mercredi 30 juin 2021

Les Nuages de Magellan, Estelle Faye

 J'entame une période SF. J'ai une pile à lire dans le genre (avec plutôt du Space Opéra dedans d'ailleurs mais pas que) qui a tendance à grossir depuis un moment. Il est temps de la vider un peu. Et je commence avec Estelle Faye, dont j'ai aimé Un éclat de Givre. Je me doutais que j'allais apprécié, je ne pensais juste pas que ça serait à ce point.

Les Nuages de Magellan, Estelle Faye

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 306

A lire si :
- Vous voulez du Space Opera sans gros combat spatial
- Vous voulez une histoire de transmission

A ne pas lire si :
- Vous voulez des gros combats.

Présentation de l'éditeur : 

27ème siècle. L’Humanité s’est étendue à toute la Voie Lactée. La nouvelle frontière, ce sont désormais les Nuages de Magellan, mais les Compagnies ont fini par renoncer à tout projet de colonisation, préférant les affaires aux rêves d’exploration spatiale. Deux siècles auparavant, l’humanité a pourtant maîtrisé l’énergie sombre, une ressource quasi illimitée, mettant ainsi fin aux guerres pour les énergies fossiles. Ont suivi plusieurs siècles de liberté, d’exploration, d’avancées… Puis, insidieusement, de nouveaux jeux de pouvoir et d’influence se sont mis en place, conduisant à la multiplication des hors-la-loi. Depuis, un mythe court la galaxie : des pirates auraient créé sur Carabe, une planète perdue, une république idéale, hors d’atteinte du pouvoir des Compagnies. Dans l’un des derniers postes frontières avant les Nuages, Dan, une jeune serveuse idéaliste, chante du blues dans un bar pseudo texan tout en rêvant d’aventures stellaires. Elle est fascinée par Mary, une cliente taciturne dont on dit qu’elle serait peut-être une ex-pirate… Les Nuages de Magellan n’ont pas dit leur dernier mot !

Mon avis

J'ai pris ce livre parce que j'ai aimé, énormément, un Eclat de Givre. J'avais très envie de retrouver la plume d'Estelle Faye et de la découvrir sur un Space opera, genre que je ne connais pas assez à mon goût (d'ailleurs, pour la peine, je suis en train de lire Space Opera ! chez les Moutons electriques qui retrace l'histoire du genre de sa création jusqu'à Star Wars, et c'est particulièrement intéressant)(mais on en reparle dès que je l'aurais fini). 

Tout commence par Ankhou, un port spatiale et la grève des pilotes contre le monopole des Compagnies sur les voyages spatiaux. La répression du mouvement est violente, terriblement. Ankhou, les pilotes, ses habitants, tout est détruit par les armées des Compagnies pour faire un exemple. A plusieurs années lumières de là, Dan, serveuse de son état, découvre les images avec horreur. Alors que la soirée devient une veillée funéraire, elle va chanter pour l'Ankhou. Une prestation un peu trop remarquée qui va l'obliger à fuir et à se cacher dans la navette de Mary Reed, une de ses clientes. Or, la femme fuit elle aussi les compagnies et entraine sans le savoir Dan dans son sillage. Les deux femmes vont devoir cohabiter pour s'en sortir. Petit à petit, Mary s'ouvre à la jeune serveuse. Elle est en réalité Liliam Rochelle, capitaine d'un vaisseau pirate légendaire et peut-être la dernière pirate à savoir où se trouve Carabe, planète de toute les libertés.

Commençons par nous débarrasser des choses que je n'ai pas totalement apprécié dans le roman. Parce que, oui, il y a des choses que je n'ai pas forcément aimé. La première, c'est une limite assez poreuse entre le jeunesse et l'adulte. Cette limite, on la doit au personnage de Dan, à sa jeunesse (elle doit avoir une vingtaine d'année, peut-être moins) et à son rôle d'apprentie auprès de Liliam. On la doit aussi à quelques passages bien trop vite expédiés. Et ça, c'est peut-être la seconde chose que j'ai moins apprécié. Le roman passe parfois trop vite sur certains points. Après, tout cela est forcément purement subjectif. J'ai une grosse tendance à aimer les pavés qui prennent leur temps et parfois, me trouver avec un livre de 300 pages dans les mains, ça me fait bizarre (surtout que j'ai justement enchainé les gros pavés ces derniers temps).

