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jeudi 18 novembre 2021

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, Emil Ferris

 Je me suis inscrite à la médiathèque de ma ville. Du coup, je compte en profiter pour lire plein de BD, manga et roman graphique (que je n'achète pas pour cause de place et de fond). Et le premier que je voulais lire depuis longtemps, c'est celui-ci, Moi, ce que j'aime, c'est les monstre d'Emil Ferris qui me faisait envie depuis si longtemps.

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, Emil Ferris

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Collection : 
Année de parution : 2018
Titre en VO : My Favorite Thing Is Monsters, book 1 
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 416

A lire si :
- Vous aimez les romans graphiques
- Vous voulez des illustrations faites au style bille
- Vous aimez les histoires de monstres mais pas que

A ne pas lire si 
- Vous aimez n'avoir qu'une histoire dans un tome
- Vous voulez des monstres mythologiques

Présentation de l'éditeur :

Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s'embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants. Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak. (Monsieur Toussaint Louverture)

Mon avis

Ca faisait très longtemps que je voulais lire ce roman graphique. Il y a eu une grosse hype à sa sortie, autant pour son style que ses thèmes. Le tout devait me plaire, j'en étais persuadée. A chaque fois que je le croisais en librairie, j'hésitais à le prendre. Je l'ai feuilleté plein de fois sans franchir le pas, parce que malgré la qualité du truc, y mettre 35€ ça me dérangeait un peu. Alors quand je les vu à la médiathèque, je me suis dis que c'était l'occasion. 

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres est une œuvre complexe. Elle mêle beaucoup de chose, le roman noir, le fantastique, la biographie, la satire sociale... On va suivre la jeune Karen Reyes, héroïne de dix ans de l'œuvre, juste après le meurtre d'une de ses voisines, Anka Silverberg, le jour de la Saint Valentin. Elle s'est mise en tête de découvrir la vérité sur ce meurtre. Pour cela, elle va devoir en découvrir plus sur les habitants de son quartier de Chicago mais aussi les secrets de sa propre famille, tout en supportant le harcèlement de ses "camarades" d'école. Autant le dire, ce premier tome est dense et c'est peut-être son plus gros défaut. Il veut trop en dire, parce qu'il y a finalement beaucoup à dire, part parfois dans des digressions intéressantes mais peut-être pas toujours utile à l'histoire. J'ai adoré me plonger dans les divers aspects de l'histoire mais je me suis régulièrement retrouvée perdue. C'est là, pour moi, le gros défaut du roman. Heureusement, le livre est bien découpé et, même si je me suis souvent perdue, j'ai toujours réussi à retomber sur mes pas. 

De plus, j'ai beaucoup aimé suivre Karen. C'est un personnage appréciable, une enfant qui a du mal à trouver sa place dans le monde. Elle aime les créatures fantastiques, pense être un loup-garou (elle est d'ailleurs dessinée comme telle tout le long du roman graphique). Elle est naïve mais pas trop non plus, curieuse, loyale. Elle vit avec sa mère, atteinte d'un cancer, et son grand frère, petit caïd du quartier. Leur relation a tous les trois est touchante et offre un peu de normalité et de douceur dans un monde qui s'embrase autour d'elle. L'autre personnage qui ressort, c'est Anka Silveberg dont on va découvrir la jeunesse en allemagne. Et autant dire que rien ne fut simple pour elle. L'histoire est à la fois touchante et terrible.

Le tout est parfaitement illustré. Tout est fait au stylo bic et franchement, ça veut le coup d'oeil. Entre les planches originales, mélange de gothisme, roman noir et comic, on retrouve aussi des reproductions d'œuvres connues franchement bien réalisées. Quand on sait qu'en plus de ça, l'autrice fut quelques années avant la parution du roman (et sa réalisation) atteint d'une maladie qui l'a laissé partiellement paralysée sans la possibilité de dessiner pendant longtemps (on apprend d'ailleurs, qu'elle a forcé le destin, allant jusqu'à scotcher un stylo à ses doigts pour pouvoir dessiner), autant dire que la création des illustrations fut épique (on est en plus de ça sur quelques 800 pages faites à la main donc). J'ai vraiment eu un coup de cœur pour les planches.

