que nous, lecteur, on sait), que ça fasse monter la pression du côté des antagonistes. Et puis, on le découvre, avec toute son aura meurtrière. Or, Rekk, même s'il reste le boucher, et avant tout un père qui vient de perdre sa fille unique. Bon, on voit bien plus la personnalité boucher chez lui, vu qu'on le voit souvent par les yeux de Shani ou de Malhin. Il n'empêche que j'apprécie toujours autant le personnage pour son ambivalence. Oui, le gars est un sacré bourrin qui semble ne vivre que par la violence, c'est comme ça que les gens le voient et comme il se voit lui-même. Il a été élevé et a vécu comme ça. Pourtant, il ne cherche pas du tout la rédemption, même s'il sait parfaitement qu'il a commis un certain nombres d'atrocité dont il n'est pas forcément fier. J'apprécie assez cet aspect de sa personnalité et je suis ravie de la retrouver ici. D'ailleurs, c'est pas la seule chose que j'ai apprécié retrouver. Il y a aussi Dareen, Mandonius ou encore Gundron, des personnages que l'on croise déjà dans la Main de l'Empereur. 

Si les personnages sont important, l'histoire l'est tout autant, n'est-ce pas ? Nous partons sur de la vengeance ici, que l'auteur va mêler avec des complots de cours. Le tout formant un premier tome assez dense. Chose appréciable, c'est que l'on ne se focalise pas seulement sur Shani, Malhin et Rekk, qui, de toute façon, n'ont qu'une vue limitée de ce qu'il se passe. Nous avons nos entrées dans le palais impérial, suivant régulièrement Mandonius ou encore Semos, le capitaine de la garde. J'apprécie beaucoup ces apartés qui permettent d'avoir une meilleure vue de la politique dans le roman. Surtout qu'ici, elle tient un grand rôle avec un empereur malade et cible de multiples attentats, un Héritier à l'ego aussi gros que son ambition et des nobles cherchant les faveurs de tout ce petit monde. De plus, tout cela n'est pas là pour rien ; ça entretient la légende sur le baron Froideval, ce type que personne ou presque ne connait mais qui faut la trouille à tout le monde et ça permet de mettre en place ce qu'il va se passer dans le second tome (parce que vu la fin du premier, ça risque de pas mal dépoté tout ça).

Au final, j'ai plutôt apprécié. J'espère que dans le prochain, Shani et Malhin gagneront un peu plus en personnalité. Ce n'est pas le gros coup de cœur comme pour le tome un de la Main de l'Empereur mais j'ai été ravie de retrouver Rekk.

Petit PS : Les Epées de Glace a été écrit et publié avant la Main de l'Empereur. Ca se sent sur deux trois choses, comme par exemple la manière dont Rekk a rencontré Dareen. Du coup, on peut avoir quelques incohérences mais ça permet de ne pas trop se spoiler non plus.

lundi 10 janvier 2022

Le sang des Elfes, Le Sorceleur, tome 3, Andrzej Sapkowski

 Entre le sorceleur et moi, c'est compliqué. J'ai apprécié pas mal de nouvelles, moins d'autres. J'ai parfois du mal avec certaines visions de l'auteur... A la fin du second tome, sachant qu'on allait quitté les nouvelles pour les romans, je me suis dis que j'allais continuer à la lui laisser sa chance. Voyons ce que ça a donné.

Le sang des Elfes, Le Sorceleur, tome 3, Andrzej Sapkowski

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2019
Titre en VO : Krew elfów 
Année de parution en VO : 1994
Format : AWZ

A lire si :
- Vous préférez les romans aux nouvelles
- Vous voulez savoir ce qu'il arrive à Ciri après qu'elle ait retrouvé Géralt

A ne pas lire si :
- Vous voulez un roman qui se finit vraiment
- Vous n'aimez pas les ellipses

Présentation de l'éditeur : 