Maintenant que c'est fait, passons à tout ce que j'ai aimé. Déjà, il y a tout le worldbuilding, comme on dit en anglais, tout l'univers du livre donc. Que se soit les vaisseaux spatiaux et leur écosystème ou les planètes et planétoïde aux histoires riches que l'on va visiter à la suite de Liliam et Dan, j'ai aimé la manière dont tout est mis en place. Mais surtout, tout concorde à mettre en place les thèmes principaux du roman. Rien n'est laissé au hasard, tout nous ramène, d'une manière ou d'une autre à Carabe, cette planète légendaire libre de toutes attaches aux Compagnies. Et franchement, il y a de quoi dire sur le monde, que se soit sa mythologie (la Première Terre, la découverte de l'énergie sombre, la conquête de l'espace avec les Nuages de Magellan comme limite, les lois de bio et cyber éthique etc...), les cultures abordées ou la politique.

Et parlons donc des thèmes. Il y a, bien sûr, la liberté. Celle de partir explorer l'espace, celle de faire ce que l'on veut, de ne pas subir le joug des Compagnies (et donc du capitalisme), de vivre sa vie comme on l'entend. On le retrouve dans chaque histoire des personnages, principaux comme secondaires. Mais c'est Liliam et Dan, et elles seules, qui porte l'autre thème principal, celui de la transmission. Que j'ai aimé suivre les récits de l'ancienne pirate. Ils ont quelque chose de poétique, de doux et de mélancolique aussi. J'ai aimé voir Dan les écouter presque religieusement et commençait à entrevoir sa propre liberté. Les deux s'entremêlent pour nous donner le récit de la Grande Piraterie.

J'ai apprécié que ce récit soit un récit au féminin. J'ai aimé Liliam et Dan, la relation qui se lie entre elle de maitre à élève puis un peu plus que ça. Ca faisait un bon moment que je n'avais pas vu ce genre de relation dans un roman. Et puis, il y a aussi la relation que l'on découvre petit à petit dans les souvenirs de Liliam, celle de la pirate avec sa capitaine, la légendaire Sol Saint-Clair. Oh, bien sûr, il y a des personnages masculins, mais ils ne sont pas parmi les protagonistes principaux et ça fait du bien. Parce que, oui, et re oui, la SF et le space opera, ça peut aussi être au féminin, et même queer et très bien l'être, comme nous le prouve ici Estelle Faye. 

Pour conclure, c'est un space opera des plus plaisants qu'Estelle Faye nous livre ici. J'ai vraiment eu un gros coup de cœur pour l'univers et les thèmes, le tout allié au style de l'autrice que j'apprécie déjà beaucoup. Vraiment, je trouve qu'il nous faut plus de SF comme celle que propose l'autrice dans nos vies. 

lundi 28 juin 2021

We hunt the Flame, Hafsah Faizal

 J'avais très mais alors très envie de découvrir ce roman, premier tome d'une duologie, the Sand of Arawyia. J'en avais entendu beaucoup de bien et son histoire me plaisait énormement. Alors, je me suis lancée pour le mois de la fantasy. Et il m'aura fallu plus d'un mois pour le lire. Pourquoi, c'est ce qu'on va voir.

We hunt the Flame, Hafsah Faizal

Editeur : Farrar, Straus and Giroux
Collection : /
Année de parution : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez un monde d'inspiration arabique (basé sur le moyen-orient)
- Vous aimez les quêtes

A ne pas lire si 
- Votre niveau d'anglais est plutôt moyen (franchement, j'ai galéré)

Présentation de l'éditeur : 

People lived because she killed.
People died because he lived.
Zafira is the Hunter, disguising herself as a man when she braves the cursed forest of the Arz to feed her people. Nasir is the Prince of Death, assassinating those foolish enough to defy his autocratic father, the king. If Zafira was exposed as a girl, all of her achievements would be rejected; if Nasir displayed his compassion, his father would punish him in the most brutal of ways.
Both are legends in the kingdom of Arawiya—but neither wants to be.
War is brewing, and the Arz sweeps closer with each passing day, engulfing the land in shadow. When Zafira embarks on a quest to uncover a lost artifact that can restore magic to her suffering world and stop the Arz, Nasir is sent by the king on a similar mission: retrieve the artifact and kill the Hunter. But an ancient evil stirs as their journey unfolds—and the prize they seek may pose a threat greater than either can imagine.
Set in a richly detailed world inspired by ancient Arabia, We Hunt the Flame is a gripping debut of discovery, conquering fear, and taking identity into your own hands.

