lundi 24 février 2020

La Louve et l'Enfant, La Moïra, tome 1, Henry Loevenbruck

On dit bonjour la première série en relecture de l'année. J'en ai quelques unes de prévu (Fils-de-Brume et le cycle de Pendragon et peut-être la Belgariade et Hunger Games) pour cette année. Bref, celle-ci comporte trois tomes plus une autre trilogie (prévue aussi dans mon planning relecture). Je l'ai lu il y a presque une quinzaine d'année (ce qui ne me rajeunit pas du tout) et j'en gardais un assez bon souvenir. Est-ce toujours le cas ?

La Louve et l'Enfant, La Moïra, tome 1, Henry Loevenbruck

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2004
Nombre de pages : 346

A lire si 
- Vous voulez de la fantasy "typée jeunesse"
- Vous aimez les loups
- Vous voulez de la fantasy à la Seigneur des Anneaux, mais en français et moins loin

A ne pas lire si :
- Vous voulez de gros complot
- Vous n'aimez pas les voyages initiatiques

Présentation de l'éditeur : 

Aléa, une jeune orpheline de treize ans, hérite sans le vouloir d'un don étrange et unique qui va la plonger au cœur des conflits politiques et religieux de l'île de Gaelia. Est-elle devenue le Samildanach, annoncé par la légende comme le sauveur des peuples de l'île ? Fuyant sa ville natale, Aléa va devoir grandir seule et assumer une vie nouvelle. Elle va découvrir l'amour comme la haine, et elle devra faire face à de nouveaux ennemis : les soldats de la flamme, fanatiques religieux pour qui elle est devenue un danger, le conseil des druides, qui lui envient son pouvoir et de bien plus sombres rivaux encore. Dans l'ombre, tel le reflet d'un miroir, une louve solitaire vit une aventure étrangement parallèle à celle de la jeune orpheline. Leur avenir est encore flou, mais une destinée unique attend la louve et l'enfant…

Mon avis

Comme je le disais, j'ai lu ce bouquin il y a quinze ans (à sa sortie en poche, en fait)et depuis, je n'y avais plus touché. Depuis, je le garde précieusement dans ma bibliothèque avec l'idée de le relire (puis de les faire lire à ma fille quand elle sera en âge)(chose qui risque d'être compliquée, la demoiselle n'aime pas autant lire que moi, voire pas du tout). Il était temps de souffler la poussière dessus et de la relire (j'aime pas faire la poussière, si vous voulez tout savoir).

La louve et l'enfant nous entraine en Gaelia, une terre ressemblant assez à l'Irlande en bien des façons. Nous y retrouvons la jeune Aléa, orpheline vivant à Saratea de menus larcins. Suite à l'un d'eux, elle est obligée de fuir dans la lande. Là, elle découvre le corps d'un homme. Alors qu'elle lui prend sa bague, quelque chose se passe. L'homme, pas tout à fait mort, vient de lui passer ce qu'il lui restait d'énergie. Cet héritage non voulu va entrainer l'enfant dans une suite de péripétie plus dangereuse les unes que les autres. Car, en trouvant l'homme, elle est devenue le Samildanach, la seule personne à pouvoir combattre le mal qui ronge son île.

Je garde peu de souvenir de ma première lecture. Je me souviens de deux trois choses (Imala, Mjolln et Aléa surtout) mais pas plus. Par contre, dès que je recommence à lire, forcément, ça me revient. Et si j'avais gardé une impression de fort bonne lecture, cela n'a pas changé. Ma relecture de ce premier tome de la Moïra a été très bonne et cela pour plusieurs raisons.

La première, c'est l'univers. Déjà parce que Gaelia est une irlande fantasmée où les druides côtoient (enfin pas vraiment mais bon), les Thuathann, où le petit peuple est plus que présent avec tout le folklore qui va avec et où la magie n'est pas juste un mot. J'aime l'ambiance des diverses parties de Gaelia, que se soit les landes ou les forêts. Alors, forcément, moi ça me plait beaucoup. Ce sont des choses que j'aime et que j'aimerai sûrement toute ma vie. C'est aussi la raison pour laquelle j'avais pris la série à l'époque. 