Le royaume de Cintra a été entièrement détruit. Seule la petite princesse Ciri a survécu. Alors qu’elle tente de fuir la capitale, elle croise le chemin de Geralt de Riv. Pressentant chez l’enfant des dons exceptionnels, il la conduit à Kaer Morhen, l’antre des sorceleurs. Initiée aux arts magiques, Ciri y révèle bien vite sa véritable nature et l’ampleur de ses pouvoirs. Mais la princesse est en danger. Un mystérieux sorcier est à sa recherche. Il est prêt à tout pour s’emparer d’elle et n’hésitera pas à menacer les amis du sorceleur pour arriver à ses fins…

Mon avis

C'est pleine d'entrain que j'ai commence ce troisième tome. En plus, c'était sympa, on avait Jaskier dès le début et, moi, je l'aime bien le barde. On découvre rapidement que suite à Sodden et à sa bataille (cf tome deux donc), Nilffgaard est un peu bloqué, que Ciri a bien retrouvé Géralt et que forcément, il y a plein de personne qui recherche le Lionceaux de Cintra. Or le Sorceleur compte bien garder sous silence le fait que la jeune princesse a bel et bien survécu et se trouve avec lui. Pour ça, rien de mieux que de l'amener à Kaer Morhen, demeure des Sorceleurs. Malheureusement, Ciri souffre d'étranges cauchemars et semble capable de prophétiser. Pour l'aider, il fait venir Triss Merigold. La magicienne accepte sous plusieurs conditions, dont l'une est de donner à l'enfant une enfance à peu prés normale auprès d'autres jeunes gens de son âge. C'est ainsi que Ciri va aller chez Nenneke (qu'on a déjà vu dans le tome un) où elle sera rejointe par la suite par Yennefer qui lui apprend les arts magiques. Pendant ce temps, Géralt, lui brouille les pistes et part à la recherche de ce qui en veulent à sa filleule (oui, revoilà les résumés ultra mal foutus...)

Le livre se compose de sept chapitres qui, bien que relié, pourrait parfaitement faire sept nouvelles. Et déjà, sur ce point, ça m'ennuie un tout petit peu. Je m'explique. Je m'attendais à un roman. Oui, le sang des Elfes en est un, puisqu'il raconte une histoire complète. Par contre, il n'y a presque aucun rapport entre les divers chapitres, l'auteur usant d'ellipse temporelle parfois un peu trop grande. Ainsi, Sapkowski arrive à diviser son histoire en sept plus petites, les unes lièes au autres par Ciri et Géralt. Là où ça m'ennuie, c'est vraiment que j'ai eu l'impression de ne pas avoir de roman fini. On a sept parties avec début, développement, fin mais ce schéma est manquant dans le roman lui-même. Je n'ai pas eu de vrai fin. Du coup, je reste justement sur ma faim avec une impression de truc complètement incomplet. Alors, oui, je sais, le tome suivant devrait continuer ce qu'il se passe, mais tout de même, j'aurais apprécié une vraie fin, et non la fin du dernier chapitre/nouvelle.

Mais si on oublie ce point là, je dois avouer que j'ai plutôt apprécié. J'aime beaucoup le personnage de Ciri, cette petite princesse qui va devoir apprendre à se battre (dans tous les sens du terme) pour rester en vie. Elle est passée de son cocon doré de Cintra à la guerre pour arriver ensuite à Kaer Morhen où elle va apprendre à être plus forte pour survivre. Alors, oui, Ciri se trompe souvent, sa colère la portant énormement et ne sachant pas trop où la diriger, oui, elle est parfois capricieuse. Mais Ciri écoute et apprend. Il faut dire qu'elle a plutôt de bon professeur avec Géralt, Triss et Yennefer. On la voit évoluer dans ce tome et c'est plutôt bien foutu. Surtout on commence vraiment à deviner les liens qui vont l'unir aux divers personnages, ce qui m'intéresse toujours beaucoup. Elle est le lien entre plusieurs d'entre eux, peut-être plus que la plupart ne le pense (après tout, Géralt et Yen ont déjà un lien fort, tout comme ils peuvent en avoir un avec Triss ou Jaskier). Il est intéressant aussi de suivre, même si c'est pour un temps assez court cette chère Yennefer qui se révèle bien plus humaine qu'elle ne l'est d'habitude. Il faut dire que Ciri a un don pour voir la vraie nature des gens. 