Mon avis

Comme je le disais, j'ai lu ce roman dans le cadre du mois de la fantasy. Bon, j'ai mis plus d'un mois à le lire, du coup, je ne le compte pas dans le challenge. Je l'avais choisi pour la catégorie "Et commençons le périple", qui englobait autant le voyage dans le roman que le dépaysement pour le lecteur. We hunt the Flame nous entraine dans un monde fortement inspiré par le moyen-orient, celui que l'on imagine quand on pense aux Contes des Milles et unes nuits par exemple (enfin, pas tout à fait non plus, on va voir ça plus tard). 

Si j'ai mis autant de temps à le lire, c'est pour deux raisons. La première est personnelle et vous la connaissez puisque j'en ai déjà parlé. Il s'agit de mes problèmes de santé, de la fatigue qui va avec et de mon manque flagrant de concentration. Sur un roman comme celui-ci, ça ne pardonne pas du tout. La seconde en découle forcément. Le niveau de langage est plus exigeant que ce que j'ai pu lire pour le moment en VO. Entre les termes arabes, dont la signification n'est donnée qu'une seule fois dans le texte (merci le lexique que l'on peut trouver ici) et le niveau de la VO, j'ai parfois du relire certain passage plusieurs fois pour bien comprendre. Autant vous dire que pour le coup, j'espère grandement que le roman soit traduit en français pour pouvoir le lire sans la barrière de la langue (et j'espère tout autant que la traduction gardera les mots arabes dedans). 

Passons à présent au roman en lui-même. Zafira est the Hunter, déguisé en homme, elle part chasser dans the Arz, une forêt maudite et dangereuse pour pouvoir nourrir son peuple. De son côté Nasir est le fils du Sultan. Il est surtout son assassin, le Prince of Death. Tous les deux sont enfermés dans leur rôle et tous les deux sont devenus des légendes dans le royaume d'Arawyia. Alors que l'Arz grandit de jour en jour, Zafira par en quête d'un ancien artefact perdu qui pourrait le faire reculer. De son côté, Nasir est commandité par son père pour retrouver the Hunter, s'emparer de l'artefact puis tuer sa proie. Mais rien n'est simple et un ennemi commun se tapit dans l'ombre.

J'ai clairement adoré l'univers du roman. Le monde imaginé par l'autrice a été maudit voilà des années. Les califats composant le royaume, aux nombres de six, ont vu leur climat changé. Ainsi, Demenhur, le califat où vit Zafira est envahi par la neige. Au milieu de ses califats se trouve l'île de Sharr, destination finale de Zafira et Nasir dans le roman. Les descriptions de l'autrice font qu'on s'y croit vraiment et le dépaysement est, du coup, réel pour moi. La partie fantasy s'intègre parfaitement, faisant de ce monde quelque chose de foisonnant et merveilleux (même si, on va pas se mentir, y vivre doit pas être simple du tout). J'ai aussi aimé toute sa mythologie, passionnante et bien documentée ici. Autre chose ultra appréciable, ce sont les petits ajours de l'autrice, par exemple le mariage de Yasmine, la meilleure amie de Zafira et quelques autres scènes de vie. Bref, l'univers est génial et rien que pour lui, j'ai adoré lire le roman. 

Ensuite, il y a les personnages. J'ai de suite accroché avec Nasir. Le prince de la mort est un personnage comme je l'ai apprécié. C'est un homme déjà brisé par la vie, qui n'a plus beaucoup d'espoir. Il obéit à son père par peur de devenir miséricordieux et que le Sultan ne le punisse pour ça en blessant (ou pire) les rares personnes qu'il aime. Chose qu'il a déjà faite d'ailleurs. Nasir n'ose donc plus aimé, ni même espérer. Sa rencontre avec Zafira va un peu changer tout ça. Pour elle, j'ai eu un peu plus de mal avec elle au début. Disons qu'elle parait presque trop forte. Et puis, rapidement, l'autrice nous fait part de ses défauts, de ses faiblesses et là, j'ai commencé à bien plus l'apprécier. C'est d'ailleurs une chose récurrente ici, les personnages, qui ont tout pour être ultra fort, ont tous d'énormes fêlures.  Ce sont ces fêlures qui les caractérisent et qu'ils vont, tous autant qu'ils sont, tentés de réparer avec l'aide des autres. Et cela que se soit pou Nasir et Zafira, ou pour le reste du groupe, Altair (général du Sultan que Nasir doit aussi assassiné à la fin de leur mission), Benyamin (un safin, un être immortel semblable à un elfe de Tolkien) ou encore Kifah (une guerrière redoutable à la lance). 