Ensuite, il y a les personnages. J'aime beaucoup Aléa, même si parfois, elle est un peu tête à claque. Mais elle a treize ans, elle se retrouve avec un destin pas possible sur les épaules et ça peut se comprendre. J'adore Mjolln, son ami nain. Je l'ai toujours aimé. C'est le personnages amusant du groupe et en même temps, il est tellement plus que ça. Et puis, il y a les autres, Phelim le druite, figure paternelle par excellence, Galiad, son magistel, guerrier au cœur pur, Faith, la barde ou encore le jeune Erwan (love interest d'Aléa). Alors oui, la troupe est un petit peu stéréotypée, on ne va pas se mentir, mais elle fonctionne bien et puis, les dialogues entre Galiad et Faith me font mourir de rire à chaque fois. Quant aux protagonistes, ils ne restent pas dans l'Ombre et je les apprécie aussi. On sent leur motivation et c'est agréable de ne pas avoir de méchant qui arrivent comme ça juste pour faire chier les héros.

Et puis, il y a les loups (ceci est un argument à lui tout seul, je n'irais pas plus loin).

Après, oui, je l'avoue, ce premier tome a des défauts. Il est un peu stéréotypé, comme je le disais. On se retrouve avec une sorte de Donjon et dragon mélangé à du Seigneur des Anneaux. Mais, ça s'est si on regarde de loin.  Parce que Henry Loevenbruck va plus loin que ça. Il s'en sert. Il détourne certain code pour mieux se les approprier. Et franchement, j'adore ça. Mieux encore, le roman qui se veut un peu plus jeunesse qu'adulte (Aléa a treize ans pour rappel), va autant parler aux plus jeunes qu'aux adultes. Personnellement, j'adore ces sortes de doubles lectures. C'est quelque chose qu'on retrouve d'ailleurs souvent dans la fantasy française, bien plus que dans l'anglophone je trouve.

Au final, j'ai donc plus qu'apprécier (mais je me souviens toujours pas totalement de ce qu'il va se passer par la suite)(15 ans, ça fait beaucoup quand même, hein) ma lecture. J'ai hâte de finir la Brique (petit nom affectueux donné au Prieuré de l'Oranger que j'ai du mal à tenir)(pourtant pas le plus gros livre en nombre de pages que j'ai pu lire) pour pouvoir me lancer dans le second tome.


jeudi 20 février 2020

Le Chevalier Rouge, Renégat tome 1, Miles Cameron

Oh, le premier livre numérique de l'année ! Et pas des moindres puisqu'il s'agit d'un bon gros pavé qui m'aura donc pris presque un mois et demi de lecture. Mais pas de regret du tout pour ma lecture, c'était vraiment super.

Le Chevalier Rouge, Renégat tome 1, Miles Cameron

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2013
Titre en VO : Traitor Son Cycle, book 1: The red knight
Année de parution en VO : 2012
Format : AWZ

A lire si :
- Vous aimez la fantasy médiévale
- Vous aimez les romans choraux
- Vous voulez de belles batailles

A ne pas lire si : 
- Lire un pavé n'est pas ce que vous préférez (monsieur fait presque 900 pages en GF)
- Vous n'aimez pas vous perdre avec trop de personnages

Présentation de l'éditeur : 

Pour diriger une bande de mercenaires sans foi ni loi, mieux vaut réunir les atouts de la naissance, d'une adresse certaine à l'épée et d'une chance diabolique.
Le chevalier rouge a les trois, la jeunesse en plus, et il sait déjà en tirer profit. De retour en Alba après une campagne militaire lointaine, ses mercenaires sont recrutés pour défendre un couvent fortifié ayant fait l'objet de raids sanguinaires. Mais comme le Chevalier et ses hommes vont le découvrir sans tarder, ce contrat implique des pièges insoupçonnés, les entraînant de batailles en traquenards à l'orée d'une véritable guerre... dans laquelle le Chevalier lui-même a bien plus à perdre que prévu. Car celui qui envoie les créatures du Monde Sauvage décimer les humains pourrait bien connaître son secret le plus sombre...

