jeudi 30 septembre 2021

Le carrefour des Ombres, La Roue du Temps, tome 10, Robert Jordan

 J'en ai parlé dans le post précédent, je suis en train de finir ma relecture du la Roue du Temps pour accueillir comme il se doit le tome 12, premier des tomes jamais traduit en VF. J'ai profité (si on veut, hein) d'être malade pour lire le tome 10 (en deux tomes, mais la grosse flemme de faire deux avis, surtout que bon, ça ne sert pas à grand chose) et bien commencer la première partie du 11. Du coup, on va parler des anciens tomes 19 et 20 du découpage tout bidon de Fleuve Edition (et, oui, pour ceux qui se demande, avec les prochains tomes bragelonnien, j'aurais toutes les éditions possibles de la Roue du Temps)(à savoir : Pocket, France Loisir, Fleuve Noir/Rivage et enfin Bragelonne, de même j'aurais tous les traducteurs). Mais passons à notre tome 10.

/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.

Le carrefour des Ombres, La Roue du Temps, tome 10, Robert Jordan

Editeur : Fleuve noir
Collection : fantasy
Année de parution : 2009 pour les deux parties
Nombre de pages : 398 pour la partie un et 364 pour la deux
Titre en VO : Crossroads of Twilight
Année de parution en VO : 2003

Présentation de l'éditeur :

Perrin est toujours à la poursuite des Shaidos qui ont enlevé Faite, sa femme. Il envisage même une alliance temporaire avec les Seanchans pour la libérer. Perrin pourra-t-il rester loyal envers Rand et surtout envers lui-même ? Ou sera-t-il prêt à vendre son âme par amour ? Mat, quant à lui, tente d'échapper aux Seanchans tout en courtisant Tuon, la Fille des Neuf Lunes, qu'il a kidnappée et qui, selon la prophétie, devrait devenir sa femme. Enfin, Elayne lutte pour la succession du trône d'Andor, tandis qu'Elenia, l'une de ses plus dangereuses adversaires, prépare son plan pour la renverser...
A Tar Valon, toutes les Aes Sedais de la Tour Blanche doivent s'unir contre le Ténébreux. Y compris les rebelles menées par Egwene al'Vere. Dans le cas contraire, les Asha'man seraient seuls à défendre le monde et pour-raient ainsi obtenir le pouvoir absolu. Rand se cache dans une petite ville avec l'aide de Cadsuane. Il a réussi à purifier le saidin de la tache du Ténébreux. Pourtant, ses propres démons le poursuivent encore et il ne sait plus qui sont ses alliés ou ses ennemis. Il s'apprête à former une coalition qui peut faire basculer le sort du monde...

Mon avis

Bon, vous le savez, je me sers de ma relecture pour résumer à ma façon une bonne partie des romans. C'est plus un pense-bête pour moi qu'autre chose, faut dire que j'ai lu pour la première fois un des tomes de la série (alors, oui, j'ai pas commencé la Roue du Temps pour le tome 1, mais par le 2, la faute au découpage des tomes mais aussi à une mauvaise présentation de celle-ci). Du coup, je vais spoiler, comme toujours. Et je vais le faire dès maintenant : On se trouve sur un tome qui redistribue légèrement les cartes après que Rand et Nynaeve aient canalisé afin d'enlever la souillure du saidin.

On commence donc le roman par un préquel pas trop trop long pour une fois et puis, on en arrive au vif du sujet. Et on commence avec Mat (joie, bonheur, tout ça tout ça). Mat a réussi à fuir Ebou Dar, embarquant avec lui trois Aes Sedai, deux sul'dams et la fameuse Fille des Neufs Lune, Tuon. Caché dans le cirque de Valan Luca, notre jeune ami désespère de ne pas aller plus vite et de devoir se coltiner tout ce beau monde. Bon, il faut dire que les dès roulent presque sans arrêt dans sa tête et que les couleurs qui y apparaissent quand il pense à Rand ou Perrin semblent empirer. On ajoute à ça une Tuon pas forcément coopérative, tout comme les Aes Sedai et les Sul'dams et nous avons un Mat au bord de l'explosion. Autant vous dire qu'il ne semble pas se passer grand chose pour lui à ce moment-là, si ce n'est quelques prises de têtes. 