Au final, il est dommage que le récit aille parfois un peu trop dans tous les sens à mon gout. C'est souvent touchant, ultra beau et techniquement incroyable. C'est un texte qui montre que les monstres ne sont finalement pas toujours ceux que l'on croit et que tout n'est pas aussi simple qu'on aimerait bien le croire. Je suis contente d'avoir enfin pu le lire, même s'il ne fut pas le coup de cœur que j'avais espéré.


lundi 8 février 2016

Marie-Antoinette, Carnet secret d'une reine, Benjamin Lacombe

J'adore les illustrations de Benjamin Lacombe, elles ont un petit quelque chose de magique. D'ailleurs, j'ai deux cartes postales l'une tirée de Marie Antoinette, l'autre d'Alice en permanence sous mes yeux sur mon bureau de la maison. Alors, quand je suis tombée face à Marie-Antoinette, j'ai décidé de le prendre, et de voir ce que valait Lacombe en temps qu'auteur/illustrateur.

Marie-Antoinette, Carnet secret d'une reine, Benjamin Lacombe

Editeur : Soleil
Collection : Métamorphose
Année de parution : 2015 cette édition, 2014 pour l'originale
Nombre de pages : 96

A lire si :
- Vous voulez vous régaler les yeux avec de belles illustrations
- Vous voulez une histoire romancée sur la vie de Marie-Antoinette

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de complet sur la dernière reine de France

Présentation de l'éditeur : 

Qui n'a jamais rêvé de s'immerger dans l'intimité de Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, dernière reine de France et de Navarre, femme célèbre et controversée devenue un véritable mythe ? Sous la forme d'une belle édition à la fabrication soignée, nous vous proposons de découvrir son journal intime. Porté par Benjamin Lacombe, accompagné par le regard de Cecile Berly, historienne, spécialiste de Marie-Antoinette, ce carnet d'une richesse graphique inouïe (peintures, aquarelles, crayonnes) mêlera certaines des lettres authentiques de Marie-Antoinette, à celles, fictives, du Comte Fersen avec lequel elle entretenait une relation privilégiée. Un livre exceptionnel pour les amateurs d'Histoire et de beaux ouvrages illustrés.

Mon avis

Commençons par la forme. L'édition qui trône à présent sur ma bibliothèque n'est pas une édition de luxe, juste la nouvelle édition du livre. Il n'empêche qu'elle est magnifique. La couverture est en relief, le lettrage en dorée, tout comme la tranche. C'est beau, c'est classe, ça le fait grave. L'intérieur est tout aussi beau, le papier est épais, les illustrations forcément magnifiques et j'aime le changement de fond (vieux papier) pour les lettres. Vous l'aurez compris, sur la forme, je trouve le livre particulièrement beau, si ce n'est la police du texte, manuscrite, très belle, qui parfois est un peu compliqué à lire (surtout avec une petite fille sur les genoux). 

Pour les illustrations, Lacombe reprend à sa sauce certains tableaux d'époques (cf ci contre), par exemple, le Marie-Antoinette à la rose, l'Escarloppette et d'autres tout aussi connus. Il nous offre aussi des tableaux sortis tout droit de sa propre imagination (et j'avoue préféré ceux-là). Il agrémente aussi son texte d'"étude", par exemple sur les coiffures de l'époque ou encore un plan des jardins du Trianon.

C'est sur le fond que je suis un peu déçue. Benjamin Lacombe a voulu nous montrer Sa Marie-Antoinette. L'idée est très bonne, surtout sur un personnage comme elle que beaucoup se sont approprié. Mais il faut réellement le prendre ainsi, comme son interprétation, sinon, vous risquez d'être déçue. Lacombe se penche sur quelques événements de la vie de la souveraine, cela sous forme d'un journal intime de celle-ci. Or, même si le livre raconte la vie de la reine de son arrivée à Versailles à sa mort, nous avons toujours l'impression d'avoir face à nous une enfant. Bien dommage finalement de ne pas la faire évoluer et surtout d'avoir toujours cette impression de la fillette voulant faire plaisir à sa mère. Choisir seulement cette vision-là de Marie-Antoinette était peut-être trop restricteur, du moins, cela l'est pour moi. C'est bien dommage puisqu'en plus du dit carnet, nous avons aussi quelques lettres de Marie Thérèse d'Autriche, sa mère, ou de quelques uns de ses proches (lettres qui apparemment sont véridiques). Du coup, on sent la documentation de l'auteur mais aussi la patte de l'historienne qui l'a aidé, Cécile Berly, mais malheureusement, j'ai aussi eu l'impression que tout n'a pas été exploité comme il l'aurait voulu (ou comme je l'aurais voulu). Du coup, pour moi, le fond est un peu léger. Pas inintéressant, juste léger.