Mon avis

Avant de commencer cet avis, sachez que mon cher Kindle Paperwhite est gentiment en train de me lâcher. Ça fait partie des raisons qui font que j'ai mis si longtemps à lire ce roman. Toute la partie basse de l'appareil est soit sombre, soit trop claire, comme si l'encre faisait des siennes. Du coup, l'expérience de lecture n'est plus aussi géniale que d'habitude (et suivant l'heure ou l'endroit, j'ai eu du mal à lire parfois). Je suis assez déçue de voir qu'il me lâche comme ça au bout de quatre ans (bon après, il a été trimbalé partout, sans couverture et je m'en suis servie quasiment tous les jours depuis le temps). Enfin, j'arrive toujours à lire dessus et c'est là l'essentiel.

Passons maintenant au roman, parce qu'on est quand même là pour ça.

Bienvenu dans un monde fantasy où les Hommes et le Monde Sauvage se livre une guerre sans merci depuis des années. En Alba, la dite guerre prend un nouveau tournant. Le Monde Sauvage, sous la houlette de Thorn, une entité magique gigantesque, a dépassé le Mur pour faire le siège de Lissen Carak, un couvent fortifié. Afin de se protéger, l’Abbesse fait appel à la compagnie de mercenaire du Chevalier Rouge. Un Chevalier Rouge qui va découvrir que ce qui n'aurait du être qu'un simple contrat et bien plus que cela. La guerre qui se profile à l'horizon est bien plus importante que le simple siège du couvent.

Quand je me suis lancée dans ma lecture, je n'avais pas la moindre idée de ce qui m'attendait si ce n'est une longue lecture (le Kindle m'annonçait quelque chose comme plus de dix heures de lecture) et de la fantasy sûrement un peu bourine. Vous me connaissez à force, ni l'un ni l'autre ne me fait peur, mieux, j'adore ça. Alors, je me suis lancée. Et j'ai vite été prise dans ma lecture. La seule chose qui a fait que j'ai mis autant de temps à lire finalement, c'est surtout que côté papier, j'avais la fin de l'Assassin Royal (et rien ne résiste à Fitz, je vous l'ai déjà dit). Parce que franchement, ce premier tome de la série Renégat est tout bonnement génial.

Déjà, il y a l'univers. Un mélange de l’Angleterre médiévale (le pays s'appelle l'Alba, on y trouve un Mur...) avec toutes ses légendes du Petit Peuple (pas si petit que ça, si vous voulez mon avis) où les hommes se battent pour leur survie face au Monde Sauvage. On y trouve donc des chevaliers en armures, des magiciens, des ordres religieux guerriers, des démons, des vouivres et j'en passe. Même si certaines choses ne nous sont pas expliqués d'emblée, on ne peut que se laisser emporter là-dedans. D'ailleurs, je dois avouer que j'ai justement apprécié ne pas tout savoir de suite. Ca ajoute tout de même pas mal de mystère à un livre qui l'est déjà.

Et puis, il y a les personnages. Si le Chevalier Rouge est le protagoniste principal du roman, il n'est pas le seul à être personnage point de vue. La panoplie est vaste, elle va du chevalier à la nonne, en passant par l'archer, la couturière, le maître de caravane ou encore la reine. Tout ce petit monde permet d'avoir une vision un peu plus globale de ce qu'il se passe en Alba. J'ai beaucoup aimé pouvoir ainsi passer de l'un à l'autre même si parfois, je me suis un peu perdue (surtout au début en fait). J'ai apprécié aussi que l'on s'attarde sur les gens du Monde Sauvage, que se soit Thorn ou Peter qui va passer d'esclave à membre des Sossags (une des tribus du Monde Sauvage). Dans cette multitude, il y a forcément des personnages qui ressortent plus que d'autres. Le Chevalier Rouge, forcément, qui est bien plus complexe que l'on peut l'imaginer au premier regard et dont les batailles ne sont pas que physiques, Amicia, la jeune novice dont il tombe amoureux, Harmodius, le mage royal qui se réveille après des années d’aveuglement ou encore Thorn qui se bat autant pour conquérir l'Alba que parce qu'il n'a finalement plus vraiment le choix. 

Enfin, il y a les batailles, dont le siège. Vous le savez, j'adore ça.? Ici, j'ai été servie. Le siège du couvent est éprouvant et on ressent bien tout ça. Les batailles sont âpres et sanglantes (mais pas trop  non plus). Les suivre a été un vrai régal, surtout que l'auteur reste clair et concis dans l'action. Pour ne rien gâcher, la stratégie militaire mise en place m'a l'air plutôt bonne et j'ai un gros faible pour les auteurs qui n'hésitent pas à nous donner des détails sur les armures (c'est lourd, c'est chiant à mettre et ça gène). 