Par contre, je suis légèrement déçue du traitement de Géralt qui finalement n'avance pas beaucoup. Oui, les chapitres où on le voit font avancer l'histoire puisqu'on découvre les Ecureuils, bande organisée Elfiques qui sévissent sur les routes et dans les forêts, offrant une menace plus proche que les nilffgaardiens, toujours bloqués, ou encore Rience, magicien qui semble en avoir après Ciri pour une raison qu'on ne connait pas vraiment jusque là. Bien entendu, tout cela a un impact sur ce qu'il se passe du côté de Ciri (qui finalement pourrait être la véritable protagoniste de toute cette histoire) mais finalement bien peu sur Géralt lui-même. En réalité, il reste toujours aussi égal à lui-même et avance seulement parce qu'il le faut. C'est assez frustrant finalement de son côté.

Bref, vous l'aurez compris, je suis encore mitigée sur ma lecture du Sorceleur. Je n'arrive toujours pas à savoir si j'aime ou non. C'est étrange comme sensation, surtout que je me dis que je lirais bien le quatrième tome histoire de voir où l'on va. Or, cela fait déjà trois tome que je me dis la même chose. J'accroche beaucoup avec les personnages, j'ai plus de mal avec certains passages (et que dire des moments légèrement sexiste de l'auteur qui arrivent parfois un peu trop souvent même après avoir sorti une tirade pro tolérance voir même quasi féministe). Je suis dubitative donc. Peut-être vais-je donc continuer. C'est à voir.

lundi 20 décembre 2021

La couleur de l'Acier, Loredan, tome 1, K.J. Parker

 Je crois que j'ai pris ce roman il y a un moment lors d'une opération spéciale de Bragelonne. Je ne sais plus si j'avais alors lu la quatrième de couverture ou si c'était à cause de sa couverture que je l'avais pris. Il n'empêche que j'ai aussi acheté le second tome et qu'il était peut-être temps de me lancer dans l'aventure. Une aventure qui aura été quelque peu longue, je dois l'avouer... Il m'aura fallu un bon mois pour finir le roman et j'ai failli l'abandonner quelques fois.

La couleur de l'Acier, Loredan, tome 1, K.J. Parker

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2011
Titre en VO : the Fencer Trilogy, book 1: Colours In The Steel
Année de parution en VO : 1998
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les romans choraux
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si :
- Vous aimez savoir où vous allez.

Présentation de l'éditeur : 

 Bardas Loredan se sent bien fatigué... Il a beau savoir se battre comme personne, les duels sont éprouvants et les affaires bien maigres. même pour un avocat qui plaide en maniant le fleuret. Et voilà que les terribles tribus des plaines se rassemblent : une gigantesque attaque est imminente. En tant que vétéran, l'un des survivants d'une escouade mythique, Loredan est directement concerné : c'est à lui qu'on a confié la défense de Périmadei, la Triple Cité que l'on prétend imprenable. Ajoutez à cela les espions de tous poils, les luttes intestines et tout récemment une malédiction qui lui tombe sur la tête. Pour résister au plus grand siège de tous les temps, il va lui falloir plus que du courage.

Mon avis

Je crois qu'en lisant la quatrième de couverture, je me suis dit que j'allais lire un truc qui ressemble de près ou de loin à du Gemmel. Un vieux guerrier pas loin de la retraire, une ville assiégée et quelques espions. En tout cas, la quatrième y ressemblait quand même un peu. De loin. De très loin. Comme quoi, parfois, on peut se faire avoir même en ayant la bouteille que j'ai en matière de fantasy (par contre, ma lecture m'a fait pensé que ça fait des années que j'ai pas lu de Gemmel et ça me manque un peu quand même)(va falloir y remédier à un moment). Mais parfois, ce genre d'erreur peut s'avérer des plus sympathiques (parfois non, on ne va pas se mentir). Or, malgré ce que j'ai pu marqué en introduction quant à mes possibles abandons du roman, j'ai plutôt apprécié ce que j'ai lu. Juste que, ça a été un peu compliqué et long.