Au final, ce Marie-Antoinette, Carnet secret d'une reine est graphiquement très beau mais par contre un peu léger au niveau du texte. Il se penche sur un seul aspect de la souveraine, passant parfois un peu trop rapidement sur d'autre. Il n'en reste pas moins un bel ouvrage, à offrir aux fans de Benjamin Lacombe ou même à des personnes voulant découvrir son travail.

dimanche 10 janvier 2016

Le Journal de Frankie Pratt, Caroline Preston

La couverture de ce livre m'a intrigué à la librairie. Il m'a encore plus intrigué lorsque je l'ai un peu feuilleté. Forcément, il n'en fallait pas plus.

Le Journal de Frankie Pratt, Caroline Preston

Editeur : Pocket
Collection : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : The Scrapbook of Frankie Pratt
Année de parution En VO : 2011
Nombre de pages : 233

A lire si :
- Vous voulez vous immergé dans les année 1920
- Vous voulez un journal intime original par sa composition

A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup d'écrit.

Présentation de l'éditeur : 

1920. Frankie Pratt a 18 ans. Elève prometteuse, lectrice avertie, la jeune fille rêve de devenir écrivain. Avec une machine à écrire Corona et une fantaisie d'archiviste, elle se lance dans le récit de ses aventures sous forme de scrapbook. Tour à tour étudiante, danseuse de charleston amateur, rédactrice de potins à grands tirages, amoureuse éperdue de mauvais garçons, elle nous entraine dans son sillage, du New York de la prohibition au Paris des années folles.

Mon avis

Frankie Pratt reçoit de sa mère un carnet de scrapbook alors qu'elle a 17 ans. Elle se met en tête d'y écrire son journal intime à l'aide de la Corona de son père décédé. Nous voilà donc à la suivre dans sa vie de tous les jours, une vie qui aurait pu être calme si Frankie avait été moins curieuse et moins passionnée. Or ce n'est pas le cas, et rapidement, il va lui arriver un petit paquet d'aventure, nous plongeant ainsi dans les années 1920, le journal commençant en 1920 et finissant vers 1928. 

Si la partie "littéraire" se lit rapidement et reste parfois beaucoup trop évasive sur ce qu'elle peut vivre, si elle est parfois imparfaite (mais reste toujours dans l'optique d'un journal intime, ce qui ne rend cela que meilleur au final), la partie scrapbook, les collages et images, est la plus interessante (pour moi en tout cas). L'auteure a réuni beaucoup de pièces de cette époque pour pouvoir illustrer parfaitement son histoire (elle parle d'environ 300 vendeurs ebay tout de même). 

Je dois dire que j'ai beaucoup apprécié pouvoir regarder tout cela, vu comme j'apprécie pouvoir me plonger dans une époque comme celle-ci. On retrouve dans le livre beaucoup de petite chose de la vie domestique, surtout lorsque Frankie est encore lycéenne ou étudiante (en fait, dès qu'il n'y a pas d'homme dans sa vie). Sans parler du Paris des années 1920, de la librairie Shakespeare and co ou encore des bars et café pour expatriés. Je dois dire que Caroline Preston a vraiment fait un boulot de dingue et que cela se ressent vraiment, que se soit dans la vie de Frankie ou dans celle des personnes qu'elle va rencontrer. 

On croise un certain nombre de personnalités, la famille Wolf, dont la fille va la prendre sous son aile pour un temps et le fils va devenir son confident, Lorraine, l'aventurière qui épousera un prince russe ou encore James Pingree, le premier amour de Frankie, un homme marié et plus vieux qu'elle. Tout ce petit monde permet aussi de mieux comprendre les moeurs de l'époque. 

Au final, c'est un roman graphique vraiment très très sympathique, et particulièrement immergeant. Il se lit rapidement (quelques heures, deux à trois) mais se regarde longuement. Il y a toujours des détails à découvrir. Bref, une très belle découverte.

mercredi 9 octobre 2013

Entretien avec un vampire : L'histoire de Claudia, Anne Rice et Ashley Mary Witter

Je lis rarement de BD ou de roman graphique. Pas que je  n'aime pas ça, loin de là, juste que généralement, je préfère passer mon temps à regarder les dessins qu'à vraiment lire l'histoire. Mais lorsque je suis tombée sur ce roman graphique lors de mon dernier passage à la librairie (hier soir donc...), je n'ai pas m'empêcher de le prendre, et de le lire dès que je suis rentrée à la maison.