Franchement, même si j'ai été très longue à lire le roman et que quelques passages auraient pu être évités, j'ai adoré ma lecture (ça vous étonne, hein ?)(oui, c'est le grand retour des parenthèses)(quoiqu'il n'y en a pas tant que ça). J'ai les deux tomes suivant dans la PAL du Kindle et je sens que je ne vais pas tarder à me jeter dessus (je crois vraiment que cette année sera une année Fantasy par ici, mon genre de prédilection m'a beaucoup manqué (alors que j'en lis toujours autant, il me semble))




mercredi 19 février 2020

Aurora Squad, Cycle Aurora, tome 1, Amie Kaufman et Jay Kristoff

J'ai répondu aux sirènes d'instabook en achetant ce livre. Faut dire qu'on en a entendu bien parler, que la couverture était sympa et que certaines le vendent fort bien. Et puis, comme je n'arrive pas à trouver Illuminae chez ma libraire (faudrait peut-être que je pense à le lui commander aussi...), je me suis dis pourquoi pas en tombant dessus. Oui, je suis assez faible face à un bouquin.

Aurora Squad, Cycle Aurora, tome 1, Amie Kaufman et Jay Kristoff

Editeur : Casterman
Collection : 
Année de parution : 2020
Titre en VO : Aurora Cycle, book 1: Aurora Rising
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 514

A lire si :
- Vous voulez de la SF Youg Adult
- Vous voulez de l'humour
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si : 
- Vous voulez quelque chose d'un peu plus "mature"

Présentation de l'éditeur : 

2380, quelque part dans la galaxie. Tyler, jeune pilote prometteur, est impatient de former l'escadron de ses rêves. Alors qu'il sort faire un tour dans l'espace pour se calmer les nerfs avant l'Affectation, il tombe nez à nez sur un vaisseau disparu depuis des années. A bord, Aurora, une jeune fille cryogénisée depuis 200 ans... Commence pour Tyler une odyssée dangereuse où il devra protéger Aurora de ceux qui la traquent pour une raison inconnue. Et diriger une bande d'anti-héros fantasques et courageux, insolents et sarcastiques... Et si le sort de l'humanité dépendait de sept têtes brûlées à l'humour ravageur ?

Mon avis

Comme je le disais, j'ai succombé à instabook pour le choix de ce roman. Il me fallait quelque chose d'un peu léger pour passer le cap de la fin du Fou et de l'Assassin, c'est tombé sur lui. Et pour ce qui est du léger, j'ai été pas mal servi. J'ai été aussi bien servi en space opera avec bataille, vol et découverte de planète étrange. Du coup, oui, je suis ravie d'avoir lu ce premier tome mais par contre, je lui ai trouvé un petit défaut (qui n'en ai finalement pas tout à fait un). On y va ?

Tyler Jones est le meilleur élève de sa promotion. Destiné à devenir Alpha, il attend avec impatience le jour de l'Affectation pour se choisir la meilleure équipe possible. Sauf qu'incapable de dormir la nuit avant, il va se défouler dans l'Ellipse (dans l'espace quoi). Un appel de détresse va alors changer toute sa vie. Il va découvrir un vaisseau qui a disparu depuis plus de deux siècles. A son bord, Aurora, seule survivante. Son sauvetage va faire rater l'Affectation à Tyler qui va se retrouver avec une équipe dont il n'a pas voulu la moitié. Mais pire que ça, leur première mission va se révéler bien pire que ce qu'il aurait pu le penser. Aurora est la cible d'une agence gouvernementale. Tyler et son équipe vont tout faire pour comprendre qui elle est et pourquoi on lui en veut.

Le roman commence sur les chapeaux de roue avec le sauvetage d'Aurora alors que Ty pense plus à son Affectation qu'à autre chose et qu'il est sur le point de se noyer. Ce premier chapitre donne directement le ton du roman et c'est à partir de lui que j'ai su, que 1, j'allais avoir du mal à le lâcher, 2, j'allais quand même le trouver un défaut, il est un peu trop "jeunesse" pour moi. Avantage, je savais donc à quoi m'en tenir. Inconvénient, je savais à quoi m'en tenir et j'ai été rarement vraiment surprise par les décisions des personnages. 