On passe ensuite à Perrin, qui lui, est toujours à la recherche de sa femme, enlevée par les Shaidos. Après une certaine inactivité durant le tome précédent, il se bouge enfin. Et je dois bien avouer que ça fait quand même du bien de voir Perrin arrêter de se morfondre et de se comporter en idiot. On retrouve un peu le Perrin du début, et perso, ça me fait plaisir. Ses hommes ont retrouvé la trace des Shaidos et le voilà à préparer un plan pour récupérer Faile. De son côté, la jeune femme essaie toujours de trouver un moyen de fuir, tout en manœuvrant comme elle peut avec Galina Sedai, elle aussi prisonnière (et en se faisant draguer par Rolan, l'Aiel qui l'a kidnappé). 

Côté Elayne et Aviendha, ça stagne toujours autant. Caemlyn est toujours en état de siège, les femmes des Maisons Andoranes se disputant le trône. Hum, comment vous dire... On s'ennuie légèrement avec les deux. Depuis qu'Elayne est à Caemlyn, je passe mon temps à raler sur elle. Rien ne change depuis plusieurs tomes, la Famille et le Peuple de la Mer lui posent quelques soucis, Birgitte la surprotège, les complots sont là mais on ne les voit presque pas... Bref, ça m'ennuie et en plus, Elayne est toujours dans son rôle de Fille-Héritière que je n'aime pas.

Heureusement, qu'on a Egwene (en plus de Mat, mais je ne suis jamais objective avec Mat, ça pourrait être long à mourir que je m'en ficherais). Outre le fait que j'ai passé toute ma lecture dans un état proche du sien, Egwene souffrant toujours de douloureux maux de tête, elle est celle qui occupe le plus de place dans ce tome. Et ça, c'est plutôt sympa, surtout que les rebelles de Salidar sont à présent aux portes de Tar Valon et qu'il ne faut pas grand chose pour que les deux factions s'affrontent. Egwene, forte de sa position (ce qui portant était un peu mal barré il n'y a pas si longtemps) prend les choses en mains. Le truc de bien avec elle, c'est que généralement, elle n'y va pas par quatre chemin et n'hésite pas à se mettre elle-même en danger (comme la fin du tome va nous le prouver). De plus, elle est peut-être la seule, avec Rand (qu'on ne voit presque pas dans ce tome d'ailleurs), à comprendre que la Dernière Bataille est réellement proche et qu'il faut tout faire pour réunifier la Tour Blanche. C'est un personnage qui gagne vraiment à être suivie avec le temps, sûrement l'un de ceux qui évoluent le plus dans les différents tomes (surtout comparée à d'autres persos féminins qui stagnent à mort depuis trop longtemps (coucou Elayne et Aviendha)). 

Voilà donc pour le long résumé, mais faut dire que pour une fois, je n'ai pas coupé le tome en deux (même si j'ai effectivement lu deux tomes). Si on excepte Egwene, le tome prend vraiment son temps. Chose normale en fait. Nous sommes à quatre tomes de la fin, une grosse action a eu lieu et tous nos personnages sont toujours dispersés un peu partout dans le monde (de ce que j'en savais, en réalité, pour Jordan, à cet instant, nous en étions d'ailleurs à seulement deux tomes, mais A memory of Light étant un énorme pavé, il fut coupé en trois, ce que l'on apprend ici). Il faut tout remettre à plat pour ne perdre personne en route et cela nous offre donc des passages qui semblent ne pas servir à grand chose. Mais juste "semblent" en fait. Parce que même si je râle qu'il ne se passe rien côté Elayne par exemple, c'est faux. De même chez Mat qui semble ne faire que fuir alors qu'en réalité, c'est tout une partie de la Prophétie du Dragon qui se met en place dans ce tome de son côté.