Entretien avec un vampire : L'histoire de Claudia, Anne Rice et Ashley Mary Witter

Editeur : Pika
Collection : Black Moon Graphic
Année de parution : 2013
Titre en Vo : Interview with the Vampire: Claudia's Story 
Année de parution en VO : 2012
Nombre de pages : 224

A lire si :
- Vous avez déjà lu Entretien avec un vampire ou un moins un libre de la saga d'Anne Rice (sauf que je n'ai pas lu Entretien... mais cela ne m'a pas dérangé)
- Vous aimez les vampires
- Vous aimez les dessins beaux à l'aspect un peu désuet

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas vous spoiler sur Entretien avec un vampire (le livre)
- Vous voulez des dessins en couleur

Présentation de l'éditeur :

Vampire, elle n’aurait jamais dû le devenir. Son existence est une abomination pour les créatures de la nuit. Elle chemine entre les ombres d’un monde pour toujours hors de sa portée, prédateur pris au piège dans le corps d’une enfant. À la fois, orpheline, victime et monstre… Voici l’histoire de Claudia.

Mon avis :

D'abord, je voudrais vous avouer quelque chose, je n'ai jamais lu ni vu d'ailleurs Entretien avec un vampire. J'ai bien lu Lestat le vampire, mais c'est un peu tout ce que j'ai lu des Chroniques vampires de Rice, leur préférant la Saga des Sorcière (que là par contre j'ai lu en entier). Du coup, je serais bien incapable de dire c'est ce roman graphique est fidèle à son oeuvre originelle ou non, ni même faire de comparaison Claudia du livre/Claudia du roman graphique. Mais personnellement, cela ne m'a pas le moins du monde gêné, connaissant tout de même un peu l'histoire de Lestat, Louis et Claudia.

Ce roman graphique est donc une adaptation d'Entretien avec un vampire vu par les yeux de Claudia (à la place de Louis dans le livre originel), de sa naissance vampirique à sa mort (je pense ne pas spoiler là-dessus). Nous découvrons donc une jeune enfant (elle a quelque chose comme cinq/six ans lorsque Lestat la transforme) devenu immortelle. La jeune fille grandit alors mentalement mais pas physiquement. Plus les années passent, plus elle veut comprendre sa nature vampirique. Malheureusement, ni Lestat, ni Louis ne répondent à ses questions, l'un parce qu'il n'en a pas envie, l'autre parce qu'il n'a pas les réponses. Elle se mettra alors à haïr le premier, jusqu'à vouloir le tuer et à aimer le second, le seul à être comme elle.

L'évolution de Claudia se fait assez rapidement. Vers le quart du roman, nous découvrons sa haine pour son père Lestat. Et à vrai dire, elle devient réellement intéressante à partir de là. Avant cela, elle n'est qu'une jeune vampire découvrant ses pouvoirs. Il faut dire aussi qu'à partir de ce moment, ce n'est plus une enfant véritable mais une femme coincée dans un corps d'enfant, obligée d'avoir toujours avec elle quelqu'un pour qu'elle puisse vraiment exister, pour obtenir ce qu'elle veut. Elle devient plus sombre, plus mauvaise mais en gardant un visage angélique. Nous comprenons alors beaucoup mieux ses motivations.

Outre l'histoire, qui reste vraiment passionnant, il y a aussi les dessins. J'ai beaucoup aimé les traits de Ashley Mary Witter, quoique parfois trop "manga" pour moi. J'ai aussi aimé la mise en couleur, enfin si on peut dire. Les dessins sont en niveau de gris, sur un fond rappelant un vieux parchemin. Il y a parfois une touche de couleur, le rouge du sang. J'aime beaucoup le design de Claudia, qui fait particulièrement poupée. Je trouve vraiment que les dessins sont particulièrement bien adaptés à l'ambiance du texte. De plus, ils sont remplis de détails et je dois dire que les vêtements sont particulièrement bien fait.