Parlons d'ailleurs des dits personnages. L'équipe 312 de la Légion Aurora est composé de six corps de métiers, l'Alpha, l'As, la Négociatrice, la Cellule Grise, le Mécanicien et le Gros Bras. Autant dire que ça influence du coup beaucoup les caractères des personnages. Ainsi, Tyler est le chef charismatique, sa jumelle Scarlett devient la Négociatrice Charmeuse (et collectionneuse de petit copain), Cat, l'As, est casse-cou et sûre d'elle (et amoureuse de son chef), Finn le mécano est un alien possède un exosquelette à tendance un peu geek, Zila, la Cellule Grise est une sociopathe à l'intelligence remarquable et enfin, Kal est violent mais pas que. Heureusement, sous leur dehors un peu trop stéréotypé, ils ont des nuances agréables mais un peu trop peu développé pour moi (sauf pour Kal, peut-être).  Pour Aurora, il en va de même sur une bonne partie du roman, elle est la fille paumée qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Je garde tout de même en tête qu'il s'agit d'un premier tome. Il y a bien une évolution des personnages, même si minime pour certains. Je suppose qu'on en verra un peu plus avec le tome suivant. Et puis, s'ils sont quelques peu stéréotypés, le groupe fonctionne plutôt bien. Les interactions entre eux sont régulièrement teintées d'humour et de sarcasmes. Ils n'hésitent pas à se moquer des uns des autres et même d'eux-même. La dynamique est bien présente et ça fait du  bien. Du coup, on s'attache à ce petit monde sans aucun problème et pas mal de monde pourra se reconnaître dans au moins un d'eux.

En ce qui concerne l'histoire, elle est finalement assez "banale" sur de la SFFF, un peu dans le style fantasy à prophétie mais dans l'espace. Cela ne l'empêche pas d'offrir des passages bien sympathiques, une bonne dose d'action et un peu de romance. C'est par contre vraiment à ce niveau que je trouve le roman un peu trop jeunesse pour moi. Là où il aurait pu avoir quelques surprises et des passages plus développés, les auteurs jouent plutôt sur les stéréotypes de leurs personnages (oui, Scarlett est une séductrice, mais faut-il vraiment que lorsqu'elle est en avant, il faut que ça tourne autour de ça la plupart du temps ? ). C'est un peu dommage, parce que du coup, je me doute de ce qu'il va se passer par la suite. Pourtant, ça reste addictif. Même en sachant qu'il allait se passer telle ou telle chose, je n'ai pas pu m'empêcher de tourner les pages. 

Au final, c'est donc une lecture agréable, avec de la bonne petite SF de base dedans. C'est agréable à lire, pas trop prise de tête et divertissant à souhait. Le genre de lecture que j'apprécie la plupart du temps en fait. Alors, oui, c'est un peu trop "jeunesse" pour moi, mais en même temps, ça fait aussi le charme de la lecture (pis on est jamais trop vieux pour lire du YA). Je me suis bien amusée à lire ce premier tome et je lirai le suivant sans problème (surtout que même si on va pas se mentir, c'est ultra prévisible, j'aime bien cette petite bande moi)


vendredi 14 février 2020

Le Destin de l'Assassin, Le Fou et l'Assassin, Tome 6, Robin Hobb

J'ai mis longtemps à me décider à lire les deux derniers tomes de la série. Je savais que les adieux seraient difficiles. Ils l'ont été, je ne vais pas mentir. On ne se sépare pas de personnages comme Fitz comme ça, en fermant juste le livre ou en tournant la page suivante. Ça a été éprouvant, compliqué, mais merveilleux.

Le Destin de l'Assassin, Le Fou et l'Assassin, Tome 6, Robin Hobb

/!\ JE SPOILE ET PAS QU'UN PEU /!\

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2019
Titre en VO : The Fitz and the fool, book 3 : Assassin's Fate
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 736

A lire si :
- Vous avez lu et aimé les deux premiers cycles de l'Assassin Royal
- Vous voulez des mystères
- Vous aimez Fitz

A ne pas lire si :
- Vous avez du mal avec les héros qui s’apitoient  un peu trop sur leur sort...