Il faut dire que dans ce premier tome, K.J. Parker nous entraine à la suite de plusieurs personnages durant pas mal de temps. Or, mon édition est compliqué à lire sachant qu'il n'y a pas la moindre séparation entre deux points de vue. Du coup, je me suis souvent retrouvée perdue, ne sachant pas qui je suis et quand je le suis. C'est quelque chose que je n'aime pas du tout. Autant, ne pas savoir qui je suis de prime abord ne me dérange pas de base si je sais que j'ai changé de point de vue, autant là, ça a mit un gros frein à ma lecture. Cher Bragelonne, si un jour vous tombez sur mon avis, ça serait sympa pour les prochains lecteur de revoir votre fichier pour que ce genre de problème n'arrive pas. Non, vraiment, c'est quelque chose que je n'apprécie pas du tout et ça a vraiment failli me faire arrêter plus d'une fois. Enfin, passons au fond à présent.

Périmadei est une cité prospère. Construite en plein milieu d'un delta, elle bénéficie grandement de ce que la mer lui apporte tout en étant protégée des attaques venant de la terre. Depuis des années, elle n'a d'ailleurs jamais été attaqué ni vaincue (tu m'étonnes). Forcément, son peuple s'est un peu relâché. Elle n'a pas d'armée à proprement parler, vit dans le faste (du moins ceux qui le peuvent) et s'enorgueille d'être la meilleure. Bref, c'est une cité de fantasy comme on peut en croiser souvent, construite sur trois niveaux et à la richesse plutôt mal répartie mais bien présente. C'est aussi la cité où pour régler un procès, les avocats se battent entre eux tout à fait légalement et où la magie n'en est pas tout à fait une. Un écrin presque parfait pour un univers des plus sympathiques donc. Et justement, j'ai adoré l'univers en question. Parce qu'il est dans les normes de la fantasy classique sans tout à fait l'être. Alors, oui, on reste tout de même bien enfermé dans la triple Cité presque tout le long de l'histoire mais elle a beaucoup à offrir. 

Côté personnes, ça se gâte un peu. Il y a en beaucoup et parfois, on se demande un peu pourquoi ils font ce qu'ils font. Parker est parfois un peu confus dans leur histoire. Tout tourne autour de Bardas Loredan, avocat de son état, ancien militaire et futur colonel de la cité. L'homme est vieux (enfin, il doit avoir quoi, la quarantaine et encore, je ne suis pas sûre), cynique et particulièrement désabusé par la vie. Il est le "héros" de l'histoire. Enfin, héros... si on veut quoi. Disons que c'est le personnage principal. Face à lui, on trouve Temrai, fils de chef de clan, qui voue une haine profonde à la cité tout en l'admirant. Je trouve dommage que le jeune homme, comme la plupart des personnages à part Loredan, ne soit pas plus développé. C'est d'ailleurs, du coup, un des gros problèmes du roman pour moi. Les personnages sont là, ils sont plutôt interessant mais ils restent peu développés. J'ai souvent eu l'impression que finalement, on suivait des ombres. En plus de ça, il m'est souvent arrivé d'avoir l'impression qu'aucun d'eux, ni même l'auteur, ne savait vraiment où ils allaient. Un sentiment qui pourtant se révèle faux, comme je le découvrirais vers la fin du roman. Tout est lié d'une manière ou d'une autre.

Mais si les personnages ne m'ont pas vraiment interpelé, ce n'est pas le cas du style de Parker. Parce que nous sommes loin de la grandiloquence que nous pouvons avoir dans de la fantasy classique. Ici, nous avons pas mal d'humour, de cynisme. La plume est vivante et finalement, si on oublie le problème de mise en page, ultra agréable à lire. C'est vraiment quelque chose que j'ai aimé, tout comme l'univers. J'ai aussi adoré lire sur plusieurs pages comment forger une épée (l'auteur le fait plusieurs fois, en donnant chaque fois un peu plus d'explication, je trouve ça génial) ou même une arme de siège. Bon, moi, perso, j'ai beaucoup aimé, mais je suppose que ça pourrait en réputer certains par contre (par exemple, j'ai clairement sauté des passages où nous avons toute une liste d'article pouvant être acheté par les clercs). 