Enfin, il y a la quête. Une quête qui parait plutôt banale de prime abord. Pour rappel, le groupe cherche un artefact ancien qui devrait, d'une manière ou d'une autre briser la malediction pesant sur Arawyia. Or, la quête va mener le groupe à bien plus que ça. Même si on reste sur de la fantasy classique ici, tout cela reste passionnant. J'aime le mélange de la quête fantasy et de la rencontre avec des ennemis que nous voyons rarement en fantasy occidentale (coucou les ifrits par exemple). 

Au final, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu (et compris du roman). Je regrette vraiment de l'avoir lu dans cette période pas top pour moi par contre (j'ai souvent pensé l'arrêter pour le reprendre plus tard). Je vais attendre un peu avant de me lancer dans le second tome par contre (justement pour que j'aille mieux et que je puisse me concentrer dessus). C'est un roman vraiment envoutant qui mérite d'être découvert. 

lundi 14 juin 2021

Le Puits de l'Ascension, Fils-de-Brume, tome 2, Brandon Sanderson

 J'ai mis un petit moment avant de finir les quelques 1000 pages de ce second tome. Faut dire que le début du mois n'a pas été génial pour moi. J'ai eu (et j'ai toujours) beaucoup de mal à me concentrer à cause d'une fatigue constante. Pas vraiment  le meilleur moment donc pour ce pavé, heureusement que je le connaissais déjà donc.

Le Puits de l'Ascension, Fils-de-Brume, tome 2, Brandon Sanderson

Editeur : Le livre de poche
Collection : Fantasy/Orbit
Année de parution : 2012
Titre en Vo : Mistborn, book 2 : The Well of Ascension 
Année de parution en Vo : 2007

A lire si :
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous aimez les personnages assez complexes
- Vous aimez les parties plus politique
A ne pas lire si :
- Vous voulez découvrir tout un pays, un monde
- Vous voulez du "vrai" voyage initiatique, au sens premier du terme
 
Présentation de l'éditeur

Le Seigneur Maître est tombé.
La guerre peut commencer.
En mettant fin au règne brutal et millénaire du tyran, ils ont réalisé l’impossible.
À présent, Vin la gamine des rues devenue Fille-des-Brumes, et Elend Venture le jeune noble idéaliste doivent construire un nouveau gouvernement sur les cendres de l’Empire. Mais trois armées menées par des factions hostiles, dont celle des monstrueux koloss, font le siège de Luthadel. Alors que l’étau se resserre, une légende évoquant le mystérieux Puits de l’Ascension leur offre une lueur d’espoir.
Et si tuer le Seigneur Maître avait été la partie la plus facile ?
 
Mon avis

Le Seigneur Maitre est mort. Vive le roi. Après la Chute, Vin, Elend et la bande de Kelsier ont pris la direction des opérations, comme le voulait Kell. Elend est donc devenu roi, a mis en place une Assemblée, a créé la plupart des lois qui régissent son nouveau royaume, le tout aidé par les autres. Mais la petite utopie du jeune homme tourne court. Pas même un an après la Chute, Straff Venture, autoproclamé roi du Dominat Boréal assiège Luthadel avec l'espoir d'y trouver l'atium du Seigneur Maitre. Il n'est d'ailleurs pas le seul à avoir eu l'idée. Cett, roi du dominat de l'ouest, apparait peu après. Pris en tenaille, la bande va tout faire pour que sauver Luthadel. Pendant ce temps, alors qu'elle fait tout pour garder Elend en vie, Vin perçoit d'étranges vibrations dans les brumes qui pourraient provenir du Puits de l'Ascension. Et si son pouvoir permettait de sauver la ville et ceux qu'elle aime ?

Lors de ma première lecture, j'avais adoré le fait que la Chute soit réellement un élément perturbateur, que l'utopie d'Elend n'en soit finalement pas une, que tout le monde galère après la fin de l'Empire Ultime qui avait permis mille ans de paix même si celle-ci était tout de même bien tyrannique. Forcément, c'est un élément que j'apprécie toujours autant. Il est même fort possible que je l'ai encore plus apprécié à cette seconde lecture. J'aime particulièrement tout ce qui concerne la politique dans Fils-de-Brume et ici je suis servie. L'avantage de savoir ce qu'il va se passer (même si je gardais un souvenir un peu plus vague que pour le premier tome) c'est que j'ai pu me penché sur le pourquoi ça se passe. Redécouvrir les erreurs commises par les uns et les autres, les complots, etc...  