Finalement, j'ai dévoré ce roman graphique et me suis replongée avec plaisir dans l'histoire des vampires d'Anne Rice. Il m'a même donné envie de lire le roman originel pour mieux comprendre ce que j'ai pu voir ici. J'aurais 


mardi 12 février 2013

Memories of Retrocity, Bastien Lecouffe Deharme

J'ai reçu ma dernière commande aux éditions de Riez ce mardi matin. J'ai ouvert mon paquet, rangé le Ballet des Ames avec les huit autres livres du Riez et pris en main Memories of Retrocity pour ne le lâcher qu'une fois fini, deux heures plus tard environ. Et comment dire, j'ai pris une grande claque dans ma tête.

Memories of Retrocity, Bastien Lecouffe Deharme

Editeur : Editions du Riez
Collection : Graffics
Année de parution : 2011
Nombre de page : 123

A lire si :
- Vous aimez les beaux livres dérangeants
- Vous aimez les ambiances sombres

A ne pas lire si :
- Vous cherchez une intrigue policière
- Vous avez du mal avec les ambiances froides, sombres

Présentation de l'éditeur

A la veille de l'hiver 2004, William Drum, ex-inspecteur de la police criminelle de Chicago, est exilé par ses superieurs à Retrocity.
Retrocity, la Cité déchue, fermée sur elle-meme, que l'on tente de faire disparaitre des consciences depuis plus d'un demi-siècle.
A l'aide d'une machine à écrire trouvée dans son appartement, William se lance dans la rédaction de son journal de bord, et s'enfonce dans la ville.
Une ville hors du temps, que les citoyens ont depuis longtemps désertée.
Une ville où la mécanique remplace les organes humains.
Une ville malade et rongée par un étrange virus.
Une ville de laquelle on ne revient pas.

Mon avis

Je l'ai dit dès l'introduction, ce livre est une claque bien forte dans ma tête. Un vrai coup de coeur comme ça fait longtemps que je n'en avais pas eu pour un format de livre assez étrange, à la limite entre le livre et l'artbook. 

Avant de parler de l'histoire, je vais parler de l'objet livre. Memories a pour format le format BD. Un beau format avec du papier brillant et épais. J'ai rarement de BD dans les mains (j'en lis peu j'avoue) mais j'aime bien le format quoique peu pratique à mettre dans un sac à main. La couverture et la quatrième sont justes magnifiques avec le noir mat, le dessin bien brillant et le sigle de la Hover gravé dans le dos. Un véritable objet d'art. Et puis on l'ouvre et on est éblouie par ce qu'on y trouve.

Car en plus de l'histoire de William Drum, flic déchu envoyé dans une étrange ville-prison, on découvre des illustrations magnifiques dans leur noirceur. Les deux, écrits et illustrations, nous content alors la vie dans cette ville étrange qu'est Retrocity, nous en montre les habitants, les travers. Une déchéance de l'homme qu'est Drum mais aussi de la ville que fut Retrocity.

Car l'histoire de Drum se calque sans faute à celle de la ville dans lequel il est prisonnier. On découvre une ville malade à l'esthétisme 50's teintée de mécanique où les habitants se font greffés des parties mécaniques pour éviter la mort. Et Drum devient l'un d'eux sans le vouloir, sans l'accepter. Alors il tape sur sa machine à écrire son histoire et celle de cette étrange ville.

La force de ce livre s'est qu'on s'y croit vraiment et cela grâce à l'objet livre. Les écrits ont la police d'écriture d'une machine à écrire (j'aime beaucoup ça d'ailleurs), les illustrations nous font vraiment entrer dans Retrocity. Et puis on y voit la beauté de la ville, celle des gens qui l'habitent en plus d'y voir la noirceur incroyable qui s'y trouve. On est plongé dans Retrocity tout comme Drum.

J'ai lu le livre d'une traite et je crois vraiment que c'est ainsi qu'il faut le lire. Ne pas prendre le temps de réfléchir. Comme le héros, se retrouver perdu dans Retrocity et sombrer dans cette ville. Enchainer les entrées du journal et les illustrations, lire les unes et les autres jusqu'au bout. Voir comment tout cela se met en place et même si dès le milieu du roman, on se doute de ce que sera la fin.

Voilà, Memories of Retrocity est donc un livre fabuleux. Un livre à la fois beau et dérangeant. J'ai vraiment eu le coup de coeur pour ce bouquin. Alors je sais, mon avis est peut-être un peu court, mais j'avoue ne pas savoir quoi dire de plus sans trop en dire en fait.