Au final, je sors plutôt mitigée de ma lecture. Il y a vraiment du bon mais il y a aussi des choses qui ont tendance à ne pas me plaire de base (et je ne parle pas de la mise ne page). J'aurais apprécié pouvoir m'attacher un peu plus aux personnages, or ce ne fut pas le cas. J'espère que ça va s'arranger avec le second tome (je l'ai, je le lirais donc).

mercredi 15 décembre 2021

Sorcery of Thorns, Margaret Rogerson

 Voilà un bon moment que j'avais envie de lire ce roman. Avec son arrivée dans une édition grimoire trop belle, je me tâtais encore plus pour l'acheter. Eh puis, finalement, je l'ai trouvé à la médiathèque. Je me suis dis que ça serait quand même pas mal de l'emprunter avant de me décider à l'acheter (spoiler : je vais donc plus que probablement l'ajouter à ma bibliothèque)

Sorcery of Thorns, Margaret Rogerson

Editeur : Bragelonne
Collection : Big Bang
Année de parution : 2020
Titre en VO : Sorcery of Thorns
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 570

A lire si 
- Vous aimez la magie

A ne pas lire si :
-

Présentation de l'éditeur : 

Tous les sorciers sont maléfiques. Elisabeth, élevée au milieu des dangereux grimoires magiques d'une des Grandes Bibliothèques d'Austermeer, le sait depuis son plus jeune âge. D'ailleurs, peu de temps après le passage à la bibliothèque du sorcier Nathaniel Thorn, un des ouvrages se transforme en monstre de cuir et d'encre, semant mort et destruction. Et c'est Elisabeth qui se retrouve accusée de l'avoir libéré. Forcée de comparaître devant la justice à la capitale, elle se retrouve prise au cœur d'une conspiration vieille de plusieurs siècles.
Bien malgré elle, elle n'a d'autre choix que de se tourner vers son ennemi Nathaniel, et son mystérieux serviteur, Silas.
Car ce ne sont pas seulement les Grandes Bibliothèques qui sont en danger, mais le monde entier... et face à ce terrible complot, Elisabeth va devoir remettre en question tout ce qu'elle croyait jusqu'ici, y compris sur elle-même.

Mon avis

Je ne me souviens plus de ce qui m'a attiré en premier sur ce livre. La couverture ? Les Grandes Bibliothèques ? Le fait de le voir partout à un moment donné ? Il n'empêche que je voulais le lire, influencée par une tonne d'avis positif et de belles images. Il était d'ailleurs dans ma wishlist numérique, en VO. Tomber dessus à la médiathèque était donc une aubaine. J'allais pouvoir découvrir Elisabeth.

Elisabeth est une jeune orpheline de seize ans qui a grandit dans la Grande Bibliothèque d'Austermeer. Depuis enfant, on lui a appris que la sorcellerie était maléfique et qu'il fallait à tout prix l'éviter. Elle s'apprête à devenir gardienne, seul rempart entre les maléfices des grimoires et l'humanité. Mais son destin va être totalement chamboulé. L'un des ouvrages retenu dans la bibliothèque se transforme en monstre et sème la mort et la destruction jusqu'à ce qu'elle l'arrête. Malheureusement, elle va être accusé de sa libération et conduite à Pont-l'Airan pour y être jugée. Là-bas, elle va découvrir une conspiration contre le royaume et les Grandes Bibliothèques. Aidée par le sorcier Nathaniel et le démon de celui-ci, Silas, elle va tout faire pour sauver le monde.