Si l'on pense d'ailleurs que cette partie est là pour mettre en valeur Elend, qui devient personnage principal dans ce tome, ce n'est pas tout à fait le cas. Ou alors, c'est juste parce que c'est une relecture et que je me suis penchée sur les détails et sur les autres personnages. Non, je n'ai pas totalement laissé le jeune roi de côté, je l'aime toujours autant. Mais disons que ses interactions avec les autres sont des plus intéressantes. Parce que durant une bonne partie du roman, jusqu'à l'arrivée de Tindwyl, je dirais, Elend reste toujours égal à lui-même. Ce sont les autres qui le poussent. C'est à cause d'eux qu'il n'arrive pas à se détacher de l'image de Kelsier et du poste de chef de bande qu'il a pris un peu par hasard. On redécouvre la petite bande de voleur sous un autre jour. Les interactions entre eux ne sont plus tout à fait les mêmes durant une bonne partie du roman, à l'image de ce qu'il se passe pour Elend. Tant que la bande ne fait pas front commun, Elend galère dans son rôle de roi. En fait, tant que Kelsier est toujours là dans leur esprit à tous, rien ne se passe comme il faut. Je ne m'étais pas totalement rendu compte du rôle de Kelsier dans ce second tome. Bien sûr, son "fantôme" est toujours présent, ce qui est normal. Mais en réalité, même en étant mort, il tient toujours les rênes d'une manière ou d'une autre (Attention Spoiler : Bon, forcément, je sais que Kelsier n'est pas mort, c'est quelque chose qu'on apprend plus tard et qui éclaire forcément pas mal de chose en fait dans le cosmere). Chose que l'on ressent aussi bien avec Elend ou avec Vin.

En parlant de Vin, passons un peu à elle. Dans ce tome, elle est assez distante par rapport aux autres. Elle s'isole, se pose un certain nombre de questions, sur elle, sur sa relation avec les autres et plus particulièrement Elend, sur ce qu'était le Seigneur Maitre. L'arrivée de Zane, le Fils-de-Brume de Straff va encore plus la perturbée. Vin, petit à petit, prend la place de Kelsier. Or, pour évoluer réellement, elle doit, elle aussi, s'éloigner de son ombre. Devenir elle-même. La présence de Zane l'y aide beaucoup. C'est lui qui va la perturber tout le long du roman, lui qui va la faire réfléchir à ce qu'elle veut être. Parce qu'ils ne sont pas si différent l'un de l'autre, parce qu'elle aurait pu devenir comme lui. Zane est une sorte de miroir pour Vin et leur relation n'en devient que plus intéressante. Mais surtout, on commence réellement à voir le lien avec tout le Cosmere. J'en ai déjà parlé avec la fin du premier tome, là, c'est encore plus évident. Tous les passages concernant Vin, Sazed et le Puits de l'Ascension sont en lien avec le Cosmere. La prophétie du Héros des Ages, la manière dont elle est travaillée sur ce tome, tout ça ne peut que faire partie de la mythologie complète de l'univers de l'auteur. C'est assez amusant du coup de redécouvrir tout ça après avoir lu plusieurs ouvrages de l'auteur (l'une des premières occurrences à cette mythologie se trouve dans le troisième tome de Fils-de-Brume, justement).  Vin et Zane ne sont pas l'opposé de l'autre pour rien, tout comme, pour ceux qui ont lu les premiers tomes des Archives de Roshar, Dalinar est l'ennemi des Neantifères et plus précisément d'Odium...

Je pense que je vais m'arrêter là pour ce tome, mais j'ai encore tout plein de chose à dire dessus. Je m'arrête sur ces points là parce que, pour moi, ils font partis de plus importants et que je risque de me répéter par rapport à mon premier avis (surtout concernant les personnages, et les 150 dernières pages (moins d'émotion parce que je savais, mais tellement toujours aussi prenantes). Et ça, même si je peux vous parler de mes théories sur les vitraux dans Fils-de-Brumes mais aussi dans les divers récits de l'auteur (ainsi que dans les fanarts), si je peux parler de la série durant des heures (idem pour le rapport entre elle et les autres séries que je connais de l'auteur). Je trouve déjà cet avis assez long (mais pas assez développé pour autant, mais au bout d'un moment, je vais finir par spoiler et le livre et le reste de la série et vous ennuyez à mort. 

Et donc, pour finir lisez Fils-de-Brumes !