Au final, ce fut une lecture agréable (malgré la maladie et les maux de têtes). C'est un tome qui ne marque pas forcément sur le coup mais qui reste indispensable pour la suite (surtout par rapport à ce qu'il se passe côté Egwene et Mat, je trouve). En parlant de suite, elle arrivera sous peu puisque je suis en plein dedans. Le 6 octobre. approche à grand pas et je compte bien avoir fini ma relecture pour entamer le tome 12 rapidement

jeudi 23 septembre 2021

Legendborn, Tracy Deonn

 J'ai mis un moment pour finir ce roman. C'est souvent le cas avec les romans en VO, je suis d'une lenteur affligeante dessus (sans parler que depuis l'annonce de la sortie en VF du tome 12 de la Roue du temps le mois prochain (le premier des trois tomes jamais traduit jusqu'à maintenant), je privilègie le papier pour essayer d'être à jour dan ma relecture de la série)(je le serais pas mais je compte enchainer les tomes les uns après les autres pour pouvoir le commencer rapidement) . Et puis, je dois bien dire que je voulais faire durer le plaisir. 

Legendborn, Tracy Deonn

Editeur : Editions Margaret K. McElderry Books
Collection : /
Année de parution : 2020
Format : AZW

A lire si : 
-Vous aimez les (grosses) revisites des légendes arthuriennes
- Vous voulez une héroïne noire écrite par une autrice noire
- Vous aimez l'urban fantasy

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à une revisite légère des légendes arthuriennes

Présentation de l'éditeur : 

Filled with mystery and an intriguingly rich magic system, Tracy Deonn's YA contemporary fantasy Legendborn offers the dark allure of City of Bones with a modern-day twist on a classic legend and a lot of Southern Black Girl Magic. After her mother dies in an accident, sixteen-year-old Bree Matthews wants nothing to do with her family memories or childhood home. A residential program for bright high schoolers at UNC-Chapel Hill seems like the perfect escape--until Bree witnesses a magical attack her very first night on campus. A flying demon feeding on human energies. A secret society of so called "Legendborn" students that hunt the creatures down. And a mysterious teenage mage who calls himself a "Merlin" and who attempts--and fails--to wipe Bree's memory of everything she saw. The mage's failure unlocks Bree's own unique magic and a buried memory with a hidden connection: the night her mother died, another Merlin was at the hospital. Now that Bree knows there's more to her mother's death than what's on the police report, she'll do whatever it takes to find out the truth, even if that means infiltrating the Legendborn as one of their initiates. She recruits Nick, a self-exiled Legendborn with his own grudge against the group, and their reluctant partnership pulls them deeper into the society's secrets--and closer to each other. But when the Legendborn reveal themselves as the descendants of King Arthur's knights and explain that a magical war is coming, Bree has to decide how far she'll go for the truth and whether she should use her magic to take the society down--or join the fight.

Mon avis

Je ne vous ferais pas languir, c'est un coup de cœur. J'ai tout aimé, de la revisite des légendes arthuriennes (très très grosse la revisite d'ailleurs, mais on va en parler) aux personnages, en passant par tout l'univers mis en place et les racines de celui-ci. Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman qui me passionne autant sur autant de chose. 

Bree Matthews, 16 ans, perd sa mère dans un accident de voiture. Dévastée, elle part avec sa meilleure amie, Alice, continuer ses études à l'université de Caroline dans un programme pour lycéen "doué" (je ne sais pas comment traduire précisément). Mais quelques temps après leur arrivée, alors qu'elles font le mur pour assister à une soirée d'intégration, Bree assiste à l'attaque d'une créature surnaturelle. A la fin de celle-ci, un mystérieux étudiant, Selwyn, va l'enchanter pour lui faire perdre la mémoire. Un enchantement qui échoue. Pire, il semble que cet échec réveille d'autres souvenirs oubliés par la jeune femme, des souvenirs de la mort de sa mère. Voulant savoir la vérité, elle va tout faire pour découvrir ce que les Legendborn, l'organisation dont fait parti Selwyn, a avoir avec l'accident qui a couté la vie de sa mère. C'est ainsi, qu'avec l'aide de Nick, un membre des Legendborn rejetant l'ordre, elle va intégrer le groupe, et découvrir que ses membres sont des descendants d'Arthur Pendagron et de ses chevaliers et qu'une guerre est proche d'éclater...