Présentation de l'éditeur : 

Lorsque les Quatre se sont attaqués à Flétribois, ils ignoraient ce qu'il en coutait de s'en prendre aux Loinvoyant. Croyant Abeille perdue pour toujours, Fitz, accompagné du Fou, s'est lancé dans une vengeance sanglante que rien n'arrêtera. Sa fille est pourtant vivante, mais le sort qui l'attend est peut-être pire que la mort. La jeune femme est cependant bien décidée à anéantir ses ravisseurs jusqu'au dernier, même si elle doit pour cela y laisser sa vie... 

Mon avis

Cher lecteur du blog, tu le sais, je vais spoiler. Je ne m'en cache pas, ce n'est pas la peine. Alors, pour ceux qui ne veulent pas savoir, je n'ai qu'une chose à dire, n'allez pas plus loin. Je n'ai pas envie de mettre des blancs à surligner ou autre subterfuge. Sachez juste que c'était beau, merveilleux, éprouvant et triste à la fois. C'est une fin parfaite pour les personnages du roman, et de toute la saga.

Et maintenant, on y va.

On reprend forcément là où l'on avait laissé nos personnages. Le Destin de l'Assassin est la suite directe de son prédécesseur, puisqu'ils ne forment qu'un seul tome en VO (vraiment, j'apprécierais que les éditeur français arrêtent leur découpage à la con surtout quand c'est pour sortir juste après des "intégrales" qui sont en fait les tomes d'origine)(le fric corrompt l'édition française d'une manière assez inimaginable). Fitz, le Fou, Braise, Lant et Persévérance sont à bord de Parangon avec Brashen, Althéa, leur fils Gamin et Akennit, le fils de Kennit. Ils font voile vers Clerres, près à se venger. Mais leur plan change lorsque le Fou avoue à Fitz qu'il pense, ou plutôt qu'il est sûr qu'Abeille est vivante. Si notre assassin ne veut pas y croire, il va bien être obligé de le faire lorsqu'elle va réussir à l'artiser durant quelques secondes. Il est plus que temps d'aller la récupérer. Surtout que la pauvre petite est toujours autant maltraitée. Arrivée à Clerres, elle devient objet de discorde entre les Quatre qui veulent soit la tuer, soit se servir d'elle. Elle n'a d'autre choix que de se défendre, et cela quoiqu'il lui en coute. Sans savoir que son père est proche d'elle, elle cherche à s'évader du château.

J'ai fini le roman hier soir et j'avoue que j'ai encore beaucoup de mal à m'en remettre. Je suis passée par tout un tas d'émotion durant ma lecture. Robin Hobb donne une fin à ses personnages. Ceux qu'on ne voit pas beaucoup parce que toujours à Castelcerf, ceux qu'on suit depuis le tout début, et les nouveaux. Elle ne nous épargne pas grand chose et nous passons du bonheur à la tristesse en quelques lignes. C'est une conteuse merveilleuse capable de susciter rire et pleurs sans problème. Parce que oui, j'ai pleuré. J'ai d'abord eu quelques pincements au coeur pour certains passages. Et d'autres ont été un calvaire à lire. Si vous me suivez sur Twitter ou Instagram, vous devez savoir que j'ai arrêté de lire vers la moitié du roman parce que mes larmes m'en empêchaient. Ça ne m'était pas arrivée depuis la mort d'Oeil-de-Nuit. A croire que madame Hobb est l'une des rares autrices à réussir à me faire pleurer. 

Du coup, vous vous doutez que j'ai beaucoup de mal à faire un article subjectif sur ce roman. Il m'a bien trop touché pour ça. L'assassin Royal me suit depuis des années. J'ai commencé à le lire à une époque où j'avais besoin de m'évader de la réalité. J'ai tellement aimé Fitz, le Fou, Oeil-de-Nuit et les autres qu'ils sont devenus comme une partie de ma famille. Oui, je sais, c'est toujours étrange de dire ça pour des personnages de papier. Mais avec eux, c'est le cas. Même les personnages de la Roue du Temps n'ont pas eu autant d'impact que ceux de la série sur moi. Je voulais donc une fin parfaite pour eux. Et je l'ai eu. 