Commençons par le commencement, à savoir l'univers du roman. Margaret Rogerson a créé un monde où la sorcellerie existe mais est fortement contrainte. Les sorciers n'ont plus le droit de garder les grimoires jugés dangereux, ni certains objet l'étant tout autant. Leur influence sur le monde est pourtant bien présente et les familles de sorciers font partis de la noblesse et des décisionnaires. Mais si les grimoires ont été interdit, ils n'ont pas été détruit pour autant, car ils peuvent toujours servir. Pour contrer l'influence néfaste des vieux grimoires, les Grandes Bibliothèques et leurs gardiens ont été mis en place voilà plusieurs siècles. Là-bas, on apprend aux orphelins qui deviendront un jour gardien que la sorcellerie et les sorciers sont mauvais, et cela même s'ils doivent collaborer avec eux. Ce sont donc deux mondes bien différents qui cohabitent et qui le font en presque parfaite harmonie. J'ai beaucoup aimé le fait qu'Elisabeth, du coup, découvre en même temps que nous ce qu'il se passe hors des Grandes Bibliothèques. C'est d'un coup tout un univers bien différent de celui des vieux grimoires qui lui saute aux yeux et qui l'émerveille autant qu'il la terrifie. De même, j'ai aimé la véritable impression de chez soi qu'on ressent lorsqu'elle se trouve dans une des Bibliothèques, que se soit celle d'Austermeer, de Pont-l'Airan ou même la salle de travail de Nathaniel rempli de bouquin. 

Elisabeth est une héroïne que j'ai beaucoup apprécié. Forcément, son amour pour les livres n'y est pas pour rien, puisque je le partage avec elle. Surtout, c'est une demoiselle qui sait ce qu'elle veut et qui va tout faire pour arriver à se faire entendre. Elle regarde le monde avec autant d'innocence que possible sans toutefois être complétement naïve. J'ai aimé voir son évolution, la voir découvrir la magie au côté de Nathaniel et comprendre que tout n'est pas tout blanc ou noir. A ses côtés, nous avons donc Nathaniel Thorn, sorcier de son état dont la famille est connue pour ses pouvoirs nécromantiques. Il est cynique, charmeur, le parfait petit con en fait face à Elisabeth. Mais tout comme pour la jeune femme, il va apprendre petit à petit. Le lecteur lui, va découvrir un jeune homme hanté par l'héritage familial et par ses propres peurs. Je vous avoue que sur certains points, il est un peu trop dans le cliché (le héros ténébreux au passé trouble) mais il n'en reste pas moins agréable à découvrir (puis moi, j'aime bien les héros torturés). D'ailleurs, sur ce point, il rejoint un peu son démon, Silas. Je préféré ne pas trop en dire sur lui pour ne pas trop trop spoiler. Par contre, je dois bien dire que j'ai trouvé l'antagoniste un peu en dessous par rapport à nos deux héros et même à certains personnages secondaires. Je ne sais pas, il est trop prévisible en fait. 

L'histoire aussi, est prévisible. Mais étrangement, ça ne m'a pas dérangé. Oui, j'ai compris certaines choses rien qu'en regardant la carte. Non, je n'ai pas été surprise par la plupart des évènements. Ni par la manière dont Elisabeth s'en sort. Sur ce point, Sorcery of Thorns est un livre Young-Adult fantasy assez classique. Mais le tout est, pour moi, parfaitement ficelé, entre moment calme, action et révélation. L'équilibre est bon et donne envie de toujours continuer sa lecture. On ajoute à une histoire parfaitement ficelée, un style des plus agréables, des moments forts amusant (Nathaniel qui se moque d'Elisabeth au début de leur collaboration par exemple, les piques de Silas à son maitre etc...) et aussi pas mal d'émotion. D'ailleurs, j'apprécie beaucoup que la romance, mise en avant sur la quatrième de couverture, soit ultra douce et très peu invasive.

Au final, je suis tombée complétement sous le charme de l'univers et d'Elisabeth. J'ai vraiment adoré ma lecture. C'est un roman dans lequel je me vois bien replongé. Ce fut un jolie coup de cœur que je recommande vraiment.