Commençons par les légendes arthuriennes. Je crois l'avoir déjà dit, je les adore. J'aime aussi beaucoup pas mal de revisite et pour tout dire, si je sais qu'un roman en parle, il y a de forte chance pour qu'il se retrouve dans ma PAL. Sans être incollable (il y a bien trop de versions de la légende), j'en connais quand même assez. L'Ordre de la Table Ronde dont dépendent les Legendborn descend de la toute première Table Ronde. Grace à la magie, les esprits d'Arthur et de ses chevaliers survivent dans leur descendants, allant jusqu'à s'éveiller si la nécessité se fait sentir, aka, si les Shadowborns, des démons, menace le monde. On est pas loin de la fameuse légende disant qu'Arthur reviendra quand le monde sera à l'agonie (je sais plus qui a sorti ça la première fois, mais c'est un truc qui finalement sert pas mal les créateurs voulant mettre Arthur à notre époque). Surtout, outre utilisé les noms de roi et de ses chevaliers, nous retrouvons d'autres référence, dont Camlann, la bataille finale (celle où Arthur est blessé à mort par Mordred). Il y a aussi les Merlin, les magiciens de l'Ordre ou bien la lignée de Morgaine, que l'on devine forcément du côté de l'ennemi. Le tout est plutôt bien employé, et cela, même si on s'éloigne parfois des légendes. Personnellement, c'est quelque chose que j'apprécie, voir comment les gens se les réapproprie tellement Arthur et sa clique sont connus. Et j'ai beaucoup aimé cette interprétation-là.

Il y a ensuite l'univers de Legendborn. On se trouve dans notre monde, à l'université de Caroline du nord. Or, la Caroline est un état du Sud. Sans vous faire un court d'histoire, c'est donc un état ayant appartenu à la Confédération. L'histoire de ces états est vaste mais surtout, ce sont des états esclavagistes. Bien que l'esclavage n'existe plus à notre époque, c'est encore quelques choses de très présent dans les mémoires. Bree, l'héroïne de Legendborn est une jeune femme noire qui va essayer de trouver sa place dans un Ordre très blanc où un certain nombre de famille furent des esclavagistes (oui, les descendants des chevaliers de la table ronde n'étaient pas des anges, ils sont privilégiés, le savent et s'en servent). Le mélange que les légendes arthuriennes donnent avec ce passé est des plus interessants. L'opposition est bien marqué sans en faire trop et surtout, cela permet clairement de mettre en avant l'héritage de Bree, et la magie qui en découle. Car il existe deux magies, le Bloodcraft, permettant aux chevaliers de continuer à vivre dans leur descendants (par le sang donc) mais aussi à ceux-ci d'user de l'aether et le rootcraft, magie ancestrale des descendants des esclaves (je vous conseille de lire l'appendice à la fin du roman pour mieux comprendre c'est qu'est le rootcraft, qui dérivent justement de la recherche des racines des descendants des esclaves). On a en plus ici le gros avantage d'avoir une autrice ownvoice, connaissant ses racines et s'en servant pour son histoire. 

On a aussi les personnages. J'ai adoré Bree. J'ai aimé cette jeune fille qui veut découvrir la vérité sur sa mère et sur elle. Bree est un personnage comme j'aime, plein de défauts, avec pas mal de problème (elle souffre de stress post-traumatique, n'arrive pas à faire son deuil et en souffre énormément) mais qui veut d'une manière ou d'une autre aller de l'avant. Ce n'est pas une super-héroïne mais elle essaie. Elle se plante assez souvent, finit même par blesser pas mal de monde autour d'elle mais continue à essayer. C'est aussi une personne fort têtue et en même temps assez attachante. A côté d'elle, on trouve Nick, le descendant d'Arthur. Je ne dirais pas que je n'aime pas Nick, parce que c'est faux. Mais il est pour moi un poil trop lisse. Tout comme j'ai parfois trouvé Selwyn un poil trop sombre et torturé. Les deux hommes autour de Bree sont l'exact opposés l'un de l'autre (et ça sent le triangle amoureux dans la suite). J'avoue préféré Sel à Nick, mais j'aime les gars un peu sombre et mystérieux dans les romans. Autour d'eux, on trouve une belle panoplie de jeunes gens plutôt sympathiques formant les rangs des Legendborns. Il est dommage que certain reste parfois un peu trop en retrait (et que j'ai tendance à en confondre d'autres). 