J'ai eu le coeur serré en découvrant Fitz contre Ambre, alors qu'il n'arrive pas à retrouver son ami en elle. J'ai eu le coeur serré lorsqu'il retrouve enfin Abeille grâce à l'art mais qu'il doit le rejeter à cause d'ombre qui sombre de plus en plus dans le courant d'Art. Ce fut pire lorsqu'Ortie lui annonce la mort du vieil assassin. Heureusement elle lui annonce aussi un peu avant d'arriver à Clerres qu'elle a donné naissance à une petite Espérance (un nom prémonitoire) et que la reine est elle aussi enceinte. J'ai beaucoup pleuré durant le passage à Clerres. Parce qu'Oeil-de-Nuit, parce que Fitz, parce que Parangon réussit à se transformer en dragon et devient enfin celui qu'il a toujours été, parce que rien ne se passe comme il l'aurait fallu. J'ai été ravie de voir que les Vivenefs auraient bien un avenir, qu'Althéa et Brashen comprennent et accompagne Parangon et Vivacia. Et puis, j'ai à nouveau eu le coeur serré. Parce qu'Abeille ne se sent pas bien à Castelcerf, parce qu'on ne la laisse pas libre de faire ce qu'elle veut. Parce que Fitz n'est pas avec elle. Et puis, d'un coup, on comprend ce qu'il va se passer. Une boucle est bouclée. Et les deux derniers chapitres sont tellement beaux, tellement prenant. Et cette fin. Oh, cette fin. Tellement parfaite par rapport à la série. 

Après, je ne dis pas. Il y a des défauts au roman. Quelques passages un peu trop long au retour à Castelcerf (mais qui préparait si bien la fin au final). D'autres sont un peu trop facile ou rapide. et Fitz se plaint toujours autant et déteint parfois un peu sur Abeille. Mais est-ce grave ? Non, du tout. Surtout que si vous êtes arrivés à ce tome, vous connaissez le tempérament de notre chez Assassin. C'est aussi ça qui fait que je l'aime tant.

Au final, j'ai dit au revoir à Fitz, à Oeil-de-nuit, au Fou et aux autres les larmes aux yeux. Mais pas des larmes de tristesse. Non. Si j'ai été triste durant ma lecture, ce n'a pas été le cas à la fin. C'était une autre émotion que je n'arrive pas beaucoup à définir. C'était beau, émouvant, presque joyeux en fait. Maintenant, il est peut-être temps de me lancer bientôt dans une relecture (la première dite donc) de toute la saga, de l'assassin Royal à Le fou et l'Assassin en passant par les Aventuriers de la mer et la Cité des Anciens (que je n'ai pas encore lu, honte à moi). 


jeudi 6 février 2020

Je suis fille de Rage, Jean-Laurent del Socorro

J'avais beaucoup aimé Royaume de Vent et de Colère, paru il y a quelques temps déjà. Si je n'ai pas encore mis la main sur Boudicca, je n'ai pas hésité à prendre ce Je suis fille de Rage lorsque je l'ai croisé à la librairie. Faut dire que l'objet est beau et qu'il donne bien envie d'être lu.

Je suis fille de Rage, Jean-Laurent del Socorro

Editeur : ActuSF
Collection : Les trois souhaits
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 519

A lire si :
- Vous aimez les romans historiques romancés
- Vous voulez en savoir plus sur la guerre de Sécessions

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les romans multichoraux.

Présentation de l'éditeur

1861 : la guerre de Sécession vient de commencer. Du général Grant à la simple soldate, de la forceuse de blocus à l'esclave affranchie… Autant de personnages pour décrire tous les visages de cette Amérique ensanglantée pendant quatre années de conflit.
La mort se réincarne pour arpenter ce Nord et ce Sud qui se déchirent. Elle va faire face à celui qui la convoque, le président Abraham Lincoln, pour lui faire comprendre que cette guerre doit désormais épouser une cause plus grande : celle de l’abolition de l’esclavage.

Mon avis

Avant de parler de ce qui se cache dans le livre, parlons un peu de l'objet. J'aime les beaux livres et là, je suis quelque peu servi. Nous voici avec une belle couverture bien épaisse, avec une illustration en médaillon. Les rubans du titre et de l'auteur sautent clairement aux yeux. Il y a un signet de la même couleur que la couverture pour marquer la page. Le tout fait très livre ancien, ce qui va parfaitement avec le texte à l'intérieur. Il est aussi plutôt léger (ce qui est agréable vu qu'il est tout de même volumineux). Bref, je suis plus que ravie de l'avoir dans ma bibliothèque où il trône fièrement à coté de Gagner la Guerre, de l'intégrale des Lames du Cardinal et de mes vieux Jules Verne.