Enfin le tout est servi par une intrigue des plus sympathiques, entre enquête, apprentissage et romance. Je me suis largement laissé emporter par le style (la VO est vraiment accessible) et par l'histoire. Pour tout vous dire, je n'ai pas vu arrivé certains rebondissement de loin (le plus gros par exemple ne m'était pas totalement venu à l'esprit, j'imaginais clairement autre chose). Et pus, vraiment, le fait que l'autrice soit, comme son personnage, afro-américaine ajoute beaucoup au roman. La vision que Bree peut avoir du monde, ses réactions, la mise en place de toute la mythologie autour du Rootcraft etc... n'en sont que plus réelles.

Pour finir, ce fut donc un coup de cœur. J'attends avec impatience la suite (en 2022 mais je sais pas quand, et ça s'appelera Bloodmarked) qui promet pas mal elle aussi au vu de la fin de ce premier tome. J'ai vraiment très envie de voir comment Tracy Deonn va continuer à mêler mythe arthurien et mythe afro-américain. 


lundi 20 septembre 2021

Charlie, Stephen King

 J'arrive pile à temps avec mon King estival. Si si, il l'est toujours vu que nous sommes le 20 et que l'automne, c'est officiellement le 21 (et que de toute manière, je l'ai fini hier). Bref, cette année, j'ai donc choisi de lire Charlie, après que mon mari n'ait pas arrêté de me dire de le faire (parce qu'il fait parti de ses préférés)(bon la dernière fois que j'ai lu son préféré, Dreamcatcher, il ne m'avait pas plut du tout). 

Charlie, Stephen King

Editeur : J'ai lu
Collection : Epouvante
Année de parution : 1993 
Titre en VO : Firestarter
Année de parution en VO : 1980
Nombre de pages : 466

A lire si : 

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longueurs

Présentation de l'éditeur : 

Dès l'enfance, le terrible pouvoir de la petite Charlie s'est révélé : qu'un objet, un animal, un être humain provoque en elle la moindre crainte, la moindre tension... et il se trouve aussitôt livré aux flammes ! Aujourd'hui la douce et jolie Charlie a sept ans et le cauchemar demeure. Certes, elle sait à présent que son pouvoir est un mal qu'elle doit combattre sans relâche pour en être un jour libérée, délivrée. Alors, de toutes ses forces, Charlie lutte, mais la pulsion souvent l'emporte et déferle. Indomptable, criminelle. Et l'enfant cède au désespoir... Comment ses parents pourraient-ils lui avouer l'atroce vérité - cette imprudence fatale qu'ils ont commise avant sa naissance ? A quel destin Charlie est-elle vouée ?

Mon avis

On va pas se mentir, ma première approche de Charlie, ce fut surement le film de 2002. Je ne me souviens pas avoir vu sa première adaptation avec Drew Barrymore mais je peux me tromper (pourtant, il me semble avoir vu un Charlie avant mes seize ans, il est donc possible que j'ai pu le voir). Je n'en garde que peu de souvenir, et c'est sûrement tant mieux, comme ça, je suis partie avec très peu d'apriori (oui enfin, si, celui que les films étaient sûrement des navets).

Imaginez que vous ayez besoin d'argent, parce que vous êtes étudiants, et que vous décidiez de faire partie d'une expérimentation sur un nouveau médicament. Jusque là, rien de grave. Sauf que le dit médicament est en fait une sorte de drogue qui va réveiller des fonctions que votre cerveau n'utilise jamais. Comme la télépathie par exemple, ou le contrôle mental. C'est ce qui est arrivé aux parents de Charlie. Bien qu'ils aient caché leur pouvoir pour pouvoir vivre en paix, ils sont surveillés par la Boite. Le jour où Charlie montre elle aussi des pouvoirs, sa vie et celle de ses parents va devenir un enfer. On retrouve Charlie et son père alors qu'ils fuient à travers New York. Andy cherche à tout prix à sauver sa fille de la Boite, sachant que s'ils la retrouvent, elle deviendra au mieux un rat de laboratoire, au pire, un cadavre. Il faut dire que les pouvoirs de la petite, à peine huit ans au début du livre, sont phénoménaux. Charlie est capable de mettre le feu à tout et n'importe quoi, surtout si elle est en colère, mais peut aussi utiliser de la simple télékinésie. Tout cela en fait donc une arme parfaite. 