L'intérieur est tout aussi intéressant que son extérieur. Je ne suis pas une pro de la guerre de Sécession. Pour tout dire, ce n'est pas la période qu'y m’intéresse le plus de base et le peu que j'en sais me vient plus des Tuniques Bleues (la bande dessinée) que des livres d'histoires. Heureusement pour moi, ce n'est pas gênant. Jean-Laurent Del Socorro est un très bon conteur, la mise en page du livre permet où et dans quel camps nous sommes et le livre est assez romancé pour ne pas être un simple court d'histoire.

L'auteur nous entraîne donc dans la guerre, et pour cela, il va utiliser de nombreux profils, que se soit côté Nord ou côté Sud. Le changement de point de vue est fréquent, tout comme celui de camps ou de lieux. Mais, le lecteur ne s'y perd pas trop (sauf pour les noms, j'avoue que j'ai eu du mal à me rappeler qui était qui et à ne me servir au final que des titres que leur donne l'auteur). Il faut dire qu'avec sa dizaine de personnages, del Socorro nous offre autant de voix bien précise. C'est toujours quelque chose que j'admire dans ce genre de roman, la capacité des auteurs a trouvé des voix bien distinctes, assez en tout cas pour savoir qui parle en seulement une ou deux phrases. Il y a forcément des personnages qu'on appréciera plus que d'autres. Personnellement, j'ai adoré Minuit, Sherman et Caroline. Pour d'autres personnages, nous ne les découvrirons qu'à partir de documents véridiques traduit par l'auteur (le Général Grant pour le Nord, le Général Lee pour le sud par exemple). Cette approche est intéressante et remet le texte dans son contexte historique. Et puis, on retrouve la Mort (qui parle en italique)(j'ai personnellement râlé parce que pour moi il parle en petite capitale, non mais). C'est la partie fantastique du récit, celle qui relie un peu le tout. Son dialogue avec le président Lincoln donne le ton du roman et nous quitte tout le long de notre lecture.

Comme je le disais, on passe de partie romancée à des textes historiques (lettres la plupart du temps). C'est quelque chose que j'ai apprécié. C'est forcément la féru d'Histoire qui parle là, mais la lectrice aime aussi. C'est agréable de savoir sur quoi a pu se baser l'auteur. Pas que je doute de ce qu'il a pu écrire (l'auteur est connu pour ces récits historico-fantastique, ce n'est pas pour rien), juste que j'aime ce genre de documentation. Je trouve, en plus, que ça s'intégre parfaitement au texte (vous me direz, c'est normal). La partie romancée est elle aussi passionnante. J'ai apprécié la présence de femmes en tant que femmes dans l'armée (à savoir que oui, il y en a eu mais souvent déguisée en homme ou infirmière, pas soldates). Jean-Laurent del Socorro avait déjà mis des femmes en avant dans ces récits (Axelle dans Royaume de Vent et de Colère, Boudicca dans le livre du même nom), je suis ravie qu'il continue sur cette lancée. Surtout que ses femmes font partis des personnages les plus marquant pour moi (et pas seulement parce qu'elles sont femmes justement). J'ai surtout aimé l'humanité que l'on retrouve dans tous les personnages, cette manière qu'ils ont de voir la guerre et ce qui l'entoure, un mélange de rage et de résignation. Il en va de même pour toute la notion de liberté qui plane sur le livre. Celle des esclaves, bien sûr, mais pas que.

Ce qui aurait pu être un banal livre sur la guerre de Sécession (je ne sais toujours pas écrire ce mot du premier coup...) se révèle être un roman passionnant que se laisse tranquillement dévoré. J'en ai appris un peu plus sur la fameuse guerre et sur l'abolition de l'esclavage qui en découla. J'ai adoré le mélange des diverses voix, vraiment bien maîtrisé. Ce n'est pas tout à fait un coup de cœur mais on y est presque. Bref, c'est un roman fantastico-historique que je recommande vraiment.