Charlie possède pas mal de bon point. Le premier, c'est l'utilisation des pouvoirs de Charlie et de son père, Andy. Les deux ont en eux une puissance phénoménale et surtout la capacité de mettre le monde à leurs pieds. Enfin, en théorie. Parce qu'en pratique, ce n'est pas du tout ça. Andy subit de plein fouet l'utilisation de ce qu'il nomme la poussée. A chaque fois qu'il influence quelqu'un, une affreuse migraine fait son apparition, pire, avec le temps, ce sont plus probablement des vaisseaux de son cerveau qui pètent. De plus, il ne contrôle pas tout à fait sa poussée, pouvant créer des échos ou certain de ses ordres partent légèrement en cacahouète à cause de certains souvenirs de celui qu'il manipule. Du côté de Charlie, c'est un peu plus subtil. Pas de gros problème physique chez elle suite à l'utilisation de ses pouvoirs (trop jeune encore peut-être ?) mais plutôt côté psychologique. Là aussi, c'est particulièrement intéressant, l'enfant appréciant un peu trop pouvoir déclencher l'apocalypse alors que ses parents lui ont expliqué pendant des lustres que ce n'était pas bien. C'est quelque chose que j'apprécie, voir que les conséquences de l'usage de leur pouvoir soient plus forte que le dit usage. Parce que ça va conditionner une bonne partie du roman mais aussi la psychologie d'Andy et de sa fille ainsi que leur fuite.

Le second, ce sont les personnages, surtout ceux du côté de la Boite. Si nous suivons durant une bonne partie Charlie et son père, nous avons aussi beaucoup de passage vu par les méchants. Les personnages sont plutôt bien foutus, complexes aussi, surtout pour Rainbird, l'indien borgne, ou Cap Hollister. C'est toujours un réel plaisir d'avoir de bons méchants en face de soi, plus particulièrement quand ceux-ci sont persuadés d'être dans leur bon droit. Bon par contre, je dois bien vous dire que Rainbird est assez flippant dans son genre et que son obsession pour Charlie l'est tout autant. Même les personnages plus secondaires sont assez marquant, que se soit les psychiatres en chargent des McGee ou même ce pauvre truffions qui a le malheur de croiser Charlie à l'aéroport. C'est souvent un des points forts chez l'auteur et il nous le prouve une fois encore ici.

Par contre, il nous prouve aussi qu'il est capable de plomber tout un roman à cause des lenteurs. Alors quand je dis tout le roman, j'exagère un peu. Disons que les lenteurs commencent assez vite pour Charlie et que j'ai failli décrocher assez rapidement à cause de ça. Personnellement, je trouve que le roman aurait été bien plus efficace avec une bonne centaine de pages en moi. Il y a pas mal de digressions dedans qui ne font qu'alourdir l'histoire.  On perd rapidement le rythme à causse de ça. D'ailleurs, en parlant rythme, celui-ci est assez inégal. Il y a un bon tiers du livre où j'ai trouvé l'action trop peu présente par rapport aux restes. Alors, oui, ça permet de mieux comprendre les relations entre les gens de la Boite et les McGee (enfin, relation, si on veut hein, ils sont prisonniers de la Boite à ce moment) mais que c'est long. 

Au final, Charlie est plutôt sympathique à lire. On perd peut-être maintenant sa portée de l'époque (apparemment, King était un peu parano et n'avait plus beaucoup confiance en son gouvernement au moment où il a écrit le livre) mais il n'en reste moins intéressant dans son aspect eugéniste et paranoïa avec le gouvernement. Par contre, il ne fera pas partie de mes préférés (je lui préfére fortement un Shinning ou un Sac d'Os) et je pense qu'il est, malheureusement, facilement oubliable

mardi 14 septembre 2021

L'Alliage de la Justice, Fils-des-Brumes cycle deux, tome 1, Brandon Sanderson

 Je me suis demandé si je nommais cet avis de la même manière que leur du premier en 2014 et puis je me suis dit que non. Marquer le fait que ce soit bien un second cycle dans l'univers des Fils-des-Brumes est bien plus pertinent. C'est aussi le dernier tome que j'ai déjà lu dans cet univers. A partir de lui, je pars dans la découverte presque complète de ce second cycle.

L'Alliage de la Justice, Fils-des-Brumes cycle deux, tome 1, Brandon Sanderson

Editeur : Le livre de poche
Collection : Fantasy
Année de parution : 2014
Titre en Vo : The Alloy of Law : A Mistborn Novel
Année de parution en VO : 2011
 nombre de pages : 452

A lire si :
- Vous avez aimé la trilogie Fils-des-Brumes
- Vous aimez les ambiances Western voire Steampunk
- Vous voulez un héros qui ne soit pas jeune

A ne pas lire si :
- Vous voulez retrouver les héros de la trilogie originelle

Présentation de l'éditeur :

Cinq cent ans ont passé. Kelsier, Vin, Elend et les autres font désormais partis de l’Histoire – ou de la religion. Les chemins de fer côtoient les canaux, les rues sont éclairées à l’électricité et les premiers gratte-ciel partent à l’assaut des nuages. Mais les anciennes magies allomantique et férochimique existent toujours. Un outil précieux pour les hommes et femmes courageux qui tentent de faire régner la justice dans les terres sauvages qu’on appelle les Rocailles. Après vingt ans là-bas et une récente tragédie, Wax Ladrian est de retour à la métropole d’Elendel. À la tête d’une Maison noble, il doit ranger ses pistolets pour assumer de nouveaux devoirs. Ou du moins le croit-il. Car les demeures et les rues élégantes de la ville pourraient bien s’avérer plus dangereuses encore que les plaines poussiéreuses des Rocailles…

Mon avis

Je n'ai pas relu mon premier avis sur le roman fait en 2014. La raison est simple, autant je me souvenais presque parfaitement de la trilogie de base, autant j'avais peu de souvenir de ce tome-ci. Pas qu'il ne m'avait pas marqué, ce n'était pas le cas, juste que je ne peux pas me souvenir de tout ce que je lis (même si j'aimerais beaucoup). 

En cinq cent ans, Scadrial a bien changé. Grace à Vin et Elend, mais surtout à Harmonie, le monde n'est plus sous l'influence de Ravage et a pu se développer. Ainsi, nous voilà plus vers les années  1800 de notre propre monde. A la place de Luthadel (probablement détruite suite aux évènements marquant la fin du Héros des Siècles, nous voici à Elendel en compagnie de Waxilium Ladrian, un ancien garde-loi. Celui-ci a quitté les Rocailles (des contrées rappelant méchamment le Far West américain) suite à une récente tragédie. Bien décidé à tout faire pour assumer ses devoirs de Maître de la Maison Ladrian, il range ses pistolets. Il se décide même à se trouver une fiancée pour asseoir sa maison en la personne de Steris. Tout semble aller comme sur des roulettes jusqu'à ce que Wayne, son ancien associé ne débarque. Il a besoin de lui pour découvrir qui se cache d'arrière plusieurs vols et enlevements commis sur des trains. Si Wax refuse de prime abord, il va se retrouver embarquer dans l'histoire suite à l'enlèvement de Steris...

On va commencer par le gros plus de ce premier tome, son univers et surtout l'évolution qu'à pu avoir Scadrial après le Héros des Siècles. Elendel est devenue la nouvelle capitale de ce monde. Elle a prospéré, grandit et se modernise de plus en plus. Le bassin d'Elendel où elle se situe est vert, cultivable et tout aussi riche que la ville qui en dépend. En dehors du bassin, par contre, c'est plutôt pauvre et surtout sauvage. Les Rocailles ressemblent à ce qu'on peut imaginer, arides, hors contrôle, emplies de brigands. Ce sont des terres où l'homme commence à peine à arriver, sans lois ou presque. Mais pour l'instant, dans ce tome, nous n'en voyons que très peu finalement. Nous nous concentrons bien plus sur Elendel, et ce n'est pas forcément pour me déplaire. Ensuite, il y a l'évolution de la magie et des religions. Déjà, il semblerait que les Fils-des-Brumes n'existent plus. Les Terrisiens s'étant mêlés aux skaa et aux nobles, ils existent par contre des doubles-fils, capable d'utiliser l'allomancie et la ferrochimie (mais jamais plus d'un métaux pour les deux). Pour l'hémalurgie, par contre, on ne sait pas encore si elle est encore utilisée ou pas. Vin, Elend, Kelsier et Marsh sont devenus des légendes, certains même sont entrée dans la religion (Kelsier et Vin, forcément, Marsh aussi). Cette évolution était pour moi la plus attendue je dois dire et elle me plait beaucoup (d'ailleurs, j'ai juste un peu hâte de voir ce que ça donnera sur la troisième époque, surtout pour la magie). 

Ensuite, il y a les personnages. Là, encore, c'est un gros point fort. J'adore Wax parce que déjà, il a plus de quarante ans. Après Vin et Elend qui étaient bien plus jeunes, on a un perso principal qui a déjà roulé sa bosse et qui a eu une vie plutôt bien remplie avant. Sans être torturé, c'est quelqu'un qui a vécu des tragédies (la dernière en date est décrite dans le premier chapitre), qui sait ce qu'il veut ou non et comment il peut obtenir certaines choses. C'est plutôt agréable. A coté de lui, on a Wayne, tenant à merveille le rôle de l'acolyte. J'espère par contre que son rôle s'aggrandira un peu plus par la suite, parce que je l'aime beaucoup. Côté féminin, nous ne sommes pas en reste. D'abord, il y a Stéris. Stéris a été crée pour être un personnage ayant un spectre autistique. Elle parait froide, ultra organisée et pas franchement douée avec les gens. Même si nous la voyons très peu dans ce tome, je l'aime déjà beaucoup. Puis il y a Marasi, sa sœur batarde. La jeune femme va suivre Wax dans son enquête, s'y trouvant d'ailleurs mêlée elle-aussi de par son héritage. Mais si elle tient parfaitement son rôle, tout comme Wayne, elle est finalement un peu trop effacée à mon gout. Après, c'est un tome un qui présente un nouvel univers (enfin si on veut, disons une nouvelle époque) et je peux comprendre que les personnages secondaires soient finalement assez stéréotypés. Enfin, je pourrais du moins, si je n'étais pas en pleine lecture d'un Sanderson.

Nous arrivons donc là où, pour moi, le bat blesse. Sanderson nous a habitué à mieux niveau personnage. Niveau histoire aussi d'ailleurs. J'ai eu l'impression que pour le coup, tout ce qui l'intéressait vraiment, c'était l'évolution de l'univers et pas le reste. Les personnages sont trop stéréotypés pour moi. Wax sort finalement de l'ordinaire, Stéris aussi mais ce sont bien les seuls. Et encore pour Stéris, elle a le rôle de Damsel in detress dont elle ne sort que peu. L'histoire, elle, est classique pour un western, des attaques de trains, des voleurs, un ancien garde-lois qui tourne mal… A vrai dire, je comprends pourquoi je n'ai pas gardé un gros souvenir de ce tome-ci. Il est bon, bien écrit, avec de l'action, de l'humour, des moments bien Sandersoniens mais il est aussi vachement clichés en fait. Il me semble que ça va s'améliorer avec les autres tomes. N'empêche que pour le coup, l'Alliage de la Justice est bien en dessous de la première ère (et je vous raconte pas comment ça me fait du mal de dire ça d'un Sanderson, hein).

Au  final, je dois bien avouer que ce n'est pas mon Sanderson préféré et je le regrette vraiment. Il avait tout pour me plaire et il se vautre sur des trucs un peu bête que l'auteur sait pourtant éviter. Je me console en me disant qu'avec trois tomes par la suite, il a eu le temps de revoir sa copie et d'améliorer ses personnages. Surtout que, bon, à la base, l'Alliage de la Justice devait être un one-shot pour faire patienter les gens.